Forum des solidarités d`Agen
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Forum des solidarités d`Agen
FORUM D’AGEN Forum des solidarités d’Agen : Bilan de la 22ème édition du Forum d’Agen • Le Forum des Solidarités Nord-Sud d’Agen était consacré cette année au thème "Enfants des Rues", sujet au centre des préoccupations sociales pour le développement. Porteurs de projets, responsables associatifs, réseaux spécialisés, éducateurs de rue étaient réunis pour témoigner de leurs actions à travers le monde. Parmi eux, Brother James (Nanban), Athanase Rwamo (OPDE, Burundi) Alphonse Tay (UNESCO), Joël Rousseau (ESPPER), Martine Berge (REPPER), Bernard Pirot (Auteuil International) ou encore Edwin de Boeve (Dynamo International). Les débats ont permis des échanges d’expériences sur la formation des éducateurs de rue, l’accompagnement des enfants et leur insertion durable dans la société. Des recommandations ont été formulées à cette occasion et un véritable consensus s’est dégagé sur les moyens à mettre en œuvre pour lutter plus efficacement contre ce phénomène qui doit être une priorité pour les Objectifs Du Millénaire pour le Développement. • La projection en avant-première du film du cinéaste Patrice Leconte "Dogora, ouvrons les yeux", magnifique ode au Cambodge présentée par Yves Meaudre (Enfants du Mékong) et Patrick Edel, a été un grand moment où le Père Ceyrac et Patrice Leconte firent partager leur émotion. Débats et ateliers ont aussi traité de l’indépendance de l’action humanitaire, du retour des volontaires, des cofinancements, du montage de micro-projets. Parmi les intervenants : Benoît Miribel (Action contre la Faim), François Huchet (SOGAMA), Antoine Vaccaro (TBWA nonprofit), Jean-Pierre Farjon (ministère des Affaires étrangères), Xavier Boutin (IECD), Jean Robin (FIDESCO) Philippe Vallet (CRCC de Paris), Jean-Daniel Balme (SCD) ou encore Joseph Zimet (AFD)… • La soirée de clôture a été l’occasion pour l’Agence des Micro-Projets et Anne d’Orgeval de remettre les dotations des Solidarités Nord-Sud aux différents lauréats en présence de Jean-Pierre Farjon et de François d’Arthuys. Des vidéos illustrant les réalisations d’anciens lauréats ont également été projetées, dressant une "palette extraordinaire d’expériences vécues" selon un participant. Jean-Pierre Girardier, président de CALAO, résumait le sentiment général en rappelant qu’il avait été frappé par "la qualité des intervenants et des projets présentés lors du Forum". Cependant, sa nouvelle coordinatrice Céline Rossini, en dresse un bilan mitigé en raison de la faible fréquentation du public confirmant la nécessité de repenser la vocation "grand public" du Forum. Conclusions et recommandations Du Forum des Solidarités Nord-Sud La 22ème édition du Forum a fourni un cadre approprié de concertation et d’échange d’expériences entre les différents intervenants sur le terrain, venus d’horizons très divers. Photo © Afghanistan demain Les participants ont pu aborder tous les points essentiels qui touchent à la problématique des enfants de la rue à travers les expositions dans les stands et les différentes conférences. Ils ont mis au grand jour les différentes difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien ; ils ont partagé leurs échecs et leurs succès. Ils ont également émis des recommandations qu’ils souhaiteraient voir développées pour diminuer sensiblement le développement du phénomène "enfants des rues", qui est devenu un vrai problème de société. Les participants ont aussi constaté que les associations qui s’occupent des enfants de la rue sont de petites structures, seules capables de conduire une approche personnelle des enfants "les yeux dans les yeux", mais qui, 38 AVENTURE N°103 FORUM D’AGEN Enfants des rues supérieur des jeunes formés, confiés à leur responsabilité. Il revient alors aux associations de continuer à suivre voire accompagner les jeunes "ex-enfants de la rue" dans leur premier emploi pour éviter toute dérive de l’employeur et toute fausse route de ce jeune. 2. La formation des éducateurs des rues. Les participants au Forum d’Agen ont constaté que la formation des éducateurs de rue constitue une priorité impérieuse pour réussir véritablement l’intégration des enfants de la rue dans la société d’une façon durable. Ils demandent la reconnaissance internationale des éducateurs de rue par la définition d’un statut, par une sélection rigoureuse de ces éducateurs et par une rémunération digne, face aux risques de leur métier. Ils demandent l’organisation annuelle ou bi-annuelle d’un séminaire de formation à large échelle sous l’égide d’institutions du genre UNICEF, UNESCO ou Guilde Européenne du Raid, des Responsables des Projets et des éducateurs de rue. Photo © Aventure Ce séminaire viendrait définir des stratégies globales de formation des éducateurs de rue, il définirait également les modalités de formation, la recherche et l’appel des fonds pour y parvenir. justement du fait de leur petite taille, n’ont pas suffisamment de moyens pour faire face aux exigences de leurs programmes et n’attirent pas assez l’attention sur leurs actions. Les participants ont formulé les recommandations suivantes : 1. La réinsertion socio-économique des enfants de la rue. Les participants ont constaté que la réinsertion socio-économique des enfants des rues reste la seule issue digne, pertinente et prospère pour leur assurer un avenir meilleur. Ils demandent que des moyens substantiels soient mobilisés pour l’appui aux programmes mis en place et, dans une large mesure, de donner priorité aux micro-crédits qui soutiendraient les activités professionnelles des jeunes formés, à travers des ONGs et des Organisations de micro-finances. D’autres fonds seraient déployés pour appuyer les jeunes embauchés dans des entreprises locales, tout en faisant comprendre à ces dernières que cet argent doit être géré dans l’intérêt Ce séminaire encouragerait aussi la constitution la plus large possible d’un réseau mondial pour obtenir un réel travail en synergie. 3. L’appui aux budgets de fonctionnement des associations Les participants au Forum d’Agen souhaiteraient que ceux qui optent pour le financement des investissements ou la mise en place des infrastructures appuient également les programmes par des budgets de fonctionnement pour une durée d’au moins deux ans. AVENTURE N°103 39 FORUM D’AGEN Les bailleurs de fonds privés et les institutions publiques sont vivement encouragés à prendre conscience de cette requête sous peine de voir mourir les associations devant l’incapacité de faire vivre ou d’assumer ce qu’ils ont construit. Mener à bien un projet pour reconstruire un enfant de la rue (foyer, atelier, école…) ça n’est pas seulement construire un cadre adapté mais c’est aussi, et surtout, donner à ce cadre une vie, une âme. par Athanase Rwamo, OPDE (Burundi) et Joël Rousseau, ESPPER (France) L’accompagnement de l’enfant Le travail auprès des enfants des rues est un engagement à long terme, qui part du premier contact dans la rue et doit déboucher sur l’insertion socio-professionnelle. Il s’agit ici de s’interroger sur la problématique éducative à travers l’accompagnement des enfants. L’accompagnement de l’enfant, c’est d’abord l’écoute. Il est essentiel que les enfants soient acteurs de leur vie, qu’ils soient considérés comme des individus à part entière et donc que les associations s’inscrivent dans une démarche participative, et ce à tous les niveaux. Considérer l’enfant comme acteur, c’est comprendre que l’institution ne peut rien imposer, elle ne peut que respecter les décisions de l’enfant (même si son choix est de ne pas quitter la rue) et donner des indications, les solutions ne pouvant venir que de l’environnement de l’enfant. Il est donc important de mettre en place une stratégie ouverte, en constante évolution, pour mieux l’adapter aux particularités, aux besoins et à la motivation de l’enfant. Une stratégie pour laquelle il n’y a jamais d’échec mais des erreurs de parcours, qui obligent à prévoir des tremplins pour rebondir. Les méthodes et les supports pédagogiques vont donc être en constante évolution, et élaborés de façon interactive, afin notamment de s’appuyer sur les compétences acquises dans la rue. Trois stratégies concernant le suivi de l’enfant peuvent être distinguées, toutes trois étant intimement liées : - L’approche dans la rue - L’approche dans les centres - L’approche via la communauté 1. L’approche participative dans la rue Photo © Sipar Il est important de comprendre que certains enfants ne souhaitent pas quitter la rue et ne sont pas prêts à intégrer un centre ou à retourner dans leur famille. Le processus de resocialisation de l’enfant ne peut se faire que dans la durée, et il est important de comprendre et de prendre en compte le sentiment de liberté qu’ils éprouvent dans la rue. C’est le choix qu’a fait le Centre Énergie à Madagascar, qui s’appuie sur l’envie des enfants à être reconnus comme les autres, et valorise leur créativité. Aux problèmes, ils ont leurs solutions qu’il faut respecter. Ils savent vivre en groupe et sont capables d’inventer leurs propres outils. Certes, il faut être conscient qu’une majorité de ces jeunes ne réintègrera pas sa famille et ne retournera pas à l’école, mais ce qu’il faut avant tout c’est axer le travail sur la motivation et la responsabilisation. Il faut mettre en 40 AVENTURE N°103 Photo © Enfants du Mékong Un consensus s’est dégagé autour du fait qu’on ne peut pas construire un Centre d’accueil ou un Centre de formation professionnelle sans tenir compte des salaires des éducateurs ou du budget pour la prise en charge des enfants concernés. FORUM D’AGEN avant la complémentarité des différentes structures, la flexibilité des solutions proposées et une alternative au système scolaire traditionnel (qui représente souvent une situation d’échec pour l’enfant). Ainsi certains ont réalisé leur rêve et sont devenus potiers, bâtisseurs ou encore animateurs, et à leur tour ils aident d’autres enfants. 2. L’approche dans les centres Certes, la réinsertion au sein de la famille est toujours privilégiée, mais quand elle n’est pas envisageable, les centres sont une solution alternative pour établir un projet de vie avec les enfants. Il existe plusieurs types de centres : les centres d’hébergement mais aussi des milieux ouverts, où l’enfant peut venir quand il en éprouve le besoin. Dans les centres, à la dimension "accompagnement" s’ajoute donc celle de l’accueil. De manière générale, il ne faut surtout pas assister l’enfant mais l’accompagner, ce qui signifie aussi lui inculquer des devoirs et ceci est d’autant plus vrai lorsque les jeunes doivent vivre dans un centre. Drop in Center FONDATION VIRALNIE Il s’agit d’un centre d’accueil provisoire entre la rue ou la prison et les centres d’hébergement. C’est un sas d’entrée dans l’optique d’une resocialisation : réunification familiale. La réhabilitation se fait en 5 activités : 1. Jeux sportifs interactifs (mise en situation) dont l’objectif est de redonner des valeurs de référence (repères spatiaux/temporels). 2. Building Class (soutien scolaire), pour les préparer à retourner à l’école (on ne joue pas sur la connaissance, mais on lui redonne confiance en ses capacités, et on recréé une atmosphère de classe). Là encore, il est indispensable de les responsabiliser. Cela passe souvent par un système d’autogestion des foyers ou des centres (gestion de l’argent, de la nourriture, de l’entretien…). La vie en centre est l’occasion d’échanges de savoir, mais aussi d’échanges avec l’extérieur au quotidien. C’est donc une étape de resocialisation et surtout de valorisation pour les enfants, par la prise de responsabilités, comme au sein de la fondation Virlanie, où les 16-17 ans forment le "junior staff" et accompagnent les plus jeunes. Cette démarche s’inscrit dans la volonté de former des citoyens actifs et responsables de leur devenir. 3. Peinture sur tee-shirt (art thérapie), dont l’objectif est de laisser s’exprimer la créativité de l’enfant (cela permet également d’exprimer des traumatismes), de l’amener à se concentrer sur une tâche et d’être revalorisé par une activité rémunératrice. Mais cette resocialisation n’est pas toujours facile pour les enfants qui connaissent la "liberté de la rue". Suivre les règles de base est parfois trop contraignant. Plusieurs solutions ont été mises en place, comme un centre provisoire qui offre aux enfants une période transitoire d’adaptation (voir encadré sur le Drop in Center de la Fondation Virlanie), ou encore une approche en terme de contrat pour redonner des règles et des valeurs (chaque contrat étant fait avec l’enfant, au cas par cas), c’est l’approche privilégiée par la Fondation Nanban en Inde. 5. Bibliothèque et jeux de société, afin d’attiser la curiosité de l’enfant (de passif à actif), et de permettre de créer une atmosphère familiale et de s’autogérer en situation de groupe. 4. Activité piscine, totalement récréative, qui fait office de "carotte" pour se libérer du travail de la semaine. Elle permet également le renforcement de la cohésion et est très positive dans le travail auprès des enfants handicapés. Dans certains cas, le centre est un passage obligé, comme par exemple pour les enfants victimes d’abus sexuels, qui nécessitent une approche plus spécifique. Au processus d’autonomisation, de responsabilisation, de valorisation, s’ajoute un réapprentissage de son corps qui passe nécessairement par l’expression des traumatismes. Virlanie a créé un centre spécifique pour les petites filles, suite à leur demande, car au-delà d’un besoin de protection, beaucoup d’entre elles supportent très difficilement la présence masculine. 3. L’approche via la communauté Photo © PSE Il est rare que le départ du foyer soit brutal, on assiste davantage à une alternance entre la rue et le foyer, une acclimatation à la rue avant la décision de vivre dans la rue. Les causes qui amènent les enfants à ce choix sont nombreuses et parfois il s’agit davantage de frustration AVENTURE N°103 41 FORUM D’AGEN que d’une réelle révolte, non perçue par la famille. Il est donc primordial de faire un travail préventif de consolidation de la structure familiale. Mais cette action au sein de l’environnement de l’enfant doit être réalisée tout au long du travail de reconstruction de l’enfant. En effet, la communauté immédiate doit absolument être traitée comme un acteur, même si cela est parfois difficile car l’association peut entrer en compétition avec les familles trop pauvres, en offrant des conditions aux enfants qu’elles ne peuvent pas leur donner (électricité, nourriture, jeux…). Les associations doivent donc impliquer la communauté, et plus particulièrement les mères, dans les actions qu’elles mènent. La communauté est capable de trouver des solutions et de les mettre en œuvre, souvent il suffit pour la rendre actrice de la sensibiliser sur différents thèmes (santé, éducation, sexualité…). En Inde, par exemple, les enfants victimes d’abus sexuels le sont souvent au sein de leur propre famille. Il existe une caste particulière où c’est le droit de la famille. Ce type de drame aboutit souvent à une prostitution dans la rue des enfants abusés. Les responsables de la Fondation Nanban ont abordé ce sujet délicat avec les femmes pendant plusieurs semaines, et ce sont les femmes qui ont décidé d’agir en dénonçant ou en provoquant des conflits directs avec les familles concernées. L’association s’est éclipsée, elle n’est pas intervenue directement, elle a juste permis à la communauté d’agir. L’approche communautaire ne doit pas se limiter à la communauté immédiate. L’action peut également être à destination des professionnels, des ministères et de la population de manière plus générale, car eux aussi peuvent être acteurs pour lutter contre le phénomène des enfants des rues. D’un point de vue juridique, on se rend compte que souvent il n’y a pas de législation spécifique pour les mineurs et, s’il en existe, qu’elle n’est pas forcément appliquée. Les enfants des rues sont souvent stigmatisés, et aucune différence n’est faite entre les enfants délinquants et des enfants victimes. Le travail auprès de la communauté consiste ici en une formation des professionnels de la justice, des policiers, qui ont souvent peu de connaissance de la législation spécifique qui s’applique aux enfants et qui, surtout, peuvent être des relais précieux pour identifier des enfants victimes (de la prostitution ou de la drogue). C’est l’approche que le BICE vise à développer. À plus grande échelle, on peut également travailler à changer le regard de la population sur ces enfants ou même briser certains tabous pour annihiler certaines pratiques, comme en Asie où perdure la croyance que des rapports sexuels avec une personne vierge porte chance dans les affaires. Quelle que soit la solution retenue, il ne faut surtout pas oublier que les enfants des rues peuvent être acteurs de leur vie, si on leur en laisse le choix, et qu’il faut croire en la force de la communauté pour résoudre les problèmes. La formation des éducateurs de rue Photo © Afghanistan demain Cette séance plénière avait pour objectif de revenir sur le rôle de l’éducateur de rue, sur ses compétences et sa formation. 42 AVENTURE N°103 1. État des lieux En premier lieu, il est important de noter que l’éducateur de rue est l’élément central du travail auprès des enfants des rues. C’est lui qui va porter un regard, une attention quotidienne sur l’enfant et l’accompagner dans sa vie. C’est surtout lui qui aura le premier contact personnel avec l’enfant. Ce contact est décisif car il marque le début d’une histoire qu’ils vont construire ensemble. Ce premier contact est d’autant plus difficile, qu’il doit parfois se faire dans l’urgence, les enfants étant parfois interpellés par des personnes qui nourrissent de mauvaises intentions. À ce titre, on peut citer l’exemple de l’association Ashalayam, qui travaille dans la gare de Calcutta, où des rabatteurs vont à la rencontre de ces enfants perdus, qui souvent arrivent de la campagne, pour alimenter des réseaux de prostitutions ou esclavagistes. Il faut donc pouvoir mettre en place un accueil de l’enfant dans les premières heures où il arrive dans la rue. Le rôle des éducateurs est donc primordial : ils doivent être accessibles tout au long du travail qui va être mis en place avec l’enfant. Ce dernier doit pouvoir, à tout moment, prendre contact avec son éducateur. On pourrait logiquement penser que ce rôle est confié à des spécialistes mais les différentes interventions montrent que ce n’est pas toujours, voire rarement le cas. En effet, il s’agit d’éducateurs ou d’animateurs peu formés, ayant des parcours d’expériences différents, souvent des anciens enfants des rues. L’exemple du Centre Énergie à Madagascar est à ce titre très parlant. Des jeunes, remis debout par une méthode adaptée, se sont pris en main et ont souhaité, à leur tour, intervenir auprès d’autres jeunes. Le Centre a donc mis en place une formation et inventé un nouveau et devra même être un communicant, pour sensibiliser l’opinion publique dans l’objectif de mobiliser des fonds notamment. Les éducateurs ne sont donc pas forcément, au début, des spécialistes. Certes, l’essentiel réside dans l’adaptation vis-à-vis de l’enfant. L’éducateur doit avant tout avoir des qualités de cœur et d’engagement, mais les débats ont montré la nécessité de former ces acteurs. Quand il s’agit d’accompagner l’enfant, il faut qu’en parallèle d’un engagement, d’un militantisme et de l’amour, indispensables, se pose la question du professionnalisme et de la capitalisation. Une formation théorique parallèle est donc nécessaire, surtout dans le cas où l’éducateur est confronté à une pathologie. Cette formation est d’autant plus nécessaire que "l’approche rue" présente des limites. Il ne faut pas écarter le fait que l’éducateur se retrouve parfois dans des situations très difficiles d’un point de vue psychologique et sécuritaire. Certains éducateurs ressentent un malaise et parfois même craquent parce qu’ils ne croient plus eux-mêmes dans le changement de l’enfant. Au Brésil, par exemple, certains éducateurs se sont trouvés confrontés à des menaces de mort de la part des enfants, ou encore à Calcutta, des éducateurs ne savaient plus comment réagir face à des centaines d’enfants. Dans ces cas, il est nécessaire de donner des solutions aux éducateurs de rues, les soutenir pour qu’ils conservent cette force et ce volontariat indispensables, pour qu’ils puissent continuer à travailler dans un contexte difficile tout en gardant un rapport de qualité avec l’enfant. Les méthodes mises en place sont souvent la résultante de la pratique. C’est parce qu’ils ont été confrontés au manque de réponses et d’alternatives que les éducateurs ont dû se remettre en cause et trouver des réponses, en fonction de la réalité. Les éducateurs doivent alors adopter au quotidien une stratégie aménagée et ensuite conceptualiser avec une approche plus systémique. Le rôle de l’éducateur, confronté à des situations très différentes, est donc complexe et il doit être compétent dans différents domaines. Il devra être à la fois psychologue, sociologue, il devra connaître la législation sociale du pays, la Constitution nationale Photo © PSE 3. Quelle serait la formation adaptée ? La réalité ? L’idéal ? Les former pourquoi ? L’erreur à ne pas commettre serait de plaquer au Sud une formation du Nord, peu adaptée aux problématiques du Sud et plus particulièrement à celle des enfants des rues. La formation est souvent établie par rapport aux questionnements des associations et des jeunes. Il s’agit donc d’une formation par concertation, avec des personnes pas forcément expérimentées. Certains psychologues ou éducateurs sociaux se sont formés avec des gens qui travaillaient dans la rue depuis des années. Il s’agit donc de confronter une réalité vécue à la théorisation. Des définitions ont pu être données sur la base de l’expérience, mais les échanges et la capitalisation sont nécessaires. Les associations doivent donc avoir une approche en terme de capitalisation, afin de valoriser les richesses, reprendre des idées intéressantes. La stratégie recom- Photo © Point-Cœur Dans le travail de l’éducateur, l’abordage est le plus important. Il va devoir favoriser un rapport de confiance, pour permettre l’instauration d’un système éducatif dans un contexte de rejet. Dans ce processus, il est primordial de comprendre la rue et son évolution. Les associations ne sont pas le bon "concurrent" de la rue. Les enfants ont créé leurs propres repères dans la rue, ils y ont acquis des valeurs et l’éducateur va devoir apporter des réponses dans un cadre de projet de vie, en tenant compte de ce que leur apporte la rue. L’éducateur est donc un ingénieur socio-urbain, à la fois un gestionnaire de rue, un gestionnaire de situations de groupe et de sa position dans une dynamique générale. Photo © Enfants du Mékong 2. Quelles compétences doivent-ils avoir ? Quels besoins en terme de formation ? Photo © Noor métier, celui d’éducateur de rue. Cette méthode est maintenant reconnue, et d’autres associations sont venues s’y former. Photo © Dynamo International FORUM D’AGEN AVENTURE N°103 43 FORUM D’AGEN mandée est donc un questionnement global avec l’ensemble des acteurs locaux et internationaux. Au niveau local, le travail en réseau va permettre de mobiliser un maximum de personnes et trouver des solutions. En Inde, cette approche a permis de mettre en place la "Childline", numéro d’appel gratuit mis à disposition des enfants en détresse 24h/24 ; elle a commencé à Bombay en 1996, puis a été reprise dans d’autres régions. À Madagascar, au centre Énergie, des policiers et des gardiens pénitenciers viennent se former. Ces initiatives ont permis également de faire évoluer le regard des policiers sur ces enfants. Au niveau international, l’idée serait une réflexion collective pour la mise en place d’une formation de base universelle avec des modules opérationnels adaptés aux contextes. Plusieurs expériences dans ce sens sont déjà en cours, des échanges entre éducateurs de rues issus de différents pays sont organisés, afin de leur permettre d’analyser leurs réussites et leurs échecs, de prendre du recul. À Rufisque, une première tentative de travail de réseau a été faite pour la formation des éducateurs de rues. Parallèlement le travail de réseau est absolument nécessaire pour le lobbying, toutes les associations sont les témoins privilégiés pour interpeller les pouvoirs publics. L’insertion professionnelle L’insertion économique est une gageure. Trouver un emploi pour les jeunes est déjà en général difficile, ça l’est encore plus pour les enfants des rues, qui éprouvent une réelle difficulté à s’adapter au monde du travail (notamment du fait de la contrainte des horaires). Travailler auprès des enfants des rues pour leur insertion nécessite de prendre du recul par rapport à cette thématique. En effet, l’insertion sous-entend que l’enfant s’adapte aux structures. Il est donc préférable de parler d’intégration sociale, au sens large, car cette notion laisse envisager une adaptation réciproque. Il faut parallèlement à l’intégration au sein des structures, l’adaptation des structures aux nouvelles configurations. Le problème est que dans tous les pays, les lieux d’expression font défaut, et la parole est indispensable. 1. La question du choix Lorsque l’on parle de suivi et d’accompagnement de l’enfant, un certain consensus se dégage : travail dans la rue, recherche de réinsertion familiale, prise en charge dans des unités d’accueil avec implication participative. Comme cela a été noté à plusieurs reprises, l’insertion commence le plus souvent par la réinsertion familiale. Il est primordial de s’appuyer sur les compétences de l’enfant et de la famille. Tout commence alors par une évaluation, puis l’accompagnement familial peut être mis en place (administratif et légal, conseil familial, assistance économique avec notamment le micro-crédit) et vient enfin, dans les cas les plus favorables, la "formation professionnelle". Avec l’insertion professionnelle se pose la question du placement de l’enfant et La difficulté des situations auxquelles sont confrontés les éducateurs nécessite absolument une formation. Parallèlement, il est indispensable que cette formation soit reconnue au niveau local, mais aussi au niveau international, pour éviter la précarité. Le rôle des éducateurs est primordial, et il est nécessaire que ceux-ci soient rémunérés à hauteur de leurs compétences. Malheureusement, cet aspect fait rarement l’objet d’une priorité au niveau des financements. 44 AVENTURE N°103 Photo © Ashalayam Le travail de réseau permet également de faire reconnaître le travail des éducateurs de rue. À Madagascar, la formation du Centre Énergie est validée par un diplôme reconnu par le ministère de la population et l’association a pour objectif de mettre en place une formation d’éducateur spécialisé, reconnue dans toute la région de l’Océan Indien. FORUM D’AGEN 2. Modalités d’actions Les formations Pour donner une formation qualifiante à des jeunes défavorisés, il est indispensable de prendre en compte ses compétences et son environnement. L’idée est de lui donner une formation suffisante pour qu’il puisse gagner sa vie honorablement. Cette formation ne doit pas être trop longue car pour ces enfants souvent la formation représente un manque à gagner. Il ne faut pas oublier que parfois la rue peut amener aux enfants un revenu relativement important. Il est donc important de valoriser le jeune et de travailler sur l’importance d’avoir un métier. De plus, former ces jeunes ce n’est pas uniquement leur apporter une compétence technique mais c’est aussi leur apporter certaines valeurs. L’apprentissage technique vient donc compléter la restructuration de l’enfant. La formation doit permettre une mise en application des compétences acquises par l’apprentissage. À la différence du système occidental, dans la grande majorité des cas, il n’y a pas de secteur formel. Les solutions doivent alors être recherchées au sein du secteur informel. Souvent le jeune est mis en apprentissage chez un artisan, mais ce système efficace au Nord n’est pas transposable au Sud. Les artisans locaux n’ont pas forcément de pédagogie adaptée et surtout l’enfant est souvent corvéable à merci. Certaines associations, ne pouvant pas compter sur l’apprentissage, ont trouvé une alternative par la création de leurs propres ateliers. Pour pérenniser un programme il faut miser par la formation de formateurs. Toutefois il est important de s’inscrire dans une logique de travail en réseau. Une seule association ne peut pas tout faire. Même si la formation professionnelle s’intègre dans une logique plus large d’insertion, le travail social et le suivi de l’apprenti ne peut être assuré seulement par un formateur. Il est essentiel de s’associer à d’autres associations, d’autres centres mais aussi avec les entreprises. Des partenariats étroits avec le milieu professionnel est indispensable. Ce milieu doit être tenu au courant de ce qui est fait et être associé à la mise en place de la formation. Il est important de faire reconnaître la qualité des formations. Jean-Pierre Vaganay, qui a mis en place des centres de formations aux métiers du bâtiment au Cambodge, est confronté à un autre problème. Les formations sont tellement reconnues (sur les dernières promotions, 100% d’intégration contre seulement 30% pour la première promotion) que les jeunes sont débauchés et quittent la formation avant de l’avoir achevée. Ici encore, une concertation permanente entre le centre de formation et le milieu professionnel est indispensable. Photo © Partenaires donc celle de son choix. Ces enfants n’ont pas suivi le cursus traditionnel, souvent par manque d’intérêt ou parce qu’ils ont mal été orientés. Il faut donc comprendre comment l’enfant a évolué, cerner son profil et ses compétences pour éviter de tomber dans le piège de lui donner des compétences inadaptées. Il est donc nécessaire de partir des compétences initiales et de les transposer dans une activité positive. Mais il est important de prendre également en considération l’environnement de l’enfant. Quels métiers ? La question des débouchés professionnels doit être centrale lorsque l’on parle d’insertion durable de l’enfant. On peut regretter qu’il n’y ait pas assez de réflexion autour de cette question. L’étude de marché doit donc être la première étape pour un projet de formation professionnelle. Au Cambodge par exemple, le secteur du bâtiment est très porteur comme celui du tourisme. C’est la raison pour laquelle l’association Pour un Sourire d’Enfant a mis en place une formation hôtelière, en s’appuyant sur les personnes les plus compétentes dans le domaine : l’École hôtelière de Lausanne. D’autres formations ont été mise en place sur le même principe : Filière de la coiffure, en partenariat avec l’école de l’Oréal de Bangkok, filière d’école de jardinage avec l’école d’horticulture d’Angers, mécanique auto avec Norauto. Autre exemple, à Kinshasa, un déficit de transports (pas de taxi, ni de bus) a amené l’association Auteuil International à mener une réflexion sur la mise en place d’une activité de taxi-moto. Il est donc primordial de coller aux besoins locaux avant de mettre en place une formation. Les financements La formation et la réinsertion professionnelle coûtent cher. Chaque année, des réorientations de stratégie sont opérées à cause des échecs rencontrés. Plusieurs approches existent. Parfois, les enfants se constituent en coopérative et délivrent des prestations aux entreprises (contrats passés avec des entrepreneurs). Le plus souvent les enfants sont d’abord payés par les ONGs, avec l’espoir de bénéficier d’une embauche future. Le centre de formation aux métiers du bâtiment de Phnom Penh, monté par la Guilde Européenne du Raid, est pratiquement autofinancé par ses activités. Les associations qui s’occupaient initialement des enfants participent au financement de la formation et le reste vient des chantiers écoles. Jean-Pierre Vaganay précise qu’il est nécessaire d’être vigilant dans cette démarche de chantier-école car il ne faut pas se poser en concurrent du secteur formel. Souvent il s’agit plutôt d’un travail de sous-traitance, ou encore de chantiers pour d’autres associations qui ne pourraient pas se permettre de faire appel aux entreprises traditionnelles. Dans la majorité des cas cependant, la question du financement des frais de fonctionnement reste pour une très grande majorité d’associations très problématique. AVENTURE N°103 45 CHARTE Charte des projets associatifs de Préambule Monter un projet de solidarité internationale, alors que le monde du développement se professionnalise, ne s’improvise pas. Pourtant, chaque année de nombreux jeunes partent sur le terrain avec en tête un projet plus ou moins construit, sans trop connaître les réalités auxquelles ils vont se confronter. Cette méconnaissance débouche parfois sur des projets dont les conséquences sont à l'opposé du but recherché. Parmi eux, ceux basés sur des collectes et pouvant déboucher sur des trafics (notamment les médicaments) ou une saturation en produits inadaptés, ou ceux basés sur des dons et qui, ne s'intégrant pas dans une structure adaptée, entraînent une déresponsabilisation de la population visée, sont particulièrement à proscrire. À cela s’ajoute le caractère instable et la grande volatilité du milieu étudiant, qui, s’ils ne sont pas suffisamment pris en compte, peuvent s’avérer être un véritable handicap pour un projet de solidarité internationale demandant parfois un engagement sur plusieurs années. Au sein de Solidarités Étudiantes, nous avons fait le choix d’accompagner les jeunes dans leur volonté de s’engager dans la solidarité internationale. Notre démarche est simple : conseils techniques et partage d’expériences. Il ne s’agit pas, au travers de cette charte, de vous fournir un guide méthodologique pour monter un projet, mais de vous inciter à réfléchir tout au long de la mise en place de votre action. En vous engageant à respecter la Charte des projets associatifs de Solidarités Étudiantes, vous acceptez de rentrer dans une logique de réflexion et de concertation, démarche de plus en plus reconnue comme un gage de qualité auprès des différents acteurs de solidarité internationale. Trois phases pour un projet 1. Tout projet de développement doit commencer par une phase de conception. Elle est primordiale car elle a pour objet de comprendre le contexte local, identifier les besoins pour définir la thématique d’intervention au regard de la capacité de l’association à mener à bien le projet choisi. Cette phase se déroule lors d’une mission exploratoire (ou diagnostic), elle conditionne les phases suivantes et plus globalement le succès du projet. Trop souvent cette étape est négligée, voire omise, cependant elle mérite toute votre attention et l’implication de toute l’équipe. 2. La mise en œuvre du projet suit directement la définition de la thématique d’intervention. Elle concerne la spécification de l’action à mettre en œuvre. Cette étape se fera en étroite collaboration avec le terrain puisqu’il s’agit de définir les objectifs, les moyens les plus appropriés à mettre en œuvre (compte tenu des données humaines, techniques et financières), la répartition des tâches et des responsabilités, le calendrier et le financement avec comme but premier la pérennisation du projet. 3. Le suivi du projet intervient chronologiquement à la fin du processus, toutefois, pour être efficace, il sera préparé en amont. Cette démarche d’évaluation a pour objet de juger de la pertinence et de l’efficacité des actions mises en place. Elle pourra mener à un réajustement ou une réorientation des actions. Les porteurs de projet devront donc déterminer au préalable des indicateurs de suivi, pour réaliser au mieux cette auto-évaluation. Rencontrer, échanger, partager sont les leitmotivs autour desquels s’organise un projet, et ce toujours dans une optique de pertinence sur le terrain. 46 AVENTURE N°103 CHARTE S'ouvrir pour mieux s'engager 4. La prise de recul sur votre projet est essentielle. Elle doit déboucher sur une réflexion globale sur la teneur de votre engagement et de votre projet du point de vue géopolitique, éthique ou méthodologique. Pour plus d’efficacité, cette réflexion doit être menée en concertation avec d’autres associations et pourra aboutir au montage de projets groupés. 5. Il arrive que soient montés dans un même lieu deux projets similaires, faute de renseignements préalables. Ces “doublons” représentent autant de fonds qui pourraient être utilisés autrement. Il se peut également qu’une tentative de projet similaire ait été menée sans succès. Il faut alors se renseigner sur les raisons possibles de l’échec et repenser son propre projet. En évitant de reproduire ce qui a été fait, vous gagnerez d'autant en efficacité. 6. L’ouverture aux témoignages et expériences de techniciens ou de spécialistes au Nord comme au Sud permet d’affiner ses connaissances dans un domaine d’action spécifique. Il vous faut multiplier les compétences, ce qui peut parfois vous amener à confier une partie de la réalisation du projet à ceux qui sont les plus compétents pour le faire. Travailler ensemble Nord-Sud 7. Un projet ne peut pas être élaboré unilatéralement au Nord. Associer la population locale à toutes les phases du projet est la garantie d’un projet réaliste, correspondant aux besoins exprimés. 8. Avoir une bonne compréhension du milieu est indispensable. Les différents aspects de l’environnement doivent être systématiquement étudiés, car ils auront un impact sur l’action menée, qu’ils soient d’ordre géographiques, socio-économiques, politiques, culturels… 9. Votre projet doit s'appuyer sur un partenaire qui peut être de nature différente (association locale, comité villageois, groupement de femmes…), mais toujours représentatif de la population locale. Il sera le plus à même de le gérer en collaboration avec l’association du Nord et sera son interlocuteur privilégié. Le partenariat devra se faire sur le principe de la réciprocité et il conviendra de bien définir les responsabilités de chacun et de répartir les rôles. 10. Savoir utiliser et faire appel aux compétences locales est important. Non seulement solliciter des spécialistes locaux est une garantie que les techniques utilisées seront en parfaite adéquation avec les conditions de vie sur place (climat, culture, tradition, matériaux disponibles sur place) mais, dans certain cas, c’est aussi un moyen de valoriser et de réhabiliter un savoir-faire local oublié au profit de techniques du Nord. Travailler ensemble Nord-Nord 11. Savoir s’entourer au Nord est aussi important. L’objectif est de rechercher les compétences nécessaires au projet, mais que l’équipe ne possède pas. Il peut s’agir d’experts (hydrauliciens, médecins, architectes…), de professionnels d’ONGs et plus généralement les personnes présentant la spécialité recherchée. 12. Les échanges entre ONGs sont très porteurs et permettent de mener au Sud des actions plus pertinentes et efficaces. Un projet ne peut tirer que des bénéfices d’une prise de connaissance des expériences et des savoir-faire d’autres ONGs qui œuvrent dans les mêmes domaines et/ou dans la même région. 13. Les réseaux associatifs existants peuvent aussi assurer un rôle de “conseil” auprès des nouveaux projets. Tout en permettant à leurs membres de se réunir et de bénéficier mutuellement de leurs expériences, de leurs contacts, de leurs réflexions… ils proposent souvent des cycles de formations, adaptés aux besoins de leurs adhérents. Ils sont également très souvent propices à la création de synergies et au rapprochement d’associations pour mener des projets en commun. Ce sont des lieux où votre projet étudiant pourra s'enrichir efficacement. AVENTURE N°103 47 LISTE DES RAPPORTS Liste des rapports de stages des boursiers Solidarités Étudiantes 2003 Barnabé BAKARY Mise en place d’une Caisse Communautaire d’Épargne et de Crédit Agricole, Bénin. Laetitia BONNET "Making Rights Real" (Rendre les droits réels), travail de recherche sur les droits de réfugiés, Pretoria, Afrique du Sud. Céline RIVIÈRE Ethnobotanique : Préservation de la biodiversité et valorisation de l’usage des plantes médicinales dans la région Nord de Madagascar. Gaëlle SAINTIVE Impact socio-économique du micro-crédit UCODEP et pratiques féminines de gestion du crédit : enquête sociologique, Burkina Faso. Nathalie BOQUIEN Étude de l’impact de la consommation de biscuits protéinés sur le développement de jeunes enfants et formation des villageoises à la fabrication de ces biscuits, Inde. Cécile de BOSSCHÈRE Étude et élaboration d’outils de suivi pour un projet de micro-finance à Pune, Inde. Sophie DUPONT Mission juridique au sein du South Asian Human Rights Documentation Center, New Delhi, Inde. Claire-Marie GENESTAR Étude de l’aviculture malienne, dans les régions de Kayes, Bamako, Sikasso, Segou, Mopti et Tombouctou. Blandine MONNIER Diagnostic d’un périmètre irrigué dans la zone haute de Tixan, Équateur. 2004 Matthieu AUDOIN Tourisme Rural Communautaire : mission de repérage, Nicaragua. Albert-Emmanuel DURAND Hydraulique villageoise et gestion de l’eau à Anjouan, Comores. Cécile COUTANT "Espace Shababi" : redynamisation d’un foyer de jeunes, Ouani, Comores. Audrey GUYOT Analyse de la filière café du département de Sucre : propositions pour le développement et la commercialisation de cafés spéciaux, Venezuela. Bulletin d’abonnement et d’adhésion à retourner à : la Guilde - 11 rue de Vaugirard - 75006 Paris (règlement par chèque à l’ordre de la Guilde Européenne du Raid) Nom . . . . . . Adresse. . . . Code Postal . Tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adhère à la Guilde Européenne du Raid Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......................................... Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 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