Ikea Mulhouse : « Jetz geht`s los ! »

Transcription

Ikea Mulhouse : « Jetz geht`s los ! »
28
Région
JE UDI 30 JUI L L E T 201 5
Presque 10 h, hier. Feu vert pour les clients du nouvel Ikea, qui étaient déjà des
centaines à attendre (on n’en voit ici qu’une petite partie). Photo L’Alsace
Julien Gahona (à gauche), le directeur d’Ikea Mulhouse, et quelques-uns des nombreux
invités à l’inauguration, qui ont visité le magasin avant l’arrivée des clients. Photo L'Alsace
L ' AL S A CE
Rapidement, il a fallu un peu de patience pour accéder en voiture au parking. Le magasin est aussi desservi depuis hier par la ligne de bus 16 de Soléa. Photo L’Alsace
COMMERCE
Ikea Mulhouse : « Jetz geht’s los ! »
Ikea Mulhouse/Morschwiller-le-Bas, 31e magasin français du géant suédois du mobilier et de la déco, a ouvert ses portes au grand public hier à 10 h et la clientèle était au rendez-vous
en nombre dès la première heure. Lors de l’inauguration, plus tôt, les élus ont chaleureusement salué cet investissement de 40 millions d’euros qui représente 205 emplois directs créés.
Textes : François Fuchs
Photos : Denis Sollier
Billet
Une haie d’honneur de salariés scandant « Jetz geht’s los ! » (en VF, « C’est parti ! ») et lançant des confettis aux couleurs bleu et jaune de l’enseigne : voilà comment ont été accueillis en fanfare hier, à partir de 10 h, les centaines de clients présents dès les premières minutes d’ouverture au grand
public du magasin Ikea de Mulhouse/Morschwiller-le-Bas. Plut tôt, à partir de 7 h 45, l’inauguration – en présence de très nombreux invités – avait débuté autour d’un petit-déjeuner alsaco-suédois au restaurant du magasin, le 31e magasin Ikea de France, qui ouvre après ceux de ClermontFerrand (à l’été 2014) et Caen (en 2011).
Adrien Dentz
Hopla Ikea !
18 600 mètres carrés
Ikea Mulhouse, en chiffres, c’est un investissement de 40 millions d’euros ; une superficie de 25 000 m²,
dont 18 600 en surface de vente ; 205 salariés, dont 175 recrutés localement parmi près de 8 000 candidats ; une trentaine d’emplois indirects (pour assurer, la sécurité, la propreté,
les livraisons, etc.) ; 1 556 m² de panneaux photovoltaïques ; 26 caisses (dont 18 automatiques) ; 835 places de parking ; un objectif de 1,3 million de visiteurs par an ; ou encore 46 « ambiances » ou « pièces de vie » et un total de près de 8 800 références de produits en rayons, « qui associent
fonctionnalité, qualité, design à bas prix et qui sont conçus dans une démarche responsable », a fait valoir Julien Gahona, le directeur du magasin,
rappelant le leitmotiv de l’enseigne : « Le design démocratique. »
L’objectif
Un an après le lancement du chantier, Ikea Mulhouse/Morschwiller-le-Bas a accueilli hier matin ses premiers clients.
Lui et Olivier Baraille, le PDG d’Ikea France (lequel avait ouvert comme directeur le 6e Ikea de France, à Bordeaux, en 1990), ont salué « le soutien indéfectible » de leurs interlocuteurs locaux (élus, services de l’agglomération mulhousienne, Société d’équipement de la région mulhousienne, Pôle Emploi, les services de l’État…) dans le montage de ce projet, initié en 2010. En retour, Josiane Mehlen, maire de Morschwiller-leBas (la commune sur le ban de laquelle se trouvent les 10 ha acquis par Ikea), Jean Rottner, le maire de Mulhouse, Olivier Becht, premier vice-
président de M2A (Mulhouse Alsace agglomération), et Éric Straumann, président du conseil départemental du Haut-Rhin, ont chaudement salué l’arrivée de l’enseigne suédoise. Et ses répercussions pour l’économie locale : les emplois créés, la vingtaine d’entreprises (en grande partie régionales) qui ont travaillé sur le chantier,
une clientèle locale qui ne partira plus
vers Strasbourg, Fribourg ou Bâle pour trouver un Ikea et des adeptes de l’enseigne qui viendront de tout le Haut-Rhin, du Nord de la FrancheComté et des Vosges… Jean Rottner a parlé « d’un vrai projet d’aggloméra-
tion », complémentaire d’une « stratégie de développement », au centreville de Mulhouse, d’une offre commerciale « qui se différencie de celle des zones périphériques ». Olivier Becht a notamment relevé le caractère « stratégique et ultra-accessible » du site du nouveau magasin. Éric
Straumann s’est voulu rassurant pour la concurrence : « Ikea n’est pas aussi hégémonique que ça. L’enseigne a 18 % de parts du marché français du meuble, ça laisse de la place à d’autres formes d’offre. » Autre observation du président du Département :
« On a parfois tendance à critiquer ce Photo L’Alsace
mode de distribution. Il faut rappeler que 60 % des produits d’Ikea France sont fabriqués en Europe. »
« Prémonitoire ! »
Josiane Mehlen, elle, s’est notamment amusée à noter que, lors des fouilles préalables à la construction du nouveau magasin, les archéologues ont établi que le site a été « un lieu de passage de rennes à l’époque du magdalénien, il y a environ 15 000
ans ». Et la maire de Morschwiller-leBas de sourire : « Si vous me dites que ce n’était pas prémonitoire… »
Il a fallu attendre l’arrivée à Mulhouse du géant suédois du meuble pour voir fleurir dans tout le Haut-Rhin des panneaux publicitaires de 4 x 3 mètres qui parlent (un peu) alsacien avec une belle touche d’humour… Cette campagne, mariant notre dialecte avec le suédois, n’est pas
passée inaperçue. C’était le but recherché, c’est réussi. « Entre langues à part, on se comprend », peut-on lire au bas de ces affiches déclinant une série de slogans d’un genre nouveau : manger un Stück (morceau), c’est meilleur autour d’une Norden (table à rabats) ; boire un Schluck (gorgée), c’est bien mieux dans un Kremla (verre Ikea) ; à l’aise dans un Strandmon (repose-pieds) comme dans des Schloppa (pantoufles). La pub en alsacien, c’est chic pour Ikea. Voir populariser ainsi un dialecte que l’on dit moribond ne peut que réjouir ses défenseurs.
Toucher le cœur des Alsaciens, pour leur faire ouvrir le portemonnaie : ils sont malins, ces Suédois ! On leur pardonnerait presque d’avoir ravagé l’Alsace durant la guerre de 30 ans, à une époque où il n’y avait pas encore de meubles en kit. Hopla Ikea !
« Beaucoup de gens attendaient ça »
Les clients qui ont afflué à Ikea Mulhouse/Morschwiller dès hier matin étaient eux aussi ravis que l’enseigne suédoise se soit implantée là.
Beaucoup d’entre eux fréquentaient jusqu’ici d’autres magasins du groupe plus loin de chez eux, à Fribourg, Bâle, Strasbourg, Dijon…
Olivier Baraille, le PDG d’Ikea
France.
Photo L’Alsace
Le choix d’implanter un magasin Ikea à Mulhouse/Morschwiller ? « C’est un carrefour
géographique extrêmement
important, au cœur d’une zone
de chalandise de 1,1 million
d’habitants », nous expliquait
hier Olivier Baraille, PDG d’Ikea
France (9 700 salariés, 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Présente à Dijon, Strasbourg, Fribourg et Bâle, l’enseigne suédoise complète ainsi
son maillage dans l’Est. Le 32e
Ikea français ouvrira le 29 août
à Bayonne et fin novembre sera posée la première pierre
d’Ikea Orléans. « Nous pourrions avoir une quarantaine de
magasins en France à l’horizon
de 2020 », confie Olivier Baraille, en soulignant l’objectif
poursuivi : « Que 80 à 85 % de
la population soit à moins
d’une heure d’un Ikea. »
« Un événement majeur pour notre bassin de vie » (Josiane Mehlen) ; « Que du bonheur ! » (Olivier Becht) ; « Un événement historique pour notre
département ! » (Eric Straumann)… Lors de l’inauguration, hier matin, les élus ont rivalisé d’expressions pour saluer l’ouverture d’Ikea Mulhouse/
Morschwiller. Mais dans les rangs des centaines de premiers clients arrivés dans la foulée, l’enthousiasme n’était pas moindre. « L’ouverture d’Ikea à Mulhouse, c’est la fête, c’est génial ! Je pense que beaucoup de gens attendaient ça, ça va permettre une plus grande variété de l’offre dans la région
mulhousienne », dit par exemple Sela, un habitant de Pfastatt, technicien
de maintenance, venu avec sa femme
Rose, aide-maternelle.
clients d’autres enseignes : « Quand on a besoin de quelque chose, on fait le tour : Fly, Alinéa, But, Ikea… »
On est curieux, comme beaucoup de gens ! », confie James, en saluant le choix du site : « On est content que le magasin se soit implanté de ce côté-ci de l’autoroute. D’habitude, tout est du côté de Kingersheim et Wittenheim
et c’est un peu pénible pour les Sundgauviens de traverser tout Mulhouse. Là, avec des enseignes comme Leroy Merlin et désormais Ikea, il commence à y avoir des trucs intéressants ici. »
« La carte bancaire
risque de fumer ! »
Autres fans d’Ikea venus dès la première heure, Cédric, boulanger, Annabelle, aide-maternelle, et leur fils Aël, 9 ans, habitent à Illfurth. « On allait avant à Ikea Strasbourg ou Fribourg, tous les deux mois environ. On est tout
contents d’avoir maintenant un magasin à moins d’un quart d’heure de chez nous. On vient de finir de construire, notre maison est en phase déco, cela ne pouvait donc pas mieux tomber… Alors aujourd’hui, la carte bancaire risque de fumer ! », sourit Cédric. « Les prix Ikea sont attractifs. Le couple, qui a en projet de refaire Et j’aime beaucoup le concept, un mason salon, connaît l’enseigne suédoi- gasin fait de petits appartements. se depuis longtemps : « On allait par- Mais j’aime bien aussi Alinéa », comfois au magasin de Fribourg. On plète Annabelle. Et d’ajouter, en désiapprécie les produits Ikea, surtout le gnant son homme : « Lui, il aime design. Et en général, c’est de bonne beaucoup le restaurant d’Ikea ! »
qualité et à des prix intéressants. » Mais les deux Pfastattois sont aussi Clémence, 68 ans, habitante de We-
Ikea puis le zoo
Annie, sa fille et sa petite-fille : des fans d’Ikea (en tout cas pour les deux premières !)
venues de Belfort pour profiter du magasin mulhousien dès hier. Photo L’Alsace/F. F.
rentzhouse, dans le Sundgau, découvre un magasin Ikea pour la première fois de sa vie. « Je suis venue par curiosité et pour voir si je peux trouver ce qu’il me faut. » Philomène, de Kingersheim, fréquente pour sa part l’enseigne de longue date. « Jusqu’ici, j’allais en Allemagne, dit-elle, ravie de l’installation d’Ikea à Morschwiller-le-
IRE01
Bas. Ça manquait dans la région. » Établis à Illfurth, James, qui travaille dans le domaine de l’assainissement, et Carole, assistante d’éducation, allaient de temps en temps à Ikea Fribourg. « Je ne suis pas fan de grands magasins. Mais Ikea, je trouve que c’est moderne, écolo et sympa. On est en vacances, alors on est venus voir. Annie, retraitée, est venue de Belfort avec sa fille Aurore et sa petite-fille de 17 mois. Avec une longue liste de courses dressée sur un Post-it : barrière de lit, oreillers, verres à vin, etc. « On connaissait bien les magasins de Dijon et Strasbourg. On aime beaucoup Ikea, on y trouve des choses qu’on ne trouve
pas ailleurs », commente Annie, heureuse que l’enseigne se soit rapprochée de Belfort. D’autant « qu’on aime bien venir à Mulhouse », note-telle. Et si la météo le permettait, la famille envisageait de compléter sa visite d’hier par un tour au zoo.

Documents pareils