Le Sacre du Printemps Sacre # 197 et Sacre # 2

Transcription

Le Sacre du Printemps Sacre # 197 et Sacre # 2
Le Sacre du Printemps
selon et (d’)après Vaslav Nijinski
Sacre # 197
et Sacre # 2
Dominique Brun
production // diffusion
Association du 48
12 rue Léchevin 75011 Paris
t : 01 47 00 68 14
Frédérique Payn
e : [email protected]
m : +33 06 23 78 38 66
Pierre Reis
e : [email protected]
m : 06 22 37 36 81
Sacre # 197
Conception et écriture chorégraphique d’après Vaslav Nijinski
et les dessins de Valentine Gross-Hugo Dominique Brun
Distribution d’origine Cyril Accorsi, François Chaignaud, Emmanuelle Huynh,
Latifa Laâbissi, Sylvain Prunenec, Julie Salgues
assistés de Clarisse Chanel, Marie Orts, Marcela Santander
Écriture musicale d’après Igor Stravinsky Juan Pablo Carreño
Interprétation des musiques Marine Beelen
Lumières Sylvie Garot
Costumes La Bourette
Régie générale Christophe Poux
Régie lumières Sylvie Garot ou Thalie Lurault
Photos et vidéos Ivan Chaumeille
Remerciements à Gisèle Vienne, Christophe Wavelet, Tanguy Accart, Isabelle Ellul,
Nicolas Vergneau, Amélie Couillaud, Laure Chartier et Clémence Huckel
Durée 60 minutes
Sacre # 197 a été créé le 15 décembre 2012 au Théâtre des Bergeries à Noisy-le-Sec.
Coproduction Association du 48, Théâtre des Bergeries (Noisy-le-Sec), Arcadi
(Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Île-de-France), Centre
national de la danse (Pantin), Centre national de danse contemporaine (Angers),
Centre chorégraphique national de Montpelllier-Languedoc Roussillon (programme
Résidences), Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape, Musée de la
danse – Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, Le Vivat – scène
conventionnée pour la danse et le théâtre, Association Ligne de Sorcière.
La résidence de Dominique Brun au Théâtre de Bergeries de Noisy-le-Sec est soutenue
par le Conseil général de Seine-Saint-Denis.
Avec le soutien de la DRAC Île-de-France / Ministère de la Culture et de la Communication
au titre de l’aide au projet de création et de l’aide à la résidence chorégraphique.
Avec l’aide à la diffusion d’Arcadi.
L’Association du 48 est soutenue par la Région Île-de-France au titre de la permanence
artistique et culturelle.
© Martin Argyroglo
Sacre # 197
Présentation
« Dans la nuit de l’intelligence, nous assistons ; nous sommes là avec notre corps,
et c’est lui qui comprend.
Une certaine disposition, une certaine reconnaissance par l’intérieur…
Chaque geste du danseur est comme un mot qui me ressemblerait.
Si quelquefois il me paraît étrange, ce n’est qu’aux yeux de ma pensée ;
car d’emblée il se rencontre avec mes membres,
avec le fond de mon organisme dans une harmonie basse, pleine et parfaite. »
Jacques Rivière
en novembre 1913, à propos de la chorégraphie du Sacre de Nijinski.
On célébre en 2013 les cent ans du Sacre du printemps. Si la musique de Stravinsky
subsiste, la chorégraphie de Nijinski, elle, a totalement disparu puisqu’elle ne fut
ni enregistrée ni notée. Il existe pourtant aujourd’hui plus de deux cents versions
chorégraphiques du Sacre.
Dominique Brun part de cette contradiction – disparition de l’œuvre et prolifération de
ses versions – et s’en saisit pour y puiser une étonnante vitalité créatrice, entre version
et reconstitution. Car Sacre # 197 est bien ici une création (la 197e version ?) qui,
d’une part, emprunte son matériel d’écriture à la reconstitution historique du film Coco
Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen (2010) et d’autre part, invite six danseursinterprètes – pour la plupart aussi chorégraphes – à inventer un solo à partir d’une
série de dessins de l’époque du Sacre. Ce travail chorégraphique s’écrit parallèlement
à une création musicale conçue par le compositeur Juan Pablo Carreño. Sur scène,
une chanteuse en interprète la composition.
© Martin Argyroglo
Sacre # 197
Note d’intention de Dominique Brun
Chorégraphe
« Aujourd’hui quand j’entends l’œuvre superbe de Stravinsky,
si orgueilleusement construite, je déplore souvent de ne plus voir en même temps ces
violentes images vertes et roses, blanches et rouges,
ces volumes d’attitudes simples, inévitables, ces groupes colorés,
courbés sur la terre sous la rafale des sons comme des champs d’avoine
sous le vent d’ouest, ces mouvements lourds,
durs ou coupant l’air avec une cruauté primitive. »
Valentine Gross-Hugo
Sacre # 197 trouve son point d’ancrage dans la danse sacrale du fameux Sacre
du printemps composé par Vaslav Nijinski et Igor Stravinsky en 1913. Il nous reste
aujourd’hui quatorze dessins d’une jeune artiste, Valentine Gross-Hugo, qui témoignent
de cette danse finale du Sacre où l’”Élue” se sacrifie pour sa communauté, en dansant
jusqu’à la mort. Six danseurs, Cyril Accorsi, François Chaignaud, Emmanuelle Huynh,
Latifa Laâbissi, Sylvain Prunenec, Julie Salgues sont en prise avec un ou plusieurs
de ces dessins. Ils en délient les fragments immobiles pour inventer une danse du
sacrifice. Leur danse singulière s’articule à d’autres que je compose pour les réunir
tous. Les danseurs sont ainsi, tour à tour, “élu sacrifié” ou un des membres de cette
communauté primitive, cet “autre” qui agit le sacrifice.
Ce que je cherche à soutenir et à éclairer par le mouvement dans ce Sacre # 197
pourrait se résumer ainsi : ce qui nous ramène à quelque chose du Sacre de Nijinski
se manifeste peut-être, de Debussy à Stravinsky, des vases grecs aux dessins de
Gross-Hugo en passant par Rembrandt et Manet, de son Faune annoté à ses Cahiers
de 1919... Ce travail chorégraphique a servi de support pour la création musicale
du compositeur Juan Pablo Carreño. Il s’est agi pour lui de démêler les registres
instrumentaux de la partition orchestrale du Sacre de Stravinsky, de les explorer
pour en tirer une partition vocale, chantée par Marine Beelen, sur fond de musique
électronique. On y entend aussi quelques citations des Noces de Stravinsky, ainsi que
Des pas sur la neige et des fragments du Prélude à l’Après-midi d’un faune de Claude
Debussy.
© Martin Argyroglo
Sacre # 197
Note d’intention de Juan Pablo Carreño
Compositeur
La chorégraphe Dominique Brun m’a invité à travailler sur Le Sacre du printemps d’Igor
Stravinsky (1913) pour son projet Sacre # 197. J’ai accepté d’emblée sa proposition
parce qu’il se trouve que cette œuvre m’impressionne fortement depuis toujours, du
fait de son pouvoir presque organique : elle nous donne à entendre la puissance d’une
musique dont la fonction rituelle mène à la transe du corps.
Pour un compositeur d’aujourd’hui, elle soulève une question cruciale qui pourrait se
formuler ainsi : quelle est la voie musicale qui permettrait de transmuter l’énergie du
Sacre du printemps – l’une des plus grandes œuvres du XXe siècle – en une nouvelle
musique qui ne se réduirait pas à une simple transcription de celle de Stravinsky ?
Pour répondre à la demande Dominique Brun, dans le cadre qu’elle m’a dessiné pour
son projet, je dois cependant établir une partition du Sacre de Stravinsky pour une
voix de femme mezzo-soprano. Je lui ai suggéré par ailleurs, pour dynamiser cette
partition en réduction pour voix seule, d’y ajouter des sons électroniques. Avant même
d’entreprendre ma composition, je comprends que mes aspirations personnelles
m’enjoignent d’écrire pour le Sacre # 197 une œuvre capable de magnifier celle de
Stravinsky, en en reprenant certains éléments clés. Ainsi, les thèmes de l’extase (avec
laquelle chacun piétine la terre), la glorification (du renouveau de la nature, notamment
la poussée de la sève chère à Stravinsky), le rituel et le sacrifice, se constitueront
comme de véritables contraintes qui seront l’enjeu de ce travail de création.
On y trouvera donc des citations et de véritables emprunts au Sacre du printemps mais
également aux Noces de Stravinsky. Compte tenu des enjeux soutenus par Dominique
Brun, une moindre part du matériel musical se verra aussi emprunter à l’œuvre de
Claude Debussy, du fait de la proximité esthétique qui existent entre le Sacre du
printemps et L’Après-midi d’un faune, dans la danse de Vaslav Nijinski. La musique
s’établira en parallèle à ce projet de la chorégraphe. Çà et là, on pourra entendre des
éléments du Prélude de Debussy en mutation vers ou dans le Sacre de Stravinsky.
On devra pouvoir reconnaître la musique de Stravinsky mais avec l’idée qu’on la
méconnaît, ou, que ce qui nous était familier d’elle, nous parvient dans une certaine
forme d’étrangeté du fait de la simplicité des traits musicaux utilisés. Cependant les
éléments du Sacre, des Noces, des extraits de musiques de Debussy – de l’ordre de
l’allusion, voire d’une certaine forme d’illusion – seront atténués par l’électronique ou
© Martin Argyroglo
comme dilués par la voix de la chanteuse qui sera sur scène de façon continuelle,
dans une présence qui reste à définir par la chorégraphe.
Sacre # 197
Presse
La chorégraphe n’en a pas fini avec Le Sacre du Printemps
Après une reconstitution de l’original - perdu - de NIjinsky pour Coco Chanel et
Igor Stravinsky de Jan Kounen, Dominique Brun s’inspire cette fois des dessins de
Valentine Hugo, qui croqua ce ballet mythique et sa danse sacrale. Le # 197 renvoie au
nombre de versions repertoriées. Paradoxe ultime selon Dominique Brun : disparition
de l’œuvre et proliférations de ses (re)lectures.
L’ouverture, une ronde des 6 interprètes dans la quasi-obscurité, est stupéfiante :
comme un dessin qui prendrait vie. Peu à peu, on retrouve les traces réelles ou
imaginaires de la création, ses mains à plat, les mouvements comme pris dans un
bas-relief, les mollets tendus et les pieds en demi-pointe. Un vocabulaire vite dévoyé
pour explorer d’autres possibilités plus contemporaines : on le verra à la présence
d’une Emmanuelle Huynh à la beauté classique ou au numéro queer de François
Chaignaud, en équilibre sur des pointes. Chacun sur le plateau joue avec la mémoire.
Que reste-t-il du Sacre ? Traces ou preuves ? Seul bémol, la composition sans nuance
de Juan Pablo Carreño, peu inspiré dans sa relecture d’extraits de la partition d’Igor
Stravinsky. On lui préfère la voix nue de Marine Beelen.
Du Sacre au massacre, il n’y a qu’une note. Heureusement, la danse résiste ici.
Philippe Noisette - Les Inrocks - 3 avril 2013
Spécialiste de la reconstitution, la chorégraphe Dominique Brun a déjà “fréquenté”
l’univers de Nijinski : en 2010, elle recomposait quelques instants du fameux Sacre
du printemps pour Coco Chanel et Igor Stravinsky, le film de Jan Kounen. Aussi, en
attendant sa tentative de résurrection du Sacre, la saison prochaine, avec trente-cinq
danseurs, elle nous offre aujourd’hui une délicate mise en bouche. Soit une rêverie
vécue comme la 197e version du fameux ballet créé en 1913. Les six interprètes
(Huynh, Chaignaud, Prunenec, Laâbissi.., tous chorégraphes) s’inspirent des seules
représentations connues de la gestuelle de Nijinski : une série de dessins de Valentine
Gross-Hugo (1887-1968). dans la pénombre, ils apparaissent comme des silhouettes
de vases grecs, toujours postés à l’amble, découpant l’espace de mouvements précis,
telles des enluminures. Mais leur énergie parfois devient furieuse, en résonance avec
une évocation métallique et lancinante de la musique de Stravinsky.
Emmanuelle Bouchez - Télérama - 3 avril 2013
© Martin Argyroglo
Le Sacre de Dominique Brun
Programmé à La Ferme du Buisson dans le cadre de Hors Saison, le rendez-vous
danse d’Arcadi, ce Sacre # 197 de Dominique Brun, à mi-chemin entre la recherche
documentaire et la création la plus vive rafraîchit considérablement notre vision du
Sacre du Printemps de Nijinski.
Avec une distribution exceptionnelle, ce Sacre est une véritable plongée aux racines
de l’œuvre. En choisissant une version vocale chantée par Marine Beelen, soutenue
par les rythmes originels retravaillés par une partition de musique électronique de
Juan Pablo Carreño, on imagine retrouver les heurts et le grinçant qui choquèrent
les oreilles de 1913. Mais surtout, ce chant qui va parfois chercher dans la musique
populaire ou téléscope une autre composition de Stravinsky, Les Noces, donne au
ballet son côté à la fois labile et abrupt, sa tessiture âpre et sensuelle.
Les interprétations des danseurs sont saisissantes. Repartant du dessin qui fige
l’instant, ils font rejaillir l’actuel de la création. Avec sa liberté et son audace, sa
difficulté à s’inscrire dans l’époque aussi. On ressent presque à quel point ces pieds
tournés vers l’intérieur, ces sauts sans élans, ces équilibres précaires ont dû poser
des problèmes à ceux qui les ont dansé la première fois. On voit passer des éclats du
Faune, le fantôme de Nijinski et l’ombre de Nijinska. C’est exactement comme si l’on
pouvait assister à la naissance d’une œuvre pourtant morte depuis cent ans. Et même
si on remarque particulièrement Emmanuelle Huynh, Sylvain Prunenec, et François
Chaignaud, le reste de la distribution (Cyril Accorsi, Marcela Santander, Julie Salgues)
est tout aussi éclatante.
Agnès Izrine - dansermag.com - 10 mars 2013
Sacre # 197
Le Sacre de Nijinski : un OVNI hypnotisant venu de loin
Après des années de recherche, la chorégraphe Dominique Brun, grâce à des dessins
de Valentine Hugo, à des vases grecs, mais aussi aux Carnets de Nijinski, dans sa
version non expurgée traduite par Christian Dumais-Lwovski, fait ressurgir des ombres
le Sacre du Printemps, et ce soir, au CND de Pantin, nous le découvrions.
Il nous arrive souvent de voir des choses étranges, ou singulières, dans le monde des
arts vivants. Oubliez tout ce que vous avez vu avant : Dominique Brun a fait revivre le
Sacre du Printemps chorégraphié par Vaslav Nijinski en 1913 pour les Ballets Russes
de Diaghilev. Une expérience que, croyez-moi sur parole, vous ne serez pas près
d’oublier.
On connaît beaucoup de choses sur le Sacre du Printemps. On connaît sa musique,
évidemment, composée par Igor Stravinsky, œuvre mondialement connue. On connaît
aussi le scandale qui eut lieux lors de la première, un soir de 1913, au Théâtre
des Champs Elysées. Enfin, on connaît les adaptations, dont la plus connue reste
naturellement celle de Pina Bausch. Mais une chose est certaine, ce qu’on ne connaît
pas vraiment, c’est la chorégraphie authentique…
Voilà à peine cinq petites minutes que le ballet a commencé, et déjà, nous nous
mettons à la place de toute cette haute société parisienne de 1913, qui avait hurlé au
scandale et quitté la salle (et rebaptisé l’œuvre “Massacre du printemps”). Pour nous
autres déjà, en 2013, l’expérience est d’emblée singulière, prenante, déconcertante :
est-ce vraiment Le Sacre, le fameux ?
La musique de Stravinsky, revisitée par Juan Pablo Carreño, offre à l’ensemble un
air métallique et froide, comme venue dans loin, qui s’insère dans nos tripes et nos
oreilles. Les danseurs, au nombre de six, vont assister au sacrifice d’une jeune artiste
lyrique, avant de chacun être passé par le siège du sacrifié : leur corps sont froids,
à la limite de l’humain, presque robotiques, et dépourvus de tous sentiments, à part
peut-être un semblant d’érotisme lointain. Leurs postures sont mortuaires, violentes,
agressives. On retrouve ces positions latérales, aux consonances égyptiennes, que
l’on avait déjà dans L’Après-Midi d’un Faune, du même Nijinski.
Le chorégraphe, en 1913, avait décidé alors de bafouer les codes qui régnaient alors à
l’époque, les codes de la danse classique qui permettaient aux jeunes filles en fleur de
s’identifier à un idéal. Si, de près ou de loin, cette chorégraphie proposée par Dominique
Brun (et nous faisons confiance à ses études poussées) ressemble vraiment à cette
fameuse représentation au Théâtre des Champs-Elysées, le sentiment de vivre un
moment crucial de la danse est alors évident, et hypnotisant.
En deux mots, le Sacre du Printemps / Sacre # 197 est sans doute un des spectacles
les plus singuliers à voir, comme les Cahiers de Nijinski sont eux-aussi une expérience
Marine S. - Sortiraparis.com - 20 mars 2013
à sensations fortes.
Lorsque Dominique Brun, à la suite de ses remarquables travaux et productions
autour de L’Après-midi d’un faune de Nijinski, se voit confier la reconstitution de
séquences du Sacre pour le film de Jan Kounen, Coco Chanel & Igor Stravinsky, on ne
dénombre pas moins de 200 à 300 versions du Sacre depuis sa création, tous types de
productions confondues, du ballet classique à la danse contemporaine. Pourtant, un
mystère demeure : il ne subsiste de la pièce d’origine que la musique de Stravinsky, et
peu de traces de la chorégraphie, sinon quelques dessins et témoignages. Retrouver
les éléments de cette danse perdue grâce aux chercheurs et au traitement des
documents d’archives internationales est une gageure. Iconographie, articles de
presse, biographies et interviews des proches de Nijinski, la chorégraphe se penche
sur ces documents divers. Cofondatrice en 1994 du Quatuor Albrecht Knust, elle a déjà
travaillé et questionné la recréation de danses du répertoire contemporain (Isadora
Duncan, Doris Humphrey, Kurt Jooss, Yvonne Rainer et Steve Paxton notamment).
Réflexion sans doute à l’origine de l’intérêt et des nouvelles démarches entreprises
ensuite par différents jeunes chorégraphes. Également danseuse, pédagogue et
notatrice, Dominique Brun poursuit son propre parcours artistique à travers sa nouvelle
association Ligne de Sorcière où elle crée et collabore avec de nombreux jeunes
artistes tels Virginie Mirbeau avec laquelle elle cosigne Medea Stimmen ou Olivier
Dubois pour son spectacle Faune(s). Ses premiers extraits du Sacre réalisés entre
« émergence et résurgences » captivent nombre de chorégraphes dont Emmanuelle
Huynh qui lui propose de poursuivre ce travail au sein du CNDC d’Angers qu’elle
dirige, projet que Dominique Brun envisage dans une double dimension. Avec les
quinze étudiants-danseurs de la formation d’artiste chorégraphique (FAC 3), elle crée
S_F/Sacre_ Facsimile. La déclinaison du travail autour du Sacre s’effectue à partir
de ces archives « blanches », considérées comme des objets-mémoire, et de sa
propre connaissance de l’écriture de Nijinski développée dans ses recherches autour
du Faune. Parce qu’elle considère qu’« écrire, c’est toujours inventer », Dominique
Brun ne cherche pas une reconstitution impossible mais laisse à chacun sa part
d’interprétation dans une revisitation au présent de l’œuvre d’origine.
Irène Filiberti,
« Sur les pas de Nijinski » (extrait), in supplément Les Inrocks,
Festival schools 2011
Sacre # 197
Dominique Brun chorégraphe
Juan Pablo Carreño compositeur
Dominique Brun danse dans les années 1980 avec Jean Gaudin, Daniel Larrieu,
José Caseneuve, Michèle Ettori, notamment. Au sein d’un collectif de danseuses, La
Salamandre, elle signe de 1981 à 1988 une dizaine de pièces dont Waka Jawaka, 3e prix
au Concours international de Bagnolet. Elle est également assistante et conseillère en
chorégraphie auprès du metteur en scène Klaus Michaël Gruber pour La Cenerentola
de Rossini (1985), et collaboratrice du chorégraphe Christian Bourigault. Après une
formation au Conservatoire national supérieur de Paris, elle devient notatrice pour
la danse (1995). Elle est cofondatrice d’un collectif de danseurs, le Quatuor Albrecht
Knust (1994-2003), avec lequel elle travaille à la recréation de danses du répertoire
historique, à partir de partitions établies en système Laban (Doris Humphrey, Kurt
Jooss, Steve Paxton, Yvonne Rainer et Vaslav Nijinski).
Formé en Colombie, aux États-Unis et en France, Juan Pablo Carreño fait ses études
de composition à l’Université Javeriana à Bogotá avec Guillermo Gaviria et Harold
Vásquez, où il obtient son diplôme en 2003, puis reçoit une bourse de l’Université
Internationale de Floride aux États-Unis où il fait des études de Master avec Orlando
Jacinto García, et travaille comme professeur de théorie et composition. En arrivant
à Paris, il intègre la classe de composition de Jean-Luc Hervé au Conservatoire de
Nanterre. Diplômé du Conservatoire de Paris en 2010, il y poursuit ses études de
composition dans la classe de Gérard Pesson, et y reçoit l’enseignement de Claude
Ledoux, Michaël Levinas, Tom Mays et Luis Naón.
Après la dissolution du Quatuor, elle s’engage dans une recherche qui se situe au
croisement de son intérêt pour l’histoire de la danse et de la création chorégraphique
contemporaine, elle crée Siléo (2004) à partir d’un texte de Wajdi Mouawad et de
danses de l’entre-deux guerres de Valeska Gert, Kurt Jooss, Dore Hoyer, Doris
Humphrey, Mary Wigman. Elle co-signe avec François Chaignaud et Natalia Tancer,
un solo dansé par François Chaignaud qui remporte le premier prix au concours «
Jeunes Talents » organisé par l’ADAMI.
Elle conçoit et réalise Le Faune – un film ou la fabrique de l’archive, (2007). Ce DVD
pédagogique, outre les deux versions filmées de L’Après-midi d’un faune comporte
des interviews et textes apportant un éclairage pluridisciplinaire de l’œuvre. Elle cosigne avec et pour Virginie Mirbeau, le solo intitulé Medea Stimmen pour la 3e édition
du festival Météores du Havre. Elle recrée pour la 62e édition du festival d’Avignon
L’Après-midi d’un faune dans le spectacle Faune(s) d’Olivier Dubois. Elle fabrique
avec Latifa Laâbissi, une version lente de La danse de la sorcière de Mary Wigman
(2009). Elle chorégraphie pour le film Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen
(2010) des extraits du Sacre du printemps (1913) de Nijinski, à partir d’archives de
l’époque. Son projet actuel est un diptyque « selon et d’après Le Sacre du printemps
de Nijinski ». Il se compose de Sacre # 197, et d’une reconstitution historique de la
danse de Nijinski, Sacre # 2 (création en mars 2014, avec 34 interprètes dont 26
danseurs contemporains professionnels et 8 danseurs amateurs conviés localement).
En 2006, il gagne le prix du programme des résidences artistiques du ministère de la
Culture de Colombie et le Fonca du Mexique. Il participe au cours de composition de
Salvatore Sciarrino au centre Acanthes en 2008, où il rencontre également Philippe
Hurel, Oscar Strasnoy et Unsuk Chin en 2011.
En 2010, il est invité comme compositeur en résidence du Festival Musique sur ciel,
dans le Tarn, festival qui lui commande Golpe en el diafragma.
En 2011, il est invité comme artiste en résidence au Centre Intermondes à La Rochelle.
Récemment nommé pensionnaire à l’Académie de France à Rome (Villa Médicis), il
a également été sélectionné à New York pour travailler en 2012 comme compositeur
en résidence de l’International Contemporary Ensemble dans le programme ICELab.
Juan Pablo Carreño a reçu le soutien du gouvernement colombien, des fondations
Meyer, Tarrazzi, Legs Jabès, Legs Saint Paul, et de l’Université Javeriana et l’Université
International de Floride. L’un des fondateurs de l’ensemble Le Balcon, influencé par la
richesse des musiques traditionnelles de son pays et par ses origines colombiennes,
il développe depuis 2008 ce qu’il appelle une « musique disjonctive » en relation au
dédoublement du phénomène sonore à partir de la sonorisation – dont la confrontation
entre une musique et son double transformée dans une sorte d’auto-découverte – , et
le rapport en parallèle entre cette expérience d’auto-découverte et d’autres musiques
sur d’autres plans sonores, issues d’une sensibilité moderne qui pourrait rencontrer
des préoccupations de divergences musicales extrêmement cloisonnées.
Sacre # 197
Cyril Accorsi danseur
Latifa Laâbissi danseuse
Interprète depuis les années 1990 pour de nombreux chorégraphes Karine Saporta,
Alban Richard, Christian Bourigault, Laura Scozzi, Béatrice Massin, Olga de Soto,
Dominique Brun, Odile Duboc, il a été l’assistant de Philippe Decouflé pour La Mêlée
des mondes (2007), et est assistant depuis 2008 pour Olivier Dubois, dont il collabore
à l’ensemble des créations.
Formée en France et à New York (studio Cunningham), Latifa Laâbissi travaille depuis
1990 comme danseuse et chorégraphe. Elle a été l’interprète de Jean-Claude Gallotta,
Thierry Baë, Georges Appaix, Loïc Touzé, Robyn Orlin, Jennifer Lacey, et poursuit
aujourd’hui des collaborations avec Nadia Lauro, Boris Charmatz et Dominique Brun.
En parallèle à ses créations, produites au sein de Figure Project, elle enseigne à
l’université, dans des écoles d’art et d’architecture et dans des centres chorégraphiques
nationaux. www.figureproject.com
François Chaignaud danseur
Diplômé du Conservatoire Supérieur de Danse de Paris, il danse depuis 2003 auprès
de nombreux chorégraphes : Boris Chamartz, Emmanuelle Huynh, Gilles Jobin, Tiago
Guedes, Alain Buffard, etc. Il présente des performances à la croisée de différentes
inspirations – de la littérature érotique à l’opérette, jusqu’à l’art du hulla hoop. Il initie
des collaborations déterminantes, notamment avec la légendaire drag queen de San
Francisco Rumi Missabu, le performeur Benjamin Dukhan, ou le cabarettiste Jérôme
Marin (Sous L’Ombrelle, 2011).
Depuis 2005, un dialogue soutenu en collaboration avec Cecila Bengolea donne vie
à des œuvres hétéroclites, présentées dans le monde entier, notamment Pâquerette
(2005-2008), et altered natives’ Say Yes To Another Excess - TWERK (2012).
François Chaignaud prépare actuellement un solo qui sera créé pendant le festival
Montpellier Danse en juin 2013.
Emmanuelle Huynh danseuse
Emmanuelle Huynh a fait des études de philosophie et de danse. Parallèlement à
un parcours d’interprète, elle crée ses propres pièces à partir de 1995, collabore
régulièrement avec des artistes plasticiens, propose des performances dans des
musées et des laboratoires. De 2004 à 2012, elle est directrice artistique du Centre
national de danse contemporaine d’Angers, centre chorégraphique national et
école supérieure de danse contemporaine. Elle y a développé la formation d’artiste
chorégraphique (niveau licence), créé un nouveau cursus, Essais (master) et obtenu
l’habilitation à délivrer le DNSPD (diplôme national supérieur de professeur de danse).
Sylvain Prunenec danseur
Sylvain Prunenec est interprète depuis 1985 pour Odile Duboc, Dominique Bagouet,
Boris Charmatz, Deborah Hay, etc. Il développe ses propres projets dès 1995, en
collaboration avec des artistes d’autres champs – musique, théâtre, poésie, littérature –,
dans lesquels il questionne sa propre pratique de la danse et la place de l’interprète
dans les processus de création et de représentation. Il est actuellement en résidence
en Seine-et-Marne (communauté d’agglomération de Marne et Gondoire) pour trois
ans. www.sylvainprunenec.fr
Julie Salgues danseuse
Julie Salgues collabore régulièrement aux projets de Nathalie Collantes, Dominique
Brun et Myriam Gourfink. En association avec Anatoli Vlassov, elle a conçu des
projets chorégraphiques avec la participation d’éboueurs professionnels (festival Paris
Quartier d’Été, Nuits Blanches Paris, Montréal, La Paz). Elle est l’auteur, avec Nathalie
Collantes, d’un livre pour les enfants On danse ? aux éditions Autrement. Avec Philippe
Chéhère elle mène des ateliers adressés à des personnes touchées par la maladie de
Hungtinton (autrefois appelée Danse de Saint Guy).
Sacre # 197
Marine Beelen soprano
Elle se produit dans un répertoire varié allant de l’opéra à l’oratorio, et explore également
l’espace du récital de lieder et mélodies. Elle chante régulièrement en ensemble vocal,
notamment dans l’ensemble baroque de voix de femmes Athénaïs dirigé par Laurence
Pottier, et collabore régulièrement avec l’ensemble de musique renaissance Non Papa
dirigé par Clément Lebrun. Son intérêt pour les arts de la scène l’amène à se rendre
disponible pour le spectacle musical ou la comédie musicale (Stephen Sondheim,
Bernstein, Stephan Schwartz, etc.), alliant le chant, le théâtre, l’art du mime, la danse
et les arts plastiques, et souvent un répertoire de musique contemporaine. Elle est
également enseignante au conservatoire de Champlan (91).
workshops (Erna Omarsdottir, Emio Greco, Trisha Bauman). Elle danse comme
interprète depuis 2005 sur diverses scènes à Milan et au Chili. Parallèlement à sa
formation en danse, elle suit des études à l’Université de Trente en histoire. Elle obtient
en 2011 le diplôme national supérieur professionnel de danseur délivré par le CNDC
d’Angers et une licence en danse suivie parallèlement à l’Université de Paris 8. Elle
travaille actuellement avec Dominique Brun et Mickaël Phelippeau et collabore avec
différents artistes en Italie, en France et au Chili.
Sylvie Garot lumières
En parallèle à des études d’arts plastiques à la Sorbonne, où elle oriente son travail vers
l’interrogation du corps dans la performance et l’installation, Clarisse Chanel se forme
durant deux ans à la danse aux Rencontres internationales de la danse contemporaine
(RIDC). Elle intègre ensuite la formation d’artiste chorégraphique au Centre national
de danse contemporaine (CNDC) d’Angers, où, de 2009 à 2011, elle travaille avec
de nombreux artistes dont Dominique Brun. Elle enrichit depuis sa pratique d’artiste
chorégraphique au côté de Fabienne Compet, Faustin Linyekula et Dominique Brun,
dont elle est à la fois l’assistante et l’interprète.
Sylvie Garot vit à Paris, elle conçoit des lumières scénographiques pour le spectacle
vivant et des installations d’art plastique.
C’est à la suite d’un atelier de recherche avec le scénographe Josef Svoboda en 1990,
que Sylvie Garot s’intéresse à la création des lumières. Cette rencontre est pour elle
déterminante. Elle quitte la compagnie de théâtre corporel qu’elle dirige en tant que
metteur en scène depuis 5 ans et se consacre exclusivement à la conception des
lumières. Chaque projet est pour elle l’occasion de poursuivre une recherche d’écriture,
d’investir de nouveaux champs de réflexion en collaboration avec des chorégraphes,
metteurs en scène, plasticiens, scénographes, musiciens et vidéastes.
Elle se spécialise depuis 10 ans dans la réalisation de films de lumière, vidéo-projetés
dans l’espace scénique, qu’elle considère et utilise comme des sources lumineuses
venant proposer d’autres perceptions spatio-temporelles.
Marie Orts assistante
La Bourette costumes
Marie Orts est titulaire du diplôme national supérieur professionnel de danseur et
d’une licence d’art chorégraphique, obtenus respectivement au CNDC d’Angers et à
l’Université de Paris 8. Aujourd’hui installée à Paris, elle est selon les projets interprète,
assistante ou collaboratrice d’Emmanuelle Huynh, Dominique Brun, Sylvain Prunenec,
Faustin Linyekula et David Wampach. Elle continue ses propres recherches sur
l’imaginaire auprès d’Alain Michard, Loïc Touzé et Mathieu Bouvier.
Poète multicartes.
Son expérience professionnelle dans la Haute Couture lui a enseigné, entre autres,
l’arrangement des plumes.
Alternativement costumier, performer, maquilleur...
Magicien doré pour Christian Rizzo...
Un fidèle collaborateur de Rachid Ouramdane, Sfumato, créé cet automne, à la
Biennale de Danse de Lyon, est leur huitième collaboration en tant que costumier...
En 2011, des coiffes imposantes pour, La Clôture de l’Amour de Pascal Rambert, et
Sous l’Ombrelle, de François Chaignaud et Jérôme Marin…
La Bourette est aussi chanteur de cabaret, les nuits de pleine lune.
Signe distinctif : talons Vertigineux et parfums Rares.
Clarisse Chanel assistante
Marcela Santander assistante
Marcela Santander Corvalàn a suivi une formation danse-théâtre à la Scuola D’Arte
Drammatica Paolo Grassi de Milan. Elle a participé également à de nombreux
Sacre # 2
Reconstitution historique de la danse de Vaslav Nijinski de 1913 Dominique Brun
assistée de Sophie Jacotot
avec Matthieu Bajolet, Caroline Baudoin, Marine Beelen, Garance Bréhaudat,
Marie-Laure Caradec, François Chaignaud, Clarisse Chanel, Volmir Cordeiro,
Miguel Garcia Llorens, Sophie Gérard, Anne Laurent, Corentin Le Flohic,
Johann Nohles, Marie Orts, Edouard Pelleray, Laurie Peschier-Pimont, Sylvain
Prunenec, Énora Rivière, Jules Sadoughi, Julie Salgues, Marcela Santander,
Lina Schlageter, Vincent Weber, Wu Zheng... (distribution en cours)
Lumières Sylvie Garot
Régie générale Christophe Poux
Durée 35 minutes
Création le 13 mars 2014 au Manège de Reims, en co-réalisation avec l’Opéra de
Reims
Coproduction Association du 48, Manège de Reims, Théâtre des Bergeries (Noisyle-Sec), l’Apostrophe (Cergy Pontoise), CCN de Belfort, Le Grand R (La Roche-surYon), Le Théâtre scène nationale de Saint-Nazaire (en cours).
La résidence de Dominique Brun au Théâtre de Bergeries de Noisy-le-Sec est soutenue
par le Conseil général de Seine-Saint-Denis.
L’Association du 48 est soutenue par la Région Île-de-France au titre de la permanence
artistique et culturelle.
Après Sacre # 197, Dominique Brun propose avec Sacre # 2 une reconstitution
historique in extenso du Sacre du printemps d’origine, sur la musique d’Igor Stravinsky,
qui réunit 34 danseurs dont 8 amateurs conviés localement.
Dessins de Valentine Gross-Hugo
« Je crois que je peux danser avec grâce dans les ballets des autres, si la grâce est de mise.
Et je pourrais composer des ballets “gracieux” si je le voulais – dans mes partitions.
Mais il se trouve, que je déteste la poésie conventionnelle à l’eau de rose,
mes aspirations personnelles sont « primitives ». Je mange ma viande sans sauce.
Certaines écoles de peinture et de sculpture ont tellement cultivé la suavité
que les œuvres qu’elles produisent, ne contiennent aucune autre expression que la banalité ;
à partir de ce moment-là, toujours, une révolte se produit.
Peut-être que quelque chose comme cela est en train de se passer dans la danse. »
Vaslav Nijinski
Sacre # 2
Présentation
Le projet de Dominique Brun, aujourd’hui, soutenu par les ayants droit et la Vaslav &
Romola Nijinsky Foundation vise la reconstitution historique in extenso d’une seconde
version du Sacre du printemps, une alternative aux travaux de la première version
Hodson-Archer. Elle se fera avec l’aide d’une historienne, Sophie Jacotot, qui a déjà
travaillé sur le film Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen (2010) pour lequel
Dominique Brun a chorégraphié des extraits du Sacre du printemps (1913) de Nijinski,
à partir d’archives de l’époque. Les archives rassemblées à cette fin sont diverses :
– des témoignages écrits et oraux qui nous renseignent sur la danse par le biais
de comptes rendus souvent métaphoriques, la presse française et anglaise de
l’époque, les autobiographies et interviews des artistes qui ont côtoyé Nijinski et
ceux de Nijinski lui-même ;
– des « objets-mémoire », ouvrages faisant état de la danse de façon plus
précise, plus étendue que les témoignages mentionnés ci-dessus : notamment
deux exemplaires de la partition pour piano du Sacre de Stravinsky, qui portent
chacun des annotations (de Stravinsky et Marie Rambert, alors assistante de
Nijinski) plus ou moins élaborées de la danse de Nijinski, en tout cas articulées
à la temporalité musicale ; également, une pièce de théâtre de Sébastien Voirol
écrite en 1914, qui fonctionne comme une sorte de scénario écrit cependant
dans l’« après coup » du ballet. Ces ouvrages nous donnent d’importantes
informations sur le déroulement temporel et spatial de la danse ;
– une iconographie composée d’une dizaine de photographies du programme
de la soirée, d’un nombre conséquent d’esquisses crayonnées et cinq pastels
en couleur de Valentine Gross-Hugo ; et encore, quelques dessins d’Emmanuel
Barcet. Cette iconographie nous renseigne sur l’espace qu’occupe la danse :
l’organisation de son évolution et les formes et contours d’instantanés de
mouvements.
La prérogative de Dominique Brun pour entreprendre une telle démarche sur le Sacre
s’appuie aussi et surtout sur l’existence et les potentialités de la partition autographe
de L’Après-midi d’un faune, du même Nijinski. Cette partition, écrite en 1915, est un
document d’archive exceptionnel. Elle constitue une référence historique fondamentale
et incontournable qui témoigne de façon unique et tardive de son écriture. Elle en
Dessins de Valentine Gross-Hugo
permet l’analyse, la reprise, voire un éventuel prolongement « à la manière de ». Ainsi,
la danse de cette seconde version, documentée par des chercheurs, confiée à des
danseurs contemporains, s’écrira selon un double mouvement : elle se tiendra au
plus près des archives collectées mais se soutiendra également de cette partition
autographe.
Finalement, l’enjeu du projet consiste bel et bien à reconduire la modernité du Sacre,
en œuvrant pour nous dégager du fantasme de l’authenticité qui sévit dans les
discours de la reconstruction en danse. Dès lors, il s’agira non pas de retrouver –
chose improbable – la danse de 1913, mais plutôt d’inventer une autre danse, pourtant
arrimée au moment historique de l’émergence de celle de Nijinski.
Calendrier de tournée
Sacre # 197
15 et 16 décembre 2012 (création) Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec
24 février 2013 Festival Hors Saison d’Arcadi, La Ferme du Buisson, Marne-la-Vallée
15 mars 2013 Théâtre de l’Espace – scène nationale, Besançon
20, 21 et 22 mars 2013 Centre national de la danse, Pantin
26 mars 2013 Théâtre d’Arles – scène conventionnée danse
3 avril 2013 Centre national de danse contemporaine (CNDC) d’Angers
5 avril 2013 Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape
9 avril 2013 Le Vivat – scène conventionnée danse et théâtre, Armentières
12 avril 2013 Théâtre et Auditorium de Poitiers (TAP) – scène nationale
14 avril 2013 Festival Plastique Danse Flore, Le Potager du roi, Versailles
18, 19 et 20 avril 2013 L’Orange Bleue, Eaubonne (Festival Escales danse en Val d’Oise)
23 mai 2013 Le Prisme, Elancourt
29 mai 2013 Vooruit, Gand (Belgique)
20 novembre 2013 Kaaitheater Bruxelles dans le cadre de la Biennale Charleroi Danses
19 mars 2014 Espaces Pluriels, Pau
Sacre # 2
30 mars 2014 Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec
en diptyque
13 et 14 mars 2014 (création Sacre # 2) Manège de Reims, en co-réalisation avec l’Opéra de Reims
21 mars 2014 Le Carré Les Colonnes, Saint-Médard-en-Jalles
Avril 2014 L’Apostrophe, Cergy Pontoise, dans le cadre du festival Escales en Val d’Oise

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