4e partie - Maisons
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4e partie - Maisons
■ 20 Chronique historique Maisons-Laffitte ville d’artistes N ombreux sont les artistes qui, cédant aux charmes de Maisons-Laffitte, y ont séjourné et sans doute puisé leur inspiration. Comédiens, chanteurs, musiciens et écrivains ont déjà été évoqués dans ces colonnes (voir magazines de février, mars et avril 2011, juillet-août 2012). Aujourd’hui Jacques Barreau vous invite à suivre les pas des peintres et des sculpteurs… par Jacques BARREAU Conseiller municipal délégué à l’Histoire locale Bénédict Masson François-Léon Bénouville Le peintre Bénédict Masson est né le 6 avril 1802 à Sombernon en Côte-d’Or. Il est l’élève des maîtres P. Delaroche et Chenavart. De 1840 à 1881, ses tableaux sont régulièrement exposés au Salon de Paris. Parmi ses œuvres, citons « Le siècle de Charlemagne », une peinture murale exécutée pour la galerie de la cour d’honneur des Invalides. Un ensemble de cinq tableaux : « La Justice », « La Loi », « La Vérité », « La Guerre », « La Paix », sont réalisés en 1862 pour la salle des contentieux du Conseil d’État. Ces œuvres sont rejointes quelques années plus tard par cinq autres : « Les Sciences », « L’Étude », « Le Temps », « L’Éloquence », « Le Progrès ». Il habite Maisons-Laffitte de 1872 à 1878. On trouve au Musée des Beaux-Arts de Dijon trois de ses tableaux : « La Bataille de Trasimène », « Persée délivrant Andromède » et le « Portrait de Madame Meyer-Morhange ». Bénédict Masson décède à Paris le 26 juin 1893. Né à Paris le 31 mars 1821, François-Léon Bénouville entre en 1837 à l’École des Beaux-Arts où il a comme professeurs François-Édouard Picot et Léon Cogniet. En septembre 1845 il obtient le Premier Grand Prix de Rome en peinture historique avec « Jésus couronné d’épines ». Le 1e rjanvier 1846, il rejoint comme pensionnaire l’Académie de France, c'est-à-dire la Villa Médicis à Rome, où il séjourne jusqu’en 1850. Il s’intéresse à l’art chrétien, copie les maîtres et les bas-reliefs anciens. De retour en France il s’installe 79 rue SaintLazare à Paris. Chaque année il présente plusieurs œuvres au Salon. Le 22 mai 1855, il épouse à Maisons-Laffitte Sophie-Marguerite Beaujanot. L’année suivante son épouse donne naissance, le 2 mars, au domicile de ses parents, rue du Mesnil à MaisonsLaffitte, à deux jumelles prénommées Henriette-Françoise et Marguerite-Anaïs. Le 14 février 1859, François-Léon Bénouville décède à Paris d’une fièvre typhoïde à l’âge de 38 ans. Le fonds de son atelier, soit 36 peintures, 66 dessins et lots divers, est vendu le 3 mai suivant à l’Hôtel Drouot. Aujourd’hui deux de ses œuvres, « Les martyrs chrétiens entrant dans le cirque » et « La mort de Saint-François d’Assise », font partie des collections du Louvre. Charles Marchal Charles Marchal naît à Paris le 10 avril 1825 et entre en 1843 à l’École des Beaux-Arts où il devient l’élève de Drolling et de Dubois. De 1852 à 1876 il expose au Salon. Il se fait remarquer en 1861 avec « Un cabaret à Bouxwiller » puis en 1863 avec « Le Choral de Luther », œuvre acquise par le musée du Luxembourg. Dès lors il rencontre le succès avec ses tableaux de scènes alsaciennes. En 1874, il parcourt l’Italie avec son ami Alexandre Dumas fils qui lui rend visite dans sa villégiature de Maisons-Laffitte. Charles Marchal met fin à ses jours dans son atelier de la place Pigalle à Paris, le 31 mars 1877. Louis Eugène Lambert Le peintre Louis Eugène Lambert, né à Paris le 25 septembre 1825, appartient à la même génération. Il est l’élève de Paul Delaroche Eugène Lambert dans son atelier puis de Delacroix à l’École des Beaux-Arts qu’il fréquente de 1842 à 1846. Il y fait la connaissance de Maurice Dudevant qui le présente à sa mère George Sand. De 1844 à 1852 il vit une grande partie de l’année à Nohant puis s’installe à Paris rue des Ursulines. Il débute au Salon de 1847 avec des natures mortes et des oiseaux. Le succès obtenu par son tableau « Chat et perroquet » au Salon de 1857 décide de sa carrière : il devient le peintre des chats et acquiert dans ce genre une réputation mondiale. Il illustre en 1862 « Les Fables » de La Fontaine pour l’éditeur Jules Hetzel, puis en 1889 l’ouvrage de G. de Cherville « Chiens et chats ». Pour l’Exposition universelle de 1878, il réalise deux tableaux « Les chats du Cardinal » et « Grandeur déchue », qui lui vaut une médaille. En 1880, il participe à la fondation de la Société des Aquarellistes. L’été il se repose à Maisons-Laffitte dans une villa de l’avenue de Poissy. Louis-Eugène Lambert décède le 17 mai 1900 à Paris. Jean-Maxime Claude Jean-Maxime Claude dit Max-Claude voit le jour le 24 juin 1823 à Paris. Très jeune il entre à la banque Delessert à Passy. Son beau-frère, l’artiste décorateur Pierre-Victor Galland, reconnaît son talent et l’encourage à quitter la banque pour la peinture en le prenant dans son atelier. Il débute au Salon de 1861 par des scènes de chasse à courre en forêt de Chantilly et de Fontainebleau. Il reçoit sa première médaille au Salon de 1866 et la seconde en 1869 pour un tableau de chasse qui connaît un immense succès et qui sera acheté par le comte de Flandres. Jean-Maxime Claude habite d’abord 8 rue de la Maison-Neuve avant d’avoir son atelier 2 avenue Béranger dans le parc. En 1871, il séjourne à Londres et se passionne pour la vie élégante des cavaliers et amazones de Rotten Row, l’allée cavalière de Hyde Park. Il est l’un des premiers peintres animaliers à rendre « le vrai vraisemblable » en peignant de jolies amazones cheminant tranquillement au pas de promenade. Il est récompensé en 1872 par une troisième médaille. Le duc d’Aumale lui achète en 1874 « La meute sortant des grandes écuries de Chantilly » et en 1876 « Valet et limier partant pour faire le bois », qui se trouvent aujourd’hui au château de Chantilly. Un critique d’art écrit : « Nul peintre n’a réalisé avec une aussi égale maîtrise la noblesse du cheval de selle aux attaches fines, au poil soyeux, nul autre n’a mieux saisi l’allure dégagée des cavaliers, le talent de l’amazone ». JeanMaxime Claude collabore aussi à l’illustration de quelques ouvrages comme « L’étincelle » par E. de Limagne en 1860 et « Entrée de clowns » de Félicien Champsaur en 1885. En 1900 il figure à l’Exposition Universelle de Paris avec sept toiles. À la fin de sa vie il revient à la nature et aux paysages délicats. Décédé au mois de juin 1904, il est enterré au cimetière de Maisons-Laffitte. L’atelier de Jean-Maxime et Georges Claude Vivre à MAISONS-LAFFITTE n°128 - juillet-août 2013 21 ■ 22 Chronique historique Georges Claude Son fils Georges Claude, né à Paris le 10 mars 1854, a pour professeurs son père et son oncle Pierre-Victor Galland. À partir de 1883 il fait partie de la Société des artistes français et, en 1889, il entre à la Société des aquarellistes français. Il obtient en 1884 une médaille de 3e classe et une bourse de voyage du ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, une médaille de bronze à l’Exposition Universelle de 1889, une médaille de bronze à l’Exposition Universelle de 1900 pour la peinture et une autre pour la lithographie. En 1894, il dessine un modèle de tapisserie représentant une scène de Zaïre, exécutée par la manufacture des Gobelins pour le petit foyer de la Comédie française. Il réalise en 1895 pour l’église Saint-Ferdinand des Ternes à Paris, quatre panneaux ayant pour thème la Cène, le Sacrifice, la Fuite en Égypte et la Visitation. Il compose de 1896 à 1900 deux modèles de tapisserie pour la salle des mariages de l’hôtel de ville de Bordeaux : « L’institution du mariage civil en 1792 », exposée à l’Exposition universelle de 1900, et « La glorification de la ville de Bordeaux » au Salon de 1903. Chaque été il vient se détendre dans la propriété familiale de la place Sully et de l’avenue Béranger, tout en se rendant chaque matin à son atelier du 82 boulevard des Batignolles à Paris, où il dirige un cours pour jeunes filles. Georges Claude décède en 1922 à Paris. Arts de Paris. De 1867 à 1870, il accompagne l’expédition du général Kauffmann dans le Turkestan. En 1871 il s’établit près de Munich, puis de 1874 à 1876 part seul à la découverte des Indes. De chaque voyage, il rapporte des croquis qui lui permettent de réaliser une série de tableaux. À son retour des Indes, Vassili Vereschagin se fait construire à Maisons-Laffitte deux ateliers 48 avenue Kléber, à l’angle de l’avenue Sainte-Hélène. L’été, il peint dans un atelier mobile de dix mètres de diamètre sans toit et tournant sur lui-même de manière à toujours avoir la lumière du soleil ; l’hiver, il peint dans un immense hangar fermé. Ses tableaux de la campagne du Turkestan, après avoir été exposés à Saint-Pétersbourg, occupent une salle entière de la Galerie Tretiakov à Moscou où l’on peut toujours les admirer. En 1888, les « Souvenirs » de voyages et de guerre du peintre sont publiés en français. La même année le Cercle Volney à Paris expose 74 de ses tableaux. Vassili Vereschagin meurt en 1904 le crayon à la main lors du torpillage du « Petropavlovsk » à Port-Arthur, au cours de la guerre russojaponaise. Édouard Richter Édouard Richter, dont la mère est hollandaise, né à Paris le 13 juin 1844, fait ses études à l’Académie de La Haye puis à Anvers avant de devenir l’élève d’Ernest Hébert et de Léon Bonnat à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il débute à la Société des Artistes Français en 1866 et, pendant presque 50 ans, il expose portraits, scènes de genre et sujets orientalistes. Ces derniers ont pour cadre l’Espagne mauresque et l’Afrique du nord. Il représente fréquemment des personnages féminins, séduisants et vêtus de couleurs voyantes. Les noms de ses tableaux évoquent les charmes de l’Orient : « Le joyau du harem », « Distraction de sultane », « Femme au harem », « Un harem à Grenade », « Le Gardien du harem » ou « Danseuse Orientale ». Après une mention honorable en 1881, il obtient une médaille de 3e classe en 1901 et de 2e classe en 1902. De 1884 à 1911, Édouard Richter est propriétaire dans le Parc de deux maisons construites sur la même parcelle : la villa « Toyo » qui donne 4 avenue Voltaire et la seconde, 9 avenue Jean-Jacques Rousseau. En 1894, il loue cette dernière pour 3 mois à l’écrivain Jules Renard, fort mécontent de son meublé, comme il l’écrit dans son Journal : « M. Richter qui est peintre “connu”, mais qui est surtout mon propriétaire, me refuse des casseroles, et je le menace de l’huissier ». Édouard Richter décède le 4 mars 1913 à Paris. Vassili Vereschagin C’est à Luibez que naît le 26 octobre 1842 le peintre russe Vassili Vereschagin. Après avoir passé les examens d’officier qui lui ouvrent une carrière dans la Marine, il décide de se tourner vers la peinture. Il entre en 1860 à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg puis suit en 1864 les cours du peintre Gérôme à l’École des Beaux- L’atelier de Vassili Vereschagin Augustin-Marie Garry Né le 20 janvier 1847 à Laval, AugustinMarie Garry se signale d’abord dans des travaux de menuiserie d’art. Il dessine la devanture de la parfumerie Viville, 21 avenue de l’Opéra à Paris. Puis il invente en 1892 et 1893 différentes machines pour le greffage de la vigne. À 45 ans il se lance dans la sculpture. Ses maîtres sont Auguste Ledru et Jacques Callot. À partir de 1893 il fait partie de la Société des artistes français. En 1892 et 1893 il obtient deux médailles d’or, deux diplômes d’honneur et une médaille d’argent aux expositions de Tours, ChâteauRenard, Bruxelles et Blois. Tous les deux ans il présente un médaillon ou un buste au Salon. À partir de juillet 1901, il habite la villa Marie-Thèrèse, un charmant petit cottage situé 24 rue de la Station (aujourd’hui rue Jean Mermoz). L’atelier de René-Maurice Fath René-Maurice Fath René-Maurice Fath naît à Paris le 24 novembre 1850. Dès 1870 il présente des œuvres au Salon. Admirateur de la nature dont il veut faire partager la poésie, après s’être adonné dans ses premières études au tableau de genre dans l’atelier de Cabanel, il se consacre au paysage sous la direction de Bernier. Il gagne d’abord sa vie comme illustrateur pour les journaux « La famille » ou « L’Illustration », pour lesquels il réalise de grandes fresques : « Intérieur d’une mine », « Les vendanges à Maisons-sur-Seine », « L’hiver dans les Vosges ». Membre de la Société des artistes français, de la Société des gens de lettres, titulaire de nombreux prix et médailles, il est nommé en 1905 Inspecteur de l’enseignement du dessin et des musées pour le nord et le midi de la France. Ses nombreux déplacements en province lui permettent de rassembler dans sa maison du 49 rue du Mesnil une quantité impressionnante de meubles et de bibelots. Les titres de ses tableaux, « Sous-bois », « La clairière », « L’étang fleuri », « La mare aux canes », « Le chemin des vaches à MaisonsLaffitte »… évoquent de paisibles frondaisons. Ses paysages rencontrent beaucoup de succès et de nombreux musées de province s’en portent acquéreurs : Amiens, Autun, Montpellier, Calais, Draguignan, Limoges… Le château de Maisons possède deux de ses œuvres : « Le vieux moulin » et « La cuisine du Château ». Il est aussi l’auteur de quelques romans : « Mariage américain » (1898), « La rançon du bonheur » (1901), « Le vertige passionnel » (1903), « Idylle au pays de Caux » (s.d). René-Maurice Fath, décédé le 17 janvier 1922 d’une fièvre typhoïde, est inhumé au cimetière de Maisons-Laffitte. Accueil des personnes âgées valides et dépendantes Ambiance familiale Surveillance médicale Infirmières diplômées d’Etat Kinésithérapeutes Vivre à MAISONS-LAFFITTE n°128 - juillet-août 2013 23 ■ 24 Chronique historique … l’atelier de Paul Paulin La maison et… Paul Paulin Né le 13 juillet 1852 à Chamalières, Paul Paulin entre comme apprenti chez un dentiste parisien, M. Verdier, qui exerce aussi l’activité de marchand de tableaux. Il obtient son doctorat en médecine en juin 1879 et exerce à son tour en tant que dentiste. Le peintre Eugène Vidal, rencontré chez Verdier, lui présente Édouard Degas et Albert Lebourg avec lesquels il noue des relations amicales et durables. Autodidacte, il réalise le buste de ses deux amis sans avoir à s’occuper des questions matérielles puisque parallèlement à son art, il exerce son métier de dentiste. Devenu également l’ami des peintres impressionnistes Monet, Guillaumin, Renoir, Pissaro, il sculpte leur buste ainsi que celui de nombreux médecins. Paul Paulin se marie le 29 octobre 1885 à Maisons-Laffitte avec Jeanne Trinquesse qu’il a connue le jour de l’enterrement de Victor Hugo. Ils habitent 75 avenue de SaintGermain. Le docteur Paulin revend sa villa de l’avenue Saint-Germain vers 1900 pour acheter le château du Ru à Aulnoy près de Coulommiers et se consacrer entièrement à la sculpture. Lorsque Léonce Bénédite, conservateur du Musée du Luxembourg et du Musée Rodin à sa création en 1917, demande à Rodin quel buste le représentant souhaite-t-il installer à l’entrée, l’artiste refuse tous les sculpteurs connus et choisit Paul Paulin. Satisfait de l’œuvre, il inscrivit sur le socle : « À Paulin, mon collègue - Rodin ». Paul Paulin s’éteint le 22 octobre 1937 à Neuilly, à 85 ans. Ses œuvres se trouvent aujourd’hui au Musée d’Orsay, au Musée du Petit Palais, au Musée Rodin ainsi que dans plusieurs musées de province et de l’étranger. En 1982, son fils Pascal Paulin fait don au Musée d’Art de Clermont-Ferrand du fonds d’atelier de son père, dont les plâtres de Degas et de Rodin. Albert Lebourg les bords de Seine de Maisons-Laffitte et de ses environs. On peut notamment admirer « La Seine à Maisons-Laffitte » au Musée Fabre de Montpellier. Le 18 septembre, Albert Lebourg écrit à son ami depuis Handouville-sur-Iton dans l’Eure : « Mon cher Paulin, j’ai quitté Maisons-Laffitte avant-hier jeudi : il fallait bien en arriver là. Voici bientôt 3 mois, je crois, que j’étais dans ton hospitalière demeure. J’y ai laissé mes affaires, devant les reprendre d’ici la fin du mois (…). » Léopold Bernstamm Albert Lebourg par Paul Paulin Albert Lebourg séjourne chez les Paulin de mai à septembre 1898. Il écrit au mois de juillet à sa belle-sœur Alice Lambin : « Naturellement je suis toujours ici. J’ai commencé des tableaux, j’y travaille et d’un autre côté, il m’est difficile de m’en aller comme ça. De plus, étant près de Paris, je pouvais surveiller un rendez-vous, qui du reste n’a pas eu lieu et qui est à remettre maintenant dans plusieurs mois, c’est que pour le moment les affaires ne se font pas toutes seules… Je vais à Paris le mardi, alors ça coupe la semaine et le temps passe vite et quoique travaillant tous les jours, je crois toujours que j’en ferai plus que je n’en fais une fois le temps passé. » Durant son séjour il peint un certain nombre de tableaux, peut-être une dizaine, représentant Le sculpteur Léopold Bernstamm voit le jour à Riga le 20 avril 1859. Il suit les cours de l’Académie des Beaux-Arts de SaintPétersbourg à partir de 1873, poursuit sa formation à Florence en 1884 et l’année suivante à Paris. De 1900 à 1905, il expose au Salon des Artistes français. En 1906 son buste d’Édouard Pailleron est inauguré au Parc Monceau. Léopold Bernstamm dans son atelier La maison de Léopold Bernstamm L’été, Léopold Bernstamm vient se reposer à Maisons-Laffitte à la Villa Thiers, 2 rue CroixCastel, dont le jardin sera orné durant de longues années d’une sculpture en pied de Thiers. Léopold Bernstamm travaille pour le musée Grévin dont il crée les principaux personnages de la scène du Cirque romain. Ils y seront exposés de 1904 à 1933 avant de partir au musée de cire de Montréal. En 1922, il sculpte une série de bustes d’écrivains pour le « Jardin des Romanciers » créé par l’écrivain Vicente-Blasco Ibanez dans le parc de sa villa de Menton. Deux de ses œuvres, jadis au musée du Luxembourg, se trouvent aujourd’hui au musée d’Orsay et au musée des Invalides : « Malade imaginaire Coquelin Cadet » pour la première et « Vieille femme » pour la seconde. Léopold Bernstamm meurt en 1909. Frédéric Brou Le sculpteur Frédéric Brou naît le 14 décembre 1862 à l’île Maurice de parents français. Élève de Larroux et Georges Lemaire, il expose au Salon des Artistes français dont il est sociétaire à partir de 1896. Il expose aussi à l’Exposition universelle de Paris de 1900. Le sculpteur habite au début du XXe siècle au 1 avenue de Saint-Germain. Il réalise deux bas-reliefs « Réception de Benjamin Franklin par Louis XVI à Versailles » et « Signature du traité entre la France et l’Amérique » pour le socle de la statue du physicien inaugurée en 1906 à Paris, à l’angle de la place du Trocadéro et de la rue qui porte son nom. Le musée de Brême possède un exemplaire de ces deux bas-reliefs. À la demande de Léon Bloy, le sculpteur réalise en 1905 un projet de monument en souvenir de Villers de l’IsleAdam, dont le plâtre se trouve aujourd’hui au musée Carnavalet. Frédéric Brou en offre une autre version grandeur nature au musée de Saint-Brieuc en 1924. Il décède à Paris en 1926. L’atelier de Jacques Froment-Meurice Jacques Froment-Meurice passe les dix dernières années de sa vie jusqu’à son décès, le 22 décembre 1947. Charles Richefeu Son confrère Jacques Froment-Meurice naît à Paris le 7 octobre 1864 dans une famille d’orfèvres joailliers. En préparant l’école de Saint-Cyr au collège Stanislas à Paris, il rencontre le sculpteur Henri Chapu. Il se spécialise dans les bronzes animaliers, notamment les équidés. Il élargit son travail en réalisant des monuments à la gloire de personnalités comme le monument à Frédéric Chopin qui se trouve au parc Monceau ou celui à Théodore Géricault. Les musées des Beaux-Arts de Nantes, de Bordeaux et de Grenoble possèdent une de ses œuvres, de même le château de Chantilly. À l’étranger, le Palais Royal de Madrid recèle un haut relief équestre du roi Alphonse XIII, le Palais d’hiver de Saint-Pétersbourg une statue équestre de Nicolas II, le Musée d’Oslo un marbre intitulé « Cheval picador », le musée de Philadelphie « Le bœuf Bobby franchissant un talus ». Jacques Froment-Meurice occupe, à partir de 1937, le pavillon annexe de la propriété du 42 rue de la Muette dont la villa est louée par sa fille et son gendre, M. et Mme Lesur. Il y Charles Richefeu est né le 7 janvier 1868 à Paris. D’abord étudiant en médecine, il bifurque vers le droit et devient avocat avant d’opter à 30 ans pour la sculpture. Il devient l’élève de D. Puech. À partir de 1904, il est sociétaire des Artistes français et expose au Salon de ce groupement. Ses sculptures « La charge de cavalerie » et « Vive l’Empereur » ornent les musées des Invalides et de Saumur. Le musée des Beaux-Arts d’Angers possède une copie en plâtre de « François Rabelais » dont l’œuvre originale en ciment a été détruite lors du bombardement de la ville au cours de la Seconde Guerre mondiale. Charles Richefeu réalise « La victoire en chantant », qui figure au Salon de la Société des Artistes français en 1919, 1920 et 1921. Son tirage en bronze est commandé par plusieurs dizaines de communes pour le Monument aux morts qu’elles érigent en mémoire des héros de la Grande Guerre. Charles Richefeu décède en 1945. Joseph Czapski Né à Prague en 1896, Joseph Czapski appartient à une vieille famille polonaise, les comtes Hutten-Czapski. Il passe son enfance dans le domaine familial, entouré d’une innombrable domesticité. L’âge des études Vivre à MAISONS-LAFFITTE n°128 - juillet-août 2013 25 ■ 26 Chronique historique atteint, le jeune Joseph et son frère suivent leur précepteur à Saint-Pétersbourg où, une fois le baccalauréat obtenu, Joseph fréquente durant un an la faculté de droit. Après la guerre, de 1921 à 1924, il fréquente l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie où il devient l’élève de Joseph Pankiewicz, ami intime de Bonnard et de Fénéon. En 1924, Czapski part pour Paris à la tête d’un groupe de douze camarades peintres, réunis sous le nom de Kapistes (Compagnons de Paris, Komitet Pariski ou K.P.). En 1930, il présente pour la première fois à Paris sept toiles à la galerie Zak, en compagnie des Kapistes. Le succès couronne cette première confrontation publique. Gertrud Stein achète deux toiles : l’une de Cybis, l’autre de Czapski. Puis, en 1931, Czapski organise une exposition collective à Genève et la transporte ensuite à Varsovie. En 1932, il retourne en Pologne où il s’établit. En 1937, ses œuvres figurent en bonne place dans le pavillon polonais de l’Exposition universelle de Paris, de même, en 1939 à New York. En septembre 1939, l’Allemagne hitlérienne et l’URSS attaquent la Pologne. Capturé à Chmielek par les Russes, il est déporté dans le camp de Starobielsk, en Ukraine orientale. Sur les 4 000 prisonniers du camp, il sera l’un des 79 à échapper par miracle à Katyn et autres lieux de massacre des officiers polonais. Avec un petit groupe d’exilés polonais, il participe en 1946 à Rome, à la fondation de l’Institut Littéraire polonais, transféré un an plus tard à Maisons-Laffitte dans la villa « Le Belvédère » au 1 avenue Corneille. Cette même année paraît le premier numéro de « Kultura » dont le rédacteur en chef est Jerzy Giedroyc, revue à laquelle participe Joseph Czapski. En 1954, « Kultura » est expulsée de l’avenue Corneille. Une souscription auprès de ses lecteurs permet de réunir les 15 millions d’anciens francs nécessaires à l’acquisition d’une vaste villa anglo-normande située au 91 avenue de Poissy, à la limite de Maisons-Laffitte et Le Mesnil-le-Roi. Ce n’est qu’en 1948 que Joseph Czapski se remet à peindre, l’esprit enfin libéré par l’achèvement de « Terre inhumaine ». À 52 ans, son œuvre antérieure entièrement détruite, il reprend les pinceaux. En 1990, le musée Jenisch de Vevey en Suisse organise une grande rétrospective en son honneur. Puis en 1992, c’est au tour de Cracovie, Poznan et Varsovie d’accueillir successivement une exposition itinérante de ses œuvres. La même année, il est nommé professeur honoraire de l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie. Joseph Czapski décède le 12 janvier 1993 à l’âge de 96 ans. Il est enterré au cimetière de Mesnil-le-Roi. Son atelier a été reconstitué au musée Czapski de Cracovie, créé à la fin du XIXe siècle par son grand-père Émeric. Isadore Lévy Le 14 mars 1899 Isadore Lévy naît à Scranton dans l’État de Pennsylvanie aux États-Unis. Après des études à la Central High School de Scranton, il entre en 1916 à l’Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie à Philadelphie. Il obtient en 1920 la bourse « Cresson Travel Scholarship » qui lui permet durant six mois de poursuivre sa formation artistique à Paris puis à Florence. De retour en France, il s’installe à la ferme de la Dîme à Giverny puis, à partir d’octobre 1921, à Paris où il change souvent d’atelier. En 1924, lors d’un séjour en Bretagne, il fait une halte au Pouldu dans le Finistère. Il identifie des fresques peintes par Gauguin qui viennent d’être mises à jour sous plusieurs couches de papier peint recouvrant les murs de la salle à manger de la Buvette de la plage, ancienne Maison MARIE Henry, que les propriétaires souhaitent transformer. Pour sauver de la destruction une partie des fresques, il acquiert « L’Oie » de Paul Gauguin et fait acheter la « Jeanne d’Arc » de P. Go par ses amis Abraham Rattner et Bettina Bedwell. Il participe en 1925 au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne. En 1929, il prend part à deux expositions de groupe à la galerie Vignon et à la galerie Zbozowski. Le livre de Nesto Jacometti « Têtes de Montparnasse » paru en 1930 aux éditions Oreste Zeluk, lui consacre un chapitre. Entre deux séjours aux États-Unis, il participe en 1932 à l’exposition « Artistes américains à Paris » à la Galerie de la Renaissance. Il épouse Marie-Joseph Renié à Versailles le 8 juin 1934. Le jeune ménage part s’installer à Croton-on-Hudson aux États-Unis. La galerie Wildenstein de New York lui consacre une exposition en 1937. C’est en 1950 qu’Isadore Lévy s’installe avec sa famille à Maisons-laffitte. Il participe à l’exposition « Peintres américains en France » en 1953 à la Galerie Craven à Paris puis, entre 1955 et 1976, il alterne les voyages en Europe – Espagne, Italie, Angleterre, Suisse, Grèce – et aux États-Unis, où il expose dans différentes galeries de New York. En juin 1977 Isadore Levy et son épouse achètent la villa « La Grotte » au 2 bis avenue du Général Leclerc. Il expose en 1981 et en 1983 à la galerie Darial à Paris. Après avoir eu la joie d’exposer la même année à Paris et à Pont-Aven, à la Galerie de la Poste, Isadore Lévy décède à son domicile le 19 décembre 1989. La villa « La Grotte » Henri Pfeiffer Né en 1907 à Kassel en Allemagne, d’une mère musicienne et d’un père architecte, Henri Pfeiffer vient d’une famille qui compte une dizaine de peintres dans son arbre généalogique. À partir de 1921 il suit les cours de dessin anatomique du sculpteur Carl Menser à l’Université de Bonn. Son ami Walter Macke l’introduit auprès de Hans Thuar qui, avec Auguste Macke et Max Ernst, appartient aux expressionnistes rhénans. En juin 1924, il s’inscrit à Weimar en année préparatoire au Bauhaus, aux cours de Kandinsky, Moholy Nagy, Paul Klee et Joseph Albens. Lorsque le Bauhaus est fermé comme foyer de troubles, il poursuit ses études et ses recherches chromatiques à l’École supérieure de chimie de Bonn où il met au point une nouvelle technique picturale de l’aquarelle sur papier qui, laissant le libre jeu de l’inspiration, lui permet de créer une œuvre considérable. En 1928, il s’inscrit à l’Université de Cologne et au Bauhaus qui vient de rouvrir ses portes à Dessau. Tout en continuant de peindre sans relâche, il suit les cours de Klee et de Kandinsky. Fort des connaissances théoriques acquises sur les couleurs, il s’oppose à Kandinsky qui lui interdit la porte de ses cours. Il quitte alors le Bauhaus pour suivre Klee à Düsseldorf. En 1933, le régime nazi ferme le Bauhaus, accusé d’être un centre de propagation de « l’art dégénéré ». Henri Pfeiffer est arrêté par la Gestapo en tant qu’« artiste décadent ». Son père parvient à sauver ses tableaux en les cachant dans les caves du château de Poppelsdorf, où ils resteront jusqu’en 1955. Libéré en 1934, Henri Pfeiffer arrête définitivement la peinture et débute des études de médecine qu’il termine en 1943 avec comme spécialité l’ophtalmologie. Il s’installe à Hambourg dès 1945 tout en enseignant à l’université et en poursuivant des recherches dans le domaine de l’optique. En 1952, il prend la décision de venir vivre à Paris avec son épouse. Il enseigne à l’Institut des hautes études cinématographiques et à l’École supérieure des arts industriels. En 1956 paraît aux éditions Dunod l’ouvrage « Harmonie des couleurs », fruit de ses recherches sur la chromatologie qu’il enseigne jusqu’en 1985 à l’Université de Paris I. En 1959, une exposition à la Galerie du Pont Royal révèle au public ses œuvres de l’époque du Bauhaus. Suivront jusqu’à sa disparition de nombreuses expositions à travers le monde et notamment sa participation à la première FIAC à Paris en 1974. Installé depuis 1961 à Maisons-Laffitte au 41 rue d’Achères, Henri Pfeiffer décède le 5 septembre 1994 à l’âge de 87 ans. Idel Ianchelevici Idel Ianchelevici voit le jour le 5 mai 1909 à Léova en Roumanie. Après un premier prix de statuaire à l’Académie des Beaux-Arts de Liège obtenue en 1933, il expose à Amsterdam, La Haye, Rotterdam, Bruxelles. Il exécute « Le Plongeur et son arc » pour l’Exposition internationale de l’Eau qui se tient à Liège en 1939. Il acquiert en 1945 la nationalité belge, année où est inauguré son monument « L’Appel » à La Louvière. Il s’installe en 1950 à Maisons-Laffitte 6 avenue Wagram, dans d’anciennes écuries. Le Monument national au Prisonnier politique est inauguré en 1954 à Breendonk. Il réalise pour l’Exposition universelle de Bruxelles de 1958 « Hommage au génie humain ». La sculpture lui est louée pour la durée de l’exposition et devra attendre 1988 pour être érigée en bronze au centre de la ville de SintNiklaas. Le sénat belge lui commande en 1962 les bustes du roi Baudouin et de la reine Fabiola pour le Palais de la Nation à Bruxelles. Pour l’occasion, il se rend à de nombreuses reprises au château de Laeken où les souverains belges posent pour lui. En dehors de la France et de la Belgique, Galati et Bucarest en Roumanie, Tel-Aviv, Haïfa et En Harod en Israël, Léopoldville au Congo exposent également des sculptures de Ianchelevici. En 1982, la Ville de MaisonsLaffitte lui rend hommage avec une grande rétrospective dans les salons du château et Mécanique - Carrosserie Vente de Véhicules Neufs et d’Occasion CARROSSERIE FRANCHISE GARAGE du HAVRE 40, avenue de Saint-Germain 78600 Maisons-Laffitte Tél. : 01 39 62 10 29 - Fax : 01 34 93 49 79 [email protected] OFFERTE* À 100 % * Offre soumise à conditions Vivre à MAISONS-LAFFITTE n°128 - juillet-août 2013 27 ■ 28 Chronique historique en 1985, donne son nom au Centre culturel de l’Ancienne Église. La Louvière, en Belgique, inaugure en 1987 un musée entièrement consacré à son œuvre avec 200 sculptures et 2 000 dessins. Idel Ianchelevici nous a quittés le 26 juin 1994 et repose au cimetière de MaisonsLaffitte où une copie du buste « Félice » orne sa tombe. La sculpture « Impatience d’Avenir » située au rond-point face à la caserne des pompiers est inaugurée le 19 mai 2001 et l’année suivante, le conseil municipal décide de baptiser ce rond-point place Ianchelevici. Sa fontaine, « La cracheuse », est installée en 2010 dans les jardins de la résidence « Le Village » rue de Paris. Pierre Lesieur Né à Paris le 21 mai 1922, Pierre Lesieur entre en octobre 1940 à l’académie des Beaux-Arts qu’il quitte trois jours plus tard, rebuté par la façon dont l’art y est enseigné. Il suit quelques temps les cours d’André Lhote puis fréquente un atelier libre de Montparnasse et, durant trois ans, l’académie Montmartre, boulevard Clichy. En 1950 il expose pour la première fois à la Galerie Bignou à Paris. Il revient à Paris en 1955 à la Galerie Coard, année où il expose aussi à la Biennale de Turin et au Salon « Peintres témoins de leur temps ». En 1956, il participe au Salon de Mai. Puis un long périple le porte, en 1958 et en 1959, en ExtrêmeOrient, aux États-Unis et au Mexique. C’est le premier de nombreux voyages en Inde, au Japon, en Chine, en Égypte, au Liban, en Jordanie… Travaillant entre Paris et SaintRémy-de-Provence, il réalise un trentaine d’expositions en France, mais aussi à Tokyo, à New York ou à Londres. Le 4 mars 1969, Michelle Pouvreau, plus connue sous son nom de comédienne de Michelle Marquais, épouse de Pierre Lesieur, acquiert « La grotte » au 2 bis avenue du général Leclerc. À partir de 1970, Pierre Lesieur peint souvent dans de très grands formats de nombreux portraits de sa femme ainsi que des nus qui se caractérisent par la présence lumineuse des objets du quotidien : canapés, fauteuils, coussins, guéridons, vitrines, lampes, miroirs… De nombreuses peintures abordent les thèmes voisins des « Fenêtres ouvertes sur la nuit » et des « Toiles dans l’atelier ». Au mois de juin 1977, les Lesieur vendent « La grotte » à Isadore et Marie-Joseph Lévy. Une dizaine de musées dans le monde possèdent des toiles de Pierre Lesieur, notamment le Musée d’art moderne de Paris et le Metropolitan Museum of Art de New York. Pierre Lesieur meurt le 28 septembre 2011. Jacques Bouyssou Jacques Bouyssou est né en 1926 à la Rivière Saint-Sauveur près de Honfleur. Son père est l’ami de nombreux peintres tels que Dufy, Friesz, Lagar ou Leprin pour lesquels sa maison est toujours ouverte. Au début de la guerre, ses parents se réfugient à Troyes. Travaillant la journée comme « grouillot » chez un architecte, il fréquente le soir l’atelier du sculpteur Janin qui lui permet de dessiner d’après les Antiques. À la fin des hostilités, il prend un emploi chez un architecte au Havre comme dessinateur et en profite pour assouvir sa passion en couchant sur ses toiles le port du Havre sous toutes ses facettes. Il abandonne l’architecture pour « monter » à Paris où il s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière. Pour gagner sa vie, il pose pour les sculpteurs Zadkine et Kreitz, puis pour le peintre Fernand Léger et la nuit, décharge les camions aux Halles. Madame Zborosky, femme du marchand de tableaux de Modigliani, achète l’une de ses premières toiles. Après sa première exposition rue de Seine chez Ratier où il rencontre Schurr et Fantanarosa, il expose chez Katia Granoff. En 1956, pour le Salon des peintres témoins de leur temps, il réalise le portrait de l’Abbé Pierre qui se trouve aujourd’hui au Musée de Philadelphie. Puis Félix Vercel commence à lui acheter quelques tableaux pour des expositions aux États-Unis. En 1967, Félix Vercel ouvre sa galerie avenue Matignon à Paris où Jacques Bouyssou sera sous contrat d’exclusivité pendant près de GER POLYTE GERTOP POLYTECHNIQUE Ve Plomberie - Sanitaire - Vente de pièces détachées (en stock ou sous 48h) Carrelage - Couverture - Climatisation - Chauffage toutes énergies Entretien de chaudières - Energie renouvelable Ch 4, av. de Saint-Germain 78600 MAISONS-LAFFITTE 4, avenue de Saint-Ge Tél. 01.3 Fax. 01.39.62.99.67 - E-m Tél. 01 39 62 08 50 Fax : 01 39 62 99 67 - E-mail : [email protected] Après Maisons-Laffitte en avril 2013 Prochaines expositions L. Castiglioni • Varsovie, Musée du sport et tourisme : octobre-novembre 2013 • Versailles, Orangerie de Madame Élisabeth : février-mars 2014 • Milan, Académie des Beaux-Arts de Brera : courant 2015 Bibliographie Luigi Castiglioni dans son atelier 20 ans. Nommé Peintre Officiel de la Marine en 1973, il effectue plusieurs voyages en Extrême-Orient sur la « Jeanne d’Arc ». Depuis lors, une ancre de marine accompagne sa signature sur ses toiles. En 1974, il s’installe dans une grande maison 44 rue Jules Rein au Mesnil-le-Roi. Il déménage fin 1992 pour un vaste atelier au dernier étage du 4 rue Mugnier. À la demande du promoteur, il décore le hall de l’immeuble avec un tableau représentant le port de Honfleur. Les œuvres de Jacques Bouyssou sont présentes dans une douzaine de musées français et étrangers : Honfleur, Rouen, Menton, Paris, Beyrouth, Montréal, Philadelphie… Jacques Bouyssou est terrassé en plein travail dans son atelier le 12 janvier 1997 dans sa 71e année. Luigi Castiglioni Né à Milan en 1936, Luigi Castiglioni est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Brera. Il débute comme décorateur, de 1955 à 1957, au Théâtre de la Scala de Milan, puis à Cinecittà où il collabore à de nombreux décors de films. Il s’établit à Paris en 1960 et obtient en 1969 le Grand Prix Martini pour l’affiche « Music-hall » sur les Beatles. En juin 1972, son affiche du championnat du monde de boxe entre Bouttier et Monzon révolutionne le domaine de l’affiche sportive et fait un triomphe. À la demande du commissaire Jean-Jacques Biotteau, il fait entrer l’art au commissariat de police de Maisons-Laffitte, en y réalisant une peinture murale de 500 m2 en 1979. La même année, il s’installe avec son épouse Tersilia au 40 bis rue Puebla dans une maison qu’il va transformer au fil des années en un endroit magique et féerique, ornant les murs intérieurs et extérieurs de ses fresques et de ses œuvres. À l’initiative de Médecins du Monde, il réalise en 1982 sa célèbre affiche « Votre Solidarité » où pleure le visage de la Pologne. Créateur de plus de 300 affiches sportives et humanitaires, Luigi Castiglioni expose ses œuvres dans 12 pays et plus de 50 villes. Une exposition à l’Ancienne Église, en 1986, accompagne la sortie de l’ouvrage « Le sport en affiches ». La fresque « Rencontre » qui orne la rotonde de la gare, inaugurée en 1988, vient d’être restaurée. Ses œuvres figurent dans les collections de la Bibliothèque Nationale, du Centre Pompidou, du musée du Sport français, du musée Wilanow à Varsovie… Luigi Castiglioni nous a quittés le 11 juin 2003, à l’âge de 66 ans. Il est enterré au cimetière de Maisons-Laffitte où une copie de la statue « La Primavera » du sculpteur Vincenzo Pasquali veille sur lui. Aujourd’hui encore Maisons-Laffitte s’honore d’être une ville d’art et d’avoir été choisie par plusieurs peintres et sculpteurs de renom qui y trouvent l’inspiration, mais ceci est une autre histoire. • Dictionnaire universel des contemporains, par G. Vapereau, Librairie Hachette, 1880 • Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, E. Bénézit, Librairie Gründ, 1966 • Léon Bénouville par Marie-Madeleine Aubrun, catalogue raisonné de l’œuvre, 1981 • Paul Paulin, sculpteur impressionniste, Conservation des Musées d’Art de la Ville de Clermont-Ferrand, 1983 • Eugène Lambert par Paul Leroi, Les chiens et les chats, La Librairie de l’art, 1888 • Souvenirs, par Vassili Vereschagin, Albert Savine Éditeur, 1888 • Léopold Bernstamm sculpteur, Revue Illustrée du 1er octobre 1904 • Figure d’artiste : Augustin Garry, L’Écho de Seine-et-Oise du 23 mai 1907 • Figure d’artiste : Georges Claude, L’Écho de Seine-et-Oise du 30 juin 1907 • Figure d’artiste : René Fath, L’Écho de Seineet-Oise de juin 1907 • Charles Richefeu, sculpteur saumurois, par R. Bauchard, Société des lettres, sciences et arts du Saumurois, 1929 • Albums des œuvres de Jacques FromentMeurice, appartenant à son arrière-petit-fils Jean-Michel Adda • Isadore Lévy, rétrospective, catalogue réalisé par Jean-Marie Cusinberche, édité par CultureExpo, 1990 • Jacques Bouyssou, 50 ans de peinture, édité par Byblos, 1991 • Ianchelevici ou la matière transfigurée, par Bernard Balteau, Luc Norin et Helmi Veldhuijzen, La Renaissance du Livre, 2003 • Pierre Lesieur les ateliers, par Patrick Mauriès, Le Promeneur, Éditions Gallimard, 2008 • Luigi Castiglioni peintre et affichiste, Denoël, 1989 Vivre à MAISONS-LAFFITTE n°128 - juillet-août 2013 29