ONU: l`édition dujour
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ONU: l’édition du jour Mises à jour et alertes email sur le Centre d’actualités: www.un.org/french/news Numéro PPQ/9449 vendredi 4 mars 2016 Les grands titres: • Un rapport de l'ONU met en évidence de nouvelles mesures de prévention des abus sexuels par des Casques bleus • Crise des réfugiés en Europe : le HCR propose un plan en six points axé sur la solidarité • L'ONU appelle Haïti à agir contre la surpopulation carcérale et les détentions provisoires prolongées • Yémen : l'ONU s'inquiète de l'augmentation des victimes civiles dans les raids aériens • L'affaire Apple-FBI pourrait avoir de graves • La cantatrice lituanienne Violeta Urmana nommée Artiste de l'UNESCO pour la paix • A Nouakchott, Ban Ki-moon déclare vouloir apporter sa pierre aux négociations sur le Sahara occidental • Centrafrique : l'ONU et ses partenaires saluent la proclamation des résultats définitifs du scrutin présidentiel • RDC : l'ONU condamne l'enlèvement de travailleurs humanitaires dans l'est du pays conséquences sur les droits de l'homme, selon l'ONU Un rapport de l'ONU met en évidence de nouvelles mesures de prévention des abus sexuels par des Casques bleus 4 mars - Au cours de l'année 2015, l'ONU a entrepris des efforts importants pour prévenir les cas d'exploitation et d'abus sexuels par son personnel déployé sur le terrain, y compris via le renforcement de son assistance aux victimes, la prise de mesures visant à responsabiliser les Etats membres et la mise en œuvre d'une politique de tolérance zéro envers les auteurs, indique un nouveau rapport de l'Organisation, publié vendredi. Des casques bleus et des uniformes de l'ONU. Photo ONU/Marco Dormino Selon le rapport annuel du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur les dispositions spéciales visant à prévenir l'exploitation et les abus sexuels, 69 allégations d'abus sexuels ont été enregistrées en 2015, soit une augmentation de 17 cas par rapport à 2014. Toutefois, cette augmentation s'explique essentiellement par les 22 cas rapportés concernant la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), précise le rapport annuel, dont les principales conclusions ont été présentées dans la matinée par Secrétaire général adjoint à l'appui aux missions, Atul Khare, lors d'une conférence de presse au siège de l'Organisation, à New York. Le rapport souligne en effet que, outre la MINUSCA, le nombre des allégations dans les autres missions de l'ONU s'élève à 47 cas en 2015, soit moins que les 52 cas enregistrés en 2014. « Notre travail porte ses fruits comme le démontre une tendance constante à la Document destiné aux médias non - officiel ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 2 baisse. Il y a cinq ans, le nombre d'allégations était de 85 ; il y a dix ans, il était de 340 », indique le rapport. Après la Centrafrique, le nombre de cas le plus élevé concerne la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), avec 16 allégations, suivi de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), avec neuf allégations, ajoute le rapport, précisant que sur le total des 69 allégations rapportées, six ont pour l'instant été avérées, 16 ont été jugées sans fondement, et les 47 restantes font toujours l'objet d'une enquête. L'une des innovations concernant ce nouveau rapport annuel du Secrétaire général pour l'année 2015 réside dans la publication d'informations concernant les Etats dont sont issus les membres du personnel de l'ONU visés par des allégations crédibles d'abus sexuels, changement qui avait été préconisé par M. Ban dans un souci de transparence. D'après le rapport, les pays concernés par le plus grand nombre d'allégations sont la République démocratique du Congo (RDC), avec sept ca s, le Maroc et l'Afrique du Sud, avec quatre cas chacun, et le Cameroun, la République du Congo, le Rwanda et la Tanzanie, avec trois cas chacun. Le rapport indique en outre qu'en 2015, l'ONU s'est attachée à fortement renforcer son assistance aux victimes. A cette fin, le Secrétariat de l'ONU est en train de finaliser la mise en place d'un fonds d'affectation spéciale pour soutenir la prestation de services médicaux, psychologiques et juridiques aux victimes. Sur ce point, le rapport mentionne notamment que les États membres sont invités à approuver le transfert vers le fonds d'affectation spéciale des paiements de personnel retenus dans les cas justifiés d'exploitation et d'abus sexuels commis par le personnel des Nations Unies. Les États membres sont également encouragés à contribuer au fonds d'affectation spéciale sur une base volontaire. En 2015, l'ONU a par ailleurs fait des progrès dans le soutien des allégations ayant trait à la paternité des Casques bleus et aux demandes de pension alimentaire pour enfants, indique le rapport. Le Secrétaire général a notamment demandé à tous les pays fournisseurs de contingents de désigner des centres de liaison pour traiter les procédures liées à ces cas de paternité. Concernant les auteurs des abus sexuels, l'ONU défend un politique de zéro tolérance, visant à mettre fin à toute impunité. Des équipes d'intervention immédiate, dont le rôle est de recueillir et conserver les preuves suite à des allégations d'exploitation et d'abus sexuels, ont notamment été mises en place dans la majorité des opérations de maintien de la paix, souligne le rapport. De plus, les entités des Nations Unies chargées de mener les enquêtes doivent rendre leurs conclusions dans les six mois, un calendrier qui pourrait prochainement être réduit à 3 mois dans les cas urgents, précise le rapport. Le Secrétaire général suspend et retient en outre les paiements de personnel à la source. D'autres mesures, précise le rapport, telles que l'élaboration d'un programme d'apprentissage en ligne axé sur les abus sexuels et le renforcement des contrôles liés aux antécédents des candidats, sont en cours d'élaboration par le Secrétaire général. Le rapport annonce également une série de mesures visant à responsabiliser le plus possible les Etats membres. Ces derniers sont notamment invités à mener une enquête dans un délai de six mois et à prélever systématiquement les empreintes génétiques des Casques bleus concernés. Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 3 Les Etats membres dont les ressortissants font l'objet d'allégations d'abus sexuels sont également invités à créer des cours martiales in situ pour juger les coupables. Crise des réfugiés en Europe : le HCR propose un plan en six points axé sur la solidarité 4 mars - Avant une réunion des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne avec la Turquie le 7 mars à Bruxelles, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a publié vendredi des recommandations visant à aider les États à résoudre la crise des réfugiés en Europe. « Nous manquons de temps. Une direction et un engagement politiques forts, guidés par une vision à long terme, sont Le chef du HCR, Filippo Grandi nécessaires d'urgence de la part des dirigeants européens (deuxième gauche) en visite à pour faire face à ce qui est, selon nous, une situation Lesbos, en Grèce, auprès de encore gérable si elle est correctement prise en charge », a réfugiés et de migrants en février 2016. Photo déclaré le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Filippo HCR/Achilleas Zavallis Grandi. « Il s'agit autant d'une crise de la solidarité au niveau européen que d'une crise de réfugiés. L'échec collectif pour mettre en œuvre les mesures convenues par les États membres de l'UE dans le passé a conduit à l'escalade actuelle de la crise », a-t-il ajouté. La situation se détériore rapidement avec plus de 30.000 personnes se trouvant aujourd'hui en Grèce, dont près de la moitié d'entre elles à Idomeni tout près de la frontière avec l'ex-République yougoslave de Macédoine. Bien que les autorités et les militaires grecs aient intensifié leur réponse, des milliers d'arrivants dorment en plein air sans installation de réception appropriée, ni services, ni aide, ni aucune information. Du fait de la montée des tensions, la situation pourrait dégénérer rapidement en une véritable crise. Le HCR soutient les efforts du gouvernement grec en déployant du personnel, en aidant à coordonner la réponse et en fournissant des abris d'urgence, un appui technique ainsi que des informations aux réfugiés et aux migrants. « La participation de tous les Etats membres de l'UE pour résoudre ce problème est essentielle pour le gérer de manière efficace », a déclaré Filippo Grandi. « La charge ne devrait pas être laissée aux pays d'entrée dans l'UE – la Grèce et l'Italie – ni à l'Autriche, l'Allemagne ou la Suède qui ont accueilli tant d'arrivants. » Le Haut-Commissaire a proposé un programme aux États membres de l'UE pour gérer et stabiliser la situation des réfugiés. Le plan comprend six points clés, à considérer comme des recommandations d'ordre général : 1) Mettre en œuvre pleinement l'approche des « centres d'enregistrement » et la relocalisation des demandeurs d'asile depuis la Grèce et l'Italie ainsi que parallèlement le retour des personnes qui ne sont pas éligibles pour bénéficier de la protection accordée aux réfugiés, y compris en vertu d'accords existants pour la réadmission. 2) Renforcer le soutien à la Grèce pour gérer la situation d'urgence humanitaire dans ce pays, y compris pour la détermination du statut de réfugié, la relocalisation, le retour ou la réadmission. 3) Assurer la conformité avec toutes les lois et directives européennes en matière d'asile entre les États membres. 4) Mettre à disposition davantage de voies légales et plus sûres pour que les réfugiés puissent rejoindre l'Europe dans le cadre de programmes facilités – par Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 4 exemple les programmes d'admission à titre humanitaire, les soutiens privés, le regroupement familial, les bourses d'études et les programmes pour la mobilité de la main-d'œuvre afin que les réfugiés ne recourent pas à des passeurs ou des trafiquants dans leur quête de sécurité. 5) Protéger les personnes à risque, y compris par des systèmes de protection au bénéfice des enfants non accompagnés et séparés, des mesures pour prévenir et répondre à la violence sexuelle et sexiste, améliorer les opérations de recherche et de sauvetage en mer, sauver des vies humaines en luttant contre la traite d'êtres humains, la xénophobie et le racisme visant les réfugiés et les migrants. 6) Développer à l'échelle européenne des systèmes de responsabilité envers les demandeurs d'asile, y compris par la création de centres d'enregistrement dans les principaux pays d'arrivée et la mise en place d'un système pour que les demandes d'asile soient distribuées de manière équitable entre les États membres de l'UE. Les propositions du HCR indiquent clairement que le partage équitable des responsabilités est essentiel pour parvenir à une solution gérée et ordonnée, et que les États membres de l'UE devraient accepter un système de pourcentages par Etat membre pour établir le nombre de demandeurs d'asile à accueillir. « L'Europe a géré avec succès les mouvements de réfugiés à grande échelle dans le passé, durant la guerre des Balkans par exemple, et elle peut gérer celui-ci également, à condition que ce soit dans un esprit de solidarité et de partage des responsabilités », a déclaré M. Grandi. « Il n'y a pas vraiment d'autre choix que de travailler ensemble pour résoudre ce problème ». L'ONU appelle Haïti à agir contre la surpopulation carcérale et les détentions provisoires prolongées 4 mars - Malgré les avancées importantes d'Haïti en matière de protection des droits de l'homme, un nouveau rapport de l'ONU, publié vendredi, met en lumière les manquements du système judiciaire du pays, l'usage illégal de la force par des agents de l'État, ainsi que la situation humanitaire préoccupante des milliers de personnes d'origine haïtienne déportées en Haïti par la République dominicaine. Réalisé par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme (HCDH), ce rapport annuel analyse la situation des droits de l'homme en Haïti entre juillet 2014 et juin 2015. Il met en évidence des avancées en matière de droits de l'homme, s'agissant notamment de la protection des enfants contre le trafic, la prostitution et la pornographie. Deux détenus emprisonnés au pénitencier national d'Haïti, le 10 mai 2012. Photo : ONU / Victoria Hazou « Haïti est devenue partie au Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants », salue notamment le rapport. Au titre des avancées, le document note également la promulgation du décret électoral, le 2 mars 2015, par le Président de la République, suivi de la publication du calendrier électoral prévoyant le premier tour des élections législatives. « Néanmoins, le rapport souligne aussi des faiblesses dans le processus de respect des droits humains, liées notamment à l'augmentation de la population carcérale et au traitement inhumain et dégradant que reçoivent les prisonniers, une situation qualifiée d'alarmante », se sont inquiétés le HCDH et la Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), dans un communiqué de presse conjoint à l'occasion de la publication du rapport. Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 5 « La population carcérale n'a cessé d'augmenter au cours de la période, rendant encore plus alarmante une situation qui était déjà critique, équivalente à un traitement cruel, inhumain et dégradant », s'inquiète ainsi le rapport, ajoutant que les dysfonctionnements du système judiciaire et le nombre important d'arrestations illégales sont parmi les causes de cette situation qui ne cesse de se détériorer depuis 2004. Le rapport mentionne également plusieurs allégations d'usage illégal de la force par des agents de l'État, entraînant la mort dans plusieurs cas. Il souligne par ailleurs l'extrême lenteur du déroulement des procédures judiciaires dans des affaires liées aux crimes politiques du passé, comme les affaires dites « Duvalier », « Aristide » ou l'affaire de l'assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique. Selon le rapport, ces affaires mettent en lumière l'incapacité, ou le manque de volonté du ministère public à mener ces poursuites et constituent un obstacle dans la lutte contre l'impunité. « Le Comité des droits de l'homme a également exprimé ses inquiétudes face à la lenteur du procès contre M. Duvalier et a exhorté l'État à poursuivre l'instruction et traduire en justice toutes les personnes responsables de violations graves et octroyer aux victimes une réparation juste et équitable », appelle le rapport. Concernant les relations entre Haïti et la République Dominicaine, le rapport souligne combien la situation préoccupante qui s'est développée à la frontière entre les deux pays, où des milliers de personnes d'origine haïtienne, ou considérées haïtiennes par les autorités dominicaines, retournent ou se font déporter en Haïti. Le rapport rappelle que cette situation s'est développée après une décision de la Cour constitutionnelle dominicaine selon laquelle les enfants nés en République dominicaine de parents en situation irrégulière n'ont plus accès à la nationalité dominicaine. « Suite à cette décision, 210.000 personnes d'origine haïtienne auraient été privées de leur nationalité. Selon le gouvernement dominicain, 524 000 migrants seraient en situation irrégulière, une grande partie d'entre eux d'origine haïtienne », indique le rapport, s'inquiétant de la capacité d'Haïti à répondre aux besoins humanitaires urgents liés à ces retours. Au regard des nombreux défis en matière de mise en œuvre des droits de l'homme dans le pays documentés dans ce rapport, la MINUSTAH et le HCDH ont adressé au gouvernement haïtien une série de recommandations, lui enjoignant de faire appel à leur expertise, ainsi qu'à celle des Nations Unies, de la communauté internationale et des différentes organisations des droits de l'homme, afin de mettre en œuvre les recommandations qui lui sont faites, notamment pour lutter contre la surpopulation carcérale et la détention provisoire prolongée. Le HCDH et la MINUSTAH ont également appelé l'État haïtien à devenir partie à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi qu'à son Protocole facultatif établissant un système de visites régulières, effectuées par des organismes indépendants, sur les lieux où se trouvent des personnes privées de liberté, afin de prévenir la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ils ont enfin appelé l'État haïtien à faire appel à l'expertise du Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition dans ses efforts pour mettre en œuvre des mesures judiciaires et non-judiciaires afin d'aborder la question des violations graves des droits de l'homme commises dans le passé, notamment pendant la présidence Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 6 de M. Duvalier. Yémen : l'ONU s'inquiète de l'augmentation des victimes civiles dans les raids aériens 4 mars - Le nombre de victimes civiles continue d'augmenter au Yémen, notamment en raison des frappes aériennes de la coalition, a déploré vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH). Au cours du mois de février 2016, au moins 168 civils ont été tués par les combats au Yémen et 193 autres blessés, dont les deux tiers d'entre eux lors de raid aériens menés par la Les conséquences d'un coalition, a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert bombardement aérien de la Colville, lors d'un point de presse à Genève. Sur l'ensemble coalition menée par l'Arabie du pays, 117 civils ont été tués et 129 autres blessés à la saoudite au Yémen. Photo : Almigdad Mojalli / IRIN suite de frappes aériennes, en majorité dans la capitale Sanaa, a-t-il précisé. « En novembre de l'année dernière, il y a eu une diminution marquée du nombre de victimes de raids aériens, mais depuis, elles ont de nouveau augmenté fortement et le nombre de morts a presque doublé entre janvier et février », s'est inquiété le porte-parole du HCDH, ajoutant que le nombre de victimes civiles enregistrées le mois dernier était le plus élevé depuis septembre 2015. Depuis le 26 mars 2015, le HCDH estime qu'au total 3.081 civils ont trouvé la mort et 5.733 ont été blessés suite au conflit, a indiqué M. Colville. Lors d'un raid aérien, mené le 27 février 2016 contre le marché Khaleq du quartier de Nahem, à Sanaa, 39 civils ont été tués, dont neuf enfants, et 33 ont été blessés, a par ailleurs rappelé le porte-parole du HCDH, indiquant qu'il s'agissait là du raid le plus meurtrier des cinq derniers mois. Les bombardements aveugles par les membres des comités populaires affiliés aux Houthis et les forces armées fidèles à l'ancien Président du Yémen Ali Abdallah Saleh Saleh ont tué 49 victimes civiles supplémentaires au cours du mois de février, principalement à Taez, Ibb et Al Jawf. Dénonçant les destructions d'infrastructure civile, M. Colville a également mentionné des allégations jugées inquiétantes, selon lesquelles les forces de la coalition auraient largué des bombes à sous-munitions sur une zone montagneuse au sud de l'usine de fabrication de ciment à Amran, où une unité militaire fidèle aux Houthis semble avoir été ciblée. En outre, le porte-parole du HCDH a indiqué que le 14 février, dans le gouvernorat d'Hadramaout, des hommes armés soupçonnés d'appartenir à Ansar Al-Charia, une branche d'Al-Qaida, ont fait sauter un monument historique, possiblement vieux de 500 ans, appelé Al-Sheikh Ismail. « Nous prenons note de la déclaration du 31 janvier du porte-parole des forces de la coalition, concernant la mise en place d'une équipe multinationale formée par le commandement des forces de la coalition pour évaluer les mécanismes de définition des cibles militaires et les incidents qui ont lieu dans des zones civiles », a déclaré M. Colville, ajoutant que le commandement des forces de la coalition doit veiller à ce que toute enquête soit conforme aux normes internationales, y compris en terme d'indépendance et d'impartialité. Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 7 L'affaire Apple-FBI pourrait avoir de graves conséquences sur les droits de l'homme, selon l'ONU 4 mars - Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exhorté vendredi les autorités américaines à agir avec la plus grande prudence dans le cadre des procédures légales impliquant la société informatique Apple et le Bureau d'enquête fédéral (FBI) qui sont en cours, étant donné les conséquences négatives qu'elles pourraient avoir sur les droits de l'homme partout dans le monde. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo ONU/Pierre Albouy « Dans le but de régler un problème de sécurité relatif au chiffrement des données dans un cas bien précis, les autorités risquent d'ouvrir la boîte de Pandore, avec des implications qui pourraient être extrêmement dommageables pour les droits de l'homme de millions de personnes, y compris pour leur sécurité physique et financière », a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein dans un communiqué de presse. « Je reconnais que cette affaire est loin d'être terminée sur le plan judiciaire et j'appelle toutes les parties concernées à ne pas se limiter au seul examen du bienfondé de cette affaire mais à également envisager l'impact plus large qu'elle pourrait avoir ». « Le FBI mérite l'appui sans réserve de tout un chacun dans son enquête sur les meurtres de San Bernardino », a ajouté le Haut-Commissaire. « C'est un crime abominable et aucune personne ayant aidé à sa réalisation ou l'ayant encouragé ne devrait pouvoir échapper à la loi. Mais, dans cette affaire, il ne s'agit pas d'une société – ou de ses sympathisants – qui tenterait de protéger des criminels et des terroristes ; il s'agit de savoir où placer la ligne rouge fondamentale dont nous avons besoin pour tous nous protéger contre les criminels et la répression ». Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), il existe de nombreux autres moyens pour enquêter et découvrir si les meurtriers avaient des complices, en dehors de forcer Apple à créer un logiciel pour affaiblir les dispositifs de sécurité de ses propres téléphones. « Il ne s'agit pas ici simplement d'une affaire précise impliquant une société informatique particulière dans un pays donné. Cette affaire aura des conséquences énormes pour l'avenir de la sécurité des personnes dans le monde numérique, qui est de plus en plus intimement lié au monde actuel dans lequel nous vivons », a dit M. Zeid. Selon lui, un succès dans l'affaire contre Apple aux Etats-Unis établirait un précédent qui pourrait rendre impossible pour Apple ou toute autre société informatique internationale majeure de protéger la vie privée de ses clients partout dans le monde. « Cela pourrait être un cadeau fait aux régimes autoritaires et aux pirates informatiques. Les autorités d'autres Etats ont déjà déployé des efforts concertés pour forcer des sociétés du secteur de l'informatique et des communications, comme Google et Blackberry, afin qu'elles exposent leurs clients à de la surveillance de masse », a-t-il souligné. Il a noté que les outils de chiffrement sont largement utilisés dans le monde, y compris par les défenseurs des droits de l'homme, la société civile, les journalistes, les lanceurs d'alerte et les dissidents politiques qui risquent persécutions et harcèlement. « Le chiffrement et l'anonymat sont nécessaires; ils favorisent la liberté d'expression et d'opinion ainsi que le droit à la vie privée. Il n'y a rien de fantaisiste ni d'exagéré dans le fait de dire que, sans outil de chiffrement, des vies pourraient être mises en danger. Dans le pire des cas, la capacité d'un gouvernement à s'introduire dans les téléphones de ses citoyens pourrait conduire à des poursuites contre des personnes qui ne font qu'exercer leurs droits fondamentaux », a-t-il dit. Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 8 « Malheureusement, les forces de sécurité à travers le monde ne manqueront pas pour tirer profit de la possibilité de s'introduire dans les téléphones des individus si l'occasion leur en est donnée », a déclaré le Haut-Commissaire. « Et on ne manquera pas non plus d'esprits criminels pour commettre des crimes économiques en accédant aux données d'autres personnes ». Le Haut-Commissaire a pris note de la décision d'un magistrat fédéral - prise cette semaine dans une affaire distincte à New York - de rejeter la demande du gouvernement pour qu'Apple soit contrainte de l'aider à extraire des informations d'un iPhone appartenant à un suspect dans une affaire de drogue. Il a exhorté les Etats à s'inspirer des affaires Apple-FBI pour mener un examen approfondi et très attendu sur les questions hautement complexes et en constante évolution liées à la vie privée et à la sécurité à l'ère du numérique, étant donné l'importance de chiffrements puissants pour sauvegarder la sécurité et les droits de l'homme. La cantatrice lituanienne Violeta Urmana nommée Artiste de l'UNESCO pour la paix 4 mars - La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a annoncé vendredi qu'elle avait décidé de nommer la cantatrice lituanienne Violeta Urmana Artiste de l'UNESCO pour la paix. Violeta Urmana est nommée en reconnaissance de ses efforts pour promouvoir la culture, vecteur du dialogue et de la Le siège de l'UNESCO à Paris. compréhension mutuelle, et pour ses actions qui s'inscrivent Photo UNESCO/M. Ravassard dans le cadre des idéaux et des priorités de l'Organisation, notamment pour ce qui concerne le continent africain, a précisé l'UNESCO dans un communiqué de presse. Une cérémonie aura lieu le 7 mars au siège de l'Organisation à Paris. Cantatrice renommée, Violeta Urmana s'est notamment illustrée dans le répertoire dramaturgique allemand et italien. Après avoir chanté en tant que mezzosoprano, elle a triomphé dans une carrière de soprano. Elle a connu le succès dans les rôles de Kundry dans Parsifal de Wagner ou d'Eboli, dans Don Carlo de Verdi. Elle se produit régulièrement dans les plus prestigieux opéras comme le Metropolitan Opera de New York, la Scala de Milan, l'Opéra national de Paris ou encore l'Opera House de Covent Garden à Londres ainsi que dans les festivals de Bayreuth (Allemagne), Salzbourg (Autriche), Aix-en-Provence (France) ou Edimbourg (Royaume-Uni). En tant qu'Artiste de l'UNESCO pour la paix, Violeta Urmana apportera son soutien aux actions menées en Afrique, en particulier aux projets visant à former les étudiants. Elle souhaite également aider les étudiants grâce aux recettes de ses concerts. Les Artistes de l'UNESCO pour la paix sont des personnalités de renommée internationale qui utilisent leur influence, leur charisme et leur prestige pour promouvoir le message et les programmes de l'UNESCO. L'UNESCO collabore avec eux en vue d'accroître la sensibilisation du public concernant les questions clé de développement et du rôle joué par l'Organisation dans ces domaines. Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 9 A Nouakchott, Ban Ki-moon déclare vouloir apporter sa pierre aux négociations sur le Sahara occidental 4 mars - A l'occasion d'une visite en Mauritanie, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré vendredi qu'il souhaitait apporter sa pierre aux négociations pour régler le différend de longue date sur le Sahara occidental, qui empêche la région, selon lui, de tirer pleinement parti du potentiel de son peuple. « Je suis heureux de me trouver ici aujourd'hui à l'occasion de ma première visite en Mauritanie. Je remercie le Son Excellence Président Ould Abdel Aziz ainsi que son gouvernement et son peuple de leur accueil chaleureux », a dit M. Ban lors d'un point de presse à la suite d'une rencontre avec le Président mauritanien à Nouakchott. « Je me trouve actuellement dans la région pour m'entretenir de la situation au Sahara occidental. Demain, je compte me rendre à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) et m'adresser aux réfugiés sahraouis. J'entends apporter ma pierre aux négociations engagées pour régler ce différend de longue date et favoriser les pourparlers afin que les réfugiés sahraouis puissent rentrer chez eux au Sahara occidental dans la dignité », a ajouté le Secrétaire général. « Faire avancer la situation au Sahara occidental est important ici aussi. Nombre de réfugiés partagent une même culture et des liens familiaux avec les Mauritaniens ». Le chef de l'ONU a remercié la Mauritanie du concours qu'elle apporte à son Envoyé personnel, Christopher Ross et de la position mauritanienne de « neutralité positive » sur la question. « C'est là une manière constructive d'aborder ce différend épineux, qui empêche la région de tirer pleinement parti du potentiel de son peuple », a-t-il souligné. L'administration coloniale du Sahara occidental par l'Espagne a pris fin en 1976. Des combats ont éclaté par la suite entre le Maroc et le Front Polisario. Un cessez-le feu a été conclu en septembre 1991. La MINURSO est chargée de la surveillance de ce cessez-le-feu et de l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination au Sahara occidental. Le Maroc a présenté un plan d'autonomie, alors que la position du Front Polisario est que le statut final du territoire doit être décidé lors d'un référendum sur l'autodétermination qui comprend l'indépendance comme option. Lors de leur rencontre, le Secrétaire général et le Président mauritanien ont également évoqué leurs préoccupations communes concernant l'instabilité des conditions de sécurité au Sahel. « Nous avons convenu que les pays du Sahel ne devaient pas seulement remédier à l'insécurité mais également s'attaquer aux causes profondes de l'instabilité que sont la pauvreté, le chômage, la faiblesse de la gouvernance, l'exclusion sociale, les discriminations et l'impunité des violations des droits de l'homme », a dit M. Ban. Le chef de l'ONU a estimé par ailleurs que la Mauritanie avait fait « des progrès notables dans le renforcement de la démocratie » et s'est félicité de l'action menée par les autorités mauritaniennes pour mettre fin à l'esclavage. Lors de sa visite, Ban Ki-moon a également visité l'hôpital Mère-Enfant de Nouakchott. « En dépit de quelques améliorations des indicateurs de santé au cours des 30 Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 10 dernières années, la Mauritanie est toujours confronté à des défis de mortalité maternelle et infantile », a noté M. Ban. « En 2012, le gouvernement mauritanien s'est engagé dans l'accélération de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. La création en 2009 de cet hôpital dédié à la santé de la mère et de l'enfant a été un grand pas en avant ». Centrafrique : l'ONU et ses partenaires saluent la proclamation des résultats définitifs du scrutin présidentiel 4 mars - L'ONU et ses partenaires ont salué vendredi la proclamation des résultats définitifs du second tour de l'élection présidentielle du 14 février 2016 en République centrafricaine annoncés par la Cour constitutionnelle de transition le 1er mars 2016. A Bangui le 14 février 2016, un agent électoral (à droite) aide une électrice dans un bureau de vote lors du second tour de l'élection présidentielle en République centrafricaine. Photo ONU/Nektarios Markogiannis Dans un communiqué conjoint, l'ONU, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), l'Union Européenne et l'Organisation internationale de la Francophonie, félicitent le Président élu, FaustinArchange Touadéra, et déclarent le soutenir « dans sa détermination à continuer d'œuvrer à la promotion du dialogue et la réconciliation nationale ». Elles saluent également Anicet-Georges Dologuélé et les forces vives du pays « qui ont démontré leur engagement à jouer un rôle dans la recherche de solutions durables pour la paix, la réconciliation, le développement économique et social de la République centrafricaine ». L'ONU, l'UA, la CEEAC, l'UE et l'OIF saluent aussi « le rôle essentiel joué par les autorités de transition pour le retour de la paix en Centrafrique et réitèrent leur engagement à continuer à accompagner la fin de la transition avec notamment la tenue du deuxième tour des élections législatives ». Elles rappellent que les attentes du peuple centrafricain pour un réel changement à la fin du processus de transition politique sont élevées » et soulignent que « les nouvelles autorités de la République centrafricaine ont une opportunité et une responsabilité importantes pour que progressent la paix et la sécurité, la réconciliation et la justice, la cohésion sociale, ainsi que la reconstruction et le développement». « La communauté internationale continuera à apporter son appui aux efforts des nouvelles autorités Centrafricaines dans le cadre d'un partenariat responsable », conclut le communiqué conjoint. Centre des nouvelles – www.un.org/french/news ONU: l’édition du jour 04 mars 2016 11 RDC : l'ONU condamne l'enlèvement de travailleurs humanitaires dans l'est du pays 4 mars - Le responsable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) en République démocratique du Congo (RDC), Rein Paulsen, a fortement condamné vendredi l'enlèvement de trois travailleurs humanitaires dans l'est du pays. « L'enlèvement, il y a 48 heures dans le Nord-Kivu, de trois travailleurs humanitaires de l'organisation nongouvernementale Save the Children International est le Des enfants dans un centre pour personnes déplacées à dernier exemple de l'augmentation du rythme des attaques Goma, au Nord Kivu, en contre les travailleurs humanitaires dans l'est de la RDC », République démocratique du Congo (RDC). Photo: OCHA/Naomi a déploré M. Paulsen. Frerotte Condamnant cette dernière attaque dans les termes les plus vifs, le chef de l'OCHA en RDC a appelé à ce que les trois personnes enlevées soient relâchées dans les plus brefs délais et sans conditions. « Nous condamnons aussi l'augmentation des enlèvements contre les civils, dont certains sont encore détenus dans la province », a-t-il poursuivi, ajoutant que la multiplication récente des attaques contre des travailleurs humanitaires est profondément préoccupante, dans la mesure où elle limite l'accès aux populations dans le besoin. M. Paulsen s'est par conséquent inquiété des conséquences de cette augmentation pour les civils congolais auxquels les organisations humanitaires fournissent une assistance vitale. « Nous appelons tous les acteurs au respect du droit international humanitaire, à faire en sorte que les droits des personnes vulnérables en RDC soient respectés et que les organisations humanitaires puissent avoir accès aux personnes ayant besoin de protection et d'assistance », a exhorté le chef de l'OCHA en RDC. ONU: l'édition du jour est préparé par la Section des services d'information de la Division de l'information et des médias, Département de l'information des Nations Unies