Comportement non sécuritaire ou influence sur le comportement?

Comportement
non sécuritaire ou
influence sur le
comportement?
La question est lancée! Maintenant, il s’agit de tirer un trait entre l’aspect
«volontaire» d’un geste qui cherche à provoquer une réaction dans le milieu et le
geste «inconscient » provoqué par une influence extérieure, déviant le
comportement attendu par un comportement erroné et involontaire…
«Depuis
longtemps
on
se
penche
sur
la
question.
Personnellement je ne sais trop si je dois dire «
heureusement ou malheureusement », mais nous en venons
toujours à la même conclusion. L’erreur humaine est
omniprésente et est la cause de plus de 80% des accidents
et catastrophes qui se produisent dans le monde. Nos
méthodes de travail sont influencées à différents niveaux et,
durant les grandes années de l’industrialisation, les mots
productivité et rentabilité étaient d’ordre capital. Aujourd’hui
la majorité des gestionnaires ont compris que performance
humaine et SST doivent les remplacer afin d’obtenir un
équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Le défi
est grand mais réalisable, à la condition que chacun puisse y
participer à son rythme. Vous comprendrez que ce sujet me
tient à cœur puisque j'ai vécu, durant les dix dernières
années, trois décès et six cas d’invalidité à cause d’erreurs
humaines dans mon entourage. Veuillez noter que sur ces
neuf cas particuliers, six d’entre eux se sont produits dans la
période de transition à la retraite des personnes concernées.
Avec ce bulletin, j’espère sincèrement susciter chez vous un
intérêt face à ce phénomène d’actualité. Voici quelques
conseils qui faciliteront pour vous l'intégration d'une nouvelle culture de sécurité globale et
générale dans votre entreprise.»
Basons-nous sur la forme pratique de la définition de l’erreur. Une erreur peut être quelque chose
que l’on a fait : on introduit dans la procédure de notre tâche une action ou un geste
supplémentaire, sans trop savoir pourquoi, et cet ajout nous mène droit vers un résultat que nous
n’attendions pas: une erreur. Il peut aussi s’agir de quelque chose que l’on a pas fait. Un
raccourci à la procédure ou avoir sauté une étape nous mène également vers un autre résultat
que celui anticipé :encore une fois une erreur. En fait nous définissons l’erreur simplement
comme étant « toutes les choses qui gênent l’exécution de la tâche. » Lors de travaux de
recherche sur les facteurs humains en milieu manufacturier, Mme Nathalie Tremblay a défini que
: « Consciemment ou inconsciemment, l’erreur est la résultante de réflexions ou d’états d’âme
qui ont amené la personne à effectuer l’action. Ce n’est pas l’action en tant que telle qu’il faut
blâmer mais plutôt le facteur ou la série de facteurs qui a déclenché l’action posée. »
Bien que, durant la dernière décennie, nous
ayons tenté de prouver une relation entre les
facteurs humains et l’erreur, aujourd’hui nous
constatons qu’il existe plus d’un type de
facteurs reliés à l’erreur.
Nous devons désormais réfléchir aux facteurs humains, environnementaux et organisationnels
qui influencent le comportement sécuritaire de l’individu et baser nos approches sur la
connaissance des pièges et sur le développement des outils de prévention de ces erreurs
potentielles.
Pour une meilleure compréhension des prochaines lignes, considérons que, bien qu’il soit
possible que certains individus puissent volontairement se blesser, il faut convenir que la vaste
majorité des gens travaillent inconsciemment dans un esprit de sécurité. C’est cette même
inconscience qui fait que la majorité des événements sont causés par ce qu’on appelle
communément l’erreur humaine.
À la lumière de ces informations, il est maintenant temps de sensibiliser l’ensemble de nos
travailleurs à de nouveaux principes de base en expliquant que la SST est un investissement et
que la performance humaine est en fait la somme du comportement et du résultat (C + R = P).
Mais qu’advient-il de l’uniformité du message? Est-ce que la gestion et la supervision sont
d’accord avec ces principes? Aussi, existe t-il une ambiguïté entre le message diffusé et la
réalité? Trop souvent les entreprises perdent le lien de confiance du personnel et ne peuvent
réussir la promotion d’une culture de sécurité. Avez-vous déjà entendu des affirmations
semblables? « Ta santé et ta sécurité sont importantes pour l’entreprise. Si tu perçois un danger
tu peux arrêter et le solutionner, mais fais ça vite car il y a du retard sur la production et tu peux
être contraint à faire du temps supplémentaire… » L’être humain ne peut fonctionner
correctement avec deux messages contradictoires. Une fois toutes les instances de l’entreprise
d’accord avec le contenu du message, il s’agit de le diffuser clairement, de façon concise et
cohérente.
Tous doivent se mettre d’accord sur l’approche à adopter, être responsables de la
compréhension du message et le diffuser uniformément à l’ensemble des travailleurs pour qu’il
soit interprété le plus fidèlement possible.
Avant d’entreprendre toute méthode de communication
des risques ou programme d’observation par le personnel
ou les pairs, il faut que les gens soient conscients des
risques et des dangers reliés à leur situation personnelle.
La réussite d’un programme, quel qu’il soit, réside en la
prise de conscience des individus face au fait que tous
commettent des erreurs. Les conseils d’un bon
pédagogue et/ou d’un excellent communicateur sont
requis dans cet exercice.
Il faut préciser qu’un message doit être compris et être accepté par tous et que, selon le lien de
confiance des travailleurs envers l’entreprise, cela peut s’avérer problématique.
Vous êtes maintenant prêts à mettre en place un programme et à réaliser une réduction des
accidents/incidents par la prévention des erreurs. Mais quel programme? Nous les connaissons
tous et, honnêtement, très peu répondent à plus de 50% de nos besoins? Réfléchissons plutôt à
la possibilité de concevoir et mettre en place un programme unique, avec de l’aide externe, qui
réponde à 100% de nos besoins. Avec l'aide d'un consultant externe, vous pouvez réaliser votre
programme dans un délai relativement court, le peaufiner à la demande des différents
intervenants de votre entreprise, effectuer la formation du personnel et quantifier son impact
année après année sans devoir quoi que ce soit à quiconque en redevances. Mettre en place son
propre programme permet à une entreprise d’être autonome quant à la solution et surtout quant
aux consultants impliqués.
Un suivi rigoureux du système en place vous permettra de quantifier son impact quant à la facilité
d’accès et de travail qu’il offre dans son ensemble. Que vous utilisiez un système interne ou
externe d’audit, des sondages réguliers du personnel, la création d'un comité consultatif à la
gestion du programme, assurez-vous d’effectuer ce suivi rigoureusement, dans tous ses détails
et ses échéances afin de favoriser une confiance et un sentiment du travail accomplit de la part
des travailleurs et des personnes impliquées.
En conclusion, il est maintenant facile de comprendre que tous et chacun subit des influences
durant ses tâches régulières et que, plus les gens sont récalcitrants devant un changement, plus
le problème est profond. Nous ne pouvons aider tout le monde mais, du moins, nous pouvons les
référer vers des services adéquats et pertinents afin que leur attitude et comportement
deviennent favorables à l’ensemble de la culture de sécurité de l'entreprise.