Le détroit de Messine célèbre la Journée Maritime Européenne

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Le détroit de Messine célèbre la Journée Maritime Européenne
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European Straits Initiative - Accueil > Actualités > Le détroit de Messine célèbre la Journée Maritime Européenne - Le 16 février 2017 - 12h48
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Le détroit de Messine célèbre la Journée Maritime Européenne
Le 11 mai dernier, au Département de l’Architecture de l’Université méditerranéenne de Reggio de Calabre, s’est tenue une table ronde
sur le thème du territoire du Détroit de Messine et le potentiel de développement grâce à la gestion intégrée des zones côtières. L’événement
fait partie des initiatives encouragées par la Commission européenne dans le cadre de la Journée maritime européenne.
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La Journée Maritime Européenne
En 2008, l’Union européenne a créé cette journée symbolique, autour des opportunités de croissance et de développement liées au secteur
maritime. L’événement, qui se déroule tous les ans le 20 mai dans différents pays de l’Union européenne, rassemble les parties prenantes qui
d’une manière ou d’une autre ont un lien avec la croissance bleue et veulent, par un dialogue constructif, établir de bonnes pratiques.
La Conférence des parties prenantes, qui est le principal évènement, rassemble des instances européennes, nationales et locales, des hommes
d’affaires, des spécialistes et des chercheurs, chacun apportant son point de vue en fonction de son champ d’intérêts. Cette année, la conférence
s'est déroulée à Turku, en Finlande, et le thème choisi par le gouvernement finlandais, en accord avec la Direction Générale de la mer à la
Commission européenne, est : « Investir dans la croissance bleue compétitive – des solutions intelligentes et durables ». Les conférences, les
ateliers, le village de rencontres, les réunions B2B et les concours de photographies seront autant d’occasions offertes aux nombreux participants
pour témoigner et débattre.
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Une table ronde sur le détroit de Messine
La table ronde, organisée par Francesca Moraci et Alessandra Barresi, professeures de planification urbaine au département d'Architecture et
d'études territoriales de l’Université méditerranéenne de Reggio de Calabre, est l’un des volets de l’initiative Événements en Europe de la
Journée maritime européenne 2016. Cette table ronde questionne le rôle de la Croissance bleue en faveur du développement durable dans la
région du détroit de Messine.
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La région du détroit, dans laquelle nous vivons, est une région vitale pour le système géographique euro-méditerranéen, avec deux villes
métropolitaines face à face, Reggio de Calabre et Messine. L’une comme l’autre veulent étendre leur zone côtière respective, au point que tout le
Territoire Métropolitain du Détroit deviendrait l'une des plus longues extensions de zone côtière en Europe.
Après le discours d'accueil du prorecteur, le Prof. Claudio de Capua, le Directeur de du département d'Architecture, Prof. Gianfranco Neri, a une
nouvelle fois insisté sur la nécessité de dépasser l'hyperspécialisation et d’adopter une approche scientifique plus intégrée et composite.
Alessandra Barresi a ensuite ouvert la discussion, soulignant les principaux objectifs de la Journée maritime européenne et les intentions
sous-jacentes à savoir, favoriser les campagnes de sensibilisation et la mise en relation pour encourager les initiatives de développement dans le
cadre de la Croissance bleue.
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Francesca Moraci, qui a présidé les discussions de la table ronde, a d’emblée insisté sur deux concepts fondamentaux. D’une part, les
connaissances doivent stimuler les innovations et permettre de bâtir des solutions pour rattraper les importants retards de développement du
territoire, et d’autre part, les liens qu’entretiennent le monde des affaires, le tourisme, la culture et l’administration du territoire pour faire face
aux questions habituelles que doit résoudre un territoire et celles qui concernent des situations exceptionnelles, sans oublier les choix
stratégiques de développement.
Des experts de spécialités fort différentes sont intervenus pendant la table ronde, donnant leur éclairage sur les perspectives en termes de
développement durable basé sur le secteur maritime. Le domaine scientifique était représenté par Francesco Karrer et Michele Trimarchi ; la
sphère politique, par des représentants du gouvernement, notamment le Dr Vanda Rebuffat, du ministère de l'Infrastructure et du Transport ;
l'administration politique locale était représentée par le président de la Province de Reggio Calabria, Giuseppe Raffa, et le conseiller à
l'Urbanisme de Reggio Calabria, le Dr Agata Quattrone ; le monde des affaires avait son représentant en la personne du vice-président de
Confindustria (association commerciale italienne) de Reggio Calabria, Filippo Arecchi. D’autres parties prenantes défendaient elles aussi leurs
points de vue, comme le président de l'administration portuaire de Messine, Antonino De Simone, ainsi que celui du secteur du tourisme et de la
culture, avec le Consul de Calabria du Touring Club Italiano, le Dr Cappellano.
La sous-secrétaire à la Culture, Dorina Bianchi, qui n'a pas pu être présente, a néanmoins fait passer un message dans lequel elle se dit satisfaite
du contenu très riche de l’événement et suggère des recommandations eu égard aux travaux du gouvernement et du MIBACT (Ministère de la
Culture du gouvernement de la République italienne) pour le développement et la croissance de la province de Reggio Calabria et de celle du
territoire du détroit.
Lors de leurs interventions, les universitaires et les chercheurs, mesdames et messieurs Fazia, Laganà, Pultrone, Russo et Tornatora, ont
brièvement présenté l'état actuel d'une partie de la recherche menée par le département d'Architecture sur le thème du développement du
territoire du détroit dans son ensemble.
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Le Professeur Francesco Karrer, qui était chargé de conclure les travaux de la journée, a insisté sur la manière de faire face à la pression
urbanistique actuellement très forte le long de la côte. Il a également rappelé que les grandes problématiques de la planification structurelle
indispensable sont des points essentiels à prendre en compte de même que l’état de la concurrence dans le secteur du bâtiment. Il s'est attardé sur
les intrications et conséquences légales et administratives de la gestion intégrée de la zone côtière (GIZC) pour la planification nationale, ce qui
engendre tant de difficultés pour gérer cette planification. La GIZC répond à la fois à des considérations de subsidiarité et de coopération
institutionnelle et cette planification doit être mise en œuvre horizontalement comme verticalement.
La zone côtière du territoire du détroit a une position stratégique en Italie et en Europe, des atouts environnementaux et paysagers qui ont un
impact sur le système urbain/métropolitain du Détroit de Messine. Les activités côtières (pêche, baignade, tourisme, activités portuaires et
autres) se mêlent aux activités urbaines, impliquant une mobilité locale et nationale, avec des valeurs historiques. Le tout façonne l'identité du
territoire, dans la dimension pluridisciplinaire de la zone côtière. Celle-ci dispose de ressources commerciales, économiques et touristiques
qu’elle sait mettre en œuvre. La zone côtière, sur le plan de l'harmonisation entre terre et mer, pourrait constituer une opportunité unique et une
source de richesse pour les deux villes métropolitaines de Reggio Calabria et Messine, s'il est possible de dégager une caractéristique stratégique
commune, pour conjuguer à la fois les besoins des villes et du secteur maritime ainsi qu'améliorer et développer l'exploitation des ressources.
Pour concrétiser cette vision, les instruments d'urbanisme actuels sont insuffisants, toutefois ils sont indispensables, au même titre que le plan de
développement stratégique de chaque ville. En revanche, une stratégie interrégionale doit être partagée, elle pourrait être mise en place suite à la
récente conférence sur le territoire du détroit (6 mai 2016) et un processus intégré, plus connu sous le nom de Gestion intégrée des zones cotières
(GIZC), c'est-à-dire, une gestion des zones côtières prenant en compte tous les aspects qui sont compatibles et/ou en conflit avec les activités
possibles de la zone côtière. Il s’agit d'atteindre des niveaux de développement durable satisfaisants et de contrôler les impacts cumulés du
développement : érosion côtière et sécurité sociale et environnementale. Naturellement, la stratégie choisie doit préserver les fonctions normales
des villes envers leurs territoires, assurant ainsi l’équilibre avec les villes de l'arrière-pays, tout en optimisant l'utilisation du Détroit. Cette vision
a souvent été conflictuelle et laissée sans solution, d'un point de vue stratégique, sans tenir compte d'une tentative timide – le rivage – alors que
la problématique est, en fait, structurelle et ne se limite pas à la propriété étatique. Ainsi, les administrations portuaires des deux villes doivent
interagir et s'aligner sur la ligne de conduite européenne en donnant à la région du Détroit une nouvelle identité.
À ce jour, l'économie du territoire du détroit n'a pas tiré grand profit de son patrimoine côtier par manque d'infrastructure suffisante pour le
territoire à proprement parler mais également à cause du faible niveau de sensibilisation à l'identité culturelle. En ce moment historique où
l'Union européenne reconnaît le potentiel de développement des zones maritimes et côtières, comme le souligne la déclaration des ministres
européens pour une politique intégrée sur les mers, adoptée à Chypre en 2012 et baptisée Déclaration de Limassol, il est nécessaire d'avoir les
outils pour exploiter cet atout. Il convient donc de profiter de l'attention particulière que l'Union européenne porte aux zones géographiques des
détroits européens. La situation actuelle, caractérisée par le besoin de renforcement du tourisme dans le sud, doit être inversée pour mettre en
valeur une terre culturellement riche, avec un patrimoine archéologique, des villes côtières et des côtes incroyables. Ces zones doivent pouvoir
attirer les touristes qui visitent l'Italie, or seulement 15 % viennent dans le sud.
Alessandra Barresi and Francesca Moraci
Contact
Alessandra Barresi, Università Mediterranea di Reggio Calabria
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