L`As`Veyou n°64

Transcription

L`As`Veyou n°64
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Belgique - Belgïe
P.P.-P.B.
4099 Liège X
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Périodique bimestriel. Éditeur responsable : Antoine Derouaux, rue du Snapeux 57 4000 Liège.
Bureau de dépot : 4099 Liège X. Agréation P401010
Virel
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eil !
L’As’ Veyou
Éditorial
Par Adrien
Éditorial p.2
Calendrier p.3
En bref, p.4
Voyage et découverte,
Au pays des planeurs,
p.5
Nouvelles du nouveau
monde, Un printemps
dans le Connecticut, p.8
Dossier réchauffement, p.10
Jouons un peu, p.13
L
e stage de Virelles sous le soleil !
Même les plus anciens, ceux
qui ont connu le Raider avant le
Twix s’en souviennent à peine… Il faut
dire que c’était une autre époque, une
époque où les vélos étaient lourds et
presque sans vitesse, où la longue-vue
Kowa était au top, où la « voiture » du
président d’Aves-Jeunes-Liège s’ouvrait uniquement de
l’intérieur et démarrait à la mise en contact des quelques vagues fils pendouillant sous le volant ; une époque
enfin où le site de l’étang de Virelles était encore investi
par une flotte de pédalos aux couleurs criardes. Ceci dit
cela fait quelques années qu’on le sentait venir : statistiquement il ne peut pas faire mauvais éternellement
chaque première semaine de juillet ! Et comme pour
compenser ces années de disettes météorologiques, il a
fait chaud, très chaud, voire trop chaud.
Cette chaleur accablante associée à un printemps très
pluvieux expliquent sans doute la relative discrétion des
oiseaux en ce tout début juillet. Beaucoup de nichées,
notamment celles des rapaces nocturnes, ont souffert
des conditions défavorables qui ont précédé l’été.
Tous ces caprices du climat sont-ils le reflet d’un changement de climat global causé par l’homme et qui affecterait l’ensemble de la planète, ce qu’on appelle couramment le réchauffement climatique ? Il est encore trop tôt
pour être catégorique même si de nombreuses études montrent que les « records » de
température, de pluviosité, de nébulosité,… ont tendance à s’accumuler ces dernières
années. Le petit dossier en deux parties consacré au réchauffement climatique devrait
t’aider à y voir plus clair et à comprendre les implications complexes que ce phénomène
a sur la migration des oiseaux.
Couverture : photos du stage
de Virelles 2006
Et à propos de migration, on dirait bien qu’elle bat son plein en ce début septembre.
Presque tous les jours, des mails d’observations de bondrées, grives, bergeronnettes,…
parviennent sur la mail liste de Natagora-Jeunes, avec des chiffres parfois impressionnants comme ces 159 bergeronnettes printanières et ces 32 bondrées observées par
Arnaud près de Verviers ! Pour profiter pleinement de cette période spectaculaire, quelques activités spécifiques comme l’observation du passage en mer au Clipon, ou encore
la découverte du brame du cerf en Ardenne sont prévues dans notre agenda. Alors, tous
sur le terrain, jumelles au cou !
2 • Natagora-Jeunes
Calendrier des activités
J
Le samedi 16 septembre
Le brame à Chevetogne
Responsable : Nicolas Pierrard ([email protected],
0474/23.01.24)
Un grand spectacle auquel Nicolas, grand connaisseur du cerf et de
son comportement, nous invite à assister!
RDV : 19h30 à l’entrée du domaine provincial de Chevetogne. Fin
vers 22H.
J
Le samedi 7 octobre
Le Clipon (Dunkerque)
Responsable : David Dufour ([email protected], 0494/11.29.01
après 19h)
Le Clipon est la jetée du port de Dunkerque, avancée de plus d’un
kilomètre dans la mer. C’est un des hauts lieux de l’ornithologie en Europe: un petit coup de vent de nord-ouest et tous les oiseaux marins, en
pleine migration, défilent dans le champ des longues-vues!
RDV : Départ le vendredi 6 ! Rendez-vous à 19h à la gare de Namur.
Contacter le guide pour plus d’informations.
J
Le 14 et 15 octobre
Mirwart avec Jeunes & Nature
Responsable : Adrien Dewandre ([email protected],
0494/41.63.89 après 19h)
Avec nos amis de Jeunes & Nature, nous passerons ce week-end à Mirwart, au cœur de la grande forêt ardennaise. Nous observerons toutes
les curiosité que la nature automnale nous présentera : oiseaux en migration, arbres aux feuilles tombantes, champignons sortis de terre,...
RDV : Vendredi 13 à 18h30 à la gare de Namur. Pour un autre
arrangement, contacter le responsable
L’As Veyou n°64 • Septembre-Octobre 2006 •
3
I
P
J
Le week-end du 28 et 29 octobre
Pêche à Virelles
Responsable : Cédric Calberg ([email protected], 04/226.14.74
après 19h)
Le plan de gestion de la Réserve naturelle de l’étang de Virelles prévoit
une vidange périodique de l’étang et la pêche d’une partie des poissons
lorsque le niveau d’eau est au plus bas. Nous participerons durant ce
week-end aux activités de pêche : c’est l’occasion de contribuer à la
gestion de l’étang et aussi de découvrir un groupe d’animaux qu’il est
autrement bien difficile d’observer. De plus, Virelles et sa région réservent toujours et à toute saison des surprises naturalistes ! Une activité
à ne pas manquer : la prochaine édition est prévue pour 2009 seulement!
RDV : 10h devant l’entrée de l’Aquascope. Emporter un pique-nique.
Contacter le responsable pour une arrivée en train à Couvin.
En bref
• Épousailles
Le 30 septembre, Élodie et Antoine se marient en la
chapelle d’Envoz à Couthuin. Ils partent ensuite au
Pérou pour un voyage de noces quelque peu atypique,
loin des cocotiers et des plages de sable fin. De belles
observations en perspective !
• Naissance
Pierre est né chez Sandra et Michel le 23 juillet à 12h16.
Il pesait 3,810 kg et mesurait 51,0 cm. Toutes nos félicitations aux heureux parents !
4 • Natagora-Jeunes
Virelles 2006
Enfin le soleil !
Par Dominique
P
our sa 18e édition, le
stage de Virelles s’est déroulé sous le soleil ! Rien
de tel pour l’ornitho. Les tariers
pâtres, pies-grièches écorcheurs,
bruants des roseaux, bondrées,
buses, gobe-mouches gris et
tous les autres habitués étaient
au rendez-vous. Notre fidèle immigrant, l’érismature, a jeté son
dévolu sur un jeune grèbe, mais
notre ami parade cette année
devant un jeune grèbe huppé et
non devant un castagneux. Les
castagneux seraient-ils devenus
trop petits à son goût ?
La prairie du carré magique (où
se déroulait la gestion de cette
année) nous a une fois de plus émerveillés
par la diversité de sa faune, non seulement
par ses oiseaux mais aussi par sa diversité
en papillons. La locustelle tachetée se laissait entendre et admirer, tenant compagnie
au Tabac d’Espagne et aux Piérides. Tout au
long de la semaine, Élise et Laurent nous
ont amenés à la découverte des plantes, libellules, demoiselles et autres criquets.
Les nocturnes du stage nous ont permis
d’admirer un jeune grand-duc à la carrière
de Frasnes. Nous n’avons pas eu la chance
d’entendre l’engoulevent. Heureusement,
l’observation de quelques bécasses des bois
a consolé tout le monde. La soirée « chauves-souris » organisée autour de l’étang
nous a amené des pipistrelles et des noctules. Ces observations n’auraient pas été
possibles sans l’aide du « Bat-detector »
de Cédric. Le « Bat-detector » a d’ailleurs
plongé dans une petite mare. L’appareil
avait-il repéré des chauves-souris aquatiques ? Rassurez-vous, il est amphibie, il
sera de la partie au stage en 2007 !
Le vendredi, un Birds day a été organisé.
Il s’est déroulé sur le même territoire pour
tout le monde entre 10h00 et 18h00, passé
cette heure, les nouvelles espèces observées
ne comptent plus. Adrien, Romain, Cole,
Dorian et moi-même avons gagné avec 77
espèces. Les scores, avec un nombre d’espèces variant entre 64 et 77, étaient très
serrés. La région de Virelles mérite donc sa
réputation de «paradis ornithologique».
Côté ambiance les fous rires étaient au
rendez-vous. Entre Simon l’imitateur de
sanglier, Nicolas le photographe de sanL’As Veyou n°64 • Septembre-Octobre 2006 •
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glier-girouette, Romain qui identifie le coucou grâce à son vol « un coup à droite, un
coup à gauche » et de mémorables parties
de foot, il n’y avait aucune place pour l’ennui !
Enfin, n’oublions pas celles qui nous ont
permis de survivre : mille mercis à Éléonore et à Élise qui nous ont concocté de
délicieux repas tout au long de la semaine.
Virelles c’est ornitho-resto ! ■
Voyage et découverte
Au pays des planeurs
Par Marie
M
i-juillet, je pars quelques jours en
Drôme avec mes parents tout en
pensant doucement à préparer ma
seconde session et à relire mes cours avant
mon blocus.
Un soir, ma maman me propose de profiter quand même un petit peu du temps que
je passe avec eux et de m’emmener voir les
vautours fauves… Chouette !
La présence de cet oiseau est pour moi
magique : tantôt d’audessus, tantôt d’en
dessous, lorsque nous allons les observer,
ils sont toujours présents et dansent un
ballet aérien pour le plaisir de nos yeux…
Lorsque j’étais sur place, je regardais les
vautours planer tout autour de
moi, leur comportement,… j’en ai
vu plus de 100 différents, ce qui
est très impressionnant et c’est la
raison pour laquelle je tiens à vous
parler d’eux !
Cette année, j’ai eu beaucoup de
chance de les voir posés à quelques mètres de moi sur une falaise
et j’ai pu observer tous les détails
de leur plumage, et ainsi faire la
différence entre les adultes et les
juvéniles.
6 • Natagora-Jeunes
Le vautour adulte a une tête recouverte de
plumes blanches, prolongée par un coup
long et étroit, où émerge une collerette de
plumes blanches et duveteuses. Son bec
est couleur chamois. Son ventre est d’une
couleur brun fauve, tandis que son dos et
d’un brun foncé.
Les plumes de sa queue sont courtes et
de couleur noire, comme ses rémiges. Le
juvénile a le dos plus clair et il a le cou et
la tête gris, ainsi que le bec.
Ce planeur fait partie des plus grands
d’Europe : il a une envergure de 2,50 m
à 2,80m et sa taille varie entre 0,95 m et
1,05 m.
Lorsque le soleil se lève et que les premiers
courants ascendants sont là, les vautours
se jettent du haut de la falaise et se laissent porter dans les airs. Ils rentrent au nid
en fin d’après-midi et peuvent passer plusieurs jours sans manger. Ils ne battent pas
des ailes, ou très peu : cela leur demande
un trop gros effort car ce charognard pèse
entre 7,5 kg et 11 kg.
Dans les colonnes d’air, les vautours se
laissent tout à fait porter ; les seuls mouvements sont ceux qu’il fait de gauche à
droite avec sa tête pour l’observation, ou ils
bougent les «doigts» pour se diriger…
Les oiseaux partent en groupe à la recherche de charognes. Si un vautour repère un
animal mort, il émet un cri perçant et perceptible à plusieurs kilomètres qui alerte
les autres vautours. C’est ensuite la curée,
qui dure en moyenne un quart d’heure
pour qu’une petite vingtaine d’individus
dépouillent une carcasse de mouton. Ils
nettoient ainsi la bête de toute la chair et
ne laissent que les os et les tendons, qui
sont dévolus au gypaète barbu et au vautour moine.
pond un seul œuf en hiver dans un nid fait
de quelques branches sur des parois rocheuses. Le poussin nait au début du printemps, au moment de la fonte des neiges,
ce qui augmente ses chances de survie,
car elle fait apparaître plus ou moins de
cadavres. En automne, les juvéniles et les
immatures migrent jusqu’en Afrique et jusqu’au Sahara, tandis que les adultes sont
sédentaires.
Cette année, pour la première fois depuis la réintroduction du vautour fauve en
1996, nous pouvons aussi, au plaisir des
ornithologues, observer un autre vautour…
Certains vont vite trouver de quel oiseau je
parle si je précise que je suis la seule à
ne pas l’avoir vu durant le voyage NJ dans
les Pyrénées, à cause de mon genou douloureux… Il s’agit en effet bien du vautour
percnoptère, qui est encore très rare dans
la région du Massif Central et du RhoneAlpes, donc je suis une chanceuse de la
nature ! Comme quoi, il faut parfois être
patient dans la vie ! ■
Les vautours vivent en colonie de quelques individus jusqu’à une centaine. Les
couples sont formés à vie et la femelle
L’As Veyou n°64 • Septembre-Octobre 2006 •
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Nouvelles du nouveau monde
Un printemps dans le Connecticut
Par Anthony, photos Wikipedia
D
epuis mon arrivée à New Haven début avril, j’ai eu l’occasion
d’observer environ 70 espèces de l’avifaune locale. Comme chez
nous, la saison printanière se caractérise par le passage ou le
départ des migrateurs, le retour des nicheurs et la reprise des chants,
l’éclosion des oeufs et les cris des jeunes ; puis le grand calme.
J’ai effectué ma première
sortie ornithologique au New Haven Harbour, une zone portuaire au fond d’un petit
bras de mer, où quelques zones de plages
marécageuses ont été préservées. De nombreuses espèces étaient présentes début
avril et je ne les ai ensuite plus revues.
C’était le cas notamment du garrot albéole,
un très joli canard noir et blanc qui se trouvait en bande d’une vingtaine et plongeait
de manière parfaitement synchronisée.
Quelques semaines plus tard, garrot, bernache cravant, érismature rousse ou encore
harle huppé avaient déserté le New Haven
Harbour pour céder la place à la petite sterne et à de nombreuses aigrettes, une vingtaine au moins le même jour. Il en existe
deux espèces : la grande aigrette et l’aigrette neigeuse, pratiquement identique à notre aigrette garzette.
La petite sterne est quant à elle
une copie conforme de la sterne
naine. Elle plonge frénétiquement, sans arrêt et avec une habileté impressionnante : à chaque fois elle remonte avec un
poisson dans le bec !
pics chevelus, puis au retour du mâle dans
son nid creusé dans une branche morte. Je
suis retourné plusieurs fois au pied de ce
nid, mais je n’y ai jamais vu de jeunes.
L’une des particularités des oiseaux américains, c’est qu’ils sont en général beaucoup
plus colorés que les oiseaux européens.
Alors que notre geai des chênes européen
porte quelques plumes de couleur bleue,
le geai bleu est ici, comme son nom l’indique bien, principalement coloré de bleu.
Le cardinal rouge est probablement un des
oiseaux les plus colorés d’Amérique. On
a du mal d’imaginer qu’un oiseau aussi
flamboyant soit une espèce très commune,
présente dans pratiquement chaque jardin.
Par contre, s’ils se distinguent par leur plumage, les oiseaux d’ici sont beaucoup plus
Dans les parcs et les forêts,
les stars du début printemps
étaient sans conteste les pics.
J’ai d’ailleurs pu assister à un
spectaculaire accouplement de
8 • Natagora-Jeunes
Garrot albéole
monotones en ce qui concerne leur ramage.
Il a fallu attendre la mi-mai pour voir le
retour de la famille la plus casse-tête de
ce continent : les parulines. Mon guide
en dénombre pas moins de 54 espèces !
Lorsqu’on les pointe dans les jumelles, on
pense pouvoir les identifier sans difficulté
tellement elles sont jolies et colorées. Mais
quand ensuite on feuillette le guide, on se
rend compte que toutes se ressemblent un
petit peu. Et il faut aller vite pour se familiariser à leur identification : deux à trois
semaines après leur retour, elles sont déjà
devenues silencieuses et presque impossibles à repérer dans les arbres maintenant
bien couverts de feuilles.
Et puis trois espèces m’ont particulièrement impressionné : le dindon sauvage, le
bec-en-ciseaux noir et le jaseur d’Amérique.
Le dindon sauvage est une bestiole au gabarit presqu’aussi imposant que la grande
outarde. Il est toujours surprenant de le voir
débusquer au détour d’un chemin forestier
en faisant son jogging et encore plus drôle
de voir ce balourd décoller. Le bec-en-ciseaux est une sorte de grosse sterne noire
et blanche dont la particularité la plus remarquable est le... bec, à mettre en rapport avec la technique de pêche de l’animal. Cet oiseau vole en bord de mer au ras
de l’eau peu
profonde, le
bec
ouvert
et la mandibule inférieure raclant
la surface de
l’eau. Ca ne
doit pas être
très confortable... pourtant il ne s’arrête jamais,
sauf quand
il
attrape
un poisson
un peu trop
gros. Quant
au jaseur, c’est un sosie presque parfait de
celui qui s’égare chez nous certains hivers.
Je l’ai observé pour la première fois en
attendant le bus, en plein centre de New
Haven. Un petit groupe s’afférait à dégarnir de toutes ses baies une série de buissons (deux jours plus tard, le travail était
entièrement terminé). Plus petits, avec
un ventre jaune et un croupion blanc, ils
crient et se comportent de manière très similaire aux jaseurs boréaux. J’ai encore eu
la chance de les observer à 4 ou 5 reprise
Bec en ciseau noir
jusqu’au début du mois de juillet, mais depuis ils semblent avoir dévoré tout ce qui
se mangeait dans la région et être partis
vers d’autres contrées.
Au moment où j’écris ces quelques lignes,
les oiseaux semblent n’avoir pas résisté à la
chaleur de l’été : plus aucun chant et très
peu d’observations depuis des semaines. Il
fait bien monotone, vivement la migration !
Mais heureusement, les insectes nocturnes ont pris le relais pour les chants. Leur
concert vespéral est presqu’aussi impressionnant que celui, matinal, des oiseaux au
printemps. On croirait entendre, en beaucoup mieux, les bruitages dans un film de
western ! ■
L’As Veyou n°64 • Septembre-Octobre 2006 •
9
Ca va chauffer !
Partie I : le réchauffement climatique
Par Anthony
L
e réchauffement climatique, comment ça marche ?
Une serre pour faire pousser les tomates.
1. Le soleil nous envoie son rayonnement
lumineux, qui nous éclaire et nous
réchauffe.
2. Dans la serre, une partie de ce
rayonnement est absorbé soit par le
sol, soit par les feuilles des plantes, qui
utilisent cette énergie pour réaliser la
photosynthèse et faire pousser de belles
tomates rouges.
que, même en hiver lorsqu’il gèle à
l’extérieur, le moindre rayon de soleil
fait monter la température à l’intérieur
de la serre.
L’effet de serre naturel
L’atmosphère terrestre joue, dans une
moindre mesure, exactement le même rôle
que les vitres de la serre.
1. Le soleil envoie ses rayons lumineux
3. La partie de l’énergie lumineuse qui
n’a pas été utilisée pour «nourrir» les
tomates est réémise, mais sous la forme
d’un rayon de plus faible énergie que la
lumière visible : des infra-rouges.
4. Ces infrarouges sont fortement absorbés
par le verre de la serre puis réémis dans
toutes les directions. Une bonne partie
de ce rayonnement est donc emprisonné
à l’intérieur de la serre. Son énergie est
dissipée sous forme de chaleur et l’air
se réchauffe. C’est par ce mécanisme
2. Une partie de l’énergie est absorbée
par l’atmosphère, la mer, le sol ou la
végétation
3. L’énergie absorbée est réémise sous
forme d’infrarouges
10 • Natagora-Jeunes
4. Les gaz qui composent l’atmoshpère
absorbent une bonne partie de ces
infrarouges qui sont ensuite réémis
sous forme de chaleur. Une partie de
l’énergie fournie initialement par le
soleil est donc «piégée» entre la terre et
l’atmosphère sous forme de chaleur ! Les
principaux gaz à effet de serre naturels
sont la vapeur d’eau (les nuages) et le
gaz carbonique.
5. Une grande partie néanmoins des infrarouges peuvent cependant traverser
l’atmosphère et s’échapper vers
l’espace.
Sans cet effet de serre naturel, la majeure partie du rayonnement solaire serait
directement réémis dans l’espace, sans
avoir l’occasion de réchauffer la surface du
globe. La Terre serait donc couverte d’une
énorme couche de glace !
D’autres gaz produits par les activités humaines, comme le méthane, sont de puissants gaz à effet de serre. Le méthane est
notamment produit en grande quantités par
les rizières et par le pet des vaches ! ■
Le réchauffement climatique : « C’est à
cause de leurs locomotives ! »
Le carbone existe sur terre principalement
sous deux formes : le « carbone oxydé » et
le « carbone réduit »
1. Le gaz carbonique présent dans notre
atmosphère est la principale source
de carbone oxydé sur Terre. Ce gaz
contribue naturellement à l’effet de
serre
2. Tous les organismes vivants (plantes,
animaux et même nous, humains) sont
constitués en grande partie de carbone
sous forme réduite
3. Les énergies fossiles (pétroles, gaz
naturel et charbon) se sont formées
suite à l’emprisonnement dans le sol
d’organismes vivants non décomposés,
notamment les grandes forêts qui
poussaient il y a environ 300 millions
d’années, une époque d’ailleurs
dénomée « carbonifère ». Ces énergies
fossiles constituent donc un stock
important de carbone réduit.
4. En utilisant le carbone réduit
(bois, charbon, essence,...) comme
combustibles, nous le transformons en
gaz carbonique.
5. Ce gaz carbonique est libéré dans
l’atmosphère et contribue à former un
écran pour les rayonnements infrarouges. Plus il y a de gaz carbonique dans
l’atmosphère, moins ces rayonnements
peuvent s’échapper vers l’espace et plus
l’atmosphère se réchauffe.
L’As Veyou n°64 • Septembre-Octobre 2006 •
11
Ca va chauffer !
Partie II : Réchauffement et migrations
Par Adrien, photos Wikipedia
C
’ est presque devenu un lieu commun : le climat se réchauffe.
Les scientifiques s’accordent pour affirmer que durant le XXIe
siècle les températures vont augmenter en moyenne de 1,4 à
5,6 °C et que ce réchauffement sera d’autant plus important que nous
émettrons des gaz à effet de serre (CO2, CH4,…). Ce réchauffement
global a-t-il une influence sur la migration des oiseaux ?
Question intéressante puisque l’on sait
que les oiseaux migrent en automne du
Nord vers le Sud pour fuir des conditions
climatiques trop rudes et une nourriture
raréfiée. Un raisonnement simpliste serait
donc de dire « Si l’automne et l’hiver sont
plus doux, les oiseaux partiront plus tard
ou resteront carrément sur leur lieu de nidification ».
En réalité le problème est complexe et le
plus grand nombre possible d’observations
doit être finement analysé. Petit exemple
d’une mauvaise interprétation de donnée :
« Le mois de septembre a été très doux et
l’hirondelle qui niche dans ma grange et qui
me quitte chaque année vers le 10 septem-
bre est partie cette année seulement le 20.
C’est bien là une preuve du lien entre le réchauffement et le départ tardif des oiseaux
en migration ! » Pourquoi cette conclusion
est-elle un peu hâtive ? Pour plusieurs raisons en fait… Premièrement, on ne peut
jamais tirer une conclusion générale sur
base de l’observation d’un seul individu. Il
faut étudier une population plus vaste puis
mener une étude statistique d’où ressortira
ou pas une tendance. Ensuite, il ne faudrait pas confondre cause et corollaire. Le
fait que le mois de septembre ait été doux
et que l’hirondelle soit partie plus tard ne
sont peut-être que des coïncidences, des
faits sans lien de cause à effet. Il faudrait
creuser un peu
plus pour essayer
de mettre à jour
d’autres causes potentielles. Exemple : peut-être la
fermeture de la ferme d’à côté et donc
la rareté de la paille
pour construire son
nid ont-ils contribué à retarder la
nichée et donc le
départ ?
Avec ces quelques
notions de base en
12 • Natagora-Jeunes
Hirondelle rustique
tête, allons maintenant jeter un coup d’œil
du côté d’une étude scientifique publiée en
2003 qui a analysé 42 ans d’observations
migratoires au Col de Bretolet, en Suisse.
Qu’en ressort-il ? Les espèces migratrices
à longue distance (au-delà du Sahel) et à
courte distance (Méditerranée et Afrique
du Nord) sont elles égales face au réchauffement ? C’est ce que nous allons voir…
Les grands voyageurs
Premièrement, il ressort que les espèces
à longue distance de migration quittent
leur lieu de nidification plus tôt. Bizarre à
première vue quand on connaît les risques
de la migration… Pourquoi ne pas rester
plus longtemps chez soi à profiter du bon
temps et à faire un max de réserves ? Et
bien parce que le bon déroulement du
voyage de ces oiseaux au long cours est lié
à la qualité (en terme de nourriture) des
milieux qu’ils traversent. Lorsque la saison sèche commence au Sahel (à partir
de septembre), il devient périlleux de traverser cet immense territoire. Il vaut donc
partir bien tôt. Et comme la nidification a
pu commencer plus tôt (les printemps sont
plus précoces qu’avant), notre migrateur
a donc fini d’élever ses jeunes plus tôt et
peut dès lors faire ses valises à une date
plus précoce. Il augmente ainsi ses chances d’arriver au niveau du Sahel avant qu’il
n’y fasse trop sec. Capito ? Mais attention,
il ne faudrait pas ici en conclure que les
oiseaux sont tellement intelligents qu’ils
ont parfaitement pu gérer à leur avantage
le changement climatique ! Non, il s’agit
simplement de ce qu’on appelle la pression
de la sélection naturelle. Ceux qui avaient
génétiquement tendance à partir plus tôt
ont vu leurs chances de survie augmenter
et ont eu plus de descendants, qui avaient
eux aussi génétiquement tendance à avancer leur date de migration. Petit à petit, les
migrateurs précoces sont donc devenus de
plus en plus nombreux dans la population.
Pour plus d’info, voir Darwin.
Les petits voyageurs
La deuxième tendance concerne les espèces à courte distance de migration, celles
qui ne franchissent pas le Sahara. On remarque qu’elles restent plus longtemps sur
leur lieu de nidification. Normal, elles ne
sont pas pressées, la nourriture y est abondante plus longtemps. Certains oiseaux
peuvent même choisir de ne pas migrer
et de passer l’hiver sur leur lieu de nidification ! Comme la migration est quelque
chose de risqué, donc à éviter si possible,
c’est un comportement qui va dans le sens
d’une augmentation de ses chances de survie.
Enfin, la troisième tendance est qu’il y
a de plus d’espèces qui s’engagent dans
une seconde nichée, pour augmenter leurs
chances d’avoir une descendance. Après
tout pourquoi pas si les conditions le permettent ? Bien entendu, ces espèces retardent leur migration.
Conclusions
On constate donc que l’effet du
réchauffement climatique sur la
migration des oiseaux est quelque chose de complexe et que
les deux types de migrateurs – à
courte et à longue distance – n’en
retirent pas les mêmes bénéfices.
Les premiers peuvent commencer à nicher plus tôt, envisager
sereinement une seconde nichée
puis parcourir une distance de
Phragmite des joncs
L’As Veyou n°64 • Septembre-Octobre 2006 •
13
migration plus courte, voire rester sur le lieu
de nidification. Par contre pour les seconds
c’est moins drôle : d’une part on a montré que
leur date de début de reproduction est moins
souple, dictée par des processus endogènes
(hormones,…), d’autre part leur départ en
migration est conditionné non seulement par
l’abondance de nourriture sur le lieu de nidification, mais aussi par le début de la saison
sèche au Sahel. Autrement dit ils ne peuvent
pas jouer les prolongations.
Moralité : pour les migrateurs à courte distance, le réchauffement présente des aspects
positifs (du moins pour l’instant), tandis que
pour les migrateurs à longue distance, il engendre des contraintes supplémentaires. Une
affaire à suivre… ■
Gobemouche en déroute
Le gobemouche noir, ce joli petit oiseau
relativement rare en Belgique, a bien du
mal à s’adpater au réchauffement de
notre planète : une récente étude menée
aux Pays-Bas a montré que dans certaines régions ses effectifs ont diminué
de 90%! Pourquoi un pareil chiffre ? Et
bien il faut savoir que dans ces régions
le «pic de nourrissage», c’est-à-dire le
moment où les parents sont entièrement
occupés à chasser pour nourrir les jeunes, correspond depuis longtemps avec
le pic d’abondance des chenilles. La nature est bien faite ! Mais voilà, le grain
de sable dans cette belle mécanique,
c’est le réchauffement de notre bonne
vieille Terre : la date du pic d’abondance
des chenilles a fortement avancé tandis que notre pauvre gobemouche, pour
différentes raisons liées à la migration,
n’a pas pu avancer autant sa date de
nidification. Il s’ensuit un déphasage
entre le pic de nourrissage du gobemouche et celui d’abondance des chenilles, d’où la famine dans les nichées...
14 • Natagora-Jeunes
Jouons un peu !
Par Dominique
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Croqueur d’hirondelles
Cousin de Crex Crex
Petit par la taille, grand par la voix
Loge dans les carrières
Peut être gris, noir, nain ou à collier
Empale ses proies
Anagramme de RENTES
S’incruste dans le nid des autres
Vit dans les forêts de chênes
Posée, ses quatre ailes restent ouvertes
Petit tambourineur
A ne pas confondre avec une sauterelle
Vilain petit canard
Crécelle des clairières
Noire ou blanche, son bec et ses pattes
sont toujours longs et rouges
Se cache dans les vergers
Canard ni trop près, ni trop loin
Ouvre les yeux lorsque les nôtres sont
fermés
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Côte célèbre, près de Virelles
Plongeur pie huppé
Flèche turquoise
Constitue le fond de l’étang
Leurs dents sont aussi efficaces que
des scies
Imitateur de talent
Parachutiste des prés
Sylvia
En volant bas elle annonce la pluie
Algues de l’étang de Virelles
Il aime les prés ou les arbres.
Butterflies
Drague les jeunes grèbes
Moules de l’étang de Virelles
Descend les troncs la tête en bas
Porte un capuchon chocolat en été
Déguste les abeilles
L’As Veyou n°64 • Septembre-Octobre 2006 •
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