Le Conseil Général adopte la déclaration

Transcription

Le Conseil Général adopte la déclaration
courrier correo
courier
2006 / 1 & 2
www.mwc-cmm.org
Conférence Mennonite Mondiale
2
Quand des
anabaptistes
rencontrent des
pentecôtistes
4
Joie, peine et
louange au
Conseil
Général
12
L’Église lance
un appel au
partage
14
AMIGOS :
Trouver
$100 000 pour
le Paraguay !
17
Une assemblée
mennonite
vietnamienne
reconue
officiellement
18
L’Église
mondiale m’a
transformée
•
9
Mennonite World Conference
•
Congreso Mundial Menonita
Convictions Communes
Le Conseil Général adopte la déclaration
Quand des anabaptistes
rencontrent des
pentecôtistes
Juan Francisco Martínez
Note de l’éditeur : Le pentecôtisme est né
dans le sud de la Californie en 1906. Le
Conseil Général de la CMM réuni dans
cette même région, a commémoré le 100e
anniversaire de la naissance de ce mouvement lors de deux sessions consacrées aux
relations entre les deux groupes. Cet article
est l’adaptation d’une des présentations
faites à cette occasion.
P
Juan Francisco Martínez souligne un
point de sa présentation pendant le
symposium sur les relations
anabaptistes-pentecôtistes lors du
récent Conseil Général de la CMM.
Couverture—Pause pendant les
sessions du Conseil Général à
Pasadena (USA) du 7 au 15
mars 2006 : Barbara Hege-Galle
(Allemagne) parle avec Matiku
Thomas Nyitambe (nouveau
membre du comité exécutif de
Tanzanie). Derrière eux se trouve
Paulus Hartono (Indonésie), dont
l’entrée aux USA a été retardée
à cause d’une erreur d’identité
(voir page 7).
Photo : Markus Rediger
2
our certains anabaptistes, le
pentecôtisme est un mouvement
complètement différent, avec
lequel ils ont fort peu de contacts
réguliers. Ils considèrent que ces deux
mouvements s’excluent l’un l’autre ; soit
ils ne connaissent pas du tout les
pentecôtistes, ou bien ils les fréquentent
hors de leur vie d’église.
En d’autres mots, les pentecôtistes
sont simplement une des nombreuses
dénominations chrétiennes avec laquelle
il arrive que l’on ait des relations.
D’autres anabaptistes ont eu de mauvaises expériences avec les pentecôtistes
ou les charismatiques. Certains prédicateurs pentecôtistes ont accusé publiquement les anabaptistes de ne pas avoir le
Saint-Esprit. D’autres ont cherché à
attirer délibérément des anabaptistes
chez eux. Cela a divisé les églises et a été
douloureux. Pour eux, les pentecôtistes
sont des rivaux qui leur rendent la vie
difficile.
Ensuite, il y a des anabaptistes pour
qui les expériences pentecôtistes ou
charismatiques renforcent leur attache-
ment à la théologie anabaptiste. Ils intègrent le pentecôtisme à leurs convictions anabaptistes. Ils sont intentionnellement anabaptistes et joyeusement
charismatiques !
Cette diversité se retrouve sur le
champ missionnaire. Certaines agences
missionnaires anabaptistes ont recruté
des pasteurs pentecôtistes ou ont intégré
en leur sein des églises pentecôtistes qui
avaient peu de connaissances de la
théologie anabaptiste. Ces pasteurs et
ces églises sont devenus membres d’unions d’églises anabaptistes sans imaginer qu’elles auraient à faire des changements de doctrine significatifs. Certains
membres d’église sont même persuadés
que les mennonites sont une autre
dénomination pentecôtiste !
Il y a aussi des membres d’églises
anabaptistes qui ont connu de fortes
expériences charismatiques et qui en
concluent que les caractéristiques
anabaptistes ne sont plus essentielles par
rapport à leurs nouvelles expériences.
Certains d’entre eux considèrent les
relations entre anabaptistes et pentecôtistes comme une conversation
entre personnes proches ou comme l’occasion d’aider d’autres anabaptistes à
mieux comprendre l’importance de
leurs expériences pentecôtistes ou
charismatiques.
Une page douloureuse de l’histoire
contemporaine des anabaptistes a été le
fait que des individus ou même des
églises aient rejoint les mouvements
charismatiques. Ceux qui sont partis
courrier / courier / correo
l’ont choisi, mais ceux qui sont restés
ont beaucoup souffert. Le mouvement
de personnes d’un courant à l’autre a
presque toujours été en faveur des pentecôtistes.
À la lumière de la variété de ces
expériences, quelles sont les questions
importantes que doivent se poser les
deux groupes concernant leurs relations
futures ?
Pour les anabaptistes. Selon la
vision d’Harold Bender, les plus
“pentecôtistes” des anabaptistes du 16e
siècle n’étaient pas considérés comme
faisant partie du noyau anabaptiste.
Ces prédicateurs enflammés et
spiritualistes ne correspondaient pas à
la définition qu’en a Harold Bender.
Bien que cela ait changé depuis que les
études sur l’anabaptisme se sont
développées, je pense que les plus
“pentecôtistes” ou “charismatiques” de
nos ancêtres du 16e siècle n’ont
toujours pas été intégrés à la
conception de l’identité anabaptiste
aujourd’hui.
Nos nouvelles relations avec les pentecôtistes sont une excellente occasion
de reconnaître la dimension charismatique de notre histoire. Ainsi que John
Driver nous le rappelle dans son livre,
Radical Faith: An Alternative History of
the Christian Church, l’anabaptisme du
16e siècle était un mouvement de réveil
spirituel comme il y en a eu tant dans
l’histoire de l’Église. Le pentecôtisme
en est une nouvelle manifestation. Nos
histoires sont beaucoup plus liées que
nos deux mouvements ne sont prêts à
l’admettre.
Les anabaptistes doivent se souvenir
que leurs ancêtres ont beaucoup débattu la question de la relation entre
l’Esprit et la Parole, et deux générations
plus tard, ils avaient choisi la Parole. Le
dialogue avec les pentecôtistes va certainement nous inciter à reconsidérer le
rôle de l’Esprit dans la vie de nos
assemblées. Il nous aidera aussi à reconnaître son rôle crucial dans les
domaines distinctifs des anabaptistes,
comme leur engagement pour la paix,
la justice sociale, le service aux côtés
des pauvres, le témoignage prophétique
etc.
Les anabaptistes ont souvent été
appelés les “silencieux dans le pays”.
L’une des raisons à cela est leur inca-
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pacité à définir clairement une mission de proclamation de la parole dans
le monde ou ce qu’est l’évangélisation
à partir d’une perspective spécifiquement anabaptiste.
Le dialogue avec les pentecôtistes
donnera aux anabaptistes l’occasion de
réfléchir à la mission. L’ardeur pentecôtiste pour l’évangélisation peut
être contagieuse ! Notre enthousiasme
ne peut qu’être renforcé par la discussion avec un mouvement qui partage
sa foi avec spontanéité.
Mais ces conversations seront aussi
l’occasion de reconnaître la contribution des anabaptistes. De nombreux
pentecôtistes et charismatiques
désirent savoir comment aborder les
questions de paix et de justice dans
l’Église, autrement dit, pratiquer une
mission holistique. Même si certains
anabaptistes considèrent que leur
théologie est un obstacle à l’efficacité
de la mission, nombreux sont les chrétiens pour qui la théologie anabaptiste
est un modèle d’Église en mission
dans le monde.
Pour les pentecôtistes. Les
pentecôtistes ou les charismatiques ont
eu peu de raisons de dialoguer avec les
anabaptistes jusqu’à maintenant. Nous
sommes un mouvement de taille
modeste et les pentecôtistes sont
infiniment plus nombreux. Nous
n’avons pas une grande influence sur
eux. Les anabaptistes sont rarement en
position de force quant aux points de
contact entre nos mouvements.
Pourtant, il pourrait être utile que
les pentecôtistes réfléchissent sur le
fait qu’ils ont aussi commencé en
étant une communauté à contrecourant de la société ayant des tendances pacifistes et un style de vie
simple. Mais à mesure que leur statut
social s’élevait, ils ont eu tendance à
perdre de vue cette dimension fondamentale de leurs débuts. Un dialogue
avec les anabaptistes peut aider les
pentecôtistes à se réapproprier cet élément de leur héritage.
Certains pentecôtistes ont appris
comment avoir un témoignage
prophétique dans le monde par leurs
contacts avec la théologie de la
libération. En outre, ils pourraient
apprendre des anabaptistes ce qu’est
une communauté dont les membres
vivent leur foi comme un
témoignage de l’œuvre de Dieu dans
le monde. Les églises pentecôtistes
implantées dans les zones pauvres
pourraient s’inspirer de la pratique
anabaptiste de concevoir l’église
comme une communauté qui a une
parole prophétique pour le monde.
Cette conception anabaptiste du
rôle de la communauté, acquise par
la lecture et l’interprétation des Écritures, peut aussi être profitable aux
pentecôtistes. Les anabaptistes ont
résolu la tension Esprit-Parole grâce
en partie à une herméneutique s’appuyant sur la communauté.
Autant l’anabaptisme que le pentecôtisme ont été au départ des
mouvements de renouveau. Tous
deux ont cherché à retrouver la foi
radicale présente dans le Nouveau
Testament. Comme le dit John
Driver : “Tous ces mouvements ont
été inspirés à un degré plus ou moins
grand par la vision et l’attente du
royaume de Dieu. Des premiers siècles jusqu’au nôtre, la vision biblique
du royaume de Dieu a déterminé
leur approche de la mission. Cette
vision se perpétue dans les communautés engagées dans l’évangélisation
et le service des plus démunis : les
drogués, les délinquants, les marginalisés, les personnes déplacées dans
les grandes villes, les réfugiés, les
immigrants et les victimes de toute
forme d’oppression.”
Jésus décrit ainsi sa mission :
“L’Esprit du Seigneur repose sur moi
parce qu’il m’a désigné par l’onction
pour annoncer une bonne nouvelle
aux pauvres. Il m’a envoyé pour
proclamer aux captifs la libération,
aux aveugles le recouvrement de la
vue, pour apporter la délivrance aux
opprimés et proclamer l’année de
grâce accordée par le Seigneur.” (Luc
4/18-19).
Que cette déclaration guide
autant les anabaptistes que les pentecôtistes dans nos relations et nos
dialogues.
Juan Francisco Martínez est professeur
associé d’Études Hispaniques et
Leadership Pastoral à Fuller
Theological Seminary, Pasadena
(USA). Il est membre de l’Église des
Frères mennonites.
3
C O N S E I L
G É N É R A L
Au Conseil Général de la CMM joie, peine et louange
Pasadena, California, USA—
Encourager ceux qui sont
persécutés. Un premier résumé officiel des convictions
communes des anabaptistes
du monde entier. Une femme africaine plaide en faveur
de l’égalité entre hommes et
femmes. Travailler pour la
paix avec les Catholiques.
C’était quelques-uns des
points forts des réunions destinées à renforcer le mouvement anabaptiste mondial,
réunions qui ont réuni environ 240 mennonites et Frères
en Christ de 44 pays, du 9
au 15 mars 2006.
Le Conseil Général, qui
est l’instance dirigeante de la
CMM, a lieu tous les trois
ans et cherche à développer
l’unité et la coopération
entre les anabaptistes du
monde entier qui sont un
peu plus d’un million.
“Lorsque l’église mondiale
se réunit, nous nous réjouissons et nous pleurons”, dit
Larry Miller, secrétaire
général de la CMM, lors
d’un culte à William Carey
International University, site
des réunions.
Dimanche 12 mars, le
nombre de participants a
atteint les 600 grâce à l’implication des églises locales
(d’origine ethnique très variée) de la région de Los
Angeles.
Le témoignage du responsable vietnamien, Hien Tri
Truong, a été un sujet de
joie. Il parla de la persévérance des mennonites confrontés à la répression
religieuse et de la libération
des six membres d’églises
emprisonnés (le dernier
d’entre eux a été libéré le 2
mars après deux années de
détention - voir page 17).
“Il nous a semblé par
moments que l’église allait se
fractionner, mais dans sa
grâce et sa miséricorde, Dieu
a permis qu’elle tienne bon”,
dit Truong.
Mort d’un membre de
CPT. La mort de Tom Fox,
membre de Christian
Peacemaker Teams (CPT),
dont le corps a été retrouvé
le 9 mars en Irak, fut
Timotius Katrisno (Indonésie), manifeste sa
réaction en montrant sa carte lors d’une session plénière. Les décisions du Conseil Général sont prises par consensus, les délégués montrant une carte orange pour signaler leur accord ou une carte bleue pour signaler leur désaccord ou poser une question.
C
e numéro de Courrier / Correo /
Courier est consacré aux réunions du
Conseil Général de la CMM, qui ont
eu lieu du 7 au 15 mars 2006 à Pasadena
(Etats-Unis). Le Conseil Général se réunit
tous les trois ans et rassemble les délégués des
églises membres de la CMM. Plus de cent
délégués de cinquante pays différents y participèrent, mais quinze d’entre eux ne purent
venir faute de visa (voir article page 7).
Le Conseil Général assume aussi les fonctions de Conseil de la Paix et de Conseil Foi
et Vie (voir articles). Par ailleurs, la CMM a
co-organisé une consultation sur la diaconie
avec le Mennonite Central Committee
juste avant la réunion du Conseil Général.
En tout, 240 personnes participèrent à l’une
4
vivement déplorée. Les
églises membres de la CMM
d’Amérique du Nord sont
parmi celles qui soutiennent
le plus fidèlement CPT.
Tom Fox, un quaker, fut
le premier membre de CPT à
mourir de mort violente
depuis la création de CPT il
y a 20 ans. Sa mort “nous
rappelle le prix à payer pour
vivre selon l’évangile de paix”
dit Jeff Wright, responsable
du Center for Anabaptist
Leadership, qui accueillait les
réunions du Conseil.
Le Conseil Général encouragea aussi les chrétiens persécutés en priant pour le pasteur Lesly Bertrand et le
réseau d’églises de Grace
Assembly qu’il dirige à Haïti.
Lesly raconta comment il avait échappé à la mort, le 18
février, lorsque douze bandits
Ci-dessous: Le frère Makinto du ‘Center for
Anabaptist Leadership’ (où avait lieu la rencontre de deux semaines) était responsable
des moments de louange. Des groupes de
musique et des orateurs et oratrices de différents groupes ethniques anabaptistes de
la région de Los Angeles y participaient.
ou l’autre des réunions, ce qui en fait le plus
grand rassemblement jamais organisé lors
d’un Conseil Général, dit Larry Miller, secrétaire général de la CMM.
Les articles ont été rédigés par Ferne
Burkhardt, Ron Byler, Elina Ciptadi et
Phyllis Pellman Good. Les photos sont d’Alex
Miller, Eleanor Miller, Lisa Unger, Wilhelm
Unger, Markus Rediger et J. Lorne Peachey
Nous remercions tout particulièrement
Paul Schrag de Mennonite Weekly Review
et Everett J. Thomas de The Mennonite qui
nous ont permis d’utiliser des extraits de leurs
articles pour Meetinghouse, un groupe de
publications mennonites et Frères en Christ
d’Amérique du Nord.
—L’éditeur
courrier / courier / correo
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G É N É R A L
s’associent au travail
armés firent irruption dans
l’église de Croix-des-Bouquets
et ouvrirent le feu, tuant une
personne et en blessant quatre autres. Selon lui, c’était
une agression politique.
Le réseau d’églises haïtien
compte 27 églises locales ; il
est partenaire de Franconia
Conference (Mennonite
Church USA). Lesly Bertrand
projette de faire une demande de membre pour Grace
Assembly auprès de la CMM.
Les membres du Conseil
Général prièrent pour
Truong et Lesly et pour les
chrétiens vietnamiens et haïtiens qu’ils représentent—
deux exemples de soutien de
la CMM envers les églises
éprouvées.
Convictions Communes.
L’approbation de la
déclaration des convictions
communes par le Conseil
Général est une démarche
historique qui donne ainsi
aux membres de la CMM du
monde entier une déclaration
claire des convictions qui
leur sont communes (voir
Intervention de Concepción
Villeda Recinos (Guatemala)
pendant l’une des nombreuses discussions plénières.
article page 9).
Un rapport fut présenté
sur le dialogue entre représentants de la CMM et le
Conseil Pontifical pour la
Promotion de l’Unité
Chrétienne (Église catholique) qui s’est déroulé sur
cinq ans. Puis le conseil
approuva plusieurs projets de
collaboration avec l’Église
catholique, dont des actions
pour la paix.
Si l’Église catholique
accueille l’idée favorablement, les anabaptistes et les
catholiques proposeront “un
plan d’action concret pour
des situations de conflit spécifiques qui démontrerait
qu’il existe des alternatives
viables et pratiques à l’action
militaire”.
De telles actions auraient
lieu de préférence dans les
pays où la violence affecte à
la fois les anabaptistes et les
catholiques, comme par
exemple au Congo ou en
Colombie.
Par ailleurs, suite à l’invitation du Conseil Pontifical,
la CMM organisera en 2007
la visite à Rome d’une délégation. Ensuite, en 2008 et
en 2009, la CMM et le
Conseil Pontifical projettent
d’organiser deux consultations “dans des régions du
monde où les mennonites et
les catholiques ont des relations fréquentes et parfois
difficiles”.
Égalité pour les femmes.
Plusieurs déléguées parlèrent
de leur expérience dans leurs
églises. Rebecca Osiro
(suite page 6)
Photo de gauche : Rick
Derksen, Juan José
Romero, Max Wiedmer et
Markus Rediger, pendant
une discussion du Conseil
Général.
Photo de droite : Hien Tri
Truong, secrétaire de
l’église vietnamienne (à
droite) avec son interprète
Don Sensenig. Dans son
témoignage, Truong dit
qu’il est convaincu qu’il
aurait été le septième
responsable mennonite
emprisonné au Vietnam
s’il n’avait pas fui son
pays. Il vit aujourd’hui aux
Etats-Unis.
5
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Joie, peine
(suite de la page 5)
(Kenya) fit un appel calme
mais passionné en faveur de
la reconnaissance des femmes
comme égales des hommes
dans les églises africaines.
Rébecca, représentante du
groupe des théologiennes
africaines, demanda que
soient levées les barrières qui
empêchent les femmes d’utiliser leurs dons et d’exercer
un ministère dans les églises
où les fonctions pastorales
sont réservées aux hommes.
“Nous sommes prêtes à
travailler à vos côtés sur le
terrain”, dit-elle. “Même
lorsque nous sommes profondément désespérées, Jésus
peut utiliser nos mains.”
Rébecca rendit hommage
à l’église des Frères mennonites du Congo qui a procédé à
l’ordination d’une femme,
Toutes les sessions du Conseil Général étaient traduites simultanément en trois langues :
espagnol, français, anglais, et occasionnellement en portugais. À gauche : Alvin Neufeld
(Paraguay) écoute la traduction espagnole. À droite : Jessica Alampay Lozano était l’une des
36 interprètes qui a travaillé pendant les sessions du Conseil Général et d’AMIGOS.
Kadi Hayalume, en 2004.
Elle espère que d’autres ordinations de femmes suivront.
Les délégués du Paraguay
encouragèrent les membres
du Conseil à promouvoir le
prochain Rassemblement
mondial de la CMM au
Paraguay en juillet 2009.
“La présence des membres
de la famille anabaptiste
mondiale aura un impact
Le Conseil Général déplore la mort d’un membre de CPT
Le Conseil Général de la
CMM était en réunion à
Pasadena lorsqu’il reçut la
nouvelle de la mort de Tom
Fox, 54 ans, un quaker de
Clear Brook (États-Unis). Il
était retenu en otage en Irak
depuis le mois de novembre
et travaillait avec Christian
Peacemaker Teams (CPT).
Le Conseil Général exprima sa profonde peine dans
une lettre adressée à CPT.
“Nous pleurons avec vous
la perte de cet homme
courageux dont la vie et les
paroles témoignèrent du
pouvoir non-violent de
l’amour de Dieu en Jésus”,
dit la lettre signée par Nancy
R. Heisey (États-Unis), présidente, Danisa Ndlovu
(Zimbabwe), vice-président
et Larry Miller (France),
secrétaire général.
La lettre fait également
6
référence au rôle de la CMM
dans la création de CPT.
“Nous nous souvenons
que le défi de commencer un
travail comme celui de CPT
a été lancé lors du rassemblement mondial de la CMM à
Strasbourg en 1984.”
C’est Ron Sider, aujourd’hui président de
Evangelicals for Social
Action, qui adressa cet appel
aux chrétiens engagés pour la
paix, les incitant à prendre
les mêmes risques que les soldats au combat.
CPT fut créé deux ans
plus tard, en 1986, grâce au
soutien des mennonites et
d’autres églises de paix.
Des membres du Conseil
Général ajoutèrent des
paroles d’encouragement à la
lettre.
Cette lettre souligne que
les anabaptistes du monde
entier sont proches de ceux
qui souffrent et meurent
pour leur foi.
“Des frères et des sœurs
en divers lieux nous ont
parlé de leur souffrance
lorsqu’ils partagent la bonne
nouvelle de l’amour de Dieu
ou travaillent pour la paix et
la justice dans des communautés déchirées par toutes
sortes de violences.”
“Aussi nous sommes
nombreux à connaître la
douleur qui est la vôtre aujourd’hui et nous partageons
votre engagement à marcher
sur les pas de Jésus-Christ.”
Le Conseil pria aussi pour la
famille de Tom Fox et pour
les trois autres otages.
Ces derniers furent
relâchés sains et saufs par
leurs ravisseurs deux
semaines plus tard.
—Paul Schrag
positif sur notre pays et sur
nos églises”, dit Alfred
Neufeld Friesen (Paraguay).
Par ailleurs, le Conseil
Général :
• approuva les projections
2006-2009, dont un des objectifs est “qu’une partie importante de l’administration
de la CMM soit transférée
dans le Sud” grâce à l’ouverture d’un bureau régional en
Afrique ou en Asie.
• fut informé que le
second volume (sur
l’Europe) de la série sur
l’Histoire Mennonite
Mondiale sera publié en
juin. Le volume sur l’Afrique
est sorti en 2003.
• accepta comme membre
de la CMM l’union d’églises
Nepal Brethren in Christ
Church Society (565
membres).
• élut Danisa Ndlovu
(Zimbabwe) comme futur
président. À ce jour il est
vice-président et il succèdera
à Nancy Heisey (États-Unis)
en 2009.
• engagea Larry Miller en
tant que secrétaire général de
la CMM jusqu’en 2012.
—Paul Schrag
courrier / courier / correo
C O N S E I L
G É N É R A L
Les visas refusés :
une frustration pour
le Conseil Général
Dix-sept délégués n’ont pas
obtenu de visa pour se rendre aux réunions à Pasadena.
C’était un grand sujet de
frustration pour les responsables de la CMM.
“Nous sommes confrontés
aux forces de la mondialisation”, dit Nancy Heisey,
présidente de la CMM. “Les
puissances économiques qui
tentent de nous séparer sont
très fortes. Comment être
Église si nous ne pouvons
pas nous rencontrer ? Nous
devons lutter contre leur
volonté de séparation.”
Avant que le Conseil
Général n’adopte une déclaration à ce sujet, Jim Shrag,
secrétaire général de
Mennonite Church USA, prit
la parole au nom de tous les
délégués des Etats-Unis :
“Nous nous excusons de l’attitude de notre pays” dit-il.
“Notre pays est un géant,
mais un géant qui a peur.”
La déclaration dit : “Nous
n’avons pas eu d’explication
claire de la part des autorités
américaines indiquant la raison pour laquelle elles
avaient refusé d’accorder des
visas à nos délégués. Nous ne
pouvons qu’en conclure qu’il
s’agissait de refus arbitraires
motivés par la peur que nos
délégués n’essayent de s’installer aux Etats-Unis. Nous
voulons rappeler aux autorités que nos délégués sont
des responsables d’église engagés vis-à-vis de leur
famille, église et pays d’origine.”
La déclaration appelle
aussi les membres du Conseil
Général à prier pour les
dirigeants des Etats-Unis, à
demander une explication
circonstanciée du refus de
2006 / 1 & 2
Ray Brubacher (CMM) met
en évidence les chaises laissées vides symbolisant l’absence de ceux qui n’ont pu
obtenir de visas.
À droite : la liste de ceux qui
n’ont pu entrer aux USA était
affichée toute la semaine.
visas et à inviter les églises
des Etats-Unis à exprimer
leur désapprobation et à collaborer avec les autres communions d’églises chrétiennes sur les questions
d’immigration.
—Everett J. Thomas
Un pasteur indonésien est retenu à l’aéroport de Los Angeles
Le 6 mars, à son arrivée à
Los Angeles, Paulus Hartono
de Solo, (Indonésie), fut
retenu pendant deux heures.
Paulus Widjaja, un autre
Indonésien, expliqua que le
gouvernement américain est
très soupçonneux à l’égard
des hommes entre 15 et 40
ans, venant de l’un des sept
pays figurant sur une liste
dont fait partie l’Indonésie.
“C’est pourquoi nous
devons remplir un formulaire
supplémentaire lorsque nous
faisons une demande de visa
pour les États-Unis”, précisa t-il.
Paulus Hartono avait
rempli ce formulaire, mais
deux étoiles figuraient sur le
visa qu’il obtint, ce qui est un
signal d’alerte destiné au
service de l’immigration.
Paulus Widjaja raconte :
“Je suis allé récupérer mes
bagages et j’ai perdu de vue
Paulus (Hartono). Je l’ai
cherché partout et finalement
je l’ai vu avec un agent de
l’immigration qui lui faisait
subir une nouvelle inspection.”
Paulus Hartono, pasteur
militant pour la paix dans
une région ébranlée par les
tensions (Solo), parle de son
expérience avec calme.
“L’an dernier on m’a refusé mon visa pour les ÉtatsUnis, aussi j’ai considéré cela
comme une expérience de
plus ! Il a fallu répondre à
beaucoup de questions et
remplir de nombreux documents, mais j’ai été traité
avec politesse”, dit-il.
Il semblerait que le nom et
les empreintes digitales de
Paulus Hartono soient
similaires à ceux d’une
personne recherchée.
—Phyllis Pellman Good
7
C O N S E I L
F O I
&
V I E
Pourquoi anabaptistes et pentcôtistes
ne s’entraideraient-ils pas ?
Les églises anabaptistes
devraient “étudier ce qui
manque dans la vie de nos
communautés et que certains
vont chercher dans les églises
pentecôtistes”.
C’était une des conclusions du comité d’écoute qui
a suivi le symposium sur
“Anabaptisme mondial et
pentecôtisme mondial :
apprendre à se comprendre”.
Le symposium a eu lieu
dans le cadre du Conseil Foi
et Vie de la CMM qui s’est
réuni à Pasadena. Il a été organisé parce qu’en 2006, les
pentecôtistes fêtent leur centième anniversaire et que le
pentecôtisme a commencé
Des nouveaux dans le Comité Exécutif : Le Conseil
Général a élu deux nouveaux membres au Comité
Exécutif lors de la réunion de Pasadena : Matiku
Thomas Nyitambe de Tanzanie et Elizabeth del Carmen
Vado Sandoval du Nicaragua.
Matiku est un pasteur à la retraite, administrateur
hospitalier et fonctionnaire, qui a travaillé dans le
domaine du développement rural. Il a cinq enfants.
Matiku aimeraient que la CMM renforce son travail avec
les assemblées dans le domaine de la paix.
Elizabeth est prédicatrice, monitrice d’école du
dimanche et a deux enfants. Elle a travaillé dans la formation théologique, en particulier avec Semilla, le séminaire anabaptiste d’Amérique Latine. Elizabeth espère
que sa participation au comité exécutif fera avancer
l’accession à des postes de responsabilité pour les
femmes dans l’Église.
Matiku et Elizabeth se joignent aux membres du
Comité Exécutif déjà en fonction et qui continueront les
trois prochaines années : Nancy Heisey, USA (présidente); Danisa Ndlovu, Zimbabwe (vice-président &
futur président); Joshua Okello Ouma, Kenya; Markus
Rediger, Suisse; Peter Stucky, Colombie; Eddy Sutjipto,
Indonésie; Thijn Thijink-van der Vlugt, Pays-Bas; Naomi
Unger, Canada; David Wiebe, Canada; Paul Quiring,
USA (trésorier); Larry Miller, France (secrétaire général).
8
dans le sud de la Californie,
lieu de la rencontre de la
CMM.
Les orateurs étaient deux
professeurs du Fuller
Theological Seminary : Juan
Martinez, un Frère mennonite, et Cecil M. Robeck, Jr.,
un pentecôtiste.
“Nos ancêtres anabaptistes
ont beaucoup débattu la
question de la relation entre
l’Esprit et la Parole”, dit Juan
Martinez. “Deux générations
plus tard, ils avaient choisi la
Parole. Le dialogue avec les
pentecôtistes va certainement
nous inciter à reconsidérer le
rôle de l’Esprit dans les domaines distinctifs des
anabaptistes.”
Décrivant le pentecôtisme
comme un mouvement qui
met l’accent sur la puissance
du Saint Esprit pour transformer la vie des croyants,
Cecil M. Robeck remarque
que, maintenant qu’ils ont
100 ans, les pentecôtistes
commencent à connaître les
difficultés que d’autres
groupes plus anciens, comme
les anabaptistes, connaissent
depuis longtemps, comme le
manque d’intérêt des jeunes.
“Bien que dans un sens,
on puisse dire que tous les
chrétiens sont pentecôtistes”,
dit-il, “nous devons nous
interroger sur la façon dont
nous utilisons la puissance
du Saint Esprit aujourd’hui.”
La prière était un élément
vital du rassemblement de
Pasadena, autant pendant
les réunions (où les délégués
priaient tous les jours pour
les églises qui dans le monde
traversent des épreuves) que
lors de moments spontanés
comme à droite.
Lors des discussions qui
suivirent, certains remarquèrent que le pentecôtisme
avait eu une influence positive sur les églises anabaptistes, alors que d’autres
avaient le sentiment que
cette influence n’avait pas
toujours été positive.
Elina Ciptadi (Indonésie)
déclara qu’elle aimait bouger
et crier quand elle priait. “Je
n’ai jamais entendu les mennonites enseigner qu’il n’y
avait qu’une façon de prier”,
dit-elle.
Pour Matiku Thomas
Nyitambe (Tanzanie), “Un
esprit de division a pénétré
dans nos églises à cause du
pentecôtisme”.
“Il ne faut pas oublier que
le Nouveau Testament nous
appelle à suivre Jésus tout
autant que le Saint Esprit”,
dit Juan Martinez en conclusion. “Quelquefois, je me
demande : qu’est-ce qui est
le plus miraculeux : parler en
langues ou renoncer à son
argent quand on est riche ?”
“Sachant que le pentecôtisme et l’anabaptisme sont
tous deux des mouvements
qui cherchent à revenir au
modèle d’église d’Actes 2 et
sont considérés comme des
alternatives radicales au
courant principal, ils peuvent s’apporter beaucoup
l’un à l’autre”, conclut le
comité.—J. Lorne Peachey
C O N S E I L
F O I
&
V I E
Le Conseil adopte les
Convictions Communes
Le Conseil Général de la CMM
a pris une mesure historique
en adoptant une déclaration
des convictions communes de
ses églises membres afin que
celles-ci aient une idée plus
claire des convictions anabaptistes qu’elles partagent.
C’est la première déclaration des convictions communes adoptée par les responsables de la communauté
anabaptiste mondiale.
“Cette déclaration n’est
pas destinée à remplacer la
confession de foi officielle
des Églises membres”, précise
Nancy Heisey, présidente de
la CMM, “mais à être utilisée
dans leurs discussions théologiques. D’autres y trouveront
une aide pour définir
l’anabaptisme.”
Les discussions sur ce sujet
ont commencé en 1997 lors
du Conseil Foi et Vie de la
CMM. Le travail initial consista à rassembler les confessions de foi des Églises membres, puis une première
ébauche fut présentée au
Rassemblement Mondial de
la CMM au Zimbabwe en
2003. Lors des trois années
qui suivirent, le document
fut révisé en tenant compte
des réactions des Églises
membres et la version finale
fut adoptée à Pasadena.
Conférence Mennonite Mondiale
Une communauté d’églises anabaptistes
Convictions Communes
Par la grâce de Dieu, nous cherchons à vivre et à proclamer la bonne nouvelle de la réconciliation en Jésus-Christ. Faisant partie de l’unique corps de
Christ en tout temps et en tout lieu, nous affirmons que les éléments suivants sont au centre de notre foi et de notre pratique :
1. Dieu se révèle à nous comme Père, Fils et Saint-Esprit, le Créateur qui
cherche à restaurer l’humanité déchue en appelant un peuple à lui être
fidèle dans la fraternité, le culte, le service et le témoignage.
2. Jésus est le Fils de Dieu. Par sa vie et ses enseignements, sa mort en croix
et sa résurrection, il nous a montré comment être de fidèles disciples, il a
racheté le monde et il offre la vie éternelle.
3. Comme Eglise, nous sommes une communauté composée de ceux que
l’Esprit de Dieu appelle à se détourner du péché, à reconnaître JésusChrist comme Seigneur, à recevoir le baptême sur confession de foi et à
suivre Christ dans leur vie.
4. Comme communauté des croyants, nous reconnaissons que la Bible fait
autorité pour nous en matière de foi et de vie ; nous l’interprétons
ensemble sous la direction de l’Esprit Saint, à la lumière de Jésus-Christ,
pour discerner la volonté de Dieu afin d’y obéir.
5. L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous
les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix
renonçant à la violence, aimant nos ennemis, recherchant la justice et
partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin.
6. Nous nous réunissons régulièrement pour rendre un culte à Dieu, pour
célébrer le repas du Seigneur et pour écouter la Parole de Dieu dans un
esprit de responsabilité mutuelle.
7. Comme communauté mondiale de foi et de vie, nous dépassons les frontières de nationalité, de race, de classe, de sexe et de langage. Nous cherchons à vivre dans le monde sans nous conformer aux puissances du
mal, à témoigner de la grâce de Dieu en servant les autres, en prenant
soin de la création et en invitant tout être humain à connaître Jésus
comme Sauveur et Seigneur.
Pour ces convictions, nous puisons inspiration de nos prédécesseurs
anabatistes du XVIème siècle, qui sont un exemple radical de disciples de
Jésus-Christ. Par la puissance de l’Esprit Saint, nous cherchons à marcher
en son nom, attendant avec confiance le retour de Christ et l’avènement
complet du Royaume de Dieu.
Adopté par le Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale
Pasadena, Californie (USA), 15 mars 2006
9
C O N S E I L
G É N É R A L
•
C O N S E I L
Églises, développez ‘une culture de la paix’ !
Les visiteurs qui entrent dans
une église anabaptiste
réalisent-ils qu’ils entrent
dans un groupe pratiquant
une culture de la paix ? La
paix est-elle une mauvaise
nouvelle ? Y a-t-il une
dichotomie entre l’évangélisation et le travail pour la
paix ? Des églises de paix
peuvent-elles se développer ?
C’est à des questions semblables que les délégués
essayèrent de répondre lors
des sessions consacrées au
Conseil de la Paix.
C’était sur un nouveau
livre : A Culture of Peace :
God’s Vision for the Church,
de Alan Kreider, Eleanor
Kreider et Paulus Widjaja,
qu’ont reposé les temps de
louange du matin et l’essentiel des discussions des sessions. Ce livre a été sélectionné pour le Rayon de
Littérature anabaptiste-mennonite mondiale de 2006.
Lors des différentes sessions, les auteurs remontèrent jusqu’à Justin, un
martyr du 2e siècle, et même
jusqu’au livre des Actes, pour
décrire ce qu’est une église
cultivant la paix. Ils écrivent:
DIVERSITÉ CULTURELLE :
Les Latino-Américains avec
leur maté, les Nord-Américains avec leur téléphone
cellulaire, faisaient partie du
paysage de Pasadena. À
gauche : Oscar Luis Peralta
Agüero (Paraguay); à droite :
le trésorier de la CMM, Paul
Quiring (USA).
10
“La Pentecôte a rassemblé
des juifs de partout (Actes
2/9-11) ... [et] a transformé
le chaos linguistique de Babel
(Genèse 11/1-9) en paix et
en harmonie.”
Pierre et Corneille. P.
Widjaja, A. et E. Kreider
étudièrent l’histoire de Pierre,
un juif de Galilée, qui dîne
dans la maison de Corneille,
un officier romain, dans la
ville païenne de Césarée (le
quartier général de la
puissance romaine en
Palestine), une ville
dangereuse remplie de
soldats, de violence et de
nourriture non casher !
Pierre commença alors à
comprendre que Dieu n’est
pas partial. Cet événement
fut un tournant dans l’histoire de l’Église. Il démontra
que l’amour de Dieu, facteur
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D
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P A I X
de réconciliation, n’est pas
un détail de la foi chrétienne,
mais qu’il est fondamental.
Lors de plusieurs présentations, discutées ensuite en
petits groupes intercontinentaux, les auteurs parlèrent de
la place de la paix dans les
cultes, sur le lieu de travail et
en temps de guerre. Alan
Kreider dit qu’il est important de réfléchir à la guerre
en temps de paix. “Sous la
pression de la guerre”, expliqua-t-il, “il est difficile de
discerner la volonté de Dieu
et les chrétiens ont tendance
à suivre le mouvement ; il
nous faut développer de bons
réflexes”. Il illustra son propos par l’histoire de Dirk
Willems. Cet anabaptiste du
16e siècle agit impulsivement
en sauvant son poursuivant
qui était passé à travers la
glace sur un lac gelé. Dirk
Willems fut immédiatement
capturé par ce même officier
et exécuté par la suite.
2006 / 1 & 2
•
C O N S E I L
Paulus Widjaja remarqua
que, dans l’Église, les pauvres
associent la paix et la mission
tandis que les plus aisés les
dissocient. Comment répondons-nous à ce défi ?
S’approprier la vision.
Divers récits montrèrent
l’importance du rôle de la
communauté dans le
développement d’une culture
de la paix. Quels sont les
premiers pas que Dieu nous
demande de faire pour vivre
pleinement selon sa vision ?
D’autres questions abordèrent la violence domestique, les abus de pouvoir, la
place des femmes dans
l’Église, la protection du
“moindre d’entre nous” et
l’impact qu’ont nos réponses
à ces questions sur le
développement de la culture
de la paix dans l’Église.
Dans sa session finale, le
Conseil de la Paix s’engagea
sur trois points : faire de nos
F O I
&
V I E
Rassembler 240 personnes
qui regardent dans la même
direction peut être un cauchemar pour un photographe ! Alex Miller (à droite sur
l’échelle) s’y essaie avec les
participants aux réunions de
la CMM. Il est aidé par Joel
Shenk du CAL qui coordonnait la logistique à Pasadena.
églises des “sanctuaires de
paix”, décider que la nonviolence n’est pas négociable
et prendre position contre
tout acte mettant fin à la vie
humaine.
Les délégués écoutèrent
des rapports sur la conférence des Églises historiquement pacifistes de 2004 en
Afrique, et sur les projets
concernant une conférence
semblable en Asie. Ils
apprirent aussi que Paulus
Widjaja a été nommé pour
représenter la CMM dans le
Comité de la Paix du MCC.
Les délégués approuvèrent
le choix du dimanche le plus
proche du 21 septembre
(Journée Mondiale de la
Paix) comme dimanche de
paix de la CMM. En 2006,
ce sera le 24 septembre.
—Ferne Burkhardt
11
C O N S U L T A T I O N
S U R
L A
D I A C O N I E
L’Église lance un appel au partage
face aux disparités économiques
“À moins que, dans le corps
mondial du Christ, nous ne
procédions à un partage drastique et spectaculaire de nos
ressources, nous renions les
principes bibliques et nous
vivons dans une désobéissance
scandaleuse et hérétique.”
Cette déclaration de Ron
Sider (USA), a captivé l’attention des 240 délégués et
invités présents à la Consultation sur la Diaconie, qui a
eu lieu juste avant les réunions du Conseil Général.
Cette consultation, organisée par la CMM et le MCC,
étudia le rôle que pourraient
avoir des "diacres mondiaux"
au sein des églises membres
de la CMM et au-delà.
Ron Sider, écrivain et professeur à Palmer Theological
Seminary, exposa six principes bibliques et théologiques sur la diaconie :
L’amour de Dieu pour
nous doit nous conduire à
aimer les autres en les servant au mieux de leurs intérêts ; tout être humain est
créé à l’image de Dieu et est
précieux ; la diaconie doit
répondre aux besoins matériels tout autant que spirituels ; la bonne nouvelle du
royaume restaure toutes
choses pour les rendre conformes au dessein initial du
créateur ; la croix est le
fondement de la diaconie car
Jésus est mort pour les
péchés de tous ; nous
sommes au service les uns
des autres parce que nous
formons le corps de Christ.
Qu’arriverait-il si les riches
donnaient 20 % de leurs
revenus à l’église et si un
quart de ce montant allait à
la CMM ? demanda Ron.
“A moins d’un renouveau
spectaculaire, cela n’arrivera
jamais”, dit-il.
Réunis en petits groupes,
les participants donnèrent
Quelle est l’ampleur du fossé économique ?
‘B
ien que les Africains représentent 43,26 %
des membres de la CMM, leur richesse ne
représente que 0,85 % de l’estimation de
la richesse totale des membres de la CMM”
déclarent Pakisa Tshimika et Ron Mathies, les
organisateurs de la consultation.
Pakisa Tshimika, secrétaire général associé de la
CMM, et Ron Mathies, ancien directeur du MCC,
soulignent ce contraste, car les membres nord
américains détiennent 88 % de l’ensemble des
richesses alors qu’ils ne représentent que 26 % des
membres de la CMM. L’Asie compte presque autant
de membres que l’Amérique du Nord, mais ne possède que 2 % des richesses.
Selon le comité d’écoute de la consultation :
“l’énorme disparité économique se répercute de
manière dramatique sur la vie de l’église mondiale.
Mener une vie conforme à l’évangile de Jésus
demande un bouleversement radical sur le plan
économique (comme le jubilé).”—Everett J. Thomas
12
des exemples d’entraide :
rencontres entre des musulmans et un médecin chrétien
en Asie, suite au tsunami,
création d’une coopérative
par les peuples indigènes et
les mennonites germanophones au Paraguay, églises
au Zimbabwe qui “adoptent”
des orphelins et payent leurs
frais de scolarité.
Les petits groupes ont
demandé que l’information
circule mieux, qu’une aide
matérielle accompagne le développement des ressources
humaines et des possibilités
de formation, que des voix
s’élèvent contre le racisme,
l’abus de pouvoir et les autres formes d’abus. Ils aimeraient que les anabaptistes de
l’hémisphère nord s’engagent
davantage en faveur des
églises d’Afrique, d’Asie et
d’Amérique Latine confrontées au commerce non équitable, aux conflits armés, à la
drogue et aux problèmes liés
à l’immigration, et que l’église dénonce les divisions historiques entre anabaptistes
de différentes traditions.
Le comité d’écoute sug-
Quand on leur demanda si
leurs organisations étaient
prêtes à accepter la responsabilité d’avancer pour faire
face à la disparité économique dans l’Église, le secrétaire
général de la CMM, Larry
Miller (à gauche) et le
directeur du MCC, Robb
Davis, se mirent d’accord pour
symboliser leur engagement
en marchant un temps avec
les chaussures de l’autre.
géra que les délégués informent leurs églises de ce qui a
été dit lors de la consultation, que soient organisées
des consultations régionales
sur la diaconie, et que soit
rédigé un manuel sur les
fondements bibliques de la
diaconie d’un point de vue
anabaptiste dans lequel figurerait une analyse des structures socio-économiques
actuelles.
Ce comité demanda aussi
à la CMM et au MCC de
créer prochainement un
forum où l’on pourrait
échanger et prier pour la diaconie dans les églises.
—Ferne Burkhardt
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P O U R
R É F L É C H I R
Une manière différente de procéder
À l’issue des réunions du Conseil
Général, Tim Miller Dyck de Meetinghouse a interviewé Nancy Heisey, présidente de la CMM. Nancy nous fait part
de ses réflexions sur l’importance des
réunions qui viennent d’avoir lieu.
Q : Que retiendrez-vous de Pasadena ?
R : Le fait que presque 15% des
délégués n’ont pu assister à la réunion
parce que le gouvernement des EtatsUnis ne leur a pas accordé de visa.
Q : Quelle a été votre réaction ?
R : J’étais furieuse en apprenant cela.
Nous l’étions tous. Mais crier et s’énerver ne sert à rien. Ce problème ne
touche pas que les mennonites, il
touche l’ensemble des chrétiens.
Les Etats-Unis ne sont d’ailleurs pas
les seuls à agir ainsi : le Canada a refusé
environ 60 visas pour le rassemblement
de la Fédération Luthérienne Mondiale,
il y a deux ans. Certains délégués se
rendant à la réunion du Conseil
Œcuménique des Eglises au Brésil cette
année se sont vus refuser un visa de
transit par la Grande-Bretagne. Il s’agit
essentiellement de pays riches contre
des pays pauvres.
Nous avons tendance à considérer
cette question de visa comme une paranoïa liée aux mesures de sécurité, du
moins aux Etats-Unis, mais ceux qui
n’ont pas obtenu de visa venaient tous
de pays pauvres. Il s’agit en fait de discrimination économique.
Dans les pays du G8, les organismes
chrétiens ont beaucoup de mal à obtenir des visas pour les délégués des pays
pauvres. Si nous, communauté internationale, ne pouvons plus nous rencontrer dans le Nord, quelles en sont les
conséquences ? Nos églises se trouvent
ici. Nous devons pouvoir nous rencontrer partout où nous vivons et
témoignons.
Q : D’après vous, que s’est-il passé
d’important à Pasadena ?
R : Nous avons mis la touche finale à
la déclaration des Convictions Communes. Je considère ce texte, ainsi que
le document sur le statut de membres,
comme fondamental pour le développement de notre structure et de notre
identité.
Q : De quoi est-il question dans le document sur le statut de membres ?
R : Nous ouvrons davantage la participation formelle aux activités de la
CMM. Nous sommes un corps d’églises, c’est-à-dire que nos principaux
membres sont surtout des unions
d’églises qui s’expriment et participent à
la prise de décision.
Nous avons proposé de nouvelles
catégories permettant à d’autres groupes
de se faire entendre. Ces groupes ne
participeront pas à la prise de décision,
mais ils pourraient avoir un rôle formel
dans les discussions.
Q : Quels sont les types d’organisations
concernés ?
Après presque deux semaines de Conseil Général et d’autres réunions, la
présidente de la CMM, Nancy Heisey (à gauche) se détend en compagnie
de deux autres membres du Comité Exécutif : Thijn Thijink-van der Vlugt,
(Pays-Bas), au centre, et Naomi Unger (Canada).
R : Par exemple des groupes comme
le Comité International des Frères
Mennonites, l’organisation des Frères
en Christ, Mennonite Mission Network
ou la Fraternité Missionnaire Mondiale.
Q : Quelle est la suite pour la CMM ?
R : Avant le Conseil Général, nous
avons organisé une consultation sur la
diaconie pour savoir comment les églises pratiquaient ce service entre elles.
La diaconie est un des points forts des
anabaptistes. Mais pour des relations
d’église à église, dans un monde de
grandes disparités économiques, nous
n’avons pas assez réfléchi à ce qu’implique le service mutuel. Nous voulons
nous engager à réfléchir de manière
plus ciblée à la forme que devrait prendre la diaconie entre églises sœurs.
Q : Qui s’agit-il d’aider ?
R : Les mennonites—tant sur le
plan international qu’entre églises.
Les églises locales ont des diacres.
L’une de leurs tâches est de s’assurer du
bien-être matériel des membres de
l’église. Mais comment faire cela sur le
plan mondial ? Qu’est-ce que cela implique que, dans nos églises au Zimbabwe, les gens ne mangent qu’une fois
par jour alors qu’en Amérique du Nord
nous mangeons trop ? Comment pouvons-nous organiser l’entraide et le
partage de telle manière que tous puissent en bénéficier ?
Nous nous sommes demandés si
nous voulions lancer un appel plus spécifique à l’adresse des églises du Nord
pour qu’elles agissent concrètement.
Mais nous n’étions pas prêts. C’est
pourtant une question que nous devons nous poser. Nous nous reposerons cette question au Paraguay en 2009.
Q : Autre chose ?
R : À Pasadena, nous avons adopté
un nouveau mode de décision : le consensus. Ce n’était pas toujours parfait,
mais c’était néanmoins très important
de trouver une autre manière de fonctionner. Cela s’est avéré fort utile
quand nous avons parlé des Convictions Communes. Le modèle du consensus nous a aidé à avoir une vraie
discussion.
13
A M I G O S
AMIGOS : trouver
100 000 USD pour
le Paraguay
AMIGOS, le comité de
jeunes de la CMM, a terminé sa réunion à Pasadena
en s’engageant à collecter
100 000 USD. Cette somme
doit aider les jeunes anabaptistes à se rendre au Sommet
Mondial de la Jeunesse
(GYS) qui se tiendra au
Paraguay en 2009 au même
moment que le prochain
Rassemblement mondial de
la CMM.
Le premier GYS a eu lieu
au Zimbabwe en 2003. La
CMM avait alors pu financer
la participation de 15
délégués d’Afrique, d’Asie et
d’Amérique Latine.
AMIGOS souhaite que ces
100 000 USD financent partiellement la participation de
50 délégués et couvrent les
frais de fonctionnement du
comité jusqu’en 2009.
Elina Ciptadi, la présidente d’AMIGOS, dit que
son expérience, en tant que
déléguée au GYS en 2003, a
changé sa vie. Elle encourage
AMIGOS au travail à Pasadena (à partir de
la gauche) : Barbara Kaercher (Allemagne),
Sarah Thompson (USA), Amandus Reimer
(Paraguay) et Elina Ciptadi (Indonésie),
présidente. Khohlwani Moyo (Zimbabwe),
était absent, son visa lui ayant été refusé.
les églises à soutenir le GYS
en 2009, pour que les jeunes
y gagnent vocation et perspective mondiale.
Elina ajoute : “En 2003,
les jeunes responsables ont
découvert leur rôle dans
l’Église. Ils ont parlé de leurs
expériences positives ou
négatives dans leur engagement pour le Seigneur. Beaucoup de ces jeunes étaient
venus au GYS avec un sentiment de solitude et de
Innovation pour le magazine Glamour
Sarah Thompson, représentante nord américaine du
comité de jeunes AMIGOS,
figure parmi les 10 étudiantes américaines les plus en
vue en 2005 choisies par le
magazine Glamour, magazine
de mode pour les femmes.
Sarah, 21 ans, prépare un
diplôme en ‘women’s and
international studies’. Elle a
participé au concours pour
s’amuser et elle ne pensait
pas être retenue. “Un ami
m’a poussé à y participer. Je
ne pensais pas que Glamour
s’intéresserait au parcours
d’une jeune activiste mennonite qui a appris à remet14
tre en question la culture
dominante qui met l’accent
sur l’apparence physique, le
maquillage et la mode.”
“J’ai posé ma candidature
(…) parce que je voulais
soutenir les femmes et les
hommes qui s’engagent en
faveur du changement social
et contre la guerre”, dit-elle.
Dans le numéro d’octobre
de Glamour, Sarah déclare :
“Le changement social ne
peut se faire sans pardon”.
Elle y parle aussi de sa foi
mennonite, ce qui vaut au
mot ‘mennonite’ d’apparaître
pour la première fois dans ce
magazine de mode.
découragement, et en sont
repartis renouvelés et avec
des idées sur la manière de
faire la différence.”
Ray Brubacher, secrétaire
général associé de la CMM
dit que “Grâce au GYS
2003, les jeunes ont une
nouvelle conscience de la famille mennonite. Leur perspective a pris une dimension
mondiale et l’Église mondiale a pris davantage conscience de leurs problèmes.
Ce sont ces résultats positifs
qui ont encouragé la CMM
à refaire un Sommet
Mondial de la Jeunesse.”
La collecte de fonds pour
AMIGOS prendra diverses
formes : appel aux dons, parrainage pour financer spéci-
fiquement la participation
des délégués du Sud et
braderies diverses. Les
unions d’églises qui veulent
envoyer un délégué au GYS
2009 seront encouragées à
financer leur propre
délégué.
Le comité AMIGOS,
constitué d’un représentant
par continent, cherche :
• à étudier comment les
jeunes du monde entier
pourraient discuter de
questions de foi et de vie,
• à développer un réseau
et des moyens de
communication au niveau
local, régional et mondial,
• à inclure davantage les
jeunes dans la vie et les
responsabilités de l’église.
A
u cours du Conseil Général en mars, le comité
AMIGOS reçut une promesse de dons de 2 000
USD d’un jeune actif dans la vie professionnelle.
Celui-ci déclara : “Dans ma famille nous avons l’habitude de donner l’intégralité de notre premier salaire
pour l’œuvre de Dieu. C’est notre façon d’offrir les prémices de notre labeur. Lorsque j’ai touché mon premier
salaire il y a sept ans, j’ai dit à ma famille que j’allais en
faire don, mais je ne l’ai jamais fait. Je n’ai pourtant jamais oublié. Aussi, pour soutenir la vision d’AMIGOS,
je m’engage à leur verser mon dernier salaire comme
une tardive offrande de prémices à Dieu.”
courrier / courier / correo
N O S
H Ô T E S
À
P A S A D E N A
La vision anabaptiste en Californie du Sud
L
es mennonites de Californie du
Sud ressemblent beaucoup aux
mennonites du reste du monde.
Pour Jeff Wright, pasteur de l’union
d’églises régionale Pacific Southwest
Mennonite Conference (PSMC), c’est
donc tout à fait évident que la CMM
réunisse son Conseil Général sur le
campus de William Carey International
University (WCIU) à Pasadena.
PSMC fait partie de Mennonite
Church USA et regroupe 32 églises
locales de la région de Los Angeles. Ses
2 400 membres sont originaires de 41
pays différents. Plus de 90 % sont des
personnes de couleur et presque autant
sont nées hors du territoire américain.
La plupart des membres sont nouveaux
dans l’église mennonite et plus de la
moitié sont devenus chrétiens dans une
église de Californie du Sud.
“Pour beaucoup de nos membres
originaires de pays comme le Nigeria,
l’Inde ou l’Indonésie, le Conseil
Vendredi soir, une fête en l’honneur des
délégués de la CMM et d’autres invités
souligna la diversité culturelle de la
région de Los Angeles. Des groupes
très différents jouèrent de la musique ou
dansèrent, comme ces femmes de Los
Angeles Faith Chapel (ci-dessous, à
gauche) et Jan Kouttjie (à droite).
2006 / 1 & 2
Général était une occasion de voir pour
la première fois des mennonites de leur
pays d’origine”, dit Jeff Wright.
Sur le campus de WCIU on trouve
aussi le Center for Anabaptist Leadership
(CAL), l’organisme qui a assuré la
logistique de la réunion du Conseil
Général. Jeff Wright est le directeur du
centre.
Jeff se demande si la communauté
anabaptiste mondiale n’est pas confrontée aux mêmes défis que les mennonites des milieux urbains en Californie
du Sud. “Nous voulons aider la CMM
à penser aux villes, tout comme la
CMM nous aide à penser au monde.”
J
eff considère la Californie du Sud
comme un champ de mission
reflétant le monde : “Les églises
membres de PSMC comptent des
personnes de toutes les races, à cause de
notre stratégie concernant les
responsables. Nous trouvons des gens
intéressants appelés par Dieu pour faire
des choses audacieuses et nous leur
donnons les ressources pour concrétiser
leur appel”, dit-il.
Ces nouvelles églises et leurs responsables ont intégré les valeurs anabaptistes telles que le discipulat, la communauté et le travail pour la paix. Jeff précise : “Nous enseignons sans relâche ces
valeurs et les gens comprennent ainsi ce
que c’est qu’être mennonite”.
Les bureaux de CAL abritent
également ceux de la mission de
Californie du Sud et de l’union
d’églises régionale
PSMC. Ils créent
un sens d’identité
anabaptiste pour les
églises locales de
Californie du Sud.
“Ici, nous pouvons
tester des initiatives
au nom de l’ensemJeff Wright
ble de Mennonite
Church USA tout en prenant un
minimum de risques”, dit Jeff.
Il considère que son rôle de
directeur de CAL et celui de pasteur
de PSMC se complètent. Son travail
consiste à aider les pasteurs de
PSCM à devenir des leaders compétents dans leur communauté locale.
Le travail auprès des jeunes américanisés mais dont les parents sont des
immigrants de première génération
lui semble particulièrement important. Il déclare : “Si nous voulons
continuer à former des responsables
d’églises, il nous faut apprendre à
garder cette jeune génération dans
l’église.”
Jeff pense que les anabaptistes
d’Amérique du Nord doivent poursuivre un dialogue constructif sur les
valeurs anabaptistes historiques et
pentecôtistes mondiales. “Ici, les
mennonites apprennent à être à la
fois anabaptiste et pentecôtiste”,
dit-il.
Nombreux sont les responsables et
les membres sans papiers dans les
églises de Californie du Sud. Jeff
appelle l’Église à faire entendre sa
voix en faveur de mesures d’immigration justes et pour le respect des
droits des immigrants.
Les autres membres de la CMM
également présents en Californie du
Sud à côté de PSMC sont : The U.S.
Conference of Mennonite Brethren
Churches, Conservative Mennonite
Conference, et Brethren in Christ.
—Ron Byler
15
Budget équilibré pour la CMM en 2005
Selon le trésorier, Paul Quiring, et la comptable, Karen
Martin-Schiedel, la CMM finit l’année 2005 avec un
budget équilibré, grâce aux contributions importantes
des Églises membres, des assemblées et des individus.
Les schémas ci-dessous permettent de voir d’où viennent les fonds et comment ils sont utilisés.
Contributions : $ 616 000USD
divers : 2 %
Fonds de Partage : 5 %
frais de gestion : 18 %
organismes : 6 %
Eglises membres : 35 %
assemblées : 4 %
donateurs : 30 %
Dépenses générales : $ 616 000USD
relations inter-églises : 1 %
comités / conseils : 4 %
C/C/C : 10 %
bureaux : 13 %
voyages : 4 %
collecte de fonds : 1 %
personnel : 67 %
Fonds spécifiques : $ 280 000USD
divers : 5 %*
consultation diaconie : 5 %
Fonds de Partage : 5 %
Rayon de Littérature : 7 %
Fonds de Rassemblement : 9 %
Fonds de Voyage : 34 %
Projet Histoire Mondiale : 12 %
soutien de donateurs : 23 %
*inclus sous divers : musique, distribution de In God’s
Image, AMIGOS et Forum de Dialogue Congo
Le COE trouve un consensus sur la paix
Porto Alegre, Brazil —Le
Conseil Œcuménique des
Églises (COE), qui
représente 560 millions de
chrétiens dans 100 pays, a
tenu sa 9e Assemblée du 14
au 23 février 2006.
Une des plus importantes
actions des délégués a été
l’approbation de la formation d’un Conseil œcuménique pour la Paix à la fin de
la Décennie pour Vaincre la
Violence (DVV) en 2010/
2011. Ce sont des mennonites d’Allemagne qui ont
proposé cette motion. Une
déclaration œcuménique
majeure sur la paix sera préparée avant cette date.
Cette Assemblée a été
qualifiée d’ “Assemblée la
plus jeune” : 15% des 3 838
participants étaient des
jeunes, la plus grande proportion jamais atteinte, mais
qui pourtant restait en deçà
des 25 % que s’était fixé le
COE. Des jeunes stewards
manifestèrent pendant une
session plénière contre les
“promesses non tenues”.
Parmi les 691 délégués,
Une assemblée indienne fête ses 100 ans
Dhamtari, India—
L’assemblée mennonite
Bethel, à Balodgahan, fêtera
ses 100 ans les 29-30 octobre
2006. Elle fait partie de
l’Église mennonite d’Inde.
La première église anabaptiste de Corée a 10 ans
Chuncheon, Corée du Sud—
Jesus Village Church, la première église anabaptiste du
pays, a fêté son dixième anniversaire en janvier avec un
repas communautaire, des
films commémoratifs, un
livre sur son histoire écrit à
l’occasion de la fête par
Sang-Uk Nam (le coordinateur de JVC), des témoignages, et de nombreuses salutations, poignées de main et
16
embrassades, et même un gâteau et des bougies ! Les participants écoutèrent un message de Cha Sungdo, un des
fondateurs de l’église JVC et
prirent ensemble la cène.
Jesus Village Church (40
membres) démarra le premier
dimanche de 1996, après
trois années de recherche
menée par un petit groupe de
personnes troublées par le
professionnalisme, la hiérar-
conseillers et visiteurs, il y
avait 16 mennonites, 25 représentants des Frères et des
quakers, 150 jeunes stewards.
Luis M. Alman Bornes, un
membre du conseil pastoral
de l’église mennonite de
Buenos Aires (Argentine),
était venu, accompagné de
membres de son église.
“Je considère le COE
comme un forum, un peu
comme la place du marché,
colorée et bruyante, avec une
foule qu’on ne peut faire
taire, et qui veut obstinément parler des problèmes
du monde, parce que Dieu
leur demande de le faire”, dit
Isabell Mans, une déléguée
des jeunes des assemblées
mennonites d’Allemagne.
Nancy Heisey, présidente
de la CMM, était une des
représentantes déléguées et a
participé en tant que conseillère au Comité des questions
d’actualité.
Un soir, l’évêque
Desmond Tutu d’Afrique du
Sud a conduit une marche
contre la violence à travers
Porto Alegre.
chisation, l’institutionnalisme
et le légalisme des églises
chrétiennes traditionnelles de
Corée. Ayant découvert les
églises réformées et anabaptistes, les membres du groupe
se sentirent poussés par le
Saint-Esprit à se joindre à la
communauté anabaptistemennonite pour redécouvrir
l’Église du Nouveau
Testament.
—Bob Gerber
Les missionnaires Mahlon
et Sarah Lapp établirent la
station missionnaire de
Balodgahan. En 1906,
Mennonite Board of Missions
(USA) créa un pensionnat
pour les filles et les garçons,
un foyer d’accueil pour les
veuves, un centre de formation et des écoles.
L’église invite ses frères et
sœurs de la famille de la
CMM, et en particulier ceux
dont les membres ont été
missionnaires, à se joindre à
leur célébration.
“Dieu nous a béni à maintes occasions. Nous prions
que cette fête soit réussie et
que toute la gloire en soit
rendue à Dieu”, dit l’invitation.—Pramod Kumar Singh
courrier / courier / correo
Un missiologue à la
tête du comité du
planification de la GMF
Réunis pour la première fois six jours
après la libération de Pham Ngoc Thach
(le second à partir de la droite) le 2
mars, les six évangélistes mennonites
emprisonnés au Vietnam sont maintenant
tous libres. À partir de la gauche : Le Thi
Hong Lien, Nguyen Thanh Nhan, Nguyen
Van Phoung, Nguyen Hong Quang, Trach,
et Nguyen Hieu Nghia. Trach est celui
qui est resté en prison le plus longtemps—
deux ans—à la suite d’un incident en
mars 2004 dans lequel étaient impliqués
des agents du gouvernement. Ils ont toujours soutenu que leur travail pastoral et
d’évangélisation ne violait aucune des
lois vietnamiennes. L’Église mennonite
du Vietnam est convaincue que les
actions menées par divers gouvernements, organisations et églises ont conduit à la libération de ses responsables.
Reconnaissance officielle d’une assemblée
mennonite vietnamienne
Ho Chi Minh Ville, Vietnam
—Le Comité des Affaires
Religieuses d’Ho Chi Minh
Ville a reconnu officiellement l’assemblée mennonite
de Binh Thanh.
Le 6 mars, le Comité a
donné son approbation à la
demande de reconnaissance
officielle formulée par l’église
mennonite du Vietnam
représentée par le pasteur
Nguyen Quang Trung. Cette
démarche, qu’il a entamée au
milieu des années 80, connaît ainsi un developpement
décisif.
En 1976, la propriété de
l’église mennonite avait été
confisquée par les autorités
locales et l’église avait dû
s’installer provisoirement
dans la maison de Trung.
Une grande église baptiste
d’Ho Chi Minh Ville ainsi
que des églises adventistes
ont été également reconnues.
Trung, président de
l’Église mennonite vietna2006 / 1 & 2
mienne, et des responsables
baptistes et adventistes,
avaient été contactés par le
Comité des Affaires
Religieuses en août 2004, et
invités à soumettre des documents en vue de leur enregistrement. Trung voulait le
faire, mais des membres du
comité de l’église mennonite
s’opposèrent à sa rencontre
avec des agents du gouvernement, alors qu’au même
moment six responsables
mennonites étaient en prison
et attendaient leur jugement.
Trung fut démis de ses
fonctions au sein de l’église
et forma un nouveau comité
afin de poursuivre le processus.
Quelques mois plus tard,
Le Thi Phu Dung, épouse du
pasteur emprisonné Nguyen
Hong Quang, contacta
également les Affaires
Religieuses de la ville pour
demander l’inscription de
l’église mennonite du district
2. Cependant cette église
n’est pas reconnue dans la
dernière directive gouvernementale.
L’église du district 2 fut
régulièrement harcelée par
les autorités locales après l’arrestation des six responsables
en 2004. Depuis la libération
du pasteur Quang en août
dernier, ces actions de harcèlement sont devenues
moins nombreuses. Il y a
maintenant presqu’autant de
participants aux cultes qu’avant les arrestations et des
sessions de formation pour
les responsables sont organisées.
La reconnaissance de
l’église de Binh Thanh par
les instances gouvernementales de Ho Chi Minh Ville
s’applique uniquement à
cette ville. Trung précise que
les fonctionnaires de la ville
ont promis d’informer leurs
collègues des autres régions,
ce qui pourrait à terme se
répercuter positivement sur
ces églises.
Strasbourg, France—Willi
Ferderer de Rahden
(Allemagne) a été choisi par
le comité de planification de
la Fraternité missionnaire
mondiale (GMF) pour en
être le coordinateur. Il
occupera ce poste jusqu’à la
réunion de septembre 2006
à Almaty (Kazakhstan).
Le précédent coordinateur, Peter Rempel, a démissionné pour devenir le
directeur général du MCC
Manitoba au Canada.
Willi Ferderer est secrétaire de DMMK (le comité
de mission mennonite allemand).
Johannes Reimer, le
représentant de la GMF
pour l’Europe, dit : “Willi
Ferderer apporte beaucoup
d’expérience et de connaissance au comité. Il parle
plusieurs langues et sa connaissance du russe, en particulier, sera une grande aide
pour l’organisation de la
conférence d’Almaty.”
Willi dit qu’il a été attiré
par ce travail à cause de “la
diversité du peuple de Dieu
dans la famille anabaptiste,
la vision commune et mondiale de la GMF sur la mission et le désir de servir
ensemble notre Dieu, un
Dieu vivant et merveilleux”.
Willi Ferderer
17
L’Église mondiale m’a transformée
Nancy Heisey interviewe Milka Rindzinski
Q
uand j’ai été nommée future
présidente de la CMM, Milka
Rindzinski m’a posé des questions pour Courier / Correo / Courrier
afin de me présenter aux amis de la
CMM. Lorsque j’ai appris qu’elle prenait
sa retraite en tant que rédactrice, il m’a
semblé que c’était à moi d’interviewer
Milka pour la remercier de son travail.
Je voyais régulièrement Milka lors des
rencontres de la CMM, toujours
présente et efficace ; elle allait voir les
membres du conseil exécutif pour connaître leurs sujets de prière, elle traduisait vers l’espagnol lorsque c’était nécessaire et travaillait des heures avec les
autres membres de l’équipe de communication. C’est en parlant avec elle que
j’ai été très heureuse d’apprendre que
son engagement était beaucoup plus
large que je ne le pensais.
Nancy : Comment es-tu devenue
membre de la famille anabaptiste ?
Milka : C’est grâce à l’anglais que je
suis devenue mennonite ! Je travaillais
comme secrétaire à Montevideo
(Uruguay), et j’étudiais aussi l’anglais.
Quand j’ai eu des problèmes pour
m’inscrire en quatrième année, une
amie m’a suggéré de prendre contact
avec un Nord-Américain qui enseignait
l’anglais, James Martin, qui était
missionnaire mennonite.
Quand nous avons commencé les
cours, James m’a demandé de quoi
j’aimerais parler. Comme j’avais vu des
Bibles et des commentaires sur son
bureau, je lui ai dit que je voulais étudier la Bible. Je notais mes questions et
nous les discutions en classe d’anglais.
Le message biblique m’a transformée.
C’était comme un tremblement de
terre. J’ai été baptisée en janvier, moins
d’un an après avoir commencé les
cours d’anglais. Le jour de mon baptême, j’ai ressenti de façon tangible la
présence du Saint-Esprit. James m’a
donné un petit livre écrit par Menno
Simons et traduit en espagnol. Il m’a
aidée à découvrir les principes
18
théologiques qui allaient être les miens.
Nancy : Et la CMM ?
Milka : Après mon baptême, j’ai
étudié au Séminaire de Théologie
Mennonite Évangélique de
Montevideo. En 1972, j’ai été invitée,
ainsi que d’autres étudiants à assister au
Rassemblement de la CMM à Curitiba
(Brésil). On m’a demandé de faire un
rapport sur la situation des églises en
Amérique Latine et sur la société. À
cette époque, des dictatures militaires
sévissaient en Amérique Latine.
Dans le dernier paragraphe de la version espagnole de ma présentation, j’ai
fait des commentaires sur la situation
politique, qui ont été supprimés dans la
version anglaise. Un frère d’Argentine
l’a remarqué et m’a demandé de les lire
aussi en anglais, ce que j’ai fait.
Nancy : Quels sont tes meilleurs souvenirs de ton travail avec la CMM ?
Milka : Tout ! L’Église mondiale m’a
transformée. Quand Raul Garcia
(Argentine) était président de la CMM,
il disait que la CMM avait besoin de
bons communicateurs. Mon pasteur
m’incita à offrir mes talents à la CMM.
Quand je suis allée voir Raul, il m’a
dit : “Nous t’attendions !”
Un dicton espagnol dit : “El mundo
es ancho y ajeno” (le monde est vaste et
étrange). Grâce à la CMM, j’ai découvert que le monde n’est pas si étrange.
En fait, j’aime beaucoup faire connaissance avec des étrangers. J’avais des
idées fausses sur eux, et quand j’en ai
rencontrés, j’ai découvert des frères et
des sœurs. J’aime la nourriture différente et aussi les costumes variés. Si je
mourais aujourd’hui, je serais satisfaite
de la vie que j’ai eue à cause des merveilleuses rencontres que j’ai faites.
Nancy : Tu es connue comme la
personne qui rassemble les sujets de prière
pour la CMM. Comment as-tu commencé
ce ministère ?
Milka : Je ne sais pas bien comment
cela s’est passé. J’ai compris que je
devais recevoir les nouvelles des églises
Milka Rindzinski (Montevideo,
Uruguay), est applaudie par les
membres du Conseil Général alors
qu’elle fait son dernier rapport en tant
que rédactrice en chef de Courier /
Correo / Courrier à Pasadena.
membres et j’ai discerné des besoins. Je
ne vais plus m’occuper de la rédaction
de C/C/C, mais j’espère continuer à
exercer ce ministère. J’aime bien inclure
des requêtes et des histoires de petites
églises peu connues.
Nancy : Quelles sont tes prières pour la
CMM ?
Milka : Nous devons continuer à être
présents parmi les pauvres. Je prie pour
toutes les Églises membres de la CMM,
en particulier pour les Églises d’Amérique du Nord. Dans ce pays, les mennonites vivent dans un empire puissant, et
je sais que les empires ne durent pas
éternellement. Je prie que les mennonites nord-américains fassent tout ce
qui est possible pour appeler leur gouvernement à être juste et qu’ils sachent
discerner comment continuer à faire
partie de la communauté mondiale,
même si leur situation politique et
économique change.
Nancy Heisey, Harrisonburg, (USA), est
présidente de la Conférence Mennonite
Mondiale.
courrier / courier / correo
courrier
courier
correo
Volume 21 • N° 1 & 2
Larry Miller
Responsable de la publication
J. Lorne Peachey
Rédacteur en chef
Ferne Burkhardt
Révision et Service de Presse
Eleanor Miller
Assistante en communication
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Français . . . . . . Sylvie Gudin
Espagnol . . . Milka Rindzinski
CONSULTANTS
INTERNATIONAUX
Afrique . . . . . . Danisa Ndlovu
Asie . . . . . . . . . Eddy Sutjipto
Europe . . . . . Markus Rediger
Amérique Latine . . Peter Stucky
Amérique du Nord . . Naomi Unger
Personnel . . . Ray Brubacher
Pakisa Tshimika
Courrier / Correo / Courier,
une publication trimestrielle de
la CMM, est disponible
gratuitement en anglais,
français ou espagnol.
Envoyer toute demande à
C/C/C, CMM, 8 rue du Fossé
des Treize, 67000 Strasbourg,
France. Email:
[email protected].
OREMOS PRIONS ORAR PREGHIAMO BERDOA PRAY BIDDEN
MANALANGIN-TAYO BETEN
KHULEKA TOBONDELA
PRAY OREMOS PRIONS ORAR PREGHIAMO BERDOA BIDDEN
TOBONDELA BETEN MANALANGIN-TAYO KHULEKA
BERDOA PRAY PRIONS ORAR OREMOS PREGHIAMO BIDDEN
MANALANGIN-TAYO BETEN
KHULEKA TOBONDELA
Intercession pour
les Églises de la CMM
• Remercions Dieu pour la réussite du
mini Rassemblement de la Conférence
Mennonite Mondiale à Pasadena,
(Californie - USA), du 7 au 15 mars.
Environ 240 représentants venus de 44
pays étaient présents (voir articles).
• Prions pour un changement dans la
politique injustifiée de refuser de
donner des visas à des délégués, ce qui
restreint le bon fonctionnement des
communautés de foi mondiales, ainsi
que cela a été le cas à Pasadena.
• Prions pour le Congrès Mennonite
Européen (MERK) prévu à Barcelone,
(Espagne), du 25 au 28 mai. Le thème
est : “La liberté qui engage : vivre selon
la volonté de Dieu”.
• Prions pour que nous sachions
discerner les formes variées que
peuvent prendre la violence et
l’injustice dans des églises, des familles
et des écoles apparemment paisibles.
• Prions pour les participants à la
rencontre à Almaty (Kazakhstan) de la
Fraternité Missionnaire, du 20 au 24
septembre 2006. Le thème sera “Une
nouvelle vision missionnaire : de toutes
les Eglises vers tous les peuples”.
www.mwc-cmm.org
• Prions pour la première réunion des
théologiennes mennonites d’Amérique
Centrale, prévue les 16-17 juillet 2006,
au Costa Rica. L’oratrice sera Ofelia
García de Mexico.
• Prions pour la Consultation
anabaptiste-mennonite d’Amérique
Centrale du 18 au 22 juillet, au Costa
Rica. Prions qu’elle soit l’occasion de
rencontres profondes avec Dieu.
• Prions que la version en espagnol de la
sélection de 2003 du Rayon de
Littérature Mondiale de la CMM,
Dons de chacun au service de tous,
renouvelle ceux qui liront le livre, et
leur fasse redécouvrir leurs dons.
• Prions pour que Dieu se montre
miséricordieux envers les victimes des
catastrophes naturelles, et moins
naturelles, autour du monde. Prions
aussi pour que les responsables
reviennent à la raison.
• Louons Dieu pour le ministère de Delton
Franz, ancien directeur du bureau de
Washington (USA) du Mennonite
Central Committee, qui est mort le 6
mars. Delton faisait la liaison entre le
gouvernement des USA et le MCC, en
présentant aux politiciens américains
les sujets de préoccupations du MCC.
Soutien à Courrier / Courier / Correo
C/C/C est publié par la Conférence Mennonite Mondiale et vit des dons de ses
lecteurs. Nous sommes reconnaissants pour toute contribution aux frais
d’impression et de distribution.
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Envoyez à MWC
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Corrigez mon adresse comme indiqué au verso
2006 / 1 & 2
L’ancien rédacteur J. Lorne
Peachey, a été nommé
rédacteur en chef de C/C/C,
ici avec Eleanor Miller,
assistante en communication
Perspective:
Trentre-quatre ans—et ce n’est pas fini !
Milka Rindzinski
B
ien que 1 Corinthiens 13 soit un passage des Écritures
souvent cité, surtout lors des mariages, j’aimerais
mentionner le verset 11 et l’appliquer à mon
expérience avec la CMM :
Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais
et je raisonnais en enfant. Une fois devenue femme, je me suis
défaite de ce qui est propre à l’enfant.
On peut rester puéril tout en étant adulte. Lorsque je
regarde en arrière, je crois que, sur certains plans, j’étais
encore une enfant lorsque j’ai commencé mon cheminement
avec la CMM. Était-ce à Curitiba en 1972, ou plus tôt ?
Quoi qu’il en soit, depuis, je suis restée proche de la CMM :
je traduisais les nouvelles de la CMM, j’étais correspondante
pour l’Amérique Latine, membre de l’équipe qui préparait le
programme des Rassemblements de la CMM, puis j’ai fait
officiellement partie de l’équipe qui publie le trimestriel de la
CMM : Courier / Correo / Courrier.
Accepter cette responsabilité m’a demandé de l’audace. Je
n’ai jamais été rédactrice, ni n’ai étudié pour le devenir. J’ai
appris en travaillant, mais je n’ai jamais passé de diplôme—
ce que savent mes collègues, et aussi probablement les
lecteurs ; cela a été très formateur. C’était aussi un défi de
m’exprimer en anglais. J’en suis arrivée à dire que je parlais
l’anglais d’Uruguay, bien que mon pays ne soit pas bilingue :
la langue officielle est l’espagnol.
Au fil des années, mon travail de rédactrice m’a permis de
constater l’évolution des églises de la CMM : davantage
d’amour, d’acceptation les unes des autres, de connaissance,
de discernement, de solidarité, de service, de responsabilité
mutuelle et d’efforts pour mettre en pratique l’évangile tout
entier.
Pendant ces années avec la CMM, j’ai vu se développer de
nouvelles idées particulièrement intéressantes :
• le discernement et la mise en commun des dons et leurs
conséquences ;
courrier
616 Walnut Avenue
Scottdale, PA 15683-1999
USA
• l’ouverture au dialogue avec d’autres confessions
chrétiennes, et en même temps, l’importance d’approfondir
et de partager nos propres origines anabaptistes ;
• l’engagement de la CMM avec les jeunes ;
• le projet d’histoire mondiale, rédigé à partir de la
perspective des populations locales ;
• le rôle grandissant des églises de l’hémisphère sud.
J
e quitte le poste de rédactrice de C/C/C, mais je continue
la traduction pour la CMM et pour d’autres
organisations chrétiennes et je reste la correspondante de
C/C/C pour l’Amérique Latine—toutes choses que j’aime
énormément.
Je n’ose affirmer que j’ai fait le tour de tout ce que je pouvais faire. J’ai sans doute encore des dons à découvrir et à
cultiver. Mais je peux affirmer que, dans une large mesure, ce
que je suis aujourd’hui, je le dois à mes relations avec les
églises de la CMM dans le monde entier, y compris ma propre église en Uruguay.—Milka Rindzinski
Bien que Milka
Rindzinski ait pris sa
retraite en tant que
rédactrice en chef
de Courier / Correo /
Courrier, elle continuera à travailler
pour la CMM en tant
que correspondante
et traductrice. Elle
poursuivra aussi la
collecte des sujets
de prière pour cette
publication.