Le Conseil Général adopte la déclaration
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Le Conseil Général adopte la déclaration
courrier correo courier 2006 / 1 & 2 www.mwc-cmm.org Conférence Mennonite Mondiale 2 Quand des anabaptistes rencontrent des pentecôtistes 4 Joie, peine et louange au Conseil Général 12 L’Église lance un appel au partage 14 AMIGOS : Trouver $100 000 pour le Paraguay ! 17 Une assemblée mennonite vietnamienne reconue officiellement 18 L’Église mondiale m’a transformée • 9 Mennonite World Conference • Congreso Mundial Menonita Convictions Communes Le Conseil Général adopte la déclaration Quand des anabaptistes rencontrent des pentecôtistes Juan Francisco Martínez Note de l’éditeur : Le pentecôtisme est né dans le sud de la Californie en 1906. Le Conseil Général de la CMM réuni dans cette même région, a commémoré le 100e anniversaire de la naissance de ce mouvement lors de deux sessions consacrées aux relations entre les deux groupes. Cet article est l’adaptation d’une des présentations faites à cette occasion. P Juan Francisco Martínez souligne un point de sa présentation pendant le symposium sur les relations anabaptistes-pentecôtistes lors du récent Conseil Général de la CMM. Couverture—Pause pendant les sessions du Conseil Général à Pasadena (USA) du 7 au 15 mars 2006 : Barbara Hege-Galle (Allemagne) parle avec Matiku Thomas Nyitambe (nouveau membre du comité exécutif de Tanzanie). Derrière eux se trouve Paulus Hartono (Indonésie), dont l’entrée aux USA a été retardée à cause d’une erreur d’identité (voir page 7). Photo : Markus Rediger 2 our certains anabaptistes, le pentecôtisme est un mouvement complètement différent, avec lequel ils ont fort peu de contacts réguliers. Ils considèrent que ces deux mouvements s’excluent l’un l’autre ; soit ils ne connaissent pas du tout les pentecôtistes, ou bien ils les fréquentent hors de leur vie d’église. En d’autres mots, les pentecôtistes sont simplement une des nombreuses dénominations chrétiennes avec laquelle il arrive que l’on ait des relations. D’autres anabaptistes ont eu de mauvaises expériences avec les pentecôtistes ou les charismatiques. Certains prédicateurs pentecôtistes ont accusé publiquement les anabaptistes de ne pas avoir le Saint-Esprit. D’autres ont cherché à attirer délibérément des anabaptistes chez eux. Cela a divisé les églises et a été douloureux. Pour eux, les pentecôtistes sont des rivaux qui leur rendent la vie difficile. Ensuite, il y a des anabaptistes pour qui les expériences pentecôtistes ou charismatiques renforcent leur attache- ment à la théologie anabaptiste. Ils intègrent le pentecôtisme à leurs convictions anabaptistes. Ils sont intentionnellement anabaptistes et joyeusement charismatiques ! Cette diversité se retrouve sur le champ missionnaire. Certaines agences missionnaires anabaptistes ont recruté des pasteurs pentecôtistes ou ont intégré en leur sein des églises pentecôtistes qui avaient peu de connaissances de la théologie anabaptiste. Ces pasteurs et ces églises sont devenus membres d’unions d’églises anabaptistes sans imaginer qu’elles auraient à faire des changements de doctrine significatifs. Certains membres d’église sont même persuadés que les mennonites sont une autre dénomination pentecôtiste ! Il y a aussi des membres d’églises anabaptistes qui ont connu de fortes expériences charismatiques et qui en concluent que les caractéristiques anabaptistes ne sont plus essentielles par rapport à leurs nouvelles expériences. Certains d’entre eux considèrent les relations entre anabaptistes et pentecôtistes comme une conversation entre personnes proches ou comme l’occasion d’aider d’autres anabaptistes à mieux comprendre l’importance de leurs expériences pentecôtistes ou charismatiques. Une page douloureuse de l’histoire contemporaine des anabaptistes a été le fait que des individus ou même des églises aient rejoint les mouvements charismatiques. Ceux qui sont partis courrier / courier / correo l’ont choisi, mais ceux qui sont restés ont beaucoup souffert. Le mouvement de personnes d’un courant à l’autre a presque toujours été en faveur des pentecôtistes. À la lumière de la variété de ces expériences, quelles sont les questions importantes que doivent se poser les deux groupes concernant leurs relations futures ? Pour les anabaptistes. Selon la vision d’Harold Bender, les plus “pentecôtistes” des anabaptistes du 16e siècle n’étaient pas considérés comme faisant partie du noyau anabaptiste. Ces prédicateurs enflammés et spiritualistes ne correspondaient pas à la définition qu’en a Harold Bender. Bien que cela ait changé depuis que les études sur l’anabaptisme se sont développées, je pense que les plus “pentecôtistes” ou “charismatiques” de nos ancêtres du 16e siècle n’ont toujours pas été intégrés à la conception de l’identité anabaptiste aujourd’hui. Nos nouvelles relations avec les pentecôtistes sont une excellente occasion de reconnaître la dimension charismatique de notre histoire. Ainsi que John Driver nous le rappelle dans son livre, Radical Faith: An Alternative History of the Christian Church, l’anabaptisme du 16e siècle était un mouvement de réveil spirituel comme il y en a eu tant dans l’histoire de l’Église. Le pentecôtisme en est une nouvelle manifestation. Nos histoires sont beaucoup plus liées que nos deux mouvements ne sont prêts à l’admettre. Les anabaptistes doivent se souvenir que leurs ancêtres ont beaucoup débattu la question de la relation entre l’Esprit et la Parole, et deux générations plus tard, ils avaient choisi la Parole. Le dialogue avec les pentecôtistes va certainement nous inciter à reconsidérer le rôle de l’Esprit dans la vie de nos assemblées. Il nous aidera aussi à reconnaître son rôle crucial dans les domaines distinctifs des anabaptistes, comme leur engagement pour la paix, la justice sociale, le service aux côtés des pauvres, le témoignage prophétique etc. Les anabaptistes ont souvent été appelés les “silencieux dans le pays”. L’une des raisons à cela est leur inca- 2006 / 1 & 2 pacité à définir clairement une mission de proclamation de la parole dans le monde ou ce qu’est l’évangélisation à partir d’une perspective spécifiquement anabaptiste. Le dialogue avec les pentecôtistes donnera aux anabaptistes l’occasion de réfléchir à la mission. L’ardeur pentecôtiste pour l’évangélisation peut être contagieuse ! Notre enthousiasme ne peut qu’être renforcé par la discussion avec un mouvement qui partage sa foi avec spontanéité. Mais ces conversations seront aussi l’occasion de reconnaître la contribution des anabaptistes. De nombreux pentecôtistes et charismatiques désirent savoir comment aborder les questions de paix et de justice dans l’Église, autrement dit, pratiquer une mission holistique. Même si certains anabaptistes considèrent que leur théologie est un obstacle à l’efficacité de la mission, nombreux sont les chrétiens pour qui la théologie anabaptiste est un modèle d’Église en mission dans le monde. Pour les pentecôtistes. Les pentecôtistes ou les charismatiques ont eu peu de raisons de dialoguer avec les anabaptistes jusqu’à maintenant. Nous sommes un mouvement de taille modeste et les pentecôtistes sont infiniment plus nombreux. Nous n’avons pas une grande influence sur eux. Les anabaptistes sont rarement en position de force quant aux points de contact entre nos mouvements. Pourtant, il pourrait être utile que les pentecôtistes réfléchissent sur le fait qu’ils ont aussi commencé en étant une communauté à contrecourant de la société ayant des tendances pacifistes et un style de vie simple. Mais à mesure que leur statut social s’élevait, ils ont eu tendance à perdre de vue cette dimension fondamentale de leurs débuts. Un dialogue avec les anabaptistes peut aider les pentecôtistes à se réapproprier cet élément de leur héritage. Certains pentecôtistes ont appris comment avoir un témoignage prophétique dans le monde par leurs contacts avec la théologie de la libération. En outre, ils pourraient apprendre des anabaptistes ce qu’est une communauté dont les membres vivent leur foi comme un témoignage de l’œuvre de Dieu dans le monde. Les églises pentecôtistes implantées dans les zones pauvres pourraient s’inspirer de la pratique anabaptiste de concevoir l’église comme une communauté qui a une parole prophétique pour le monde. Cette conception anabaptiste du rôle de la communauté, acquise par la lecture et l’interprétation des Écritures, peut aussi être profitable aux pentecôtistes. Les anabaptistes ont résolu la tension Esprit-Parole grâce en partie à une herméneutique s’appuyant sur la communauté. Autant l’anabaptisme que le pentecôtisme ont été au départ des mouvements de renouveau. Tous deux ont cherché à retrouver la foi radicale présente dans le Nouveau Testament. Comme le dit John Driver : “Tous ces mouvements ont été inspirés à un degré plus ou moins grand par la vision et l’attente du royaume de Dieu. Des premiers siècles jusqu’au nôtre, la vision biblique du royaume de Dieu a déterminé leur approche de la mission. Cette vision se perpétue dans les communautés engagées dans l’évangélisation et le service des plus démunis : les drogués, les délinquants, les marginalisés, les personnes déplacées dans les grandes villes, les réfugiés, les immigrants et les victimes de toute forme d’oppression.” Jésus décrit ainsi sa mission : “L’Esprit du Seigneur repose sur moi parce qu’il m’a désigné par l’onction pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la libération, aux aveugles le recouvrement de la vue, pour apporter la délivrance aux opprimés et proclamer l’année de grâce accordée par le Seigneur.” (Luc 4/18-19). Que cette déclaration guide autant les anabaptistes que les pentecôtistes dans nos relations et nos dialogues. Juan Francisco Martínez est professeur associé d’Études Hispaniques et Leadership Pastoral à Fuller Theological Seminary, Pasadena (USA). Il est membre de l’Église des Frères mennonites. 3 C O N S E I L G É N É R A L Au Conseil Général de la CMM joie, peine et louange Pasadena, California, USA— Encourager ceux qui sont persécutés. Un premier résumé officiel des convictions communes des anabaptistes du monde entier. Une femme africaine plaide en faveur de l’égalité entre hommes et femmes. Travailler pour la paix avec les Catholiques. C’était quelques-uns des points forts des réunions destinées à renforcer le mouvement anabaptiste mondial, réunions qui ont réuni environ 240 mennonites et Frères en Christ de 44 pays, du 9 au 15 mars 2006. Le Conseil Général, qui est l’instance dirigeante de la CMM, a lieu tous les trois ans et cherche à développer l’unité et la coopération entre les anabaptistes du monde entier qui sont un peu plus d’un million. “Lorsque l’église mondiale se réunit, nous nous réjouissons et nous pleurons”, dit Larry Miller, secrétaire général de la CMM, lors d’un culte à William Carey International University, site des réunions. Dimanche 12 mars, le nombre de participants a atteint les 600 grâce à l’implication des églises locales (d’origine ethnique très variée) de la région de Los Angeles. Le témoignage du responsable vietnamien, Hien Tri Truong, a été un sujet de joie. Il parla de la persévérance des mennonites confrontés à la répression religieuse et de la libération des six membres d’églises emprisonnés (le dernier d’entre eux a été libéré le 2 mars après deux années de détention - voir page 17). “Il nous a semblé par moments que l’église allait se fractionner, mais dans sa grâce et sa miséricorde, Dieu a permis qu’elle tienne bon”, dit Truong. Mort d’un membre de CPT. La mort de Tom Fox, membre de Christian Peacemaker Teams (CPT), dont le corps a été retrouvé le 9 mars en Irak, fut Timotius Katrisno (Indonésie), manifeste sa réaction en montrant sa carte lors d’une session plénière. Les décisions du Conseil Général sont prises par consensus, les délégués montrant une carte orange pour signaler leur accord ou une carte bleue pour signaler leur désaccord ou poser une question. C e numéro de Courrier / Correo / Courier est consacré aux réunions du Conseil Général de la CMM, qui ont eu lieu du 7 au 15 mars 2006 à Pasadena (Etats-Unis). Le Conseil Général se réunit tous les trois ans et rassemble les délégués des églises membres de la CMM. Plus de cent délégués de cinquante pays différents y participèrent, mais quinze d’entre eux ne purent venir faute de visa (voir article page 7). Le Conseil Général assume aussi les fonctions de Conseil de la Paix et de Conseil Foi et Vie (voir articles). Par ailleurs, la CMM a co-organisé une consultation sur la diaconie avec le Mennonite Central Committee juste avant la réunion du Conseil Général. En tout, 240 personnes participèrent à l’une 4 vivement déplorée. Les églises membres de la CMM d’Amérique du Nord sont parmi celles qui soutiennent le plus fidèlement CPT. Tom Fox, un quaker, fut le premier membre de CPT à mourir de mort violente depuis la création de CPT il y a 20 ans. Sa mort “nous rappelle le prix à payer pour vivre selon l’évangile de paix” dit Jeff Wright, responsable du Center for Anabaptist Leadership, qui accueillait les réunions du Conseil. Le Conseil Général encouragea aussi les chrétiens persécutés en priant pour le pasteur Lesly Bertrand et le réseau d’églises de Grace Assembly qu’il dirige à Haïti. Lesly raconta comment il avait échappé à la mort, le 18 février, lorsque douze bandits Ci-dessous: Le frère Makinto du ‘Center for Anabaptist Leadership’ (où avait lieu la rencontre de deux semaines) était responsable des moments de louange. Des groupes de musique et des orateurs et oratrices de différents groupes ethniques anabaptistes de la région de Los Angeles y participaient. ou l’autre des réunions, ce qui en fait le plus grand rassemblement jamais organisé lors d’un Conseil Général, dit Larry Miller, secrétaire général de la CMM. Les articles ont été rédigés par Ferne Burkhardt, Ron Byler, Elina Ciptadi et Phyllis Pellman Good. Les photos sont d’Alex Miller, Eleanor Miller, Lisa Unger, Wilhelm Unger, Markus Rediger et J. Lorne Peachey Nous remercions tout particulièrement Paul Schrag de Mennonite Weekly Review et Everett J. Thomas de The Mennonite qui nous ont permis d’utiliser des extraits de leurs articles pour Meetinghouse, un groupe de publications mennonites et Frères en Christ d’Amérique du Nord. —L’éditeur courrier / courier / correo C O N S E I L G É N É R A L s’associent au travail armés firent irruption dans l’église de Croix-des-Bouquets et ouvrirent le feu, tuant une personne et en blessant quatre autres. Selon lui, c’était une agression politique. Le réseau d’églises haïtien compte 27 églises locales ; il est partenaire de Franconia Conference (Mennonite Church USA). Lesly Bertrand projette de faire une demande de membre pour Grace Assembly auprès de la CMM. Les membres du Conseil Général prièrent pour Truong et Lesly et pour les chrétiens vietnamiens et haïtiens qu’ils représentent— deux exemples de soutien de la CMM envers les églises éprouvées. Convictions Communes. L’approbation de la déclaration des convictions communes par le Conseil Général est une démarche historique qui donne ainsi aux membres de la CMM du monde entier une déclaration claire des convictions qui leur sont communes (voir Intervention de Concepción Villeda Recinos (Guatemala) pendant l’une des nombreuses discussions plénières. article page 9). Un rapport fut présenté sur le dialogue entre représentants de la CMM et le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité Chrétienne (Église catholique) qui s’est déroulé sur cinq ans. Puis le conseil approuva plusieurs projets de collaboration avec l’Église catholique, dont des actions pour la paix. Si l’Église catholique accueille l’idée favorablement, les anabaptistes et les catholiques proposeront “un plan d’action concret pour des situations de conflit spécifiques qui démontrerait qu’il existe des alternatives viables et pratiques à l’action militaire”. De telles actions auraient lieu de préférence dans les pays où la violence affecte à la fois les anabaptistes et les catholiques, comme par exemple au Congo ou en Colombie. Par ailleurs, suite à l’invitation du Conseil Pontifical, la CMM organisera en 2007 la visite à Rome d’une délégation. Ensuite, en 2008 et en 2009, la CMM et le Conseil Pontifical projettent d’organiser deux consultations “dans des régions du monde où les mennonites et les catholiques ont des relations fréquentes et parfois difficiles”. Égalité pour les femmes. Plusieurs déléguées parlèrent de leur expérience dans leurs églises. Rebecca Osiro (suite page 6) Photo de gauche : Rick Derksen, Juan José Romero, Max Wiedmer et Markus Rediger, pendant une discussion du Conseil Général. Photo de droite : Hien Tri Truong, secrétaire de l’église vietnamienne (à droite) avec son interprète Don Sensenig. Dans son témoignage, Truong dit qu’il est convaincu qu’il aurait été le septième responsable mennonite emprisonné au Vietnam s’il n’avait pas fui son pays. Il vit aujourd’hui aux Etats-Unis. 5 C O N S E I L G É N É R A L Joie, peine (suite de la page 5) (Kenya) fit un appel calme mais passionné en faveur de la reconnaissance des femmes comme égales des hommes dans les églises africaines. Rébecca, représentante du groupe des théologiennes africaines, demanda que soient levées les barrières qui empêchent les femmes d’utiliser leurs dons et d’exercer un ministère dans les églises où les fonctions pastorales sont réservées aux hommes. “Nous sommes prêtes à travailler à vos côtés sur le terrain”, dit-elle. “Même lorsque nous sommes profondément désespérées, Jésus peut utiliser nos mains.” Rébecca rendit hommage à l’église des Frères mennonites du Congo qui a procédé à l’ordination d’une femme, Toutes les sessions du Conseil Général étaient traduites simultanément en trois langues : espagnol, français, anglais, et occasionnellement en portugais. À gauche : Alvin Neufeld (Paraguay) écoute la traduction espagnole. À droite : Jessica Alampay Lozano était l’une des 36 interprètes qui a travaillé pendant les sessions du Conseil Général et d’AMIGOS. Kadi Hayalume, en 2004. Elle espère que d’autres ordinations de femmes suivront. Les délégués du Paraguay encouragèrent les membres du Conseil à promouvoir le prochain Rassemblement mondial de la CMM au Paraguay en juillet 2009. “La présence des membres de la famille anabaptiste mondiale aura un impact Le Conseil Général déplore la mort d’un membre de CPT Le Conseil Général de la CMM était en réunion à Pasadena lorsqu’il reçut la nouvelle de la mort de Tom Fox, 54 ans, un quaker de Clear Brook (États-Unis). Il était retenu en otage en Irak depuis le mois de novembre et travaillait avec Christian Peacemaker Teams (CPT). Le Conseil Général exprima sa profonde peine dans une lettre adressée à CPT. “Nous pleurons avec vous la perte de cet homme courageux dont la vie et les paroles témoignèrent du pouvoir non-violent de l’amour de Dieu en Jésus”, dit la lettre signée par Nancy R. Heisey (États-Unis), présidente, Danisa Ndlovu (Zimbabwe), vice-président et Larry Miller (France), secrétaire général. La lettre fait également 6 référence au rôle de la CMM dans la création de CPT. “Nous nous souvenons que le défi de commencer un travail comme celui de CPT a été lancé lors du rassemblement mondial de la CMM à Strasbourg en 1984.” C’est Ron Sider, aujourd’hui président de Evangelicals for Social Action, qui adressa cet appel aux chrétiens engagés pour la paix, les incitant à prendre les mêmes risques que les soldats au combat. CPT fut créé deux ans plus tard, en 1986, grâce au soutien des mennonites et d’autres églises de paix. Des membres du Conseil Général ajoutèrent des paroles d’encouragement à la lettre. Cette lettre souligne que les anabaptistes du monde entier sont proches de ceux qui souffrent et meurent pour leur foi. “Des frères et des sœurs en divers lieux nous ont parlé de leur souffrance lorsqu’ils partagent la bonne nouvelle de l’amour de Dieu ou travaillent pour la paix et la justice dans des communautés déchirées par toutes sortes de violences.” “Aussi nous sommes nombreux à connaître la douleur qui est la vôtre aujourd’hui et nous partageons votre engagement à marcher sur les pas de Jésus-Christ.” Le Conseil pria aussi pour la famille de Tom Fox et pour les trois autres otages. Ces derniers furent relâchés sains et saufs par leurs ravisseurs deux semaines plus tard. —Paul Schrag positif sur notre pays et sur nos églises”, dit Alfred Neufeld Friesen (Paraguay). Par ailleurs, le Conseil Général : • approuva les projections 2006-2009, dont un des objectifs est “qu’une partie importante de l’administration de la CMM soit transférée dans le Sud” grâce à l’ouverture d’un bureau régional en Afrique ou en Asie. • fut informé que le second volume (sur l’Europe) de la série sur l’Histoire Mennonite Mondiale sera publié en juin. Le volume sur l’Afrique est sorti en 2003. • accepta comme membre de la CMM l’union d’églises Nepal Brethren in Christ Church Society (565 membres). • élut Danisa Ndlovu (Zimbabwe) comme futur président. À ce jour il est vice-président et il succèdera à Nancy Heisey (États-Unis) en 2009. • engagea Larry Miller en tant que secrétaire général de la CMM jusqu’en 2012. —Paul Schrag courrier / courier / correo C O N S E I L G É N É R A L Les visas refusés : une frustration pour le Conseil Général Dix-sept délégués n’ont pas obtenu de visa pour se rendre aux réunions à Pasadena. C’était un grand sujet de frustration pour les responsables de la CMM. “Nous sommes confrontés aux forces de la mondialisation”, dit Nancy Heisey, présidente de la CMM. “Les puissances économiques qui tentent de nous séparer sont très fortes. Comment être Église si nous ne pouvons pas nous rencontrer ? Nous devons lutter contre leur volonté de séparation.” Avant que le Conseil Général n’adopte une déclaration à ce sujet, Jim Shrag, secrétaire général de Mennonite Church USA, prit la parole au nom de tous les délégués des Etats-Unis : “Nous nous excusons de l’attitude de notre pays” dit-il. “Notre pays est un géant, mais un géant qui a peur.” La déclaration dit : “Nous n’avons pas eu d’explication claire de la part des autorités américaines indiquant la raison pour laquelle elles avaient refusé d’accorder des visas à nos délégués. Nous ne pouvons qu’en conclure qu’il s’agissait de refus arbitraires motivés par la peur que nos délégués n’essayent de s’installer aux Etats-Unis. Nous voulons rappeler aux autorités que nos délégués sont des responsables d’église engagés vis-à-vis de leur famille, église et pays d’origine.” La déclaration appelle aussi les membres du Conseil Général à prier pour les dirigeants des Etats-Unis, à demander une explication circonstanciée du refus de 2006 / 1 & 2 Ray Brubacher (CMM) met en évidence les chaises laissées vides symbolisant l’absence de ceux qui n’ont pu obtenir de visas. À droite : la liste de ceux qui n’ont pu entrer aux USA était affichée toute la semaine. visas et à inviter les églises des Etats-Unis à exprimer leur désapprobation et à collaborer avec les autres communions d’églises chrétiennes sur les questions d’immigration. —Everett J. Thomas Un pasteur indonésien est retenu à l’aéroport de Los Angeles Le 6 mars, à son arrivée à Los Angeles, Paulus Hartono de Solo, (Indonésie), fut retenu pendant deux heures. Paulus Widjaja, un autre Indonésien, expliqua que le gouvernement américain est très soupçonneux à l’égard des hommes entre 15 et 40 ans, venant de l’un des sept pays figurant sur une liste dont fait partie l’Indonésie. “C’est pourquoi nous devons remplir un formulaire supplémentaire lorsque nous faisons une demande de visa pour les États-Unis”, précisa t-il. Paulus Hartono avait rempli ce formulaire, mais deux étoiles figuraient sur le visa qu’il obtint, ce qui est un signal d’alerte destiné au service de l’immigration. Paulus Widjaja raconte : “Je suis allé récupérer mes bagages et j’ai perdu de vue Paulus (Hartono). Je l’ai cherché partout et finalement je l’ai vu avec un agent de l’immigration qui lui faisait subir une nouvelle inspection.” Paulus Hartono, pasteur militant pour la paix dans une région ébranlée par les tensions (Solo), parle de son expérience avec calme. “L’an dernier on m’a refusé mon visa pour les ÉtatsUnis, aussi j’ai considéré cela comme une expérience de plus ! Il a fallu répondre à beaucoup de questions et remplir de nombreux documents, mais j’ai été traité avec politesse”, dit-il. Il semblerait que le nom et les empreintes digitales de Paulus Hartono soient similaires à ceux d’une personne recherchée. —Phyllis Pellman Good 7 C O N S E I L F O I & V I E Pourquoi anabaptistes et pentcôtistes ne s’entraideraient-ils pas ? Les églises anabaptistes devraient “étudier ce qui manque dans la vie de nos communautés et que certains vont chercher dans les églises pentecôtistes”. C’était une des conclusions du comité d’écoute qui a suivi le symposium sur “Anabaptisme mondial et pentecôtisme mondial : apprendre à se comprendre”. Le symposium a eu lieu dans le cadre du Conseil Foi et Vie de la CMM qui s’est réuni à Pasadena. Il a été organisé parce qu’en 2006, les pentecôtistes fêtent leur centième anniversaire et que le pentecôtisme a commencé Des nouveaux dans le Comité Exécutif : Le Conseil Général a élu deux nouveaux membres au Comité Exécutif lors de la réunion de Pasadena : Matiku Thomas Nyitambe de Tanzanie et Elizabeth del Carmen Vado Sandoval du Nicaragua. Matiku est un pasteur à la retraite, administrateur hospitalier et fonctionnaire, qui a travaillé dans le domaine du développement rural. Il a cinq enfants. Matiku aimeraient que la CMM renforce son travail avec les assemblées dans le domaine de la paix. Elizabeth est prédicatrice, monitrice d’école du dimanche et a deux enfants. Elle a travaillé dans la formation théologique, en particulier avec Semilla, le séminaire anabaptiste d’Amérique Latine. Elizabeth espère que sa participation au comité exécutif fera avancer l’accession à des postes de responsabilité pour les femmes dans l’Église. Matiku et Elizabeth se joignent aux membres du Comité Exécutif déjà en fonction et qui continueront les trois prochaines années : Nancy Heisey, USA (présidente); Danisa Ndlovu, Zimbabwe (vice-président & futur président); Joshua Okello Ouma, Kenya; Markus Rediger, Suisse; Peter Stucky, Colombie; Eddy Sutjipto, Indonésie; Thijn Thijink-van der Vlugt, Pays-Bas; Naomi Unger, Canada; David Wiebe, Canada; Paul Quiring, USA (trésorier); Larry Miller, France (secrétaire général). 8 dans le sud de la Californie, lieu de la rencontre de la CMM. Les orateurs étaient deux professeurs du Fuller Theological Seminary : Juan Martinez, un Frère mennonite, et Cecil M. Robeck, Jr., un pentecôtiste. “Nos ancêtres anabaptistes ont beaucoup débattu la question de la relation entre l’Esprit et la Parole”, dit Juan Martinez. “Deux générations plus tard, ils avaient choisi la Parole. Le dialogue avec les pentecôtistes va certainement nous inciter à reconsidérer le rôle de l’Esprit dans les domaines distinctifs des anabaptistes.” Décrivant le pentecôtisme comme un mouvement qui met l’accent sur la puissance du Saint Esprit pour transformer la vie des croyants, Cecil M. Robeck remarque que, maintenant qu’ils ont 100 ans, les pentecôtistes commencent à connaître les difficultés que d’autres groupes plus anciens, comme les anabaptistes, connaissent depuis longtemps, comme le manque d’intérêt des jeunes. “Bien que dans un sens, on puisse dire que tous les chrétiens sont pentecôtistes”, dit-il, “nous devons nous interroger sur la façon dont nous utilisons la puissance du Saint Esprit aujourd’hui.” La prière était un élément vital du rassemblement de Pasadena, autant pendant les réunions (où les délégués priaient tous les jours pour les églises qui dans le monde traversent des épreuves) que lors de moments spontanés comme à droite. Lors des discussions qui suivirent, certains remarquèrent que le pentecôtisme avait eu une influence positive sur les églises anabaptistes, alors que d’autres avaient le sentiment que cette influence n’avait pas toujours été positive. Elina Ciptadi (Indonésie) déclara qu’elle aimait bouger et crier quand elle priait. “Je n’ai jamais entendu les mennonites enseigner qu’il n’y avait qu’une façon de prier”, dit-elle. Pour Matiku Thomas Nyitambe (Tanzanie), “Un esprit de division a pénétré dans nos églises à cause du pentecôtisme”. “Il ne faut pas oublier que le Nouveau Testament nous appelle à suivre Jésus tout autant que le Saint Esprit”, dit Juan Martinez en conclusion. “Quelquefois, je me demande : qu’est-ce qui est le plus miraculeux : parler en langues ou renoncer à son argent quand on est riche ?” “Sachant que le pentecôtisme et l’anabaptisme sont tous deux des mouvements qui cherchent à revenir au modèle d’église d’Actes 2 et sont considérés comme des alternatives radicales au courant principal, ils peuvent s’apporter beaucoup l’un à l’autre”, conclut le comité.—J. Lorne Peachey C O N S E I L F O I & V I E Le Conseil adopte les Convictions Communes Le Conseil Général de la CMM a pris une mesure historique en adoptant une déclaration des convictions communes de ses églises membres afin que celles-ci aient une idée plus claire des convictions anabaptistes qu’elles partagent. C’est la première déclaration des convictions communes adoptée par les responsables de la communauté anabaptiste mondiale. “Cette déclaration n’est pas destinée à remplacer la confession de foi officielle des Églises membres”, précise Nancy Heisey, présidente de la CMM, “mais à être utilisée dans leurs discussions théologiques. D’autres y trouveront une aide pour définir l’anabaptisme.” Les discussions sur ce sujet ont commencé en 1997 lors du Conseil Foi et Vie de la CMM. Le travail initial consista à rassembler les confessions de foi des Églises membres, puis une première ébauche fut présentée au Rassemblement Mondial de la CMM au Zimbabwe en 2003. Lors des trois années qui suivirent, le document fut révisé en tenant compte des réactions des Églises membres et la version finale fut adoptée à Pasadena. Conférence Mennonite Mondiale Une communauté d’églises anabaptistes Convictions Communes Par la grâce de Dieu, nous cherchons à vivre et à proclamer la bonne nouvelle de la réconciliation en Jésus-Christ. Faisant partie de l’unique corps de Christ en tout temps et en tout lieu, nous affirmons que les éléments suivants sont au centre de notre foi et de notre pratique : 1. Dieu se révèle à nous comme Père, Fils et Saint-Esprit, le Créateur qui cherche à restaurer l’humanité déchue en appelant un peuple à lui être fidèle dans la fraternité, le culte, le service et le témoignage. 2. Jésus est le Fils de Dieu. Par sa vie et ses enseignements, sa mort en croix et sa résurrection, il nous a montré comment être de fidèles disciples, il a racheté le monde et il offre la vie éternelle. 3. Comme Eglise, nous sommes une communauté composée de ceux que l’Esprit de Dieu appelle à se détourner du péché, à reconnaître JésusChrist comme Seigneur, à recevoir le baptême sur confession de foi et à suivre Christ dans leur vie. 4. Comme communauté des croyants, nous reconnaissons que la Bible fait autorité pour nous en matière de foi et de vie ; nous l’interprétons ensemble sous la direction de l’Esprit Saint, à la lumière de Jésus-Christ, pour discerner la volonté de Dieu afin d’y obéir. 5. L’Esprit de Jésus nous rend capables de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de la vie, de sorte que nous devenons artisans de paix renonçant à la violence, aimant nos ennemis, recherchant la justice et partageant nos biens avec ceux qui sont dans le besoin. 6. Nous nous réunissons régulièrement pour rendre un culte à Dieu, pour célébrer le repas du Seigneur et pour écouter la Parole de Dieu dans un esprit de responsabilité mutuelle. 7. Comme communauté mondiale de foi et de vie, nous dépassons les frontières de nationalité, de race, de classe, de sexe et de langage. Nous cherchons à vivre dans le monde sans nous conformer aux puissances du mal, à témoigner de la grâce de Dieu en servant les autres, en prenant soin de la création et en invitant tout être humain à connaître Jésus comme Sauveur et Seigneur. Pour ces convictions, nous puisons inspiration de nos prédécesseurs anabatistes du XVIème siècle, qui sont un exemple radical de disciples de Jésus-Christ. Par la puissance de l’Esprit Saint, nous cherchons à marcher en son nom, attendant avec confiance le retour de Christ et l’avènement complet du Royaume de Dieu. Adopté par le Conseil Général de la Conférence Mennonite Mondiale Pasadena, Californie (USA), 15 mars 2006 9 C O N S E I L G É N É R A L • C O N S E I L Églises, développez ‘une culture de la paix’ ! Les visiteurs qui entrent dans une église anabaptiste réalisent-ils qu’ils entrent dans un groupe pratiquant une culture de la paix ? La paix est-elle une mauvaise nouvelle ? Y a-t-il une dichotomie entre l’évangélisation et le travail pour la paix ? Des églises de paix peuvent-elles se développer ? C’est à des questions semblables que les délégués essayèrent de répondre lors des sessions consacrées au Conseil de la Paix. C’était sur un nouveau livre : A Culture of Peace : God’s Vision for the Church, de Alan Kreider, Eleanor Kreider et Paulus Widjaja, qu’ont reposé les temps de louange du matin et l’essentiel des discussions des sessions. Ce livre a été sélectionné pour le Rayon de Littérature anabaptiste-mennonite mondiale de 2006. Lors des différentes sessions, les auteurs remontèrent jusqu’à Justin, un martyr du 2e siècle, et même jusqu’au livre des Actes, pour décrire ce qu’est une église cultivant la paix. Ils écrivent: DIVERSITÉ CULTURELLE : Les Latino-Américains avec leur maté, les Nord-Américains avec leur téléphone cellulaire, faisaient partie du paysage de Pasadena. À gauche : Oscar Luis Peralta Agüero (Paraguay); à droite : le trésorier de la CMM, Paul Quiring (USA). 10 “La Pentecôte a rassemblé des juifs de partout (Actes 2/9-11) ... [et] a transformé le chaos linguistique de Babel (Genèse 11/1-9) en paix et en harmonie.” Pierre et Corneille. P. Widjaja, A. et E. Kreider étudièrent l’histoire de Pierre, un juif de Galilée, qui dîne dans la maison de Corneille, un officier romain, dans la ville païenne de Césarée (le quartier général de la puissance romaine en Palestine), une ville dangereuse remplie de soldats, de violence et de nourriture non casher ! Pierre commença alors à comprendre que Dieu n’est pas partial. Cet événement fut un tournant dans l’histoire de l’Église. Il démontra que l’amour de Dieu, facteur courrier / courier / correo D E L A P A I X de réconciliation, n’est pas un détail de la foi chrétienne, mais qu’il est fondamental. Lors de plusieurs présentations, discutées ensuite en petits groupes intercontinentaux, les auteurs parlèrent de la place de la paix dans les cultes, sur le lieu de travail et en temps de guerre. Alan Kreider dit qu’il est important de réfléchir à la guerre en temps de paix. “Sous la pression de la guerre”, expliqua-t-il, “il est difficile de discerner la volonté de Dieu et les chrétiens ont tendance à suivre le mouvement ; il nous faut développer de bons réflexes”. Il illustra son propos par l’histoire de Dirk Willems. Cet anabaptiste du 16e siècle agit impulsivement en sauvant son poursuivant qui était passé à travers la glace sur un lac gelé. Dirk Willems fut immédiatement capturé par ce même officier et exécuté par la suite. 2006 / 1 & 2 • C O N S E I L Paulus Widjaja remarqua que, dans l’Église, les pauvres associent la paix et la mission tandis que les plus aisés les dissocient. Comment répondons-nous à ce défi ? S’approprier la vision. Divers récits montrèrent l’importance du rôle de la communauté dans le développement d’une culture de la paix. Quels sont les premiers pas que Dieu nous demande de faire pour vivre pleinement selon sa vision ? D’autres questions abordèrent la violence domestique, les abus de pouvoir, la place des femmes dans l’Église, la protection du “moindre d’entre nous” et l’impact qu’ont nos réponses à ces questions sur le développement de la culture de la paix dans l’Église. Dans sa session finale, le Conseil de la Paix s’engagea sur trois points : faire de nos F O I & V I E Rassembler 240 personnes qui regardent dans la même direction peut être un cauchemar pour un photographe ! Alex Miller (à droite sur l’échelle) s’y essaie avec les participants aux réunions de la CMM. Il est aidé par Joel Shenk du CAL qui coordonnait la logistique à Pasadena. églises des “sanctuaires de paix”, décider que la nonviolence n’est pas négociable et prendre position contre tout acte mettant fin à la vie humaine. Les délégués écoutèrent des rapports sur la conférence des Églises historiquement pacifistes de 2004 en Afrique, et sur les projets concernant une conférence semblable en Asie. Ils apprirent aussi que Paulus Widjaja a été nommé pour représenter la CMM dans le Comité de la Paix du MCC. Les délégués approuvèrent le choix du dimanche le plus proche du 21 septembre (Journée Mondiale de la Paix) comme dimanche de paix de la CMM. En 2006, ce sera le 24 septembre. —Ferne Burkhardt 11 C O N S U L T A T I O N S U R L A D I A C O N I E L’Église lance un appel au partage face aux disparités économiques “À moins que, dans le corps mondial du Christ, nous ne procédions à un partage drastique et spectaculaire de nos ressources, nous renions les principes bibliques et nous vivons dans une désobéissance scandaleuse et hérétique.” Cette déclaration de Ron Sider (USA), a captivé l’attention des 240 délégués et invités présents à la Consultation sur la Diaconie, qui a eu lieu juste avant les réunions du Conseil Général. Cette consultation, organisée par la CMM et le MCC, étudia le rôle que pourraient avoir des "diacres mondiaux" au sein des églises membres de la CMM et au-delà. Ron Sider, écrivain et professeur à Palmer Theological Seminary, exposa six principes bibliques et théologiques sur la diaconie : L’amour de Dieu pour nous doit nous conduire à aimer les autres en les servant au mieux de leurs intérêts ; tout être humain est créé à l’image de Dieu et est précieux ; la diaconie doit répondre aux besoins matériels tout autant que spirituels ; la bonne nouvelle du royaume restaure toutes choses pour les rendre conformes au dessein initial du créateur ; la croix est le fondement de la diaconie car Jésus est mort pour les péchés de tous ; nous sommes au service les uns des autres parce que nous formons le corps de Christ. Qu’arriverait-il si les riches donnaient 20 % de leurs revenus à l’église et si un quart de ce montant allait à la CMM ? demanda Ron. “A moins d’un renouveau spectaculaire, cela n’arrivera jamais”, dit-il. Réunis en petits groupes, les participants donnèrent Quelle est l’ampleur du fossé économique ? ‘B ien que les Africains représentent 43,26 % des membres de la CMM, leur richesse ne représente que 0,85 % de l’estimation de la richesse totale des membres de la CMM” déclarent Pakisa Tshimika et Ron Mathies, les organisateurs de la consultation. Pakisa Tshimika, secrétaire général associé de la CMM, et Ron Mathies, ancien directeur du MCC, soulignent ce contraste, car les membres nord américains détiennent 88 % de l’ensemble des richesses alors qu’ils ne représentent que 26 % des membres de la CMM. L’Asie compte presque autant de membres que l’Amérique du Nord, mais ne possède que 2 % des richesses. Selon le comité d’écoute de la consultation : “l’énorme disparité économique se répercute de manière dramatique sur la vie de l’église mondiale. Mener une vie conforme à l’évangile de Jésus demande un bouleversement radical sur le plan économique (comme le jubilé).”—Everett J. Thomas 12 des exemples d’entraide : rencontres entre des musulmans et un médecin chrétien en Asie, suite au tsunami, création d’une coopérative par les peuples indigènes et les mennonites germanophones au Paraguay, églises au Zimbabwe qui “adoptent” des orphelins et payent leurs frais de scolarité. Les petits groupes ont demandé que l’information circule mieux, qu’une aide matérielle accompagne le développement des ressources humaines et des possibilités de formation, que des voix s’élèvent contre le racisme, l’abus de pouvoir et les autres formes d’abus. Ils aimeraient que les anabaptistes de l’hémisphère nord s’engagent davantage en faveur des églises d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine confrontées au commerce non équitable, aux conflits armés, à la drogue et aux problèmes liés à l’immigration, et que l’église dénonce les divisions historiques entre anabaptistes de différentes traditions. Le comité d’écoute sug- Quand on leur demanda si leurs organisations étaient prêtes à accepter la responsabilité d’avancer pour faire face à la disparité économique dans l’Église, le secrétaire général de la CMM, Larry Miller (à gauche) et le directeur du MCC, Robb Davis, se mirent d’accord pour symboliser leur engagement en marchant un temps avec les chaussures de l’autre. géra que les délégués informent leurs églises de ce qui a été dit lors de la consultation, que soient organisées des consultations régionales sur la diaconie, et que soit rédigé un manuel sur les fondements bibliques de la diaconie d’un point de vue anabaptiste dans lequel figurerait une analyse des structures socio-économiques actuelles. Ce comité demanda aussi à la CMM et au MCC de créer prochainement un forum où l’on pourrait échanger et prier pour la diaconie dans les églises. —Ferne Burkhardt courrier / courier / correo P O U R R É F L É C H I R Une manière différente de procéder À l’issue des réunions du Conseil Général, Tim Miller Dyck de Meetinghouse a interviewé Nancy Heisey, présidente de la CMM. Nancy nous fait part de ses réflexions sur l’importance des réunions qui viennent d’avoir lieu. Q : Que retiendrez-vous de Pasadena ? R : Le fait que presque 15% des délégués n’ont pu assister à la réunion parce que le gouvernement des EtatsUnis ne leur a pas accordé de visa. Q : Quelle a été votre réaction ? R : J’étais furieuse en apprenant cela. Nous l’étions tous. Mais crier et s’énerver ne sert à rien. Ce problème ne touche pas que les mennonites, il touche l’ensemble des chrétiens. Les Etats-Unis ne sont d’ailleurs pas les seuls à agir ainsi : le Canada a refusé environ 60 visas pour le rassemblement de la Fédération Luthérienne Mondiale, il y a deux ans. Certains délégués se rendant à la réunion du Conseil Œcuménique des Eglises au Brésil cette année se sont vus refuser un visa de transit par la Grande-Bretagne. Il s’agit essentiellement de pays riches contre des pays pauvres. Nous avons tendance à considérer cette question de visa comme une paranoïa liée aux mesures de sécurité, du moins aux Etats-Unis, mais ceux qui n’ont pas obtenu de visa venaient tous de pays pauvres. Il s’agit en fait de discrimination économique. Dans les pays du G8, les organismes chrétiens ont beaucoup de mal à obtenir des visas pour les délégués des pays pauvres. Si nous, communauté internationale, ne pouvons plus nous rencontrer dans le Nord, quelles en sont les conséquences ? Nos églises se trouvent ici. Nous devons pouvoir nous rencontrer partout où nous vivons et témoignons. Q : D’après vous, que s’est-il passé d’important à Pasadena ? R : Nous avons mis la touche finale à la déclaration des Convictions Communes. Je considère ce texte, ainsi que le document sur le statut de membres, comme fondamental pour le développement de notre structure et de notre identité. Q : De quoi est-il question dans le document sur le statut de membres ? R : Nous ouvrons davantage la participation formelle aux activités de la CMM. Nous sommes un corps d’églises, c’est-à-dire que nos principaux membres sont surtout des unions d’églises qui s’expriment et participent à la prise de décision. Nous avons proposé de nouvelles catégories permettant à d’autres groupes de se faire entendre. Ces groupes ne participeront pas à la prise de décision, mais ils pourraient avoir un rôle formel dans les discussions. Q : Quels sont les types d’organisations concernés ? Après presque deux semaines de Conseil Général et d’autres réunions, la présidente de la CMM, Nancy Heisey (à gauche) se détend en compagnie de deux autres membres du Comité Exécutif : Thijn Thijink-van der Vlugt, (Pays-Bas), au centre, et Naomi Unger (Canada). R : Par exemple des groupes comme le Comité International des Frères Mennonites, l’organisation des Frères en Christ, Mennonite Mission Network ou la Fraternité Missionnaire Mondiale. Q : Quelle est la suite pour la CMM ? R : Avant le Conseil Général, nous avons organisé une consultation sur la diaconie pour savoir comment les églises pratiquaient ce service entre elles. La diaconie est un des points forts des anabaptistes. Mais pour des relations d’église à église, dans un monde de grandes disparités économiques, nous n’avons pas assez réfléchi à ce qu’implique le service mutuel. Nous voulons nous engager à réfléchir de manière plus ciblée à la forme que devrait prendre la diaconie entre églises sœurs. Q : Qui s’agit-il d’aider ? R : Les mennonites—tant sur le plan international qu’entre églises. Les églises locales ont des diacres. L’une de leurs tâches est de s’assurer du bien-être matériel des membres de l’église. Mais comment faire cela sur le plan mondial ? Qu’est-ce que cela implique que, dans nos églises au Zimbabwe, les gens ne mangent qu’une fois par jour alors qu’en Amérique du Nord nous mangeons trop ? Comment pouvons-nous organiser l’entraide et le partage de telle manière que tous puissent en bénéficier ? Nous nous sommes demandés si nous voulions lancer un appel plus spécifique à l’adresse des églises du Nord pour qu’elles agissent concrètement. Mais nous n’étions pas prêts. C’est pourtant une question que nous devons nous poser. Nous nous reposerons cette question au Paraguay en 2009. Q : Autre chose ? R : À Pasadena, nous avons adopté un nouveau mode de décision : le consensus. Ce n’était pas toujours parfait, mais c’était néanmoins très important de trouver une autre manière de fonctionner. Cela s’est avéré fort utile quand nous avons parlé des Convictions Communes. Le modèle du consensus nous a aidé à avoir une vraie discussion. 13 A M I G O S AMIGOS : trouver 100 000 USD pour le Paraguay AMIGOS, le comité de jeunes de la CMM, a terminé sa réunion à Pasadena en s’engageant à collecter 100 000 USD. Cette somme doit aider les jeunes anabaptistes à se rendre au Sommet Mondial de la Jeunesse (GYS) qui se tiendra au Paraguay en 2009 au même moment que le prochain Rassemblement mondial de la CMM. Le premier GYS a eu lieu au Zimbabwe en 2003. La CMM avait alors pu financer la participation de 15 délégués d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. AMIGOS souhaite que ces 100 000 USD financent partiellement la participation de 50 délégués et couvrent les frais de fonctionnement du comité jusqu’en 2009. Elina Ciptadi, la présidente d’AMIGOS, dit que son expérience, en tant que déléguée au GYS en 2003, a changé sa vie. Elle encourage AMIGOS au travail à Pasadena (à partir de la gauche) : Barbara Kaercher (Allemagne), Sarah Thompson (USA), Amandus Reimer (Paraguay) et Elina Ciptadi (Indonésie), présidente. Khohlwani Moyo (Zimbabwe), était absent, son visa lui ayant été refusé. les églises à soutenir le GYS en 2009, pour que les jeunes y gagnent vocation et perspective mondiale. Elina ajoute : “En 2003, les jeunes responsables ont découvert leur rôle dans l’Église. Ils ont parlé de leurs expériences positives ou négatives dans leur engagement pour le Seigneur. Beaucoup de ces jeunes étaient venus au GYS avec un sentiment de solitude et de Innovation pour le magazine Glamour Sarah Thompson, représentante nord américaine du comité de jeunes AMIGOS, figure parmi les 10 étudiantes américaines les plus en vue en 2005 choisies par le magazine Glamour, magazine de mode pour les femmes. Sarah, 21 ans, prépare un diplôme en ‘women’s and international studies’. Elle a participé au concours pour s’amuser et elle ne pensait pas être retenue. “Un ami m’a poussé à y participer. Je ne pensais pas que Glamour s’intéresserait au parcours d’une jeune activiste mennonite qui a appris à remet14 tre en question la culture dominante qui met l’accent sur l’apparence physique, le maquillage et la mode.” “J’ai posé ma candidature (…) parce que je voulais soutenir les femmes et les hommes qui s’engagent en faveur du changement social et contre la guerre”, dit-elle. Dans le numéro d’octobre de Glamour, Sarah déclare : “Le changement social ne peut se faire sans pardon”. Elle y parle aussi de sa foi mennonite, ce qui vaut au mot ‘mennonite’ d’apparaître pour la première fois dans ce magazine de mode. découragement, et en sont repartis renouvelés et avec des idées sur la manière de faire la différence.” Ray Brubacher, secrétaire général associé de la CMM dit que “Grâce au GYS 2003, les jeunes ont une nouvelle conscience de la famille mennonite. Leur perspective a pris une dimension mondiale et l’Église mondiale a pris davantage conscience de leurs problèmes. Ce sont ces résultats positifs qui ont encouragé la CMM à refaire un Sommet Mondial de la Jeunesse.” La collecte de fonds pour AMIGOS prendra diverses formes : appel aux dons, parrainage pour financer spéci- fiquement la participation des délégués du Sud et braderies diverses. Les unions d’églises qui veulent envoyer un délégué au GYS 2009 seront encouragées à financer leur propre délégué. Le comité AMIGOS, constitué d’un représentant par continent, cherche : • à étudier comment les jeunes du monde entier pourraient discuter de questions de foi et de vie, • à développer un réseau et des moyens de communication au niveau local, régional et mondial, • à inclure davantage les jeunes dans la vie et les responsabilités de l’église. A u cours du Conseil Général en mars, le comité AMIGOS reçut une promesse de dons de 2 000 USD d’un jeune actif dans la vie professionnelle. Celui-ci déclara : “Dans ma famille nous avons l’habitude de donner l’intégralité de notre premier salaire pour l’œuvre de Dieu. C’est notre façon d’offrir les prémices de notre labeur. Lorsque j’ai touché mon premier salaire il y a sept ans, j’ai dit à ma famille que j’allais en faire don, mais je ne l’ai jamais fait. Je n’ai pourtant jamais oublié. Aussi, pour soutenir la vision d’AMIGOS, je m’engage à leur verser mon dernier salaire comme une tardive offrande de prémices à Dieu.” courrier / courier / correo N O S H Ô T E S À P A S A D E N A La vision anabaptiste en Californie du Sud L es mennonites de Californie du Sud ressemblent beaucoup aux mennonites du reste du monde. Pour Jeff Wright, pasteur de l’union d’églises régionale Pacific Southwest Mennonite Conference (PSMC), c’est donc tout à fait évident que la CMM réunisse son Conseil Général sur le campus de William Carey International University (WCIU) à Pasadena. PSMC fait partie de Mennonite Church USA et regroupe 32 églises locales de la région de Los Angeles. Ses 2 400 membres sont originaires de 41 pays différents. Plus de 90 % sont des personnes de couleur et presque autant sont nées hors du territoire américain. La plupart des membres sont nouveaux dans l’église mennonite et plus de la moitié sont devenus chrétiens dans une église de Californie du Sud. “Pour beaucoup de nos membres originaires de pays comme le Nigeria, l’Inde ou l’Indonésie, le Conseil Vendredi soir, une fête en l’honneur des délégués de la CMM et d’autres invités souligna la diversité culturelle de la région de Los Angeles. Des groupes très différents jouèrent de la musique ou dansèrent, comme ces femmes de Los Angeles Faith Chapel (ci-dessous, à gauche) et Jan Kouttjie (à droite). 2006 / 1 & 2 Général était une occasion de voir pour la première fois des mennonites de leur pays d’origine”, dit Jeff Wright. Sur le campus de WCIU on trouve aussi le Center for Anabaptist Leadership (CAL), l’organisme qui a assuré la logistique de la réunion du Conseil Général. Jeff Wright est le directeur du centre. Jeff se demande si la communauté anabaptiste mondiale n’est pas confrontée aux mêmes défis que les mennonites des milieux urbains en Californie du Sud. “Nous voulons aider la CMM à penser aux villes, tout comme la CMM nous aide à penser au monde.” J eff considère la Californie du Sud comme un champ de mission reflétant le monde : “Les églises membres de PSMC comptent des personnes de toutes les races, à cause de notre stratégie concernant les responsables. Nous trouvons des gens intéressants appelés par Dieu pour faire des choses audacieuses et nous leur donnons les ressources pour concrétiser leur appel”, dit-il. Ces nouvelles églises et leurs responsables ont intégré les valeurs anabaptistes telles que le discipulat, la communauté et le travail pour la paix. Jeff précise : “Nous enseignons sans relâche ces valeurs et les gens comprennent ainsi ce que c’est qu’être mennonite”. Les bureaux de CAL abritent également ceux de la mission de Californie du Sud et de l’union d’églises régionale PSMC. Ils créent un sens d’identité anabaptiste pour les églises locales de Californie du Sud. “Ici, nous pouvons tester des initiatives au nom de l’ensemJeff Wright ble de Mennonite Church USA tout en prenant un minimum de risques”, dit Jeff. Il considère que son rôle de directeur de CAL et celui de pasteur de PSMC se complètent. Son travail consiste à aider les pasteurs de PSCM à devenir des leaders compétents dans leur communauté locale. Le travail auprès des jeunes américanisés mais dont les parents sont des immigrants de première génération lui semble particulièrement important. Il déclare : “Si nous voulons continuer à former des responsables d’églises, il nous faut apprendre à garder cette jeune génération dans l’église.” Jeff pense que les anabaptistes d’Amérique du Nord doivent poursuivre un dialogue constructif sur les valeurs anabaptistes historiques et pentecôtistes mondiales. “Ici, les mennonites apprennent à être à la fois anabaptiste et pentecôtiste”, dit-il. Nombreux sont les responsables et les membres sans papiers dans les églises de Californie du Sud. Jeff appelle l’Église à faire entendre sa voix en faveur de mesures d’immigration justes et pour le respect des droits des immigrants. Les autres membres de la CMM également présents en Californie du Sud à côté de PSMC sont : The U.S. Conference of Mennonite Brethren Churches, Conservative Mennonite Conference, et Brethren in Christ. —Ron Byler 15 Budget équilibré pour la CMM en 2005 Selon le trésorier, Paul Quiring, et la comptable, Karen Martin-Schiedel, la CMM finit l’année 2005 avec un budget équilibré, grâce aux contributions importantes des Églises membres, des assemblées et des individus. Les schémas ci-dessous permettent de voir d’où viennent les fonds et comment ils sont utilisés. Contributions : $ 616 000USD divers : 2 % Fonds de Partage : 5 % frais de gestion : 18 % organismes : 6 % Eglises membres : 35 % assemblées : 4 % donateurs : 30 % Dépenses générales : $ 616 000USD relations inter-églises : 1 % comités / conseils : 4 % C/C/C : 10 % bureaux : 13 % voyages : 4 % collecte de fonds : 1 % personnel : 67 % Fonds spécifiques : $ 280 000USD divers : 5 %* consultation diaconie : 5 % Fonds de Partage : 5 % Rayon de Littérature : 7 % Fonds de Rassemblement : 9 % Fonds de Voyage : 34 % Projet Histoire Mondiale : 12 % soutien de donateurs : 23 % *inclus sous divers : musique, distribution de In God’s Image, AMIGOS et Forum de Dialogue Congo Le COE trouve un consensus sur la paix Porto Alegre, Brazil —Le Conseil Œcuménique des Églises (COE), qui représente 560 millions de chrétiens dans 100 pays, a tenu sa 9e Assemblée du 14 au 23 février 2006. Une des plus importantes actions des délégués a été l’approbation de la formation d’un Conseil œcuménique pour la Paix à la fin de la Décennie pour Vaincre la Violence (DVV) en 2010/ 2011. Ce sont des mennonites d’Allemagne qui ont proposé cette motion. Une déclaration œcuménique majeure sur la paix sera préparée avant cette date. Cette Assemblée a été qualifiée d’ “Assemblée la plus jeune” : 15% des 3 838 participants étaient des jeunes, la plus grande proportion jamais atteinte, mais qui pourtant restait en deçà des 25 % que s’était fixé le COE. Des jeunes stewards manifestèrent pendant une session plénière contre les “promesses non tenues”. Parmi les 691 délégués, Une assemblée indienne fête ses 100 ans Dhamtari, India— L’assemblée mennonite Bethel, à Balodgahan, fêtera ses 100 ans les 29-30 octobre 2006. Elle fait partie de l’Église mennonite d’Inde. La première église anabaptiste de Corée a 10 ans Chuncheon, Corée du Sud— Jesus Village Church, la première église anabaptiste du pays, a fêté son dixième anniversaire en janvier avec un repas communautaire, des films commémoratifs, un livre sur son histoire écrit à l’occasion de la fête par Sang-Uk Nam (le coordinateur de JVC), des témoignages, et de nombreuses salutations, poignées de main et 16 embrassades, et même un gâteau et des bougies ! Les participants écoutèrent un message de Cha Sungdo, un des fondateurs de l’église JVC et prirent ensemble la cène. Jesus Village Church (40 membres) démarra le premier dimanche de 1996, après trois années de recherche menée par un petit groupe de personnes troublées par le professionnalisme, la hiérar- conseillers et visiteurs, il y avait 16 mennonites, 25 représentants des Frères et des quakers, 150 jeunes stewards. Luis M. Alman Bornes, un membre du conseil pastoral de l’église mennonite de Buenos Aires (Argentine), était venu, accompagné de membres de son église. “Je considère le COE comme un forum, un peu comme la place du marché, colorée et bruyante, avec une foule qu’on ne peut faire taire, et qui veut obstinément parler des problèmes du monde, parce que Dieu leur demande de le faire”, dit Isabell Mans, une déléguée des jeunes des assemblées mennonites d’Allemagne. Nancy Heisey, présidente de la CMM, était une des représentantes déléguées et a participé en tant que conseillère au Comité des questions d’actualité. Un soir, l’évêque Desmond Tutu d’Afrique du Sud a conduit une marche contre la violence à travers Porto Alegre. chisation, l’institutionnalisme et le légalisme des églises chrétiennes traditionnelles de Corée. Ayant découvert les églises réformées et anabaptistes, les membres du groupe se sentirent poussés par le Saint-Esprit à se joindre à la communauté anabaptistemennonite pour redécouvrir l’Église du Nouveau Testament. —Bob Gerber Les missionnaires Mahlon et Sarah Lapp établirent la station missionnaire de Balodgahan. En 1906, Mennonite Board of Missions (USA) créa un pensionnat pour les filles et les garçons, un foyer d’accueil pour les veuves, un centre de formation et des écoles. L’église invite ses frères et sœurs de la famille de la CMM, et en particulier ceux dont les membres ont été missionnaires, à se joindre à leur célébration. “Dieu nous a béni à maintes occasions. Nous prions que cette fête soit réussie et que toute la gloire en soit rendue à Dieu”, dit l’invitation.—Pramod Kumar Singh courrier / courier / correo Un missiologue à la tête du comité du planification de la GMF Réunis pour la première fois six jours après la libération de Pham Ngoc Thach (le second à partir de la droite) le 2 mars, les six évangélistes mennonites emprisonnés au Vietnam sont maintenant tous libres. À partir de la gauche : Le Thi Hong Lien, Nguyen Thanh Nhan, Nguyen Van Phoung, Nguyen Hong Quang, Trach, et Nguyen Hieu Nghia. Trach est celui qui est resté en prison le plus longtemps— deux ans—à la suite d’un incident en mars 2004 dans lequel étaient impliqués des agents du gouvernement. Ils ont toujours soutenu que leur travail pastoral et d’évangélisation ne violait aucune des lois vietnamiennes. L’Église mennonite du Vietnam est convaincue que les actions menées par divers gouvernements, organisations et églises ont conduit à la libération de ses responsables. Reconnaissance officielle d’une assemblée mennonite vietnamienne Ho Chi Minh Ville, Vietnam —Le Comité des Affaires Religieuses d’Ho Chi Minh Ville a reconnu officiellement l’assemblée mennonite de Binh Thanh. Le 6 mars, le Comité a donné son approbation à la demande de reconnaissance officielle formulée par l’église mennonite du Vietnam représentée par le pasteur Nguyen Quang Trung. Cette démarche, qu’il a entamée au milieu des années 80, connaît ainsi un developpement décisif. En 1976, la propriété de l’église mennonite avait été confisquée par les autorités locales et l’église avait dû s’installer provisoirement dans la maison de Trung. Une grande église baptiste d’Ho Chi Minh Ville ainsi que des églises adventistes ont été également reconnues. Trung, président de l’Église mennonite vietna2006 / 1 & 2 mienne, et des responsables baptistes et adventistes, avaient été contactés par le Comité des Affaires Religieuses en août 2004, et invités à soumettre des documents en vue de leur enregistrement. Trung voulait le faire, mais des membres du comité de l’église mennonite s’opposèrent à sa rencontre avec des agents du gouvernement, alors qu’au même moment six responsables mennonites étaient en prison et attendaient leur jugement. Trung fut démis de ses fonctions au sein de l’église et forma un nouveau comité afin de poursuivre le processus. Quelques mois plus tard, Le Thi Phu Dung, épouse du pasteur emprisonné Nguyen Hong Quang, contacta également les Affaires Religieuses de la ville pour demander l’inscription de l’église mennonite du district 2. Cependant cette église n’est pas reconnue dans la dernière directive gouvernementale. L’église du district 2 fut régulièrement harcelée par les autorités locales après l’arrestation des six responsables en 2004. Depuis la libération du pasteur Quang en août dernier, ces actions de harcèlement sont devenues moins nombreuses. Il y a maintenant presqu’autant de participants aux cultes qu’avant les arrestations et des sessions de formation pour les responsables sont organisées. La reconnaissance de l’église de Binh Thanh par les instances gouvernementales de Ho Chi Minh Ville s’applique uniquement à cette ville. Trung précise que les fonctionnaires de la ville ont promis d’informer leurs collègues des autres régions, ce qui pourrait à terme se répercuter positivement sur ces églises. Strasbourg, France—Willi Ferderer de Rahden (Allemagne) a été choisi par le comité de planification de la Fraternité missionnaire mondiale (GMF) pour en être le coordinateur. Il occupera ce poste jusqu’à la réunion de septembre 2006 à Almaty (Kazakhstan). Le précédent coordinateur, Peter Rempel, a démissionné pour devenir le directeur général du MCC Manitoba au Canada. Willi Ferderer est secrétaire de DMMK (le comité de mission mennonite allemand). Johannes Reimer, le représentant de la GMF pour l’Europe, dit : “Willi Ferderer apporte beaucoup d’expérience et de connaissance au comité. Il parle plusieurs langues et sa connaissance du russe, en particulier, sera une grande aide pour l’organisation de la conférence d’Almaty.” Willi dit qu’il a été attiré par ce travail à cause de “la diversité du peuple de Dieu dans la famille anabaptiste, la vision commune et mondiale de la GMF sur la mission et le désir de servir ensemble notre Dieu, un Dieu vivant et merveilleux”. Willi Ferderer 17 L’Église mondiale m’a transformée Nancy Heisey interviewe Milka Rindzinski Q uand j’ai été nommée future présidente de la CMM, Milka Rindzinski m’a posé des questions pour Courier / Correo / Courrier afin de me présenter aux amis de la CMM. Lorsque j’ai appris qu’elle prenait sa retraite en tant que rédactrice, il m’a semblé que c’était à moi d’interviewer Milka pour la remercier de son travail. Je voyais régulièrement Milka lors des rencontres de la CMM, toujours présente et efficace ; elle allait voir les membres du conseil exécutif pour connaître leurs sujets de prière, elle traduisait vers l’espagnol lorsque c’était nécessaire et travaillait des heures avec les autres membres de l’équipe de communication. C’est en parlant avec elle que j’ai été très heureuse d’apprendre que son engagement était beaucoup plus large que je ne le pensais. Nancy : Comment es-tu devenue membre de la famille anabaptiste ? Milka : C’est grâce à l’anglais que je suis devenue mennonite ! Je travaillais comme secrétaire à Montevideo (Uruguay), et j’étudiais aussi l’anglais. Quand j’ai eu des problèmes pour m’inscrire en quatrième année, une amie m’a suggéré de prendre contact avec un Nord-Américain qui enseignait l’anglais, James Martin, qui était missionnaire mennonite. Quand nous avons commencé les cours, James m’a demandé de quoi j’aimerais parler. Comme j’avais vu des Bibles et des commentaires sur son bureau, je lui ai dit que je voulais étudier la Bible. Je notais mes questions et nous les discutions en classe d’anglais. Le message biblique m’a transformée. C’était comme un tremblement de terre. J’ai été baptisée en janvier, moins d’un an après avoir commencé les cours d’anglais. Le jour de mon baptême, j’ai ressenti de façon tangible la présence du Saint-Esprit. James m’a donné un petit livre écrit par Menno Simons et traduit en espagnol. Il m’a aidée à découvrir les principes 18 théologiques qui allaient être les miens. Nancy : Et la CMM ? Milka : Après mon baptême, j’ai étudié au Séminaire de Théologie Mennonite Évangélique de Montevideo. En 1972, j’ai été invitée, ainsi que d’autres étudiants à assister au Rassemblement de la CMM à Curitiba (Brésil). On m’a demandé de faire un rapport sur la situation des églises en Amérique Latine et sur la société. À cette époque, des dictatures militaires sévissaient en Amérique Latine. Dans le dernier paragraphe de la version espagnole de ma présentation, j’ai fait des commentaires sur la situation politique, qui ont été supprimés dans la version anglaise. Un frère d’Argentine l’a remarqué et m’a demandé de les lire aussi en anglais, ce que j’ai fait. Nancy : Quels sont tes meilleurs souvenirs de ton travail avec la CMM ? Milka : Tout ! L’Église mondiale m’a transformée. Quand Raul Garcia (Argentine) était président de la CMM, il disait que la CMM avait besoin de bons communicateurs. Mon pasteur m’incita à offrir mes talents à la CMM. Quand je suis allée voir Raul, il m’a dit : “Nous t’attendions !” Un dicton espagnol dit : “El mundo es ancho y ajeno” (le monde est vaste et étrange). Grâce à la CMM, j’ai découvert que le monde n’est pas si étrange. En fait, j’aime beaucoup faire connaissance avec des étrangers. J’avais des idées fausses sur eux, et quand j’en ai rencontrés, j’ai découvert des frères et des sœurs. J’aime la nourriture différente et aussi les costumes variés. Si je mourais aujourd’hui, je serais satisfaite de la vie que j’ai eue à cause des merveilleuses rencontres que j’ai faites. Nancy : Tu es connue comme la personne qui rassemble les sujets de prière pour la CMM. Comment as-tu commencé ce ministère ? Milka : Je ne sais pas bien comment cela s’est passé. J’ai compris que je devais recevoir les nouvelles des églises Milka Rindzinski (Montevideo, Uruguay), est applaudie par les membres du Conseil Général alors qu’elle fait son dernier rapport en tant que rédactrice en chef de Courier / Correo / Courrier à Pasadena. membres et j’ai discerné des besoins. Je ne vais plus m’occuper de la rédaction de C/C/C, mais j’espère continuer à exercer ce ministère. J’aime bien inclure des requêtes et des histoires de petites églises peu connues. Nancy : Quelles sont tes prières pour la CMM ? Milka : Nous devons continuer à être présents parmi les pauvres. Je prie pour toutes les Églises membres de la CMM, en particulier pour les Églises d’Amérique du Nord. Dans ce pays, les mennonites vivent dans un empire puissant, et je sais que les empires ne durent pas éternellement. Je prie que les mennonites nord-américains fassent tout ce qui est possible pour appeler leur gouvernement à être juste et qu’ils sachent discerner comment continuer à faire partie de la communauté mondiale, même si leur situation politique et économique change. Nancy Heisey, Harrisonburg, (USA), est présidente de la Conférence Mennonite Mondiale. courrier / courier / correo courrier courier correo Volume 21 • N° 1 & 2 Larry Miller Responsable de la publication J. Lorne Peachey Rédacteur en chef Ferne Burkhardt Révision et Service de Presse Eleanor Miller Assistante en communication TRADUCTRICES Français . . . . . . Sylvie Gudin Espagnol . . . Milka Rindzinski CONSULTANTS INTERNATIONAUX Afrique . . . . . . Danisa Ndlovu Asie . . . . . . . . . Eddy Sutjipto Europe . . . . . Markus Rediger Amérique Latine . . Peter Stucky Amérique du Nord . . Naomi Unger Personnel . . . Ray Brubacher Pakisa Tshimika Courrier / Correo / Courier, une publication trimestrielle de la CMM, est disponible gratuitement en anglais, français ou espagnol. Envoyer toute demande à C/C/C, CMM, 8 rue du Fossé des Treize, 67000 Strasbourg, France. Email: [email protected]. OREMOS PRIONS ORAR PREGHIAMO BERDOA PRAY BIDDEN MANALANGIN-TAYO BETEN KHULEKA TOBONDELA PRAY OREMOS PRIONS ORAR PREGHIAMO BERDOA BIDDEN TOBONDELA BETEN MANALANGIN-TAYO KHULEKA BERDOA PRAY PRIONS ORAR OREMOS PREGHIAMO BIDDEN MANALANGIN-TAYO BETEN KHULEKA TOBONDELA Intercession pour les Églises de la CMM • Remercions Dieu pour la réussite du mini Rassemblement de la Conférence Mennonite Mondiale à Pasadena, (Californie - USA), du 7 au 15 mars. Environ 240 représentants venus de 44 pays étaient présents (voir articles). • Prions pour un changement dans la politique injustifiée de refuser de donner des visas à des délégués, ce qui restreint le bon fonctionnement des communautés de foi mondiales, ainsi que cela a été le cas à Pasadena. • Prions pour le Congrès Mennonite Européen (MERK) prévu à Barcelone, (Espagne), du 25 au 28 mai. Le thème est : “La liberté qui engage : vivre selon la volonté de Dieu”. • Prions pour que nous sachions discerner les formes variées que peuvent prendre la violence et l’injustice dans des églises, des familles et des écoles apparemment paisibles. • Prions pour les participants à la rencontre à Almaty (Kazakhstan) de la Fraternité Missionnaire, du 20 au 24 septembre 2006. Le thème sera “Une nouvelle vision missionnaire : de toutes les Eglises vers tous les peuples”. www.mwc-cmm.org • Prions pour la première réunion des théologiennes mennonites d’Amérique Centrale, prévue les 16-17 juillet 2006, au Costa Rica. L’oratrice sera Ofelia García de Mexico. • Prions pour la Consultation anabaptiste-mennonite d’Amérique Centrale du 18 au 22 juillet, au Costa Rica. Prions qu’elle soit l’occasion de rencontres profondes avec Dieu. • Prions que la version en espagnol de la sélection de 2003 du Rayon de Littérature Mondiale de la CMM, Dons de chacun au service de tous, renouvelle ceux qui liront le livre, et leur fasse redécouvrir leurs dons. • Prions pour que Dieu se montre miséricordieux envers les victimes des catastrophes naturelles, et moins naturelles, autour du monde. Prions aussi pour que les responsables reviennent à la raison. • Louons Dieu pour le ministère de Delton Franz, ancien directeur du bureau de Washington (USA) du Mennonite Central Committee, qui est mort le 6 mars. Delton faisait la liaison entre le gouvernement des USA et le MCC, en présentant aux politiciens américains les sujets de préoccupations du MCC. Soutien à Courrier / Courier / Correo C/C/C est publié par la Conférence Mennonite Mondiale et vit des dons de ses lecteurs. Nous sommes reconnaissants pour toute contribution aux frais d’impression et de distribution. Ci-joint : Ci-joint : Ci-joint : $_______USD. $_______ CAD. _______€ Envoyez à MWC 2529 Willow Avenue Clovis CA 93612 United States Envoyez à MWC 50 Kent Avenue Kitchener, ON N2G 3R1 Canada Envoyez à la CMM 8 rue du Fossé des Treize 67000 Strasbourg France Corrigez mon adresse comme indiqué au verso 2006 / 1 & 2 L’ancien rédacteur J. Lorne Peachey, a été nommé rédacteur en chef de C/C/C, ici avec Eleanor Miller, assistante en communication Perspective: Trentre-quatre ans—et ce n’est pas fini ! Milka Rindzinski B ien que 1 Corinthiens 13 soit un passage des Écritures souvent cité, surtout lors des mariages, j’aimerais mentionner le verset 11 et l’appliquer à mon expérience avec la CMM : Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais et je raisonnais en enfant. Une fois devenue femme, je me suis défaite de ce qui est propre à l’enfant. On peut rester puéril tout en étant adulte. Lorsque je regarde en arrière, je crois que, sur certains plans, j’étais encore une enfant lorsque j’ai commencé mon cheminement avec la CMM. Était-ce à Curitiba en 1972, ou plus tôt ? Quoi qu’il en soit, depuis, je suis restée proche de la CMM : je traduisais les nouvelles de la CMM, j’étais correspondante pour l’Amérique Latine, membre de l’équipe qui préparait le programme des Rassemblements de la CMM, puis j’ai fait officiellement partie de l’équipe qui publie le trimestriel de la CMM : Courier / Correo / Courrier. Accepter cette responsabilité m’a demandé de l’audace. Je n’ai jamais été rédactrice, ni n’ai étudié pour le devenir. J’ai appris en travaillant, mais je n’ai jamais passé de diplôme— ce que savent mes collègues, et aussi probablement les lecteurs ; cela a été très formateur. C’était aussi un défi de m’exprimer en anglais. J’en suis arrivée à dire que je parlais l’anglais d’Uruguay, bien que mon pays ne soit pas bilingue : la langue officielle est l’espagnol. Au fil des années, mon travail de rédactrice m’a permis de constater l’évolution des églises de la CMM : davantage d’amour, d’acceptation les unes des autres, de connaissance, de discernement, de solidarité, de service, de responsabilité mutuelle et d’efforts pour mettre en pratique l’évangile tout entier. Pendant ces années avec la CMM, j’ai vu se développer de nouvelles idées particulièrement intéressantes : • le discernement et la mise en commun des dons et leurs conséquences ; courrier 616 Walnut Avenue Scottdale, PA 15683-1999 USA • l’ouverture au dialogue avec d’autres confessions chrétiennes, et en même temps, l’importance d’approfondir et de partager nos propres origines anabaptistes ; • l’engagement de la CMM avec les jeunes ; • le projet d’histoire mondiale, rédigé à partir de la perspective des populations locales ; • le rôle grandissant des églises de l’hémisphère sud. J e quitte le poste de rédactrice de C/C/C, mais je continue la traduction pour la CMM et pour d’autres organisations chrétiennes et je reste la correspondante de C/C/C pour l’Amérique Latine—toutes choses que j’aime énormément. Je n’ose affirmer que j’ai fait le tour de tout ce que je pouvais faire. J’ai sans doute encore des dons à découvrir et à cultiver. Mais je peux affirmer que, dans une large mesure, ce que je suis aujourd’hui, je le dois à mes relations avec les églises de la CMM dans le monde entier, y compris ma propre église en Uruguay.—Milka Rindzinski Bien que Milka Rindzinski ait pris sa retraite en tant que rédactrice en chef de Courier / Correo / Courrier, elle continuera à travailler pour la CMM en tant que correspondante et traductrice. Elle poursuivra aussi la collecte des sujets de prière pour cette publication.