EN CONCERT ?AU CONCERT ? DE CONCERT !

Transcription

EN CONCERT ?AU CONCERT ? DE CONCERT !
UNIVERSITE RENNES 2
ÉQUIPE D’ACCUEIL ARTS : PRATIQUES ET POETIQUES (EA 3208)
LABORATOIRE D’ETUDES CINEMATOGRAPHIQUES (DIR. LAURENT LE FORESTIER)
PROGRAMME DE RECHERCHE : DES TECHNIQUES AUDIO-VISUELLES ET DE LEURS USAGES (TECHNES)
EN PARTENARIAT AVEC LE GRAFICS (UNIVERSITE DE MONTREAL) ET L'UNIVERSITE DE LAUSANNE
EN CONCERT ? AU CONCERT ? DE CONCERT !
L'ENREGISTREMENT LIVE A L'EPOQUE DU NUMERIQUE
JOURNEE D’ETUDES SOUS LA DIRECTION DE RICHARD BEGIN ET ÉRIC THOUVENEL
SAMEDI 11 OCTOBRE 2014, UNIVERSITE RENNES 2
BATIMENT L – AMPHI L1
9h30-9h45 : présentation de l'actualité du laboratoire par Laurent Le Forestier, et
présentation de la journée par Richard Bégin et Eric Thouvenel
9h45-10h30 : André Gaudreault (Université de Montréal), « Le metteur en image pris entre
deux feux : surtout ne pas faire passer le "cinéma" en premier ! »
10h30-11h15 : Laurent Guido (Université Lille 3), « The Opera Machine ou la dissolution
numérique de Bayreuth »
À partir de l'étude de The Opera Machine, attraction ludique mise en ligne en 2013 par le Royal Opera House et dédiée
à l'Acte III de La Walkyrie de Richard Wagner, cette communication questionnera plus largement la place assignée aux
spectateurs dans les captations filmiques des spectacles vivants, en tentant plus particulièrement d'évaluer la portée des
récentes mutations technologiques intervenues lors du « tournant numérique ». La réflexion s'attachera autant aux
présupposés socio-culturels attachés à une vaste diffusion médiatique des opéras (qui ont joué un rôle important dès la
période d'émergence du médium, non sans rapport avec le dispositif spectatoriel mis en place à Bayreuth par Wagner),
qu'à une analyse des procédés cinématographiques qui sous-tendent les images du public comme l'organisation du
regard dans les productions audio-visuelles elles-mêmes. On envisagera l'éventualité de différences entre les types de
spectacles enregistrés, notamment sur la base d'une distinction implicite entre culture « de masse » (pop, rock…) et
culture « d'élite » (ballet, opéra, concerts « classiques »…).
11h15-12h : Richard Bégin (Université de Montréal), « Haut les mobiles!
prendre le concert à bras-le-corps »
Ou comment
Longtemps considérée comme une pratique interdite, l’enregistrement vidéo d’un concert par le public y assistant et, a
fortiori, la distribution de cet enregistrement, a désormais acquis le statut d’exercice sollicité. L’omniprésence des
téléphones mobiles lors des concerts a non seulement rendu difficile le contrôle de cette pratique d’enregistrement, elle
a surtout permis la création d’une véritable esthétique « amateur » dans la production des enregistrements live. Nous
étudierons ici la propagation de cette esthétique que l’on dira « mobilographique » en prenant pour exemple deux cas de
figure : d’une part, nous analyserons la récupération professionnelle de cette esthétique dans le DVD Clockwork Angels
Tour du groupe rock Rush, et d’autre part, nous analyserons le cas du site web Evergig qui permet de visionner dans
leur entièreté des concerts captés par les téléphones mobiles de différents utilisateurs. Ces deux cas de figure nous
permettront de dégager de cette esthétique une nouvelle perception de l’enregistrement live, lequel cherche désormais
moins à montrer le spectacle sous l’angle d’un observateur idéal qu’à communiquer l’expérience d’un corps vibrant au
rythme de l’événement.
12h : discussion
12h30 : déjeuner
14h30-15h15 : Marina Merlo (Université de Montréal), « Justin Bieber au Madison Square
Garden : La corporalité du selfie et l’enregistrement live »
En concert au Madison Square Garden les 28 et 29 novembre 2012, Justin Bieber – très connu pour sa pratique
abondante de selfies – a utilisé le téléphone portable d’un spectateur pour se prendre en photo sur scène. Cet exemple
singulier nous permettra d’aborder, à travers un exemple précis, le phénomène du selfie et sa variante « à la Justin
Bieber ». Le selfie consiste à se photographier soi-même à bout de bras, généralement avec un téléphone portable et la
plupart du temps dans le but d’une diffusion sur des réseaux sociaux. Le selfie agit comme une trace matérielle, une
preuve de sa présence à un événement, mais qui nécessite une participation active et corporelle du spectateurphotographe. C’est une pratique très codée avec une mise en scène de soi qui se fait non simplement devant la caméra,
dans un face à face disjoint, mais dans un rapport de contact physique et de contiguïté avec l’appareil mobile. Il y a
donc un aspect corporel au selfie, à travers la prise photographique à bout de bras, le contact physique avec le téléphone,
et le contact visuel avec son écran. Cette communication vise à explorer comment cette corporalité du selfie crée de
nouvelles façons de penser et de vivre le live évènementiel.
15h15-16h : Éric Thouvenel (Université Rennes 2), « Film-foudre, ou comment mettre en boîte
un éclair (travaux plastiques) »
Originaire de Rhode Island, dans l'état de Providence, le groupe de rock américain Lightning Bolt a bâti une bonne part
de sa réputation sur l'intensité de ses concerts, fondés sur une disposition scénographique assez singulière : les deux
musiciens jouent au sol, parfois vêtus de masques pourvus de micros et, surtout, au milieu du public qui les entoure, et
reste libre de se disposer où bon lui semble. La proximité physique qui en résulte, liée à la violence intrinsèque d'une
musique au caractère répétitif et « bruitiste », provoque régulièrement chez les spectateurs/auditeurs un sentiment
proche de la transe, que plusieurs cinéastes ont cherché à documenter dans des contextes divers.
Cette communication s'emploiera à analyser plusieurs de ces captations de concerts, afin d'évaluer ce que les stratégies
d'enregistrement des images et des sons disent des rapports qui se nouent entre musiciens et auditoire dans ce contexte
particulier, qui déjoue le rapport traditionnellement établi entre « émetteurs » et « récepteurs » lors d'un concert. Car ici,
ce n'est pas seulement ce dernier qui penche du côté de la performance, mais aussi l'acte de filmage lui-même, qui doit
nécessairement adopter une dimension performative. Le choix du matériel, le jeu avec les éclairages et les rapports de
proximité avec les participants deviennent ainsi autant d'éléments qui permettent aux cinéastes de repenser le concert
comme un événement qui n'est plus seulement de l'ordre de la représentation culturelle, mais acquiert également une
dimension rituelle qui en souligne la dimension anthropologique.
16h : discussion
16h30 : fin de la journée
Contacts : [email protected]
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