4e partie - Maisons

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4e partie - Maisons
■ 20 Chronique historique
Maisons-Laffitte
ville d’artistes
N
ombreux sont les artistes qui, cédant aux charmes de Maisons-Laffitte,
y ont séjourné et sans doute puisé leur inspiration. Comédiens, chanteurs,
musiciens et écrivains ont déjà été évoqués dans ces colonnes
(voir magazines de février, mars et avril 2011, juillet-août 2012).
Aujourd’hui Jacques Barreau vous invite à suivre les pas des peintres et des sculpteurs…
par Jacques BARREAU
Conseiller municipal
délégué à l’Histoire locale
Bénédict Masson
François-Léon Bénouville
Le peintre Bénédict Masson est né le 6 avril
1802 à Sombernon en Côte-d’Or. Il est l’élève
des maîtres P. Delaroche et Chenavart. De
1840 à 1881, ses tableaux sont régulièrement exposés au Salon de Paris. Parmi ses
œuvres, citons « Le siècle de Charlemagne »,
une peinture murale exécutée pour la galerie
de la cour d’honneur des Invalides. Un
ensemble de cinq tableaux : « La Justice »,
« La Loi », « La Vérité », « La Guerre », « La
Paix », sont réalisés en 1862 pour la salle des
contentieux du Conseil d’État. Ces œuvres
sont rejointes quelques années plus tard par
cinq autres : « Les Sciences », « L’Étude »,
« Le Temps », « L’Éloquence », « Le Progrès ».
Il habite Maisons-Laffitte de 1872 à 1878.
On trouve au Musée des Beaux-Arts de Dijon
trois de ses tableaux : « La Bataille de
Trasimène », « Persée délivrant Andromède »
et le « Portrait de Madame Meyer-Morhange ».
Bénédict Masson décède à Paris le 26 juin 1893.
Né à Paris le 31 mars 1821, François-Léon
Bénouville entre en 1837 à l’École des
Beaux-Arts où il a comme professeurs
François-Édouard Picot et Léon Cogniet. En
septembre 1845 il obtient le Premier Grand
Prix de Rome en peinture historique avec
« Jésus couronné d’épines ». Le 1e rjanvier
1846, il rejoint comme pensionnaire
l’Académie de France, c'est-à-dire la Villa
Médicis à Rome, où il séjourne jusqu’en
1850. Il s’intéresse à l’art chrétien, copie les
maîtres et les bas-reliefs anciens.
De retour en France il s’installe 79 rue SaintLazare à Paris. Chaque année il présente
plusieurs œuvres au Salon. Le 22 mai 1855, il
épouse à Maisons-Laffitte Sophie-Marguerite
Beaujanot. L’année suivante son épouse
donne naissance, le 2 mars, au domicile de
ses parents, rue du Mesnil à MaisonsLaffitte, à deux jumelles prénommées
Henriette-Françoise et Marguerite-Anaïs.
Le 14 février 1859, François-Léon Bénouville
décède à Paris d’une fièvre typhoïde à l’âge
de 38 ans. Le fonds de son atelier, soit
36 peintures, 66 dessins et lots divers, est
vendu le 3 mai suivant à l’Hôtel Drouot.
Aujourd’hui deux de ses œuvres, « Les martyrs chrétiens entrant dans le cirque » et « La
mort de Saint-François d’Assise », font partie
des collections du Louvre.
Charles Marchal
Charles Marchal naît à Paris le 10 avril 1825
et entre en 1843 à l’École des Beaux-Arts où
il devient l’élève de Drolling et de Dubois. De
1852 à 1876 il expose au Salon. Il se fait
remarquer en 1861 avec « Un cabaret à
Bouxwiller » puis en 1863 avec « Le Choral de
Luther », œuvre acquise par le musée du
Luxembourg. Dès lors il rencontre le succès
avec ses tableaux de scènes alsaciennes. En
1874, il parcourt l’Italie avec son ami
Alexandre Dumas fils qui lui rend visite dans
sa villégiature de Maisons-Laffitte.
Charles Marchal met fin à ses jours dans
son atelier de la place Pigalle à Paris, le
31 mars 1877.
Louis Eugène Lambert
Le peintre Louis Eugène Lambert, né à Paris
le 25 septembre 1825, appartient à la même
génération. Il est l’élève de Paul Delaroche
Eugène Lambert dans son atelier
puis de Delacroix à l’École des Beaux-Arts
qu’il fréquente de 1842 à 1846. Il y fait la
connaissance de Maurice Dudevant qui le
présente à sa mère George Sand. De 1844 à
1852 il vit une grande partie de l’année
à Nohant puis s’installe à Paris rue des
Ursulines. Il débute au Salon de 1847 avec
des natures mortes et des oiseaux. Le succès
obtenu par son tableau « Chat et perroquet »
au Salon de 1857 décide de sa carrière : il
devient le peintre des chats et acquiert dans
ce genre une réputation mondiale. Il illustre
en 1862 « Les Fables » de La Fontaine pour
l’éditeur Jules Hetzel, puis en 1889 l’ouvrage
de G. de Cherville « Chiens et chats ». Pour
l’Exposition universelle de 1878, il réalise
deux tableaux « Les chats du Cardinal » et
« Grandeur déchue », qui lui vaut une médaille.
En 1880, il participe à la fondation de la
Société des Aquarellistes. L’été il se repose à
Maisons-Laffitte dans une villa de l’avenue
de Poissy.
Louis-Eugène Lambert décède le 17 mai 1900
à Paris.
Jean-Maxime Claude
Jean-Maxime Claude dit Max-Claude voit le
jour le 24 juin 1823 à Paris. Très jeune il
entre à la banque Delessert à Passy. Son
beau-frère, l’artiste décorateur Pierre-Victor
Galland, reconnaît son talent et l’encourage
à quitter la banque pour la peinture en le
prenant dans son atelier. Il débute au Salon
de 1861 par des scènes de chasse à courre
en forêt de Chantilly et de Fontainebleau. Il
reçoit sa première médaille au Salon de 1866
et la seconde en 1869 pour un tableau de
chasse qui connaît un immense succès et qui
sera acheté par le comte de Flandres.
Jean-Maxime Claude habite d’abord 8 rue de
la Maison-Neuve avant d’avoir son atelier
2 avenue Béranger dans le parc. En 1871, il
séjourne à Londres et se passionne pour la
vie élégante des cavaliers et amazones de
Rotten Row, l’allée cavalière de Hyde Park. Il
est l’un des premiers peintres animaliers à
rendre « le vrai vraisemblable » en peignant
de jolies amazones cheminant tranquillement
au pas de promenade. Il est récompensé en
1872 par une troisième médaille. Le duc
d’Aumale lui achète en 1874 « La meute sortant des grandes écuries de Chantilly » et en
1876 « Valet et limier partant pour faire le bois »,
qui se trouvent aujourd’hui au château de
Chantilly.
Un critique d’art écrit : « Nul peintre n’a réalisé
avec une aussi égale maîtrise la noblesse du
cheval de selle aux attaches fines, au poil
soyeux, nul autre n’a mieux saisi l’allure dégagée
des cavaliers, le talent de l’amazone ». JeanMaxime Claude collabore aussi à l’illustration
de quelques ouvrages comme « L’étincelle »
par E. de Limagne en 1860 et « Entrée de
clowns » de Félicien Champsaur en 1885. En
1900 il figure à l’Exposition Universelle de
Paris avec sept toiles. À la fin de sa vie il
revient à la nature et aux paysages délicats.
Décédé au mois de juin 1904, il est enterré
au cimetière de Maisons-Laffitte.
L’atelier de Jean-Maxime et Georges Claude
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■ 22 Chronique historique
Georges Claude
Son fils Georges Claude, né à Paris le 10 mars
1854, a pour professeurs son père et son
oncle Pierre-Victor Galland. À partir de 1883
il fait partie de la Société des artistes français et, en 1889, il entre à la Société des
aquarellistes français. Il obtient en 1884 une
médaille de 3e classe et une bourse de
voyage du ministre de l’Instruction Publique
et des Beaux-Arts, une médaille de bronze à
l’Exposition Universelle de 1889, une
médaille de bronze à l’Exposition Universelle
de 1900 pour la peinture et une autre pour la
lithographie.
En 1894, il dessine un modèle de tapisserie
représentant une scène de Zaïre, exécutée
par la manufacture des Gobelins pour le
petit foyer de la Comédie française. Il réalise
en 1895 pour l’église Saint-Ferdinand des
Ternes à Paris, quatre panneaux ayant pour
thème la Cène, le Sacrifice, la Fuite en Égypte
et la Visitation. Il compose de 1896 à 1900
deux modèles de tapisserie pour la salle des
mariages de l’hôtel de ville de Bordeaux :
« L’institution du mariage civil en 1792 », exposée à l’Exposition universelle de 1900, et « La
glorification de la ville de Bordeaux » au Salon
de 1903. Chaque été il vient se détendre dans
la propriété familiale de la place Sully et de
l’avenue Béranger, tout en se rendant
chaque matin à son atelier du 82 boulevard
des Batignolles à Paris, où il dirige un cours
pour jeunes filles.
Georges Claude décède en 1922 à Paris.
Arts de Paris. De 1867 à 1870, il accompagne
l’expédition du général Kauffmann dans le
Turkestan. En 1871 il s’établit près de Munich,
puis de 1874 à 1876 part seul à la découverte
des Indes. De chaque voyage, il rapporte des
croquis qui lui permettent de réaliser une
série de tableaux. À son retour des Indes,
Vassili Vereschagin se fait construire à
Maisons-Laffitte deux ateliers 48 avenue
Kléber, à l’angle de l’avenue Sainte-Hélène.
L’été, il peint dans un atelier mobile de dix
mètres de diamètre sans toit et tournant sur
lui-même de manière à toujours avoir la
lumière du soleil ; l’hiver, il peint dans un
immense hangar fermé. Ses tableaux de la
campagne du Turkestan, après avoir été
exposés à Saint-Pétersbourg, occupent une
salle entière de la Galerie Tretiakov à Moscou
où l’on peut toujours les admirer. En 1888,
les « Souvenirs » de voyages et de guerre du
peintre sont publiés en français. La même
année le Cercle Volney à Paris expose 74 de
ses tableaux.
Vassili Vereschagin meurt en 1904 le crayon à
la main lors du torpillage du « Petropavlovsk »
à Port-Arthur, au cours de la guerre russojaponaise.
Édouard Richter
Édouard Richter, dont la mère est hollandaise,
né à Paris le 13 juin 1844, fait ses études à
l’Académie de La Haye puis à Anvers avant de
devenir l’élève d’Ernest Hébert et de Léon
Bonnat à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il
débute à la Société des Artistes Français en
1866 et, pendant presque 50 ans, il expose
portraits, scènes de genre et sujets orientalistes. Ces derniers ont pour cadre l’Espagne
mauresque et l’Afrique du nord. Il représente
fréquemment des personnages féminins,
séduisants et vêtus de couleurs voyantes. Les
noms de ses tableaux évoquent les charmes de
l’Orient : « Le joyau du harem », « Distraction
de sultane », « Femme au harem », « Un harem
à Grenade », « Le Gardien du harem » ou
« Danseuse Orientale ». Après une mention
honorable en 1881, il obtient une médaille de
3e classe en 1901 et de 2e classe en 1902.
De 1884 à 1911, Édouard Richter est propriétaire dans le Parc de deux maisons construites
sur la même parcelle : la villa « Toyo » qui
donne 4 avenue Voltaire et la seconde, 9 avenue Jean-Jacques Rousseau. En 1894, il
loue cette dernière pour 3 mois à l’écrivain
Jules Renard, fort mécontent de son meublé,
comme il l’écrit dans son Journal : « M. Richter
qui est peintre “connu”, mais qui est surtout
mon propriétaire, me refuse des casseroles, et
je le menace de l’huissier ».
Édouard Richter décède le 4 mars 1913 à Paris.
Vassili Vereschagin
C’est à Luibez que naît le 26 octobre 1842 le
peintre russe Vassili Vereschagin. Après
avoir passé les examens d’officier qui lui
ouvrent une carrière dans la Marine, il
décide de se tourner vers la peinture. Il entre
en 1860 à l’Académie des Beaux-Arts de
Saint-Pétersbourg puis suit en 1864 les
cours du peintre Gérôme à l’École des Beaux-
L’atelier de Vassili Vereschagin
Augustin-Marie Garry
Né le 20 janvier 1847 à Laval, AugustinMarie Garry se signale d’abord dans des
travaux de menuiserie d’art. Il dessine la
devanture de la parfumerie Viville, 21 avenue
de l’Opéra à Paris. Puis il invente en 1892 et
1893 différentes machines pour le greffage
de la vigne. À 45 ans il se lance dans la
sculpture. Ses maîtres sont Auguste Ledru
et Jacques Callot. À partir de 1893 il fait
partie de la Société des artistes français. En
1892 et 1893 il obtient deux médailles d’or,
deux diplômes d’honneur et une médaille
d’argent aux expositions de Tours, ChâteauRenard, Bruxelles et Blois. Tous les deux ans
il présente un médaillon ou un buste au
Salon.
À partir de juillet 1901, il habite la villa
Marie-Thèrèse, un charmant petit cottage
situé 24 rue de la Station (aujourd’hui rue
Jean Mermoz).
L’atelier de René-Maurice Fath
René-Maurice Fath
René-Maurice Fath naît à Paris le 24 novembre 1850. Dès 1870 il présente des œuvres au
Salon. Admirateur de la nature dont il veut
faire partager la poésie, après s’être adonné
dans ses premières études au tableau de
genre dans l’atelier de Cabanel, il se consacre
au paysage sous la direction de Bernier. Il
gagne d’abord sa vie comme illustrateur
pour les journaux « La famille » ou
« L’Illustration », pour lesquels il réalise de
grandes fresques : « Intérieur d’une mine »,
« Les vendanges à Maisons-sur-Seine »,
« L’hiver dans les Vosges ».
Membre de la Société des artistes français,
de la Société des gens de lettres, titulaire de
nombreux prix et médailles, il est nommé en
1905 Inspecteur de l’enseignement du dessin
et des musées pour le nord et le midi de la
France. Ses nombreux déplacements en
province lui permettent de rassembler dans
sa maison du 49 rue du Mesnil une quantité
impressionnante de meubles et de bibelots.
Les titres de ses tableaux, « Sous-bois », « La
clairière », « L’étang fleuri », « La mare aux
canes », « Le chemin des vaches à MaisonsLaffitte »… évoquent de paisibles frondaisons. Ses paysages rencontrent beaucoup de
succès et de nombreux musées de province
s’en portent acquéreurs : Amiens, Autun,
Montpellier, Calais, Draguignan, Limoges…
Le château de Maisons possède deux de ses
œuvres : « Le vieux moulin » et « La cuisine du
Château ».
Il est aussi l’auteur de quelques romans :
« Mariage américain » (1898), « La rançon du
bonheur » (1901), « Le vertige passionnel »
(1903), « Idylle au pays de Caux » (s.d).
René-Maurice Fath, décédé le 17 janvier
1922 d’une fièvre typhoïde, est inhumé au
cimetière de Maisons-Laffitte.
Accueil des
personnes âgées
valides et dépendantes
Ambiance familiale
Surveillance médicale
Infirmières diplômées d’Etat
Kinésithérapeutes
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■ 24 Chronique historique
… l’atelier de Paul Paulin
La maison et…
Paul Paulin
Né le 13 juillet 1852 à Chamalières, Paul
Paulin entre comme apprenti chez un dentiste parisien, M. Verdier, qui exerce aussi
l’activité de marchand de tableaux. Il obtient
son doctorat en médecine en juin 1879 et
exerce à son tour en tant que dentiste. Le
peintre Eugène Vidal, rencontré chez Verdier,
lui présente Édouard Degas et Albert Lebourg
avec lesquels il noue des relations amicales
et durables. Autodidacte, il réalise le buste
de ses deux amis sans avoir à s’occuper des
questions matérielles puisque parallèlement à son art, il exerce son métier de dentiste. Devenu également l’ami des peintres
impressionnistes Monet, Guillaumin, Renoir,
Pissaro, il sculpte leur buste ainsi que celui
de nombreux médecins.
Paul Paulin se marie le 29 octobre 1885 à
Maisons-Laffitte avec Jeanne Trinquesse
qu’il a connue le jour de l’enterrement de
Victor Hugo. Ils habitent 75 avenue de SaintGermain.
Le docteur Paulin revend sa villa de l’avenue
Saint-Germain vers 1900 pour acheter le
château du Ru à Aulnoy près de Coulommiers
et se consacrer entièrement à la sculpture.
Lorsque Léonce Bénédite, conservateur du
Musée du Luxembourg et du Musée Rodin à
sa création en 1917, demande à Rodin quel
buste le représentant souhaite-t-il installer
à l’entrée, l’artiste refuse tous les sculpteurs
connus et choisit Paul Paulin. Satisfait de
l’œuvre, il inscrivit sur le socle : « À Paulin,
mon collègue - Rodin ».
Paul Paulin s’éteint le 22 octobre 1937 à
Neuilly, à 85 ans. Ses œuvres se trouvent
aujourd’hui au Musée d’Orsay, au Musée du
Petit Palais, au Musée Rodin ainsi que dans
plusieurs musées de province et de l’étranger. En 1982, son fils Pascal Paulin fait don
au Musée d’Art de Clermont-Ferrand du
fonds d’atelier de son père, dont les plâtres
de Degas et de Rodin.
Albert Lebourg
les bords de Seine de Maisons-Laffitte et de
ses environs. On peut notamment admirer
« La Seine à Maisons-Laffitte » au Musée
Fabre de Montpellier.
Le 18 septembre, Albert Lebourg écrit à son
ami depuis Handouville-sur-Iton dans l’Eure :
« Mon cher Paulin, j’ai quitté Maisons-Laffitte
avant-hier jeudi : il fallait bien en arriver là.
Voici bientôt 3 mois, je crois, que j’étais dans
ton hospitalière demeure. J’y ai laissé mes
affaires, devant les reprendre d’ici la fin du
mois (…). »
Léopold Bernstamm
Albert Lebourg par Paul Paulin
Albert Lebourg séjourne chez les Paulin de
mai à septembre 1898. Il écrit au mois
de juillet à sa belle-sœur Alice Lambin :
« Naturellement je suis toujours ici. J’ai commencé des tableaux, j’y travaille et d’un autre
côté, il m’est difficile de m’en aller comme ça.
De plus, étant près de Paris, je pouvais surveiller un rendez-vous, qui du reste n’a pas eu lieu
et qui est à remettre maintenant dans plusieurs mois, c’est que pour le moment les
affaires ne se font pas toutes seules… Je vais à
Paris le mardi, alors ça coupe la semaine et le
temps passe vite et quoique travaillant tous les
jours, je crois toujours que j’en ferai plus que je
n’en fais une fois le temps passé. »
Durant son séjour il peint un certain nombre de
tableaux, peut-être une dizaine, représentant
Le sculpteur Léopold Bernstamm voit le jour
à Riga le 20 avril 1859. Il suit les cours
de l’Académie des Beaux-Arts de SaintPétersbourg à partir de 1873, poursuit sa
formation à Florence en 1884 et l’année suivante à Paris. De 1900 à 1905, il expose au
Salon des Artistes français. En 1906 son
buste d’Édouard Pailleron est inauguré au
Parc Monceau.
Léopold Bernstamm dans son atelier
La maison de Léopold Bernstamm
L’été, Léopold Bernstamm vient se reposer à
Maisons-Laffitte à la Villa Thiers, 2 rue CroixCastel, dont le jardin sera orné durant de
longues années d’une sculpture en pied de
Thiers. Léopold Bernstamm travaille pour le
musée Grévin dont il crée les principaux personnages de la scène du Cirque romain. Ils y
seront exposés de 1904 à 1933 avant de partir
au musée de cire de Montréal. En 1922, il
sculpte une série de bustes d’écrivains pour le
« Jardin des Romanciers » créé par l’écrivain
Vicente-Blasco Ibanez dans le parc de sa villa
de Menton. Deux de ses œuvres, jadis au
musée du Luxembourg, se trouvent aujourd’hui
au musée d’Orsay et au musée des Invalides :
« Malade imaginaire Coquelin Cadet » pour la
première et « Vieille femme » pour la seconde.
Léopold Bernstamm meurt en 1909.
Frédéric Brou
Le sculpteur Frédéric Brou naît le 14 décembre
1862 à l’île Maurice de parents français.
Élève de Larroux et Georges Lemaire, il
expose au Salon des Artistes français dont il
est sociétaire à partir de 1896. Il expose aussi
à l’Exposition universelle de Paris de 1900.
Le sculpteur habite au début du XXe siècle au
1 avenue de Saint-Germain. Il réalise deux
bas-reliefs « Réception de Benjamin Franklin
par Louis XVI à Versailles » et « Signature du
traité entre la France et l’Amérique » pour le
socle de la statue du physicien inaugurée en
1906 à Paris, à l’angle de la place du
Trocadéro et de la rue qui porte son nom. Le
musée de Brême possède un exemplaire de
ces deux bas-reliefs. À la demande de Léon
Bloy, le sculpteur réalise en 1905 un projet de
monument en souvenir de Villers de l’IsleAdam, dont le plâtre se trouve aujourd’hui au
musée Carnavalet. Frédéric Brou en offre
une autre version grandeur nature au musée
de Saint-Brieuc en 1924.
Il décède à Paris en 1926.
L’atelier de Jacques Froment-Meurice
Jacques Froment-Meurice
passe les dix dernières années de sa vie
jusqu’à son décès, le 22 décembre 1947.
Charles Richefeu
Son confrère Jacques Froment-Meurice naît
à Paris le 7 octobre 1864 dans une famille
d’orfèvres joailliers. En préparant l’école de
Saint-Cyr au collège Stanislas à Paris, il
rencontre le sculpteur Henri Chapu. Il se
spécialise dans les bronzes animaliers,
notamment les équidés. Il élargit son travail
en réalisant des monuments à la gloire de
personnalités comme le monument à Frédéric
Chopin qui se trouve au parc Monceau ou
celui à Théodore Géricault. Les musées des
Beaux-Arts de Nantes, de Bordeaux et de
Grenoble possèdent une de ses œuvres, de
même le château de Chantilly. À l’étranger,
le Palais Royal de Madrid recèle un haut
relief équestre du roi Alphonse XIII, le Palais
d’hiver de Saint-Pétersbourg une statue
équestre de Nicolas II, le Musée d’Oslo un
marbre intitulé « Cheval picador », le musée
de Philadelphie « Le bœuf Bobby franchissant
un talus ».
Jacques Froment-Meurice occupe, à partir
de 1937, le pavillon annexe de la propriété du
42 rue de la Muette dont la villa est louée par
sa fille et son gendre, M. et Mme Lesur. Il y
Charles Richefeu est né le 7 janvier 1868 à
Paris. D’abord étudiant en médecine, il
bifurque vers le droit et devient avocat avant
d’opter à 30 ans pour la sculpture. Il devient
l’élève de D. Puech. À partir de 1904, il est
sociétaire des Artistes français et expose au
Salon de ce groupement. Ses sculptures « La
charge de cavalerie » et « Vive l’Empereur »
ornent les musées des Invalides et de
Saumur. Le musée des Beaux-Arts d’Angers
possède une copie en plâtre de « François
Rabelais » dont l’œuvre originale en ciment a
été détruite lors du bombardement de la ville
au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Charles Richefeu réalise « La victoire en
chantant », qui figure au Salon de la Société
des Artistes français en 1919, 1920 et 1921.
Son tirage en bronze est commandé par
plusieurs dizaines de communes pour le
Monument aux morts qu’elles érigent en
mémoire des héros de la Grande Guerre.
Charles Richefeu décède en 1945.
Joseph Czapski
Né à Prague en 1896, Joseph Czapski appartient à une vieille famille polonaise, les
comtes Hutten-Czapski. Il passe son enfance
dans le domaine familial, entouré d’une
innombrable domesticité. L’âge des études
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■ 26 Chronique historique
atteint, le jeune Joseph et son frère suivent
leur précepteur à Saint-Pétersbourg où, une
fois le baccalauréat obtenu, Joseph fréquente
durant un an la faculté de droit.
Après la guerre, de 1921 à 1924, il fréquente
l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie où il
devient l’élève de Joseph Pankiewicz, ami
intime de Bonnard et de Fénéon. En 1924,
Czapski part pour Paris à la tête d’un groupe
de douze camarades peintres, réunis sous le
nom de Kapistes (Compagnons de Paris,
Komitet Pariski ou K.P.).
En 1930, il présente pour la première fois à
Paris sept toiles à la galerie Zak, en compagnie
des Kapistes. Le succès couronne cette première confrontation publique. Gertrud Stein
achète deux toiles : l’une de Cybis, l’autre de
Czapski. Puis, en 1931, Czapski organise une
exposition collective à Genève et la transporte ensuite à Varsovie. En 1932, il retourne
en Pologne où il s’établit. En 1937, ses
œuvres figurent en bonne place dans le
pavillon polonais de l’Exposition universelle
de Paris, de même, en 1939 à New York.
En septembre 1939, l’Allemagne hitlérienne
et l’URSS attaquent la Pologne. Capturé à
Chmielek par les Russes, il est déporté dans
le camp de Starobielsk, en Ukraine orientale.
Sur les 4 000 prisonniers du camp, il sera
l’un des 79 à échapper par miracle à Katyn
et autres lieux de massacre des officiers
polonais.
Avec un petit groupe d’exilés polonais, il participe en 1946 à Rome, à la fondation de
l’Institut Littéraire polonais, transféré un an
plus tard à Maisons-Laffitte dans la villa « Le
Belvédère » au 1 avenue Corneille. Cette
même année paraît le premier numéro de
« Kultura » dont le rédacteur en chef est
Jerzy Giedroyc, revue à laquelle participe
Joseph Czapski. En 1954, « Kultura » est
expulsée de l’avenue Corneille. Une souscription auprès de ses lecteurs permet de
réunir les 15 millions d’anciens francs
nécessaires à l’acquisition d’une vaste villa
anglo-normande située au 91 avenue de
Poissy, à la limite de Maisons-Laffitte et Le
Mesnil-le-Roi.
Ce n’est qu’en 1948 que Joseph Czapski se
remet à peindre, l’esprit enfin libéré par
l’achèvement de « Terre inhumaine ». À 52 ans,
son œuvre antérieure entièrement détruite, il
reprend les pinceaux.
En 1990, le musée Jenisch de Vevey en
Suisse organise une grande rétrospective en
son honneur. Puis en 1992, c’est au tour de
Cracovie, Poznan et Varsovie d’accueillir
successivement une exposition itinérante de
ses œuvres. La même année, il est nommé
professeur honoraire de l’Académie des
Beaux-Arts de Cracovie.
Joseph Czapski décède le 12 janvier 1993 à
l’âge de 96 ans. Il est enterré au cimetière de
Mesnil-le-Roi. Son atelier a été reconstitué
au musée Czapski de Cracovie, créé à la fin
du XIXe siècle par son grand-père Émeric.
Isadore Lévy
Le 14 mars 1899 Isadore Lévy naît à Scranton
dans l’État de Pennsylvanie aux États-Unis.
Après des études à la Central High School de
Scranton, il entre en 1916 à l’Académie des
Beaux-Arts de Pennsylvanie à Philadelphie.
Il obtient en 1920 la bourse « Cresson Travel
Scholarship » qui lui permet durant six mois
de poursuivre sa formation artistique à Paris
puis à Florence.
De retour en France, il s’installe à la ferme
de la Dîme à Giverny puis, à partir d’octobre
1921, à Paris où il change souvent d’atelier.
En 1924, lors d’un séjour en Bretagne, il fait
une halte au Pouldu dans le Finistère. Il
identifie des fresques peintes par Gauguin
qui viennent d’être mises à jour sous plusieurs couches de papier peint recouvrant
les murs de la salle à manger de la Buvette
de la plage, ancienne Maison MARIE Henry,
que les propriétaires souhaitent transformer.
Pour sauver de la destruction une partie
des fresques, il acquiert « L’Oie » de Paul
Gauguin et fait acheter la « Jeanne d’Arc » de
P. Go par ses amis Abraham Rattner et
Bettina Bedwell. Il participe en 1925 au Salon
des Indépendants et au Salon d’Automne. En
1929, il prend part à deux expositions de
groupe à la galerie Vignon et à la galerie
Zbozowski. Le livre de Nesto Jacometti
« Têtes de Montparnasse » paru en 1930 aux
éditions Oreste Zeluk, lui consacre un chapitre.
Entre deux séjours aux États-Unis, il participe en 1932 à l’exposition « Artistes américains à Paris » à la Galerie de la Renaissance.
Il épouse Marie-Joseph Renié à Versailles le
8 juin 1934. Le jeune ménage part s’installer
à Croton-on-Hudson aux États-Unis. La
galerie Wildenstein de New York lui consacre
une exposition en 1937. C’est en 1950
qu’Isadore Lévy s’installe avec sa famille à
Maisons-laffitte. Il participe à l’exposition
« Peintres américains en France » en 1953 à la
Galerie Craven à Paris puis, entre 1955 et
1976, il alterne les voyages en Europe
– Espagne, Italie, Angleterre, Suisse, Grèce –
et aux États-Unis, où il expose dans différentes galeries de New York. En juin 1977
Isadore Levy et son épouse achètent la villa
« La Grotte » au 2 bis avenue du Général
Leclerc. Il expose en 1981 et en 1983 à la
galerie Darial à Paris.
Après avoir eu la joie d’exposer la même
année à Paris et à Pont-Aven, à la Galerie de
la Poste, Isadore Lévy décède à son domicile
le 19 décembre 1989.
La villa « La Grotte »
Henri Pfeiffer
Né en 1907 à Kassel en Allemagne, d’une
mère musicienne et d’un père architecte,
Henri Pfeiffer vient d’une famille qui compte
une dizaine de peintres dans son arbre
généalogique. À partir de 1921 il suit les cours
de dessin anatomique du sculpteur Carl
Menser à l’Université de Bonn. Son ami
Walter Macke l’introduit auprès de Hans
Thuar qui, avec Auguste Macke et Max Ernst,
appartient aux expressionnistes rhénans. En
juin 1924, il s’inscrit à Weimar en année
préparatoire au Bauhaus, aux cours de
Kandinsky, Moholy Nagy, Paul Klee et Joseph
Albens. Lorsque le Bauhaus est fermé
comme foyer de troubles, il poursuit ses
études et ses recherches chromatiques à
l’École supérieure de chimie de Bonn où il
met au point une nouvelle technique picturale de l’aquarelle sur papier qui, laissant le
libre jeu de l’inspiration, lui permet de créer
une œuvre considérable. En 1928, il s’inscrit
à l’Université de Cologne et au Bauhaus qui
vient de rouvrir ses portes à Dessau.
Tout en continuant de peindre sans relâche,
il suit les cours de Klee et de Kandinsky. Fort
des connaissances théoriques acquises sur
les couleurs, il s’oppose à Kandinsky qui lui
interdit la porte de ses cours. Il quitte alors
le Bauhaus pour suivre Klee à Düsseldorf.
En 1933, le régime nazi ferme le Bauhaus,
accusé d’être un centre de propagation de
« l’art dégénéré ». Henri Pfeiffer est arrêté
par la Gestapo en tant qu’« artiste décadent ».
Son père parvient à sauver ses tableaux en
les cachant dans les caves du château de
Poppelsdorf, où ils resteront jusqu’en 1955.
Libéré en 1934, Henri Pfeiffer arrête définitivement la peinture et débute des études de
médecine qu’il termine en 1943 avec comme
spécialité l’ophtalmologie. Il s’installe à
Hambourg dès 1945 tout en enseignant à
l’université et en poursuivant des recherches
dans le domaine de l’optique. En 1952, il
prend la décision de venir vivre à Paris avec
son épouse. Il enseigne à l’Institut des hautes
études cinématographiques et à l’École
supérieure des arts industriels. En 1956
paraît aux éditions Dunod l’ouvrage « Harmonie
des couleurs », fruit de ses recherches sur la
chromatologie qu’il enseigne jusqu’en 1985
à l’Université de Paris I.
En 1959, une exposition à la Galerie du Pont
Royal révèle au public ses œuvres de l’époque
du Bauhaus. Suivront jusqu’à sa disparition
de nombreuses expositions à travers le
monde et notamment sa participation à la
première FIAC à Paris en 1974.
Installé depuis 1961 à Maisons-Laffitte au
41 rue d’Achères, Henri Pfeiffer décède le
5 septembre 1994 à l’âge de 87 ans.
Idel Ianchelevici
Idel Ianchelevici voit le jour le 5 mai 1909 à
Léova en Roumanie. Après un premier prix
de statuaire à l’Académie des Beaux-Arts
de Liège obtenue en 1933, il expose à
Amsterdam, La Haye, Rotterdam, Bruxelles.
Il exécute « Le Plongeur et son arc » pour
l’Exposition internationale de l’Eau qui se
tient à Liège en 1939. Il acquiert en 1945 la
nationalité belge, année où est inauguré son
monument « L’Appel » à La Louvière.
Il s’installe en 1950 à Maisons-Laffitte 6 avenue Wagram, dans d’anciennes écuries. Le
Monument national au Prisonnier politique
est inauguré en 1954 à Breendonk. Il réalise
pour l’Exposition universelle de Bruxelles de
1958 « Hommage au génie humain ». La
sculpture lui est louée pour la durée de
l’exposition et devra attendre 1988 pour être
érigée en bronze au centre de la ville de SintNiklaas. Le sénat belge lui commande en
1962 les bustes du roi Baudouin et de la
reine Fabiola pour le Palais de la Nation à
Bruxelles. Pour l’occasion, il se rend à de
nombreuses reprises au château de Laeken
où les souverains belges posent pour lui. En
dehors de la France et de la Belgique, Galati
et Bucarest en Roumanie, Tel-Aviv, Haïfa et
En Harod en Israël, Léopoldville au Congo
exposent également des sculptures de
Ianchelevici. En 1982, la Ville de MaisonsLaffitte lui rend hommage avec une grande
rétrospective dans les salons du château et
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27
■ 28 Chronique historique
en 1985, donne son nom au Centre culturel
de l’Ancienne Église. La Louvière, en Belgique,
inaugure en 1987 un musée entièrement
consacré à son œuvre avec 200 sculptures et
2 000 dessins.
Idel Ianchelevici nous a quittés le 26 juin
1994 et repose au cimetière de MaisonsLaffitte où une copie du buste « Félice » orne
sa tombe.
La sculpture « Impatience d’Avenir » située au
rond-point face à la caserne des pompiers
est inaugurée le 19 mai 2001 et l’année suivante, le conseil municipal décide de baptiser
ce rond-point place Ianchelevici. Sa fontaine,
« La cracheuse », est installée en 2010 dans
les jardins de la résidence « Le Village » rue
de Paris.
Pierre Lesieur
Né à Paris le 21 mai 1922, Pierre Lesieur
entre en octobre 1940 à l’académie des
Beaux-Arts qu’il quitte trois jours plus tard,
rebuté par la façon dont l’art y est enseigné.
Il suit quelques temps les cours d’André
Lhote puis fréquente un atelier libre de
Montparnasse et, durant trois ans, l’académie Montmartre, boulevard Clichy. En 1950 il
expose pour la première fois à la Galerie
Bignou à Paris. Il revient à Paris en 1955 à la
Galerie Coard, année où il expose aussi à la
Biennale de Turin et au Salon « Peintres
témoins de leur temps ». En 1956, il participe
au Salon de Mai. Puis un long périple le
porte, en 1958 et en 1959, en ExtrêmeOrient, aux États-Unis et au Mexique. C’est
le premier de nombreux voyages en Inde, au
Japon, en Chine, en Égypte, au Liban, en
Jordanie… Travaillant entre Paris et SaintRémy-de-Provence, il réalise un trentaine
d’expositions en France, mais aussi à Tokyo,
à New York ou à Londres.
Le 4 mars 1969, Michelle Pouvreau, plus
connue sous son nom de comédienne de
Michelle Marquais, épouse de Pierre Lesieur,
acquiert « La grotte » au 2 bis avenue du
général Leclerc.
À partir de 1970, Pierre Lesieur peint souvent
dans de très grands formats de nombreux
portraits de sa femme ainsi que des nus qui
se caractérisent par la présence lumineuse
des objets du quotidien : canapés, fauteuils,
coussins, guéridons, vitrines, lampes,
miroirs… De nombreuses peintures abordent
les thèmes voisins des « Fenêtres ouvertes
sur la nuit » et des « Toiles dans l’atelier ». Au
mois de juin 1977, les Lesieur vendent « La
grotte » à Isadore et Marie-Joseph Lévy. Une
dizaine de musées dans le monde possèdent
des toiles de Pierre Lesieur, notamment le
Musée d’art moderne de Paris et le Metropolitan Museum of Art de New York.
Pierre Lesieur meurt le 28 septembre 2011.
Jacques Bouyssou
Jacques Bouyssou est né en 1926 à la
Rivière Saint-Sauveur près de Honfleur. Son
père est l’ami de nombreux peintres tels que
Dufy, Friesz, Lagar ou Leprin pour lesquels
sa maison est toujours ouverte. Au début de
la guerre, ses parents se réfugient à Troyes.
Travaillant la journée comme « grouillot »
chez un architecte, il fréquente le soir l’atelier du sculpteur Janin qui lui permet de
dessiner d’après les Antiques. À la fin des
hostilités, il prend un emploi chez un architecte au Havre comme dessinateur et en
profite pour assouvir sa passion en couchant
sur ses toiles le port du Havre sous toutes
ses facettes. Il abandonne l’architecture
pour « monter » à Paris où il s’inscrit à
l’Académie de la Grande Chaumière. Pour
gagner sa vie, il pose pour les sculpteurs
Zadkine et Kreitz, puis pour le peintre
Fernand Léger et la nuit, décharge les
camions aux Halles.
Madame Zborosky, femme du marchand de
tableaux de Modigliani, achète l’une de ses
premières toiles. Après sa première exposition rue de Seine chez Ratier où il rencontre
Schurr et Fantanarosa, il expose chez Katia
Granoff. En 1956, pour le Salon des peintres
témoins de leur temps, il réalise le portrait
de l’Abbé Pierre qui se trouve aujourd’hui au
Musée de Philadelphie. Puis Félix Vercel
commence à lui acheter quelques tableaux
pour des expositions aux États-Unis. En 1967,
Félix Vercel ouvre sa galerie avenue
Matignon à Paris où Jacques Bouyssou sera
sous contrat d’exclusivité pendant près de
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Après Maisons-Laffitte en avril 2013
Prochaines expositions L. Castiglioni
• Varsovie, Musée du sport et tourisme :
octobre-novembre 2013
• Versailles, Orangerie de Madame Élisabeth :
février-mars 2014
• Milan, Académie des Beaux-Arts de Brera :
courant 2015
Bibliographie
Luigi Castiglioni dans son atelier
20 ans. Nommé Peintre Officiel de la Marine
en 1973, il effectue plusieurs voyages en
Extrême-Orient sur la « Jeanne d’Arc ».
Depuis lors, une ancre de marine accompagne sa signature sur ses toiles.
En 1974, il s’installe dans une grande maison
44 rue Jules Rein au Mesnil-le-Roi. Il déménage fin 1992 pour un vaste atelier au dernier
étage du 4 rue Mugnier. À la demande du
promoteur, il décore le hall de l’immeuble avec
un tableau représentant le port de Honfleur.
Les œuvres de Jacques Bouyssou sont présentes dans une douzaine de musées français et étrangers : Honfleur, Rouen, Menton,
Paris, Beyrouth, Montréal, Philadelphie…
Jacques Bouyssou est terrassé en plein travail
dans son atelier le 12 janvier 1997 dans sa
71e année.
Luigi Castiglioni
Né à Milan en 1936, Luigi Castiglioni est
diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de
Brera. Il débute comme décorateur, de 1955
à 1957, au Théâtre de la Scala de Milan, puis
à Cinecittà où il collabore à de nombreux
décors de films. Il s’établit à Paris en 1960 et
obtient en 1969 le Grand Prix Martini pour
l’affiche « Music-hall » sur les Beatles. En
juin 1972, son affiche du championnat du
monde de boxe entre Bouttier et Monzon
révolutionne le domaine de l’affiche sportive
et fait un triomphe.
À la demande du commissaire Jean-Jacques
Biotteau, il fait entrer l’art au commissariat
de police de Maisons-Laffitte, en y réalisant
une peinture murale de 500 m2 en 1979. La
même année, il s’installe avec son épouse
Tersilia au 40 bis rue Puebla dans une maison qu’il va transformer au fil des années en
un endroit magique et féerique, ornant les
murs intérieurs et extérieurs de ses fresques
et de ses œuvres. À l’initiative de Médecins
du Monde, il réalise en 1982 sa célèbre affiche
« Votre Solidarité » où pleure le visage de la
Pologne. Créateur de plus de 300 affiches
sportives et humanitaires, Luigi Castiglioni
expose ses œuvres dans 12 pays et plus de
50 villes. Une exposition à l’Ancienne Église, en
1986, accompagne la sortie de l’ouvrage « Le
sport en affiches ». La fresque « Rencontre »
qui orne la rotonde de la gare, inaugurée en
1988, vient d’être restaurée.
Ses œuvres figurent dans les collections de la
Bibliothèque Nationale, du Centre Pompidou,
du musée du Sport français, du musée
Wilanow à Varsovie…
Luigi Castiglioni nous a quittés le 11 juin 2003,
à l’âge de 66 ans. Il est enterré au cimetière
de Maisons-Laffitte où une copie de la statue
« La Primavera » du sculpteur Vincenzo
Pasquali veille sur lui.
Aujourd’hui encore Maisons-Laffitte
s’honore d’être une ville d’art et d’avoir
été choisie par plusieurs peintres et
sculpteurs de renom qui y trouvent l’inspiration, mais ceci est une autre histoire.
• Dictionnaire universel des contemporains,
par G. Vapereau, Librairie Hachette, 1880
• Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, E. Bénézit, Librairie Gründ,
1966
• Léon Bénouville par Marie-Madeleine Aubrun,
catalogue raisonné de l’œuvre, 1981
• Paul Paulin, sculpteur impressionniste, Conservation des Musées d’Art de la Ville de
Clermont-Ferrand, 1983
• Eugène Lambert par Paul Leroi, Les chiens et
les chats, La Librairie de l’art, 1888
• Souvenirs, par Vassili Vereschagin, Albert
Savine Éditeur, 1888
• Léopold Bernstamm sculpteur, Revue Illustrée
du 1er octobre 1904
• Figure d’artiste : Augustin Garry, L’Écho de
Seine-et-Oise du 23 mai 1907
• Figure d’artiste : Georges Claude, L’Écho de
Seine-et-Oise du 30 juin 1907
• Figure d’artiste : René Fath, L’Écho de Seineet-Oise de juin 1907
• Charles Richefeu, sculpteur saumurois, par
R. Bauchard, Société des lettres, sciences et
arts du Saumurois, 1929
• Albums des œuvres de Jacques FromentMeurice, appartenant à son arrière-petit-fils
Jean-Michel Adda
• Isadore Lévy, rétrospective, catalogue réalisé
par Jean-Marie Cusinberche, édité par CultureExpo, 1990
• Jacques Bouyssou, 50 ans de peinture, édité
par Byblos, 1991
• Ianchelevici ou la matière transfigurée, par
Bernard Balteau, Luc Norin et Helmi
Veldhuijzen, La Renaissance du Livre, 2003
• Pierre Lesieur les ateliers, par Patrick
Mauriès, Le Promeneur, Éditions Gallimard,
2008
• Luigi Castiglioni peintre et affichiste, Denoël,
1989
Vivre à MAISONS-LAFFITTE n°128 - juillet-août 2013
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