Table des matières
Transcription
Table des matières
1 1 2 2 Table des matières PRESENTATION DE L’ENTREPRISE………………………………………………………………………………………7 LA FIBROSE PULMONAIRE IDIOPATHIQUE……………………………………………………………………….17 DECOUVERTE DU NINTEDANIB………………………………………………………………………………………..23 DEVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE…………………………………………………………………………….27 - Modélisation et synthèse…………………………………………………………………………………..31 - Développement analytique……………………………………………………………………………….45 - Galénique………………………………………………………………………………………………………….59 DEVELOPPEMENT PRECLINIQUE……………………………………………………………………………………..75 - Pharmacologie………………………………………………………………………………………………………..77 - Pharmacocinétique préclinique……………………………………………………………………………….95 - Toxicologie…………………………………………………………………………………………………………….111 ESSAIS CLINIQUES & PHARMACOVIGILANCE…………………………………………………………………135 - Phase 1…………………………………………………………………………………………………………………141 - Pharmacocinétique clinique………………………………………………………………………………….147 - Phase 2…………………………………………………………………………………………………………………155 - Phase 3…………………………………………………………………………………………………………………164 - Pharmacovigilance……………………………………………………………………………………………….174 MARKET ACCESS / PHARMACO-ECONOMIE…………………………………………………………………..185 ENREGISTREMENT…………………………………………………………………………………………………………215 ASSURANCE QUALITE…………………………………………………………………………………………………….239 PRODUCTION / INDUSTRIALISATION……………………………………………………………………………..277 AFFAIRES REGLEMENTAIRES / PROPRIETE INDUSTRIELLE………………………………………………309 MARKETING…………………………………………………………………………………………………………………..341 - Marketing stratégique……………………………………………………………………………………………343 - Forces de vente………………………………………………………………………………………………………355 - Marketing opérationnel…………………………………………………………………………………………363 FINANCES………………………………………………………………………………………………………………………377 3 3 4 4 Remerciements Les étudiants de 5ème année ayant participé et contribué à la réalisation de cette étude de cas tiennent à profondément vous remercier pour votre implication, vos conseils et le temps passé avec les différents pôles afin de contribuer du mieux possible à la réussite de ce projet. Nous tenons à remercier tout particulièrement nos deux responsables de l’étude de cas pour leur aide dans la coordination du projet et sa mise en place : Armelle BIOLA-VIDAMMENT et Véronique LEBLAIS Nous voulons également remercier chaleureusement Camille TAILLE, médecin pneumologie à l’hôpital Bichat, qui a été notre référent clinicien pour ce projet. Son aide nous a été précieuse pour mieux comprendre la pathologie, les enjeux du traitement de la Fibrose Pulmonaire idiopathique et les stratégies pouvant être mises en place. Un grand merci aux professeurs de la Faculté de Pharmacie de l’Université Paris Sud ainsi qu’aux industriels qui ont été à nos côtés pendant ces 6 mois afin de répondre à toutes nos questions, de nous conseiller, et de nous apporter les pistes de raisonnement nécessaires à une optimisation de ce projet. Pour le développement préclinique : Armelle BIOLA-VIDAMMENT, Véronique LEBLAIS, Monique DEHOUX (PH, HDR, INSERM UMR_S1152 hôpital Bichat), Bruno CRESTANI (PUPH, HDR, Responsable de l’équipe INSERM UMR_S1152 hôpital Bichat), Keren BORENSZTAJN (CR1-INSERM, INSERM UMR_S1152 hôpital Bichat) Pour la pharmacocinétique : Aurélie BARRAIL-TRAN Pour la modélisation et la synthèse chimique : Delphine JOSEPH, Laurent EVANNO, Guillaume BERNADAT Pour le développement analytique : Delphine JOSEPH, Arlette BAILLET-GUFRROY, Mehdi BENIDDIR Pour le développement galénique : Gilles PONCHEL, Amélie BOCHOT Pour les essais cliniques : Camille TAILLE (Médecin pneumologue à l'hôpital Bichat), Isabelle BORGET, Côme DE SAUVEBEUF (Kamedis Conseils) Pour la pharmacovigilance : Marta GERSBERG (Marta Gersberg Conseil) Pour la production : Amélie BOCHOT, Arlette BAILLET-GUFRROY, Jean RINGARD (PharmaJ), Delphine JOSEPH, Gilles PONCHEL Pour l’assurance qualité : Jean RINGARD (PharmaJ) Pour l’enregistrement : Marie-Christine FORTUN (Directrice des Affaires pharmaceutiques, Orphan Europe), Caroline MASCRET, Côme DE SAUVEBEUF (Kamedis Conseils) Pour le market access et la pharmaco-économie : Isabelle BORGET, Côme DE SAUVEBEUF (Kamedis Conseils) Pour les affaires réglementaires : Marie-Christine FORTUN (Directrice des Affaires pharmaceutiques, Orphan Europe), Caroline MASCRET, Eric FOUASSIER Pour le marketing : Sylvain FORGET (CEO Nayssane), Caroline MASCRET 5 5 Nous remercions également les professeurs d’anglais Andrew PEARSON, Anne-Claire LEVY, Catherine JEANNOT et Allen Oloskey pour nous avoir aidé à répéter la présentation orale en anglais. Nous tenions à remercier particulièrement Paulette MORIN (Alliance Maladies Rares) sans qui l’organisation de la journée “Sensibilation aux maladies rares” n’aurait pu avoir lieu; mais également à l’ensemble des intervenants qui ont participé à cette matinée. Sincères remerciements à Frédérique GOUMET, Mélanie PACHEU - BUNEL, Isabelle HARMAND et Christine FERNANDEZ qui ont permis la mise en place de cette demi-journée de sensibilisation. Merci à Martine BELOUET pour l’impression du document, à Theldja MEKKI pour son aide à la décoration de la salle ainsi qu’aux appariteurs, Pascal ROLLAND et Jean-Marc GIANSANTI pour leur aide logistique. Nous remercions Médisup Sciences et Madame Isabelle BARBAT AYRAULT pour leur aide à l’impression et la réalisation de notre communication. Sincères remerciements à nos référents AICM Stéphane LOMENEDE (Directeur Marketing Oncologie, AbbVie), et Jean MALACAN pour leurs précieux conseils et le suivi de ce projet. Nous remercions également Catherine DUBERNET, responsable de la filière industrie au sein de la faculté de pharmacie de Paris Sud, pour ses conseils pertinents. A tous, professeurs, industriels, étudiants, et tous ceux qui ont permis la mise en place de ce projet, nous vous exprimons notre très sincère gratitude. Alexandre Barbat Nicolas Ragu 6 6 Historique de l’entreprise et objectifs Alexandre Barbat Nicolas Ragu 7 7 8 8 SOMMAIRE I - Historique du laboratoire A - Origines d’Inovie 1 - La création 2 - Les premiers traitements B - Inovie et son expansion 1 - Une expansion territoriale 2 - Une expansion produits C - Nos domaines thérapeutiques D - Chiffres clés d’Inovie E - Place dans le monde II - La Fibrose Pulmonaire Idiopathique A - Des choix stratégiques (Marketing) B - Description de la FPI 1 - Définition de la FPI 2 - Manifestations cliniques 3 - Physiopathologie de la FPI 4 - Diagnostic de la FPI 5 - Pronostic de la FPI C - Prise en charge de la FPI 1 - L’oxygénothérapie 2 - La réhabilitation respiratoire 3 - La transplantation pulmonaire 4 - Traitement symptomatique: toux, dyspnée 5 - En cas d’exacerbations aiguës de la FPI D - Suivi de la FPI III - La découverte du nintédanib A - Le criblage et le nintédanib B - Activité du nintédanib sur ses cibles C - Potentielles actions thérapeutiques du nintédanib IV - BIBLIOGRAPHIE 9 9 ABREVIATIONS AMM ANSM AQ ASMR BPCO BPF CA CEA CI50 CNMR CQ CVF DLco EGF EMA FDA FGF FPI GMP HAS HTAP ISO MP Mds NAC PA PDGF PIC PID R&D RGO SA SMR VEGF Autorisation de Mise sur le Marché Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé Assurance Qualité Amélioration du Service Médical Rendu Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive Bonnes Pratiques de Fabrication Chiffre d’affaires Cellules Epithéliales alvéolaires Concentration inhibitrice de 50% de l’effet Centre National contre les Maladies Respiratoires Contrôle Qualité Capacité Vitale Forcée Diffusion Libre du Monoxyde de Carbone Epidermal Growth Factor European Medicines Agency Food and Drug Administration Fibroblast Growth Factor Fibrose pulmonaire idiopathique Good Manufacturing Practices (Bonnes Pratiques de Fabrication) Haute Autorité de Santé Hypertension Artérielle Pulmonaire Organisation Internationale de Normalisation Matière Première Milliards N-Acétylcystéine Principe Actif Platelet Derived Growth Factor Pneumopathie Interstitielle Commune Pneumopathie Interstitielle Diffuse Recherche et Développement Reflux Gastro Oesophagien Société Anonyme Service Médical Rendu Vascular Endothelial Growth Factor 10 10 I - Historique du laboratoire A - Origines d’Inovie 1 - La création Le laboratoire Inovie voit le jour en 1920 à Pontarlier, ville située à la frontière Franco-Suisse. Constatant les ravages du fléau mondial qu’est la tuberculose à l’époque, deux pharmaciens français et un médecin suisse décident de créer une entreprise qui permettrait de localiser et développer la recherche sur cette pathologie encore peu connue. Leur implication naît du combat de M. Léon Bourgeois contre cette pathologie et la création en 1916 CNMR, alors appelé Comité de Défense contre la Tuberculose. Les débuts sont quelque peu difficiles car le manque de fonds empêche une réelle croissance de la recherche. C’est au fur et à mesure de l’étendue du fléau, et par conséquent, du développement du CNMR que de plus en plus de scientifiques, biologistes, médecins se rattachent au projet en apportant un socle financier qui permet d’entrevoir des possibilités d’avenir. 2 - Les premiers traitements C’est ainsi qu’en 1930, a été développé, au sein du laboratoire de Pontarlier, le premier vaccin contre la tuberculose. La demande ne va cesser de croître, demande à l’origine de la création d’un site de production dédié, financé en partie par la Ligue Pulmonaire, et également par les associés d’Inovie. De plus, les navires commerciaux ont permis l’exportation de ce vaccin dans les pays les plus proches, à savoir l’Angleterre, les pays du Maghreb et le sud de l’Italie. L’essor du vaccin a réellement lieu dans les années 1950, année durant laquelle le laboratoire Inovie s’est ouvert à l’international, en créant deux sites de recherche moléculaire dans le domaine pulmonaire au nord-ouest de l’Allemagne et en banlieue Parisienne, ainsi qu’un site de Production en Suisse. Ceci a notamment été permis grâce à l’implication dans la découverte d’un antibiotique dans les années 1940, particulièrement actif sur la tuberculose. Inovie est alors devenu, depuis ce jour, un acteur majeur dans la lutte contre la tuberculose. Enfin, le laboratoire est depuis depuis 2012, un membre actif de la Fondation de Souffle, dernière née du CNMR. B - Inovie et son expansion 1 - Une expansion territoriale Les retombées financières de ce vaccin et de l’antibiothérapie sont sans précédent. De plus les laboratoires de recherche moléculaire font la découverte de traitements, dans les années 1950, jusqu’alors non proposés. Découvertes à l’origine de la mise sur le marché de deux nouveaux produits dans l’asthme. De plus Inovie est devenu un des précurseurs des thérapies « inhalées ». C’est pourquoi, il a été décidé d’étendre la gamme de produits avec un médicament dédié à la BPCO et un à l’emphysème pulmonaire, deux maladies « nouvelles » à l’époque. Ces traitements particuliers obligeront l’extension des sites de production, marquant ainsi le début d’une ère nouvelle pour Inovie avec une installation sur le continent nord-Américain, permettant l’ouverture à un marché florissant. L’expansion de la gamme de produits continuera avec lancement des premières oxygénothérapies dans les années 60 et permettra d’apporter des services aux patients jusque dans les hôpitaux. L’intérêt porté au domaine pulmonaire ne cessera d’orienter le laboratoire, à la fin des années 1960, sur le développement de nouveaux produits. 11 11 2 - Une expansion en produits Ces phases de recherches permettront alors, de compléter le portefeuille de produits, avec des antihypertenseurs, et un anti-aggrégant plaquettaire, pouvant traiter des pathologies cardio-vasculaires nouvelles mais également de proposer au patient un suivi plus spécifique et une meilleure prise en charge de ses pathologies. Pour améliorer le service rendu aux patients, Inovie décide d’investir dans un petit laboratoire allemand, Hartz, qui oriente sa recherche dans le domaine cardio-vasculaire. Suite à ces différents investissements, la direction prendra la décision d’installer son siège social au sein de la capitale française. Dans les années 1970, forts de ses connaissances en pathologie pulmonaire, le laboratoire pris la décision de participer activement aux premiers essais de chimiothérapie, dans un but premier d’avancée de la recherche et dans un second but de développement d’un traitement contre le cancer pulmonaire. Grâce à ces recherches, et cette ouverture à l’international, une prise de conscience naquit, quant à l’importance de développer des traitements en vue de soigner les patients touchés par des cancers. Un deuxième rachat sera alors effectué, en 1975, celui d’un laboratoire italien de tout juste 5 ans, Cimeo, alors très prometteur quant à ses découvertes sur le cancer. C’est ainsi qu’est découvert en 1988 un inhibiteur de EGF-R grâce au criblage à haut débit, qui sera lancé en 2000. C’est le premier traitement du cancer du poumon à petites cellules. Enfin, après l’essor de criblage à haut débit dans les années 1990, il fut décidé de pourvoir le site Parisien de R&D de 2 appareils de ce type en 2001 afin d’optimiser les recherches en oncologie. 12 12 Photographie du siège social d’Inovie C - Les domaines thérapeutiques Afin de continuer à investir, Inovie s’introduit en bourse en 1998 fort d’un CA de 16,6 milliards d’euros. Inovie est donc une Société Anonyme, avec une action estimée à 62, 70 euros (70,22 USD). Voici, les différentes aires thérapeutiques couvertes, afin de répondre du mieux possible aux besoins des patients (cf figure ci-dessous). Figure 1: domaines thérapeutiques couverts par Inovie D - Chiffres clés d’Inovie La majeure partie de l’activité de l’entreprise est centrée sur la recherche et le développement (1/5ème du CA est dédié à la R&D) pour laquelle celle-ci dispose de 10 sites à travers le monde employant plus de 8 000 personnes. Une implantation se dessine dans 73 pays, avec plus de 50 500 salariés employés. Le laboratoire possède un chiffre d’affaires de 17,2 Milliards d’euros en 2014, et la R&D en représente 1/5ème, soit environ 3,5 Milliards d’euros. Le chiffre d’affaires est généré comme suit: 13 13 Figure 2 : Chiffre d’affaires d’Inovie suivant les aires thérapeutiques Par ailleurs, le chiffre d’affaires est différent suivant les zones couvertes: 14 14 Figure 3 : Chiffre d’affaires d’Inovie suivant les zones géographiques Pour l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Inde: 50% du CA réalisé dans cette zone l’est par l’intermédiaire domaine vaccinologie/antibiothérapie). E - Place dans le monde Une place toute particulière est attachée à la recherche et au développement au sein du laboratoire. C’est pourquoi, le laboratoire Inovie possède 10 sites de R&D dans le monde dont une grande partie en Europe (6). Il existe 3 sites en France, 2 aux Etats-Unis et 2 en Asie. Le site de Châtenay-Malabry est pourvu, depuis 2001, d’un appareil à criblage haut débit. De la même manière, 17 sites de production sont mondialement répartis, mais demeurent essentiellement européens avec de nombreux site en France (5 plus 1 site de synthèse chimique), en Suisse et en Allemagne. Il existe, également, 2 sites de production en Amérique du Nord. De plus, la mise à disposition de nos produits de santé est facilitée grâce à la production locale de médicaments, en Turquie et au Moyen-Orient. D’autre part, les formes vaccinales sont exclusivement produites sur le territoire français à la frontière suisse (Pontarlier) avec une charte qualité stricte. La production du nintédanib sera, quant à elle, effectuée sur un site non loin de Chartres (Mignières). Un site chimique, localisé dans le centre de la France, et dédié à la synthèse chimique des Principe Actifs, dont le nintédanib. Localisations Europe France Allemagne Suisse Italie Roumanie (2008) Amérique du Nord Canada USA Asie Chine Inde Japon Autres Afrique du Sud Arabie Saoudite Australie Turquie TOTAL R&D 6 3 1 1 1 0 2 Production 9 5 1 1 1 1 2 1 1 2 1 0 1 0 0 0 0 0 10 1 1 2 0 2 0 4 1 1 1 1 17 Tableau 1 : Répartition des sites R&D et Production dans le monde 15 15 Localisations Mignières Pontarlier Louvil Bordeaux Châtenay-Malabry Val de Rueil Reuilly Total Recherche & Développement 1 1 0 0 1 0 3 Production 1 1 1 1 0 1 Chimique 6 Forme galénique spécialisée Gélules Injectable Comprimés Forme solide Forme ORL et liquide Comprimés Tableau 2 : Nos différents sites R&D et Production en France Le premier site de production est situé à Pontarlier, ville à la frontière Franco-Suisse, dédié aux formes injectables et notamment à la production du vaccin contre la tuberculose. Construit dans les années 1950, il a depuis été certifié ISO 9001 et cGMP en 2011, certifications renouvelées en 2013 par les autorités de santé. Le site de production du nintédanib est situé à Mignières, proche de Chartres au sud de la région parisienne et présente l’avantage d’être facilement accessible. Région industrialisée et attractive, elle permet de produire à moindre coût. La synthèse du Principe Actif seul sera réalisée sur le site chimique de Reuilly, dans le Centre de la France, puis transféré vers Mignières. Ce site est utilisé actuellement pour la production à grande échelle de gélules scellées en cardiovasculaire (le Télandopril ®). Initialement un site R&D gélules scellées racheté par Inovie en 1981, il a nécessité des aménagements et des agrandissements pour permettre: La production à petite échelle du Miansémide ® depuis 2000 (produit anti-cancéreux pulmonaire sous forme gélule scellée, arrêté en 2014) dans le bâtiment R&D après agrandissement de ce bâtiment pour pallier à sa production. La production à grande échelle du Télandopril ® (gélules) depuis 1996. La production du nintédanib sera réalisée sur les anciennes lignes du Miansémide ® pour plusieurs raisons: la forme galénique (gélules scellées) est la même pour le nintédanib et le Miansémide ®, et la direction du site cherche à rentabiliser ces lignes en arrêt de production. Le site de production du produit fini est certifié ISO 9001 et GMP depuis une vingtaine d’années. La production pharmaceutique de l’entreprise est totalement intégrée dans la globalisation économique du marché. Ses fournisseurs se trouvent partout dans le monde (plus de 400 partenaires) notamment en Inde et en Chine, et ses médicaments sont distribués sur les cinq continents. Le partenaire logistique principal est Géodis, pour se fournir en matières premières mais également pour la distribution. 16 16 5 centres de distribution sont répartis en Europe: un central en France pour la France, l’Espagne, le Portugal, la Suisse et l’Italie un en Allemagne pour l’Allemagne, le Bénélux et la Scandinavie un en Irlande pour l’Irlande et la Grande-Bretagne un dans les pays Baltes pour les pays Baltes, la Pologne la République Tchèque et la Slovaquie un en Hongrie pour les Balkans (Autriche, Hongrie, Roumanie, Grèce…) L’entreprise possède, par ailleurs, d’autres centres de distribution sur les cinq continents pour assurer la distribution de ses médicaments. Par ailleurs, Inovie s’engage à respecter des normes environnementales (18001 - 14001...). De plus, l’entreprise s’engage à exercer ses activités d’une manière durable sur les plans économique, social et environnemental, soit une responsabilité sociale de l’entreprise. Nos installations et usines susceptibles de générer des risques ou des dangers sont soumises à une législation et une réglementation particulières, relatives à ce que l'on appelle "les installations classées pour la protection de l’environnement. II - La Fibrose Pulmonaire Idiopathique (FPI) A - Des choix stratégiques La stratégie R&D (Recherche et Développement) est mise en place afin de choisir une ou plusieurs indications potentielles pour cette molécule en développement. Il s’agit d’un processus continu, qui va accompagner le développement à partir du développement pré-clinique et le suivre jusqu’en phase II des essais clinique. Il sera alors relayé par la stratégie accès. Cette stratégie est un processus dynamique, car elle intègre les nouvelles données de développement au fur et à mesure de l’avancée du projet. De par son action pharmacologique, deux indications potentielles ont été identifiées pour le nintédanib : la fibrose pulmonaire idiopathique et le cancer broncho-pulmonaire à petites cellules. Cette stratégie, reposant sur l’identification des besoins non couverts, l’application de la valeur médicale et l’évaluation de la viabilité commerciale, a poussé notre équipe de R&D à développer dans un premier temps cette molécule dans l’indication Fibrose Pulmonaire Idiopathique. Il n’est pas exclu de la développer dans un second temps dans le cadre du traitement du cancer bronchopulmonaire à petites cellules. Forts de nos compétences et de notre expérience en R&D dans le domaine pulmonaire (découvertes de vaccins et de thérapies pour lutter contre les pathologies pulmonaires), des recherches sont accentuées dans ce secteur afin de traiter des pathologies pour lesquelles il n’existe pas de traitements appropriés. En effet, Inovie, ayant 52% de ses activités consacrés au domaine pulmonaire, nous avons pris la décision de nous investir dans le développement de traitements pour lutter contre les maladies rares car le besoin médical est particulièrement important, et la demande, croissante. La découverte et le développement d’un inhibiteur de tyrosine kinase, grâce au criblage 17 17 haut-débit, à savoir: le nintédanib, témoigne de notre implication et de l’importance que nous donnons aux traitements des pathologies orphelines. B - Description de la FPI 1 - Définition de la FPI La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est la forme la plus fréquente de pneumopathie interstitielle diffuse (PID) idiopathique chronique chez l’adulte. Il s’agit d’une maladie fibro-proliférative, irréversible, de cause inconnue, dont l’évolution est habituellement progressive, survenant principalement à partir de 60 ans et limitée aux poumons. La FPI est une maladie rare, sérieuse, invalidante et pouvant engendrer le pronostic vital. De plus, il n’existe pas de traitement approprié afin de traiter cette pathologie. Sa prévalence a été évaluée aux Etats-Unis entre 14 et 28/100 000 personnes. Entre 80 000 et 111 000 personnes sont actuellement atteintes de FPI en Europe (sa prévalence est estimée à 11,5/100 000 personnes en Europe) et chaque année, ce sont environ 35 000 nouveaux cas qui sont diagnostiqués. En France, celle-ci est estimée à 7570 patients (prévalence de 11,5 cas pour 100.000) et une incidence entre 6,8 et 8,8/100 000 par an, soit un minimum de 4400 nouveaux patients par an en France. La FPI est présente partout dans le monde et semble atteindre toutes les populations (même si cela semble être plus commun chez les populations caucasiennes) en touchant plus particulièrement les hommes que les femmes. L’organisation du diagnostic et de la prise en charge de la FPI, en France, repose sur un centre national de référence pour les maladies pulmonaires rares et de 9 centres régionaux de compétences dans le cadre du plan national maladie rare. 2 - Manifestations cliniques Les signes cliniques de la FPI ne sont pas spécifiques, et le diagnostic est souvent établi tardivement. Le tableau initial associe : une dyspnée d’effort, d’installation progressive, une toux non productive, des râles crépitants secs bilatéraux (reproduisant le bruit du « velcro », râles velcro) constants et précoces, un hippocratisme digital présent dans près de 50 % des cas, un amaigrissement ou une altération de l’état général plus rare. la cyanose et les signes d’insuffisance ventriculaire droite au stade avancé. La principale complication possible est l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) pouvant entraîner une insuffisance cardiaque avec œdèmes des membres inférieurs. Cette maladie est irréversible donc c’est un mauvais pronostic. 18 18 3 - Physiopathologie de la FPI 19 19 Schéma récapitulatif de la physiopathologie de la FPI L’épithélium alvéolaire fragilisé (par l’âge ou/et par des modifications génétiques) est soumis à des micro-agressions répétées (RGO, tabac, infection virale…) entraînant des lésions des cellules épithéliales alvéolaires (CEA) ainsi que l’activation des pneumocytes, on parle alors de processus prolifératif initié au niveau de l’épithélium alvéolaire. Il y a alors activation de la coagulation suite à une exsudation plasmatique alvéolaire. Cela provoque la libération de médiateurs pro-fibrosant par les pneumocytes: facteurs de croissance, métalloprotéinases, radicaux libres de l’oxygène, chimiokine. Ceux-ci permettent le recrutement et la prolifération de fibroblastes puis la différenciation des fibroblastes en myofibroblastes. La réparation de l’épithélium alvéolaire se fait de manière anormale avec afflux de fibroblastes (et de myofibroblastes) dans les zones lésées formant les foyers fibroblastiques. Les myofibroblastes synthétisent de la matrice extra-cellulaire en excès (fibres de collagène) et libèrent des inhibiteurs de métalloprotéinases provoquant: une majoration de l’apoptose des CEA, des lésions irréversibles de la membrane basale, une altération des pneumocytes et de la capacité de ré-épithélialisation par ces pneumocytes de type II. Les lésions de rayons de miel sont alors engendrées par les forces de traction s’exerçant sur ce poumon cicatriciel. On assiste à un remodelage, une destruction progressive puis une rétraction de ce poumon devenu cicatriciel causant une nette diminution du volume pulmonaire et un mauvais échange gazeux au niveau des alvéoles. 4 - Diagnostic de la FPI La FPI est une PID fibrosante de cause inconnue, associée à un aspect histopathologique et/ou radiologique de pneumopathie interstitielle commune (PIC) (prédominance sous-pleurale basale, réticulations, rayon de miel avec ou sans bronchectasies de traction, absence de signes incompatibles avec une PIC). Il est recommandé d’évaluer: la Capacité Vitale Forcée (si diminution de la CVF, alors présence d’un trouble ventilatoire restrictif), la Capacité de Diffusion du Monoxyde de Carbone DLCO (seule anomalie souvent détectée dans la FPI : diminution précoce de la DLCO et du coefficient de transfert: DLCO/VA), la gazométrie artérielle en air au repos (hypocapnie, augmentation du gradient alvéoloartériel d’oxygène en air) l’aptitude à l’exercice (réduite) avec la mesure de la distance parcourue et saturation percutanée en oxygène lors d’un test de marche de 6 minutes. Dans tous les cas, l’exclusion des autres formes de PID est nécessaire avant de pour retenir le diagnostic de FPI, en particulier les pneumopathies interstitielles : de cause connue: antigène organique inhalé responsable de pneumopathie d’hypersensibilité, médicaments, agent minéral responsable de pneumoconiose (silice, amiante), cancer primitif ou secondaire, œdème pulmonaire lésionnel ou hémodynamique; de cause inconnue mais survenant dans un contexte défini: o d’une connectivite (nécessité de rechercher des anticorps anti-nucléaires, anticorps anti peptides cycliques citrullinés et facteur rhumatoïde) ou autre maladie systémique, en particulier la polyarthrite rhumatoïde et la sclérodermie systémique, o d’une sarcoïdose, o d’une PID bien définie comme une lymphangioléiomyomatose, une granulomatose pulmonaire à cellules de Langerhans ou une pneumopathie chronique idiopathique à éosinophiles. Le diagnostic sera retenu en présence d’une PID idiopathique (en l’absence de manifestation extrarespiratoire associée et de contexte étiologique), si le scanner thoracique de haute résolution montre un aspect de PIC (certaine) (cf image ci-dessous). Aspect tomodensitométrique (TMD) de pneumopathie interstitielle commune, comportant des opacités réticulaires de prédominance basale et sous-pleurale, un aspect en rayon de miel, des bronchectasies par traction, en l’absence de signe incompatible avec ce diagnostic (homme, fumeur, 68 ans). 20 20 Lorsque l’aspect radiologique n’est pas typique de PIC, le diagnostic de FPI n’est certain que si la biopsie pulmonaire vidéo chirurgicale met en évidence un aspect histologique de PIC, le diagnostic de FPI sera retenu selon une combinaison de l’aspect du scanner thoracique et de la biopsie pulmonaire montrant un aspect de PIC. Arbre décisionnel diagnostique de FPI Le diagnostic définitif de FPI intègre donc l’évaluation clinique, la description tomo-densitométrique, et, lorsqu’il est disponible, l’aspect histo-pathologique pulmonaire, au cours d’une discussion multidisciplinaire qui fait intervenir pneumologues, radiologues et pathologistes expérimentés dans le domaine des PID. 5 - Pronostic de la FPI Les données disponibles suggèrent que les éléments suivants sont associés à une augmentation de la mortalité: initialement: importance de la dyspnée, DLCO < 35-40 % de la valeur théorique, saturation percutanée en oxygène < 88 % au cours du test de marche de 6 minutes en air ambiant, étendue de l’aspect en rayon de miel sur le scanner thoracique de haute résolution, hypertension pulmonaire pré-capillaire, au cours de l’évolution: aggravation de la dyspnée, diminution de la CVF de plus de 5 % en valeur absolue ou 10 % en valeur absolue ou relative en 6 mois, diminution de la DLco de plus de 15 % en valeur absolue ou relative en 6 mois, diminution de la distance parcourue durant le test de marche de plus de 50 mètres, aggravation de la fibrose sur le scanner thoracique de haute résolution. La prédiction du pronostic vital à 1, 2 et 3 ans peut être réalisée par le score GAP basé sur l’âge, le sexe et le retentissement sur la fonction respiratoire. C - Prise en charge de la FPI 1 - L’oxygénothérapie Des preuves indirectes d’un effet bénéfique de l’oxygénothérapie sont suggérées par les études menées chez des patients atteints d’autres maladies pulmonaires chroniques avec hypoxémie. Deux études randomisées contrôlées ont montré une augmentation de la survie chez des patients atteints de maladies pulmonaires obstructives et recevant une oxygénothérapie à long terme. 21 21 2 - La réhabilitation respiratoire Les effets bénéfiques de la réadaptation respiratoire seraient plus marqués chez les patients ayant une forme avancée de FPI. Les modalités de la réhabilitation respiratoire restent à préciser; elle peut inclure un réentraînement à l’effort, un sevrage tabagique, une aide psycho-sociale, et des soins de support. Les indications de la réhabilitation respiratoire prennent en compte la déficience (limitation de la fonction respiratoire), mais également l’incapacité (restriction d’activité) et le handicap respiratoire (conséquence de la maladie sur le confort de vie). 3 - La transplantation pulmonaire Les données disponibles indiquent que la transplantation pulmonaire améliore la survie des patients atteints de FPI à un stade avancé. Selon les recommandations internationales, la transplantation doit être envisagée chez les patients de moins de 65 ans dont la DLco est < 39 % de la valeur théorique ou dont la CVF a diminué de ≥ 10 % en 6 mois. 4 - Traitement symptomatique: toux, dyspnée Il est possible de prescrire chez les patients atteints de FPI : transitoirement une corticothérapie orale à faible posologie s’ils présentent une toux sèche invalidante non améliorée par la codéine, en évaluant son efficacité et sa tolérance. une oxygénothérapie de déambulation chez les patients présentant une dyspnée d’effort importante et une désaturation à l’effort (saturation percutanée en oxygène < 88 % lors des activités quotidiennes ou d’un exercice standardisé comme un test de marche de 6 minutes). des dérivés morphiniques à faible dose chez les patients présentant une dyspnée importante, en l’absence d’hypercapnie, et en évaluant leur efficacité et leur tolérance. 5 - En cas d’exacerbation aiguë de FPI En l’absence de données fondées sur les preuves, les recommandations internationales sont en faveur de l’utilisation de la corticothérapie par voie générale. Le groupe d’études et de recherche sur les maladies «orphelines» pulmonaires propose l’utilisation du cyclophosphamide intraveineux, un bénéfice ayant été suggéré par quelques observations. D - Suivi de la FPI Le but étant d’identifier l’aggravation des symptômes, suivre l’aggravation de la maladie par des épreuves fonctionnelles respiratoires, mettre en route les interventions thérapeutiques appropriées en temps opportun, prendre en compte les co-morbidités, et envisager une transplantation pulmonaire lorsque celle-ci semble indiquée. En l’absence d’une autre cause identifiable, la présence de l’un des changements suivants évoque une aggravation de la maladie: une dyspnée croissante ; une diminution croissante de la CVF (notamment de 10 % ou plus en valeur absolue ou relative) ; une diminution croissante de la DLCO (notamment de 15 % ou plus en valeur absolue ou relative) ; 22 22 une aggravation des signes tomo-densitométriques de fibrose pulmonaire ; une exacerbation aiguë de la maladie. Il est recommandé d’effectuer au minimum un examen clinique et une exploration fonctionnelle respiratoire comportant une mesure de CVF tous les 3 à 6 mois chez les patients ayant un diagnostic confirmé de FPI. Il est également proposé de réaliser un scanner thoracique en cas de suspicion d’exacerbation aiguë de FPI, de modification clinique inexpliquée, de suspicion de cancer bronchique, et en cas d’évaluation pour transplantation pulmonaire après avoir éliminé les autres causes possibles d’aggravation respiratoire (infection, embolie pulmonaire, insuffisance cardiaque gauche notamment). L’exacerbation de fibrose pulmonaire idiopathique sera caractérisée par une augmentation de la dyspnée non expliquée par une autre cause (infection par exemple), d’installation aiguë (moins de 30 jours), chez un patient ayant un diagnostic de FPI. III - La découverte du nintédanib A - Le criblage et le nintédanib Au début des années 2000, le criblage devient une réelle source d’obtention de molécules d’intérêt, d’autant plus qu’Inovie souhaite étendre davantage sa gamme de produits dans le domaine du pulmonaire, et potentiellement en oncologie. La décision a été prise, celle de cibler de multiples cibles pulmonaires et une centaine de molécule particulièrement actives sur le récepteur du PDGF : PDGF-R (Platelet-Derived Growth Factor Receptor) ont été découvertes. Suite à l’expérience passée sur l’inhibiteur de l’EGF-R (Epidermal Growth Factor Receptor) ainsi qu’une analyse de la littérature permet l’orientation des recherches suivantes, cette cible étant particulièrement intéressante dans des domaines tels que l'oncologie et le pulmonaire. Ainsi, 10 molécules se révèleront très actives sur le PDGF-R et présenteront également une affinité plus ou moins forte avec d’autres récepteurs de facteurs de croissance tels que le VEGF-R (Vascular Endothelial Growth Factor Receptor) ou encore le FGF-R (Fibroblast Growth Factor Receptor). C’est ainsi qu’est découvert en 2001 le nintédanib, lequel est cristallisé dans le PDGF-R. Ce sont les prémisses du développement d’une molécule d’intérêt pour les pathologies fibrotiques. Conscients du potentiel de cette molécule, les recherches sont poursuivies, qui permettront la découverte d’une CI50 bien meilleure pour le récepteur du PDGF que du VEGF. Ces facteurs étaient connus comme étant des facteurs clés dans la fibrose pulmonaire idiopathique. Un réel besoin médical dans ce domaine (un seul concurrent en essais cliniques) a conduit à initier le développement du nintédanib pour permettre la mise sur le marché de celui-ci en 2015. B - Activité du nintédanib sur ses cibles Le nintédanib est une molécule de faible poids moléculaire ayant pour principale caractéristique de viser plusieurs voies de signalisation simultanément. En effet, le nintédanib exerce un effet inhibiteur sur les récepteurs des tyrosines kinases avec pour cibles principales : les récepteurs du facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF-R) α et β (CI50 10 et 11 nM), les récepteurs du facteur de croissance des fibroblastes (FGF-R) 1 à 3 (CI50 24, 25, 27 nM) et les récepteurs du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF-R) 1 à 3 (CI50 75, 52, 63 nM). Le nintédanib agit au niveau intracellulaire. Il se lie de manière compétitive au site de fixation de l’ATP des tyrosines kinases. Ceci empêche l’autophosphorylation des récepteurs tyrosines kinases PDGF-R, FGF-R et VEGF-R, inhibant ainsi la cascade de signalisation intracellulaire de la prolifération, de la migration et de la transformation des fibroblastes en myofibroblastes. 23 23 Les valeurs des CI50 (tableau ci-dessous) sont déterminées à l’aide d’un test biochimique d’inhibition de tyrosines kinases qui utilise un anticorps anti récepteur tyrosine kinase phosphorylé. Récepteur cible Valeur de CI50 (nM) PDGFRα 10 PDGFRβ 11 FGFR1 24 FGFR2 25 FGFR3 27 VEGFR1 79 VEGFR2 52 VEGFR3 53 IGFR > 1000 EGFR > 5000 Tableau 1 : Valeurs des CI50 du nintédanib pour les différents récepteurs Tyrosine Kinase C - Potentielles actions thérapeutiques du nintédanib Le mécanisme d’initiation ainsi que les voies de signalisation de la fibrose pulmonaire idiopathique ne sont pas élucidés à ce jour. Il est donc intéressant de cibler plusieurs processus physiopathologiques communs à tout type de fibrose. Les trois voies principales ciblées par le nintédanib sont impliquées dans ces processus, constituant des cibles pertinentes : La voie du PDGF est impliquée dans de nombreux types de fibroses humaines. Le PDGF stimule la prolifération des fibroblastes, le recrutement et la prolifération de myofibroblastes et enfin la migration cellulaire via la réorganisation du squelette d’actine et via une activité chimio-attractante. La voie du FGF est également impliquée dans les processus de prolifération des fibroblastes, de migration cellulaire, de production de protéases et de dépôt de matrice extracellulaire. La voie du VEGF est connue pour son implication dans l’angiogenèse. Actuellement, le rôle de l’angiogenèse dans la fibrose pulmonaire idiopathique est controversé. Cependant, cette pathologie présente une anomalie de la vascularisation et un déséquilibre de l’angiogenèse pourrait participer à la dérégulation des processus normaux de réparation de l’épithélium alvéolaire. En inhibant le PDGFR, le FGFR et le VEGFR, le nintédanib agirait donc potentiellement sur des processus centraux des phénomènes de fibrose, à savoir : la prolifération des fibroblastes, la différenciation des fibroblastes en myofibroblastes, le dépôt de matrice extracellulaire dont l’accumulation excessive de collagène et enfin l’angiogenèse. 24 24 IV - BIBLIOGRAPHIE 1. V. COTTIN, J-F. Cordier. Fibrose pulmonaire idiopathique. In : La revue du praticien. Orphanet (en ligne). Disponible sur : https://www.orpha.net/data/patho/Pro/fr/FibrosePulmonaireFRfrPro7029.pdf 2. Orphanet. La fibrose pulmonaire idiopathique. In : Encyclopédie Orphanet Grand Public. Orphanet (en ligne). Disponible sur : www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/FibrosePulmonaireIdiopathique-FRfrPub7029.pdf 3. Gaëlle Fleitour. La production, première variable de coût de médicaments. In : L’Usine Nouvelle n°3354. Site de l’Usine Nouvelle (en ligne). Disponible sur : http://www.usinenouvelle.com/article/la-production-premiere-variable-de-cout-desmedicaments.N219014 4. EMA. RCP pirfénidone. In: CHMP. Site de l’EMA (en ligne). Disponible sur : http://www.ema.europa.eu/docs/fr_FR/document_library/EPAR__Product_Information/human/002154/WC500103049.pdf 5. Chloé Hecketsweiler. Maladies rares : « un marché qui va croître de 10,5 % par an » d’ici à 2020. In : Le Monde datant du 12.01.2015. Site du Monde (en ligne). Disponible sur: http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/12/maladies-rares-un-marche-qui-vacroitre-de-10-5-par-an-d-ici-a-2020_4554511_3234.html#rLfbKiEoQsItHeu8.99 6. Kottmann et al. - « Determinants of initiation and progression of idiopathic pulmonary fibrosis » - Respirol. Carlton Vic - 2009 - vol. 14, n°7, pp. 917-933 7. Allen et al. - « Growth factors in idiopathic pulmonary fibrosis: relative roles » - Respir. Res 2001 - vol. 3, n°1, pp. 13 8. Todd et al. - « Molecular and cellular mechanisms of pulmonary fibrosis » - Fibrogenesis Tissue Repair - 2012 - vol. 5, n°1, pp. 11 9. Nishioka et al. - « Targeting platelet-derived growth factor as a therapeutic approach in pulmonary fibrosis » - J. Med. Investig. JMI - 2013 - vol. 60, n°3-4, pp. 175-183 10. Presta et al. - « Fibroblast growth factor/fibroblast growth factor receptor system in angiogenesis. » - Cytokine Growth Factor Rev. - 2005 - vol 16, n°2, pp. 159-178 11. Borensztajn et al. - « Idiopathic pulmonary fibrosis: from epithelial injury to biomarkersinsights from the bench side » - Respir. Int. Rev. Thorac. Dis.- 2013 - vol 86, n°6, pp. 441-452 12. Tzouvelekis et al. - «Angiogenesis in Interstitial Lung Diseases: a pathogenetic hallmark or a bystander?» - Respir. Res. - 2006 - vol 7, n°1, pp. 82 25 25 26 26 Développement pharmaceutique 27 27 Charlotte Alcover El Amine Ameur Clémence Balty Morane Cramer Audrey Natt Barbara Tessier 28 28 SOMMAIRE Partie I : Modélisation et synthèse Partie II : Analytique Partie III : Galénique BIBLIOGRAPHIE 29 29 ABREVIATIONS ACN BCS d dd DCM DIP DMAP FPI HLB HPMC IC50 iPrOH MeOH MTBE PA Pd/C PDGF PDGFR Pgp r s sl SMEDDS tBuOK Tamb Acétonitrile Biopharmaceutics Classification System Doublet Doublet de doublets Dichlorométhane Index de Polydispersité Diméthylaminopyridine Fibrose Pulmonaire Idiopathique Hydrophilic-Lipophilic Balance Hydroxypropyl methylcellulose Concentration inhibitrice médiane Isopropanol Méthanol Méthyl tert-butyl éther Principe Actif Palladium sur charbon Platelet-Derived Growth Factor Récepteur du PDGF P-glycoprotéine Rendement Singulet Singulet large Self-MicroEmulsifying Drug Delivery System tert-butylate de potassium Température ambiante 30 30 Modélisation et Synthèse Charlotte Alcover Barbara Tessier 31 31 32 32 SOMMAIRE I - Etudes de modélisation A - Choix du récepteur et création de son modèle 1 - Choix du récepteur 2 - Modélisation du PDGFR B - Criblage à haut débit 1 - Criblage à haut débit 2 - Hit obtenu C - Amarrage moléculaire 1 - Optimisation du noyau indolinone 2 - Optimisation de la partie « nord » basique 3 - Relation structure-activité du nintédanib II - Synthèse du nintédanib A - Première séquence réactionnelle : synthèse de la partie “Nord” 1 - Étape 1 : acylation de l’aniline 2 - Étape 2 : substitution nucléophile et réduction 3 - Purification, rendement et Eco-Scale B - Seconde séquence réactionnelle : synthèse de la partie “Sud” 1 - Étape 1 : substitution nucléophile vicarienne 2 - Étape 2 : réduction et cyclisation en oxindole 3 - Étape 3 : protection de l’indole 4 - Étape 4 : introduction du groupement styrène 5 - Étape 5 : déprotection de l’indole 6 - Purification, rendement et Eco-Scale C - Convergence de la synthèse 33 33 34 34 I - Études de modélisation moléculaire A - Choix du récepteur et création de son modèle 1 - Choix du récepteur La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est caractérisée par la prolifération de fibroblastes et le dépôt de matrice extracellulaire. De plus, les cellules épithéliales alvéolaires et les fibroblastes jouent un rôle important dans la pathogénèse de la FPI. Stimulés par des fibroblastes, certains médiateurs profibrotiques produits par les cellules épithéliales détériorées auraient un rôle dans la progression de la maladie. Or le platelet-derived growth factor (PDGF) est un de ces fibroblastes stimulant. C’est aussi un facteur de croissance important car il stimule la prolifération et la migration des fibroblastes. Il est supposé qu’en ciblant la cascade de signalisation du PDGF, plus précisément en bloquant son récepteur, il serait possible d’avoir un effet thérapeutique sur la fibrose pulmonaire. Il a donc été décidé de travailler sur le récepteur du PDGF : le PDGFR. 2 - Modélisation du PDGFR Le PDGFR existe sous deux formes : et . Leurs séquences ont été recherchées dans la Protein Data Bank (PDB) et la plus grande séquence trouvée était celle d’un PDGFR (code PDB : 3MJG). Il n’y avait pas de modèle cristallisé du PDFGR sur la PDB, il fallait donc créer un modèle par homologie de PDGFR à l’aide d’une protéine support déjà cristallisée. Il a été vu que le VEGFR1 possédait une homologie suffisante lorsque le programme Blast Protein de Chimera a comparé les séquences d’acides aminés et qu’il a été cristallisé. Le VEGFR1 (code PDB : 3HNG) est donc utilisé comme protéine support. Grâce au programme Modeller piloté par Chimera, qui compare et fait l’alignement des séquences d’acides aminés, un modèle 3D par homologie du PDGFR a été créé. Ce modèle a ensuite été minimisé à l’aide du logiciel Maestro afin d’obtenir une conformation stable du récepteur. Il s’agit d’une optimisation des liaisons et des positions des acides aminés de la protéine pour réduire son énergie. B - Criblage à haut débit 1 - Criblage à haut débit La recherche d’une molécule hit inhibitrice du PDGFR a débuté par un criblage à haut débit d’indolinones 6-substituées (Fig. 1), dont on a fait varier les fonctions, appartenant à une chimiothèque de molécules qu’Inovie possédait d’un projet précédent de recherche d’anticancéreux. Plusieurs structures qui ont été retenues ont ensuite été testées in vitro sur un panel de récepteurs à activité tyrosine-kinase. Le hit a été choisi en raison de ses propriétés inhibitrices du PDGFR avec une IC50 d’ordre nanomolaire. 35 35 2 - Hit obtenu En réalisant un amarrage moléculaire (Fig. 2) du hit sur le modèle de PDGFR, il a été obtenu son mode de liaison hypothétique au récepteur. Le hit occupe le site de liaison de l’ATP dans la poche de spécificité en formant une liaison hydrogène entre le carbonyle de la fonction en position 6 de l’indolinone et la lysine 634. L’aniline forme des interactions hydrophobes avec la phénylalanine 845. Le phényle en noir orienté vers la poche hydrophobe du site actif forme aussi de nombreuses interactions hydrophobes avec la poche. Cette partie de la molécule ne sera donc pas changée. Il a été vu que, pour les autres molécules testées, en l’absence de substituant en position 6 du noyau indolinone, une faible sélectivité et puissance étaient observée. Le substituant en cette position sera important pour contrôler l’inhibition de l’activité kinase. Par la suite, dans un premier temps, il sera vu l’optimisation de cette partie « sud » de la molécule au niveau du noyau indolinone, puis dans un second temps l’optimisation de la partie « nord » basique en rouge. C - Amarrage moléculaire L’amarrage moléculaire a été réalisé à l’aide du logiciel GOLD (Genetic Optimization Ligand Docking). Les molécules ont été modélisées, et leur docking, sur notre modèle de PDGFR a été réalisé puis elles ont été synthétisées pour évaluer leur concentration inhibitrice médiane (IC50) in vitro. 1 - Optimisation du noyau indolinone Molécule R - H 1 (hit) 1 PDGFR IC50 (nM) 2112 ± 1215 763 ± 198 2 2099 ± 1647 3 36 ± 36 4 109 ± 3 Fig. 3 : Structure avec noyau indolinone à optimiser. Tableau 1: Inhibition de PDGFR par les indolinones 6-substituées. 36 36 La première image de docking (Fig. 4) montre le mode de liaison du hit au récepteur. Le hit est plus puissant qu’une molécule non substituée (2112 nM pour R1 = H vs 763 nM). La partie « 6-amido » est dirigée vers la poche de spécificité où une liaison hydrogène se forme entre le carbonyle de la fonction amide et la lysine 634. Ceci expliquerait la bonne affinité du hit pour le récepteur. La poche de spécificité est composée principalement d’acides aminés hydrophobes, donc une fonction plus lipophile que l’amide sur le noyau indolinone aurait une liaison plus forte tout en conservant une grande sélectivité. Les molécules suivantes ont été synthétisées, qui sont substituées par des fonctions plus lipophiles. Ces molécules conservent les mêmes liaisons hydrogène et hydrophobes que le hit au récepteur. Mais la molécule 2 (Fig. 5) forme une interaction défavorable avec la méthionine 655 et l’IC50 est moins bonne que celle du hit. Avec la molécule 3 (Fig. 6) où l’azote est remplacé par un oxygène, il n’est plus observé cette interaction défavorable et l’IC50 est considérablement améliorée. Une quatrième molécule a été testée (Fig. 7) en ajoutant un méthyle à l’ester en position 6 de l’indolinone pour sonder la taille de la poche mais l’activité est moins bonne. Donc un carbone supplémentaire après l’ester est défavorable à l’activité de la molécule. De plus, cette molécule sera moins facile à métaboliser avec sa fonction COOEt que la molécule 3 qui a COOMe. Avec cette première étape d’optimisation la puissance des indolinones a été augmentée en modifiant la fonction en position 6. Il a été vu précédemment que cette fonction devait être lipophile mais qu’elle ne pouvait pas être trop encombrante. La molécule 3 a donc été choisie, possédant un ester méthylique en position 6 comme tête de série pour la suite de l’optimisation. 37 37 2 - Optimisation de la partie « nord » basique Molécule 6 PDGFR IC50 (nM) > 10 000 7 ≈ 8 000 8 83 ± 42 9 (nintédani b) R 2 5±2 Fig. 8 : Structure avec partie basique à optimiser. Tableau 2 : Profil d'inhibition des 6-carbométhoxyindolinones substituées. La molécule 6, où le groupement aromatique a été remplacé par un équivalent aliphatique, a été testée (Fig. 9). Ici le cycle se met en conformation chaise et on perd les interactions hydrophobes avec la phénylalanine 845 alors que d’autres interactions se sont formées avec le noyau indole. Néanmoins ces autres interactions ne suffisent pas à remplacer les précédentes comme cela a été observé avec la variation de l’IC50. Il a donc été possible d’en déduire que le noyau aromatique de l’aniline est essentiel pour l’activité. Une molécule a ensuite été testée avec une amine aromatique dépourvue de substituant : la molécule 7 (Fig. 10). Les interactions hydrophobes avec la phénylalanine 845 se reforment, mais, de même, il y a perte d’activité inhibitrice. Il faudra donc conserver une fonction à ce niveau-là. Il a été noté, la présence d’un acide aminé intéressant proche de l’entrée du site de liaison du récepteur : l’aspartate 691 a été repéré comme point d’ancrage potentiel sur lequel il serait possible de former une liaison. Les molécules 8 (Fig. 11) et 9 (Fig. 12) ont donc été synthétisées avec une fonction méthylpipérazine dont l’azote à l’extrémité se protone à pH physiologique. Cette protonation permet de créer une interaction électrostatique avec l’aspartate 691. La molécule 9, qui possède un méthyle supplémentaire, a une meilleure activité que la molécule 8. C’est donc elle qui a été choisie pour la suite du développement. 38 38 3 - Relation structure-activité du nintédanib La relation structure-activité du nintédanib permet de résumer le travail d’optimisation en quatre points : Une fonction lipophile (R1) pas trop encombrante sur le noyau indolinone en position 6 est importante pour l’activité et la sélectivité de la molécule. Elle permet de former une liaison hydrogène avec la lysine 634. Elle serait dégradée par les estérases ce qui permet l’élimination du médicament. Le noyau aromatique de l’aniline est essentiel pour l’activité en raison des liaisons hydrophobes qu’il forme avec la phénylalanine 845. Le cycle aromatique perpendiculaire permet de former nombreuses interactions hydrophobes dans la poche hydrophobe du site actif du récepteur. L’azote protoné à l’extrémité de la partie basique forme des interactions électrostatiques avec l’aspartate 691. L’ensemble de ces interactions contribue à la puissance du nintédanib. 39 39 II - Synthèse du nintédanib (procédé I01P0498) A - Première séquence réactionnelle : synthèse de la partie « Nord » 1 - Étape 1 : acylation de l’aniline Le composé 2 est obtenu selon la réaction ci-dessus, à partir de chloroacétylchloride, dilué dans du dichlorométhane, refroidi à 5°C ; et de N-méthyl-4-nitroaniline (composé 1). Le DMAP est utilisé comme catalyseur de la réaction. La structure de l’impureté IN1912 a été proposée en supposant une présence d’eau dans le milieu réactionnel ; mais celle-ci n’est pas observée, de par la qualité des matières premières employées. 2 - Étape 2 : substitution nucléophile et réduction 40 40 Le composé 2 est récupéré par évaporation du solvant, puis redissous dans du toluène, et chauffé à 40°C. On obtient ensuite le composé 3 (aussi nommé IN1905) par ajout de N-méthylpipérazine et chauffage à 55°C ; suivi d’une hydrogénation, catalysée par du palladium sur charbon, à température ambiante et après ajout d’isopropanol. Les structures des impuretés ci-dessus ont été suggérées, en cas de présence d’eau dans le milieu réactionnel (IN0801, non retrouvée), et en cas de réaction de transamidation (IN2011). 3 - Purification, rendement et Eco-Scale Après filtration du catalyseur et évaporation du solvant, la purification se fait par recristallisation à température ambiante dans du MTBE ; ce solvant ayant été préféré à l’éther diéthylique (utilisé dans le procédé I01P0492), en raison de sa moindre toxicité, et de sa plus faible tendance à former des peroxydes explosifs. Deux critères rendent compte de la qualité de notre procédé : le rendement (reflet de l’efficacité de la synthèse) ; et l’Eco-Scale (outil analysant la sécurité des procédés, les coûts de synthèse et l’impact environnemental ; aboutissant à un score devant être supérieur à 50/100). Pour cette première séquence réactionnelle, le rendement global est de 60%, et l’Eco-Scale moyenne de 56/100, ce qui est donc satisfaisant. Les impuretés précédemment nommées ne sont donc pas observées après recristallisation. B - Seconde séquence réactionnelle : synthèse de la partie « Sud » 1 - Étape 1 : substitution nucléophile vicarienne Le composé 5 est obtenu à partir du mélange à -10°C de deux solutions d’acétonitrile, l’une contenant du tBuOK, l’autre du chloroacétate de méthyle et du 3-nitrobenzoate de méthyle (composé 4). Le DMF (du procédé I01P0481) a été substitué par l’acétonitrile, ici aussi pour des raisons de plus faible toxicité. La structure de l’impureté IN0704 a été imaginée dans le cas d’une substitution s’effectuant sur l’autre position ortho ; mais la réaction étant régiosélective, elle n’est pas retrouvée. 41 41 2 - Étape 2 : réduction et cyclisation en oxindole Le composé 5 est récupéré par évaporation du solvant, puis redissous dans de l’acide acétique. Il est ensuite soumis à une hydrogénation, catalysée par du palladium sur charbon, à température ambiante, pour donner le composé 6. 3 - Étape 3 : protection de l’indole Après filtration du catalyseur et évaporation du solvant, le composé 6 est redissous dans du toluène. On obtient alors le composé 7 par ajout d’anhydride chloroacétique et chauffage au reflux, puis refroidissement à température ambiante. La structure de l’impureté IN2309 a été proposée en supposant encore une fois la présence d’eau dans le milieu réactionnel ; sans que celle-ci ne soit observée. 4 - Étape 4 : introduction du groupement styrène Le composé 8 est ensuite obtenu directement par ajout d’anhydride acétique et chauffage au reflux ; puis par ajout de orthobenzoate de triméthyle et chauffage à 104°C. Le mélange est laissé par la suite 5 jours à température ambiante. Aucune étape d’évaporation n’est nécessaire entre les étapes 3 et 4, le milieu réactionnel (toluène) étant conservé. Ceci nous permet d’améliorer notre rendement, et de raccourcir la durée de synthèse, ainsi que la quantité totale de solvants utilisée. 5 - Étape 5 : déprotection de l’indole Le composé 8 est récupéré par évaporation du solvant, puis redissous dans du méthanol. On obtient alors le composé 9 (aussi nommé IN2705) par chauffage au reflux, et ajout d’une solution méthanolique de KOH. 6 - Purification, rendement et Eco-Scale La purification se fait par recristallisation dans ce même solvant (méthanol, à 5°C), avec un rendement global de 40% pour la seconde séquence réactionnelle. L’Eco-Scale moyenne est de 70/100. 42 42 C - Convergence de la synthèse Les composés 3 (IN1905) et 9 (IN2705) sont mis en mélange dans du méthanol, porté au reflux, afin d’obtenir le nintédanib (IN1101). Celui-ci est alors purifié par recristallisation, directement dans ce même milieu réactionnel, après refroidissement à température ambiante puis à 0°C. Après screening, le méthanol s’est en effet avéré être le meilleur solvant de recristallisation. Nous obtenons donc pour cette étape un rendement de 91%, soit un rendement final de 22% pour la totalité de la synthèse. De même, l’Eco-Scale de cette dernière étape est de 73/100, pour un score moyen de 67/100. 43 43 44 44 Analytique El Amine Ameur Clémence Balty 45 45 46 46 SOMMAIRE I - Informations générales A - Nomenclature B - Structure C - Propriétés physico-chimiques 1 - Descriptions physique 2 - pKa 3 - Coefficient de partage : log P 4 - Solubilité 5 - Point de fusion 6 - Hygroscopie 7 - Polymorphisme 8 - Isomérie 9 - Chiralité II - Etudes de dissolution A - Etudes de dissolution du principe actif B - Etudes de dissolution du produit fini III - Caractérisation du nintédanib (3.2.S.3) A - Détermination de la structure du nintédanib (3.2.S.3.1) 1 - analyse élémentaire 2 - spectrométrie UV/visible 3 - Diffractométrie de rayon X 4 - Spectrométrie infrarouge 5 - Spectrométrie de résonnance magnétique nucléaire a - Spectrométrie de résonnance magnétique nucléaire 1H b - Spectrométrie de résonnance magnétique nucléaire 13C 6 - Spectrométrie de masse B - Impuretés (3.2.S.3.2) 1 - Impuretés organiques 2 - Impuretés inorganiques 3 - Solvants résiduels a - Solvants résiduels de classe 2 b - Solvants résiduels de classe 3 C - Procédure analytique (3.2.S.4.2) 1 - Méthode de chromatographie liquide haute performance 2 - Dosage des impuretés IV - Etudes de stabilité sur la substance active (3.2.S.7) A - Etudes de dégradabilité 1 - Stabilité thermique 2 - Influence de l’humidité 3 - Influence de l’oxydation 4 - Influence du pH 5 - Photostabilité B - Essais de stabilité 47 47 48 48 I - Informations générales A - Nomenclature Dénomination commune internationale : nintédanib Dénomination chimique : Méthyl (3Z)-3-{[(4-{méthyl[(4-méthylpipérazin-1-yl)acétyl]amino}phényl) amino](phényl)méthylidène}-2-oxo-2,3-dihydro-1H-indole-6-carboxylate Numéro CAS : 656247-17-5 B - Structure Formule brute : C31H33O4N5 Masse molaire : 539.62 g/mol Masse volumique vraie : 1.3g/cm3 Masse volumique apparente : 0.4g/cm3 Granulométrie : 80% de particules > 125 µm C - Propriétés physico-chimiques 1 - Description physique Le nintédanib est une poudre d’aspect jaunâtre-orangé. 2 - pKa La détermination du pKa du nintédanib a été réalisée grâce à une méthode spectrométrique UVvisible. On dispose d’une série de solutions tampons dont les pH sont connus (pH 1-10) avec lesquels de nintédanib a été analysé à une longueur d’onde 𝜆max= 200 nm. La molécule possède deux basicités au niveau du groupement pipérazine (en position atomique 33 et 38) avec les pKa suivant : pKa1=3.81 obtenu à partir du pKb1=5.62 pKa2=8.38 obtenu à partir du pKb2=10.19 Le pKa global de la molécule a été obtenu: pKa = 7.9 Le nintédanib est sous forme ionisée à pH<pKa=7.9. Le nintédanib est sous forme moléculaire à pH>pKa=7.9. 3 - Coefficient de partage : logP Le nintédanib étant très peu soluble dans l’eau (cf paragraphe 4-Solubilité), il a été réalisé un calcul prédictif de logP (appelé ClogP pour Calculated logP) selon l’algorithme GALAS (Global Adjusted Locally According to Similarity). Cet outil prédictif va calculer le logP de la molécule en se basant sur le logP et l’index de similarité de structure proche. Le nintédanib présente un logP=2.93 sous forme moléculaire. De plus, il a été modélisé le logD qui se définit par la valeur de logP à un pH donné. 49 49 Les résultats suivants sont obtenus : pH 1.7 (Estomac) 4.6 (Duodenum) 6.5 (Jejunum Ileon) 7.4 (Sang) 8.0 (Colon) logD -0.75 0.15 1.82 2.48 2.7 logD = ƒ(pH) On remarque l’augmentation de la valeur de logD lorsque le pH augmente. Le nintédanib est donc plus lipophile à pH élevé (6-8) et plus hydrophile à pH faible (1-4). 4 - Solubilité Pour déterminer la solubilité du nintédanib, différentes solutions aqueuses sur une gamme de pH 110 ont été utilisées, auxquelles le principe actif en excès a été ajouté. Après filtration et analyse spectrométrique UV (à 𝜆max= 254 nm) de la solution, il a été déterminé la concentration à saturation qui correspond à la solubilité du nintédanib dans le solvant. La solubilité est solvant/pH/température dépendante. Les résultats ci-dessous présentent la solubilité du nintédanib dans l’eau à 25°C : 50 50 Le nintédanib est donc un composé très peu soluble dans l’eau à pH 7. La solubilité du nintédanib diminue avec le pH à cause d’une forme base non protonée peu soluble dans l’eau. Le nintédanib présente une solubilité dans le DMSO à 10 mM. Classification BCS : le nintédanib présente une faible solubilité et une faible perméabilité globale, c’est donc une molécule de classe IV. 5 - Point de fusion Le nintédanib présente un point de fusion à 305°C. 6 - Hygroscopie Il a été effectué la dessiccation du nintédanib sous vide en présence de pentoxyde de diphosphore R sous une pression comprise entre 1,5 kPa et 2,5 kPa, à température ambiante (25°C +/- 2°C). Selon l’échelle hygroscopique, le nintédanib est non-hygroscopique. 7 - Polymorphisme Des études expérimentales de recristallisation dans plusieurs solvants ont été réalisées : méthanol : solvant de recristallisation utilisé en synthèse chimique eau : solvant polaire acétone : solvant de faible polarité Les analyses par diffraction rayons X et les analyses calorimètriques (DSC, ATG) révèlent l’existence d’une forme unique et stable à température ambiante. Le phénomène de polymorphisme est donc absent à température ambiante. 8 - Isomérie Le nintédanib présente une isomérie Z/E en C3 mais l’encombrement de la molécule permet l’obtention quasi-complète de l’isomère Z responsable de l’activité pharmacologique. 9 - Chiralité Le nintédanib ne présente pas de centres chiraux. II - Études de dissolution 51 51 A - Études de dissolution du principe actif Le nintédanib étant très peu soluble dans l’eau, les essais de dissolution n’ont pas été réalisés. B - Études de dissolution du produit fini Ci-dessous figurent les résultats des essais de dissolution effectués sur les capsules dures du nintédanib : Temps min 5 10 15 20 30 0,1 N HCL pH 4,5 tampon acétate pH 6,8 tampon phosphate AVG 44 72 80 81 83 AVG 32 67 76 80 81 AVG 16 59 75 80 81 %RSD 6,2 2,3 1,4 1,5 1,6 %RSD 14,2 2,3 1,5 1,8 0,9 %RSD = “relative deviation standard” → valeur absolue du coefficient de variation AVG = “average” → moyenne en % de nintédanib dissous %RSD 11,2 8,6 3,1 2,5 2,5 III - Caractérisation du nintédanib (3.2.S.3) A - Détermination de la structure du nintédanib (3.2.S.3.1) 1 - Analyse élémentaire Carbone 68,93% Hydrogène 6,115% Oxygène 11,86% Azote 13,90% 2 - Spectrométrie UV/visible Le spectre du nintédanib est obtenu avec un spectromètre à barrette d’iodes. Le nintédanib a une absorption maximale λmax= 200 n et un coefficient d’extinction molaire de 8000 mol.L-1. (Annexe 2.1) 3 - Diffractométrie de rayons X Conditions d’analyse : Annexe 2.2 52 52 4 - Spectrométrie infrarouge Utilisation d’un spectrophotomètre à transformée de Fourier. Le spectre infrarouge du nintédanib présente plusieurs pics caractéristiques (Fig 1). Fig. 1 : Bande d’absorptions caractéristiques du nintédanib, exprimé en cm-1 5 - Spectrométrie de résonnance magnétique nucléaire L’attribution des déplacements chimiques se fait suivant la numérotation des atomes cidessous. a - Spectrométrie résonnance magnétique nucléaire 1H Condition d’analyse : Annexe 2.3 Spectre : Annexe 2.4 Résultats : Déplacement (ppm) 12,215 10,956 De 8,174 à 5,804 3,752 3,044 2,722 2,483 2,381 2,279 2,237 Attribution des protons liés aux atomes suivants 13 1 4, 5, 7, 10, 10’, 11, 11’, 12, 14, 15, 15’, 16, 16’ 29 19 21 DMSO 23, 23’ 24, 24’ 26 53 53 b - Résonnance magnétique nucléaire 13C Spectre : Annexe 2.5 Résultats : Déplacement (ppm) 170,640 166,831 164,060 158,801 140,480 136,725 132,496 130,931 De 129,939 à 98,115 54,421 52,245 45,192 37,19 Attribution 2 20 27 8 7a 14 17 6 3, 4, 4a, 5, 6,7, 7a, 9, 10, 10’, 11, 11’, 12, 15, 15’, 16, 16’ 23, 23’ 24, 24’ 26 19 6 - Spectrométrie de masse Ce spectre de masse base résolution electrospray en mode d’ionisation positif montre un pic pseudomoléculaire [M + H]+ à m/z 540. B - Impuretés (3.2.S.3.2) 1 - Impuretés organiques Les impuretés issues de la synthèse de la substance active, IN1905 et IN 2705 (voir synthèse), ont été caractérisées par chromatographie liquide haute performance/spectromètre de masse. Ces impuretés possèdent toutes un noyau aromatique. Leur dosage dans la poudre de principe actif est effectué par une méthode de chromatographie liquide haute performance (Ph Eur 2.2.29) couplée à une détection par spectromètre UV (Ph Eur 2.2.25). Les seuils retenus pour ces impuretés sont ceux recommandés par la guideline ICH Q3A. Les impuretés sont retrouvées à des pourcentages massiques de 0,16% et 0,18%. Elles seront contrôlées en routine (voir C. Procédure analytique). 2 - Impuretés inorganiques Le palladium appartient à la classe 2B et a une limite d’acceptation à 15 ppm. Il est retrouvé à une dose supérieure et sera dosé par spectrométrie d’absorption atomique en routine. 54 54 3 - Solvants résiduels a - Solvants résiduels de classe 2 Les solvants résiduels de classe 2 ont été recherchés par chromatographie en phase gazeuse avec un gradient de température (Ph Eur 2.4.24). Les critères d’acceptation sont ceux de l’ICH Q3. solvants acétonitrile dichlorométhane méthanol méthylcyclohexane toluène limite d’acceptation (ppm) 410 600 3000 1180 890 Résultats (ppm) 19 22 170 40 30 Le méthanol est le solvant de cristallisation. Il est retrouvé à une dose supérieure à 1/20 de la limite d’acceptation. Le méthanol est dosé en routine par chromatographie en phase gazeuse avec un gradient de température (Ph Eur 2.4.24). b - Solvants résiduels de classe 3 L’acétone a un seuil d’acceptation <0,5%. Le test de perte à la dessiccation est effectué et doit être inférieur à 0,5%. L’acétone n’est pas recherchée en routine. C - Procédure analytique (3.2.S.4.2) 1 - Méthode de chromatographie liquide haute performance Le système chromatographique comprend : Colonne : C18, X-terra MS (2.5 µm, 4,6 mm×30 mm), Phase mobile A : eau + 0,1% acide formique, Phase mobile B : acétonitrile + 0,1% acide formique, Elution par gradient linéaire de 3,1 min, 5% à 98% B, Débit : 1mL/min, Volume d’injection : 20μL, Détecteur : spectrophotomètre UV fixé à 200 nm, Température : 20°C, Durée d’acquisition : 15 min. Résultats : Molécule Nintédanib IN1905 IN2705 Temps de rétention 8,11 min 10,30 min 11,02 min 55 55 2. Dosage des impuretés Solution de nintédanib (témoin) à 1μg/mL dans une solution de phases mobiles A+ B (v/v), solution d’impureté IN1905 à 1μg/mL dans une solution de phases mobiles A+ B (v/v), solution d’impureté IN2705 à 1μg/mL dans une solution de phases mobiles A+ B (v/v). Solution à doser de nintédanib (échantillon) : 0,1mg/mL dans une solution de phases mobiles A+ B (v/v), Teneur de chaque impureté dans la matière première à analyser (en %) : Avec: K, coefficient relative A, aire du pic IV - Études de stabilité sur la substance active A - Études de dégradabilité Les essais de stress permettent d’obtenir le profil de stabilité de la molécule grâce à l’exploration des voies de dégradation de la substance active et l’évaluation des méthodes de suivi. Ces tests ont été réalisés en adéquation avec l’ICH Q1A(R2). Ils ont été effectués sur un lot pilote de la substance active. Une méthode de dosage HPLC/UV a été retenue pour réaliser les dosages de la substance active et de ses impuretés. 1 - Stabilité thermique Des tests ont été réalisés aux températures 50°C, 60°C, et 70°C et à l’abri de la lumière pendant 24h. Résultats : ces tests ont mis en évidence l’apparition d’impuretés à très haute température 70°C. 2 - Influence de l’humidité Une étude a été réalisée sur la stabilité du nintédanib à une température de 25°C +/- 2°C pendant 24h, à l’abri de la lumière et dans différentes conditions d’humidité relative : 75% HR 85% HR 95% HR Résultats : ces tests n’ont pas révélé l’apparition de produits de dégradation. La substance est donc stable vis-à-vis de l’humidité. 3 - Influence de l’oxydation Conservation du nintédanib à une température de 25°C +/- 2°C en présence de H2O2 et à l’abri de la lumière pendant 24h. Résultats : Il y a une apparition d'impuretés de dégradation dans des conditions oxydantes extrêmes. La substance active est donc peu sensible à l’oxydation. 4 - Influence du pH La conservation du nintédanib dans différentes solutions de pH connues n’a pas mise en évidence l’apparition de produits de dégradation. 56 56 5 - Photostabilité Conformément à la directive ICH Q1B, ces tests ont été réalisés sur un seul lot pilote de nintédanib. Les résultats ne montrent : pas de changement significatif pour aucun des paramètres évalués (aspect, cristallinité), pas d’apparition d’impuretés. La substance active est donc photostable et ne nécessite pas de conditions particulières de conditionnement. B - Essais de stabilité Les données de stabilité du nintédanib étant peu nombreuses, 3 lots pilotes seront analysés afin de vérifier les propriétés physico-chimiques, biologiques et microbiologiques de la substance active afin de garantir sa qualité. Le manque de données de stabilité sur le nintédanib justifie le design de nos études suivantes : Etude Conditions de l’essai Durée Fréquence des tests Accélérée 40°C +/- 2°C / 75% +/- 5% HR 6 mois 0, 1, 2, 3 et 6 mois Long terme 25°C +/- 2°C / 60% HR +/- 5% HR 24 mois 0, 6, 12 mois puis une fois par an Le contrôle porte sur : aspect macroscopique, identification, dosage de la substance active, dosage des impuretés de dégradation par HPLC/UV, contamination microbienne. 57 57 58 58 Galénique Morane Cramer Audrey Natt 59 59 60 60 SOMMAIRE I - Préformulation A - Propriétés physico-chimiques de la substance active B - Points critiques de la substance active II - Choix de la voie d’administration et des formes pharmaceutiques A - La voie d’administration B - Les formes pharmaceutiques 1 - Les formes en préclinique et en clinique 2 - La forme pharmaceutique finale C - Les SMEDDS III - Produit fini A - Description et composition du Produit Fini 1 - Choix des excipients 2 - Caractéristiques des excipients 3 - Formules unitaire et centésimale finales IV - Procédé de fabrication A - Flow chart du procédé V- Transposition d’échelle 61 61 62 62 I - Préformulation A - Propriétés physico-chimiques de la substance active Les caractéristiques du principe actif seront détaillées dans la partie II (Analytique). Voici un résumé des principales caractéristiques : Caractéristiques Aspect Solubilité PA seul Solubilité sous forme de SMEDDS pKa logP Point de fusion Masse volumique vraie Masse volumique apparente Granulométrie Valeurs Poudre d’aspect jaunâtre pH 1-2 < 92 g/L dans les solutions aqueuses pH > 7 < 0,033 g/L dans les solutions aqueuses pH 1-2 pH > 7 > 200 g/L dans les solutions aqueuses < 0,1 g/L dans les solutions aqueuses 7,9 2,93 309°C 1,3 g/cm3 0,4 g/cm3 80% de particules > 125 μm Tableau I - Principales caractéristiques physico-chimiques de la substance active B - Points critiques de la substance active Le nintédanib est une molécule lipophile, très peu soluble dans l’eau. Il en résulte une forte contrainte qui est celle de la dissolution de la poudre dans les fluides digestifs après administration. De plus, l’absorption de la molécule est lente et incomplète, ce qui est principalement attribué à un phénomène d’efflux au niveau de la muqueuse intestinale, ainsi qu’à l’ionisation de la molécule sur la gamme des pH du tractus gastro-intestinal (jusqu’à 8 environ). Ainsi, selon la classification BCS (Biopharmaceutics Classification System), le nintédanib est de classe IV : faible solubilité et faible perméabilité. II - Choix de la voie d’administration et des formes pharmaceutiques A - La voie d’administration Afin de déterminer la voie d’administration la plus adaptée, les données sur la population atteinte de fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) ont été couplées avec les caractéristiques de notre molécule. La voie injectable a été mise de côté en raison de la chronicité de la pathologie. La voie cutanée a également été écartée car la FPI est une maladie orpheline, donc peu de patients sont touchés dans le monde. Or produire un système transdermique a un coût de production élevé, et la quantité de principe actif à incorporer dans le système transdermique trop importante (dose journalière de 400 mg maximum, soit près de 3 g dans un système hebdomadaire). 63 63 Enfin, la voie pulmonaire aurait pu être une voie intéressante pour une telle maladie, car elle permet d’atteindre directement les tissus pulmonaires. Or les patients atteints de FPI ont un âge moyen autour de 66 ans et leur capacité vitale forcée est fortement diminuée, ce qui rend difficile l’inspiration forcée et la coordination des gestes avec l’aérosol. La voie orale était donc la plus adaptée, tant au niveau de la sécurité et de l’efficacité, que pour le confort des patients, avec des coûts de production convenables. B - Les formes pharmaceutiques 1 - Les formes en préclinique et en clinique L’administration par voie orale chez l’animal nécessite le gavage des animaux. Il a donc fallu trouver une forme adaptée à cette technique, et le choix s’est tourné vers une suspension avec de l’hydroxypropyl methylcellulose HPMC (grade K4M). Pour les phases cliniques, deux formulations ont été nécessaires. La première pour réaliser la pharmacocinétique clinique et l’essai de phase I : une suspension huileuse divisée dans des gélules scellées (à ne pas ouvrir) a été développée. Pour l’essai clinique de phase III : la formulation finale détaillée ci-dessous a été utilisée. Les gélules des phases II et III ont été fabriquées grâce à des équipements à l’échelle laboratoire, c’est-à-dire la même géluleuse et la même banderoleuse qu’en production, mais mises en œuvre à une cadence inférieure. 2 - La forme pharmaceutique finale Afin de déterminer la forme pharmaceutique finale, l’arbre de décision suivant a été utilisé. Tout d’abord, la forme comprimé a été écartée car les contraintes de dissolution de la molécule étaient telles qu’il aurait fallu trouver des alternatives pour s’en affranchir telles que la micronisation ou les cyclodextrines, mais cela aurait eu un coût trop élevé. La forme liquide aurait permis de résoudre les problèmes de dissolution, or cette forme s’altère rapidement à cause de la mise en solution. De plus, la précision et l’exactitude de la dose administrée sont patient-dépendant, et le conditionnement est particulier, encombrant, lourd et fragile au niveau du transport. Le principe actif étant lipophile, une forme permettant de s’accorder avec cette contrainte devait être trouvée. Les capsules molles auraient été une bonne alternative car permettaient d’intégrer le principe actif sous forme de solution huileuse grâce à divers excipients. Or cette forme posait des problèmes au niveau de la production car les machines spécifiques et le coût trop élevé n’étaient pas rentables pour fabriquer de petits lots (maladie orpheline), et la résistance de ces capsules lors du transport et des variations de température n’était pas idéale. La forme retenue a donc été la capsule dure, plus communément appelée gélule. Les capsules ont été remplies d’une solution liquide afin de s’affranchir de la contrainte de dissolution. Cette forme a de plus de nombreux avantages par rapport à la capsule molle : la gélule utilise quatre à cinq fois moins de gélatine, ne nécessite aucun autre additif (pas de glycérine utilisée), la désintégration de la capsule, du fait de sa finesse, est beaucoup plus rapide, et surtout, la production est possible sur de petits lots. Enfin, il n’y a aucun problème lors du transport avec les changements de température, car la résistance des gélules est plus importante. 64 64 Afin de formuler le cœur liquide des capsules, le système choisi a été le système SMEDDS, détaillé cidessous. C - Les SMEDDS “SMEDDS” est l’acronyme de Self-MicroEmulsifying Drug Delivery System. Les SMEDDS sont des mélanges d’agents tensioactifs et de solvant dans lequel le principe actif est dissous. Les proportions dans le mélange et la nature des excipients utilisés sont choisis de telle sorte que, au contact de l’eau présente dans les fluides digestifs, des micelles thermodynamiquement stables se forment spontanément. Le principe actif se trouve alors dispersé à l’état moléculaire à l’intérieur de ces micelles, ce qui a pour objectif de pallier à la faible solubilité et la faible vitesse de dissolution de la molécule. Un mélange homogène isotrope est donc obtenu et se compose : d’un principe actif : le nintédanib, d’un solvant : l’huile d’olive, d’un tensioactif et d’un co-tensioactif : le Cremophor® RH40 et le Labrasol®. Le principe actif est dissous dans un système thermodynamiquement stable et très dispersé, ce qui favorise son absorption digestive. Les SMEDDS ont de multiples avantages : amélioration de la solubilité et de la biodisponibilité, thermodynamiquement stables, stockage facilité, pas d’impact de la prise alimentaire, diminution des variabilités inter et intra-individuelles, facilités de production et de transposition industrielle. Le principal point critique des SMEDDS est l’impossibilité de prédire ce qu’il se passe in vivo, et tout est donc évalué in vitro. Cela n’a pas d’impact sur la qualité et l’efficacité de la formulation. Les principales propriétés des SMEDDS sont détaillées dans le tableau ci-dessous : Propriétés SMEDDS Taille des micelles après dilution < 100 nm Apparence Translucide à l’œil nu Balance Hydrophile/Lipophile HLB > 12 Nature physico-chimique de la formulation Microémulsion Teneur en huile > 15% Teneur en tensioactifs 40-80% Tableau II - Principales propriétés des SMEDDS 65 65 III - Produit Fini (2.3.P) A - Description et composition du Produit Fini 1 - Choix des excipients Le choix des excipients se fait dans un premier temps par la détermination de la phase lipophile, phase dans laquelle le nintédanib sera le plus soluble. Dans un second temps, les tensioactifs sont sélectionnés selon leur capacité à former des micelles après dilution dans les fluides digestifs. La phase lipophile Afin de déterminer l’huile optimale pour la formulation des SMEDDS, la solubilité du nintédanib dans différentes huiles a été mesurée. Le PA est le plus soluble dans l’huile d’olive (cf. Figure 1). 66 66 Figure 1 - Solubilité du nintédanib dans différentes huiles Les tensioactifs (TA) Les deux TA ont été étudiés via leur capacité à former des micelles. Ce pouvoir est quantifié après introduction d’1% de TA dans l’eau. Les plus solubilisant sont le Cremophor® RH40 (huile de ricin hydrogénée polyoxyéthylénée 40) et le Labrasol® (caprylocaproyl macrogol-8-glyceride) (cf. Figure 2). Figure 2 - Pouvoir solubilisant d’1% de TA dans l’eau 2 - Caractéristiques des excipients Huile d’olive Cremophor® RH40 Fournisseur : Cooper Fournisseur : BASF Huile végétale donc entièrement absorbée et digérée Compatible avec l’enveloppe de Licaps® Labrasol® Fournisseur : Gattefossé Consistance pâteuse à température ambiante Liquide à température ambiante HLB = 14 HLB = 12 Serait inhibiteur des protéines d’efflux P-gp Compatible avec l’enveloppe de Licaps® Compatible avec l’enveloppe de Licaps® Tableau III - Caractéristiques des excipients 67 67 3 - Formules unitaire et centésimale finales Après avoir sélectionné les excipients, il reste à déterminer la composition quantitative des SMEDDS. Pour ce faire, un diagramme de phase pseudo-ternaire (cf. Figure 3) a été établi avec les trois excipients. Et afin de délimiter la zone optimale de formulation permettant d’obtenir des microémulsions, quatre formulations, différentes en termes de composition quantitative, ont été réalisées (cf. Annexe 2.6). Après dilution dans l’eau distillée ainsi que dans un milieu acide et à pH 6,8 afin de mimer respectivement les conditions gastriques et duodénales in vivo, différents paramètres sont mesurés tels que la taille des micelles et l’index de polydispersité (PDI) par diffusion de la lumière (Differential Light Scattering), ainsi que le potentiel zeta, obtenus par la mesure de la migration électrophorétique (Zetasizer). Notons que les microémulsions thermodynamiquement stables ont un PDI inférieur à 0,3. Du fait des tailles plus petites des micelles et donc d’une meilleure stabilité à long terme, la première formulation a été retenue. A partir de cette formulation ont pu être mesurés plus précisément les paramètres suivants : Tampon Milieu Eau distillée Tampon pH 1,2 pH 6,8 T0 T24h T0 T24h T0 T24h Temps de micellisation < 1 min < 1 min < 1 min < 1 min < 1 min < 1 min Taille des micelles (nm) 28 29 28 29 28 29 PDI 0,07 0,10 0,10 0,06 0,08 0,12 Stabilité 50 h 50 h 50 h 50 h 50 h 50 h Tableau IV - Etudes effectuées sur le mélange nintédanib + Huile d’olive + Cremophor® RH40 + Labrasol® 68 68 La zone a été délimitée par la réalisation de quatre formulations qui conduisent à des microémulsions. Cette zone assure une certaine robustesse de la formulation. Le point rouge correspond à la formulation retenue, jugée la plus stable thermodynamiquement. Figure 3 - Diagramme de phase pseudo-ternaire Voici ci-dessous les formules unitaires et centésimale finales : Formule unitaire Formule centésimale Nintédanib 75 mg 9,6 % m/m Huile d’olive 137 mg 17,5 % m/m Cremophor®RH40 380 mg 48,6 % m/m Labrasol® 190 mg 24,3 % m/m Tableau V - Formules finales (unitaire et centésimale 69 69 IV - Procédé de fabrication (2.3.P.3) De par la consistance pâteuse du Cremophor®RH40 à 25°C, il est nécessaire, dans un premier temps, de le liquéfier (chauffage à 60°C pendant 10 minutes). Ensuite, le deuxième TA, le Labrasol®, est introduit. La poudre de nintédanib est immédiatement empâtée avec les TA ramollis, réduisant ainsi considérablement les risques liés à la volatilité de la poudre ainsi que les charges électrostatiques accumulées par celle-ci. L’huile d’olive est ensuite ajoutée au mélange. Celui-ci reste sous agitation et chauffage à 60°C pendant 15 minutes avant le remplissage. TA PA Huile Gélule • Introduction du Cremophor®RH40 : liquéfaction à 60°C. Puis ajout du Labrasol® • Mise en suspension du nintédanib dans le mélange des deux TA • Ajout de l'huile : dissolution rapide du nintédanib •Remplissage et banderolage des gélules Licaps® 70 70 Figure 4 - Flow chart du procédé Des essais de stabilité ont été menés sur 24 mois. D’autres essais ont également été effectués à 60°C, ne remettant pas en cause la stabilité du mélange. Le mélange sera alors introduit dans les gélules Licaps® (résistantes jusqu’à 70°C). Des essais préalables ont nécessité une étape de banderolage de la gélule afin d’éviter toute fuite du contenu. De plus, lors du refroidissement à 25°C, le Cremophor® RH40 reprendra une consistance pâteuse rendant le contenu semi-solide, diminuant ainsi également ce risque de fuite. V - Transposition d’échelle La transposition d’échelle consiste à une augmentation de la taille des lots, car les équipements utilisés en laboratoire de Recherche et Développement (R&D) sont les mêmes que ceux de la production industrielle. Ici, les mêmes machines que celles de la production sont utilisées, mais à une cadence inférieure pour les lots de laboratoire. En laboratoire R&D, les manipulations sont effectuées dans des conditions de sécurité spécifiques en raison des dangers éventuels lors de la manipulation du principe actif (locaux et équipements, flux d’air laminaire, tenues de protection du personnel, bonnes pratiques de manipulation,…). Lors de la production industrielle, 4 lots de gélules seront fabriqués par campagne, avec une quantité finale de 5188 kg par campagne. Le tableau ci-dessous indique les quantités par gélule et par lot en tenant compte du rendement de production qui est de 97,5 %. Matières premières Rôle Formule unitaire (mg/gélule) Formule centésimale (% m/m) Nintédanib Principe actif Solvant Tensioactif 75 9,6 Formule par lot incluant le rendement (kg) 123 137 380 17,5 48,6 244 618 190 24,3 312 782 mg/gélule soit 0,76 L (0,00076 m3) 100 % 1297 kg/lot soit 1260 L (1,26 m3) Huile d’olive Cremophor® RH40 Labrasol® Total Cotensioactif Tableau VI - Formules du mélange par gélule et par lot Lors de l’augmentation de la taille des lots, les paramètres critiques de la fabrication sont contrôlés et l’on s’assure qu’ils restent dans les spécifications (temps de liquéfaction du Cremophor®, stabilité et temps de dissolution du nintédanib dans l’huile). 71 71 BIBLIOGRAPHIE 1. V. BORHADE, H. NAIR, D. HEDGE. Design and Evaluation of Self-Microemulsifying Drug Delivery System (SMEDDS) of Tacrolimus. AAPS PharmSciTech 2008, vol. 9, No. 1 2. A.K. SINGH, A. CHAURASIYA, M. SINGH, et al. Exemestane Loaded Self-Microemulsifying Drug Delivery System (SMEDDS) : Development and Optimization. AAPS PharmSciTech 2008, vol. 9, No. 2 3. J. WADHWA, A. NAIR, R. KUMRIA. Emulsion forming drug delivery system for lipophilic drug. Acta Pol Pharm 2012 , vol. 69, No. 2, pp. 179-191 4. CAPSUGEL. Now the power of liquid is within your grasp. Consulté le [20.01.2015]. Disponible à l’adresse : http://www.medicaps.com/brochure_lems.pdf 5. GATTEFOSSE. Pharmaceuticals. Conculté le [05.01.2015]. Disponible http://www.gattefosse.com/node.php?pageid=31&alerteclef=login_ok à l’adresse : 6. Pharmacopée européenne, 7ème édition 7. Guideline ICH Q3A (R2) : impurities in a new drug substances 8. Guideline ICH Q3A (R2) : impurities in a new drug products 9. Guideline ICH Q3D : guideline for elemental impurities 10. Guideline ICH Q6A : specifications : test procedures and acceptance criteria for new drug substances and new drug products : chemical substances 11. Guideline ICH Q3C : impurities : guideline for residual solvents 12. Y. NISHIOKA, M. AZUMA, M. KISHI, Y. AONO. Targeting platelet-derived growth factor as a therapeutic approach in pulmonary fibrosis. J. Med. Invest. 2013, 60:175-183. 13. G. J. ROTH, R. BINDER, F. COLBATZKY, C. DALLINGER, R. SCHLENKER-HERCEG, F. HILBERG, S-L. WOLLIN, R. KAISER. Nintédanib : From Discovery to the Clinic. J. Med. Chem. 2015, Feb 12 ; 58(3) :1053-63. 14. G.J. ROTH, A. HECKEL, F. COLBATZKY et al. Design, Synthesis, and Evaluation of Indolinones as Triple Angiokinase Inhibitors and the Discovery of a Highly Specific 6-Methoxycarbonyl-Substitued Indolinone (BIBF1120). J. Med. Chem. 2009, 52, 4466-4480 15. W. ALBRECHT, D. FISCHER, C. JANSSEN. Intedanib salts and solid state forms thereof. Brevet WO2012068441. 24/05/2012 16. K. VAN AKEN, L. STRKOWSKI, L. PATINY. EcoScale, a semi-quantitative tool to select an organic preparation based on economical and ecological parameters. Beilstein J. Org. Chem. 2006, 2, No.3 17. V. BORHADE, H. NAIR, D. HEDGE. Design and Evaluation of Self-Microemulsifying Drug Delivery System (SMEDDS) of Tacrolimus. AAPS PharmSciTech. 2008, vol.9, n°1, pp. 13-21 18. S. KALEPU, M. MANTHINA, V. PADAVALA. Oral lipid-based drug delivery systems - an overview. Acta Pharmaceutica Sinica B. 2013, vol.3, n°6, pp. 361-372 19. J. PARUL, A. GEETA, H.SL, et al. Bioavailability enhancdement of poorly soluble drugs by SMEDDS : a review. Journal of Drug Delivery & Therapeutics. 2013, vol.3, n°1, pp. 98-109 72 72 20. Logiciel ACD/Labs Percepta 21. P.SIEGER, W.RALL, L.Guenter, M.POP, J.MAZUREK. New salts and crystalline salt form of an indolinone derivative. Brevet WO2007/141283A2. 13/12/2007 22. V.BONDU, I.BABLA, S.KANNUSAMY, R.SESHADRI, V.PRASAD. Pharmaceutical formulations of imatinib. Brevet WO2014/115082A1. 31/07/2014 23. Assurance de la qualité des produits pharmaceutiques - Recueil de directives et autres documents - Volume 1. OMS 1998 73 73 74 74 Développement préclinique 75 75 Jean Agnetti Alice Cord’homme Marie Daugan Camille Decaudin Pauline Flajolet Cécile Martins-Baltar Samy Ravelle-Chapuis Mehdi Touat 76 76 Pharmacologie Marie Daugan Pauline Flajolet Mehdi Touat 77 77 78 78 SOMMAIRE I - Etudes in vitro sur des modèles cellulaires A - Effet du nintédanib sur l’autophosphorylation de PDGFR, FGFR et VEGFR B - Effet du nintédanib sur la prolifération et sur la différentiation cellulaire 1 - Effet du nintédanib sur la prolifération cellulaire 2 - Effet du nintédanib sur la différenciation cellulaire III - Etudes in vivo A - Modèle murin de fibrose pulmonaire induite par bléomycine (BLEO) 1 - Effet anti-fibrotique du nintédanib 2 - Etude de l’effet anti-inflammatoire du nintédanib 3 - Effet anti-angiogénique du nintédanib B - Modèle murin de fibrose pulmonaire induite par silice (SLC) C - Modèle murin de fibrose hépatique induite par chirurgie 1 - Effet anti-fibrotique du nintédanib 2 - Effet anti-inflammatoire du nintédanib IV - Conclusion : preuve du concept de l’efficacité du nintédanib V - Pharmacologie de sécurité A - Système nerveux central B - Système respiratoire C - Système cardiovasculaire 1 - Test in vivo 2 - Test in vitro 3 - Test ex vivo D - Système gastro-intestinal E - Système hépatique 79 79 ABREVIATIONS αSMA CTGF DAPI ECG ELISA FGF FGFR FITC FPI GAPDH H&E hERG IL-6 LBA PDGF PDGFR qRT-PCR SHAM cholédoque TGFβ TIMP-1 VEGF VEGFR alpha smooth muscle actin connective tissue growth factor 4',6-diamidino-2-phenylindole électrocardiogramme enzyme-linked immunosorbent assay fibroblast growth factor fibroblast growth factor receptor fluorescein isothiocyanate fibrose pulmonaire idiopathique glyceraldehyde 3-phosphate dehydrogenase hématoxyline et éosine canal potassique codé par le gène « human ether-a-go-go-related gene » interleukin 6 liquide broncho-alvéolaire plateled-derived growth factor plateled-derived growth factor receptor reaction en chaîne par polymerase quantitative après transcription inverse groupe contrôle de l’intervention chirurgicale : chirurgie sans ligature du canal transforming growth factor beta tissue inhibitor of metalloproteinase-1 vascular endothelial growth factor vascular endothelial growth factor receptor 80 80 I - Etudes in vitro sur des modèles cellulaires L’effet cellulaire du nintédanib est évalué sur trois aspects : l’état de phosphorylation des récepteurs tyrosines kinases, la prolifération de fibroblastes humains et la différenciation de fibroblastes en myofibroblastes. Ces études sont réalisées sur des fibroblastes pulmonaires humains sains (fibroblastes prélevés au niveau d’une zone macroscopiquement saine sur des poumons de patients atteints d’un cancer pulmonaire) et pathologiques (fibroblastes issus de patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique sévère), obtenus en collaboration avec l’unité INSERM UMR_S 1152 de l’hôpital Bichat-Claude Bernard. A - Effet du nintédanib sur l’autophosphorylation de PDGFR, FGFR et VEGFR Un lysat de fibroblastes pathologiques est incubé à 37°C en l’absence ou en présence de nintédanib à différentes concentrations (de 1 nM à 1000 nM) pendant 30 min. Ces fibroblastes sont ensuite stimulés par l’agoniste recombinant correspondant (VEGF, FGF ou PDGF à 50 ng/mL) pendant 10min. La stimulation est interrompue par trois lavages successifs avec une solution tampon à 4°C. % d'inhibition de la phosphorylation La phosphorylation des récepteurs (PDGFR, FGFR et VEGFR) est quantifiée par ELISA avec un anticorps primaire spécifique du récepteur à étudier et un anticorps secondaire anti-résidu tyrosine phosphorylé couplé à la HRP (Horseradishperoxidase) dont le substrat Tetramethylbenzidine (TMB) absorbe à 450nm. L’effet du nintédanib est exprimé en pourcentage d’inhibition de la phosphorylation maximale induite par l’agoniste du récepteur seul. 81 81 100 80 60 PDGFR 40 VEGFR 20 FGFR 0 -9 -8,5 -8 -7,5 -7 -6,5 -6 Log [nintédanib] (M) Figure 1. Effet du nintédanib sur l’autophosphorylation des récepteurs tyrosine kinase sur des fibroblastes pathologiques (n=6) Le nintédanib inhibe la phosphorylation des trois récepteurs PDGFR, FGFR et VEGFR. Cet effet est concentration-dépendant, maximal et total à une concentration de l’ordre 0,3 µM. La concentration de nintédanib inhibant 50% de la phosphorylation (CI50) est de : 10 ± 0,5 nM pour PDGFR ; 25,1 ± 0,8 nM pour FGFR et 63,1 ± 1,2 nM pour VEGFR. B - Effet du nintédanib sur la prolifération et sur la différentiation cellulaire Les fibroblastes sains et pathologiques sont incubés à 37°C en l’absence ou en présence de nintédanib à différentes concentrations (de 1 nM à 1000 nM) pendant 30 min. Ces fibroblastes sont ensuite stimulés par du TGFβ (Transforming Growth Factor beta) à 10 ng/mL pendant 72h, entrainant une prolifération et une différenciation des fibroblastes en myofibroblastes. La stimulation est interrompue par trois lavages successifs avec une solution tampon à 4°C.1 2 3 4 1 - Effet du nintédanib sur la prolifération cellulaire % d'inhibition de la prolifération La prolifération cellulaire est quantifiée par l’incorporation de 5-bromo-desoxy-uridine (BrdU) au sein de l’ADN des fibroblastes pendant 24h. L’incorporation est mesurée par l’ajout d’un anticorps anti BrdU couplé à la peroxydase dont le substrat tetramethylbenzidine (TMB) absorbe à 450nm. L’effet du nintédanib est exprimé en pourcentage d’inhibition de la prolifération maximale induite par le TGFβ seul. 60 Fibroblastes pathologiques 40 20 Fibroblastes sains 0 -9 -8,5 -8 -7,5 -7 -6,5 -6 Log [nintédanib] (M) Figure 2. Effet du nintédanib sur la prolifération stimulée par le TGFβ des fibroblastes sains et pathologiques (n=6) Le nintédanib inhibe la prolifération des fibroblastes sains et pathologiques de façon concentrationdépendante. Dans les deux cas, l’inhibition maximale obtenue est d’environ 60% de la prolifération stimulée par le TGFβ. La concentration de nintédanib inhibant 50% de la prolifération est de : 125,9 ± 8,2 nM pour les fibroblastes pathologiques et 100 ± 9,8 nM pour les fibroblastes sains. Ces deux valeurs ne sont pas significativement différentes. 2 - Effet du nintédanib sur la différenciation cellulaire La différenciation cellulaire est mesurée par deux méthodes différentes basées sur la présence d’un marqueur des myofibroblastes, l’alpha smooth muscle actin (α-SMA) : par immunocytochimie en utilisant un anticorps anti α-SMA couplé à FITC (vert), et par qRT-PCR en quantifiant l’expression de l’ARNm codant l’α-SMA normalisée par GAPDH (témoin interne). L’effet du nintédanib est exprimé en pourcentage d’inhibition de l’expression maximale de l’ARNm codant l’ α-SMA induite par le TGFβ seul. Figure 3. Observation en microscopie à fluorescence de l’α-SMA (coloré par FITC en vert) et des noyaux (colorés par DAPI en bleu) des fibroblastes pathologiques stimulés ou non par TGFβ en l’absence ou en présence du nintédanib (n=6) L’α-SMA diminue après ajout du nintédanib par rapport à la condition contrôle obtenue après stimulation par le TGFβ sans nintédanib (véhicule). 82 82 % d'inhibition de l'expression de l'ARNm codant l'α-SMA 90 70 Fibroblastes sains 50 30 Fibroblastes pathologiques 10 -10 -9 -8 -7 -6 Log [nintédanib] (M) Figure 4 : Effet du nintédanib sur l’expression de l’ARNm codant l’α-SMA traduisant l’effet du nintédanib sur la différenciation des fibroblastes sains et pathologiques (n=6) Le nintédanib inhibe l’expression de l’ARNm codant l’α-SMA de façon concentration-dépendante. Dans les deux cas, l’inhibition maximale obtenue est d’environ 80% de l’expression d’ARNm codant l’α-SMA stimulée par le TGFβ, pour des concentrations de nintédanib de l’ordre de 0,3 µM. La concentration de nintédanib inhibant 50% de la prolifération est de 151,4 nM ± 8,1 nM pour les fibroblastes pathologiques et de 131,9 nM ± 9,5nM pour les fibroblastes sains. Ces deux valeurs ne sont pas significativement différentes. III - Etudes in vivo Il n’existe pas de modèle in vivo de FPI. Le nintédanib est donc testé sur trois modèles complémentaires, chacun représentant un aspect de la pathologie : Modèle murin de fibrose pulmonaire induite par bléomycine : étude de l’effet du nintédanib sur des voies moléculaires similaires à la FPI Ce modèle est choisi car il présente des similarités cellulaires et moléculaires étroites avec la FPI.5 6 7 8 9 Après l’administration de bléomycine au jour 0 (J0), quatre phases surviennent :8 J0-J7 phase inflammatoire aiguë non représentative de la FPI ; J7-J14 phase de fibrose active avec expression de cytokines pro-fibrotiques, prolifération de fibroblastes et différenciation en myofibroblastes ; J14-J21 phase de fibrose tardive avec déposition de collagène ; J21-J28 réversion et variabilité de la fibrose.7 10 Selon les connaissances actuelles, la FPI n’est pas une maladie inflammatoire. Il est donc important de démontrer une activité anti-fibrotique du nintédanib indépendamment d’une activité antiinflammatoire. Administré à partir de J7, l’effet du nintédanib sera étudié sur l’initiation et la progression de la fibrose sans agir sur l’inflammation aiguë, ce qui permet de minimiser une activité anti-inflammatoire préventive. 11 Cependant, la phase de fibrose du modèle bléomycine est toujours associée à de l’inflammation chronique, ce qui peut biaiser l’interprétation. Modèle murin de fibrose pulmonaire induite par silice : étude de l’effet du nintédanib sur la progression d’une fibrose bien établie Ce modèle présente moins de similarités moléculaires avec la FPI que le modèle bléomycine, mais a l’avantage de provoquer une fibrose pulmonaire persistante, progressive et non associée à une inflammation chronique contrairement à la bléomycine. Les particules de silice ingérées par les macrophages pulmonaires provoquent une agression durable. 5 7 12 Le modèle présente d’abord une phase d’inflammation rapide entièrement résorbée au 60e jour post-administration. La fibrose pulmonaire est bien établie au 60e jour.11 13 14 L’emploi du nintédanib à partir de J60 permet donc d’étudier l’effet sur la progression de la fibrose et en s’abstenant du biais lié à l’inflammation. 83 83 Modèle murin de fibrose hépatique induite par ligature du canal cholédoque : étude de l’effet du nintédanib sur un mécanisme de fibrose différent La FPI étant de cause inconnue, il est intéressant de tester l’activité du nintédanib sur un spectre large de mécanismes de fibroses. Les modèles de fibroses pulmonaires présentant des mécanismes physiopathologiques semblables (fibrose induite par un toxique), il est donc pertinent de tester le nintédanib sur un modèle de fibrose ayant un autre support histologique et un autre mécanisme physiopathologique. Le modèle murin de fibrose hépatique induit par ligature du canal cholédoque présente un mécanisme différent : la ligature provoque une stase biliaire qui aboutit à la transformation de l’architecture hépatique (formation d’œdèmes et de nodules fibreux entourés d’un réseau dense de collagène), donnant lieu à une fibrose histologiquement proche de la fibrose hépatique humaine. L’effet du nintédanib in vivo est évalué sur quatre aspects différents: la transformation histologique du tissu sain en tissu fibreux, le dépôt de collagène, l’expression des médiateurs pro-fibrotiques et l’angiogenèse. Les médiateurs pro-fibrotiques étudiés sont le TGFβ, le CTGF (Connective Tissue Growth Factor) et TIMP-1 (Tissue Inhibitor of Metalloproteinase 1). L’inflammation sera étudiée sur les modèles associant fibrose et inflammation, à savoir le modèle bléomycine et la fibrose hépatique. A - Modèle murin de fibrose pulmonaire induite par bléomycine (BLEO) L’expérience est réalisée sur 4 groupes de 10 souris C57BL/6 de sexe mâle, âgées entre 8 et 10 semaines. A J0, les souris sont randomisées en deux groupes et reçoivent une injection unique intratrachéale de bléomycine (2 U/kg) ou de véhicule NaCl 0,9%, selon le protocole décrit par Peng et al. (2013)9. A partir de J7, les souris sont randomisées en 3 groupes et reçoivent quotidiennement par gavage, soit du nintédanib à 20 ou 40 mg/kg/jour, soit du véhicule du nintédanib (Tableau 1). Les souris sont sacrifiées à J21. Après euthanasie, le liquide broncho-alvéolaire (LBA) est recueilli15. Après excision, les lobes gauches pulmonaires sont inclus en paraffine16. Des coupes histologiques sont colorées par de l’hématoxyline-éosine (H&E) pour révéler la structure histologique et par du Trichrome de Masson pour révéler le collagène. Les lobes droits sont broyés à l’état d’homogénats en vue de réaliser le dosage du collagène et des médiateurs TGFβ, CTGF et TIMP-1. Statistiques : les résultats sont exprimés en moyenne ± écart-type à la moyenne, réalisation de tests ANOVA puis comparaison multiple de Dunnett. Dénomination du groupe Nombre de souris Injection de Bléomycine (2 U/kg) Dose de nintédanib administrée CONTROLE n=10 0 mg/kg BLEO n=10 + 0 mg/kg BLEO + NINTE20 n=10 + 20 mg/kg BLEO + NINTE40 n=10 + 40 mg/kg Tableau 3. Constitution des groupes 1 - Effet anti-fibrotique du nintédanib Le score de fibrose semi-quantitatif (de 0 à 5) des coupes histologiques colorées est attribué selon le score d’Ashcroft décrit par Peng et al.9 Le collagène total pulmonaire est mesuré par un dosage biochimique (Sircol collagen assay) sur des homogénats de tissu pulmonaire. Dans cet essai, du rouge de Sirius se lie au motif [Gly-X-Y] de tous les types de collagène et absorbe à 540 nm.17 18 L’expression des gènes codant TGFβ1, CTGF et TIMP-1 est évaluée par RT-PCR quantitative sur des homogénats de tissu pulmonaire.18 19 84 84 B 4 Score de fibrose 3,5 # * * 3 # 2,5 2 # 1,5 1 0,5 0 bléomycinee nintédanib (mg/kg) 0 + 0 + 20 + 40 Collagène total pulmonaire (µg/mL) A * 120 # 100 # 80 # 60 40 20 0 bléomycine nintédanib (mg/kg) 0 + 0 + 20 + 40 Figure 5. Effet du nintédanib sur le score de fibrose (A) et sur le taux de collagène total pulmonaire (B) (n=10 par groupe), # p < 0.01 vs CONTROLE, * p < 0.05 vs BLEO TGFβ1 1.80 ± 0.41 12.8 ± 1.20 # 9.90 ± 0.71 # * 7.21 ± 0.73 # * CONTROLE BLEO BLEO + NINTE20 BLEO + NINTE40 CTGF 1.72 ± 0.06 7.60 ± 0.72 # 6.11 ± 0.90 # * 4.52 ± 0.48 # * TIMP-1 1.15 ± 0.09 7.78 ± 0.40 # 7.65 ± 0.42 # 4.34 ± 0.62 # * Tableau 2. Effet du nintédanib sur l’expression de l’ARNm codant TGFβ1, CTGF et TIMP-1 (expression relative par rapport à l’ARN 18S) (n=10 par groupe), # p < 0.01 vs CONTROLE, * p < 0.05 vs BLEO 85 85 La bléomycine augmente l’ensemble des paramètres étudiés. A 20 mg/kg, le nintédanib diminue significativement le score de fibrose et l’expression de l’ARNm codant TGFβ1 et CTGF par rapport au groupe BLEO, mais n’altère pas significativement le collagène et l’expression de l’ARNm codant TIMP1. A 40 mg/kg, le nintédanib réduit significativement le score de fibrose (-49%), le taux de collagène total pulmonaire (-46%) et l’expression de l’ARNm de TGFβ1 (-44%), de CTGF (-41%) et de TIMP-1 (44%) par rapport au groupe BLEO. Ces résultats suggèrent une activité anti-fibrotique du nintédanib. 2 - Etude de l’effet anti-inflammatoire du nintédanib Sur le LBA, un comptage des cellules inflammatoires est réalisé à l’aide d’un hémocytomètre. 15 Sur des coupes histologiques colorées par H&E, un score d’inflammation semi-quantitatif (de 0 à 4) est attribué en étudiant l’infiltration du tissu par les neutrophiles et cellules mononuclées.20 Cellules totales x105 Macrophages x105 Lymphocytes x105 Score d’inflammation CONTROLE 0,83 ± 0,21 1,02 ± 0,14 0,36 ± 0,01 0,01 ± 0,01 BLEO 9,15 ± 0,83 # 8,12 ± 0,44 # 19,88 ± 2,13 # 3,51 ± 0,27 # BLEO + NINTE20 10,4 ± 2,49 # 6,96 ± 0,58 # 14,2 ± 1,42 # 3,15 ± 0,18 # BLEO + NINTE40 6,24 ± 1,46 # 5,51 ± 1,16 # 11,36 ± 1,42 # * 2,34 ± 0,27 # * Tableau 3. Effet du nintédanib sur le nombre de cellules inflammatoires du LBA et sur le score d’inflammation histologique, (n=10 par groupe) # p < 0.01 vs CONTROLE, * p < 0.05 vs BLEO. Les polynucléaires neutrophiles ne sont pas détectés à J21 dans le LBA. La bléomycine augmente significativement tous les paramètres d’inflammation du LBA et du tissu. A 20 mg/kg, le nintédanib n’altère pas significativement ces effets. A 40 mg/kg, le nintédanib diminue significativement le nombre de lymphocytes dans le LBA (-43%) et le score d’inflammation du tissu (33%) par rapport au groupe BLEO, mais n’a pas d’effet significatif sur les cellules totales et les macrophages du LBA, suggérant une activité anti-inflammatoire modérée. 3 - Effet anti-angiogénique du nintédanib La densité des microvaisseaux est évaluée sur des coupes histologiques pulmonaires par marquage immunohistochimique de l’antigène CD31. A 40 mg/kg, le nintédanib provoque une diminution significative de la densité vasculaire de -31% par rapport au groupe BLEO, suggérant une activité antiangiogénique. B - Modèle murin de fibrose pulmonaire induite par silice (SLC) L’expérience est réalisée sur 4 groupes de 10 souris C57BL/6 de sexe mâle, âgées entre 8 et 10 semaines. A J0, les souris sont randomisées en deux groupes et reçoivent une injection intratrachéale unique de 5 mg de particules de silice ou de véhicule NaCl 0,9%, selon le protocole décrit par Barbarin et al. (2005)13 A partir de J60, les souris sont randomisées en 3 groupes et reçoivent quotidiennement par gavage soit du nintédanib à 20 ou 40 mg/kg/jour, soit du véhicule (Tableau 4). Les animaux sont sacrifiés à J74. Les mêmes analyses sont effectuées que pour le modèle bléomycine. Les paramètres d’inflammation sont négatifs à J74. Statistiques : tests ANOVA puis comparaison multiple de Dunnett. Dénomination du groupe Nombre de souris Injection de silice 5 mg Dose de nintédanib administrée CONTROLE n=10 0 mg/kg SLC n=10 + 0 mg/kg SLC + NINTE20 n=10 + 20 mg/kg SLC + NINTE40 n=10 + 40 mg/kg Tableau 4. Constitution des groupes. Score de fibrose - 30% Collagène total -31 % Expression CTGF -34% Expression TGFβ - 33% Expression TIMP-1 - 38% Tableau 5. Effets du nintédanib à 40 mg/kg sur les paramètres de fibrose, exprimés en % de réduction relative par rapport au groupe SLC, (n=10 par groupe), * p < 0.05 vs SLC La silice augmente significativement l’ensemble des paramètres de la fibrose étudiés. A 20 mg/kg, le nintédanib n’altère pas significativement ces effets. A 40 mg/kg, le nintédanib diminue significativement l’ensemble de ces effets, suggérant une activité anti-fibrotique. C - Modèle murin de fibrose hépatique induite par chirurgie Après une laparotomie, une ligature du canal cholédoque est effectuée sur des souris mâles C57BL/6 âgées de 8 semaines. Le groupe SHAM subit une laparotomie sans ligature. A partir du 7e jour après la chirurgie, le nintédanib (20, 40 ou 60 mg/kg) ou le véhicule du nintédanib est administré quotidiennement par gavage (Tableau 6). Les souris sont sacrifiées 4 semaines après la chirurgie. Dénomination du groupe Nombre de souris Ligature du canal cholédoque Dose de nintédanib administrée SHAM n=10 0 mg/kg Tableau 6. Constitution des groupes. CONTROLE n=10 + 0 mg/kg NINTE20 n=10 + 20 mg/kg NINTE40 n=10 + 40 mg/kg NINTE60 N=10 + 60 mg/kg 86 86 Statistiques : les résultats sont exprimés en moyenne ± écart-type à la moyenne, test du t de Student. 1 - Effet anti-fibrotique du nintédanib La fibrose est évaluée sur des coupes histologiques colorées par du rouge de Sirius (marqueur des fibres du collagène)21 selon deux paramètres : le pourcentage moyen de tissu coloré et le nombre moyen de nodules par champs d’observation au microscope optique.22 Figure 6. Effet du nintédanib sur le pourcentage de tissu hépatique coloré par le rouge de Sirius (A) et sur le nombre moyen de nodules par champs microscopique (B), (n= 10 par groupe) # p<0.05 vs SHAM ; * p< 0.05 vs CONTROLE Le pourcentage de zone marquée par le rouge de Sirius et le nombre de nodules dans le groupe CONTROLE sont significativement supérieurs au groupe SHAM. En comparaison avec le groupe CONTROLE, le nintédanib n’a pas d’effet significatif à 20 et 40 m/kg, mais diminue significativement le pourcentage de tissu coloré par le rouge de Sirius (-35%) et le nombre de nodules (-42%) à 60 mg/kg. Ces résultats suggèrent une activité anti-fibrotique du nintédanib. L’expression des gènes codant deux marqueurs de la fibrose, le collagène Iα1 et le médiateur profibrotique TIMP-1, est également évaluée par qRT-PCR sur un lysat hépatique.23 Le collagène Iα1 est le constituant principal de la fibrose hépatique septale. SHAM CONTROLE NINTE20 NINTE40 NINTE60 Collagène Iα1 21,10 ± 4,02 48,53 ± 5,12 # 42, 05 ± 3,97 # 38,89 ± 5,06 # 35,05 ± 3,78 # * TIMP-1 10,01 ± 4,56 27,65 ± 6,11 # 23,01 ± 5,23 # 20,89 ± 4,42 # 17,01 ± 3,96 # * Tableau 7. Effet du nintédanib sur l'expression des ARNm codant le collagène Iα1 et TIMP-1 (expression relative par rapport à l’ARNm 18S), (n=10 par groupe). # p<0.05 vs SHAM ; * p< 0.05 vs CONTROLE 87 87 L’expression de l’ARNm codant le collagène Iα1 et TIMP-1 du groupe CONTROLE est significativement supérieure au groupe SHAM. En comparant au groupe CONTROLE, le nintédanib n’a pas d’effet significatif à 20 et 40 mg/kg, mais diminue significativement l’expression des gènes codant le collagène Iα1 et TIMP-1 à 60 mg/kg. Ces résultats suggèrent également une activité anti-fibrotique du nintédanib. Le nintédanib semble donc être anti-fibrotique sur ce modèle de fibrose hépatique à la dose minimale efficace de 60 mg/kg, comparé à la dose minimale efficace de 40 mg/kg sur les modèles de fibroses pulmonaires induites par bléomycine et par silice. 2 - Effet anti-inflammatoire du nintédanib Le nombre de cellules totales, de macrophages et de lymphocytes sont dénombrés par cytométrie de flux sur un lysat hépatique. La concentration d'IL-6, cytokine pro-inflammatoire, est mesurée par couplage multiplex puis par cytométrie en flux également sur un lysat hépatique. Cellules totales x105 Macrophages x105 Lymphocytes x105 IL-6 (pg/mL) SHAM 0,92 ± 0,27 1,04 ± 0,21 0,42 ± 0,11 107 ± 25 CONTROLE 11,06 ± 0,71 # 5,9 ± 0,72 # 17,76 ± 1,84 # 263 ± 32 # NINTE20 10,75 ± 1,63 # 5,48 ± 0,64 # 16,58 ± 1,14 # 242 ± 27 # NINTE40 9,96 ± 1,11 # 6,03 ± 0,58 # 15,89 ± 1,36 # 222 ± 31 # NINTE60 10,4 ± 2,11 # 4,68 ± 0,59 # * 14,63 ± 1,11 # * 206 ± 22 # * Tableau 8. Nombre de cellules inflammatoires et taux de cytokine IL-6 sur un lysat hépatique, (n=10 par groupe). # p<0.05 vs SHAM ; * p< 0.05 vs CONTROLE L’ensemble des paramètres étudiés est significativement augmenté dans le groupe CONTROLE par rapport au groupe SHAM. Le nombre total de cellules n'est pas affecté par le nintédanib. En comparant au groupe CONTROLE, le nintédanib n’a pas d’effet significatif à 20 et 40 mg/kg, mais diminue significativement le nombre de macrophages, de lymphocytes et le taux d’IL-6 du tissu hépatique à 60 mg/kg. Ces résultats suggèrent une activité anti-inflammatoire. IV - Conclusion : preuve de concept de l’efficacité du nintédanib Le nintédanib présente un potentiel d’activité anti-fibrotique. En effet, les modèles in vitro montrent que le nintédanib inhibe la prolifération des fibroblastes et leur différenciation en myofibroblastes. De plus, les résultats in vivo montrent que le nintédanib diminue la transformation histologique du tissu sain en tissu fibreux, le dépôt de collagène et l’expression de médiateurs pro-fibrotiques sur des tissus pulmonaires et hépatiques murins. Les quatre études précliniques suggèrent une efficacité du nintédanib sur des aspects complémentaires de la FPI : activité sur des fibroblastes issus de patients atteints de FPI, activité sur un modèle bléomycine présentant des corrélations moléculaires avec la FPI, action sur un modèle silice montrant une activité sur la progression de la fibrose indépendamment d’une activité anti-inflammatoire, activité sur un modèle de fibrose hépatique, suggérant une action sur un spectre large de fibroses. Cependant, la dose minimale efficace dans le modèle de fibrose hépatique est supérieure à la dose minimale efficace des modèles de fibrose pulmonaire. De plus, la diminution de l’expression de TIMP-1 dans les tissus pulmonaires et hépatiques des modèles bléomycine, silice et hépatique est un point intéressant pour la FPI. Cela suggère que le 88 88 nintédanib augmente la dégradation du collagène de la matrice extracellulaire, ce qui corrèle avec la diminution du taux de collagène observée dans les modèles in vivo. Enfin, le nintédanib semble être anti-inflammatoire et anti-angiogénique, deux activités potentiellement bénéfiques dans la FPI. En effet, même si la FPI n’est pas considérée comme une maladie inflammatoire, de nombreuses cytokines pro-inflammatoires sont élevées dans la FPI. De plus, la FPI présente une anomalie de la vascularisation et l’angiogenèse est un processus déréglé dans la majorité des fibroses humaines. V - Pharmacologie de sécurité Afin d’attester de la sécurité du nintédanib au niveau des trois systèmes de la core battery, différents tests ont été réalisés selon les Bonnes Pratiques de Laboratoire et en concordance avec les guidelines ICH S7A et S7B.24 25 26 A - Système nerveux central Le nintédanib (20mg/kg, 40mg/kg ou 100mg/kg) ou son véhicule est administré par gavage en dose unique à des rats Wistar âgés de 8 semaines répartis en 4 groupes de 8 animaux. Les paramètres suivants sont évalués afin d’évaluer les effets du nintédanib sur le système nerveux central : comportement général déterminé par : test d’Irwin modifié ; activité motrice mesurée par actimètre ; coordination motrice mesurée par Rotarod ; température corporelle mesurée par voie rectale et réflexes sensori-moteurs. L’étude de sécurité du nintédanib vis-à-vis du système nerveux central ne suggère pas d’effets neurologiques manifestes, ni d’altérations significatives comportementales suite à l’administration d’une dose unique de nintédanib. B - Système respiratoire 5 groupes de 8 rats mâles Wistar âgés de 8 semaines sont randomisés pour recevoir en dose unique par gavage soit du véhicule, soit de la morphine à 200 mg/kg (contrôle positif), soit du nintédanib aux doses de 20,40 et 100 mg/kg. 27 28 La fréquence respiratoire (nombre de cycles respiratoires par minute), le volume courant (volume d’air inspiré ou expiré à chaque cycle respiratoire en mL) et le volume minute (volume d’air inspiré ou expiré par minute) sont déterminés par pléthysmographie corporelle totale. Les rats conscients libres de mouvement sont placés dans la chambre du pléthysmographe alimentée par un flux constant d’air comprimé. Les variations de pression de la chambre sont corrélées aux variations des volumes respiratoires. Durant les 5 jours précédant l’expérience, les rats sont progressivement acclimatés au pléthysmographe pour une durée allant jusqu’à 5h. Le jour de l’expérience, les paramètres sont mesurés avant l’administration du nintédanib (0 min), puis toutes les 30 min pour une durée totale de 5h. Les mesures se font sur animaux stabilisés : les rats sont placés dans les chambres pendant 16 minutes à chaque point (8 min avant et 8 min après chaque point). 89 89 Volume courant (mL) 1,60 1,20 * * 0,80 0 100 200 300 Temps (min) Fréquence respiratoire (nombre de cycles/min) B A 2,00 véhicule 120 110 morphine 100 nintedanib 20 mg/kg 90 80 * * 70 nintedanib 40 mg/kg 60 0 100 200 300 nintedanib 100 mg/kg Temps (min) Figure 7. Effet du nintédanib sur le volume courant (mL) (A) et sur la fréquence respiratoire (cycles/min) (B), (n=8 par groupe).* p < 0.05 vs véhicule, tests ANOVA puis comparaison multiple de Dunnett La morphine diminue significativement le volume courant et la fréquence respiratoire, ce qui valide l’expérience. Aucun effet significatif du nintédanib n’est observé sur la fréquence respiratoire, le volume courant et le volume minute par rapport au véhicule, ce qui suggère l’absence d’effet sur les fonctions du système respiratoire. C - Système cardiovasculaire 1- Test in vivo Une première étude est effectuée sur 4 groupes de 10 rats Wistar, qui reçoivent une dose unique de nintédanib (20, 40 ou 100 mg/kg) ou de véhicule par gavage. La fréquence cardiaque, les pressions artérielles systolique et diastolique et la température sont mesurées. La pression artérielle systolique augmente significativement à la dose de 100 mg/kg de nintédanib, atteignant 15 mmHg. L'effet s'estompe 7 heures après l'administration. Une deuxième étude est réalisée sur 4 groupes de 5 mini-porcs vigiles29 qui reçoivent une dose quotidienne de nintédanib (20, 40 ou 100 mg/kg) ou de véhicule pendant 4 semaines. Un ECG télémétrique est effectué un jour avant, puis un jour après les 4 semaines de traitement. Les données montrent une augmentation de la fréquence cardiaque pour les groupes traités par 40 et 100 mg/kg (+ 5.7 %), ainsi qu’une diminution de la pression artérielle systolique pour le groupe traité par 100 mg/kg (-3.2%). L'ECG ne montre aucune anomalie sur l'onde QT. 2 - Test in vitro L’effet du nintédanib (20, 40 ou 100 mg/kg) ou du véhicule sur le courant potassique du canal hERG est évalué par patch clamp30 sur des cellules HEK 293 surexprimant le canal hERG. Aucune inhibition significative n’est reportée. 90 90 3 - Test ex vivo L’effet du nintédanib (20, 40 ou 100 mg/kg) ou du véhicule sur la pression ventriculaire gauche, l'ECG et le potentiel d'action monophasique est évalué via un test de Langendorff31 sur cœur isolé de 4 groupes de 5 lapins (New Zealand White Rabbit). Aucun effet significatif n’est reporté. Paramètres Effet du nintédanib (100 mg/kg) In vivo Fréquence cardiaque Tachycardie + 5.7% Pression artérielle systolique Hypotension -3.2% Pression artérielle diastolique Non modifiée Onde QT Non modifiée Ex vivo Fréquence cardiaque Non modifiée Potentiel d’action Non modifié In vitro Courant potassique canal hERG Non modifié Tableau 9. Effet du nintédanib à la dose de 100 mg/kg sur les paramètres cardiovasculaires D - Système gastro-intestinal Les fonctions gastriques et la motilité gastro-intestinale ont été étudiées sur des rats mâles et femelles (n=5 par sexe) traités par nintédanib par voie orale à différentes doses : 0, 10, 30 ou 100 mg/kg. Au niveau de la vidange gastrique, il n’y a pas d’effet significatif pour les doses de 10 et 30 mg/kg. Cependant pour la plus forte dose de 100mg/kg, on observe une augmentation significative de la vidange gastrique. En ce qui concerne le transit gastro-intestinal, le nintédanib n’a pas d’influence pour la dose de 10 mg/kg par voie orale. En revanche, pour les doses de 30 et 100 mg/kg, on observe une augmentation dose dépendante du transit intestinal associée à de faibles diarrhées à la dose de 30 mg/kg et de diarrhées sévères à la dose de 100 mg/kg E - Système hépatique La fonction hépatique a été étudiée sur des rats mâles et femmes (n=5 par sexe) traités par nintédanib par voie orale à différentes doses : 0, 10, 30 ou 100 mg/kg pendant 7 jours. A la fin des 7 jours de traitement, les marqueurs de la fonction hépatique (ASAT, ALAT, GGT, TG, CT, Bilirubine, PAL) ont été dosés dans le sérum. Il n’y a pas d’effet significatif sur les marqueurs hépatiques à la faible dose de 10 mg/kg. Cependant, on observe une augmentation des transaminases à 2 fois la normale pour la dose de 30 mg/kg et atteignant jusqu’à 5 fois les valeurs usuelles pour la forte dose de 100 mg/kg. De plus, cela s’accompagne d’une augmentation de la concentration sérique en triglycérides pour la dose de 100 mg/kg seulement. 91 91 BIBLIOGRAPHIE 1. Herrmann et al. - “ Nintédanib prevents IL-1β-stimulated proliferation of primary human lung fibroblasts derived from patients with idiopathic pulmonary fibrosis or from control donors ” - Eur. Respir. J. - 2014 - vol 44, n° supl 58, pp. 3501 2. Wollin et al. - “ Antifibrotic and Anti-inflammatory Activity of the Tyrosine Kinase Inhibitor Nintédanib in Experimental Models of Lung Fibrosis ” - J Pharmacol Exp Ther - 2014- vol.349, n°2, pp.209-220 3. Tsukui et al. - “ Qualitative rather than quantitative changes are hallmarks of fibroblasts in bleomycin induced pulmonary fibrosis ” - The American Journal of Pathology - 2013 - vol.183, n°3, pp.758-773 4. Tsou et al. - “ Cellular Mechanisms of Tissue Fibrosis. 8. Current and future drug targets in fibrosis: focus on Rho GTPase-regulated gene transcription” - American Journal of Physiology -Cell Physiology - 2014 - vol.307, n°1 5. Moore et al. - "Animal models of fibrotic lung disease" - Am. J. Respir. Cell Mol. Biol. - 2013 - vol 49, n° 2, pp. 167-179 6. Limjunyawong et al. - "A mouse model of chronic idiopathic pulmonary fibrosis" - Physiol. Rep. 2014 - vol 2, n°2, pp. e00249 7. Moore et al. - " Murine models of pulmonary fibrosis " - Am. J. Physiol. - Lung Cell. Mol. Physiol. 2008 - vol 294, pp. L152-L160 8. Williamson et al. - " The pathogenesis of bleomycin-induced lung injury in animals and its applicability to human idiopathic pulmonary fibrosis " - Exp. Lung Res. - 2014 - vol 41, n° 2, pp. 57-73 9. Peng et al. - " Bleomycin Induces Molecular Changes Directly Relevant to Idiopathic Pulmonary Fibrosis: A Model for ‘Active’ Disease " - PLoS ONE - 2013 - vol 8, n°4, pp. e593448 10. Moeller et al. - " The bleomycin animal model: a useful tool to investigate treatment options for idiopathic pulmonary fibrosis? " - Int. J. Biochem. Cell Biol. - 2008- vol 40, n°3, pp. 362-382 11. Fireman et al. - " A silica-induced pulmonary fibrosis model: are we closer to ‘real life’? " - Int. Arch. Allergy Immunol. - 2012 - vol 158, n°3, pp. 211-212 12. Degryse et al. - " Progress toward improving animal models for idiopathic pulmonary fibrosis " Am. J. Med. Sci. - 2011 - vol 341, n° 6, pp. 444-449 13. Barbarin et al. - " The role of pro- and anti-inflammatory responses in silica-induced lung fibrosis " - Respir. Res. - 2005 - vol 6, n°1, pp. 112 14. Callis et al. - " Kinetics of inflammatory and fibrotic pulmonary changes in a murine model of silicosis " - J. Lab. Clin. Med. - 1985 - vol 105, n°5, pp. 547-553 15. Degryse et al. - " Repetitive intratracheal bleomycin models several features of idiopathic pulmonary fibrosis " - Am. J. Physiol. Lung Cell. Mol. Physiol.- 2010 - vol 299, n°4, pp. L442-452 16. Chaudhary et al. - " Pharmacologic differentiation of inflammation and fibrosis in the rat bleomycin model " - Am. J. Respir. Crit. Care Med. - 2006 - vol 173, n°7, pp. 769-776 92 92 17. Makino et al. - " Antifibrotic effects of CXCR4 antagonist in bleomycin-induced pulmonary fibrosis in mice " - J. Med. Investig. JMI - 2013 - vol 60, n°1-2, pp. 127-137 18. Manoury et al. - " Macrophage metalloelastase (MMP-12) deficiency does not alter bleomycininduced pulmonary fibrosis in mice " - J. Inflamm. - 2006 - vol 3, n°2, pp.2 19. Ou et al. - " Simvastatin attenuates bleomycin-induced pulmonary fibrosis in mice " - Chin. Med. J. - 2008 - vol 121, n° 18, pp. 1821-1829 20. Sonoda et al. - " Asialoerythropoietin ameliorates bleomycin-induced acute lung injury in rabbits by reducing inflammation " - Exp. Ther. Med. - 2014 - vol 8, n°5, pp. 1443-1446 21. Malkusch et al. - " Advantages of Sirius Red staining for quantitative morphometric collagen measurements in lungs " - Exp. Lung Res. - 1995 - vol 21, n°1, pp. 67-77 22. Rao et al. - " Nodule in Liver: Investigations, Differential Diagnosis and Follow-up " - J. Clin. Exp. Hepatol. - 2014 - vol 4, n° suppl 3, pp. S57-62 23. Osawa et al. - "Tumor necrosis factor-α promotes cholestasis-induced liver fibrosis in the mouse through tissue inhibitor of metalloproteinase-1 production in hepatic stellate cells " - PloS One 8 2013 - vol 8, n° 6, pp. e65251 24. EMA - European public assessment report - Nintédanib - 20 novembre 2014 http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/EPAR__Public_assessment_report/human/003821/WC500182476.pdf 25. ICH. - guideline S7A " Safety pharmacology studies for human pharmaceuticals S7A" - adoptée en novembre 2000 http://www.ich.org/fileadmin/ICH_Products/Guidelines/Safety/S7A/Step4/S7A_Guideline.pdf 26. ICH. - guideline S7B " The non-clinical evaluation of the potential for delayed ventricular repolarization (QT interval prolongation) by human pharmaceuticals " - adoptée en mai 2005 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S7B/Step4/S7B_Gu ideline.pdf 27. Ewart et al. - " A multi-site comparison of in vivo safety pharmacology studies conducted to support ICH S7A & B regulatory submissions " - J. Pharmacol. Toxicol. Methods - 2013 - vol 68, n° 1, pp. 30-43 28. Hoymann et al. - " Lung Function Measurements in Rodents in Safety Pharmacology Studies. " Front. Pharmacol. - 2012 - vol 3, pp. 156 29. Authier et al. - " Cardiovascular and respiratory safety pharmacology in Göttingen minipigs: Pharmacological characterization " - J. Pharmacol. Toxicol. Methods - 2011 - vol 64, n°1, pp.53-59 30. Amarouc et al. - "Biochemical, single-channel, whole-cell patch clamp, and pharmacological analyses of endogenous TRPM4 channels in HEK293 cells " - Neur. Lett. - 2013 - vol 541, pp. 105-110 31. Valentin et al. - " Review of the predictive value of the Langendorff heart model (Screenit system) in assessing the proarrhythmic potential of drugs " - J. Pharmacol. Toxicol. Methods - 2004 - vol 49, n°3, pp. 171-181 93 93 94 94 Pharmacocinétique préclinique Jean Agnetti 95 95 96 96 SOMMAIRE I - Introduction A - Choix des espèces B - Méthodes d’analyse II - Absorption A - Perméabilité apparente sur cellules Caco-2 B - Absorption après administration orale et intraveineuse chez le rongeur III - Distribution A - Liaison aux protéines plasmatiques déterminée par dialyse à l’équilibre B - Passage de la barrière placentaire par le nintédanib chez la rate en gestation C - Distribution tissulaire du [14C]Nintédanib chez le rat déterminée par autoradiographie IV - Métabolisme A - Identification des métabolites in-vitro sur des microsomes hépatiques humains et animaux B - Identification des enzymes impliquées dans le métabolisme in-vitro par l’utilisation d’enzymes recombinantes C - Identification des métabolites in-vivo chez l’animal D - Proposition du métabolisme humain du nintédanib V - Excrétion A - Balance d’excrétion du [14C]nintédanib dans le plasma, les urines et les selles chez l’animal B - Sécrétion du [14C]nintédanib dans le lait chez la rate en lactation VI - Interactions médicamenteuses A - Essais d’inhibition in-vitro des cytochromes P450 sur microsomes hépatiques humain B - Essais d’induction in-vitro des cytochromes P450 sur lignée primaire d’hépatocyte humain C - Essais d’inhibition in-vitro des UGTs sur microsomes hépatiques humain D - Essais d’inhibition in-vitro des transporteurs cellulaires E - Etude d’interactions in-vivo chez le porc Gottingen 97 97 98 98 I - Introduction A - Choix des espèces Les espèces utilisées lors des essais précliniques de pharmacocinétique sont le chien (in vitro seulement), le rat Sprague Dawley, la souris, le porc Gottingen. Les espèces déterminantes lors de ces essais sont le rat Sprague Dawley et le porc Gottingen (espèces utilisées en toxicologie). B - Méthodes d’analyse Les méthodes analytiques employées en pharmacocinétique préclinique pour la quantification du nintédanib et de ses métabolites sont la chromatographie liquide haute performance couplée à la spectrométrie de masse tandem, la scintigraphie et la spectrométrie à résonance magnétique nucléaire. La méthode de dosage par LC/MS/MS a été validée pour des concentrations comprises entre 1 et 2000 ng/mL. II - Absorption A - Perméabilité apparente sur cellules Caco-2 La perméabilité du nintédanib au travers des cellules Caco-2 est égale à .10-6 cm.sec-1. Le nintédanib présente une bonne perméabilité intestinale. Le rapport de perméabilité suggère que le nintédanib est substrat de protéines 99 99 d’efflux. L’ajout de quinidine, inhibiteur reconnu de la P-glycoprotéine (P-gp), dans le milieu diminue la perméabilité du pole basal vers le pole apical et rétablit un rapport de perméabilité . Le nintédanib est donc substrat des protéines d’efflux P-gp. B - Absorption après administration orale et intraveineuse chez le rongeur Pour cette étude, on administre 2 mg/kg de nintédanib par voie orale et en intraveineuse chez le rat Sprague Dawley (n=6 par groupe). Les prélèvements sont effectués a t= 2min (IV seulement), 5, 10, 15, 30 min, 1h, 2, 4, 6, 9, 12, 15, 18, 24h. Paramètres pharmacocinétiques IV PO Cmax (ng/mL) 8,85±3,2 Tmax(h) 2,1±1,2 AUC 0→24h (ng.h/mL) 44,8±11,5 AUC 0→∞ (ng.h/mL) 996±219 T1/2 (h) 13,21±0,22 %F 100 58,9±17,3 5,91±1,71 Le nintédanib présente une demi-vie plasmatique chez le rat Sprague Dawley cohérente à une administration deux fois par jour. La biodisponibilité du nintédanib est faible malgré une bonne perméabilité intestinale de celui-ci. Ceci s’explique par le fait qu’il est substrat des protéines d’efflux telles que la P-glycoprotéine (P-gp) et qu’il présente un effet de premier passage important. III - Distribution A - Liaison aux protéines plasmatique déterminée par dialyse à l’équilibre Le taux de fixation aux protéines plasmatiques est mesuré lors des essais sur l’appareil HTdialysis®, les essais sont réalisés sur des pools homogénéisés de plasma de 5 individus. Chaque essai est répété 5 fois par concentration et par espèce. Les valeurs obtenues sont résumées dans le tableau et correspondent aux moyennes des 5 essais. Le dosage est effectué par LC/MS/MS. 100 100 1 - Pourcentage de fixation plasmatique Concentratio n (µM) Souris Rat Sprague-Dawley Chien Porc Gottingen Homme Nintédanib 0,25 95,21±0,68 94,47±0,57 97,79±0,65 91,93±2,74 96,35±0,77 1,0 95,32±0,37 95,54±0,31 97,41±0,19 95,10±2,31 97,82±0,85 10 95,07±0,28 98,06±0,39 95,30±0,91 85,4±2,72 95,87±1,33 M1 0,25 74,77±0,95 71,14±6,57 88,77±0,21 84,65±3,32 78,43±0,58 1,0 74,84±2,02 77,87±0,57 88,58±0,18 88,34±0,47 77,82±1,28 10 78,39±0,97 78,07±0,34 88,67±0,15 85,51±1,65 77,20±1,21 M2 0,25 94,88±0,75 95,11±0,65 96,96±0,84 90,01±1,51 95,32±0,58 1,0 95,36±0,38 95,51±0,35 97,21±0,22 94,55±2,41 97,02±0,82 10 94,97±0,32 97,89±0,42 94,89±1,02 88,38±2,82 96,78±1,21 101 101 Le taux de fixation aux protéines plasmatiques du nintédanib et de ses deux principaux métabolites est élevé et indépendant de sa concentration et est similaire dans le plasma humain, de rat Sprague Dawley et de souris. Les plus forts taux de fixation sont observés chez le chien tandis que les plus faibles sont observés chez le porc Gottingen. 2 - Pourcentage de fixation spécifique aux protéines plasmatiques dans des solutions purifiées en albumine ou en orosomucoïde humaine Le calcul de la fraction de fixation spécifique aux protéines plasmatiques humaines du nintédanib Concentration en nintédanib (µM) Albumine 10% Orosomucoïde 10% 0.25 98,1±1,55 78,1±0,78 1,0 97,5±0,98 77,8±1,05 10 97,5±1,25 77,5±0,99 montre que celui se fixe préférentiellement à l’albumine B - Passage de la barrière placentaire par le nintédanib chez la rate en gestation Au cours de cette expérience, il est administré 2 mg/kg de nintédanib par voie orale chez la rate Sprague Dawley à 2 semaines de gestation (n=6). Les prélèvements plasmatiques et placentaires sont réalisés à t=2h. Concentration (ng.mL) Plasma Placenta 9,25±3,2 0,54±1,1 Il existe un faible passage du nintédanib au travers de la barrière placentaire chez la rate en gestation. C’est pourquoi une recherche d’effets indésirables chez la rate en gestation devra être réalisée en toxicologie préclinique. C - Distribution tissulaire du [14C]nintédanib chez le rat déterminée par autoradiographie On administre 30 mg/kg de [14C]nintédanib correspondant à 100 µCi/kg chez le rat Sprague Dawley (n=5). Ceci nous permet de déterminer la concentration plasmatique en radioactivité à t=72h. Le volume de distribution mesuré chez le rat est égal à 985L, traduisant une forte distribution tissulaire du 14C nintédanib chez le rat. Le sacrifice des animaux a été réalisé aux temps t=3, 6, 24, 72, 168 heures. 102 102 Les résultats sont exprimés dans le tableau en µg /g de tissus : Tissus/Temps (h) 3 6 24 72 168 Corticosurrénal 2,70 1,42 0,453 0,189 0,043 Médullosurrénal 1,61 1,51 0,407 0,045 0,03* Surrénal (entier) 2,52 1,36 0,411 0,152 0,031 Sang 0,112 0,084 0,03* 0,03* 0,03* Cerveau 0,03* 0,03* 0,03* 0,03* 0,03* Graisse brune 0,847 0,757 0,046 0,03* 0,03* Graisse blanche 0,072 0,060 0,03* 0,03* 0,03* Poumon 2,07 1,79 0,087 0,03* 0,03* Rate 2,05 1,62 0,123 0,03* 0,03* Cœur 0,558 0,461 0,036 0,03* 0,03* Rein (entier) 1,32 0,943 0,143 0,03* 0,03* Foie 1,57 1,07 0,170 0,03* 0,03* Moelle osseuse 0,755 0,660 0,038 0,03* 0,03* Œil 0,110 0,134 0,03 0,03* 0,03* Testicule 1,05 0,812 0,074 0,03* 0,03* Glande salivaire 1,69 1,13 0,189 0,062 0,03* Limite de mesure 0,03 0,03 0,03 0,03 0,03 La distribution tissulaire est relativement homogène dans les différents tissus, hormis dans le système nerveux central, le nintédanib et ses métabolites ne semblent pas franchir la barrière hématoencéphalique. Ceux-ci présentent une bonne distribution dans l’organe cible (poumons). La forte distribution au niveau des glandes surrénales et du foie constitue un risque à surveiller en toxicologie. IV - Métabolisme A - Identification des métabolites in-vitro sur des microsomes hépatiques humains et animaux 103 103 Temps de rétention (minute) nintéd anib m1 m2 m3 m4 m5 m6 m7 m8 41,1 26,6 21,6 38,4 23,9 22,2 25,7 31,2 37,5 tota l Microsomes Concentration nintédanib (µM) Souris 2,00 29,2 36,8 14,6 2,5 3,2 1,5 0,75 10,9 0,53 100 25,0 49,5 25,3 11,8 1,9 1,5 0,8 0,15 8,9 0,18 100 2,00 26,8 37,5 15 2,5 3,2 1,5 0,75 12,3 0,48 100 25,0 46,8 26,4 12,9 1,4 1,8 0,6 0,15 9,9 0,05 100 2,00 15,7 40,5 19,6 3,2 4,1 2,1 1,7 12 1,1 100 25,0 50,5 28,2 13,5 0,7 1,4 0,6 0,15 4,9 0,05 100 2,00 33,3 37,8 15 4,5 ND ND ND 9,5 ND 100 25,0 35,6 37,5 14,2 1 0,6 ND ND 11,1 ND 100 2,00 34,4 38,7 15,3 ND ND ND ND 11,6 ND 100 25,0 33,4 38,3 15,3 0,8 0,6 0,08 0,01 11,5 0,01 100 Rat Chien Porc Homme % de la concentration initiale en nintédanib 2h après le début d’incubation On observe également une forte métabolisation UDPGA (UDP-acide glucuronique) dépendante traduisant un métabolisme majoritaire par les UGTs (UDP-glucuronosyl transférases), avec 8 métabolites identifiés. Le métabolite M1 est majoritaire, ainsi que sa forme glucuronoconjuguée M2. On observe une bonne corrélation in vitro entre le métabolisme animal et humain, au niveau qualitatif mais aussi quantitatif. Toutefois, il semble y avoir un phénomène de saturation des enzymes hépatiques chez le chien, le rat et la souris qui ne semble pas être présent chez l’Homme et le porc. Le métabolisme animal du nintédanib le plus proche de l’Homme est celui du porc Gottingen. B - Identification des enzymes impliquées dans le métabolisme in vitro par l’utilisation d’enzymes recombinantes Une concentration fixée (2,00 µM) de nintédanib est exposée tour à tour à différentes enzymes recombinantes. On observe une forte métabolisation du nintédanib par les estérases, ce qui est compréhensible à la vue de la structure de notre molécule. Il apparait que le nintédanib est également substrat des UGTs 1A1, 1A7, 1A8, 1A10 et des cytochromes P450 3A4. C - Identification des métabolites in-vivo chez l’animal Dans cette étude, on administre par voie orale 30 mg/kg de nintédanib chez la souris, le rat et le porc Gottingen (n=6 par espèce). La concentration plasmatique est mesurée à t=3h. 104 104 Composé Souris Rat Porc nintédanib Elevé Elevé Elevé m1 Elevé* Elevé Elevé m2 Elevé Elevé Elevé m3 Modéré* Modéré Faible* m4 Modéré Modéré Faible m5 Modéré Modéré Faible m6 Faible Faible Faible m7 Elevé Elevé Elevé m8 Faible Faible Faible *Faible : <1% des métabolites *Modéré : <10% métabolites *Elevé : >10% des métabolites On observe une bonne corrélation entre les données obtenues in vitro sur les microsomes hépatiques et in vivo chez l’animal (30 mg/kg). D - Proposition du métabolisme humain du nintédanib Les métabolites ont été caractérisés par spectrométrie de masse tandem et par RMN. 105 105 V - Excrétion A - Balance d’excrétion du [14C]nintédanib dans le plasma, les urines et les selles chez l’animal On administre du [14C]nintédanib par voie orale (30 mg/kg) ou IV (10 mg/kg) chez la souris, le rat et le Porc Gottingen (n=5 par espèce). Les urines et les selles sont collectées pour la mesure de la radioactivité excrétée. Souris Rat Porc Voie d’administration P.O I.V P.O I.V P.O I.V Dose (mg/kg) 30 10 30 10 30 10 fèces (% de la dose) 95,8 89,2 98,5 84,4 85,7 93,4 Urines (% de la dose) 2,05 5,1 1,2 4,7 1,5 0,65 Le [14C]nintédanib et ses métabolites sont excrétés très majoritairement dans les selles, chez toutes les espèces étudiées. B - Sécrétion du [14C]nintédanib dans le lait chez la rate en lactation Il est administré 30 mg/kg de [14C]nintédanib par voie orale chez la rate en lactation 11 jours après la parturition (n=6). Echantillon/Temps 3h 6h 24h 72h Concentration (ng/mL) Lait 198 103 12,9 0,87 Plasma 2068 1250 161 13,4 Ratio Lait/Plasma 0,10 0,08 0,08 0,06 Il existe chez la rate en lactation un passage dans le lait, sans phénomène d’accumulation. La quantité totale de [14C] nintédanib sécrétée dans le lait mesurée à t=72h correspond à 0,5% ± 0,12% de la dose administrée. VI - Etudes d’interaction A - Essais d’inhibition in-vitro des cytochromes P450 sur microsomes hépatiques humain Voir tableau page suivante. 106 106 Les essais réalisés in-vitro montrent que le nintédanib n’est pas inhibiteur des cytochromes P450 étudiés. Enzyme étudiée Substrat Réaction Concentration en substrat (µM) IC50 du nintédanib CYP1A2 Phenacétine Phenacétine Odéalkylation 40 >100µM CYP2B6 Bupropion Bupropion hydroxylation 50 >100µM CYP2C8 Amodiaquine Amodiaquine Ndéalkylation 7 >100µM CYP2C9 Diclofénac Diclofénac 4’hydroxylation 6 >100µM CYP2C19 S-Méphénytoine S-Méphénytoine 4hydroxylation 40 >100µM CYP2D6 Dextrométhorphane Dextrométhorphane Odéméthylation 7,5 >100µM 107 107 CYP3A4/5 Testostérone Testostérone 6βhydroxylation 100 >100µM CYP3A4/5 Midazolam Midazolam 1hydroxylation 4 >100µM B - Essais d’induction in-vitro des cytochromes P450 sur lignée primaire d’hépatocyte humain Ces essais sont réalisés sur une lignée primaire d’hépatocytes humains. Ces cellules ont été préalablement traitées avec du DMSO (témoin négatif), puis du nintédanib, de l’oméprazole, du phénobarbital ou de la rifampicine (témoins positifs) pendant 3 jours à raison d’une exposition par jour. Prétraitement Concentration Activité enzymatique (pmol/mg de protéine/min) CYP1A2 CYP2B6 CYP2C8 CYP2C9 CYP2C19 CYP3A4/5 DMSO 0,1% 63,5±50,8 65,9±34,4 236±73 928±320 6,41±4,45 2980±140 nintédanib 3 µM 68,8±39,5 63,7±44,0 312±110 1205±451 6,94±4,12 3178±182 nintédanib 10 µM 72,1±55,2 72,1±39,1 356±97 1360±412 6,76±4,74 3320±175 nintédanib 30 µM 80,4±50,1 75,8±36,7 402±125 1210±354 7,12±4,79 3486±142 oméprazole 100 µM 1630±750* 419±214* 904±483 1320±650 8,27±6,30 4100±2280 phénobarbital 750 µM 124±69 666±399* 959±257* 1680±650* 20,8±17,0 11400±1300* rifampicine 10 µM 114±86 388±262* 1130±250* 1930±570* 43,7±33,1* 11500±1000* Les essais réalisés in-vitro montrent que le nintédanib n’est pas inducteur des cytochromes P450 étudiés. C - Essais d’inhibition in-vitro des UGTs sur microsomes hépatiques humain Enzyme étudiée Substrat Réaction Concentration en substrat IC50 du nintédanib UGT1A1 β-œstradiol β - œstradiol -3glucuronoconjugaison 10 µM >50 µM UGT1A3 Acide 24-acylchénodéoxycholique Acide 24-acylchénodéoxycholique β D- glucuronoconjugaison, 15 µM >50 µM UGT1A4 trifluopérazine trifluoperazine- 4 µM >50 µM N- glucuronoconjugaison, UGT1A6 sérotonine sérotonine-O glucuronoconjugaison 4 mM >50 µM UGT1A9 propofol propofol-Oglucuronoconjugaison 100 µM >50 µM UGT2B7 zidovudine zidovudine-50- 100 µM >50 µM glucuronoconjugaison Les essais réalisés in-vitro montrent que le nintédanib n’est pas inhibiteur des UGT étudiées. 108 108 D - Essais d’inhibition in-vitro des transporteurs cellulaires Le nintédanib inhibe le transporteur hépatique OCT1 de façon dose dépendante, avec une concentration inhibitrice médiane IC50 de 0,88 µM (440 ng/mL). Cette IC50 est 45 fois plus élevée que la concentration maximale obtenue chez le porc à la dose de 20 mg/kg (9,27±2,74 ng/mL). L’inhibition in-vivo chez l’Homme de cette enzyme par le nintédanib sera à surveiller mais semble peu probable. Le nintédanib n’est pas inhibiteur des autres transporteurs étudiés. E - Etude d’interactions in-vivo chez le porc Gottingen Substance co-administrée Logique de l’étude de cette association nintédanib Variation de l’ASC Variation de la Cmax kétoconazole Inhibiteur de la P-gp, de CYTP3A4, UGT1A1 ↗60% ↗80% rifampicine Inducteur de la P-gp, de CYP3A4 ↘50% ↘40% IPP Solubilité pH dépendante du nintédanib Pas de variation Pas de variation pirfénidone Association possible dans la FPI ↘30% ↘40% Exposition à la fumée de cigarette Usage fréquent par la population cible ↘20% ↘20% Les interactions étudiées ici qui entrainent une variation significative des paramètres pharmacocinétiques du nintédanib seront à étudier chez l’Homme lors des essais cliniques. Pharmacocinétique chronique Comme nous pouvons le voir dans le tableau présent en annexe 3.1, il existe un phénomène d’accumulation du nintédanib en fonction du temps pour une concentration de 100 mg/kg/jour chez le rat et 85 mg/kg/jour chez le porc. Résumé de pharmacocinétique préclinique Le nintédanib présente des propriétés pharmacocinétiques révélées lors des essais précliniques compatibles avec une administration orale à raison de 2 prises par jour. Ce composé présente toutefois une mauvaise biodisponibilité liée au fait qu’il soit substrat des protéines d’efflux P-gp et qu’il soit soumis à un fort effet de premier passage. Le nintédanib est en effet fortement métabolisé par les estérases et les UGTs, avec une production de 2 principaux métabolites BIBF 1202 (m1) et BIBF 1202 glucuronide (m2). Ces 3 composés (nintédanib et ses deux métabolites) se lient fortement aux protéines plasmatiques et préférentiellement à l’albumine. Le nintédanib présente une forte distribution au niveau du tissu cible (poumons). Il est éliminé très majoritairement par voie biliaire. Pour finir, le nintédanib n’est ni inhibiteur, ni inducteur des principales enzymes du métabolisme hépatique, ce qui limite les risques d’interactions médicamenteuses. Cette observation est toutefois à prendre avec prudence et devra être vérifiée chez l’Homme lors des essais cliniques. 109 109 BIBLIOGRAPHIE 1. PICARD Nicolas - « Etudes in vitro et in vivo du métabolisme du mycophénolate et des interactions métaboliques entre médicaments immunosuppresseurs » - 2005 - Thèse de science : Pharmacologie - Université de Limoge 2. FENNETEAU Frédérique - « Prédiction des impacts pharmacocinétiques des interactions médicamenteuses impliquant les CYP3A et les glycoprotéines-P: Développement de modèles physiologiques et analyse de sensibilité » - 2009 - Thèse d’exercice : Pharmacie - Université de Montréal 3. Boehringer Ingelheim Pharmaceuticals - FDA - « Clinical pharmacology and biopharmaceutics review(s) » - Approuvé le 15 octobre 2014 http://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000ClinPharmR.pdf 4. ANSM - Résumé des caractéristiques du produit - Nintédanib - Version 2 - Décembre 2014 http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/5539b35ef42859b71b51f335396 a49a4.pdf 5. EMA - European public assessment report - Nintédanib - 20 novembre 2014 http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/EPAR__Public_assessment_report/human/003821/WC500182476.pdf 6. STOPFER et al. - « Pharmacokinetics and metabolism of BIBF 1120 after oral dosing to healthymale volunteers » - 2011 - vol.41, n°4 - pp.297-311 7. MAAS et al. - « Quantitative Whole-Body Autoradiography: Recommendations for the Standardization of the Method » - 2000 - vol.31, n°2 - pp.S15-S21 8. EMA - Résumé des caractéristiques du produit - Sunitinib http://www.ema.europa.eu/docs/fr_FR/document_library/EPAR__Product_Information/human/000687/WC500057737.pdf 9. PARIS et al. - « In vitro inhibition and induction of human liver cytochrome p450 enzymes by milnacipran » - 2009 - vol.37, n°10 - pp.2045-2054 10. LEE et al. - « In vitro selective inhibition of human UDP-glucuronosyltransferase (UGT) 1A4 by finasteride, and prediction of in vivo drug-drug interactions » - 2015 - vol.232, n°2 - p.458-465 11. WAN et al. - « What ADME tests should be conducted for preclinical studies? » - 2013 - vol.1, n°3 110 110 Toxicologie Alice Cord’homme Camille Decaudin Cécile Martins-Baltar Samy Ravelle-Chapuis 111 111 112 112 SOMMAIRE I - Etudes de toxicologie par administration unique A - Protocole B - Résultats II - Etudes de toxicologie par administration réitérée A - Protocole B - Justification C - « Major findings » III - Etudes de toxicologie de la reproduction A - Etude de fertilité et du développement embryonnaire précoce B - Etude du développement embryonnaire et fœtal C - Etude du développement péri et post natal IV - Etudes de génotoxicité A - Etudes sur le nintédanib B - Etudes sur les métabolites C - Etudes sur les impuretés V - Etudes de cancérogénèse A - Protocole B - Résultats généraux VI - Etudes complémentaires A - Etude d’immunotoxicité B - Etudes de phototoxicité VII - Bibliographie 113 113 ABREVIATIONS BPL DMT NOAEL Bonne Pratique de Laboratoire Dose Maximale Tolérable No Observe Adverse Effect Level 114 114 I - Etudes de toxicologie par administration unique A - Protocole Cadre réglementaire : Ligne directrice OCDE n°423 et respect des BPL. Ces études ont été réalisées chez deux espèces : le rat Sprague Dawley et le chien Beagle, par les voies d'administration IV et orale (voie envisagée en clinique). L'administration s'est faite au jour 1 (J1) et a été suivie de 14 jours d'observation. IV (mg/kg) Rat 5 20 40 Chien 2 10 45 Per os (mg/kg) Rat 500 1000 2000 Chien 50 200 600 Tableau 1 : Schéma d’administration des études de toxicologie par administration unique B - Résultats Voie IV Orale Espèce Rat Chien Rat Chien Dose minimale indéterminée 10 indéterminée 200 létale (mg/kg) Dose maximale 40 indéterminée 2 000 indéterminée non létale (mg/kg) 115 115 Tableau 2 : Résultats des études de toxicologie par administration unique Chez le rat, les doses ont été bien tolérées par voie orale et par voie IV, seules ont été rapportées, des somnolences et des diarrhées, apparues aux fortes doses per os (voir tableau 3.2 en annexe). De plus, une absence de trouble pour les doses IV a été rapportée (voir tableau : 3.3 en annexe). Chez le chien, une forte toxicité a été décrite pour les voies per os (voir annexe 3.4) et IV (voir annexe 3.5) et cela dès les doses les plus faibles. On note notamment la présence de diarrhées importantes et d’agranulocytoses, induisant une mortalité élevée aux fortes doses. Ces toxicités ont mené à l’exclusion du chien comme modèle pour les études de toxicité par administration réitérées. II - Etudes de toxicologie par administration réitérée Cadre règlementaire : Lignes directrices OCDE n° 407, 408, 409, 452 et 453. Guidelines ICH S4, M3. Respect des BPL. Ces études ont été menées sur le nintédanib, administré par voie orale qui est la voie d’administration prévue en clinique, sous forme de suspension buvable. Les espèces utilisées sont le rat Sprague Dawley et le Porc Gottingen. A - Protocoles Études Espèce Durée Études court terme Études moyen terme Rat Porc Rat Porc 4 semaines 13 semaines Groupe de doses (mg/kg) 0 0 0 0 20 50 5 20 100 100 30 70 200 300 100 150 Nombre d'animaux par groupe 10 8 10 8 Groupe satellite 10 8 10 8 Études long Rat 12 mois 0 5 30 100 20 10 terme Porc 6 mois 0 20 70 150 8 4 Tableau 3 : Résumé des protocoles pour les études de toxicité chronique court, moyen et long termes. Les animaux ont été répartis de façon aléatoire dans les différents lots. Chaque étude possédait des lots témoins, dans lesquels les animaux ont reçu uniquement le véhicule, c’est-à-dire une solution huileuse. Les animaux ont été répartis de manière égale entre mâles et femelles dans chaque groupe. Les groupes satellites ont été ajoutés aux groupes témoins et aux groupes à fortes doses dans chaque étude. Ils permettent de juger la réversibilité ou la persistance des effets toxiques mais aussi si la molécule présente une toxicité d'apparition tardive. Dans les études de court et moyen termes, l'observation a été faite pendant au moins 14 jours après l'arrêt du traitement, et dans les cas des études long terme, cette observation a été faite pendant 3 mois. B - Justifications 1 - Études court terme Pour le rat, la dose la plus faible a été choisie par rapport aux résultats des études de toxicité par administration unique de manière à obtenir l’effet pharmacodynamique du nintédanib. Le porc a été choisi en conséquence des résultats des études d’administration unique chez le chien, qui s’est révélé être une espèce trop sensible. Les doses ont été déterminées de façon à obtenir des expositions similaires à celles obtenues chez le rat. 2 - Études moyen terme Les doses ont été diminuées à cause des résultats des études de 4 semaines, afin de pouvoir déterminer la NOAEL, et de ne pas induire des toxicités et une mortalité trop importante. 3 - Études long terme Ces études ont été réalisées chez le porc pendant 6 mois, en suivant la ligne directrice OCDE n° 452. Cependant, celles chez le rat suivent le modèle des études combinées avec les études de cancérogénèse décrites dans la ligne directrice n° 453. Cela peut expliquer les différences de protocoles entre les deux espèces. 116 116 C - « Major findings » Les études de toxicité par administrations réitérées ont permis de déterminer la DMT et la NOAEL chez le rat et le porc. Espèce Rat Porc Dose Maximale Tolérable 100 mg/kg 150 mg/kg NOAEL 5 mg/kg 20 mg/kg Tableau 4 : Présentation des résultats sur la DMT et la NOAEL chez le rat et le porc Les organes cibles de la toxicité étaient les os, le foie, les reins, les ovaires, les glandes surrénales, le système immunitaire (thymus, rate et moelle osseuse), et le système digestif. Pour plus de détails à propos des résultats sur les organes cibles, se référer aux tableaux 3.6 à 3.11 en annexes. 1 - Effets osseux Les effets osseux ont été observés chez le rat et le porc, et étaient principalement liés au mécanisme d'action (inhibition de VEGF) du nintédanib. Une atteinte de la mâchoire a été observée dans l’étude de court terme aux doses de 100 mg/kg et 300 mg/kg respectivement chez le rat et le porc, une dentopathie des incisives est apparue chez le rat uniquement, cela a provoqué une perturbation de l’alimentation entrainant une perte de poids. Cela est apparu dans les trois études de toxicité chronique à partir des doses de 100 mg/kg pour les études de court et moyen termes et à partir de 30 mg/kg pour les études à long terme, enfin, un épaississement des plaques de croissance des os longs a été observé chez quelques rats aux doses fortes dans les études de court et moyen termes. 2 - Effets hépatiques Des effets hépatiques ont été observés chez le rat et le porc. L’effet hépatique le plus important et le plus fréquent est une augmentation des transaminases (effet de classe), cependant une hépatomégalie ainsi qu’une atteinte des canalicules biliaires ont été observées. L’augmentation des transaminases est apparue dans les études de court terme dès les doses de 20 mg/kg et 100 mg/kg chez le rat et le porc respectivement. Au cours des études de moyen et long termes cette augmentation a eu lieu dès les doses de 30 mg/kg et 70 mg/kg pour le rat et le porc respectivement. Ces effets sont importants et seront à prendre compte lors des essais cliniques, une hépatomégalie a été observée chez le rat et le porc dès les doses de 30 mg/kg et 150 mg/kg respectivement dans les études de moyen terme seulement. une décoloration du foie ainsi que des atteintes des canalicules biliaires ont été observées dans les études long terme dès les doses de 30 mg/kg et 70 mg/kg chez le rat et le porc respectivement. 117 117 3 - Effets rénaux Les effets rénaux ont été observés uniquement chez le rat. Les présences de moulages tubulaires, de gouttelettes lipidiques dans l’épithélium tubulaire, et d’une pigmentation tubulaire anormale ont été observées dans les trois études dès la dose de 20 mg/kg ou 30 mg/kg. 4 - Effets ovariens Les effets ovariens ont été observés chez le rat et le porc. Les études réalisées ont permis d’observer des anomalies de nombre, de taille et de maturation des corps jaunes. Ces effets sont apparus chez le rat dès les doses de 100 mg/kg dans les études 4 semaines et de 30 mg/kg dans les études 13 et 52 semaines. Dans les études long terme, les mêmes effets ont été visibles chez le porc à la dose de 150 mg/kg. Ces études ont aussi permis de montrer des micro-hémorragies ovariennes liées à l’action du nintédanib sur le récepteur VEGF, apparues dans les groupes 30 mg/kg et 70 mg/kg respectivement pour le rat et le porc dans les études long terme. 5 - Effets hématopoïétiques Une déplétion cellulaire dans la moelle osseuse a été observée dans les études de 4 semaines à partir des doses de 100 mg/kg et 300 mg/kg chez le rat et le porc respectivement ainsi que dans les études moyen terme dès les doses de 30 mg/kg et 70 mg/kg chez le rat et le porc respectivement. Une hématopoïèse extra-médullaire (rate et foie) a été observée chez le rat à partir de la dose de 100 mg/kg dans les études de moyen et long termes. Ces effets ont pu être liés aux différents rôles de VEGF dans l'hématopoïèse. 6 - Effets immunitaires Les effets sur la moelle osseuse, la rate et le thymus ont été observés chez le rat et le porc. Une splénomégalie et une déplétion des cellules lymphoïdes ont été observées chez le rat et le porc à partir des doses de 20 mg/kg chez le rat et dès 70 mg/kg chez le porc dans les études de court et moyen termes. Une déplétion cellulaire dans le thymus a été observée chez certains sujets aux doses de 30 mg/kg chez le rat et 300 mg/kg chez le porc dans les études moyen terme et à partir de 100 mg/kg et 70 mg/kg chez le rat et le porc dans les études long terme. 7 - Effets surrénaliens Les effets sur les glandes surrénales ont été décrits uniquement chez le rat. Les effets à retenir sont une angiectasie et une hypertrophie corticale, qui ont été observées à la dose forte de 100 mg/kg chez le rat dans les études moyen terme. 8 - Effets digestifs Les effets digestifs ont été observés chez le rat et le porc. On observe principalement des diarrhées qui ont souvent été accompagnées de vomissements, d’une réduction de la consommation alimentaire et d’une perte de poids corporel. Cela est apparu dès les doses de 20 mg/kg et 50 mg/kg chez le rat et le porc respectivement dans les études de 4 semaines et cela s’est vu pendant toute la durée des études de toxicité chronique à toutes les doses. Les diarrhées retrouvées sont importantes et seront à surveiller lors de la mise en place des essais cliniques. De plus, la présence d’un « effet-dose » provoquant des diarrhées sévères à partir des doses de 100mg/kg pour les deux espèces est à souligner. Une distension abdominale a été observée chez le rat uniquement à la dose de 30 mg/kg dans l’étude de 13 semaines. 118 118 9 - Autres Chez le rat une inflammation et des saignements des gencives ont été observés chez certains sujets, ainsi que des épistaxis, dû à l’effet anti-VEGF et anti-PDGF du nintédanib. Ces effets sont retrouvés dans les études à court, moyen et long termes dès les plus faibles doses (hormis la NOEL). L’étude des groupes satellites des différentes études a permis de déterminer que tous les effets toxiques sont réversibles à plus ou moins long termes. Conclusion générale sur les études de toxicité par administration réitérée En conclusion, les études de toxicité chronique ont permis de détecter les principaux organes cibles qui seront à surveiller lors des essais cliniques, à savoir : le système immunitaire, le système digestif, les os et le foie. Les toxicités importantes qu’il faudra surveiller au cours des essais cliniques sont les diarrhées, ainsi que l’élévation des transaminases hépatiques. De plus, il est important de noter que les groupes satellites ont permis de savoir que toutes les toxicités se sont révélées réversibles et qu’aucun effet indésirable n’est apparu tardivement. III - Etudes de toxicologie de la reproduction Cadre Réglementaire : Guideline ICH S5 (R2) A - Etude de fertilité et du développement embryonnaire précoce 1 - Procédure L’étude a été réalisée sur des rats Sprague Dawley avec 30 animaux par sexe et par groupe. Les doses administrées étaient 0, 5, 30, 100 mg/kg. Ces doses ont été choisies car il s’agit de la NOAEL (pour la dose de 5mg/kg) et de la DMT (pour la dose de 100mg/kg). Ces doses ont été déterminées lors des études de toxicité chronique à moyen terme. Le nintédanib a été administré une fois par jour par gavage. Les mâles ont été traités à partir de la 4ème semaine avant l’accouplement. Les femelles ont été traitées à partir de la 2ème semaine avant l'accouplement et jusqu'à la nidation soit 6 jours après l'accouplement. L’accouplement a duré 2 semaines en mettant les animaux en contact 1 à 1. Les mâles ont été sacrifiés après la période d’accouplement, 2 jours après. Les femelles ont été sacrifiées à deux semaines de gestation après une césarienne. La fertilité des animaux, dont le comportement sexuel et le spermogramme, ainsi que le développement embryonnaire jusqu’à 2 semaines de gestation, soit jusqu’à l’implantation, ont été étudiés. 2 - Résultats (annexe 3.12) Une diminution significative de l'index de fertilité chez la femelle a été observée mais aucune différence significative chez le mâle n’a été rapportée. 119 119 Rat Sprague Dawley Dose 0 (témoin) 5 mg/kg 30 mg/kg 100 mg/kg Genre M F M F M F M F Index de gestation / 100% / 82% / 63% * / 41% ** Index de fertilité 95% 95% 95% 92% 95% 78% * 94% 63% * Spermogramme N / N / N / N / *p<0,05 **p<0,01 Test-t de student Tableau 5 : Résultats étude de fertilité chez le Rat Sprague-Dawley traités par nintédanib Légende : N = Normal M = mâles F = Femelles Index de gestation = % de gestations aboutissant à la mise bas d'animaux en vie Index de fertilité = % d'accouplements entraînant une gestation De plus une modification du comportement de reproduction chez la femelle ainsi qu’une très importante diminution du nombre d'embryons (passant de 318 embryons viables dans le groupe témoin à 87 à la DMT) ont été observées. Cette diminution du nombre d’embryons viables a été accompagnée d’une forte augmentation des embryons morts ainsi qu’une diminution de la taille des portées. Rat Sprague Dawley Dose 0 (témoin) 5 mg/kg 30 mg/kg 100 mg/kg Nombre d’embryons Viables 318 Morts 3 *p<0,05 **p<0,01 Test-t de student 251 68 143 ** 131 ** 87 ** 142 ** Tableau 6 : Viablité des embryons rats Sprague-Dawley à J+14 traités par Nintédanib 3 - Conclusion Le nintédanib n'a pas d'effet significatif sur la fertilité des mâles, mais amène une diminution de la fertilité chez la femelle. Le nintédanib provoque une altération du développement embryonnaire précoce avec une diminution de la taille des portées et du pourcentage d’embryons viables. B - Etude du développement embryonnaire et fœtal Chez le rat 1 - Procédure 120 120 L’étude a été réalisée sur des rats Sprague Dawley avec 30 femelles par dose. Les doses administrées étaient de 0, 5, 30, 100 mg/kg, comme lors des études de fertilité. Le nintédanib a été administré 1 fois par jour par gavage. Les femelles sont traitées du 6ème au 17ème jour de gestation. Une césarienne a été pratiquée au 20ème jour de la gestation puis les femelles ont été sacrifiées. Lors de cette étude, le développement embryonnaire et fœtal ont été observés, avec la taille et la viabilté des portées ainsi que le déroulé de l’organogénèse, la toxicité pour les organes et les anomalies structurelles. 2 - Résultats (annexe 3.13) Une importante diminution de la viabilité des embryons ainsi que de la taille des portées ont été observées. De plus une altération du placenta due à l'inhibition du récepteur aux VEGF par le nintédanib (un de ses mécanismes d’actions) a été rapportée. Dose Rat Sprague Dawley 5 mg/kg 30 mg/kg Nombre d’embryons 243 137 * 57 121 ** 16 39 * 0 (témoin) Viables 316 Morts 9 Pertes avant 6 implantation Pertes après 3 implantation *p<0,05 **p<0,01 Test-t de student 41 100 mg/kg 83 ** 79 ** 106 ** 44 * 62 ** 121 121 Tableau 7 : Viabilité des embryons rats Sprague Dawley à J+20 traités par nintédanib Chez les fœtus, des lésions des appareils urogénital et vasculaire, en particulier des grosses artères (cela peut être expliqué par l’inhibition du récepteur aux VEGF), ainsi que de l'appareil osseux, en particulier du squelette axial, ont été mises en évidence. Ossification incomplète 1ère phalange distale droite Ossification incomplète 1ère phalange distale gauche Ossification incomplète sternèbres Rat Sprague Dawley 0 (témoin) 5 mg/kg 2% 2% 30 mg/kg 19 % 100 mg/kg 28 % * 1% 2% 17 % 31 % 1% 1% 31 % * 54 % ** Absence ossification / sternèbres Ossification incomplète 5% côtes Ossification incomplète arcs 7% vertébraux sacrés *p<0,05 **p<0,01 Test-t de student 1% 17 % 31 % ** 4% 31 % * 49 % ** 8% 37 % ** 62 % ** Tableau 8 : Lésions appareil osseux chez l’embryon rat Sprague Dawley à J+20 traité par nintédanib 3 - Conclusion D'importants effets tératogènes osseux, vasculaires et urogénitaux ont été mis en évidence dans cette étude, ainsi qu'une mortalité des embryons et une diminution de la taille des portées. Chez le lapin 1 - Procédure L’étude a été réalisée sur des lapins New Zealand avec 30 femelles par dose. Les doses administrées étaient de 0, 30, 100, 180 mg/kg. De même, la dose de 30 mg/kg est la NOAEL chez le lapin New Zealand et celle de 180 mg/kg la DMT. Le nintédanib a été administré 1 fois par jour par gavage. Les femelles ont été traitées du 7ème au 19ème jour de gestation. Une césarienne a été pratiquée au 29ème jour de la gestation puis les femelles ont été sacrifiées. Les observations réalisées ont été les mêmes que lors de l’étude menée chez le rat. 2 - Résultats (annexe 3.13) Une diminution de la viabilité des embryons ainsi que du nombre d'embryons ont été observées. Cependant, cette diminution s’est révélée à des doses plus importantes que chez le rat. Lapin New Zealand Dose 0 (témoin) 30 mg/kg 100 mg/kg 180 mg/kg Nombre d’embryons Viables 248 Morts 3 Pertes avant 2 implantation Pertes après 1 implantation *p<0,05 **p<0,01 Test-t de student 216 19 4 163 * 48 ** 9 107 ** 84 ** 19 * 15 39 ** 65 ** Tableau 9 : Viabilté des embryons lapins New-Zealand à J+29 traités par nintédanib Chez les fœtus des lésions de l'appareil cardiaque, avec une déviation cardiaque, et vasculaire ainsi que de l'appareil osseux, avec des déformations du sternum et des atteintes des vertèbres, ont été observées. 122 122 Lapin New Zealand Dose 0 (témoin) Malformations 1% cardiaques Malformations 1% vasculaires Malformations 2% urogénitales *p<0,05 **p<0,01 Test-t de student 30 mg/kg 4% 100 mg/kg 14 % * 180 mg/kg 27 % * 2% 6% 9% 1% 1% 2% Tableau 10 : Malformations de certains appareils observés chez le lapin New Zealand à J+29 traité par nintédanib 3 - Conclusion D'importants effets tératogènes osseux, vasculaires et cardiaques ont été mis en évidence dans cette étude, ainsi qu'une mortalité des embryons et une diminution de la taille des portées. C - Etude du développement péri et post-natal Chez le rat adulte 1 - Procédure L’étude a été réalisée sur des rats Sprague Dawley avec 30 femelles par dose. Les doses administrées étaient de 0, 5, 30, 100 mg/kg, comme lors des études de fertilité. 123 123 Le nintédanib a été administré 1 fois par jour par gavage. Les femelles ont été traitées du 6ème jour de gestation au 21ème jour post-partum. Les femelles traitées ont élevés leurs portées. La taille des portées et leur santé ont été étudiées dans cette étude ainsi que la répartition des sexes. 2 - Résultats (annexe 3.14) Rat Sprague Dawley Nombres 312 nouveaux nés Nombres 152 femelles Nombres mâles 160 *p<0,05 **p<0,01 Test-t de student 257 163 ** 89 ** 126 80 49 131 83 40 Tableau 11 : Nombre et répartition par sexes de génération F1 à mise bas chez rat Sprague Dawley traité par nintédanib Le nintédanib n’a pas provoqué d’effet significatif sur la durée de gestation. Cependant, une diminution de plus de 50% du nombre de nouveaux nés est observée sans changement significatif de la répartition femelle/mâle dans les portées. 3 - Conclusion Une forte mortalité des nouveaux-nés a été observée. Chez le rat génération F1 1 - Procédure L’étude a été réalisée sur des rats Sprague Dawley avec 30 femelles par dose. Les doses administrées étaient de 0, 5, 30, 100 mg/kg aux femelles. La génération F1 n’étant pas traitée directement. Le nintédanib était administré aux femelles 1 fois par jour par gavage à la femelle. Les femelles sont traitées du 6ème jour de gestation au 21ème jour post-partum. La génération F1 a été élevée pendant 14 semaines (après la mise bas). La viabilté, les malformations et la croissance de la génération F1 ont été observées. 2 - Résultats (annexe 3.14) Une diminution significative de la survie et de la croissance ont été observées dès la dose de 30 mg/kg. Des anomalies squelettiques ont été détectées dès la dose de 30 mg/kg avec des ossifications incomplètes en particulier au niveau du squelette axial. L'activité motrice a aussi été diminuée dès 30 mg/kg et l’activité sensorielle a été diminuée à la DMT (100 mg/kg). La diminution de ces activités motrices et sensorielles sont dues à l'atteinte vasculaire, en particulier des grosses artères (via une inhibition du récepteur aux VEGF), et donc à une moins bonne vascularisation des organes. De plus le poids du foie a été augmenté de même que celui de la rate et des ovaires pour les femelles et des testicules pour les mâles. Ces effets sont semblables à ceux observés lors des études de toxicologie chronique. 3 - Conclusion Le nintédanib a provoqué de nombreuses atteintes chez le nouveau-né chez le rat avec une diminution importante de la viabilité post-natale et une altération du développement en particulier au niveau du squelette axial. Cela a provoqué des troubles moteurs et sensoriels. De plus, comme chez le rat adulte, de nombreux organes ont été touchés tels que le foie et les organes reproducteurs. Conclusion générale sur les études de toxicologie de la reproduction Le nintédanib a un impact sur la fertilité des femelles avec une diminution de celle-ci. De plus, le nintédanib est tératogène causant des malformations vasculaires, en particulier des grosses artères, uro-génitales et osseuses, en particulier du squelette axial. Le nintédanib ne doit pas être utilisé pendant la grossesse et un test de grossesse doit être effectué avant le commencement du traitement pas nintédanib. Le nintédanib est donc être contre-indiqué chez la femme enceinte. De plus, une contraception efficace devra être mise en place chez la femme en âge de procréer et traitée par le nintédanib. 124 124 IV - Etudes de génotoxicité Cadre Réglementaire : Guidelines ICH S2A, 2B, M7. Lignes directrices OCDE N°471, 473, 474, 476. Respect des BPL. Type de test / BL Matériel Concentrations Test mutation génique sur bactérie in vitro Salmonella typhimurium TA 1535, TA 1537, TA 98, TA 100, TA 102 lymphocytes du sang périphérique humain 0,5 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 mg/plates Test d’Ames BPL Résultats (positif/ négatif/ équivalent) Négatif ±S9mix Test d’aberrations 1 ; 2 ; 4 mg/L Négatif ±S9mix chromosomiques in vitro BPL Test micronoyaux in Rat, micronoyaux de 5 ; 30 ; 100 mg/kg Négatif vivo moelle osseuse BPL Tableau 12 : Résultats généraux des études de génotoxicité du nintédanib A - Etudes sur le nintédanib 125 125 Analyse des résultats Test de mutation génique sur bactérie - Test d’Ames (annexe 3.15) Pour le test d’Ames, le taux de révertants observé pour les souches TA98, TA100 et TA102 après l’exposition au nintédanib était inférieur à deux fois le taux de révertants spontanés, pour chacune des doses, avec ou sans activation métabolique. Le taux de révertants observé pour les souches TA1535 et TA1537 après l’exposition au nintédanib était inférieur à trois fois le taux de révertants spontané, pour chacune des doses, avec ou sans activation métabolique. Et enfin, le taux de révertants observé pour chacune des souches, après exposition aux témoins positifs appropriés était supérieur à deux fois le taux de révertants spontanés, avec ou sans activation métabolique. Le test d’Ames permet de conclure qu’il n’y a pas d'effet génotoxique après l’exposition au nintédanib. Test d’aberrations chromosomiques in vitro (annexe 3.16) Une absence de diminution significative de l'index mitotique ainsi qu’une faible cytotoxicité à la concentration la plus forte ont été observées. De plus, il y a une absence d'augmentation significative du nombre de cellules mutantes et du nombre d'aberrations par cellule. Il n’y a donc pas d'effet génotoxique observé par le test d'aberration chromosomique in vitro après l’exposition au nintédanib. Test micronoyaux in vivo (annexe 3.17) Une absence d’accroissement lié à la dose du nombre d’erythroblastes polychromatophiles polynucléés ainsi qu’une absence d'augmentation nette du nombre de cellules immatures micro nucléées dans le groupe de traitement ont été observées. Cela nous permet de conclure qu’il n’y a pas d'effet génotoxique observé par le test de micronoyaux après l’exposition au nintédanib. B - Etudes sur les métabolites Les métabolites humains majeurs sont BIBF 1202 et BIBF 1202 glucuronide. Les études de pharmacocinétique ont révélé la formation de deux métabolites majeurs du nintédanib : BIBF 1202 et BIBF 1202 glucuronide. Leur présence constitue un risque d’exposition systémique substantielle dans les études de toxicité générale. Cependant, en raison de la faible formation de BIBF 1202 dans les études de génotoxicité in vitro avec le nintédanib, BIBF 1202 a été testé séparément dans les essais de génotoxicité in vitro. Type de test Test mutation génique sur bactérie Test d’Ames Test de mutation génique sur des cellules de mammifères BPL Souches S.typhimurium (TA 98, TA 100, TA 102, TA 1535, TA 1537) Lymphome de souris L5178Y concentrations Résultats 0,5 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 mg/plates Négatif 5-50 μg/ml Négatif ±S9mix Tableau 13 : Résultats des études génotoxiques sur les métabolites du nintédanib Cette étude ne révèle aucun potentiel génotoxique des métabolites du nintédanib. C - Etudes sur les impuretés Un certain nombre d'impuretés potentielles ont été identifiées, classées et des études de génotoxicité ont été menées. Il existe deux principales impuretés retrouvées lors de la synthèse chimique du nintédanib : IN1905 et IN2705. Ces impuretés sont des intermédiaires de synthèse chimique et de dégradation potentielle de BIBF 1120 et du nintédanib. Elles sont retrouvées en faibles proportions au niveau de la dernière étape de la synthèse chimique (convergence de la synthèse avec la fusion des composés 3 IN1905 et 9 IN2705). De plus, on retrouve un risque de dégradation du principe actif dans l’organisme pouvant entrainer l’apparition de ces impuretés. C’est pourquoi il est nécessaire d’effectuer des tests de genotoxicité sur ces deux molécules. Les résultats pour les impuretés IN1905 et IN2705 étaient négatifs dans le test de mutation réverse sur bactérie, le test d'Ames, mais ces impuretés ont toutes deux montré des effets clastogènes à des concentrations très élevées dans le test in vitro de cellules de lymphome de souris. Des tests supplémentaires in vivo ont donc été mis en place afin d’évaluer le potentiel mutagène de ces impuretés. 126 126 Le test du micronoyau (moelle osseuse) et le test des comètes (foie) ont été réalisés dans une étude de toxicité de deux semaines chez le rat, et IN1905 et IN2705 se sont révélés négatifs à l'égard des paramètres de génotoxicité. Une NOAEL de 1 mg/kg/jour a été établie pour IN1905 et de 3 mg/kg/jour pour IN2705 dans l'étude de toxicité réitérée de 14 jours effectuée. L’évaluation du risque mutagène est basée sur le seuil de préoccupation toxicologique, ou l’approche TTC. Ce seuil est fixé à 10 µg/patient/jour selon les recommandations. Pour une administration de 150 mg de nintédanib deux fois par jour, la concentration limite en impuretés ne doit pas dépasser 33 ppm pour un TTC de 10 µg. IN1905 et IN2705 ont toujours été retrouvées en dessous de cette concentration limite et du seuil TTC fixé à 10 µg. Pour conclure, des effets clastogènes ont été retrouvés dans les tests in vitro réalisés, mais les tests in vivo n’ont révélé aucun potentiel génotoxique. Par ailleurs, les concentrations des impuretés IN1905 et IN2705 sont en deçà de la concentration limite de 33 ppm correspondant à un TTC de 10 µg/patient/jour. Les impuretés ne constituent donc pas un risque mutagène et ne possèdent pas de potentiel génotoxique. Conclusion générale sur les études de génotoxicité Les études de génotoxicité menées sur le nintédanib, ses métabolites ainsi que les éventuelles impuretés que l’on peut retrouver n’ont pas mis en évidence d’effet génotoxique pour aucune des molécules testées. V - Etudes de cancérogénèses Cadre réglementaire : Guidelines ICH S1A, S1B, S1C. Lignes directrices OCDE N° 451, 116, 453. Respect des BPL. A - Protocole Les études de cancérogénèse ont été réalisées chez le le rat Sprague Dawley et la Souris CD 1 sur une durée réglementaire de 24 mois. Conformément aux recommandations décrites dans les guidelines OCDE 116, le nombre d’animaux est augmenté à 60 par sexe et par groupe pour les rats du fait d’un problème de survie sur 2 ans. Le nombre d’animaux chez les souris reste fixé à 50 par sexe et par groupe. Dans le cadre de l’étude combinée de toxicité chronique et de cancérogénèse, il n’est pas nécessaire de constituer de groupes satellites pour obtenir les résultats hématologiques et de toxicocinétiques, ces données seront exploitées via des prélèvements effectués sur les animaux des études de toxicité chronique. La voie d’administration choisie est la voie orale (voie envisagée en clinique), par gavage. Trois groupes de doses sont utilisés pour chaque sexe, ainsi que 2 groupes témoins. La forte dose a été déterminée à partir des études de toxicité par administration réitérée moyen terme (13 semaines) et choisie comme étant la DMT. Cette dose induit une toxicité minimale pendant toute l’étude, et assure une exposition supérieure ou égale à 25 fois l’exposition à dose maximale thérapeutique (cf annexe 3.1 de toxicocinétique). La dose faible correspond à la NOAEL et la dose intermédiaire a été déterminée par une moyenne géométrique entre les doses faible et forte. 127 127 Nombre Nombre Rats Sprague Dawley 0 (témoin 1) 0 (témoin 2) 5 mg/kg 30 mg/kg M F M F M F M F 60 60 60 60 60 60 60 60 Souris CD 1 0 (témoin 1) 0 (témoin 2) 10 mg/kg 50 mg/kg M F M F M F M F 50 50 50 50 50 50 50 50 Tableau 14 : Répartition des animaux dans les études de cancérogénèse 100 mg/kg M F 60 60 150 mg/kg M F 50 50 B - Résultats généraux 1 - Données sur la survie (annexe 3.18) Les mâles et les femelles ne montrent pas de mortalité précoce. La survie est en moyenne de 42% et ne diffère pas selon le sexe et l’espèce. De plus, il n’y a pas de différences significatives entre les groupes témoins et les groupes traités. 2 - Poids corporel et variation du gain de poids (annexe 3.19) Les groupes traités par le nintédanib montrent une diminution du gain de poids chez le rat allant jusqu’à 9%, significativement différente des groupes témoins. Cette diminution s’observe à toutes les doses sauf à 30 mg/kg chez la femelle (inexpliquée). Chez la souris, une légère diminution du gain de poids est observée mais n’est pas significativement différente des groupes témoins, mis à part pour la forte dose de 150 mg/kg chez les mâles avec une diminution de 7%. Ces résultats sont en adéquation avec le choix de la dose forte (DMT) comme une dose suffisante et ne mettant pas en péril la survie (diminution du gain de poids ≤ 10%). 3 - Histopathologie a - Histopathologie non néoplasique (annexes 3.20 et 3.21) Dans le cadre d’une étude combinée de toxicité chronique long terme et de cancérogénèse, un certain nombre de paramètres est obtenu via les prélèvements et les études faits sur les animaux des études de toxicité chronique comme les résultats hématologiques ou certains résultats non néoplasiques. C’est pourquoi il ne sera développé ici que les résultats de l’histopathologie non néoplasique des souris, et des rats pour la deuxième année. Chez le rat, des altérations hépato-cellulaires (vacuoles et décoloration) avec hyperplasie du foie sont observées aux doses de 30 mg/kg et de 100 mg/kg, ainsi qu’une hyperplasie de la muqueuse gastrique mais chez les femelles uniquement, aux mêmes doses. De plus, on note une déplétion en cellules myéloïdes mais qui est observée chez les groupes témoins également et à tous les niveaux de doses. Chez la souris, des hyperplasies du pancréas, de la médullo-surrénale, ainsi que des ganglions mésentériques lymphatiques sont principalement observées aux doses de 50 mg/kg et de 150 mg/kg. Elles sont accompagnées de kystes biliaires (retrouvés dans les groupes témoins également) et rénaux avec hyperplasie hépatique et néphropathies. Enfin, une diminution du nombre de cellules myéloïdes est enregistrée. 128 128 Les souris semblent plus sensibles au nintédanib que les rats, mais les toxicités observées ne compromettent pas l’avancée des études. b - Histopathologie néoplasique (annexes 3.22 et 3.23) Chez le rat, l’apparition d’adénomes (de l’estomac et corticosurrénaliens aux doses de 30 mg/kg et 100 mg/kg, reinaux et de l’utérus à la forte dose de 100 mg/kg) ont été observés. De plus, il est apparu des adénocarcinomes du foie à la dose forte de 100 mg/kg. Une hypothèse selon laquelle ces tumeurs sont d’apparition spontanée peut être émise. De plus l’incidence de ces tumeurs ne diffère pas statistiquement de celles des témoins et ne sont pas d’apparition précoce. Chez la souris, des hémangiomes du tissu cutané ont été rapporté aux doses de 50 mg/kg et de 150 mg/kg. De plus, des adénomes du foie et de l’utérus (toutes les doses), ainsi que des îlots de Langherans (à la dose forte de 150 mg/kg) ont été observés. Enfin, des cas de lymphosarcomes sont à noter à toutes les doses. De la même manière, l’incidence de ces tumeurs ne diffère pas statistiquement de celles des témoins et ne sont pas d’apparition précoce. Pour plus de détails sur l’incidence des tumeurs, voir les tableaux 3.22 et 3.23 en annexe. Conclusion générale sur les études de cancérogénèse Dans les études de cancérogénèse, aucune tumeur n’a été retrouvée dans chacun des groupes, et si cela a été le cas, l’incidence n’était pas augmentée et pas statistiquement différente des groupes témoins. De plus, il n’y a pas eu de développement tumoral précoce par rapport aux témoins. Les études de cancérogénèse conduites sur deux ans chez la souris et le rat, n'ont donc pas mis en évidence de potentiel cancérogène du nintédanib. VI - Etudes complémentaires A - Etudes d’immunotoxicité Cadre réglementaire : Guideline ICH S8. Respect des BPL. Le nintédanib étant un inhibiteur de tyrosine kinase, c’est un agent antiprolifératif ayant une action immunosuppressive et donc possédant un potentiel immunotoxique (cf Ayuk et al.). Il est donc important de mener des études d’immunotoxicité afin de juger de ce potentiel du nintédanib. De plus, au cours des études de toxicité par administration unique, des agranulocytoses ont été observées chez le chien, ce qui laisse suggérer d’un potentiel immunotoxique du nintédanib et confirme la nécessité de la mise en place des études d’immunotoxicité. Des investigations immunologiques ont été réalisées dans les études de toxicologie par administration réitérée de 4 semaines chez le rat, et de 13 et de 52 semaines chez le porc. Dans l’étude de 4 semaines chez le rat, une diminution du ratio des lymphocytes T/B a été retrouvée dans le sang et la moelle osseuse à la forte dose de 200 mg/kg, ainsi qu’une diminution d’environ 30% des lymphocytes T auxiliaires. De plus, une diminution du nombre de lymphocytes T au niveau du thymus a été observée chez certains sujets aux doses de 100 mg/kg et 200 mg/kg. Concernant les études chez le porc, aucun changement au niveau des lymphocytes T et B ou des natural killer n’a été observé, que ce soit dans le sang ou dans la moelle osseuse. De plus, aucun 129 129 changement de ces paramètres n’a été rapporté à la fin de la période de récupération. Cependant, une diminution du nombre de lymphocytes T au niveau du thymus a été observée à la dose de 150 mg/kg dans les études de 13 et 52 semaines. Les études d’immunotoxicité réalisées lors les essais de toxicologie par administration réitérée de 4 semaines chez le rat et de 13 et 52 semaines chez le porc ont révélé un potentiel immunotoxique du nintédanib chez le rat avec une déplétion en lymphocytes dans le sang, la moelle osseuse et le thymus aux fortes doses. Cependant, ces effets ne sont pas retrouvés chez le porc mis à part une diminution du nombre de lymphocytes dans le thymus à la forte dose. B - Etudes de phototoxicité Cadre réglementaire : Ligne directrice OCDE N°432. Respect des BPL. Un essai de phototoxicité in vitro 3T3 NRU a été mené sur les cellules Balb/c 3T3, afin de déterminer le potentiel photoxique. Les cellules sont préincubées pendant 1 heure en présence de 8 concentrations de nintédanib de 0 ; 1 ; 2 : 4 ; 8 ; 20 ; 50 et 100 mg/L. Afin de prévoir le potentiel phototoxique, les concentrations inhibitrices (IC50) de la viabilité cellulaire obtenues en présence ou en absence d’irradiation selon le protocole OCDE 432 ont été mesurées. Les paramètres permettant de juger du potentiel phototoxique ont ensuite été calculés : Facteur de Photo-Irritation (PIF) Photo-Effet Moyen (MPE) PIF = 3,4 MPE = 0,124 Tableau 15 : Résultats des études de phototoxicité du nintédanib Le facteur de photo-irritation PIF étant de 3,4 et le photo-effet moyen MPE étant de 0,124, d’après le protocole OCDE 432, le nintédanib possède une « phototoxicité probable ». Cependant, le potentiel phototoxique reste faible et cela n’empêche pas la poursuite des essais chez l’Homme. 130 130 VII - BIBLIOGRAPHIE 1. OCDE, ligne directrice N°423 « Toxicité orale aiguë - Méthode par classe de toxicité aiguë » - Adoptée le 17 décembre 2001 - http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9742302e.pdf?expires=1426002966&id=id&accname=guest&checks um=BB840AA3EA2C0A9DF8E90C19EC8DDB04http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9742302e.pdf?expires=1426002966&id=id&accname=guest&checks um=BB840AA3EA2C0A9DF8E90C19EC8DDB04 2. OCDE, ligne directrice N°407 « Étude de toxicité orale à dose répétée pendant 28 jours sur les rongeurs » - Adoptée le 3 octobre 2008 - http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9740702e.pdf?expires=1426003160&id=id&accname=guest&checks um=D778BE2E4D119E28132CB8BF9E0E31C6http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9740702e.pdf?expires=1426003160&id=id&accname=guest&checks um=D778BE2E4D119E28132CB8BF9E0E31C6 3. OCDE, ligne directrice N°408 « Toxicité orale à doses répétées - rongeurs : 90 jours » - Adoptée le 21 septembre 1998 - http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9740802e.pdf?expires=1426003229&id=id&accname=guest&checks um=6A186DD2F4D4FE803AB666E26FBF466Dhttp://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9740802e.pdf?expires=1426003229&id=id&accname=guest&checks um=6A186DD2F4D4FE803AB666E26FBF466D 4. OCDE, ligne directrice N°409 « Toxicité orale à doses répétées - non-rongeurs : 90 jours » - Adoptée le 21 septembre 1998 - http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9740902e.pdf?expires=1426003287&id=id&accname=guest&checks um=C15138C482A67BADCBCCC5582215FD8Bhttp://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9740902e.pdf?expires=1426003287&id=id&accname=guest&checks um=C15138C482A67BADCBCCC5582215FD8B 5. OCDE, ligne directrice N°452 « Études de toxicité chronique » - Adoptée le 7 septembre 2009 http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9745202e.pdf?expires=1426003410&id=id&accname=guest&checks um=735FD45E3CC16D5464491C597215D167http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9745202e.pdf?expires=1426003410&id=id&accname=guest&checks um=735FD45E3CC16D5464491C597215D167 6. OCDE, ligne directrice N°453 « Études combinées de toxicité chronique et de cancérogenèse » Adoptée le 7 septembre 2009 - http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9745302e.pdf?expires=1426003484&id=id&accname=guest&checks um=B94633A7C85528BE092B881A7C29BE1Chttp://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9745302e.pdf?expires=1426003484&id=id&accname=guest&checks um=B94633A7C85528BE092B881A7C29BE1C 7. ICH, guideline S4 « Duration of Chronic Toxicity Testing in Animals (Rodent And Non Rodent Toxicity Testing) » - Adoptée en novembre 1998 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S4/Step4/S4_Guideli ne.pdfhttp://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S4/Step4/S4_ Guideline.pdf 131 131 8. EMA, guideline ICH Topic M3 (R2) « Non-Clinical Safety Studies for the Conduct of Human Clinical Trials and Marketing Authorization for Pharmaceuticals » - Adoptée en juillet 2008 http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Scientific_guideline/2009/09/WC5000029 41.pdfhttp://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Scientific_guideline/2009/09/WC5 00002941.pdf 9. ICH, guideline ICH S5 (R2) « Detection of toxicity to reproduction for medicinal products & toxicity to male fertility » - Adoptée en décembre 1995 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S5_R2/Step4/S5_R2 __Guideline.pdfhttp://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S5_R 2/Step4/S5_R2__Guideline.pdf 10. OCDE, ligne directrice N°471 « Essai de mutation réverse sur bactéries » - Adoptée le 21 juillet 1997 http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9747102e.pdf?expires=1426005485&id=id&accname=guest&checks um=F14677F2A51B5BE5B6485F878C5D9057http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9747102e.pdf?expires=1426005485&id=id&accname=guest&checks um=F14677F2A51B5BE5B6485F878C5D9057 11. OCDE, ligne directrice N°473 « Essai d’aberration chromosomique in vitro chez les mammifères » Adoptée le 26 septembre 2014 - http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9714532e.pdf?expires=1426005140&id=id&accname=guest&checks um=9C93DC112528836C0865548E8DD556E1http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9714532e.pdf?expires=1426005140&id=id&accname=guest&checks um=9C93DC112528836C0865548E8DD556E1 12. OCDE, ligne directrice N°474 « Le test de micronoyaux sur les érythrocytes de mammifères » - Adoptée le 26 septembre 2014 - http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9714542e.pdf?expires=1426005265&id=id&accname=guest&checks um=E5A500A75A4DA5D03484C5C104BE8AE8http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9714542e.pdf?expires=1426005265&id=id&accname=guest&checks um=E5A500A75A4DA5D03484C5C104BE8AE8 13. OCDE, ligne directrice N°476 « Essai in vitro de mutation génique sur des cellules de mammifères » Adoptée le 21 juillet 1997 - http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9747602e.pdf?expires=1426005342&id=id&accname=guest&checks um=319997BB6E0EF7F542F188DC25B5D170http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9747602e.pdf?expires=1426005342&id=id&accname=guest&checks um=319997BB6E0EF7F542F188DC25B5D170 14. ICH, guideline S2 (R1) « Guidance on Genotoxicity Testing And Data Interpretation for Pharmaceuticals Intended for Human Use » - Adoptée en décembre 2011 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S2_R1/Step4/S2R1_S tep4.pdfhttp://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S2_R1/Step 4/S2R1_Step4.pdf 15. OCDE, ligne directrice N°451 « Etudes de cancérogénèse » - Adoptée le 7 septembre 2009 http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9745102e.pdf?expires=1426005723&id=id&accname=guest&checks um=1D4A720F0F0847FD7FF6F8B9EADB7D19http://www.oecd- 132 132 ilibrary.org/docserver/download/9745102e.pdf?expires=1426005723&id=id&accname=guest&checks um=1D4A720F0F0847FD7FF6F8B9EADB7D19 16. OCDE, ligne directrice N°116 « Draft guidance document on the design and conduct of chronic toxicity and carcinogenicity studies, supporting TG 451, 452 and 453 » - Adoptée le 17 décembre 2010 http://www.oecd.org/chemicalsafety/testing/44076587.pdfhttp://www.oecd.org/chemicalsafety/testi ng/44076587.pdf 17. ICH, guideline S1A « Need for Carcinogenicity Studies of Pharmaceuticals » - Adoptée en décembre 1995 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S1A/Step4/S1A_Guid eline.pdfhttp://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S1A/Step4/ S1A_Guideline.pdf 18. ICH, guideline S1B « Testing for Carcinogenicity of Pharmaceuticals » - Adoptée en septembre 1997 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S1B/Step4/S1B_Guid eline.pdfhttp://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S1B/Step4/ S1B_Guideline.pdf 19. ICH, guideline S1C « Dose Selection for Carcinogenicity Studies of Pharmaceuticals » - Adoptée en avril 2008 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S1C_R2/Step4/S1C_ R2__Guideline.pdfhttp://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S1 C_R2/Step4/S1C_R2__Guideline.pdf 20. ICH, guideline S8 « Immunotoxicity studies for human pharmaceuticals » - Adoptée en octobre 2005 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S8/Step4/S8_Guideli ne.pdfhttp://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Safety/S8/Step4/S8_ Guideline.pdf 21. OCDE, ligne directrice N°432 « Essai de phototoxicité in vitro 3T3 NRU » - Adoptée le 13 avril 2004 http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9743201e.pdf?expires=1426006597&id=id&accname=guest&checks um=A3FF91DF656121EA9A1D6FCB1C941526http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9743201e.pdf?expires=1426006597&id=id&accname=guest&checks um=A3FF91DF656121EA9A1D6FCB1C941526 22. LACOVELLI et al. - « Incidence and relative risk of hepatic toxicity in patients treated with antiangiogenic tyrosine kinase inhibitors for malignancy » - British Journal Of Clinical Pharmacology - 2013 - vol.77, n°6, pp. 929-938 23. Boehringer Ingelheim Pharmaceuticals - FDA - « Clinical pharmacology and biopharmaceutics review(s) » - Approuvé le 15 octobre 2014 http://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000ClinPharmR.pdfhttp://w ww.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000ClinPharmR.pdf 24. Boehringer Ingelheim Pharmaceuticals - FDA - « Cross discipline team leader review » - Approuvé le 15 octobre 2014 http://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000CrossR.pdfhttp://www.a ccessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000CrossR.pdf 133 133 25. Boehringer Ingelheim Pharmaceuticals - FDA - « Medical review(s) » - Approuvé le 15 octobre 2014 http://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000MedR.pdfhttp://www.a ccessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000MedR.pdf 26. Boehringer Ingelheim Pharmaceuticals - OFEV - « Highlight for prescribing information » - Approuvé le 15 octobre 2014 - http://bidocs.boehringeringelheim.com/BIWebAccess/ViewServlet.ser?docBase=renetnt&folderPath=/Prescribing+Information /PIs/Ofev/ofev.pdfhttp://bidocs.boehringeringelheim.com/BIWebAccess/ViewServlet.ser?docBase=renetnt&folderPath=/Prescribing+Information /PIs/Ofev/ofev.pdf 27. ANSM - Résumé des caractéristiques du produit - Nintédanib - Version 2 - Décembre 2014 http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/5539b35ef42859b71b51f335396a49 a4.pdfhttp://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/5539b35ef42859b71b51f3353 96a49a4.pdf 28. EMA - European public assessment report - Nintédanib - 20 novembre 2014 http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/EPAR__Public_assessment_report/human/003821/WC500182476.pdf 29. ICH, guideline M7 « Assessment and control of DNA reactive (mutagenic) impurities) in pharmaceuticals to limit potential carcinogenic risk » - Adoptée le 23 juin 2014 http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Multidisciplinary/M7/M7_S tep_4.pdf 30. AYUK et al. - « Preclinical analysis of immunosuppressive and cytotoxic effects of imatinib, nilotinib and dasatinib in combination with cyclosporine A or rapamycin » - 2012 134 134 Développement Clinique 135 135 Youssi Bousraf Joanna Benchaya Laurie Guihard Marine Lenglet Clémence Martin Alice Pauc Adrien Petel Sonia Ziouani 136 136 ABRÉVIATIONS ALAT ALAT ATS ASAT ASC AVC Cmax CTCAE CO CPT CVF CYP DLco DMT DLT ECG EGFR EI EQ-5D ERS FPI GGT Hb HR HTA INR ITK kg JRS LSN MedDRA mL MRSD NOAEL ORL P-gp PK Sp02 T1/2 TM6M Tmax UGT VEMS Vd VIH Vs Alanine Aminotransférase Latin American Thoracic Association American Thoracic Society Aspartate Aminotransférase Aire sous la courbe Accidents vasculaires cérébraux Concentration maximale Common Terminology Criteria for Adverse Events Monoxyde de carbone Capacité pulmonaire totale Capacité vitale forcée Cytochrome P450 Capacité de diffusion du monoxyde de carbone Dose maximale tolérable Toxicité limitant la dose Électrocardiogramme Epidermal Growth Factor Receptor Effets Indésirables EuroQol 5-dimensional quality of life questionnaire European Respiratory Society Fibrose Pulmonaire Idiopathique Gamma-glutamyl transférase Hémoglobine Hazard Ratio Hypertension artérielle International Normalized Ratio Inhibiteur de Tyrosine-Kinase Kilogramme Japanese Respiratory Society Limite Supérieure de la Normale Medical Dictionnary for Drug Regulatory Activities Millilitre Maximum Recommended Starting Dose Non Observed Adverse Effect Level Oto-Rhyno-Laryngologie Glycoprotéine-phosphate Pharmacocinétique Saturation pulsée en oxygène, appelée aussi oxymétrie Temps de demie vie Test de Marche de 6 Minutes Temps d’absorption maximal UDP-Glucuronosyltransferase Volume expiratoire maximal par seconde Volume de distribution Virus de l’Immunodéficience Humaine Versus 137 137 SOMMAIRE Phase I I - Protocole A - Introduction 1 - Justification de l’essai clinique 2 - Objectifs de l’essai clinique B - Sélection de la population de l’essai 1 - Critères d’inclusion 2 - Critères de non-inclusion II - Méthodologie de l’étude A - Study design 1 - Choix de la 1ère dose à administrer chez l’Homme 2 - Escalade de doses de Fibonacci 3 - Schéma d’administration et suivi des patients III - Résultats A - Détermination de la Dose Maximale Tolérable B - Tolérance et évènements indésirables C - Conclusion Pharmacocinétique clinique I - Méthodes II - Études de phase I A - Études à doses uniques 1 - Étude PK-1 : Escalade de dose 2 - Étude PK-2 : Effet de l’alimentation 3 - Etude PK-3 : Élimination III. Etude de phase 2 A - Étude à doses répétées : Étude PK-4 B - Études sur des populations particulières 1- Etude PK-5 : insuffisant rénal 2 - Étude PK-6 : insuffisant hépatique C - Étude des interactions médicamenteuses 1 - Étude PK-7 : kétoconazole 2 - Étude PK-8 : rifampicine 3 - Étude PK-9 : pirfénidone IV - Conclusion Phase II I - Protocole A - Introduction 1 - Justification de l’essai clinique 2 - Objectifs de l’essai clinique B - Sélection de la population de l’essai 1 - Critères d’inclusion 2 - Critères de non-inclusion 138 138 a) En lien avec le nintédanib b) Généraux C - Critères de jugement 1 - Principal 2 - Secondaires D - Statistiques II - Déroulement de l’essai PROMISE A - Structure de l’essai clinique 1 - Durée 2 - Groupes comparés 3 - Lieu B - Calendrier de suivi des patients III - Résultats A – Caractéristiques initiales des patients B - Résultats d’efficacité 1 - Principal 2 - Secondaires a) DLCO corrigée par Hb b) Exacerbations c) SpO2 d) Qualité de vie e) Temps de marche 6 minutes f) Mortalité C - Résultats de tolérance IV - Conclusion Phase III I - Protocole A - Introduction 1 - Objectifs de l’essai clinique B - Sélection de la population de l’essai 1 - Diagnostic de FPI 2 - Critères d’inclusion 3 - Critères de non-inclusion C - Critères de jugement 1 - Principal 2 - Secondaires D - Statistiques II - Déroulement de l’essai RAINBOW A - Schéma de l’essai clinique B – Randomisation des patients C - Calendrier de suivi des patients III - Résultats A – Caractéristiques initiales des patients B - Résultats d’efficacité 1 - Critère principal 2 - Secondaires 139 139 a) Fonctions respiratoires b) Évènements c) Évolution des stades de la maladie d) Qualité de vie C - Résultats de tolérance IV - Conclusion Pharmacovigilance I - Aperçu de l'épidémiologie de la maladie II - Résumé des bénéfices démontrés par le nintédanib au cours des études III - Inconnues liées aux bénéfices du traitement 1- Risques identifiés importants 2- Risques potentiels importants 3- Informations manquantes V - Résumé des mesures de minimisation des risques VI - Plan de développement post-autorisation VII - Bibliographie 140 140 Essai clinique - Phase I MARINE LENGLET - ALICE PAUC Numéro EudraCT Produit Titre 2005-024419-87 Nintédanib (BIBF 1120) Phase Clinique I Dr TAILLE Camille Hôpital Bichat - Claude Bernard Centre de Compétence des Maladies Pulmonaires Rares Service de Pneumologie 46 rue Henri Huchard 75018 Paris Pr CORDIER Jean-François Hôpital Louis Pradel Centre de Référence des Maladies Pulmonaires Rares Service de Pneumologie 28 Avenue du Doyen Jean Lépine 69677 Bron Cedex Investigateur coordinateur et ses coordonnées Autres investigateurs et leurs coordonnées Etude de phase I du nintédanib, multicentrique, ouverte, non randomisée et non comparative. Pr WALLAERT Benoît Hôpital Albert Calmette Centre de Compétence des Maladies Pulmonaires Rares Service de Pneumologie et ImmunoAllergologie Boulevard du Professeur Jules Leclercq 59037 Lille Cedex Pr DELAVAL Philippe Hôpital Pontchaillou Centre de Compétence des Maladies Pulmonaires Rares Centre Cardiopneumologique, service de Pneumologie 2 Rue Henri Le Guilloux 35033 Rennes Cedex Promoteur et ses coordonnées INOVIE 8 Juin 2005 Date de début de l’essai V3 Version du protocole Renseignements confidentiels appartenant © INOVIE. Tous droits réservés. 141 141 I - Protocole A - Introduction 1 - Justification de l’essai clinique Les résultats concluants des essais pré-cliniques justifient la mise en place d’un essai clinique de phase I chez l’Homme. Les organes cibles des toxicités sont l’estomac, les intestins, le foie, le rein, le système immunitaire et les ovaires. Le nintédanib s’est révélé non-génotoxique mais tératogène. Ces caractéristiques sont prises en compte dans l’élaboration du protocole de phase 1. 2 - Objectifs de l’essai clinique L’objectif principal de cette étude est d’évaluer, à court terme, la tolérance et la sécurité du nintédanib chez des patients atteints de FPI, dans le but d’en déterminer la Dose Maximale Tolérable (DMT). Cette évaluation repose sur la survenue de toxicités prédéfinies. L’objectif secondaire de cette étude est d’étudier le profil pharmacocinétique et pharmacodynamique de la molécule. B - Sélection de la population de l’essai Les caractéristiques initiales des patients sont détaillées en annexe (Annexe 4.1) 1 - Critères d’inclusion Âge ≥ 18 ans Consentement éclairé signé Affiliation à la sécurité sociale Capacité à utiliser la voie orale Diagnostic avéré de FPI sans alternative thérapeutique, selon les recommandations de ATS/ERS/JRS/ALAT (Annexe 4.2) Pour les femmes en âge de procréer : utilisation d’une double contraception (médicamenteuse et mécanique) et test de grossesse sanguin négatif dans les 3 jours qui précèdent l’inclusion 2 - Critères de non-inclusion Refus du patient Traitements spécifiques en cours ou antérieurs pouvant influencer les résultats de l'essai : Trithérapie (prednisone + azathioprine + N-acétylcystéine), corticothérapie, N-acétylcystéine en monothérapie, inducteurs et inhibiteurs de P-gp. La dernière prise doit remonter à plus de 6 demi-vies du médicament pour une élimination complète. Insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30mL/min) Insuffisance hépatique modérée et sévère (classes B et C de la classification de Child-Pugh) Risque hémorragique connu o Prédisposition génétique connue à des saignements o Antécédent d’évènement hémorragique dans les 12 mois précédant la pré-visite : hémoptysie, hématurie, saignement gastro-intestinal actif ou ulcères, blessure grave ou intervention chirurgicale Risque thrombotique o Prédisposition héréditaire connue à la thrombose o Antécédent d'événement thrombotique (y compris les accidents ischémiques transitoires) dans les 12 mois précédant la pré-visite 142 142 Antécédents cardio-vasculaires : infarctus du myocarde < 3 mois, accident vasculaire cérébral < 3 mois; HTA connue et mal équilibrée ; ECG anormal à l’inclusion montrant des troubles de la conduction < 3 mois Infections chroniques dont l’évolution peut interférer avec l’évaluation de l’efficacité du médicament testé : hépatites chroniques, VIH et celles jugées par l’investigateur Infections aiguës < 4 mois Allergie ou hypersensibilité à un des composants de la molécule Participation à un autre essai clinique en cours ou précédemment < 6 mois Fumeur actif Consommation chronique d’alcool, y compris l’abus chronique d’alcool durant l’essai clinique II - Méthodologie de l’étude A - Study design 1 - Choix de la 1ère dose à administrer chez l’Homme La première dose administrable dans l’organisme humain est calculée mathématiquement à partir de la NOAEL chez le rat (l’espèce animale la plus sensible) et d’un facteur de sécurité attribué à partir des données pré-cliniques. Les calculs sont détaillés en Annexe 4.3. La première dose à administrer chez l’Homme est donc de 5,6 mg, en suspension huileuse dans des gélules scellées. 2 - Escalade de doses de Fibonacci La méthode utilisée est l’escalade de dose unique de Fibonacci, selon le design 3+3, avec l’inclusion successive de cohorte de 3 patients par palier, comme suit : Figure 1 : Escalade de dose de Fibonacci La poursuite de l’escalade de dose est conditionnée par la toxicité observée à chaque palier. Une DLT est déterminée par la survenue de tout évènement indésirable toxique imputable au médicament et jugé inacceptable pour la poursuite de l’étude. On définit dans notre étude comme DLT toute toxicité de grade ≥ 3 selon la Classification CTCAE. 143 143 3 - Schéma d’administration et suivi des patients Figure 2 : Schéma d’administration et de suivi de chaque patient La période de screening est de 3 jours. Le suivi des patients est réalisé sur 4 semaines. Il est composé d’un bilan biologique et d’un examen clinique complet avec différents prélèvements et caractéristiques à l’auscultation (Détail du suivi et des surveillances en Annexe 4.4) III - Résultats A - Détermination de la Dose Maximale Tolérable 144 144 Le nombre total de participants fut de 45 patients répartis sur 13 paliers de doses, pour une durée d’étude totale de 16 mois. L’analyse des toxicités est faite à chaque palier de dose pour tous les participants ; 3 DLT sont observées sur 6 patients inclus à la dose de 372,4mg, stoppant l’escalade de doses de Fibonacci : 1 patient de la 1ère cohorte ayant un taux d’ALAT/ASAT > 8 x LSN 2 patients de la 2ème cohorte présentant une diarrhée de stade III, soit > 7 selles/jour. La DMT est la première dose qui entraîne une manifestation clinique ou biologique décelable ou un effet indésirable lié au traitement. Elle est égale à Tableau 4 Paliers de doses de 280mg avec seulement 1 DLT apparue sur 6 patients inclus : une diarrhée de Fibonacci stade III > 7 selles/jour. Le détail des effets indésirables apparus à chaque palier de dose est disponible en Annexe 4.5. B - Tolérance et évènements indésirables Tableau 2 : Ensemble des effets indésirables observés au cours de l’essai D’autres évènements indésirables, de grades inférieurs, se sont manifestés au cours de cette étude. Les effets indésirables les plus retrouvés sont : diarrhées (24,5%), douleurs abdominales (24,4 %) et augmentation des ASAT/ALAT (13,3 %). C - Conclusion Cette étude de phase I démontre une bonne tolérance du nintédanib à différentes doses : la DMT a été déterminée à 280 mg. Les évènements indésirables sont cohérents avec ceux attendus d’après les études précliniques. Le profil pharmacocinétique sera déterminé et détaillé, chez le patient atteint de FPI, dans la suite de ce rapport. On engage la procédure de phase II avec la dose suivante : 280 mg/j. Le schéma d’administration sera déterminé dans le protocole de phase II. 145 146 Pharmacocinétique clinique BOUSRAF YOUSSI 147 148 Les études de phase I en pharmacocinétique ont pour objectif de mettre en évidence le profil pharmacocinétique du nintédanib chez l’Homme après administration par voie orale. Les études sont établies en fonction des données in vitro et animales obtenues lors des essais effectués pendant la phase préclinique. Les études de phase 2 concerneront la détermination de la posologie, l’étude des populations particulières et celle des interactions médicamenteuses. I - Méthodes Les concentrations de nintédanib dans le sang ont été déterminées par chromatographie liquide haute performance couplée à la spectrométrie de masse tandem. La méthode de dosage par LC/MS/MS a été validée pour des concentrations comprises entre 1 et 2000 ng/mL. La concentration maximale (Cmax) et le temps de concentration maximal (Tmax) du nintédanib ont été déterminés graphiquement tandis que l’aire sous la courbe (ASC) et la demi-vie associée à la pente terminale (T1/2) ont été calculées selon une méthode non compartimentale par le logiciel Phoenix WinNonlin (Pharsight). II - Études de phase I Les critères d’inclusion et de non-inclusion des patients sont décrits dans la phase 1 des Essais cliniques. A - Études à doses uniques 1 - Étude PK-1 : Escalade de dose Étude multi-centrique, ouverte, non-randomisée, comportant 45 patients atteints de FPI, comprenant 13 paliers de doses de nintédanib administrées en suspension huileuse dans des gélules scellées. Les prélèvements sont effectués à 30 min, 1h, 1h30, 2h, 2h30, 3h, 6h, 9h, 12h, 15h, 18h, 24h. Les paramètres pharmacocinétiques des deux principaux métabolites du nintédanib seront déterminés par cette étude. Les résultats généraux sont présentés en Annexe 4.6. Le nintédanib est absorbé en 2 à 4 heures, sa cinétique peut être assimilée à une cinétique dite linéaire. La biodisponibilité absolue est de 4,69% avec une très grande fraction du produit liée aux protéines plasmatiques. Le volume de distribution est de 1050 L ce qui sous-entend une très bonne distribution au sein des différents tissus. La demi-vie du nintédanib est comprise entre 10 et 15 heures. L’excrétion est majoritairement fécale et biliaire.L’augmentation de l’exposition est dose dépendante. Le nintédanib présente une cinétique linéaire entre 18,5 et 372,4 mg. Les prochaines études se feront sur une seule dose et les conclusions seront extrapolées aux autres doses de cette gamme. 149 Figure 3 : Graphique représentant l’ASC en fonction de la dose Une fois la linéarité de l'exposition démontrée, on s’attardera sur la comparaison des paramètres pharmacocinétiques à dose unique de 150 mg de nintédanib et de ses deux principaux métabolites : m1 et m2. Un tableau présentant les principales valeurs obtenues est disponible en Annexe 4.7. Le métabolisme du nintédanib passe principalement par l'hydrolyse par des estérases, conduisant à la formation du métabolite principal m1 porteur d'un radical acide libre. M1 subit ensuite une glucuronidation en m2 par les enzymes de type UGT. Le métabolisme du nintédanib ne fait intervenir les voies du CYP que dans une faible mesure et le CYP3A4 est la principale enzyme impliquée. Les résultats montrent que m1 et m2 ont des paramètres significativement plus importants (ASC, Cmax, Tmax et T1/2), mais cela n’aura pas de répercussion pour le patient car ces métabolites sont inactifs sur l’organisme. 2 - Étude PK-2 : Effet de l’alimentation Etude multi-centrique, ouverte, randomisée, comportant 29 patients de l’étude Pk-1 atteints de FPI séparés en deux groupes. On compare la prise de 150 mg de nintédanib chez un premier groupe de 14 patients à jeûn à un deuxième groupe de 15 patients ayant pris un petit déjeuner riche en calories 30 minutes avant la prise. Les résultats sont décrits sur la courbe ci-après. Les valeurs sont en Annexe 4.8. Il est constaté, une augmentation de l’exposition du nintédanib de 20% et une absorption retardée de 2h en moyenne chez le groupe ayant pris un petit-déjeuner. Il y a donc une différence statistiquement significative mais non cliniquement pertinente. En conclusion, le nintédanib pourra être pris au cours d’un repas ou non. Figure 4 : Graphique représentant l’effet de l’alimentation sur la concentration en nintédanib. 3 - Etude PK-3 : Élimination Étude de bilan massique mono-centrique, ouverte, non-randomisée, comportant 4 patients recevant une dose de 150 mg de [14C]-nintédanib. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous : 150 Urine + Fèces Fèces (0-72h) Urine (0-72h) % (CV%) % (CV%) % 20,0 (48) 19,9 (24) 0,14 nintédanib 58,6 (22) 58,4 (17) 0,2 BIBF 1202 0,17 (283) 0,1 (40) 0,07 BIBF 1202 glucuronide 3,6 (56) 3,6 (110) 0,01 M3 2,6 (84) 2,6 (85) 0,01 M4 0,2 (283) 0,2 (189 0,00040 M5 88,1 87,6 0,53 Total Tableau 3 : Élimination du nintédanib et de ses métabolites principaux Après administration orale de [14C]-nintédanib la présence d'élément radioactif a été retrouvée en majorité dans les selles témoignant d'une excrétion majoritairement fécale/biliaire (93,4 % de la dose). La contribution de l’excrétion rénale à la clairance totale était faible (0,649 % de la dose). La dose récupérée était considérée comme totale (supérieure à 90 %) dans les 4 jours suivant l’administration. La demi-vie terminale du nintédanib était comprise entre 10 et 15 h (coefficient de variation : environ 50 %). III - Etude de phase 2 A - Étude à doses répétées : Étude PK-4 Étude de phase 2 multi-centrique, randomisée en double aveugle, comportant 2 groupes de 65 patients prenant des gélules de nintédanib scellées avec un cœur semi-solide pendant 10 jours à raison de : ● 150 mg par jour (1 gélule de 75 mg le matin et 1 gélule de 75 mg le soir) ● 300 mg par jour (2 gélules de 75 mg le matin et 2 gélules de 75 mg le soir) Les résultats à 300 mg par jour sont donnés sur le graphe suivant : Figure 5 : Graphique représentant la concentration plasmatique en Nintédanib (courbe blanche ronde) et ses deux métabolites principaux m1 (courbe noire) et m2 (courbe blanche carrées) en fonction du temps 151 Le profil pharmacocinétique des 2 principaux métabolites du nintédanib (m1 et m2) et les résultats moyens sont compilés dans le tableau en Annexe 4.9. Au vu de ces résultats et des études en dose unique, un certain nombre de points importants ont été dégagés : Il est observé une conservation globale des paramètres pharmacocinétiques mais avec un gain en terme de biodisponibilité qui passe de 4,69% à 12,5% grâce à la formulation finale en gélule scellée avec un cœur semi-solide du nintédanib. Le facteur d’accumulation lors de l’administration multiple était de 1,04 pour la Cmax et de 1,38 pour l’ASC. La posologie optimale est de 150mg 2x par jour avec 12h d’intervalle. Ratio m1/nintédanib > 1 : plus grande exposition de m1 avec une augmentation du ratio de 15-20% entre dose unique et doses répétées. Ratio m2/nintédanib > 1 : exposition légèrement augmentée avec ratio multiplié par 6 en doses répétées. Ratio m2/m1 > 1 pour l’AUC et <1 pour la Cmax avec un ratio multiplié par 5 en doses répétées. B - Études sur des populations particulières 1- Etude PK-5 : insuffisant rénal Étude mono-centrique, ouverte, randomisée, comportant 24 patients recevant 150 mg de nintédanib en dose unique. Les critères d’inclusion et de non inclusion sont ceux décrits par le pôle « Essai clinique » en n’incluant pas les patients présentant une IRC sévère et terminale (Cl créat < 30mL/min). Les volontaires ont été assignés à un des 3 groupes en fonction de la clairance de leur créatinine : Groupe 1 : Cl > 80 mL/min Groupe 2 : Cl : 50-80 mL/min Groupe 3 : Cl : 30-49 mL/min Les résultats sont présentés en Annexe 4.10. Aucune différence significative n'est observée entre les patients insuffisant rénaux et les autres, et ce, quel que soit leur clairance. Ces résultats s’expliquent logiquement par le mode de métabolisation hépatique (estérases) et d’élimination (fécale et biliaire) du nintédanib. Cependant, il n’est pas recommandé de débuter un traitement de nintédanib chez les patients atteints d’insuffisance rénale terminale ou en dialyse, par manque de données. 2 - Étude PK-6 : insuffisant hépatique Étude mono-centrique, ouverte, randomisée, comportant 10 patients recevant 150 mg de nintédanib en dose unique. Les critères d’inclusion et de non inclusion sont ceux décrits par le pôle « Essai clinique de Phase 1» en excluant les patients présentant une IH modérée et sévère (ChildPugh B et C). Les résultats sont présentés dans le tableau en Annexe 4.11. Aucune modification significative des paramètres pharmacocinétiques n'est observée chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère (Child-Pugh A). Aucune adaptation posologique ne sera donc nécessaire. Il n’est pas, toutefois, recommandé de prescrire du nintédanib à des patients présentant des insuffisances hépatiques à des stades plus sévères, dû à l’absence d’études. 152 C - Étude des interactions médicamenteuses 1 - Étude PK-7 : kétoconazole Cette étude est réalisée car le kétoconazole est un inhibiteur de la P-gp, qui intervient dans le métabolisme du nintédanib. Étude mono-centrique, ouverte, randomisée, comportant 16 patients atteints de FPI répartis en 2 groupes parallèles l’un recevant 150 mg de nintédanib + 400mg de kétoconazole et l’autre uniquement 150 mg de nintédanib. Les résultats sont donnés dans le tableau en Annexe 4.14. En cas de pré-traitement et de co-traitement avec le kétoconazole, on observe une augmentation significative de l’exposition, de la Cmax, et de la T1/2. Il est donc recommandé de soumettre les patients concernés à une surveillance accrue et une diminution de la dose voire une interruption du nintédanib en cas d’apparition d’effets indésirables importants. Les médicaments, inhibiteurs puissants de la P-gp tels que la ciclosporine, doivent être utilisés avec la même surveillance dans l’attente d’études complémentaires sur le sujet. 2 - Étude PK-8 : rifampicine Cette étude est réalisée car la rifampicine est un inducteur de la P-gp qui intervient dans le métabolisme du nintédanib. Étude mono-centrique, ouverte, randomisée, comportant 14 patients atteints de FPI répartis en 2 groupes parallèle recevant 150 mg de nintédanib. Pré-traitement pendant 4 jours par 300 mg de rifampicine 2 fois par jours pendant 10 jours pour les 2 groupes A J5 un premier groupe recevra 150 mg de nintédanib + 300 mg x 2 de rifampicine tandis que le second recevra uniquement 150 mg de nintédanib Les résultats sont présentés en Annexe 4.12. En cas de pré-traitement et de co-traitement avec la rifampicine on observe une diminution de l’exposition, de la Cmax et du temps de demi-vie de manière significative. Il convient d’utiliser une alternative médicamenteuse avec un médicament dénué d’effet inducteur de la P-gp. 3 - Étude PK-9 : pirfénidone Etude mono-centrique, ouverte, randomisée, comportant 15 patients atteints de FPI répartis en 2 groupes parallèles recevant 150 mg de nintédanib. Pré-traitement pendant 4 jours par 267 mg de pirfénidone 3 fois par jours pendant 4 jours A J5 un premier groupe recevra 150 mg de nintédanib + 267 mg x 3 de pirfénidone tandis que le second recevra uniquement 150 mg de nintédanib Les résultats sont présentés en Annexe 4.13. En cas de pré- et co-traitement par la pirfénidone, il est observé une diminution de l’exposition, de la Cmax et du temps de demi-vie de manière non-significative, d’autres études devront être menées afin de tirer des conclusions quant à l’utilisation de la pirfénidone. 153 IV - Conclusion Clairance (mL/min) 1390 Vd (L) T1/2 (h) 1050 12,7 Biodisponibilité (%) 12,5 Cmax (ng/mL) Paramètres 10,7 Valeurs Tableau 4 : Tableau récapitulatif des paramètres pharmacocinétiques du nintédanib Le nintédanib présente une cinétique linéaire et biphasique. Les différentes études menées pendant les essais cliniques ont montré : Un effet de la nourriture sur l’exposition et la tmax mais non cliniquement pertinent Une élimination majoritairement fécale et biliaire (93,4% de la dose) Des métabolites avec des paramètres PK globalement plus élevés que le principe actif, mais une absence d’effet sur l’organisme Aucune adaptation posologique n’est nécessaire chez le patient présentant une insuffisance rénale légère à modérée, de même pour les patients atteints d’une insuffisance hépatique de Child-Pugh A La prise concomitante des inhibiteurs ou inducteurs de la P-gp nécessite une surveillance accrue des patietns. Des études supplémentaires afin d’étudier la prise concomitante de nintédanib et de la pirfénidone sont nécessaires afin de tirer des conclusions. 154 Essai clinique - Phase II PROMISE JOANNA BENCHAYA - LAURIE GUIHARD Numéro EudraCT Produit Titre Phase Clinique Investigateur coordinateur et ses coordonnées Autres investigateurs et leurs coordonnées Promoteur et ses coordonnées Date de début de l’essai Version du protocole 2005-024419-87 Nintédanib (BIBF 1120) Étude de Phase 2 multicentrique, comparative Randomisée, en dOuble aveugle, chez des patients avec une fibrose pulMonaire Idiopatique, dans le but d'évaluer l'efficacité et le risque de différents Schémas posologiquEs. II Dr Taillé Camille Hôpital Bichat - Claude Bernard Service de Pneumologie et Centre de Compétence des Maladies Pulmonaires Rares Hôpital Bichat, 46 rue Henri Huchard 75018, Paris. Annexe 4.15 INOVIE 18 Février 2007 V4 Renseignements confidentiels appartenant © INOVIE. Tous droits réservés. 155 I - Protocole A - Introduction 1 - Justification de l’essai clinique Suite à l’évaluation de l’intérêt thérapeutique du nintédanib testé chez l’animal et aux données de Phase I, il est apparu nécessaire de poursuivre l’étude du nintédanib en Phase II. Au cours de la phase II, deux doses réparties en 2 prises par jour seront comparées: la dose de 300 mg par jour (dose choisie pour être légèrement inférieure à la dose maximale tolérable (DMT)), et une seconde dose deux fois plus faible (150 mg par jour). Ces doses seront comparées entre elles mais également à un placebo, cela en termes d’efficacité et de tolérance. 2 - Objectifs de l’essai clinique L’objectif principal de la phase II PROMISE est de déterminer le schéma posologique optimal en termes de bénéfice/risque (150mg/jour ou 300mg/jour de nintédanib) chez des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée. Cette phase II permet également de récolter les premières données d'efficacité en comparant la molécule nintédanib au placebo. B - Sélection de la population de l’essai 1 - Critères d’inclusion Âge ≥ 40 ans Diagnostic de FPI établi selon les recommandations ATS, ERS, JRS, ALAT : FPI légère à modérée (Annexe 4.2) DLCO (Capacité de Diffusion du Monoxyde de Carbone) entre 30 et 90 % de la valeur prédite CVF (Capacité Vitale Forcée) ≥ 40% de la valeur prédite Femmes en âge de procréer doivent fournir un test de grossesse sanguin datant de moins de 3 jours avant le recrutement et avoir une contraception efficace (double contraception 1 mois avant le recrutement et jusqu’à 3 mois après la fin de l’essai) compte tenu des résultats pré-cliniques Consentement éclairé et signé du patient Capacité du patient à lire et écrire Capacité à utiliser la voie orale 2 - Critères de non-inclusion a - En lien avec le nintédanib VEMS/CVF < 70 % Femmes enceintes ou allaitantes Prise d’autres traitements impliqués dans la prise en charge de la FPI au cours de l’essai : o Jusqu’à 8 semaines avant le recrutement (visite 1) pour : azathioprine, cyclophosphamide, cyclosporine o Jusqu’à deux semaines avant le recrutement (visite 1) pour : N-acétylcystéine, corticothérapie : prednisone > 15 mg/jour (hors exacerbations) o Paramètres hépatiques anormaux - ASAT et ALAT > 1,5 X la limite normale supérieure - Bilirubine > 1,5 X la limite normale supérieure Risque thrombotique o Prédisposition héréditaire connue à la thrombose 156 o Antécédent d'événement thrombotique (y compris les accidents vasculaires cérébraux et les accidents ischémiques transitoires) dans les 12 mois précédant la visite 1. Risque hémorragique o Prédisposition génétique connue à des saignements o Patients qui ont besoin de fibrinolyse, d’une dose complète d’anticoagulant (AVK, dabigatran, héparines, hirudine) ou d’une forte dose d’anti-plaquettaire (300 à 325 mg / jour). Un traitement par héparine à faible dose ou héparine de rinçage à visée prophylactique pour l’entretien d’un dispositif de perfusion ainsi que l’utilisation prophylactique des anti-plaquettaires (acide acétylsalicylique jusqu'à 325 mg par jour, ou le clopidogrel à 75 mg par jour) ne sont pas exclus. o Antécédents d’événements hémorragiques dans les 12 mois précédant la visite 1 : hémoptysie, hématurie, saignement gastro-intestinal actif ou ulcère, blessure grave. o Intervention chirurgicale datant de moins de 3 mois o INR > 2, prolongation du temps de prothrombine et temps de céphaline > 50% de la limite normale supérieure Maladie cardiaque o Infarctus du myocarde dans les 6 mois précédant la visite 1 o Angor instable dans le mois précédant la visite 1 Tabagisme actif ou antécédent de tabagisme dans les 3 mois précédant la visite 1 Alcoolisme chronique b - Généraux Participation à un autre essai clinique en cours ou récent (attendre 6 demi-vies d’élimination du produit) Procédure chirurgicale majeure programmée pendant l’essai clinique Hypersensibilité connue à tout composant du médicament de l'étude Toute affection chronique (dont l’insuffisance rénale sévère, l’insuffisance hépatique modérée à sévère, l’obésité avec un IMC > 40) dont l’évolution serait susceptible d’interférer avec l’évaluation du médicament et l’interprétation des résultats. C - Critères de jugement 1 - Principal Le critère de jugement principal au cours de cet essai est le déclin de la CVF (capacité vitale forcée) en millilitre (mL), critère évalué à 52 semaines. Ce critère, fréquemment utilisé en clinique, est la conséquence directe du remodelage fibrotique. Il est représentatif de l’évolution de la maladie. La CVF est mesurée à l'aide d'un spiromètre (standardisé) répondant aux critères ARS/ERS/ATS/JRS. La mesure est effectuée 3 fois ; la mesure la plus haute est retenue. Les résultats sont ensuite examinés. 2 - Secondaires La saturation pulsée en oxygène (SpO2) La diffusion libre du monoxyde de carbone (DLCO corrigée) : variation absolue de la DLCO corrigée à 52 semaines par rapport à la valeur d’inclusion (mesure très sensible de la capacité de transférer le CO depuis l’air inspiré jusque dans les capillaires pulmonaires) Le test de marche 6 minutes (TM6M): variation - par rapport à la valeur d’inclusion - de la distance de marche (en mètres) parcourue en 6 minutes La qualité de vie mesurée via 2 questionnaires o Questionnaire Respiratoire St Georges (spécifique), o SF-36 (généraliste) Le pourcentage de patients ayant eu des exacerbations 157 La survie globale (nombre de décès) D - Statistiques L’analyse des résultats, aussi bien de la Phase II que de la Phase III, est faite de façon centralisée au niveau du promoteur de l’étude. Il en est de même pour l’évaluation du diagnostic de fibrose pulmonaire idiopathique. Par exemple les scanners sont analysés par deux relecteurs indépendants. Les évaluations fonctionnelles respiratoires sont centralisées et les courbes sont revues et validées par deux relecteurs. Le logiciel biostaTGV a permis de calculer qu’il fallait inclure 50 patients par groupe. Les hypothèses choisies ont été : Ho: déclin de 100mL pour notre pire stratégie (si déclin supérieur on ne retient pas en Phase III) H1: déclin de 80mL pour notre meilleure stratégie (si déclin inférieur on retient obligatoirement en Phase III), avec un risque alpha=5% et une puissance de 80%. Afin de tenir compte de l’inflation du risque alpha secondaire à la comparaison des des groupes deux à deux, il est necessaire d’inclure 15 patients supplémentaire par groupe. Ainsi 3 groupes de 65 patients sont formés. L’analyse des données est faite en intention de traiter. Les méthodes statistiques utilisées ont été, pour : Le critère principal : l’analyse de variance, puis la comparaison des résultats à l’aide d’un test de Tukey. Les critères secondaires et la tolérance : Test du Chi 2 pour comparer des pourcentages ou l’analyse de variance suivie d’un test de Tukey pour les variables continues. II - Déroulement de l’essai PROMISE A - Structure de l’essai clinique L’essai PROMISE est un essai de phase 2 randomisé, en double aveugle, comparant 2 schémas d’administration du nintédanib, entre eux et avec un placebo, en termes d'efficacité et de tolérance. 1 - Durée ● Période d’inclusion : 6 mois (1 patient par mois et par centre) ● Période de suivi : 1 an ● Durée totale de l’essai : 1 an et 6 mois ● 3 mois supplémentaires de suivi (follow-up) après l'arrêt du traitement pour évaluer la tolérance après l'arrêt, observer un éventuel effet rebond et une éventuelle rechute. 2 - Groupes comparés ● ● Placebo 150 mg par jour de nintédanib (1 gélule de 75 mg le matin et 1 gélule de 75 mg le soir) ● 300 mg par jour de nintédanib (2 gélules de 75 mg le matin et 2 gélules de 75 mg le soir) Afin de maintenir le double aveugle et la comparabilité des groupes, chaque patient a reçu 4 gélules par jour quel que soit son groupe (2 gélules le matin et 2 gélules le soir, complété par des gélules de placebo si besoin). Les patients ont été randomisés selon un schéma 1:1:1 permettant d’Equilibrer le nombre de patients par groupe. (Annexe 4.17 pour le logigramme) 3 - Lieu L’essai est multicentrique. 158 Les patients sont suivis dans 33 centres investigateurs différents répartis dans 5 pays (13 centres aux États-Unis et 20 en Europe) (voir Annexe 4.15 pour la liste des centres). Dans chacun de ces centres, des pneumologues spécialisés dans les pneumopathies interstitielles (investigateurs) supervisent la prise en charge médicale. B - Calendrier du suivi des patients Le calendrier du suivi des patients se trouve dans l’Annexe 4.18 III – Résultats A – Caractéristiques initiales des patients Aucune différence significative n’a été démontrée entre les 3 groupes à l’inclusion. Ils sont donc bien comparables. L’âge moyen des patients inclus est de 64 ans, avec une majorité d’hommes. L’exploration fonctionnelle respiratoire à l’inclusion à montré, pour ces patients, une CVF de l’ordre de 77% de la valeur prédite pour un VEMS autour de 63% de la valeur prédite (soit VEMS/CVF de l’ordre de 81% de la valeur prédite). La DlCO ajustée à l’Hb est quant à elle proche de 46% de la valeur prédite. Les caractéristiques initiales des patients seront détaillées en annexe (Annexe 4.16 ). B - Résultats d’efficacité 1 - Principal Le critère de jugement principal est le déclin de la CVF (mL) en fonction du temps. Au bout de 52 semaines, une diminution significativement moins importante de la CVF a été observée dans le groupe recevant 300 mg par jour de nintédanib (-72 mL) par rapport au groupe recevant le placebo (-180 mL) (p<0,001) et également par rapport au groupe recevant le nintédanib à la dose 150mg par jour (-140 mL) (p<0,001). Figure 6 : Graphique représentant l’évolution de la CVF en fonction du temps par rapport à la valeur de base Tableau 5 : Valeurs de la CVF par groupe, en fonction du temps 159 Tableau 6 : Comparaison des valeurs de déclin de CVF à 52 semaines entre chacun des groupes *la différence est jugée significative 2 - Secondaires a - DLCO corrigée par Hb La variation absolue de la DLCO corrigée par l’Hb est mesurée à la 52e semaine par rapport à la valeur d’inclusion (%). (Annexe 4.19 pour le détail des calculs de la DLCO corrigée par l’Hb) Au bout de 52 semaines, une diminution significativement moins importante de la DLCO a été constatée dans le groupe recevant 300 mg par jour de nintédanib (-2,8%) par rapport au groupe recevant le placebo (-5,2%) (p=0,01). Et également une diminution moins importante dans le groupe ayant reçu nintédanib 150 mg/J (-3,5%) par rapport au groupe recevant le placebo (-5,2%)(p=0.01) mais aussi pour le groupe ayant reçu nintédanib 150 mg/J (-3,5%) par rapport au groupe recevant le placebo (-5,2%)(p=0,04). Pas de différence significative observée entre les 2 groupes de nintédanib. 160 Figure 7 : Graphique représentant la variation de la DLCO corrigée par l'Hb par rapport à la valeur initiale d'inclusion en fonction du temps. Tableau 7 : Valeurs de déclin de DLCO corrigée l’Hb en fonction du temps. Tableau 8 : Comparaison des valeurs de déclin de la par DLCO Corrigées par l’Hb à 1 an entre chacun des groupes. *la différence est jugée significative b - Exacerbations A 52 semaines, le pourcentage de patients, ayant eu une ou plusieurs exacerbations, est moins important dans le groupe recevant 300 mg par jour de nintédanib (4,6%) que dans le groupe recevant le placebo (10,8%) (p=0,01). Même constatation dans le groupe recevant le nintédanib à la dose 300 mg par jour (10,8%) par rapport au groupe nintédanib 150mg/J (9,2%) (p=0,04). Enfin, il n’y a pas de différence significative observée entre le groupe recevant 150 mg/J et le groupe placebo. Figure 8: Graphique représentant le pourcentage de patients ayant eu des exacerbations aiguës à 1 an. Tableau 9: Comparaison des pourcentages de patients ayant eu des exacerbations aiguës à 1 an entre chacun des groupes. *la différence est jugée significative. c - SpO2 La saturation pulsée en oxygène (SpO2) est une méthode de mesure non invasive de la saturation en oxygène de l'hémoglobine au niveau des capillaires sanguins. Après 52 semaines, le déclin de la SpO2, par rapport à la valeur de base, a été significativement moins important chez les patients ayant reçu 300 mg par jour de nintédanib (-0,1%) par rapport au groupe placebo (-1,3%) (p=0,03) et également par rapport au groupe de patients ayant reçu le nintédanib 150 mg/J (-1%) (p=0,05). Le % de patients ayant une diminution de la SpO2 >4% (correspondant à une désaturation) est également moins élevé chez les patients ayant reçu du nintédanib 300 mg/Jour (3,6%) par rapport au groupe ayant reçu le nintédanib 150 mg/jour (9,10%) et également par rapport au groupe ayant reçu le placebo (11%)(p=0,03). Aucune différence significative n’a été observée entre le groupe ayant reçu le nintédanib 150 mg/J et le groupe placebo. 161 Tableau 10: Comparaison des valeurs de SpO2 à 1 an entre chacun des groupes. *la différence est jugée significative d - Qualité de vie SGRQ Questionnaire respiratoire du St George's hospital Après 52 semaines, une variation significativement moins importante du score SGRQ dans le groupe recevant 300 mg par jour de nintédanib (1,45) par rapport au groupe recevant le placebo (5,46) (p=0,01) est observée. Le score total SGRQ est composé de 3 parties : Symptômes, Activités, Impact. Dans la partie symptôme du SGRQ, une augmentation significativement moins importante du score dans le groupe recevant 300 mg par jour de nintédanib (0,5) par rapport au groupe recevant le placebo (6,45) (p=0,008) est mise en évidence. Une augmentation significativement moins importante dans la partie activité du questionnaire SGRQ est également notée dans le groupe nintédanib 300 mg par jour (1,95) par rapport au groupe recevant le placebo (7,48) (p=0,01). C’est-à-dire une dégradation moins importante de la qualité de vie dans le groupe ayant reçu le nintédanib 300 mg/J par rapport au groupe ayant reçu le placebo (le score allant de 0 à 100, plus le score est élevé et plus la qualité de vie est dégradée). D’autre part, la différence des scores (entre l’inclusion et les 52 semaines) dans les bras placebo et dans la partie activité du bras nintédanib 150mg/J et étant > à 4 points, il y a donc bien une dégradation de la qualité de vie cliniquement significative pour le patient. Tableau 11 : Valeurs et variations des scores SGRQ et comparaison nintédanib 300mg/J versus placebo. SF-36 “The Short Form (36) Health Survey” (Questionnaire court d'étude de la santé). 162 La diminution de la qualité de vie- évaluée par le score SF-36 a été significativement moins importante dans le groupe ayant reçu le nintédanib 300 mg/jour comparativement au groupe ayant reçu le placebo. Cela dans quatre des huit sous-dimensions du SF-36: “l’état de santé général" (p = 0,008), "l’activité physique" (p=0,002), « la limitation de l’activité physique » (p = 0,006) et “énergie vitalité” (p=0,01) (chaque sous-échelle allant de 0 à 100, plus le score étant élevé plus la qualité de vie étant meilleure). D’autre part, la variation de ces scores (entre l’inclusion et 52 semaines) dans les bras nintédanib 150 mg/J et placebo pour ces 4 sous-échelles étant supérieure ou égale à 4 points, il y a bien une dégradation de la qualité de vie cliniquement significative pour le patient. (Annexe 4.20 pour les résultats détaillés du score SF-36) Tableau 12 : Variations des scores SF-36 dans les sous échelles ou une différence significative a été observée entre les groupes nintédanib 300mg/J et placebo. e - Temps de marche 6 minutes L’analyse du temps de marche 6 minutes n’a pas permis de mettre en évidence de différence significative entre les 3 groupes. f - Mortalité L’analyse de la survie globale des patients n’a pas permis de mettre en évidence de différence significative entre les 3 groupes concernant les décès pour toutes causes ni concernant les décès liés à des causes respiratoires. C - Résultats de tolérance Résumé du profil de sécurité d’emploi : Le nintédanib a été étudié dans la phase II PROMISE sur 195 patients présentant une fibrose pulmonaire idiopathique. Les données de sécurité d’emploi mentionnées ci-dessous reposent sur les résultats de PROMISE, essai de phase II randomisé, en double-aveugle, ayant comparé le nintédanib à 150 mg/J au nintédanib à 300 mg/J et à un placebo pendant 52 semaines. Les effets indésirables de grade 1 ont été majoritaires. Les effets indésirables les plus fréquents et significativement plus élevés dans le groupe recevant 300 mg de nintédanib par jour par rapport aux autres groupes ont été : les diarrhées, les nausées/vomissements et l’anorexie puis à fréquence moins élevée, l'élévation des enzymes hépatiques. (Annexe 4.21 pour le détail des effets indésirables observés au cours de la phase II) IV - Conclusion L’essai de Phase 2 PROMISE conduit chez 195 patients atteints de FPI légère et modérée pendant 52 semaines a montré des résultats significatifs en termes d’efficacité et de tolérance. En effet, au regard du critère de jugement principal, une nette diminution du déclin de CVF a été constatée dans le groupe ayant reçu 300 mg/jour de nintédanib par rapport au groupe ayant reçu 150 mg/J et par rapport au groupe ayant reçu le placebo. En termes de tolérance le nintédanib administré à 300 mg par jour a montré davantage d’effets indésirables que les 2 autres groupes, mais des effets indésirables majoritairement de faible intensité, donc facilement évitables avec la mise en place d’un traitement symptomatique ou maîtrisable avec un suivi adéquat. Le schéma posologique optimal, c’est-à-dire celui ayant le meilleur rapport bénéfice/risque, qui a été retenu, et qui sera donc testé en Phase 3 est celui de 150 mg 2 fois par jour (300mg/J). 163 Essai clinique - Phase III - RAINBOW CLÉMENCE MARTIN - ADRIEN PETEL - SONIA ZIOUANI Numéro EudraCT Produit Titre 2005-024419-87 Nintédanib (BIBF 1120) Etude multicentrique, Randomisée, en doubleAveugle, chez des patients atteints de fibrose pulmonaire Idiopathique, évaluant la supériorité du Nintédanib (BIBF 1120 300 mg/jour) en comparaison avec le traitement de référence (pirfénidOne 2403 mg/jour), de 208 Weeks (semaines) (104 semaines de période d’inclusion et 104 à 208 semaines de suivi) Phase Clinique Investigateur coordinateur et ses coordonnées III Dr Taillé Camille Hôpital Bichat - Claude Bernard Service de Pneumologie et Centre de Compétence des Maladies Pulmonaires Rares Hôpital Bichat, 46 rue Henri Huchard 75018, Paris. Annexe 4.22 INOVIE 6 Janvier 2009 V1 Autres investigateurs et leurs coordonnées Promoteur et ses coordonnées Date de début de l’essai Version du protocole Renseignements confidentiels appartenant © INOVIE. Tous droits réservés. 164 I - Protocole A - Introduction 1 - Objectifs de l’essai clinique Le but de l’essai clinique RAINBOW est de comparer et de confirmer l’efficacité du nintédanib à une dose de 300 milligrammes par jour par rapport au traitement de référence (pirfénidone) dans la fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée. La tolérance est elle aussi évaluée afin de déterminer le rapport Bénéfice/Risque du nintédanib qui sera le critère principal pour l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché. B - Sélection de la population de l’essai 1 - Diagnostic de FPI Le diagnostic principal pour entrer dans l’étude inclut tout patient avec une FPI avérée diagnostiquée selon le consensus ATS, ERS, JRS, ALAT (Annexe 4.2). Après avis de l’EMA concernant la classification des grades de FPI, il a été établi, sur des critères biologiques pulmonaires : FPI légère : 60% ≤ CVF < 70% et 60 ≤ DLco < 75% des valeurs prédites FPI modérée : 40% ≤ CVF < 60% et 40% ≤ DLco < 60% des valeurs prédites 2 - Critères d’inclusion Les critères d’inclusion sont identiques à ceux utilisés dans l’étude PROMISE. 3 - Critères de non-inclusion Les critères de non-inclusion sont identiques à ceux utilisés dans l’étude PROMISE auxquels il faut ajouter le critère suivant : Tout patient ayant reçu de la pirfénidone. C - Critères de jugement 1 - Principal Le critère de jugement principal est la survie sans progression de la FPI, c’est-à-dire un critère composite qui définit le temps jusqu’à la survenue d’un des événements suivants reflétant la progression de la FPI : 1. Diminution de la CVF d’au moins 10 % de la valeur par rapport à la valeur d’inclusion 2. Diminution de la DLco ajustée à l’Hb d’au moins 15 % de la valeur par rapport à la valeur d’inclusion 3. Décès 2 - Secondaires Les critères de jugement secondaires sont les suivants : CVF : Variation absolue de la CVF à 104 semaines par rapport à la valeur d’inclusion et pourcentage de patients avec diminution de CVF de 10% par rapport à la valeur à l’inclusion. 165 DLCo ajustée à l’Hb: Variation absolue de la DLCo ajustée à l’Hb à 104 semaines par rapport à la valeur d’inclusion et pourcentage de patients avec diminution de DLCo de 15% par rapport à la valeur à l’inclusion. TM6M: Variation par rapport à la valeur d’inclusion de la distance de marche en mètres parcourue en 6 minutes Dyspnée : Variation par rapport à la valeur d’inclusion du score à l’University of California in San Diego Shortness-of-Breath Questionnaire (UCSD SOBQ) Survie sans évènement : critère composite qui définit le temps jusqu’à la survenue d’un des évènements suivants refletant un evenement dans la FPI (exacerbation, hospitalisation pour cause respiratoire, transplantation, décès) : o Exacerbations : Nombre et délai de survenue de la première exacerbation o Hospitalisations pour cause respiratoire: Nombre et délai de survenue de la première hospitalisation o Décès : lié à la FPI / toutes causes Survie globale Évolution des stades de la maladie : Délai avant le passage du stade de FPI légère au stade modéré et du stade modéré au stade sévère Qualité de vie - Variations des scores : ○ EuroQol 5-Dimensional Quality of Life Questionnaire (EQ5D) (les résultats seront détaillés par le pôle Market-Access) ○ SF-36 (Short Form - Questionnaire en 36 items) ○ Saint-George Respiratory Questionnaire (SGRQ) D - Statistiques Les logiciels statistiques utilisés sont : SAS v9.2 / nQuery / R. (voir Annexe 4.23) II - Déroulement de l’essai RAINBOW A - Schéma de l’essai clinique Il s’agit d’un essai multicentrique, multinational, randomisé, en double-aveugle, en comparant le nintédanib avec la pirfénidone pour évaluer l’efficacité et la tolérance du nintédanib à une dose de 150 mg deux fois par jour, chez des patients atteints de FPI légère à modérée. 708 patients sont inclus pendant une période de 2 ans, soit 104 semaines puis seront suivis pendant 2 ans (104 semaines). Période d’inclusion : 104 semaines (Janvier 2009 - Janvier 2011) Durée de suivi : 104 semaines Durée de traitement : les patients seront traités jusqu’à progression. Cependant, en l’absence de traitement alternatif efficace, le traitement par nindetanib pourra etre poursuivi au-dela de la progression. Deux groupes de patients sont établis : patients recevant la pirfénidone et ceux recevant le nintédanib. Le nombre nécessaire de patients est de 354 patients par groupe (Hazard Ratio de 0,8; médiane de survie sans progression des patient sous pirfénidone de 18 mois ; Puissance = 80% ; Risque Alpha = 5%), avec une moyenne de 6 patients recrutés par centre en 2 ans. 166 Figure 9 : Schéma récapitulatif du déroulement de l’essai RAINBOW Les patients sont suivis dans 126 centres investigateurs différents répartis dans 15 pays dans lesquels sont présents des pneumologues spécialisés dans les pneumopathies interstitielles (investigateurs) supervisant la prise en charge médicale. B – Randomisation des patients 708 patients ont donc été randomisés en 2 groupes de 354 patients. Mais 6 patients ont retiré leur consentement, et il y a eu 5 perdus de vue (détail en Annexe 4.25) D - Calendrier de suivi des patients (Annexe 4.26) III - Résultats 167 A - Caractéristiques initiales des patients Aucune différence significative n’a été démontrée entre les 2 groupes de patients agés d’environ 60 ans et diagnostiqués depuis en moyenne 1 an. Il y a un peu plus de 25% de femmes dans chaque groupe (Détail en Annexe 4.24). Voici un aperçu des caractéristques respiratoires de nos patients : NINTEDANIB PIRFÉNIDONE Caractéristiques 68.6 ± 10.9 67.8 ± 11.2 CVF (% de la valeur prédite) 45.3 ± 12.4 42.1 ± 10.2 DLco ajustée à l’Hb (% de la valeur prédite) 368.9 ± 117.3 362.0 ± 113.0 83 ± 17 87 ± 20 VEMS (% de la valeur prédite) 87 ± 7 84 ± 6 VEMS/CVF (% de la valeur prédite) TM6M - mètres B – Résultats d’efficacité 1 - Critère principal Figure 10 : Courbe de survie sans progression sur 4 ans 168 L’analyse de la survie sans progression a permis de démontrer une augmentation significative de la survie sans progression pour le groupe Le nintédanib en comparaison avec le groupe pirfénidone (HR=0,69; 95%Cl: 0,57-0,82; P=0,0001, détail en Annexe 4.27). Les deux courbes de survie se séparent sans se chevaucher avec un HR à 0,69. Autrement dit, le nintédanib diminue le risque de progression de la maladie de 31% par rapport à la pirfénidone. Par ailleurs, la médiane de survie sans progression est de 19 mois pour la pirfénidone, mais cette médiane de survie sans progression est allongée à 26 mois pour les patients traités par le nintédanib. Le nintédanib retarde donc la progression de la maladie de 7 mois. 2 – Secondaires a - Fonctions respiratoires Variation moyenne de DLCo corrigée (%) Variation moyenne de CVF (mL) Figure 12 Figure 11 Figure 11 : Variation moyenne de la CVF observée à 104 semaines par rapport à la valeur d’inclusion (mL) Variation moyenne de la distance parcourue au TM6M Figure 12 : Variation moyenne de la DLCo corrigée, à 104 semaines par rapport à la valeur d’inclusion (%) 169 Figure 13 : Variation moyenne de la distance parcourue au test de marche de 6 minutes (m) à 104 semaines par rapport à la valeur d’inclusion Figure 13 Concernant les variations moyennes de la CVF à 104 semaines par rapport à la valeur d’inclusion; les intervalles de confiance des deux courbes (Figure 11) se séparent sans se chevaucher avec une pvalue < 0,004, une moindre diminution de la moyenne de CVF est observée dans le groupe nintédanib en comparaison à la pirfénidone (delta = 122,1 mL à 104 semaines). De même, en comparant les variations moyennes de la DLCo corrigée à 104 semaines par rapport à la valeur d’inclusion (%), les intervalles de confiance des deux courbes (Figure 12) se séparent sans se chevaucher avec une p-value < 0,004, une moindre diminution de la moyenne de DLCO dans le groupe nintédanib par rapport à la pirfénidone est observée (delta = 3,3% à 104 semaines). La même tendance est observable pour le TM6M, où il a été observé une moindre diminution de la distance de marche parcourue au cours du test de marche de 6 minutes chez les patients traités par nintédanib (Figure 13). Une diminution de 73,8 m est retrouvée pour le groupe pirfénidone et de 49,7 m pour le groupe nintédanib, soit une différence de 24,1 m (p< 0,001). Dyspnée L’analyse des scores UCSD SQBD de dyspnée a permis de montrer une différence significative concernant la variation des scores de dyspnée entre les différents groupes au bout de 104 semaines. On avait en effet une moindre augmentation des scores dans le groupe nintédanib. Le critère « augmentation du score de 20 points ou plus (aggravation importante de la dyspnée) » est apparu au bout de 104 semaines de suivis chez 31 patients (9%) du groupe nintédanib et 100 patients (28,2%) du groupe pirfénidone soit une réduction absolue du risque de 19,2% (P=0,03). b - Évènements Survie sans événement L’analyse du critère de survie sans évènement (exacerbation aiguë, hospitalisation pour cause respiratoire, transplantation, décès) montre que le nintédanib permet de retarder significativement (HR=0,72; p<0,04, détail Annexe 4.28) ces évènements. L’essai montre notamment que le nintédanib retarde significativement l’apparition de la première exacerbation, et de la première hospitalisation pour cause respiratoire (p<0,04). Mais il n’a pas permis de démontrer que l’évènement transplantation pulmonaire était retardé par le nintédanib. Pourcentage de patients à présenter au moins un des évènements : D’autre part, l’analyse du pourcentage total de patients présentant ses différents évènements (du critère composite) a permis de démontrer que grâce au nintédanib qu’il y a une diminution significative du nombre de patients à présenter au moins un évènement pour: o Les Exacerbations : 30% des patients ont présenté au moins une fois une exacerbation pour le groupe nintédanib au bout de 4 ans contre 48% pour le groupe pirfénidone. (p<0,04) o Hospitalisation pour causes respiratoires : 34,1% pour le groupe nintédanib versus 46,3% dans le groupe pirfénidone. o Décès toutes causes : le nombre total de patients décédés au bout de 4 ans dans le groupe pirfénidone est de 89 patients soit 24,9% des patients inclus. Le nombre de patients décédés dans le groupe nintédanib est divisé par 2 par rapport au groupe pirfénidone (p<0,04). En effet au bout des 4 ans, moins de 12,4% (44) des patients du groupe nintédanib sont décédés. Figure 14 : Pourcentage de patient ayant présenté un évènement (exacerbations, transplantation pulmonaire, hospitalisations) au bout des 4 ans. Survie globale Le taux de mortalité globale au cours des 4 ans était inférieur dans le groupe nintédanib (12,4%) comparativement au groupe pirfénidone (24,9%). L’analyse du délai de survenue du décès a conduit à un risque relatif non significatif de 0,89 (IC à 95% : 0,74 ; 1,10 ; p = 0,14). Les résultats de tous les critères d’évaluation liés à la survie (comme la mortalité sous traitement et la mortalité de causes respiratoires) ont montré une tendance en faveur du nintédanib non significative. 170 c - Évolution des stades de la maladie Figure 16 Figure 15 On observe un retard de l'évolution de la maladie sous nintédanib par rapport à la pirfenidone. En effet la médiane du temps de passage de FPI légère à modérée est de 12 mois pour la pirfénidone et elle passe à 18 mois pour les patients traités par nintédanib. De plus, les deux courbes de survie (Figure 15) se séparent avec un HR à 0,64 ([0.59 - 0.77], p<0.05).. Autrement dit, le nintédanib diminue le risque de passage du stade léger à modéré de 36% par rapport a la pirfénidone. De même, pour la médiane du temps de passage de FPI modérée à sévère (Figure 16) qui passe de 9 mois sous pirfénidone à 14 mois pour les patients traités par nintédanib. L’HR étant de 0.61 ([0,570,74]), le nintédanib diminue le risque de passage du stade modéré à sévère de 39% par rapport a la pirfénidone (p<0,04). d - Qualité de vie SF-36 L’analyse des scores de SF-36 permet de mettre en évidence une moindre diminution de la qualité de vie évaluée par le score SF-36. Cette moindre diminution de la qualité de vie a été retrouvée dans quatre des huit sous-dimensions SF-36, à savoir l’état de santé général (p=0,002), l’activité physique (p=0,003) et la limitation de l’activité physique (p=0,001) ainsi que la douleur physique (p=0,001). D’autre part, la variation des scores (entre l’inclusion et la valeur à la fin de l’étude) dans les deux bras pour ces 4 sous-dimensions ainsi que pour le score total étant supérieure à 4 points, il y a donc une détérioration de la qualité de vie cliniquement significative pour le patient, avec une variation plus grande pour le groupe pirfénidone. (Voir Annexe 4.29 pour des résultats supplémentaires) 171 Score St. George’s Respiratory Questionnaire Nintédanib 300 mg/jour Pirfénidone 2403 mg/jour Score SGRQ 37,3 38 À l’inclusion 41,7 47,6 Semaine 104 Variation des scores entre l’inclusion et semaine 104 4,4 (2,8;6,4) 9,6 (7,4;13,4) Moyenne (IC 95%) Écart des scores entre pirfénidone et nintédanib - 5,2 Moyenne Tableau 13 : Résultats des scores du St. George’s Respiratory Questionnaire Le questionnaire Score St. George’s Respiratory permet d’évaluer la qualité de vie de façon spécifique pour les maladies respiratoires. Pour ce test, plus le score se rapproche de 100 plus la qualité de vie est déteriorée. Lors de l’analyse des scores du SGRQ, on observe significativement une plus petite augmentation du score dans le groupe nintédanib (+ 4,4) en comparaison au groupe pirfénidone (+ 9,6). D’autre part, la variation des scores étant supérieure à 4 points dans les 2 bras, il y a donc une détérioration de la qualité de vie cliniquement significative pour le patient, avec une variation plus grande pour le groupe pirfénidone (9,6) par rapport au nintédanib (4,4). Conclusion sur l’évaluation de la qualité de vie Les tests génériques (SF-36, EQ5D) et spécifique (SGRQ) permettant d’évaluer que la moyenne de qualité de vie à la semaine 104 est significativement moins dégradée avec le nintédanib (300 mg/j) par rapport à la qualité de vie moyenne des patients sous pirfénidone (2403 mg/j) pour l’ensemble des tests effectués. B - Résultats de tolérance Résumé du profil de sécurité d’emploi : Le nintédanib a été étudié dans la phase III RAINBOW sur 708 patients présentant une fibrose idiopathique pulmonaire légère à modérée. Les données de sécurité d’emploi mentionnées ci-dessous reposent sur les résultats de RAINBOW, essai de phase III randomisé, en double-aveugle, ayant comparé le nintédanib à 150 mg deux fois par jour à la pirfénidone pendant 104 semaines. (Voir Annexe 4.30 pour le détail des évènements indésirables) Description d’effets indésirables sélectionnés : Diarrhées La survenue des diarrhées a été rapportée chez 53,4% des patients traités par nintédanib. L’évènement a été rapporté d’intensité sévère (grade 3) chez 2,5% des patients traités par nintédanib. Dans plus de ⅔ des cas, la diarrhée est apparue au cours des trois premiers mois de traitement. La diarrhée a conduit à l’arrêt définitif du traitement par nintédanib chez 1 seul patient sur 354 ; dans les autres cas, elle a régressé avec la prise d’un traitement symptomatique antidiarrhéique, une réduction de la dose de nintédanib (à 75 mg au lieu de 150 mg par prise) ou l’interruption temporaire du traitement. 172 Élévation des enzymes hépatiques Des augmentations des enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, PAL, γ-GT) ont été rapportées chez 7,1% des patients. Dans tous les cas, ces élévations ont été réversibles et n’ont pas été associées à des signes cliniques d’atteinte hépatique. Fréquence des effets indésirables (Annexe 4.31) Les effets indésirables sont présentés par système classe organe MedDRA. De plus, dans chaque groupe de fréquence, les EI sont présentés par ordre de gravité décroissante. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés lors du traitement par nintédanib incluent la diarrhée, les vomissements et nausées, les douleurs abdominales, une diminution de l’appétit et anorexie, ainsi que des vertiges. IV - Conclusion L’efficacité clinique du nintédanib a ainsi été étudiée chez des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée dans cet essai RAINBOW (2005-024419-87) randomisé, en double aveugle, contrôlé versus pirfénidone, multicentrique et international dans 15 pays différents (Europe, Canada et Amérique du Nord). Les patients qui présentaient une CVF < 40 % de la valeur théorique ou une capacité de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO, corrigée selon l'hémoglobine) < 30 % de la valeur théorique, n'ont pas été inclus dans ces essais. Les patients ont été randomisés selon un rapport 1:1 pour recevoir un traitement par nintédanib 150 mg deux fois par jour ou pirfénidone 2403 mg par jour. Cet essai de supériorité avait comme critère de jugement principal la survie sans progression (avec une progression définie par une diminution de la CVF d’au moins 10 % ou une diminution de la DLco ajustée à l’Hb d’au moins 15 % par rapport à la randomisation ou le décès). Et il a permis de montrer avec un Hazard Ratio (HR) égal à 0,69, que le nintédanib pouvait diminuer le risque de progression de la maladie de 31% par rapport a la pirfénidone (95%Cl: 0,57-0,82; P=0,0001) et retarder la progression de la maladie de 7 mois (Médiane de survie sans progression = 19 mois pour les patients traités par la pirfénidone, et 26 mois pour le nintédanib). L’analyse des délais de survenue du premier événement (exacerbation aiguë de la fibrose pulmonaire idiopathique, hospitalisation pour cause respiratoire, transplantation ou décès), de passage du stage léger à modéré ou du stade modéré à sévère ont été analysés, ainsi que la survie globale ont aussi été étudié. Et ils ont permis de montrer que le nintédanib retarde l’apparition des évènements aggravants de FPI et qu’il retarde l’évolution de la maladie en diminuant le risque de passage du stade léger à modéré ou modéré à sévère de plus de 35%. Le traitement par nintédanib a permis de freiner la dégradation de la qualité de vie des patients. Dans l’étude RAINBOW, les manifestations indésirables les plus courantes sont de nature gastrointestinale, d’intensité légère à modérée, généralement traitables et ont rarement entraîné l’arrêt du traitement. La manifestation indésirable la plus fréquente sous nintédanib est la diarrhée, laquelle a été rapportée par 53,4% des patients sous nintédanib par rapport à 22,3% des patients sous pirfénidone. Par ailleurs, il a été rapporté des élévations des enzymes hépatiques chez 7,1% des patients, nécessitant un contrôle biologique régulier des enzymes à l’initiation et au cours d’un traitement par nintédanib. Aucun effet indésirable inattendu n’a été observé chez les patients exposés à plus long terme au nintédanib dans la phase d’extension (randomisée, en ouvert) de l’étude et de l’étude de phase II. L’essai RAINBOW montre la supériorité d’efficacité du nintédanib en comparaison au traitement de référence actuellement sur le marché, la pirfénidone. 173 PHARMACOVIGILANCE LAURIE GUIHARD - CLÉMENCE MARTIN I - Aperçu de l'épidémiologie de la maladie Le nintédanib est une molécule indiquée dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) légère à modérée, maladie orpheline. Il n’existe pas de données fiables permettant de déterminer le nombre de personnes atteintes de FPI, en raison du grand nombre de circonstances pouvant engendrer cette pathologie. Malgré cela, les estimations tendent à dire que la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est rare et affecte environ 5 millions d'individus dans le monde. La prévalence est estimée légèrement plus importante chez les hommes (1/5000) que chez les femmes (1/7700). Il est estimé que dans l’Union Européenne, environ 30 000 à 35 000 nouveaux patients sont diagnostiqués pour la FPI chaque année. L'âge moyen de début de la maladie est de 60 ans. L'étiologie reste incertaine. Des facteurs pourraient être liés au développement de la FPI, à savoir : tabagisme, exposition prolongée à des poussières ou à des contaminants professionnels ou environnementaux, infections pulmonaires (virales ou bactériennes), le reflux gastro-œsophagien et une prédisposition génétique. L’évolution clinique de la FPI est fortement variable et peut être difficile à prédire. Il en résulte que les stratégies du traitement de la FPI sont extrêmement personnalisées en fonction des antécédents médicaux du patient et d’autres facteurs, tel le stade de la pathologie. II - Résumé des bénéfices démontrés par le nintédanib au cours des études Le nintédanib exerce une action inhibitrice sur les récepteurs à Tyrosine kinase avec pour cibles principales : les récepteurs du facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGFR) α et β, les récepteurs du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR) 1-3 et les récepteurs du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGFR) 1-3. Dans une étude de Phase 2 (PROMISE) versus placebo, le nintédanib a montré son efficacité, notamment au travers du critère de jugement principal (le déclin de la capacité vitale forcée). Dans cette étude clinique, la diminution moyenne de la CVF au bout d’1 an était de 75 mL chez les patients prenant nintédanib 300mg/J comparativement à une diminution de 180 mL chez les patients prenant le placebo, soit une différence significative en faveur du nintédanib. Dans un étude de Phase 3 (RAINBOW) versus pirfénidone, le nintédanib a démontré son efficacité à nouveau, notamment au travers du critère de jugement principal (la survie sans évènements). Dans cette étude, la survie sans évènements au bout de 2 ans était de 26 mois chez les patients prenant nintédanib 300mg/J comparativement à 19 mois chez les patients prenant la pirfénidone, soit une différence significative en faveur du nintédanib. III - Inconnues liées aux bénéfices du traitement Le nintédanib n’a pas été étudié chez les femmes enceintes et allaitantes, chez les patients souffrant d’une insuffisance hépatique modérée ou sévère, chez les insuffisants rénaux sévères, chez les patients d'origine ethnique asiatique, chez les patients recevant une dose forte de médicaments anticoagulants et chez les patientes sous contraceptif hormonal. Cependant, il n’existe aucune preuve pour suggérer que la prise de nintédanib n’est pas sûre ou efficace chez ces patients. Aussi, il y a peu d'expérience sur la prise concomitante de nintédanib et pirfénidone (Esbriet). 174 IV - Résumé des risques associés à l’utilisation du nintédanib 1- Risques identifiés importants 175 176 Les conduites à tenir ainsi que les traitements symptomatiques pour les risques identifiés importants (diarrhées et élévations des enzymes hépatiques) sont détaillés en Annexes 4.32 et 4.33 2- Risques potentiels importants 177 3- Informations manquantes 178 V - Résumé des mesures de minimisation des risques Le Résumé des caractéristiques du produit (RCP) proposé décrit le profil de sécurité et les recommandations pour la sécurité d'emploi de ce médicament chez les patients atteints de FPI. Comme indiqué dans le RCP Section 4.2 posologie et mode d'administration, l'utilisation de nintédanib devrait être restreinte aux unités spécialisées dans les maladies pulmonaires interstitielles et doit uniquement être administré sous la surveillance d'un médecin qualifié. Les problèmes de sécurité identifiés qui nécessitent la vigilance des médecins sont abordés dans le RCP proposé pour le nintédanib et sont susceptibles d'être gérés efficacement par le recours à des thérapies spécifiques ou, si nécessaire, une réduction temporaire de la dose. Les patients avec un tel diagnostic ont des interactions fréquentes avec les professionnels de la santé en raison de du schéma de traitement, ce qui permettra aux professionnels de santé d’être avertis, d’évaluer et de gérer les effets indésirables des médicaments. Ce médicament, du fait de la présence d’une nouvelle substance active, fera l’objet d’une surveillance renforcée (triangle noir inversé sur la notice et le RCP) qui permettra l’identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. En conséquence, Inovie considère que des activités de minimisation de risques supplémentaires audelà de celles mentionnées dans le RCP et la notice ne sont pas nécessaires. (Annexe 4.34) VI - Plan de développement post-autorisation Le laboratoire Inovie s’engage à effectuer un plan de pharmacovigilance adapté et conforme aux bonnes pratiques de pharmacovigilance. Lors de la mise sur le marché du nintédanib, le laboratoire Inovie s’engage à surveiller les risques grâce aux activités de routine de pharmacovigilance : les notifications spontanées, la soumission des rapports périodiques actualisés des données de Pharmacovigilance (Periodic benefit-risk evaluation report PBRER), la détection des signaux. Ces activités permettent d’identifier et/ou caractériser les risques identifiés ou potentiels : connaissance des caractéristiques cliniques des évènements indésirables, identification des populations à risque et facteurs démographiques, autres facteurs de risque associés (pathologies concomitantes, interactions médicamenteuses, caractéristiques de l’usage du médicament en fonction de la dose, durée du traitement. La récolte de données pendant les études, ainsi que la pharmacovigilance de routine et le registre des patients traités demeurent une source d'information importante. Ainsi le laboratoire Inovie n'effectuera pas d'études complémentaires post-AMM dans l'immédiat. 179 VII - BIBLIOGRAPHIE 1. ORPHANET. Centres experts dans la fibrose pulmonaire idiopathique [en ligne]. [consulté le 18.01.14] Disponible à l’adresse :<http://www.orpha.net/consor4.01/www/cgibin/Clinics_Search_Simple.php?lng=FR&LnkId=7029&Typ=Pat&CnsGen=n&fdp=y&from=rightMenu> 2. Raghu G, Collard HR, Egan JJ, et al. An official ATS/ERS/JRS/ALAT statement: idiopathic pulmonary 3. 4. 5. 6. 7. 8. fibrosis: evidence-based guidelines for diagnosis and management. Am J Respir Crit Care Med. [en ligne]. 2011. [consulté le 08.03.15] Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21471066> Demedts M, Behr J, Buhl R et al. Clinical Trial “IFIGENIA”: High-dose acetylcysteine in idiopathic pulmonary fibrosis. [en ligne]. Novembre 2005. [consulté le 19.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16306520?dopt=Abstract> Raghu G, Anstrom KJ, King TE Jr et al. Clinical Trial “Panther-IFP” : Prednisone, azathioprine, and Nacetylcysteine for pulmonary fibrosis. [en ligne]. Mai 2012. [consulté le 19.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22607134?dopt=Abstract> T Kamba and D M McDonald et al. Mechanisms of adverse effects of anti-VEGF therapy for cancer. [en ligne] British Journal of Cancer. [en ligne]. 2007. [consulté le 01.02.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2359962/> Laurence Gex, Cindy Bernard, Laurent Spahr. Scores en hépatologie : Child-Pugh, MELD et Maddrey. Revue Médicale Suisse. [en ligne]. 2010. [consulté le 18.11.14] Disponible à l’adresse : <http://rms.medhyg.ch/numero-264-page-1803.htm> FDA, Food and Drug Administration. Guidance for Industry estimating the maximum safe starting dose in initial clinical trials for therapeutics in adult healthy volunteers [en ligne]. Juillet 2005. [consulté le 22.10.14] Disponible à l’adresse : <http://www.fda.gov/downloads/Drugs/Guidances/UCM078932.pdf> ANSM, Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des produits de santé. Département de l'Evaluation des Médicaments à Statut Particulier et des Essais Cliniques. Essais cliniques de première administration à l'Homme, en dose unique d’un médicament expérimental (nouvelle substance active) : Choix de la première dose, de la progression de dose et protocole d'administration aux volontaires. [en ligne]. Septembre 2006. [consulté le 09.03.15] Disponible à l’adresse : <http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/d7f8e718f3b4709245a03f9654c6d1 ad.pdf> 9. National Cancer Institute. Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE). V4. [en ligne]. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. Juin 2010. [consulté le 12.12.14] Disponible à l’adresse : <http://evs.nci.nih.gov/ftp1/CTCAE/CTCAE_4.03_2010-06-14_QuickReference_5x7.pdf> Iris Burkholder. Centre Allemand de recherche sur le cancer. Méthodologie des essais cliniques de phase I, CHU de Montpellier. [en ligne]. 2009. [consulté le 18.11.14] Disponible à l’adresse : <http://irb.chu-montpellier.fr/fr/PDF/Hematologie/Iris_Burkholder.pdf> I.Borget. Les essais thérapeutiques de phases I, II, III. UE 70. Faculté de Pharmacie de ChâtenayMalabry, Février 2014. M.Pallardy. Première administration à l’Homme : contraintes et réglementation. UE 70. Faculté de Pharmacie de Châtenay-Malabry, Novembre 2012. RCP Nintédanib (Ofev) Clinical pharmacologie review Disponible à l’adresse : <http://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000ClinPharmR.pdf> Cross discipline team leader review Disponible à l’adresse : <http://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000CrossR.pdf> Medical review - Disponible à l’adresse : <http://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000MedR.pdf> 17. A Cortes-Telles, L Forkert et al. Idiopathic pulmonary fibrosis: New insights on functional characteristics at diagnosis . Respiratory Journal. [en ligne]. 2014.[consulté le 18.02.2015] Disponible à 180 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. l’adresse : <https://www.pulsus.com/journals/pdf_frameset.jsp?jnlKy=4&atlKy=12773&isArt=t&jnlAdvert=Resp& adverifHCTp=&sTitle=Idiopathic%20pulmonary%20fibrosis%3A%20New%20insights%20on%20functio nal%20characteristics%20at%20diagnosis%2C%20Pulsus%20Group%20Inc&VisitorType=> Luca Richeldi, M.D., Ph.D., Ulrich Costabel, M.D, et al. Efficacy of a Tyrosine Kinase Inhibitor in Idiopathic Pulmonary Fibrosis. New england Journal. [en ligne]. 2011.[consulté le 12.11.2014] Disponible à l’adresse : <http://www.nejm.org/doi/pdf/10.1056/NEJMoa1103690> Luca Richeldi, M.D., Ph.D., Roland M. du Bois, M.D., Ganesh Raghu, M.D., et al. Efficacy and Safety of Nintédanib in Idiopathic Pulmonary Fibrosis. [en ligne] New England Journal of Medicine. 2014. [consulté le 01.12.14]. Disponible à l’adresse : <http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1402584> T Kamba and D M McDonald et al. Mechanisms of adverse effects of anti-VEGF therapy for cancer. [en ligne] British Journal of Cancer. 2007. [consulté le 01.02.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2359962/> Martin Kolb and Harold R. Collard. Staging of idiopathic pulmonary fibrosis: past, present and future. European Respiratory Review. 2014. Ndd Medical. Adjustment of DLCO measurements Mars 2013 [en ligne]. [consulté le 15.12.14] Disponible à l’adresse : http://www.nddmed.com/downloads/AppNote-DLCO-Adjustment-V01R.pdf Jeffrey J. Swigris, Kevin K. Brown, et al. The SF-36 and SGRQ: validity and first look at minimum important differences in IPF. Respir Med. 2011. Janelle Yorke, Paul W Jones et al. Development and validity testing of an IPF-specific version of the St George’s Respiratory Questionnaire. Thorax BMJ Journals. 2010. [consulté le 02.02.15]. Disponible à l’adresse: <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3697105/> P. W. Jones, F. H. Quirk et al. The St George's Respiratory Questionnaire. Respiratory Medicine. 1991. V. Cottin, B. Crestani, D. Valeyre et al. Recommandations pratiques pour le diagnostic et la prise en charge de la fibrose pulmonaire idiopathique élaborées par le centre national de référence et les centres de compétence pour les maladies pulmonaires rares sous l’égide de la Société de pneumologie de langue française. La revue des maladies respiratoires. [en ligne]. 2013, 30, 879-902 [consulté le 08.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.larevuedupraticien.fr/sites/default/files/2014-RMRRecos-FPI-Cottin.pdf> V. Cottin, J-F Cordier. Fibrose pulmonaire idiopathique. La revue du practicien. [en ligne]. 2006, [consulté le 08.03.15]. Disponible à l’adresse : <https://www.orpha.net/data/patho/Pro/fr/FibrosePulmonaire-FRfrPro7029.pdf> Selman M, King TE, Pardo A et al. Idiopathic pulmonary fibrosis: prevailing and evolving hypotheses about its pathogenesis and implications for therapy. Annals of Internal Medicine. 2001; pp. 134-136. D.Bouvry, S.Jounneau. Traitement médical de la fibrose pulmonaire idiopathique : de nouvelles perspectives. Les Maladies Respiratoires. Vol 6 - N° 5 P. 533-545 - octobre 2014. Étude de cas 2013/2014. Responsables : Armelle Biola-Vidamment & Véronique Leblais. Faculté de Pharmacie de Châtenay-Malabry. 5ème année filière industrie. Développement d’un stimulateur de la guanylate cyclase soluble dans le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire. Antoine Pasche, Jean-William Fitting. Interprétation des explorations fonctionnelles exploratoires [en ligne]. Forum Med Suisse 2012;12(26):525–529 [consulté le 08.03.15]. Disponible à l’adresse : <https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_C72F8480B71D.P001/REF> King TE Jr, Bradford WZ, Castro-Bernardini S, et al. A phase 3 trial of pirfénidone in patients with idiopathic pulmonary fibrosis (protocol and supplement). New England Journal of Medicine. Steven D. Nathan, Keith C. Meyer. IPF clinical trial design and endpoints [en ligne]. Opin Pulm Med. 2014 Sep; 20(5): 463–471. [consulté le 19.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4162322/> Chelsea Fischer, Anne W. Brown , Oksana A. Shlobin et al. Hospitalization Of IPF Patients As A Clinical Trial Endpoint: What Are The Long-Term Implications? [en ligne]. ATS 2013, pp. A2358. [consulté le 21.02.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.atsjournals.org/doi/abs/10.1164/ajrccmconference.2013.187.1_MeetingAbstracts.A2358> Steven D. Nathana and Keith C. Meyer. IPF clinical trial design and endpoints [en ligne]. 2014.463– 471. [consulté le 08.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4162322/> 181 36. Harold R. Collard, Bethany B. Moore, Kevin R. Flaherty, and al. Acute exacerbations of idiopathic 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. pulmonary fibrosis [en ligne]. Am J Respir Crit Care Med 2007, 176:636–643 [consulté le 19.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2094133/> Noble PW, Albera C, Bradford WZ, et al. Pirfénidone in patients with idiopathic pulmonary fibrosis (CAPACITY): two randomised trials.[en ligne] Lancet. 2011. [consulté le 08.03.15] Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21571362> Talmadge E. King, Jr., M.D., Williamson Z. Bradford, M.D. et al. A Phase 3 Trial of Pirfénidone in Patients with Idiopathic Pulmonary Fibrosis.[en ligne] New England Journal of Medicine. 2014. [consulté le 08.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1402582> Luca Richeldi, M.D., Ph.D., Roland M. du Bois, M.D., Ganesh Raghu, M.D., et al. Efficacy and Safety of Nintédanib in Idiopathic Pulmonary Fibrosis. [en ligne] New England Journal of Medicine. 2014. [consulté le 08.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1402584> Richeldi L, Costabel U, Selman M et al. Efficacy of a tyrosine kinase inhibitor in idiopathic pulmonary fibrosis. New England Journal of Medicine 2011;79-87. Avis de la Commission de la Transparence du 14 mars 2012 - Esbriet. Disponible à l’adresse : <http://www.intermune.fr/pdf/Avis_de_la_Commission_de_Transparence.pdf> SWIGRIS Jeffrey J. ; BROWN Kevin K. ; BEHR Juergen et al. the SF-36 and SGRQ: Validity and first look at minimum important differences in IPF [en ligne]. Respiratory Medicine. 2010, vol. 104, no2, pp. 296304 [consulté le 19.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=22393442> Brown AW, Fischer CP, Shlobin OA et al. Outcomes after hospitalization in idiopathic pulmonary fibrosis: a cohort study [en ligne].Chest. 2015 Jan;147(1):173-9 [consulté le 19.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25188694> Esam H. Alhamad. Pirfénidone treatment in idiopathic pulmonary fibrosis: A Saudi experience [en ligne]. Department of Medicine, College of Medicine, King Saud University, Riyadh, Saudi Arabi [consulté le 08.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4286844/> Schünemann HJ, Griffith L, Jaeschke R, et al. Evaluation of the minimal important difference for the feeling thermometer and the St. George's Respiratory Questionnaire in patients with chronic airflow obstruction. J Clin Epidemiol 2003; 56:1170. Y.Lacasse, F.Sériès. Health-related quality of life measurement: a critical reading guide [en ligne].Revue des Maladies Respiratoires. Vol 20, N° 4 - septembre 2003 pp. 580-588 [consulté le 08.03.15]. Disponible à l’adresse : <http://www.em-consulte.com/rmr/article/143592> Protocole d’utilisation thérapeutique et de recueil d’information - Nintédanib 100 et 150 mg, capsules molles. Décembre 2014 – version 2 [en ligne]. Disponible à l’adresse : <http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/0a82948995873239922a53e45bb8 6f2d.pdf> Center for drug evaluation and research application number : 205832Orig1s000 . Ofev - nintédanib [en ligne]. Disponible à l’adresse : <http://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/nda/2014/205832Orig1s000Approv.pdf> EMA European Medicines Agency. Assessment report. [en ligne]. Novembre 2014. [consulté le 15.02.2014] Disponible à l’adresse : <http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/EPAR__Public_assessment_report/human/003821/WC500182476.pdf> 50. EMA European Medicines Agency. Guidance on format of the risk management plan (RMP) in the EU– in integrated format. [en ligne]. Juillet 2013. [consulté le 10.01.2014] Disponible à l’adresse : <http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Regulatory_and_procedural_guideline/2 012/11/WC500134650.pdf> 51. EMA European Medicines Agency. Guidelines on good pharmacovigilance practices (GVP). [en ligne]. Septembre 2014. [consulté le 10.12.2014] Disponible à l’adresse : <http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Other/2014/09/WC500172403.pdf> 182 52. EMA European Medicines Agency. Summary of the risk management plan (RMP) for Ofev (nintédanib) [en ligne]. Décembre 2014. [consulté le 20.02.2014] Disponible à l’adresse : <http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/EPAR_-_Risk-managementplan_summary/human/003821/WC500177380.pdf> 53. EMA European Medicines Agency. Summary of the risk management plan (RMP) for Vargatef (nintédanib) [en ligne]. Novembre 2014. [consulté le 18.12.2014] Disponible à l’adresse : <http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/EPAR_-_Risk-managementplan_summary/human/002569/WC500173522.pdf> 183 184 Pôle Market-Access et Pharmacoéconomie 185 SOUKAYNA DEBBAH CAMILLE DUCORNETZ ARNAUD ETIENNE LUCA PREVOST ANNE-CAROLINE WEBER THIBAUT ZACCHERINI 186 SOMMAIRE: I – Résultats issus de notre essai clinique de phase III A – Principaux éléments de méthodes B – Principaux résultats d’efficacité C – Principaux résultats de tolérance D – Balance bénéfices/risques II – Dossier de transparence A – Calendrier de la demande B – Avis de transparence 1 – Service Médical Rendu a – SMR revendiqué b – SMR obtenu 2 – Amélioration du Service Médical Rendu a – ASMR revendiquée b – ASMR obtenue 3 – Population cible 4 – Recommandations de la Commission de Transparence III – Evaluation économique en vue de l’obtention d’un avis d’efficience A - Calendrier de la demande B - Avis d’efficience 1 - Objet et contexte de l’étude 2 - Modèle utilisé pour l’avis d’efficience a - Etudes réalisées b - Perspective, comparateur et horizon temporel c - Données de coûts, d’efficacité et d’utilité d - Chaîne de Markov C - Analyse critique du modèle d’efficience par la CEESP D - Analyse d’impact budgétaire IV - Dossier de prix A - Calendrier de la demande B - Prix 1 - Stratégie de prix de notre laboratoire 2 - Prix revendiqué a - ASMR obtenue b - Prix des médicaments à même visée thérapeutique c - Prix européens de notre médicament d - Engagements pris auprès du CEPS C - Prix obtenu et clauses V - Bibliographie 187 ABREVIATIONS ALD AMM ANSM ATIH ATU CEESP CEPS COFI CT CVF DLco DGS EMA EP EQ-5D FIT FPI GHS HAS HR ICER INSEE PFHT PGR PPTTC RCP SF36 SGRQ SPLF TM6M UNCAM Affection Longue Durée Autorisation de Mise sur le Marché Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé Agence Technique de l'Information sur l'Hospitalisation Autorisation Temporaire d’Utilisation Commission d’Evaluation Economique et de Santé Publique Comité Economique des Produits de Santé Cohorte prospective française concernant 24 services de pneumologie Commission de Transparence Capacité Vitale Forcée Diffusion Libre du CO Direction Générale de la Santé European Medicines Agency Etablissement pharmaceutique EuroQol 5-Dimensional quality of life questionnaire Fiche Information Thérapeutique Fibrose Pulmonaire Idiopathique Groupe Homogène de Séjour Haute Autorité de Santé Hazard Ratio Incremental Cost-Effectiveness Ratio (= Ratio Différentiel Coût-Résultats) Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques Prix Fabricant Hors Taxe Plan de Gestion des Risques Prix Public Toutes Taxes Comprises Résumé des Caractéristiques du Produit Short Form (36) health survey Saint-George Respiratory Questionnaire Société de Pneumologie de Langue Française Test de Marche de 6 Minutes Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie 188 I - Résultats issus de notre essai clinique de phase III Le développement clinique du nintédanib a reposé sur 2 études de phase II ou III ayant inclus 903 patients dont 484 traités par nintédanib (dont 419 traités à la posologie de l’AMM c’est à-dire à un dosage de 300mg/jour). Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des études. Etude de phase II Etude PROMISE (54) Etudes de phase III Etude RAINBOW (104) Patients à l’inclusion Nombre de patients Groupe de traitement FPI légère à modérée 195 FPI légère à modérée 708 patients Placebo nintédanib 150 mg/j nintédanib 300 mg/j nintédanib 300mg/j pirfénidone 2403 mg /j A - Principaux éléments de Méthodes L’étude de phase III, l’étude RAINBOW, a été réalisée chez 708 patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée, et a évalué l’efficacité et la tolérance du nintédanib à la dose de 150 mg1 deux fois par jour par rapport à la pirfénidone à une dose de 2403 mg par jour. L’étude RAINBOW est un essai de phase III multicentrique, randomisé, en double-aveugle, contrôlé versus pirfénidone. La période d’inclusion dure 104 semaines. Un patient inclus aura un suivi minimum de 104 semaines, et ce suivi peut aller jusqu’à 208 semaines pour le premier patient inclus. Les critères d’inclusion et de non inclusion sont disponibles dans les données du Pôle clinique. Le nintédanib est évalué dans notre étude selon les critères suivants : Critère principal de jugement : o Survie sans progression C’est un critère composite, la progression étant définie comme la survenue du premier des évènements suivants : - soit à une diminution de la CVF d’au moins 10% de la valeur absolue par rapport à la valeur d’inclusion, - soit une diminution de la DLco d’au moins 15% de la valeur absolue par rapport à la valeur d’inclusion de la DLco corrigée, - soit un décès. Notre critère composite prend en compte des données de mortalité. Les critères cliniques (CVF et DLco) traduisent l’état clinique du patient. En effet, une baisse de CVF d’au moins 10% de la valeur absolue (par rapport à la valeur d’inclusion) ou une baisse de DLco d’au moins 15% de la valeur absolue (par rapport à la valeur d’inclusion) traduisent une dégradation de l’état clinique du patient. Ce sont donc des critères pertinents pour juger de l’efficacité de notre médicament. 1 Critères secondaires : o Survie sans évènement 2 capsules dures de 75 mg matin (soit 150 mg) et 2 capsules dures de 75 mg le soir (soit 150 mg) 189 Un évènement est un des évènements suivants : exacerbations, hospitalisations pour cause respiratoire, et décès. o Survie globale o Variation de la CVF o Variation de la DLco o Variation de la valeur du test de marche à 6 minutes o Variation de la dyspnée o Evolution des stades de la maladie (léger/modéré/sévère) o Qualité de vie (EQ5D, SF-36, SGRQ) La qualité de vie a été évaluée à l’aide de 3 questionnaires de qualité de vie au cours de l’étude RAINBOW : 1 questionnaire généraliste le SF-36, un questionnaire spécifique des maladies respiratoires le SGRQ et un questionnaire d’utilité (EuroQol EQ-5D). Les scores ont été recueillis à la randomisation, puis lors de chaque visite tous les 3 mois. Les patients avaient des questionnaires à leur domicile pour pouvoir les compléter au moment de la survenue d’effets indésirables (Cf. protocole des essais cliniques). Notre étude prend donc en compte les scores de qualité de vie et d’utilité au cours de l’évolution de la maladie et au moment où la qualité de vie du patient pouvait être la plus dégradée. Le questionnaire Score St. George’s Respiratory permet d’évaluer la qualité de vie de façon spécifique pour les maladies respiratoires. Pour ce test plus le score se rapproche de cent plus la qualité de vie se dégrade. B - Principaux résultats d’efficacité Caractéristiques des patients à l’inclusion : Dans le groupe nintédanib, les patients ont en moyenne 64 ans. Il y a 26% des patients qui sont de sexe féminin. En moyenne, le diagnostic a été établi 1.1 année avant l’initiation de cet essai clinique. Les hommes pèsent 91.3 kg, tandis que les femmes 77.0 kg. Parmi ces patients, 30.2% n’avaient jamais fumé, 63.3% étaient d’anciens fumeurs et 6.5% continuaient de fumer. Au niveau des constantes respiratoires, la CVF était en moyenne à 68.6% de la valeur prédite, et la DLco à 45.3% de la valeur prédite. A l’inclusion, les patients marchaient 368.9 mètres en moyenne au TM6M. En ce qui concerne la qualité de vie, les patients avaient en moyenne un score de 37.3 au SGRQ, de 43.475 au SF-36 Agregate physical, de 48.975 au SF-36 Aggregate mental, et de 0.78 à l’EQ5D. Dans le groupe pirfénidone, les patients ont en moyenne 62 ans. Il y a 29% des patients qui sont de sexe féminin. En moyenne, le diagnostic a été établi 0.9 année avant l’initiation de cet essai clinique. Les hommes pèsent 88.4 kg, tandis que les femmes 72.8 kg. Parmi ces patients, 35.6% n’avait jamais fumé, 56.3% était d’ancien fumeurs et 4.9% continuait de fumer. Au niveau des constantes respiratoires, la CVF était en moyenne à 67.8% de la valeur prédite, et la DLco à 42.1% de la valeur prédite. A l’inclusion, les patients marchaient 362.0 mètres en moyenne au TM6M. En ce qui concerne la qualité de vie, les patients avaient en moyenne un score de 38.0 au SGRQ, de 44.075 au SF-36 Agregate physical, de 49.15 au SF-36 Aggregate mental, et de 0.79 à l’EQ5D. Résultats d’efficacité sur le critère de jugement principal : Le critère principal de jugement de cette étude était la survie sans progression. Les résultats de l’étude RAINBOW ont montré une augmentation significative de la survie sans progression pour le groupe nintédanib par rapport au groupe pirfénidone avec un HR de 0,69 (95% 190 Cl: 0,57-0,82; p=0,0001). Le nintédanib diminue le risque de progression de la maladie de 31% par rapport à la pirfénidone. Ainsi, on constate un allongement de 7 mois de la médiane de survie sans progression pour le groupe nintédanib par rapport au groupe pirfénidone (26 mois versus 19 mois). Résultats d’efficacité sur les critères secondaires de RAINBOW : o Exacerbations aiguës : Une diminution significative du nombre d’exacerbations aiguës a été démontrée dans le groupe nintédanib au cours de notre essai. En effet, à 208 semaines, 106 patients (30%) du groupe nintédanib ont présenté au moins une fois une exacerbation aiguës, versus 170 (48%) patients dans le groupe pirfénidone (p < 0,04). o Survie sans évènement : L’analyse du critère de survie sans évènement montre que le nintédanib permet de retarder significativement (HR=0,72; p<0,04) ces évènements. L’essai montre notamment que le nintédanib retarde significativement l’apparition de la première exacerbation, et de la première hospitalisation pour cause respiratoire (p<0,04). o Evolution du stade de la maladie : Les résultats de l’essai ont permis de démontrer un ralentissement de l’évolution de la maladie chez les patients traités par le nintédanib par rapport aux patients traités par la pirfénidone. Le nintédanib permet de retarder de 6 mois (valeur médiane) l’évolution du stade léger vers le stade modéré de la FPI, puisque le temps médian passé dans le stade léger de FPI était de 18 mois pour les patients traités par nintédanib, versus 12 mois chez les patients traités par pirfénidone (HR=0,64 [0.59 - 0.77], p<0.05). Il retarde également l’évolution vers le stade sévère de la maladie, la médiane de temps passé dans l’état modéré étant respectivement de 14 et 9 mois pour les patients traités par nintédanib et pirfénidone (HR=0,61 [0,57-0,74], p < 0,05). Sachant qu’un changement de stade est ressenti par le patient (qualité de vie dégradée, perte d’autonomie sur les actes du quotidien, risque d’hospitalisation et d’exacerbation accru, etc.)2, pouvoir repousser cette évolution présente un réel avantage de notre médicament pour lui. 2 Cf. référence n°23 de la bibliographie 191 o Qualité de vie : - Le SF-36 : L’analyse des scores de SF-36 comparant le bras nintédanib 300mg/jour et le bras pirfénidone 2403 mg/jour permet de mettre en évidence une moindre détérioration de la qualité de vie avec le nintédanib (par rapport à la pirfénidone) notamment sur le scores d’activité physique, de limitations liées à la santé physique et une amélioration de l’état de santé général. La diminution de la qualité de vie évaluée par le score SF-36 a été significativement moins importante dans le groupe ayant reçu le nintédanib comparativement au groupe pirfénidone. Cette moindre diminution de la qualité de vie a été retrouvée dans quatre des huit sous-échelles SF36, à savoir l’état de santé général (p=0,002), l’activité physique (p=0,003) et la limitation de l’activité physique (p=0,001) ainsi que la douleur physique (p=0,001). La différence des scores entre les deux bras pour ces 4 sous-échelles étant supérieure à 4 points, on observe une différence jugée “cliniquement significative” pour le patient. - Le SGRQ : Lors de l’analyse des scores du SGRQ, on observe une augmentation du score significativement plus faible avec le groupe nintédanib (+4,4) qu’avec le groupe pirfénidone (+9,6). D’autre part, l’augmentation du score entre le nintédanib et la pirfénidone étant supérieure à 4 points (5.2 points), on peut conclure à une différence cliniquement significative pour le patient sous nintédanib avec p-value < 0.02.3 - L’EQ-5D : Pirfénidone Stades Nintédanib Utilités 192 FPI légère 0,53 [0,50-0,56] 0,61 [0,57-0,64] FPI modérée 0,35 [0,31-0,42] 0,51 [0,45-0,53] FPI sévère 0,11 [0,06-0,15] 0,23 [0,16-0,25] On voit donc que la qualité de vie des patients est meilleure avec le nintédanib par rapport à la pirfénidone, à tous les stades de FPI (p<0,05). o Survie globale : Le taux de mortalité globale au cours des 4 ans était inférieur dans le groupe nintédanib (12,4%) comparativement au groupe pirfénidone (24,9%). L’analyse du taux de décès a conduit à un Hazardratio (HR) non significatif de 0,89 (IC 95 : [0,74-1,10] ; p = 0,14). Les résultats de tous les critères d’évaluation liés à la survie (comme la mortalité sous traitement et la mortalité de causes respiratoires) ont montré une tendance en faveur du nintédanib. C - Principaux résultats de tolérance D’une manière globale, le tableau ci-dessous regroupe les résultats de tolérance globale pour les patients traités par nintédanib ou pirfénidone dans l’essai RAINBOW : 3 Cf. référence n°25 de la bibliographie Nombre total d’EI Nintédanib N = 354 835 Pirfénidone N = 354 1179 Nombre de patients ayant eu un EI 176 241 Nombre de patients ayant eu un EI grave 34 48 Nombre de décès 44 89 Nombre d’EI de grades 3 et 4 42 57 Plus précisément, les patients traités par nintédanib ont significativement présenté plus de diarrhées et d’élévation des enzymes hépatiques que les patients traités par pirfénidone. Diarrhées : 53.4% versus 22,3% (p<0.05) dont : o Grade 1 (diarrhée légère) : 25,5% versus 18,1% o Grade 2 (diarrhée modérée) : 24,3% versus 3,4% o Grade 3 (diarrhée sévère) : 2,8% versus 0,8% o Grade 4 (diarrhée très sévère) : 0,8% versus 0% Elévation des enzymes hépatiques4 : 7,1% versus 0.6% (p<0,05) A l’inverse, les effets indésirables suivants sont significativement (p<0,05) moins fréquents sous nintédanib que sous pirfénidone : Nausées : 24,4% versus 35,9 Vomissements : 11,3% versus 18,4%, Douleurs abdominales : 15% versus 24% Céphalées : 8% versus 25,9% Vertiges : 9% versus 17,8% Dyspnée : 7,7% versus 14,7% Toux : 13,4% versus 25,2% Infections des voies respiratoires supérieures : 9,1% versus 22% Bronchite : 9,9% versus 14,1% Photosensibilisations : 0,3% versus 12% Eruptions cutanées : 8,2% versus 29,1% Au cours des 104 semaines, 189 patients (53,4%) ont souffert de diarrhées. 155 de ces derniers ont traité leurs diarrhées par un traitement symptomatique (soit 82% des patients ayant eu des diarrhées). 31 patients ont dû diminuer leurs doses de nintédanib à 75 mg par prise au lieu de 150 mg (soit 16,4% des patients ayant eu des diarrhées). 3 patients ont dû interrompre temporairement leur traitement (soit 1,6% des patients ayant eu des diarrhées) et sur ces 3 cas, 1 patient a dû interrompre son traitement définitivement (soit 0,5% des patients ayant eu des diarrhées). Par ailleurs, 13 patients traités par nintédanib 300 mg/jour ont dû être hospitalisés pour cause de diarrhées de grade 3 ou 4 (soit 6,8% des patients ayant eu des diarrhées). 4 Une élévation des enzymes hépatiques est définie comme une augmentation supérieure à 3 fois la limite normale supérieure 193 D - Balance bénéfices/risques En se basant sur les données d’efficacité et de tolérance, on peut conclure que la balance bénéfices/risques est favorable. La tolérance est acceptable et une différence significative en faveur du nintédanib a été montrée sur le critère de jugement principal. II - Dossier de transparence A - Calendrier de la demande Notre laboratoire a déposé son dossier à la Commission de Transparence le 3 Juillet 2014, soit le lendemain de la notification d’AMM française (Décision de l’EMA et blue-box de l’ANSM). Un prédépôt avait été effectué de manière à gagner du temps par la suite. Suite à la demande de la HAS le 17 Juillet 2014, nous leurs avons communiqué le nom des experts impliqués et/ou cités dans nos études. Ce dossier a été déposé parallèlement au dossier d’efficience, qui lui a été envoyé à la Commission d’Evaluation Economique et de Santé Publique. B - Avis de transparence 1 - Service Médical Rendu a - SMR revendiqué Nous revendiquons un SMR important. ● Gravité de la pathologie La FPI apparait généralement entre 60 et 70 ans, rarement avant l’âge de 50 ans. Le tableau clinique associe une dyspnée d’effort d’installation progressive, une toux non productive, et plus rarement des signes généraux. C’est une maladie fibrotique et inflammatoire chronique, rare et mettant en jeu le pronostic vital à courte échéance : elle évolue progressivement vers une insuffisance respiratoire chronique et un décès, avec une médiane de survie sans traitement d’environ 2 à 3 ans et une survie à 10 ans de l’ordre de 10%. Il s’agit donc d’une pathologie grave mettant en jeu le pronostic vital, avec une espérance de vie très faible. ● Efficacité et Tolérance (cf. ci-dessus) Les données cliniques ont montré le bénéfice du nintédanib par rapport à la pirfénidone en termes de survie sans progression avec une réduction du risque de progression de la maladie de 31% dans le groupe nintédanib (HR=0,69). Le rapport efficacité/effets indésirables est favorable. ● Place dans la stratégie thérapeutique Le nintédanib est le deuxième traitement ayant une AMM dans l’indication FPI légère à modérée, après la pirfénidone. Nos essais cliniques ont montré une supériorité en termes d’efficacité par rapport à la pirfénidone, et un profil de tolérance similaire. Le nintédanib pourra donc être recommandé en première intention chez les patients atteints de FPI légère à modérée. Selon le consensus ATS/ERS/JRS/ALAT 2001 et les recommandations SPLF 2014, il est conseillé d’utiliser l’oxygénothérapie, la pirfénidone et la transplantation pulmonaire. Tous les autres traitements ne sont pas recommandés. 194 ● Caractère préventif, curatif ou symptomatique de notre médicament Cette spécialité entre dans le cadre d’un traitement symptomatique. ● Intérêt pour la Santé publique La fibrose pulmonaire idiopathique est une pathologie entrant dans le champ des maladies rares (sa prévalence est estimée à 11,5/100 000 personnes en Europe), dont le pronostic est très grave (survie médiane de 2 à 3 ans à partir du diagnostic) et qui ne présente aujourd’hui aucune chance de guérison. S’agissant d’une pathologie orpheline, le fardeau de cette maladie est difficilement mesurable. Les résultats de l’essai de phase 3 sont extrapolables aux patients atteints de FPI légère à modérée. En effet, les caractéristiques des patients à l’inclusion sont proches des caractéristiques 5des patients atteints de cette pathologie dans la population française. L’amélioration de la prise en charge des patients atteints de maladies rares représente un besoin de santé publique, s’inscrivant dans le Plan National Maladies Rares 2011-2014. Il n’est pas attendu d’impact du nintédanib sur l’organisation des soins. Ainsi, il n’est pas attendu d’intérêt de santé publique pour la spécialitéé Oxifib. b - SMR obtenu La Commission de Transparence s’est exprimée le 6 octobre 2014 de la manière suivante lors du premier vote : Propositions de vote SMR important Nombre de voix N = 354 9 SMR modéré 6 SMR faible 2 SMR insuffisant 0 Abstentions 5 Au vu de la répartition des voix de ce vote et conformément à l’article III-5 du règlement intérieur de la Commission, le Président a fait procéder à un nouveau vote entre les options majoritaires : Propositions de vote SMR important Nombre de voix N = 354 13 SMR modéré 8 Abstentions 1 La CT décide d’attribuer un SMR important à notre médicament, pour les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée (en cohérence avec notre AMM). La quantité d’effet du nintédanib est importante. Les principaux effets indésirables sont les diarrhées mais elles peuvent dans la majorité des cas être prises en charge par un traitement symptomatique. 5 Les caractéristiques sont données dans l’étude épidémiologique COFI 195 Cependant, des diarrhées sévères sont apparues chez certains patients, entrainant quelques hospitalisations (13 patients traités par nintédanib 300 mg/jour ont dû être hospitalisés pour cause de diarrhées de grade 3 ou 4, soit 6,8% des patients ayant eu des diarrhées). La HAS note que le PGR prend en compte ce problème, et se servira des données de vie réelle pour réévaluer, si nécessaire, le SMR. 2 - Amélioration du Service Médical Rendu a - ASMR revendiquée Gravité de la pathologie : Pour rappel, la FPI est une maladie chronique, rare et mettant en jeu le pronostic vital à courte échéance : elle évolue progressivement vers une insuffisance respiratoire chronique et un décès, avec une médiane de survie sans traitement d’environ 2 à 3 ans et une survie à 10 ans de l’ordre de 10%. Choix du comparateur : Le nintédanib est un médicament de même classe pharmaco-thérapeutique, et à même visée thérapeutique que la pirfénidone, seul médicament possédant une AMM dans la fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée. Rappel sur la pirfénidone La pirfénidone a obtenu une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) le 14 mars 2012 sur les critères suivants : o Critère principal de jugement : à 72 semaines, dans l’étude PIPF-004, il a été rapporté une moindre baisse de la valeur prédite de la CVF de de 4,4% (IC 95% : 0,7-9,1, p=0,001) (valeur absolue) entre le groupe de patients traités par pirfénidone et le groupe placebo. Dans l’étude PIPF-006, il n’y a pas eu de différence entre les groupes sur ce critère à 72 semaines. o Critères secondaires de morbi-mortalité : Aucune différence n’a été́ observée sur le critère de délai d’aggravation de la FPI dans les deux études. Aucune différence n’a été́ observée sur le critère de survie sans progression dans l’étude PIPF-006. Le risque de progression ou de survenue d’un décès a été́ de 0,64 (IC 95%, [0,44 ; 0,95], p = 0,023) dans l’étude PIPF-004. L’avis de transparence expliquait que « l’efficacité́ de la pirfénidone a été appréciée selon un critère intermédiaire évaluant la fonction pulmonaire et marqueur de la progression de la maladie. La différence observée sur ce critère est en faveur de la pirfénidone par rapport au placebo mais cette différence est faible, de signification clinique mal connue et hétérogène d’une étude à l’autre. Le bénéfice clinique apporté aux patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique est difficile à̀ apprécier car les critères cliniquement pertinents (qualité́ de vie, survie globale...) ont fait l’objet d’analyses exploratoires et non robustes, ce que la Commission de la transparence regrette ». ASMR revendiquée Pour le nintédanib, les résultats cliniques de l’essai de phase III RAINBOW ont montré une amélioration de l’efficacité (une amélioration de la survie sans progression) et un profil de tolérance similaire par rapport à la pirfénidone. De plus, nous comparons notre médicament à un traitement pharmacologiquement actif, la pirfénidone. Nous revendiquons pour le nintédanib une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) chez les patients atteints de FPI légère à modérée. 196 b - ASMR obtenue Au vu de l’ensemble des données disponibles, la Commission de Transparence s’est exprimée de la manière suivante lors du 1er vote le 6 octobre 2014 : Propositions de vote ASMR I Nombre de voix N = 354 0 ASMR II 1 ASMR III 7 ASMR IV 5 ASMR V 2 Abstentions 4 Au vu de la répartition des voix de ce vote et conformément à l’article III-5 du règlement intérieur de la Commission, le Président a fait procéder à un nouveau vote entre les options majoritaires: Propositions de vote ASMR III Nombre de voix N = 354 8 ASMR IV 9 Abstentions 2 Bien que notre essai soit méthodologiquement plus robuste par rapport aux études de la pirfénidone, et qu’un critère de jugement principal6 tenant compte de la morbi-mortalité ait été choisi, la CT décide d’attribuer un ASMR IV à notre médicament. Notre laboratoire demande une audition à la HAS. Les discussions ont porté sur les éléments suivants : Le problème de la définition d’une FPI légère à modérée qui est trop vague et non consensuelle, L’incertitude concernant l’effectif des patients ayant une FPI « légère à modérée », L’absence de supériorité en termes de survie globale. Notre laboratoire a apporté des réponses à la CT sur chacun des points soulevés: Notre laboratoire reconnait que la définition de FPI légère à modérée ne fait l’objet d’aucune recommandation. C’est pourquoi notre laboratoire a demandé le 15 septembre 2008 un avis 6 Il ne s’agit pas d’un surrogate endpoint mais d’un véritable critère clinique traduisant parfaitement l’état de santé du patient 197 scientifique (protocole assistance) à l’EMA7 sur le choix des critères pour caractériser ces stades. L’EMA a validé le 18 décembre 2008 nos valeurs de CVF et DLco pour nos stades de FPI légère, modérée et sévère. L’effectif des patients ayant une FPI légère à modéré parmi toutes les FPI (70%) est détaillé et confirmé dans l’enquête de 2014 « Management of idiopathic pulmonary fibrosis in France : a survey of 1244 pulmonologists » coordonnée par le Dr Cottin, expert et directeur du centre national de référence des maladies rares pulmonaires de Lyon, ainsi que dans l’étude épidémiologique COFI. En plus des données cliniques actuellement disponibles, notre laboratoire s’engage à poursuivre la collecte des données de l’essai RAINBOW, et à fournir à la HAS des données sur la survie globale. A l’heure actuelle, notre essai clinique manquait du recul suffisant pour réussir à démontrer une supériorité du nintédanib par rapport à la pirfénidone sur la survie globale. Après audition, la CT a voté de la manière suivante: Propositions de vote Maintien de l’avis : ASMR IV Nombre de voix N = 354 14 Modification de l’avis sur l’ASMR 8 Abstentions 6 Suite à l’audition et après discussion et vote, la CT décide de modifier son avis et d’attribuer une ASMR III à notre médicament. 3 - Population cible Dans le rapport Orphanet publié en 2014, la prévalence française de la FPI est estimée à 11.5 cas pour 100 000 personnes. Selon l’INSEE la population française en 2015 est de 65 820 916 habitants. Ainsi, en France, la prévalence de FPI est de 7 570 patients atteints de FPI. D’après les résultats de l’étude COFI ayant inclus 210 patients avec un diagnostic récent de FPI (< 9 mois), 70% des patients avaient une CVF ≥ 50% et une DLco ≥ 35% de la valeur prédite, c’est-à-dire une FPI légère à modérée (Cf. avis scientifique EMA), ce qui veut dire qu’environ 5300 patients sont éligibles au nintédanib. Au total, la population cible pour le nintédanib (patients présentant une CVF ≥ 50% et une DLco ≥ 35%) est de 5300 patients en France. 7 La question posée était “quelles valeurs de DLco et de CVF sont à prendre en compte pour distinguer les classes légère modérée et sévère de FPI?” La réponse obtenue est: Une FPI légère se caractérise par une CVF comprise entre 60% et 70% de la valeur prédite et une DLco comprise entre 60 et 75% de la valeur prédite. Une FPI modérée se caractérise par une CVF comprise entre 40% et 60% de la valeur prédite et une DLco comprise entre 40 et 60% de la valeur prédite. Une FPI sévère se caractérise par une CVF inférieure à 40% de la valeur prédite et une DLco inférieure à 40 % de la valeur prédite. 198 4 - Recommandations de la Commission de Transparence La CT émet un avis favorable à l’inscription sur la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux et sur la liste des médicaments agréés à l’usage des collectivités, aux posologies de l’AMM et chez les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique avec un diagnostic clinique et radiologique confirmé de FPI et avec les critères diagnostiques fonctionnels respiratoires suivants : CVF ≥ 50% et DLco ≥ 35% (soit les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée). Chaque diagnostic et prise en charge de fibrose pulmonaire idiopathique doit faire l’objet d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire. La commission souhaite, à la demande de la DGS, que des données sur les caractéristiques des patients traités et sur l'impact en termes de morbi-mortalité́ de l’utilisation du nintédanib, en pratique réelle, soient apportées par le laboratoire. Le recours aux cohortes déjà̀ existantes sur cette pathologie, notamment françaises, est encouragé́. ● Conditionnement et posologie Le conditionnement en boite de 120 capsules dures est adapté́ aux conditions de prescription. Le dosage de 75 mg permet un éventuel ajustement posologique en cas d’effets indésirables important (cf. RCP). ● Taux de remboursement Le nintédanib a obtenu un SMR Important, de ce fait, le taux de remboursement de notre spécialité est de 65%. Cependant, la majorité des patients traités ont un statut d’ALD, leur traitement sera pris en charge à 100% par l’assurance maladie. La CT recommande pour cette spécialité le statut de médicament d’exception. Une FIT a donc été rédigée, encadrant les conditions de prescription et de remboursement. III - Evaluation économique en vue de l’obtention d’un avis d’efficience A - Calendrier de la demande Les étapes d’élaboration d’un avis d’efficience sont : ● Phase -1 : rencontre précoce à la demande de notre laboratoire Notre laboratoire a choisi de rencontrer précocement la CEESP afin de valider la structure de notre modèle et les hypothèses de l’évaluation économique en vue du dépôt de dossier pour les avis d’efficience. ● Phase 0 : dépôt de dossier Le Collège de la HAS a constaté l’impact significatif attendu du nintédanib sur les dépenses de l’assurance maladie et la nécessité de proposer une étude médico-économique en vue d’un avis d’efficience. ● Phase 1 : analyse critique de la méthode de l’étude médico-économique par la HAS. ● Phase 2 : rédaction d’un projet d’avis par la HAS. ● Phase 3 : avis définitif par la HAS. L’avis définitif d’efficience doit être réalisé dans un délai maximal de 180 jours à compter du dépôt de la demande. Notre laboratoire disposait de 8 jours à compter de la réception du projet d’avis pour faire des observations écrites et/ou faire une demande d’audition auprès du président de la CEESP. 199 B - Avis d’efficience 1 - Objet et contexte de l’étude L’évaluation économique relative à nintédanib s’inscrit dans le cadre du décret n°2012-1116 du 2 octobre 2012. Le nintédanib est indiqué dans le traitement des FPI légères à modérées chez l’adulte. Le nintédanib est administré par voie orale. Le dosage recommandé est de 150 mg (2 capsules dures de 75 mg), 2 fois par jour. Le nintédanib dispose d’une ATU de cohorte depuis le 2 décembre 2013 dans l’indication “FPI légère à modérée en cas d’échec ou d’intolérance à la pirfénidone”, et son utilisation est soumise à un protocole d’utilisation thérapeutique et de recueil d’information validé par l’ANSM. Cette étude soutient une demande d’inscription sur la liste des médicaments remboursables aux assurés sociaux (liste Sécurité Sociale) et sur la liste des médicaments agréés à l’usage des collectivités et divers services publics (liste Collectivité). Dans cette indication, notre laboratoire revendique un SMR important et une ASMR III en termes d’efficacité par rapport à pirfénidone (ESBRIET) chez les patients adultes atteints de FPI légère à modérée. Le chiffre d’affaire prévisionnel TTC attendu en France la 2ème année pleine de commercialisation est de 67 575 000 euros. La population cible dans cette indication est estimée à 5300 patients en 2014. 2 - Modèle utilisé pour l’avis d’efficience a - Etudes réalisées Notre médicament améliore la survie sans progression et ralentit la dégradation de la qualité de vie des patients. Nous avons donc réalisé une étude coût-utilité en analyse principale, et une étude coût-efficacité en analyse secondaire, conformément aux recommandations de la HAS. b - Perspective, comparateur et horizon temporel Une perspective collective a été choisie, conformément aux recommandations de la HAS. Le comparateur choisi est la pirfénidone, seul traitement bénéficiant d’une AMM dans l’indication. L’horizon temporel choisi est un horizon “lifetime”, conformément aux recommandations de la HAS. Nous avons décidé de faire notre simulation sur 120 cycles de 3 mois (soit 30 ans), sachant que l’âge moyen des patients atteints de FPI est de 60 années, ce qui correspond à un horizon lifetime à même d’englober tous les patients dans le cadre d’une pathologie où la médiane de survie sans traitement est d’environ 3 ans. c - Données de coûts, d’efficacité et d’utilité ● Coûts Notre laboratoire a répertorié les coûts directs, c’est-à-dire tous les coûts directement imputables à la prise en charge de la FPI et à ses conséquences, dans le cadre d’un traitement par nintédanib ou par pirfénidone. Seuls les coûts différentiels entre les deux stratégies ont été pris en compte. Les coûts indirects sont exclus de cette étude, conformément aux recommandations de la HAS. Les coûts sont en TTC car notre modèle a une perspective collective. 200 Nous faisons l’hypothèse que tous les patients sont en ALD et donc que l’Assurance Maladie rembourse 100% des soins et des médicaments. Il est vrai qu’un très faible pourcentage de patients peut ne pas avoir d’ALD, mais en faisant cette hypothèse nous prenons le scénario le plus conservateur pour le nintédanib dans la perspective collective. Le tableau ci-dessous résume les coûts différentiels pris en compte dans notre évaluation médicoéconomique. Prix Sources Nintédanib 36 253 € TTC par an Prix revendiqué Pirfénidone 27 292€ TTC par an Médic’AM Diarrhée grade 3 1578€ par événement ATIH Diarrhée grade 4 3056€ par événement ATIH Exacerbation 8792€ par événement ATIH Phototoxicité 7,53€ par événement Panel experts Pour le coût du nintédanib, nous avons utilisé le prix que nous revendiquerons devant le CEPS. Le dosage recommandé est de 150 mg (2 capsules dures de 75 mg), 2 fois par jour, jusqu’à la fin de vie du patient. Pour le coût de la pirfénidone, nous avons pris le tarif indiqué de ce médicament dans la base de données des prix publics Médic’AM. Le dosage recommandé en dose d’entretien est de 3x267 mg, 3 fois par jour (soit une dose totale de 2403 mg/ jour). La prise en compte des coûts liés à la survenue des effets indésirables est la suivante : Pour la phototoxicité, nous avons sollicité des experts via un questionnaire, afin de faire ressortir une prise en charge “type” pour prévenir de la survenue de phototoxicité chez les patients traités par nintédanib. La prévention repose sur l’utilisation de produits de protection solaire, les antihistaminiques (cétirizine) et les dermocorticoïdes par voie topique. Les coûts liés aux diarrhées ont été catégorisés selon les différents grades correspondant à des prises en charge différentes. Les coûts des diarrhées de grade 1 et 2 n’ont pas été pris en compte. En effet, leur prise en charge ne repose que sur la prise d’anti-diarrhéiques dont le coût est dérisoire par rapport aux autres coûts pris en compte. La prise en charge des diarrhées de grade 3 et 4 repose sur des hospitalisations. Une diarrhée de grade 3 entraine une hospitalisation plus courte qu’une diarrhée de grade 4, ce qui explique la différence de coût d'hospitalisation, issu du site de l’ATIH (pour le secteur public): une diarrhée de grade 3 est codifiée en GHS “06M031 - Autres gastroentérites et maladies diverses du tube digestif, âge supérieur à 17 ans, - niveau 1” correspondant à un tarif de 1577.79 euros en 2014. une diarrhée de grade 4 est codifiée en GHS “06M032 - Autres gastroentérites et maladies diverses du tube digestif, âge supérieur à 17 ans, - niveau 2” correspondant à un tarif de 3055.95 euros en 2014. 201 Les exacerbations aigües sont clairement définies par des critères cliniques restrictifs : seules les exacerbations aigües validées par un comité médical indépendant ont été prises en compte. Ces exacerbations aigües font l’objet d’une hospitalisation, dont le tarif du GHS “04M144 - Maladies pulmonaires interstitielles, - niveau 4 “ a un coût de 8791.74 euros en 2014. Un taux d’actualisation de 4% a été pris, comme recommandé par la HAS. Remarque: les coûts indirects ont été pris en compte pour les évaluations médico-économiques de certains pays européens qui les demandent. Dans ce rapport, nous ne détaillerons que le dossier soumis aux autorités françaises. ● Données d’efficacité et d’utilité Les données d’efficacité seront exprimées en QALY. Les données du nombre d’années de vie gagnées sont issues de l’essai clinique RAINBOW. Il en est de même pour les données d’utilité qui sont issues des essais cliniques. Le questionnaire EQ-5D a été utilisé, comme le recommande la HAS. d - Chaîne de Markov L’évolution naturelle de la FPI du stade léger au décès est décrite selon 4 états de santé : FPI légère, FPI modérée, FPI sévère, et décès. Le modèle utilise une chaine de Markov, qui se caractérise par le fait que certaines probabilités de transition ne sont pas constantes au cours du temps. Une durée de 3 mois a été choisie pour nos cycles, durée qui correspond à la fréquence des visites des patients chez un médecin dans nos essais cliniques, mais également en “vie réelle”. Ainsi, tous les 3 mois, des tests sont réalisés permettant de grader le stade de la fibrose pulmonaire idiopathique du patient, et de recueillir l’ensemble des données nécessaires pour la modélisation. De plus, dans chaque état (sauf l’état de santé décès), il existe des sous-états : - les diarrhées, - les exacerbations aiguës, - la phototoxicité. Ces sous-états engendrent des décréments d’utilité et/ou des coûts différentiels entre les deux stratégies thérapeutiques. Voici ci-dessous, notre chaine de Markov8 pour la fibrose pulmonaire idiopathique nous permettant de comparer notre nouvelle stratégie thérapeutique, nintédanib, à la seule stratégie actuellement autorisée, la pirfénidone. 8 Les probabilités de transition avec * signifient que ces probabilités sont variables au cours du temps. 202 ● Probabilités d’entrée Dans notre modèle, les patients rentrent dans le modèle par les états “FPI légère” ou “FPI modérée”, conformément aux critères d’inclusion de notre essai clinique de Phase III. Il s’est avéré que 70% des patients inclus étaient à un stade de FPI légère, et 30% des patients inclus étaient à un stade de FPI modérée. Aucun patient n’est entré au stade “sévère” (critère de non inclusion de notre essai RAINBOW). ● Probabilités de transition Nos probabilités de transition d’un stade de FPI à un autre sont issues de notre essai clinique RAINBOW. Nous avions ces données sur 4 ans (durée essai clinique phase III) mais notre horizon temporel étant lifetime, il nous fallait extrapoler les données plus tardives. C’est pourquoi nous avons tracé une courbe de tendance, modélisant au plus près la courbe d’évolution des stades de la maladie des 4 premières années. Cette courbe exponentielle négative, nous permet d’extrapoler les données de notre essai clinique à l’horizon lifetime. Nos probabilités de transition vers l’état décès sont calculées en prenant en compte le taux de mortalité de la population générale française pour cette classe d’âge (selon les données INSEE) auquel a été rajouté un coefficient de surmortalité pour la pathologie. Ce coefficient est plus important pour un patient atteint de FPI sévère que pour un patient atteint de FPI légère, ce qui est facilement compréhensible : un patient, à un stade plus avancé, a une probabilité de décéder plus importante. 203 ● Modélisation sous TreeAge Pro Le modèle a été développé sous Data TreeAge Pro, afin d’y entrer toutes nos données de transition, coûts, efficacité, etc., afin d’obtenir notre ICER. ● Résultats Au bout de 120 cycles (horizon lifetime), nous avons obtenu: Différentiel de coût total moyen (€) Différentiel d’années de vie Différentiel de QALYs Ratio différentiel coût/année de vie gagnée (€) Ratio différentiel coût/QALY (€) ● Nintédanib versus Pirfénidone 193 850 - 67 222 = 126 628 5,87 - 2,34= 3,53 3,31 - 0,97 = 2,34 35 872 54 115 Analyses de sensibilité Nous avons effectué des analyses de sensibilité pour tester la robustesse du modèle, c’est-à-dire tester l’impact de la variation des coûts et efficacités des stratégies sur les résultats en termes de RDCR. Cette analyse de sensibilité a été segmentée en deux parties, la première sur l’analyse principale en coût-utilité, et la deuxième sur l’analyse secondaire en coût-efficacité. Pour ce faire, nous avons suivi les recommandations de la HAS dans son guide méthodologique et avons pratiqué une analyse de sensibilité univariée (diagramme de Tornado) et une analyse de sensibilité multivariée (nuage de points et interprétation via une courbe d’acceptabilité), pour chacune des parties. Analyse principale : analyse coût-utilité (€/QALY) Diagramme de Tornado : L’axe des abscisses représente les valeurs de l’ICER en €/QALY L’axe des ordonnées représente la mesure de l’ICER lorsque tous les paramètres sont fixés à la valeur retenue dans l’analyse de référence (rappel : notre ICER est de 61 290 €/QALY). 204 Les barres horizontales de couleur représentent la valeur prise par le ratio différentiel lorsque l’on fait varier les valeurs du paramètre désigné entre les bornes définies suivantes : + 20 % / - 50 % pour le paramètre “coût traitement nintédanib” (selon les recommandations HAS) ± 20 % pour le paramètre “coût traitement pirfénidone” (selon les recommandations HAS) ± 15 % pour les paramètres “utilité” ± 2 % pour les probabilités de transition entre les stades de FPI +/-10% pour les GHS On constate sur ce diagramme que le principal poste de variabilité est représenté par le coût de notre traitement, suivi par la valeur de l’utilité liée au stade FPI légère sous nintédanib. En troisième position intervient le coût du traitement par pirfénidone. Ensuite viennent les différentes valeurs d’utilité suivant les stades et le traitement. Ainsi, les principaux points de variabilité sont les prix des traitements et les valeurs des utilités associées à chaque stade. A titre d’exemple, en augmentant le prix du nintédanib de 20%, l’ICER serait de 70 000 € / QALY. Nuage de points: 205 L’axe des abscisses représente la différence de QALY entre les deux stratégies, et l’axe des ordonnées représente la différence des coûts entre les deux stratégies. L’analyse en nuage de points consiste à simuler un grand nombre d’ICER (n=1000) en faisant varier tous les paramètres de notre modèle à chaque simulation (analyse multivariée probabiliste). Sur le nuage de points ci-dessus, on peut voir que notre distribution est assez homogène : on remarque que toutes les itérations de nos ICER sont situées dans le cadrant nord-est, c’est-à-dire que le nintédanib est systématiquement plus efficace et plus cher que le pirfénidone. On remarque cependant que les itérations sont concentrées dans une ellipse assez resserrée, reflétant le fait que les résultats sont homogènes. Notre modèle est robuste car la conclusion ne change pas suivant la variabilité du modèle tous paramètres confondus. Courbe d’acceptabilité : Sur la courbe d’acceptabilité ci-dessus, on peut voir que la probabilité d’être coût-efficace croît très rapidement à partir du seuil de 53 700 €/QALY et que le nintédanib aura 100% de chances d’être considéré comme coût-efficace pour un seuil supérieur à 55 000€/QALY. A titre d’exemple : au seuil de 54 100 €/QALY, le nintédanib aura 50% de chance d’être coût-efficace, au seuil de 54 400 €/QALY, le nintédanib aura 80% de chance d’être coût-efficace. 206 Analyse secondaire : analyse coût-efficacité (€/AVG) Diagramme de Tornado : Le diagramme de Tornado en analyse coût-efficacité montre l’importance plus grande encore du prix de notre produit dans la variabilité de l’ICER, suivi du prix de la pirfénidone. En effet, les utilités n’entrant plus en compte dans l’ICER, ces postes importants de variabilité n’existent plus dans cette analyse. La variation du cout de traitement du nintédanib entre -50% et +20% fait varier l’ICER entre 8 000 et 46 000 €/AVG. Les autres paramètres influent très peu sur les résultats du modèle. Nuage de points : Le nuage de points dans cette analyse secondaire est globalement similaire à celui de l’analyse principale. La conclusion reste la même. 207 Courbe d’acceptabilité : Sur la courbe d’acceptabilité ci-dessus, on peut voir que la probabilité d’être coût-efficace croît très rapidement à partir du seuil de 35 700 €/AVG. Ainsi, au seuil de : 35 900 €/AVG, on a 50% de chance d’être coût-efficace 36 000 €/AVG on a 80% de chance d’être coût-efficace C - Analyse critique du modèle d’efficience par la CEESP Aucune réserve majeure ni importante n’a été mise en avant par l’analyse critique de la HAS. Cependant, des questions nous ont été adressées par la HAS, telles que : Pourquoi avoir exclu l’état de santé “Transplantation” ? Réponse de notre laboratoire : Les transplantations sont des évènements rares qui ne sont pas significativement différents entre nos deux traitements et ces derniers n’interviennent pas dans la probabilité qu’une personne soit transplantée. De plus la possibilité de transplanter une personne réside dans la concordance de la place du patient dans la liste d’attente et de la compatibilité patient-greffon. Pourquoi n’avoir pas pris en compte la transition FPI légère à FPI sévère? Réponse de notre laboratoire : La probabilité de passer directement de l’état FPI légère à FPI sévère n’est pas significativement différente entre les deux traitements et ne reflète pas l’évolution de la maladie pour des patients disposant d’un traitement. Les utilités tous les 3 mois reflètent-elles réellement la qualité de vie du patient? Réponse de notre laboratoire : Les utilités sont recueillies tous les 3 mois pour connaître l’évolution de la qualité de vie des patients. Cette période de 3 mois concorde avec les délais d’évolution de la maladie et l’intervalle habituel de consultation chez le spécialiste pour un patient en ville. De plus, les patients sont enjoints à remplir des questionnaires, qu’ils ont à disposition, à chaque fois qu’ils présentent des effets indésirables : cela nous permet donc d’être au plus près de leur qualité de vie, de manière continue. La liste complète des questions posées est consultable dans l’avis d’efficience publié par la HAS. D - Analyse Impact Budgétaire Bien que facultative, notre laboratoire a décidé de soumettre une Analyse d’Impact Budgétaire à la HAS. Notre analyse d’impact budgétaire est de nature prospective. L’horizon temporel approprié est de 3 à 5 ans. Pour plus de transparence dans l’interprétation des résultats, nous précisons que l’analyse est menée pour une étude d’impact au sens strict, c’est-à-dire limitée aux effets propres de l’intervention nets des effets d’environnement. Impact supplémentaire pour l’Assurance Maladie = (Coût nintédanib - Coût pirfénidone) X nombre maximum de patients traités = (36 253 - 27 292) X 5300 = 47 493 300 € supplémentaire par rapport à une population traitée entièrement par pirfénidone. L’adoption de notre traitement en remplacement complet de la pirfénidone coûterait donc à la collectivité 47 493 300 € de plus. A noter toutefois que l’intégralité du marché de la pirfénidone ne sera pas récupérée immédiatement, et qu’il s’agit de la population maximale atteignable selon les critères de la HAS. Il est donc à envisager un impact moindre pour les comptes de l’assurance maladie. En effet, le tableau ci-dessous donne les prévisions de vente du nintédanib et donc le surplus pour l’Assurance maladie en fonction des années. 208 France Population Cible 5300 5443 5590 5740 2015 2016 2017 2018 Pourcentage de patients traités par nintédanib 0,15 0,35 0,5 0,56 Patients traités 795 1905 2795 3214 Surplus pour l’Assurance Maladie 7 123 995 € 17 070 705 € 25 045 995 € 28 800 654 € III - Dossier de prix A - Calendrier de la demande La demande de prix fait suite au passage devant les commissions de la HAS (CT et CEESP). Nous pouvons séparer en 4 étapes notre demande de prix : La phase d’instruction est une phase de prise de connaissance du dossier et de rédaction du rapport. Lors de la deuxième phase, dite de négociation, le CEPS examine le prix revendiqué par le laboratoire ainsi que les engagements pris. Le CEPS peut soit, accepter notre prix, soit faire des contre-propositions. Cette phase se termine quand le CEPS et notre laboratoire trouve un accord, si accord il y a. La troisième phase correspond à la rédaction de l’avenant conventionnel. Les délais pour cette phase sont stables depuis plusieurs années, 19 jours en moyenne. La quatrième et dernière phase, correspond à la signature et la publication du prix au JO. B - Prix Notre médicament a fait l’objet d’une ATU. Notre laboratoire a commercialisé le conditionnement de 120 gélules au prix de 2833.33 euros HT, prix que nous avons revendiqué auprès du CEPS une fois l’AMM obtenue. 1 - Stratégie de prix de notre laboratoire Notre médicament s’est vu récompensé d’une ASMR III lors de son passage devant la CT et n’a pas fait l’objet de réserves méthodologiques majeures dans le dossier d’efficience. Le nintédanib est donc considéré comme un médicament innovant : le CEPS fixe généralement un prix proche de la moyenne pratiquée dans 4 pays européens référencés (à savoir l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, et l’Espagne). Le prix français ne pourra toutefois pas être inférieur au prix le plus bas constaté dans ces pays : c’est ce qu’on appelle la “garantie de prix européen”. Nous avons donc d’abord déposé notre demande de prix en Allemagne puis au Royaume-Uni. Cette stratégie de dépôt de prix s’explique par le fait que dans ces deux pays, les prix sont libres lors des premières années. 2 - Prix revendiqué Nous revendiquons un prix de 2833.33€ HT par boîte de 120 comprimés, ce qui correspond à 1 mois de traitement (soit 34 000 € HT par an par patient). 209 a - ASMR obtenue Grâce aux résultats probants obtenus par notre étude de phase III (RAINBOW), notre laboratoire a obtenu une ASMR III de la Commission de Transparence, soulignant le caractère innovant de notre produit. b - Prix des médicaments à même visée thérapeutique Il existe un seul et unique traitement actuellement sur le marché qui possède l’AMM dans la même indication thérapeutique : ESBRIET®. Ce médicament est commercialisé au prix de 27 292€ TTC par an et par patient, soit 2122,40€ TTC la boîte pour un mois de traitement. c - Prix européens de notre médicament Au moment où nous avons commencé les négociations avec le CEPS, notre médicament n’avait obtenu un prix qu’en Allemagne (3375€ HT pour un conditionnement de 120 capsules) et au Royaume-Uni (2490€ HT pour un conditionnement de 120 capsules). d - Engagements pris auprès du CEPS Nous nous sommes engagés sur le volume et le CA : au-delà de 40 % de la population cible traitée (soit 2120 patients traités), nous nous engageons à reverser 100% des bénéfices au-delà de ces 2120 patients traités. Nous allons promouvoir le bon usage de notre produit, et nous réaliserons une étude en vie réelle pour documenter l’usage de notre produit. C - Prix obtenu et clauses Le CEPS s’est exprimé le 8 Décembre 2014 et le prix obtenu pour notre traitement est de 2 500€ HT pour la boite de 120 capsules, soit le traitement nécessaire pour 1 mois, ce qui équivaut à 30 000€ HT par an et par patient. Calcul du prix TTC d’une boîte de 120 capsules : PPTC = PFHT + marge EP 9 + marge pharmacien officine10 + honoraires dispensation + TVA11 PPTC = 2 500 + 30.06 + 97.43 + 0.82 + 52.50 = 2680.81 euros TTC Notre médicament suivra un circuit de distribution direct c’est-à-dire du laboratoire à l’officine (ou à l’hôpital). Il ne passera pas par le grossiste. La marge de l’EP sera reversée au pharmacien d’officine. Clauses : La clause prix-volume a été retenue par le CEPS. Le CEPS a aussi exigé une étude post-inscription sur le suivi et le bon usage de notre produit. L’étude sera à remettre après 3 ans révolus suivant l’inscription sur les listes de l’Assurance Maladie, et devra justifier de l’efficacité en vie réelle de notre traitement et de son adéquation avec les résultats obtenus en essais cliniques. De plus, le prix de notre médicament lors de l’ATU était de 2750€ HT. Notre laboratoire a donc dû rembourser la différence entre le prix obtenu et le prix de l’ATU, soit 250 euros par boîte et par mois, pour un conditionnement de 120 capsules. 9 La marge de l’EP est de 6.68% jusqu’à 450 €, La marge du pharmacien est de 0% entre 0 et 0.82€, 25.5% entre 0.83 et 22.90 €, 8.5% entre 22.91 et 150 €, 6% entre 150.01 et 1 500 € et 0% au-dessus de 1500 €. 11 La TVA pour les médicaments remboursables est à 2.1 % 10 210 Notre laboratoire s’engage ainsi à rembourser 310 000 € à l’Assurance Maladie (soit 124 patients traités pendant 10 mois). 211 V - Bibliographie 1. NOBLE PW., ALBERA C., BRADFORD WZ. et al. Pirfénidone in patients with idiopathic pulmonary fibrosis (CAPACITY) : two randomised trials. The Lancet, 2011, 377, 9779, p. 1760-1769 2. COTTIN V., CRESTANIB B., VALEYREX D. et al. Recommandations pratiques pour le diagnostic et la prise en charge de la fibrose pulmonaire idiopathique. Élaborées par le centre national de référence et les centres de compétence pour les maladies pulmonaires rares sous l’égide de la Société de pneumologie de langue française. Revue des Maladies Respiratoires, 2013, 30, p. 879-902 3. COTTIN V., CORDIER JF. Fibrose Pulmonaire Idiopathique. Encyclopédie Orphanet [en ligne]. Juillet 2006. Disponible sur : www.orpha.net/data/patho/Pro/fr/FibrosePulmonaire-FRfrPro7029v01.pdf (page consultée le 19/03/2015) 4. DEMEDTS M., BEHR J., BUHL R. et al. High-Dose Acetylcysteine in Idiopathic Pulmonary Fibrosis. The New England Journal of Medicine, 2005, 353, p. 2229-2242 5. The Idiopathic Pulmonary Fibrosis Clinical Research Network. Prednisone, Azathioprine, and N-Acetylcysteine for Pulmonary Fibrosis. The New England Journal of Medicine, 2012, 366, p. 1968-1977 6.KING TE., BRADFORD WZ., CASTRO-BERNARDINI S. et al. A Phase 3 Trial of Pirfénidone in Patients with Idiopathic Pulmonary Fibrosis. The New England Journal of Medicine, 2014, 370, p. 2083-2092 7. Haute Autorité de Santé. Avis de la Commission de Transparence Esbriet [en ligne], 2012. Disponible sur : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-04/esbriet_14032012_avis_ct11398.pdf (consulté le 19/03/2015) 8. LOVEMAN E., COPLEY V., COLQUIT J. The effectiveness and cost-effectiveness of treatments for idiopathic pulmonary fibrosis: systematic review, network meta-analysis and health economic evaluation [en ligne]. BMC Pharmacology and Toxicology, 2014, p. 15-63. 9. RICHELDI L., DU BOIS R., RAGHU G. et al. Efficacy and Safety of Nintédanib in Idiopathic Pulmonary Fibrosis. The New England Journal of Medicine, 2014, 370, p. 2071-2082. 10. TRAVIS W., COSTABEL U., HANSELL D. et al. An Official ATS/ERS/JRS/ALAT Statement: Idiopathic Pulmonary Fibrosis : Evidence-based Guidelines for Diagnosis and Management. American Thoracic Society Documents. 2011, 183, p. 788-824. 11. MARTINEZ FJ. et al. Randomized Trial of Acetylcysteine in Idiopathic Pulmonary Fibrosis. The New England Journal of Medicine, 2014, 370, p. 2093-2101. 12. SPAGNOLO P., DEL GIOVANE C., LUPPI F. et al. Non-steroid agents for idiopathic pulmonary fibrosis (Review). The Cochrane Collaboration, 2010, Issue 9, N° CD003134. 13. LE PEN C. Le prix du médicament en Europe : Anciens et nouveaux modèles, le financement de la santé. Revue d'économie financière N°34 [en ligne], mars 1995, p.123-142. Disponible sur : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/issue/ecofi_0987-3368_1995_num_34_3 (consulté le 19/03/2015) 14. Comité Economique des Produits de Santé, Les Entreprises Du Médicament. Accord cadre LEEM/CEPS 20122017 [en ligne]. Disponible sur : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/accord_cadre_du_051212.pdf (consulté le 19/03/2015) 15. Haute Autorité de Santé. Choix methodologiques pour l’évaluation économique à la HAS [en ligne]. Disponible sur : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-11/guide_methodo_vf.pdf (consulté le 19/03/2015) 16. International Society for Pharmacoeconomics and Outcomes Research. Ispor Global Health Systems Road Map [en ligne]. Disponible sur : http://www.ispor.org/HTARoadMaps/Default.asp (consulté le 19/03/2015) 17. Agence technique de l’information sur l’hospitalisation [en ligne]. Disponible sur : http://www.atih.sante.fr/ (consulté le 19/03/2015) 212 18. Monsieur Le Premier Ministre. Décret du 2 octobre 2012 relatif aux missions médico-économiques de la Haute Autorité de santé [en ligne]. Journal Officiel de la République Française, n°0231, 4 octobre 2012, p. 15522. Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026453514&categorieLien=id (consulté le 19/03/2015) 19. Arrêté du 28 novembre 2014 modifiant l'arrêté du 4 août 1987 relatif aux prix et aux marges des médicaments remboursables et des vaccins et des allergènes préparés spécialement pour un individu [en ligne]. Journal Officiel de la Republique Française, n°0278, 2 décembre 2014, page 20062. Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029827266&categorieLien=id (consulté le 19/03/2015) 20. Collège des économistes de la Santé. Guide méthodologique pour la mise en place d’une analyse d’impact budgétaire [en ligne]. Disponible sur : http://www.ces-asso.org/docs/Rapport_AIB.pdf (consulté le 19/03/2015) 21. Fibrose pulmonaire idiopathique : éviter la Pirfénidone [en ligne]. Revue Prescrire . Disponible sur : http://www.prescrire.org/fr/3/31/48283/0/NewsDetails.aspx (consulté le 19/03/2015) 22. Assurance Maladie en Ligne. Medic’AM [en ligne]. Disponible sur : http://www.ameli.fr/l-assurancemaladie/statistiques-et-publications/donnees-statistiques/medicament/medic-am-2008-2013.php (consulté le 19/03/2015) 23. SWIGRIS JJ., ESSER D., CONOSCENTI CS., et al. The psychometric properties of the St George's Respiratory Questionnaire (SGRQ) in patients with idiopathic pulmonary fibrosis : a literature review. Health Qual Life Outcomes, 2014, 20, p. 12-124 24. COTTIN V., BERGOT E., BOURDIN A., et al. Seconde enquête de pratique sur la prise en charge de la fibrose pulmonaire idiopathique en France. Revue des maladies respiratoires (19e Congrès de la Société de Pneumologie de Langue Française), 2015, S32, p. A27-A28 25. JONES PW., QUIRK FH., BAVEYSTOCK CM. The St George’s Respiratory Questionnaire. Respir Med, 1991, 85, S2, p. 25-31 26. NUNES H. Fibrose Pulmonaire Idiopathique, Actualités Thérapeutiques [en ligne]. Service de Pneumologie, Hôpital Avicenne (Sorbonne - Paris Cité). Disponible sur : https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:aDrYMk_15cIJ:afmp.info/IMG/pdf/fibrose_pulmon aire_idiopathique.pdf+&cd=6&hl=fr&ct=clnk&gl=fr (consulté le 19/03/2015) 213 214 Enregistrement 215 AREFI Ava DAVROUX Clémence MAAMRI Katia NOURBAKHT Damoun 216 SOMMAIRE I - Désignation Orpheline A - Justification de la demande de désignation orpheline dans le traitement de la FPI 1 - Critères de désignation orpheline 2 - Hypothèse de « Significant Benefit » B - Déroulement de la procédure de désignation 1 - Notification à l’EMA de l’intention d’introduire une demande de désignation orpheline 2 - Réunion de pré-soumission 3 - Soumission à l’EMA 4 - Evaluation de la demande par le COMP 5 - Décision de la Commission Européenne C - Calendrier de la désignation orpheline D - Assistance à l’élaboration de protocoles 1 - Première phase de la procédure : le meeting de pré-soumission 2 - Deuxième phase de la procédure : l’évaluation a - Questions relatives aux critères pour l’obtention de l’AMM b - Questions relatives aux critères de désignation orpheline II - Autorisation Temporaire d’Utilisation de cohorte A - Justification de la demande d’ATU de cohorte B - Dispositions réglementaires relatives à l’ATU de cohorte C - Déroulement de la procédure d’ATU de cohorte 1 - Demande d’ATU de cohorte auprès de l’ANSM 2 - Octroi de l’ATU de cohorte 3 - Passage de l’ATU de cohorte à l’AMM III - La stratégie d’enregistrement IV - L’éligibilité à l’évaluation accélérée A - Le besoin thérapeutique non satisfait B - L’impact d’Oxifib® sur l’évolution de la maladie C - L’innovation thérapeutique V - Les activités de pré-soumission A - Demande d’éligibilité à la procédure centralisée B - Dépôt du nom de spécialité Oxifib® C - Exemption du PIP VI - La procédure centralisée A - Demande de réunion de pré-soumission et notification de l’intention de demande d’évaluation accélérée B - Réunion de pré-soumission C - Dépôt de la demande d’évaluation accélérée D - Réunion plénière du CHMP précédant le début de la procédure E - Soumission du dossier d’AMM 1 - Le CTD 2 - Les informations relatives au produit a - Le Résumé des Caractéristiques du Produit b - La notice 217 c - Le conditionnement et l’étiquetage F - La procédure d’évaluation accélérée VII - Le maintien du statut orphelin VIII - Bibliographie 218 ABREVIATIONS AMM ANSM AP ATUc CHMP COMP CTD DCI EMA FPI HAS ICH LFSS NRG PDCO PIP PUT RCP SAWP Autorisation de Mise sur le Marché Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des produits de santé Assistance à l’élaboration de Protocoles Autorisation Temporaire d’Utilisation de Cohorte Comité des Médicaments à usage Humain Comité pour les Médicaments Orphelins Common Technical Document Dénomination Commune Internationale Agence Européenne du Médicament Fibrose Pulmonaire Idiopathique Haute Autorité de Santé International Conference of Harmonization Loi de Financement de la Sécurité Sociale Name Review Group Comité des médicaments pédiatriques Plan d’Investigation Pédiatrique Protocole d’Utilisation Thérapeutique et de recueil d’informations Résumé des Caractéristiques du Produit Groupe de Travail de l’Avis Scientifique 219 220 Tout au long de notre rapport, nous allons vous présenter les différentes étapes réglementaires relatives à la désignation orpheline, les dispositions concernant l’autorisation temporaire d’utilisation de cohorte ainsi que la procédure relative à l’autorisation de mise sur le marché. Tout en répondant aux diverses exigences réglementaires, nous vous décrirons la stratégie de notre laboratoire. Ci-dessous est représenté notre calendrier exposant l’ensemble de ces étapes réglementaires : 221 I - Désignation Orpheline A - Justification de la demande de désignation orpheline dans le traitement de la FPI Inovie souhaite faire une demande de désignation orpheline afin de pouvoir accéder à l’ensemble des mesures d’incitation spécifiques conférées aux médicaments orphelins. Ces mesures, à savoir l’exclusivité commerciale, l’assistance à l’élaboration de protocoles, l’accès direct à la procédure centralisée et la réduction de redevances favoriseraient le développement et la mise sur le marché du nintédanib. Ainsi, les nombreux bénéfices apportés par la désignation orpheline nous déterminent à entreprendre la procédure de demande. Afin d’obtenir la désignation du nintédanib comme médicament orphelin, nous devons soumettre une demande à l’EMA avant le dépôt de la demande d’autorisation de mise sur le marché. De plus, en accord avec l’article 5 du règlement (CE) n°141/2000, cette demande de désignation peut se faire à tout stade du développement du médicament. Cette décision a été motivée par plusieurs arguments liés à la stratégie de l’entreprise. En effet, une fois désigné, le nintédanib sera inscrit au registre communautaire des médicaments orphelins qui sera publié sur le site Internet de la Commission Européenne; on observera également la publication du résumé d’avis sur le site Internet de l’EMA. L’information sera alors donnée aux potentiels compétiteurs, ce qui nous incite à ne pas faire une demande de désignation trop précoce. Cependant, nous souhaitons avoir accès aux mesures d’incitation dont l’assistance à l’élaboration de protocoles pour le design de la phase III. C’est pourquoi, le laboratoire dépose une demande de désignation orpheline dans le traitement de la FPI au cours de la phase II des essais cliniques, en vue d’obtenir le statut orphelin avant le début de la phase III. Pour ce faire, des preuves ont été apportées pour appuyer la « Medical Plausibility » lors de la soumission. Les études menées en amont par le pôle pré-clinique ont démontré que le nintédanib présente un mécanisme d’action impliquant de potentielles cibles dans la physiopathologie de la FPI. De part ce mécanisme d’action, le nintédanib a ainsi démontré sa « Medical Plausibility » dans le traitement de la condition orpheline, qu’est la FPI. 1 - Critères de désignation orpheline Selon l’article 3 (1) a du règlement (CE) n° 141/2000, le nintédanib répond aux critères de désignation des médicaments orphelins puisqu’il est destiné au traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique, maladie potentiellement létale et entraînant une invalidité chronique. De plus, cette affection ne touche pas plus de cinq personnes sur dix mille dans la Communauté : en effet, la prévalence s’élèverait à seulement 1,15 cas sur dix mille. Cette donnée épidémiologique est issue de la littérature. Cependant, d’après l’article 3 (1) b, le nintédanib doit présenter un bénéfice notable par rapport aux méthodes satisfaisantes de traitement de la FPI. D’une part, le règlement (CE) n°847/2000 nous mentionne le fait que les médicaments ayant bénéficié d’une AMM sont dès lors considérés comme des méthodes satisfaisantes. Nous avons alors analysé l’ensemble des méthodes de traitement de la FPI qui sont actuellement autorisées dans la Communauté : les méthodes conventionnelles telles que les corticostéroïdes, le cyclophosphamide, la ciclosporine, et l’azathioprine ne sont désormais plus recommandées car leur efficacité est remise en cause. Par conséquent, nous ne pouvons donc pas les 222 comparer au nintédanib dans le cadre de la démonstration de ce bénéfice notable. D’autre part, en accord avec ce même règlement, il nous est également indiqué que les méthodes de traitement qui ne font pas l’objet d’une AMM, comme la chirurgie ou les dispositifs médicaux, peuvent également être considérées comme des méthodes satisfaisantes, si et seulement si, il y a une preuve scientifique de leur efficacité. La transplantation pulmonaire est alors la seule intervention qui a démontré jusqu’à maintenant, un impact positif sur la survie des patients atteints de FPI. Cependant, nous ne pouvons considérer cette approche dans notre étude car elle est limitée en raison de la rareté des donneurs d’organes mais également parce qu’elle ne concerne que des patients à un stade très avancé de la maladie. Récemment, une molécule, la pirfénidone, a obtenu l’AMM sous le nom commercial d’Esbriet® comme traitement de la FPI. Présentant une activité anti-fibrotique et anti-inflammatoire, elle a démontré une efficacité : ce médicament est donc à ce jour, le seul traitement recommandé dans le traitement de la FPI. Ce dernier constitue ainsi la seule méthode satisfaisante d’après les Autorités. Dans ce contexte, la démonstration d’un « Significant Benefit » par rapport à la pirfénidone est obligatoire pour répondre aux critères de désignation orpheline. Le « Significant Benefit » est défini d’après le Règlement Européen 847/2000 comme « un avantage clinique significatif ou une contribution majeure dans la prise en charge des patients ». La demande de désignation se fait à un stade précoce du développement (Phase II), c’est pourquoi seules les données pré-cliniques et cliniques de phase I peuvent justifier notre hypothèse de bénéfice notable. Nous avons suivi la Guideline ENTR/6283/00 afin de répondre au mieux aux critères d’évaluation du COMP. 2 - Hypothèse de « Significant Benefit » Notre démonstration est basée sur une hypothèse d’amélioration de l’efficacité. Le mécanisme d’action du nintédanib est multicibles répondant de manière adéquate à la physiopathologie de la fibrose pulmonaire idiopathique. Le nintédanib est en effet un inhibiteur de tyrosine kinase bloquant les récepteurs suivant : PDGF-R α et β, récepteurs du facteur de croissance dérivé des plaquettes ; VEGF-R 1-3, récepteurs vasculaires endothéliales de facteur de croissance ; FGF-R 1-3, récepteurs du facteur de croissance des fibroblastes. Ces cibles sont impliquées dans les mécanismes pathologiques de la fibrose notamment au niveau de l’angiogenèse, du développement de la matrice extracellulaire, de la différenciation et de la migration des fibroblastes. Trois tests ont été réalisés sur des cultures de fibroblastes humains confirmant le mécanisme d’action du nintédanib et son efficacité in vitro : Test d’inhibition de la phosphorylation ; Test d’inhibition de la prolifération cellulaire ; Test d’inhibition de la différenciation des fibroblastes en myofibroblastes. Le processus de fibrose a été étudié in vivo grâce à un modèle de souris avec fibrose induite par bléomycine. Ce modèle pré-clinique a permis de mettre en évidence l’activité anti-inflammatoire et anti-fibrotique du nintédanib. De plus, notre molécule module les voies fibrotiques et semble avoir un effet bénéfique sur la diminution de l’accumulation de la matrice extracellulaire. Les protocoles et les conclusions détaillées des tests sont à retrouver dans la partie pré-clinique. Les résultats in vitro et in vivo justifient que le mécanisme d’action du nintédanib pourrait se traduire par une efficacité clinique améliorée. La tolérance et la sécurité du nintédanib chez l’animal et chez l’homme à court terme (phase I) ont été évaluées et encouragent les investigations cliniques. Le COMP a considéré notre concept 223 pharmacologique comme suffisamment solide, justifié par des éléments de preuve suffisamment pertinents pour valider l’hypothèse de bénéfice notable du nintédanib par rapport la pirfénidone. B - Déroulement de la procédure de désignation Nous avons établi notre calendrier de désignation orpheline en nous basant sur les dates limites de soumission des demandes de désignation orpheline disponibles sur le site Internet de l’EMA. 1 - Notification à l’EMA de l’intention d’introduire une demande de désignation orpheline Le 15 Janvier 2008 : Inovie a notifié à l’EMA son intention de soumettre une demande de désignation orpheline par le biais d’un e-mail à [email protected]. Cette notification inclut : - Le nom de la substance active : le nintédanib ; - L’indication orpheline proposée : le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique ; - Le nom et adresse du promoteur : Inovie - 5, rue Jean-Baptiste Clément 92290 Châtenay-Malabry ; - La planification : - Date proposée pour une réunion de pré-soumission : 23 Janvier 2008 ; - Date du dépôt de la demande : 25 Mars 2008. Un numéro UPI a automatiquement été attribué au nintédanib par e-mail dès lors que nous avons envoyé le formulaire de demande rempli à [email protected]. Il va servir à la communication avec l’agence ainsi que pour le suivi des procédures. 2 - Réunion de pré-soumission Le 23 Janvier 2008 : Inovie a exposé par téléconférence à l’EMA son projet de désignation orpheline. Au cours de cette réunion, nous avons présenté l’ensemble des données nécessaires au formulaire de demande de désignation orpheline ainsi qu’aux sections A à E de la partie scientifique. Plusieurs points ont été soulevés notamment en ce qui concerne la démonstration de la prévalence. L’ensemble des remarques ont alors été prises en compte par Inovie en vue de soumettre le projet final à l’EMA. A ce stade, un administrateur scientifique de l’EMA a déjà été nommé. 3 - Soumission à l’EMA Notre demande de désignation orpheline sera évaluée par deux coordinateurs : un membre du COMP et un administrateur scientifique de l’EMA. Une fois l’ensemble des documents complétés, le 25 Mars 2008, nous les avons soumis à ces deux coordinateurs par voie électronique via Eudralink, à savoir : - Le formulaire de demande désignation orpheline ; - Les sections A à E de la partie scientifique ; - Les Traductions en 25 langues de la substance active et de l’indication proposée ; - Une BIBLIOGRAPHIE. Notre demande étant constituée d’un dossier complet, l’Agence nous l’a validée et nous a transmis le calendrier de la procédure d’évaluation. Ainsi, la procédure a débuté le 20 Avril 2008. 4 - Evaluation de la demande par le COMP 224 Par la suite, nos deux coordinateurs ont rédigé un rapport synthétique qui a été distribué à tous les membres du COMP et qui sera discuté lors de la prochaine réunion du comité. Le 15 Juillet 2008, soit 90 jours après le démarrage de la procédure, le COMP a émis un avis positif, sur la possibilité d’un bénéfice significatif, qui a été transmis à la Commission européenne pour l'adoption d'une décision sur le statut orphelin du nintédanib dans le traitement de la FPI. 5 - Décision de la Commission Européenne Le 14 Août 2008, soit 30 jours après la réception de l’avis positif du COMP, la Commission européenne entérine l’opinion positive du COMP et a attribué au nintédanib un statut orphelin dans la FPI. Cette désignation orpheline est ainsi inscrite au registre communautaire des médicaments orphelins. Demande de désignation orpheline en parallèle avec d’autres autorités réglementaires Etant donné que nous enregistrons nos essais cliniques aux Etats-Unis, il serait judicieux de notre part de faire également cette demande de désignation orpheline aux Etats-Unis auprès de la FDA. Nous savons que cela est alors possible : en effet, notre filiale américaine peut recourir à cette procédure en utilisant le formulaire de demande de désignation orpheline commun à la FDA et à l’EMA. C - Calendrier de la désignation orpheline Réunion de présoumission Notification à l’EMA de l’intention d’introduire une demande Décision positive de la CE Début de la procédure d’évaluation Dépôt de la demande Avis positif du COMP Par la suite, nous aborderons les autres étapes réglementaires nécessaires à l’accès aux mesures d’incitation que nous confère le statut orphelin. D - Assistance à l’élaboration de protocoles Une fois la désignation orpheline obtenue, en vertu de l’article 6 du règlement (CE) n°141/2000, le développement est poursuivi en bénéficiant d’une première mesure d’incitation : l’assistance à l’élaboration de protocoles, fournie par l’EMA. Il s’agit d’un avis scientifique spécialement dédié aux entreprises développant des médicaments orphelins pour les maladies rares. Nous décidons d’effectuer cette demande d’AP en amont de la phase III. En effet, cette décision se justifie par le fait 225 qu’Inovie va pouvoir, à l’aide de l’Agence européenne, finaliser le design de ses études de phase III. De plus, cela nous permettra par la suite, de constituer notre dossier d’AMM dans les meilleures conditions possibles puisque nous anticiperons l’ensemble des tests et des essais qui auraient pu poser problème à l’EMA au cours de la procédure centralisée. Ainsi, cette mesure d’incitation optimisera le développement du nintédanib dans la FPI. Pour se faire, le 15 Septembre 2008, nous avons envoyé une lettre de demande déclarant notre volonté d’avoir une AP ainsi qu’un document de préparation incluant l’ensemble de nos questions, les positions du laboratoire et la description du nintédanib. Nous avons soumis l’ensemble de ces documents par voie électronique tout en respectant le format alloué par l’EMA. Les questions que nous formulons ainsi que le plan de développement que nous proposons sont en accord avec notre condition orpheline, la FPI et c’est donc pourquoi, nous pouvons également bénéficier d’une seconde mesure d’incitation : la réduction de redevances vis-à-vis du protocole assistance. Il faut alors considérer le fait que notre laboratoire ne dispose pas du statut de PME et n’est pas non plus spécialisé en pédiatrie ; ceci explique que nous disposerons d’une réduction s’élevant à 75%. 1 - Première phase de la procédure : le meeting de pré-soumission Du 22 Septembre au 23 Octobre 2008, l’Agence nous a fourni une assistance d’ordre réglementaire. Ce meeting est en effet une opportunité pour nous d’introduire notre plan de développement de phase III et de présenter l’ensemble de nos questions en amont de l’évaluation. L’Agence va alors nous faire part d’une première impression et elle va éventuellement pouvoir identifier les points supplémentaires à aborder au sein de la demande, auxquels nous n’avons pas pensé en premier lieu. Par la suite, lors de la deuxième phase de cette procédure, l’Agence va pouvoir nous rendre son avis scientifique par réponse à nos questions, en s’appuyant sur cette unique base documentaire. Ce meeting de pré-soumission est donc primordial pour finaliser l’ensemble de ces documents. 2 - Deuxième phase de la procédure : l’évaluation Notre demande est constituée de questions abordant différents aspects cliniques relatifs au futur plan de développement du nintédanib dans la FPI. En effet, nous allons formuler deux types de questions. a - Questions relatives aux critères pour l’obtention de l’AMM Cela nous permettra d’obtenir des réponses aux questions suivantes sur le design de la phase III des essais cliniques : La pirfénidone constituerait-elle le comparateur le plus pertinent ? Quelles valeurs de DLco et de CVF sont à prendre en compte pour distinguer les classes légère, modérée et sévère de la FPI? Est-ce que la survie sans progression est un critère principal pertinent pour juger de l’évolution de la FPI ? Le test de marche de 6 minutes est-il un critère fiable de la mesure de la fonction respiratoire ? Les patients, dès lors qu’un des évènements des critères de jugement primaire et secondaire survient, peuvent-ils switcher pour l’autre bras ? Ainsi, une fois l’avis scientifique délivré, nous allons pouvoir transmettre à la clinique le plan de développement finalisé de leurs études de phase III. 226 b - Questions relatives aux critères de désignation orpheline Au moment de l’AMM, nous devons en effet démontrer notre « Significant Benefit ». Cette démonstration va s’articuler, dans le cadre de la condition orpheline désignée FPI, pendant le développement, autour de notre phase III comparative nintédanib versus pirfénidone. L’EMA va alors nous apporter des informations sur la manière de pouvoir démontrer ce bénéfice significatif et donc, anticiper les diverses problématiques relatives au maintien de ce statut orphelin. Par la suite, l’Agence a validé notre dossier et ainsi, nous l’avons soumis électroniquement via Eudralink. Notre demande d’AP a été transmise au SAWP, groupe de travail composé d’experts qui émet un avis qui devra ensuite être entériné par le CHMP lors de la réunion suivante. Ces experts se sont alors réunis une première fois du 3 au 5 Novembre 2008, ce qui constitue le démarrage de la procédure : on parle en effet de la première réunion du SAWP. Puis du 1er au 3 Décembre 2008, les évaluateurs se sont concertés sur les rapports qu’ils avaient préalablement rédigés et ont émis ainsi un avis : il s’agit de la deuxième réunion du SAWP. Puis cet avis a été soumis au CHMP sur recommandation du SAWP : une lettre constituant cet avis final a en effet été envoyé à l’entreprise, le 18 Décembre 2008. Le SAWP a considéré qu’il n’a pas été nécessaire de convier le laboratoire à une discussion supplémentaire ; c’est pourquoi cette procédure d’AP s’est finalisée en l’espace de 40 jours. De plus, il est important de considérer le fait que cette AP ne constitue pas une pré-évaluation de notre dossier d’AMM mais un simple avis scientifique vis-à-vis de notre médicament orphelin. Enfin, le fait que nous suivons cet avis scientifique n’est pas la garantie de succès de notre future AMM. Un an après l’obtention de ce statut orphelin, nous avons soumis un rapport annuel de développement auprès de l’EMA. Ce dernier relate les études cliniques en cours, le plan d’investigation pour l’année suivante ainsi que tout problème pouvant impacter notre désignation orpheline. II - Autorisation Temporaire d’Utilisation de cohorte A - Justification de la demande d’ATU de cohorte L’absence d’alternative thérapeutique appropriée nous a poussé à entreprendre les démarches dans le cadre d’une ATU de cohorte. En effet, Inovie a souhaité faire cette demande d’ATU de cohorte en France dans l’intention de favoriser un accès plus rapide d’Oxifib® aux patients pour lesquels il n’y a pas d’alternative thérapeutique appropriée. La mise à disposition des patients sera encadrée dans le cadre d’un PUT. B - Dispositions réglementaires relatives à l’ATU de cohorte 227 En France, l’utilisation exceptionnelle de spécialités pharmaceutiques ne bénéficiant pas d’AMM est conditionnée à l’obtention préalable d’une ATU délivrée par l’ANSM. En effet, par dérogation à la procédure d’AMM, l’article L.5121-12 du code de la santé publique fixe les règles d’utilisation à des fins thérapeutiques et à titre exceptionnel, des médicaments sans AMM en France, destinés à traiter des maladies graves ou rares lorsqu’il n’existe pas de traitement approprié et que la mise en œuvre du traitement ne peut pas être différée. En accord avec ce dernier article, nous pouvons affirmer le fait qu’à ce jour, Oxifib® n’a pas d’AMM en France et qu’il est bien destiné à traiter une maladie rare, la FPI. Cependant, au moment de notre demande, il existe une alternative thérapeutique pour la FPI légère à modérée : Esbriet®. Toutefois, certains patients peuvent présenter des contre-indications ainsi que plusieurs intolérances à Esbriet®, à savoir : des troubles digestifs, des allergies, des réactions cutanées mais également une photosensibilité. Il n’existe donc pas d’alternative thérapeutique appropriée pour ces patients en particulier. C’est pourquoi, Inovie a décidé de positionner Oxifib® en seconde intention après Esbriet®. Par conséquent, dans le cadre de cette ATU de cohorte, l’indication revendiquée par Inovie est la suivante : Oxifib® serait indiqué chez l’adulte dans le traitement de la FPI légère à modérée, en cas de contre-indication ou d’intolérance à Esbriet®. Notre ATUc s’adresse en France, à 124 patients traités et surveillés suivant des critères définis dans le PUT. Ce dernier, établi entre l'ANSM et Inovie, prévoit notamment les modalités de suivi des patients traités ainsi que le recueil de données portant sur l'efficacité, les effets indésirables, les conditions réelles d'utilisation ainsi que les caractéristiques de la population bénéficiant d’Oxifib®. Il contient également des informations rédigées spécialement à l’attention des patients et qui doivent leur être remises par les prescripteurs. En outre, l’efficacité et la sécurité d’emploi d’Oxifib® sont fortement présumées suite aux résultats de phase II et de phase III. En effet, dans un premier temps, concernant les données d’efficacité, les résultats de l'essai de phase II PROMISE chez les patients atteints de FPI ont suggéré un effet bénéfique cliniquement significatif d’Oxifib® sur la fonction pulmonaire, la qualité de vie et sur l’incidence des exacerbations aiguës, pour une dose de 150 mg deux fois par jour. De plus, la phase III RAINBOW, dont le but est de comparer et de confirmer l’efficacité d’Oxifib® à une dose de 300 milligrammes par jour par rapport au traitement de référence (Esbriet®) dans la FPI légère à modérée, nous a permis de révéler une meilleure efficacité d’Oxifib® en augmentant de manière significative la survie sans progression (critère de jugement principal). Autrement dit, Oxifib® diminuerait le risque de progression de la maladie de 31% par rapport à Esbriet®. Par ailleurs, la médiane de survie sans progression est allongée de 7 mois avec Oxifib® et le taux de survie sans progression à 4 ans est de 28% pour les patients traités par Oxifib® contre 15% pour les patients traités par Esbriet®. D’autres critères ont été suivis dans cette étude démontrant l’impact d’Oxifib® sur l’évolution de la fibrose pulmonaire idiopathique notamment la survie sans événements qui démontre un retard significatif à la première exacerbation et à la première hospitalisation pour cause respiratoire. De plus, Oxifib® diminue le risque de passage du stade léger à modéré de 36%, et celui du stade modéré à sévère de 39% par rapport à Esbriet®. Dans un second temps, concernant les données de sécurité d’emploi, les résultats de phase III ont suggéré que les effets indésirables les plus fréquemment rapportés lors du traitement par Oxifib® incluent la diarrhée, les vomissements et les nausées, les douleurs abdominales, une diminution de l’appétit et de l’anorexie ainsi que des vertiges. 228 Ainsi, dans le cadre de cette ATU de cohorte, Inovie a donc pu présumer de la sécurité d’emploi et de l’efficacité d’Oxifib® dans la FPI légère à modérée. C - Déroulement de la procédure d’ATU de cohorte 1 - Demande d’ATU de cohorte auprès de l’ANSM Le 29 mars 2013, nous avons déposé notre dossier de demande d’ATUc auprès de l’ANSM à l’adresse suivante : [email protected]. Nous indiquons à l’ANSM que nous avons dans le même temps, demandé l’AMM. Le dossier de demande d’ATUc comprend les informations mentionnées à l’article R. 5121-68 du code de la santé publique notamment : La demande d’ATU de cohorte réalisée sur le formulaire de demande comprenant les motifs de la demande au regard de l’article L.5121-12 du code de Santé publique ; Un dossier administratif comprenant notamment une copie de la demande d’AMM, le projet de RCP, de notice d’information des patients et d’étiquetage rédigés en français, le PUT, la désignation européenne du médicament orphelin, la copie de l’AP délivrée par l’EMA ainsi que le nombre estimé de patients en France concernés par la demande ; Un dossier relatif au médicament contenant toutes les données pharmaceutiques et pharmaco-toxico-cliniques disponibles au moment de la demande. Le format de ce dossier doit être le plus proche possible de celui requis pour le dossier d’AMM. Il s’ensuit une période d’examen de recevabilité du dossier de 1 mois durant laquelle l’ANSM s’est assurée que le dossier était complet. Puis notre demande est évaluée pendant environ 6 mois par la Direction Produits de la gamme pneumologie en lien avec le référent ATU de la Direction de l’Evaluation de l’ANSM. Enfin, il s’est écoulé une période de 1 mois nécessaire à la signature de notre dossier par l’ANSM. Cette procédure de demande d’ATU de cohorte a donc duré environ 8 mois. 2 - Octroi de l’ATU de cohorte Le 2 Décembre 2013 : la commission d’évaluation initiale du rapport bénéfice/risque des produits de santé a donc rendu un avis favorable à l’utilisation d’Oxifib® dans le cadre d’une ATU de cohorte dans l’indication suivante « chez l’adulte dans le traitement de la FPI légère à modérée, en cas de contreindication ou d’intolérance à Esbriet®». Au moment de la demande, Oxifib® ne bénéficiant pas d’AMM en France, son utilisation est soumise à une procédure de surveillance étroite de la part de l’ANSM, notamment en matière de pharmacovigilance. C’est pourquoi cette ATU de cohorte, en plus d’être accompagnée du PUT, des rapports périodiques de synthèse doivent également être adressés à l’ANSM contenant toute nouvelle information pertinente sur le médicament depuis l’octroi de l’ATUc, particulièrement en termes de conditions réelles d’utilisation et de sécurité d’emploi. 3 - Passage de l’ATU de cohorte à l’AMM L’ATU de cohorte est attribuée le temps de la durée de la procédure d’AMM. Dès l’octroi de cette AMM européenne, le 2 Juillet 2014, d’après l’article R.5121-76 du code de la santé publique, le directeur général de l’ANSM fixe la date à laquelle l’ATU de cohorte cesse de produire ses effets. Cette date dépend essentiellement du délai nécessaire à la mise en conformité de la notice et de l’étiquetage avec l’AMM. Elle ne tient, en aucun cas, compte des délais nécessaires à la publication 229 de l’arrêté d’agrément aux collectivités pris au titre de l’AMM ou de l’inscription du médicament sur la liste des médicaments remboursables. Ce délai ne sera pas inférieur à un mois à compter de la notification de la décision d’AMM et devra être limité à trois mois. Le directeur général de l’ANSM a alors fixé cette date de fin d’ATUc au 2 Septembre 2014, soit 2 mois après l’octroi de notre AMM. Notre ATU de cohorte aura alors été accordée pour une durée de 9 mois. Il s’ensuit une période transitoire de post-ATU : c’est la phase dérogatoire pendant laquelle il subsiste une continuité de la prise en charge des patients sous ATU, en accord avec l’article 48 de la LFSS de 2014. Ci-dessous est représenté le calendrier de notre procédure d’ATU de cohorte : 6 Janvier 2013 : Fin Phase III 29 Mars 2013 : Demande ATUc 2 Décembre 2013 : Octroi de l’ATUc 2 Septembre 2014: Fin ATUc Après ATU: Phase dérogatoire Art 48 LFSS 2014 : continuité de la prise en charge des patients sous ATU 230 Figure 1 : Calendrier de l’ATU de cohorte Le cas échéant, dans d’autres pays européens, Oxifib® peut être mis à disposition des patients dans le cadre de ce que l’on appelle le « Name Patient Use ». Cela signifie que chaque Autorité Nationale de Santé devra analyser au cas par cas, des demandes adressées par des médecins concernant un patient nommément désigné. III - La stratégie d’enregistrement Inovie souhaite rendre accessible Oxifib® à tous les patients dans le besoin, le plus rapidement possible afin de couvrir un besoin thérapeutique non satisfait. C’est pour cela que la stratégie de l’entreprise a été de demander le statut orphelin et de faire une procédure d’évaluation accélérée. Le statut orphelin conféré à Oxifib® permet au laboratoire d’accéder directement à la procédure d’enregistrement centralisée. Ainsi, dès l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché, Inovie pourra commercialiser Oxifib® dans l’ensemble du marché communautaire. L’indication thérapeutique choisie pour le médicament Oxifib® est le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée. Cette indication est plus large que celle de l’ATU, on ne se place plus seulement en deuxième intention, après intolérance ou contre-indication à Esbriet®, mais en première intention. Ainsi, ce positionnement ouvre une plus grande perspective commerciale pour Inovie, et surtout une plus grande perspective thérapeutique pour les patients en couvrant une population plus large. Dans l’objectif d’accéder au marché plus rapidement, la stratégie d’Inovie a été de demander une procédure d’évaluation accélérée pour l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché d’Oxifib®. En plus de l’accès précoce au marché obtenu par l’ATUc, Inovie souhaite rendre accessible son médicament à tous les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique dans les meilleurs délais. La procédure accélérée permet une évaluation par le CHMP en seulement 150 jours contre 210 jours pour une évaluation classique. Un accès rapide au marché communautaire représente à la fois un bénéfice commercial important pour Inovie mais surtout un bénéfice majeur pour tous les patients non inclus dans le cadre de l’ATUc et en attente de traitement. IV - L’éligibilité à l’évaluation accélérée D’après l’article 14(9) du Règlement (CE) N°726/2004, la mise sur le marché d’un médicament à usage humain peut faire l’objet d’une procédure d’évaluation accélérée si celui-ci présente «un intérêt majeur du point de vue de la santé publique et notamment du point de vue de l’innovation thérapeutique ». Notre demande a donc été dûment justifiée pour pouvoir répondre à ce critère et ainsi bénéficier de l’évaluation accélérée. La justification de l’intérêt public majeur, en accord avec les recommandations de l’EMA, s’est basée sur la démonstration de trois points: - La description du besoin thérapeutique non satisfait pour le maintien et l’amélioration de la santé au niveau communautaire ; - La quantification de l’impact sur l’évolution de la maladie ; - L’innovation thérapeutique basée sur les bénéfices apportés par le médicament en comparaison aux méthodes existantes et quantifiant l’impact dans la pratique clinique. A - Le besoin thérapeutique non satisfait La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie rare de cause inconnue, dont la survie est de 3 à 5 ans et pour laquelle il n’existe que peu de traitements. Le besoin thérapeutique des patients réside principalement au niveau des patients atteints de FPI légère à modérée. En effet, 70% des patients se trouvent à ce stade de la pathologie. Les traitements actuellement disponibles pour ces patients sont des traitements symptomatiques (corticothérapie, oxygénothérapie, dérivés morphiniques) et Esbriet®. Le seul traitement contre la FPI légère à modérée actuellement disponible est donc la pirfénidone, connu sous le nom commercial d’Esbriet®. Néanmoins, d’après l’avis de la Haute Autorité de Santé du 14 mars 2012, les effets d’Esbriet® sur la préservation de la fonction respiratoire est faible, de signification clinique discutable et hétérogène d’une étude à l’autre. De plus, il n’a pas été montré de réduction du délai d’aggravation de la maladie ni de la mortalité. Les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique légère à modérée se retrouvent donc peu armés face à l’évolution de leur maladie. Ce besoin thérapeutique est d’autant plus important qu’on fait face à des situations d’échec au traitement, et à des situations où le traitement est contre-indiqué (patients insuffisants hépatiques ou rénaux sévères, patients ayant une hypersensibilité à la pirfénidone, un antécédent d’œdème de Quincke, ou traités par fluvoxamine). Ces patients se retrouvent donc en impasse thérapeutique. Le besoin thérapeutique est donc actuellement non satisfait. B - L’impact d’Oxifib® sur l’évolution de la maladie 231 L’étude clinique de phase III a étudié le bénéfice clinique d’Oxifib® par rapport à Esbriet®, le seul traitement de référence à ce jour. Cette étude a permis de mettre en évidence une augmentation significative de la survie sans progression pour Oxifib®, qui diminue le risque de progression de la maladie de 31% par rapport à Esbriet®. De plus, la médiane de survie sans progression est allongée de 7 mois avec Oxifib®. D’autres critères ont été suivis dans cette étude démontrant l’impact d’Oxifib® sur l’évolution de la fibrose pulmonaire idiopathique notamment la survie sans événement qui démontre un retard significatif à la première exacerbation et à la première hospitalisation pour cause respiratoire. De plus, Oxifib® diminue le risque de passage du stade léger à modéré de 36%, et celui du stade modéré à sévère de 39% par rapport à Esbriet®. C - L’innovation thérapeutique Oxifib® innove du point de vue du mécanisme d’action en proposant une action multicibles impactant les principaux processus de la maladie à savoir la fibrose, l’inflammation et la prolifération cellulaire. L’étude de phase III a démontré un bénéfice significatif d’Oxifib® par rapport à Esbriet®, en particulier sur le critère principal, en augmentant de manière significative la survie sans progression. Ces éléments de justification ont été complétés par des éléments de preuve supplémentaires en particulier les résultats détaillés des études précliniques qui sont disponibles dans la partie préclinique et des études cliniques dans la partie essais cliniques. V - Les activités de pré-soumission Plusieurs activités de pré-soumissions sont requises préalablement à la procédure centralisée. A - Demande d’éligibilité à la procédure centralisée Malgré le fait qu’il s’agisse d’une mesure d’incitation, Inovie doit toutefois envoyer une demande d’éligibilité à cette procédure. L’article 3 du règlement (CE) n°726/2004 nous définit les champs d’application obligatoires et optionnels. Notre médicament, Oxifib® désigné comme un médicament orphelin selon le règlement (CE) n°141/2000, s’inscrit ainsi dans le champ d’application obligatoire de cette procédure. Nous devons alors soumettre cette demande d’éligibilité, tout en respectant le format alloué par l’EMA, par voie électronique, à l’adresse suivante : [email protected]. Notre demande doit être accompagnée de la justification de l’éligibilité. L’Agence recommande préférentiellement d’envoyer cette demande, au plus tôt 18 mois avant la soumission de notre dossier. Elle est donc envoyée le 8 Octobre 2012. Il s’ensuit une réunion du CHMP qui a évalué cette éligibilité du 22 au 25 Octobre 2012. Enfin, l’éligibilité à cette procédure centralisée a été jugée pertinente et le CHMP a alors rédigé une note d’information le 25 Octobre 2012. B - Dépôt du nom de spécialité Oxifib® Le 4 Mars 2013, soit 7 mois avant la soumission de notre dossier d’AMM, nous avons envoyé une lettre auprès de l’EMA, stipulant que nous déposons Oxifib® comme nom de marque, à l’adresse suivante : [email protected]. Cette activité de pré-soumission consiste en un examen permettant alors de s’assurer qu’il n’y a pas de confusion entre Oxifib® et d’autres marques de médicaments. Cet examen se fait via le Name Review Group, durant la procédure centralisée. C - Exemption du PIP Il est important de considérer le fait que la FPI n’affecte pas les enfants : en effet, elle ne se déclare que chez la population adulte. Oxifib® n’est donc pas utilisé chez la population pédiatrique. Et dans 232 ce cas, un PIP n’est pas requis et sera exempté. Selon l’EMA, notre pathologie fait partie de la liste des maladies exemptées mais nous devons néanmoins soumettre une demande d’exemption de PIP auprès du PDCO et, ceci fera partie intégrante de notre dossier. VI - La procédure centralisée A - Demande de réunion de pré-soumission et notification de l’intention de demande d’évaluation accélérée Le 29 mars 2013 : Inovie a demandé une réunion de pré-soumission avec les membres de l’EMA. Pour ce faire, le laboratoire a envoyé le formulaire de demande de pré-soumission accompagné d’une lettre de motivation à l’adresse suivante : [email protected] . Dans cette demande nous demandons également l’affectation d’un rapporteur et d’un co-rapporteur. A l’issue, d’une phase de nomination d’un mois, le rapporteur désigné a été la France et le co-rapporteur, l’Allemagne. Dans un même temps, Inovie notifie à l’EMA son intention de soumettre une demande d'évaluation accélérée dans le cadre d’une procédure centralisée. Cette notification est officielle et documentée. B - Réunion de pré-soumission Le 27 mai 2013 : le laboratoire a présenté et a discuté avec l’EMA de son projet d’évaluation accélérée. Les questions soulevées portaient notamment sur le niveau de justification nécessaire pour avoir accès à l’évaluation accélérée. Les conseils donnés par l’EMA, nous ont permis de mieux préparer les dossiers de soumissions et de planifier le calendrier des différentes échéances de la procédure. C - Dépôt de la demande d’évaluation accélérée Le 10 septembre 2013 : Inovie a envoyé par voie électronique à tous les membres du CHMP et au chef de produit de l’EMA le dossier de demande d’évaluation accélérée pour Oxifib®. L’envoi s’est fait à l’adresse suivante : [email protected] D - Réunion plénière du CHMP précédant le début de la procédure Le 24 septembre 2013 : suite à la réception de notre demande, l'EMA a rédigé une note d’information sur la pertinence d’une évaluation accélérée pour Oxifib® prenant en compte les recommandations des rapporteurs. Ce rapport a ensuite été évalué par les membres du CHMP. Le CHMP ne nous a pas demandé de clarifications supplémentaires au sujet de notre demande et a considéré comme satisfaisante notre démonstration d’intérêt majeur pour la santé publique. Ainsi, le CHMP s’est prononcé positivement sur l’acceptabilité de la demande d’évaluation accélérée. E - Soumission du dossier d’AMM Le 4 octobre 2013 : nous avons soumis l’eCTD (format électronique obligatoire) via la plateforme dédiée à cet effet, l’European Medicines Agency eSubmission Gateway. 1 - Le CTD Le CTD regroupe l’ensemble des données relatives au développement d’Oxifib®. Il est composé de 5 modules dont le module 1 contenant les informations administratives ainsi que les propositions 233 relatives à l’information produit telles que le RCP, la notice et l’étiquetage ; le module 2, résumé des données des modules 3,4 et 5 ; le module 3, module qualité ; le module 4, module sécurité contenant les rapports de sécurité non cliniques (ou pré cliniques) de notre produit et enfin le module 5, module efficacité composé de toutes les informations cliniques c’est-à-dire tous les résultats recueillis au cours des essais chez l’homme. Les informations présentées dans ces modules sont conformes aux guidelines ICH M4 (M4Q, M4S et M4E). L’ensemble du dossier a été constitué en collaboration avec les différents départements du laboratoire. 2 - Les informations relatives au produit a - Le Résumé des Caractéristiques du Produit Le RCP résume les informations concernant Oxifib® à savoir sa dénomination, sa forme pharmaceutique, sa composition, sa posologie, son indication, ses contre-indications, ses précautions d’emploi, ainsi que ses données précliniques et cliniques. Le RCP d’Oxifib® est disponible en annexe de notre rapport (annexe 5.1). b - La notice La notice (annexe 5.3) a été rédigée de manière à contenir toutes les informations clés du RCP dans des termes claires, et dans le but d’aider les patients à tirer le maximum de bénéfices de son traitement dans les meilleures conditions de sécurité. Un test de lisibilité a été mis en place dans un souci de bon usage pour nos patients. c - Le conditionnement et l’étiquetage Les projets des conditionnements primaire (blister) et secondaire (boite hexagonale) ont été soumis lors de la demande d’AMM. L’étiquetage est disponible en annexe de notre rapport (annexe 5.2). Suite à l’envoi électronique du CTD incluant les annexes, un e-mail de confirmation nous a été envoyé validant la recevabilité et nous informant que notre soumission a été transférée pour évaluation. F - La procédure d’évaluation accélérée La procédure d’évaluation accélérée commence officiellement le 23 octobre 2013. Le rapporteur (France) et le co-rapporteur (Allemagne) ont rédigé un premier rapport d’évaluation qui a été soumis à chacun des membres du CHMP, le 10 janvier 2014. Le laboratoire reçoit à J120 soit le 19 février 2014, une liste consolidée de question issue des commentaires du CHMP sur le rapport des rapporteurs. La procédure d’évaluation s’arrête (clock stop) pendant 1 mois, le temps nécessaire à Inovie pour répondre avec pertinence aux différentes questions soulevées par le CHMP. La liste consolidée de questions ainsi que les éléments de réponses apportées par Inovie sont disponibles en annexe 5.4 de notre rapport. Le calendrier réglementaire reprend le 20 mars 2014 (J121). Le rapporteur et le co-rapporteur ont rédigé un rapport d’évaluation joint qui a été soumis aux membres du CHMP. Lors de la réunion plénière du CHMP le 25 avril 2014 (J150), les clarifications apportées par le laboratoire ont été jugées comme satisfaisantes. Ainsi, le CHMP a adopté un avis positif à la majorité absolue avec une mesure de suivi renforcée de pharmacovigilance. En parallèle à cette évaluation par le CHMP, le PRAC a évalué notre dossier sur les questions de pharmacovigilance et de gestion de risques. De même, un rapporteur et un co-rapporteur au sein des 234 membres du PRAC ont été désignés pour l’élaboration de rapports discutés lors des réunions plénières. Suite à l’avis positif du CHMP, un processus décisionnel a eu lieu en 3 étapes : la traduction des mentions légales, une procédure de consultation du comité permanent des médicaments à usage humain et la décision de la commission européenne. L’autorisation de mise sur le marché d’Oxifib® dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique a été octroyée le 2 juillet 2014. J120: 19 fév. 2014 Liste consolidée de questions J121: 20 mar. 2014 J80: 10 jan. 2014 Envoi des réponses / Rapport d'évaluation Reprise de des rapporteurs l’évaluation J0: 23 oct. 2013 Début de la procédure J150: 25 avr. 2014 Avis positif du CHMP Clock Stop 1mois 2 juillet 2014 Octroi de l’AMM 235 Figure 2 : Calendrier de la procédure centralisée VII - Le maintien du statut orphelin Inovie demande en parallèle de la procédure centralisée, le maintien du statut orphelin d’Oxifib®. Le statut orphelin nous a été accordé en fin de phase II des essais cliniques et nécessite d’être maintenu pour pouvoir bénéficier de l’exclusivité commerciale de 10 ans. Cette demande de maintien du statut orphelin s’est faite au même moment que le dépôt du dossier d’AMM, soit le 4 octobre 2013. Dans le rapport de demande, nous avons démontré que les critères orphelins - la prévalence de la condition, et le caractère rare, potentiellement létal et entrainant une invalidité chronique de la maladie - étaient toujours respectés par rapport au moment de la demande de désignation au cours de la phase II. De plus, nous avons justifié le bénéfice significatif d’Oxifib® par rapport à Esbriet® en apportant de nouvelles données issues des résultats de l’étude clinique de phase III RAINBOW. Ces données cliniques comparatives ont permis de révéler une meilleure efficacité d’Oxifib® en augmentant de manière significative la survie sans progression (critère de jugement principal). L’ensemble des résultats, exposés dans la partie clinique de ce dossier, ont permis de démontrer un bénéfice significatif d’Oxifib® par rapport à Esbriet® du point de vue de l’amélioration de l’efficacité. Ainsi, l’hypothèse émise au cours de la phase II lors de la demande de désignation orpheline est validée : le mécanisme d’action multicibles d’Oxifib® entraine une meilleure efficacité clinique par rapport à Esbriet®. Les membres du COMP ont réévalué les critères orphelins associés à la désignation orpheline du nintédanib dans la FPI et ont considéré nos données suffisamment pertinentes pour émettre un avis positif. Cet avis a été rendu 1 mois après l’avis du CHMP sur l’obtention de l’AMM soit le 25 mai 2014. L’avis du COMP a ensuite été entériné par la Commission européenne, le 2 juillet 2014. Cette approbation du maintien du statut orphelin confère à Oxifib® une exclusivité commerciale de 10 ans. 4 octobre 2013 • Soumission du rapport de demande de maintien du statut orphelin 25 mai 2014 2 juillet 2014 • Réévaluation des critères de désignation par le COMP: avis positif • Approbation de la désignation orpheline par la Commission Européenne Figure 3 : Calendrier du maintien du statut orphelin 236 VIII - BIBLIOGRAPHIE 1. Règlement (CE) n°141/2000 du Parlement Européen et du Conseil du 16 Décembre 1999 concernant les médicaments orphelins 2. Règlement (CE) n°847/2000 de la Commission, du 27 avril 2000, établissant les dispositions d'application des critères de désignation d'un médicament en tant que médicament orphelin et définissant les concepts de «médicament similaire» et de «supériorité clinique» 3. Guideline ENTR/6283/00: Guideline on the format and content of applications for designation as orphan medicinal products and on the transfer of designations from one sponsor to another, Rev 4, 2013 4. AGENCE EUROPEENNE DU MEDICAMENT - Section « How to apply for orphan designation » [en ligne] [consulté le 06/03/2015] Disponible à l’adresse : http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/regulation/general/general_content_000 519.jsp&mid=WC0b01ac05804ece5e 5. AGENCE EUROPEENNE DU MEDICAMENT - Section « Recommendation on elements required to support the medical plausibility and the assumption of significant benefit for an orphan designation » [en ligne] [consulté le 06/03/2015] Disponible à l’adresse : http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Regulatory_and_procedural_guideli ne/2009/09/WC500003778.pdf 6. AGENCE EUROPEENNE DU MEDICAMENT - Section « European Medicines Agency Guidance for applicants seeking scientific advice and protocol assistance » [en ligne] [consulté le 06/03/2015] Disponible à l’adresse : http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Regulatory_and_procedural_guideli ne/2009/10/WC500004089.pdf 7. HAUTE AUTORITE DE SANTE - Synthèse Esbriet CT11398 [en ligne] [consulté le 06/03/2015] Disponible à l’adresse : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/201206/esbriet_14032012_synthese_ct11398.pdf 8. HAUTE AUTORITE DE SANTE - Avis de la commission de transparence du 14 mars 2012 [en ligne] [consulté le 06/03/2015] Disponible à l’adresse : http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-04/esbriet_14032012_avis_ct11398.pdf 9. REGLEMENT (CE) N° 726/2004 DU PARLEMENT EUROPEEN ET DU CONSEIL DU 31 MARS 2014. Article 14(9) relatif à l’évaluation accélérée. 10. PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL D’ETAT. Directive du 6 novembre 2001 relatif aux médicaments à usage humain. Journal Officiel n° L 311 ,28 novembre 2001, 67p. 11. MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES DE LA SANTE ET DES DROITS DES FEMMES. Article L5121-12 du Code de Santé publique, 31 décembre 2011. 12. AGENCE NATIONALE DE SECURITE DU MEDICAMENT ET DES PRODUITS DE SANTE-Formulaires de demande d'ATU [en ligne] [consulté le 08 /03/2015] Disponible à l’adresse : http://ansm.sante.fr/Activites/Autorisations-temporaires-d-utilisation-ATU/Faire-une-demanded-autorisation-temporaire-d-utilisation/(offset)/1#paragraph_15775 13. ASSEMBLEE NATIONALE ET SENAT. Loi du 19 décembre 2013 relatif au financement de la sécurité sociale pour 2014. Journal Officiel n° 2013-1203,23 décembre 2013. 14. ORPHANET : LE PORTAIL DES MALADIES RARES ET DES MEDICAMENTS ORPHELINS[en ligne] [consulté le 08/03/2015] Disponible à l’adresse : http://www.orpha.net/consor/cgibin/OC_Exp.php?Lng=FR&Expert=2032 237 238 ASSURANCE QUALITÉ 239 Elodie Adam Anh Banh Chloé Brot Quentin Chenet Laura Gueguen Julie Vergez 240 SOMMAIRE I - Politique Qualité II - Gestion documentaire III - La formation Gestion de risque I - Analyse de risque appliquée au développement pharmaceutique II - Analyse de risque appliquée à la production III - Analyse de risque appliquée à la distribution Assurance Qualité Préclinique I - Audit A - Centre de recherche préclinique B - Sous-traitance auprès d’un CRO II - Qualification et calibration des équipements III - Formation IV - Traitement des animaux V - Gestion des déchets Assurance Qualité des Essais Cliniques I - Support de l’Assurance Qualité lors de l’établissement du protocole II - Formation du personnel aux essais cliniques III - Mise en place et déroulement des monitorings et de l’audit A - Planification de l’audit avec l’investigateur B - Préparation au sein du siège C - Déroulement de l’audit D - Rédaction du rapport par l’évaluateur IV - Conclusion Assurance Qualité Production I - Relation client-fournisseur A - Choix des fournisseurs 1 - Identification des besoins 2 - Le cahier des charges B - Suivi des fournisseurs 1 - Contrôle à réception 2 - Indicateurs qualité C - Agrément des fournisseurs 1 - Certificat de conformité à la Pharmacopée 2 - Contrôles d’échantillons 3 - Audit du fabricant 4 - Contrat pharmaceutique D - Qualification des fournisseurs II - Validation et Qualification des procédés III - Validation du nettoyage 241 A - Politique de la validation B - Démarche de la validation du nettoyage 1 - Sélection du contaminant et du traceur 2 - Sélection des équipements et surfaces 3 - Sélection des critères d’acceptation 4 - Sélection des méthodes de prélèvement 5 - Sélection de la méthode analytique C - Documents de validation 1 - Protocole de validation 2 - Rapport de validation 3 - Programme de revalidation D - Audits de nettoyage IV - Formation du personnel V - Assurance Qualité du Contrôle Qualité A - Gestion et infrastructures B - Gestion des équipements C - Gestion des produits 1 - Réactifs : eau, acide formique, acétonitrile, solution d’acide chlorhydrique 2 - Substances de références : nintédanib et impuretés de synthèse (IN1905 et IN2705) VI - Libération de lots Assurance Qualité Distribution I - Exigences réglementaires II - Validation des conditions de transport A - Transport des matières premières 1 - Pour la synthèse chimique du principe actif 2 - Pour la fabrication du produit fini B - Transport de notre substance active C - Transport des articles de conditionnement D - Transport du produit fini Affaires Pharmaceutiques I - Assurance Qualité Produit A - Gestion des réclamations B - Rappel de lot II - Assurance Qualité de la Pharmacovigilance III - Assurance Qualité Packaging Sécurité et Environnement I - Dangers A Dangers physiques 1 - Stockage 2 - Incendie 3 - Atmosphère explosive (ATEX) B - Dangers chimiques 1 - Mesures collectives 242 2 - Mesures individuelles II - Gestion des déchets III - Evaluation des risques environnementaux (ERE) A - Phase 1 : Evaluation de l’exposition B - Phase 2A : études des effets aquatiques 1 - Algues d’eau douce : essais d’inhibition de la croissance 2 - Reproduction des micros crustacés 3 - Poissons, essais de toxicité au premier stade de la vie C - Propriétés physico-chimiques Bibliographie 243 244 Depuis toujours, chez Inovie, la qualité est notre priorité. Acteur de santé publique, Inovie s’engage au quotidien pour assurer un niveau de qualité élevé, garantissant la sécurité d’emploi de ses médicaments. Nous acheminons, partout dans le monde, des produits de qualité dans le respect des exigences règlementaires nationales et internationales. Enfin dans un monde en perpétuel changement, il est essentiel de faire évoluer nos méthodes et nos pratiques c’est pourquoi nous travaillons au quotidien à l’amélioration de notre système qualité. I - La politique qualité Il s’agit d’une politique globale de l’entreprise qui concerne tous les départements et l’ensemble du personnel. Elle incarne la ligne directrice de l’entreprise pour atteindre les objectifs qualité. II - La gestion documentaire Une bonne gestion documentaire est essentielle au bon fonctionnement général du management de la qualité dans une entreprise. Ainsi chez Inovie, la structure de la documentation a été mise en place selon 5 niveaux : 245 Le personnel a accès aux principaux documents grâce à une diffusion papier et informatique. Le manuel de qualité énonce notre politique de qualité, ainsi que l’organisation et les moyens mis en place. S’en suivent une procédure pour chaque processus qui explique comment doivent être accomplis ces derniers (notamment les processus critiques pour la qualité des produits). Les instructions de travail décrivent les consignes nécessaires à l’exécution d’une tâche précise. Enfin, les enregistrements des formulaires sont la preuve que les actions ont été effectuées conformément à la procédure élaborée. III - La formation Un plan de formation, est mise en place et permet de suivre les compétences et formations suivies par nos employés. Chaque département de l’entreprise reçoit une formation adaptée à son champ d’aptitude (formation sur les Bonnes Pratiques de Fabrication, Bonnes Pratiques de Distribution, Bonnes Pratiques Cliniques…). L’ensemble du personnel a été formé aux consignes de sécurité. A la fin de chaque formation un questionnaire est proposé afin d’évaluer les connaissances acquises. Un certificat attestant le suivi de cette formation et la réussite au questionnaire est remis, signé et daté par le formateur et la personne formée (Annexe 7.1). Un exemplaire est conservé dans nos fichiers. Gestion de risque Le management de risque qualité (QRM) est une partie importante d'un système qualité efficace. Il s'applique durant tout le cycle de vie d'un médicament. Selon le référentiel ICH Q9, nous avons réalisé une analyse des risques concernant le développement pharmaceutique, la production et la distribution selon la méthode AMDEC. Le tableau d’évaluation des scores et du niveau de criticité est disponible dans l’Annexe 7.2. Cette analyse est ensuite suivie de la mise en place de CAPA si nécessaire et de l’étape de revue de risque. I - Analyse de risque appliquée au développement pharmaceutique Étape du procédé Risque de défaillance Pesée Mauvaise pesée Mélanges Gélulage Banderolage Blistérisation Causes potentielles Contrôles en routine S E V F R Q D E T CRI Sous ou sur dosage Humaine ou mécanique Calibrage des balances 4 1 4 16 Homogénéité Uniformité de teneur Temps de mélange insuffisant Analyse de la taille des gouttelettes, Index de polydispersité, Calcul du potentiel zêta 4 3 1 12 Perte de PA Sous dosage en PA Interaction Aucun 4 1 4 16 Température Altération du PA et de l'excipient Défaillance de chauffage Sonde de température 4 3 1 12 Inconstance des volumes Sous ou sur dosage en PA Manque de cohésion entre les particules Contrôle MP / pesée 4 2 1 8 Homogénéité Uniformité de teneur en PA Perte de cohésion des SMEDDs Aucun 4 1 4 16 Fuite de matières Sous dosage en PA Colmatage du pulvérisateur Aucun 4 3 1 12 Séchage Sonde de température 4 1 1 4 Bulles d'air et irrégularités du banderolage Aucun 4 1 4 16 Résidus en dehors des gélules Test d'étanchéité 4 2 1 8 Problème de Contrôle visuel 4 1 2 8 Mauvaise fermeture des blisters Potentiels effets de la défaillance Altération et impact sur la stabilité du produit 246 PA / Cuve machine Interaction gélule / blister Altération du produit Température Atmosphère 4 2 1 8 Les scores de criticité associés à chaque risques de défaillance sont tous inférieurs à la valeur seuil de 24, la mise en place de CAPA n'est donc pas nécessaire. II - Analyse de risque appliquée à la production Étape du procédé Pesée Mélange Risque de défaillance Potentiels effets de la défaillance Causes potentielles Contrôles en routine S E V F R Q D E T CRI Mauvaise pesée Sous ou sur dosage Humaine ou mécanique Calibrage des balances 4 1 4 16 Atmosphère Contamination Filtre défaillant Manomètre de pression 4 1 1 4 Homogénéité Uniformité de teneur Temps de mélange insuffisant Analyse de la taille des gouttelettes, Index de polydispersité, Calcul du potentiel zêta 4 3 1 12 Température Altération du PA et des excipients Défaillance de chauffage Sonde de température 4 3 1 12 247 Gélulage Homogénéité Uniformité de teneur en PA Perte de cohésion des SMEDDs Aucun 4 1 4 16 Banderolage Fuite de matières Sous dosage en PA Colmatage du pulvérisateur Aucun 4 3 1 12 Séchage Sonde de température 4 1 1 4 Bulles d'air et irrégularités du banderolage Aucun 4 1 4 16 Blistérisation Mauvais remplissage des blisters Alvéoles vides ou anormalement remplies Problème de machine Caméras de détection 4 1 1 4 Mauvaise fermeture des blisters Altération et impact sur la stabilité du produit Résidus en dehors des gélules Test d'étanchéité / Test de scellage 4 2 1 8 Problème de machine (mauvais raccord) Cellule de détection 4 1 2 8 Conditionnement secondaire Mauvais étiquetage Mauvaise identification par le patient Impression machines Caméras de détection 4 1 1 4 Mauvais remplissage des étuis Manque de blisters ou de notice Opérateur Balance pondérale 4 1 1 4 Mauvais étiquetage notice / étuis Mauvaise identification par le patient Impression Scanners lasers pour notice / étuis 4 1 1 4 Les scores de criticité associés à chaque risques de défaillance sont tous inférieurs à la valeur seuil de 24, la mise en place de CAPA n'est donc pas nécessaire. Revue des risques: L’étape de revue des risques permet d’améliorer de façon continue la maîtrise de nos procédés et de compléter notre démarche de gestion des risques. En effet, la gestion des risques en production et leur maîtrise nous impose une réévaluation régulière des risques associés aux procédés de fabrication ainsi qu'une mise à jour régulière des formations de notre personnel. III - Analyse de risque appliquée à la distribution Une analyse de risque appliquée à la distribution a été effectuée sur la partie distribution en Europe par la société Geodis®. Pour cela nous nous sommes basés sur un outil simple et usuel qui est le diagramme d’Ishikawa (5M), permettant l’identification des risques et leurs effets. 248 Risque de la défaillance Potentiels effets de la défaillance Causes potentielles Contrôles en routine SEV FRQ DET CRI Accident de la route, Signalisation par Geodis 4 2 1 8 Défaillance du véhicule Suivi en temps réel 1 2 1 2 Signalisation par Geodis directement au PR 4 2 1 8 Aucun 3 2 1 6 Système de login et mot de passe 4 1 2 16 2 2 16 Matériel Collision Dégradation du produit partielle ou totale Retard livraison Risque environnemental Système informatique Mauvaise donnée de la commande (destinataire, quantité) Libération non conforme Défaillance système Personne non habilité Personne non habilité Méthode Identification Mix-up Destinataire Confusion ou inversion des produits Défaillance du système d’identification Signalisation par le destinataire 4 Oublie d’envoi Mauvaise coordination Signalisation par le destinataire 3 2 2 12 Erreur de quantité Operateur distrait Signalisation par le destinataire 3 2 2 12 Mauvais destinataire Opérateur distrait Signalisation par le destinataire 3 2 2 12 249 Milieu Températures extrêmes Dégradation du produit Variations climatique Enregistrement et analyse des relevés de température 4 2 1 8 Incendie Perte ou destruction du produit Environnement Aucun 1 1 1 1 Perte du produit Vol Traçabilité 4 1 1 4 Inondation Flux de transport Cartons banals Assurance Qualité du Développement Préclinique L’assurance qualité préclinique veille à ce que les essais de sécurité des médicaments à usage humain définis à l'article L. 511 du code de la santé publique soient maintenus en conformité avec les bonnes pratiques de laboratoire (BPL), mentionnées aux articles L. 513-1 et R. 5118 du code de la santé publique et à l'arrêté du 9 décembre 1996, dans le but de garantir la qualité et l’intégrité des résultats obtenues. Investit dans la recherche depuis plus de cent ans, le laboratoire Inovie possède un centre de recherche préclinique basé à Mignières. Les études précliniques du nintédanib s’étalent entre 2002 et 2009, et suivent notre plan chronologique disponible dans l'Annexe 7.3. Chaque étude a fait l’objet d’un plan d’étude détaillé et validé par le responsable de l’assurance qualité ainsi que le directeur du centre d’étude. Nous avons pris le parti de garder en interne les études en amont, en particulier les essais in-vivo sur les modèles de fibrose pulmonaire, pour plusieurs raisons. La première raison est le gain d'expérience sur notre produit et le support que l'on a pu fournir aux sous-traitants par la suite, la seconde est le potentiel oncologique de notre molécule. Dans une optique de minimisation du temps et des ressources, les autres études ont été sous-traitées à plusieurs CRO (Contract Research Organization), en particulier les études de toxicité, ainsi que les études nécessitant des modèles particuliers dont nous ne sommes pas spécialistes, comme les modèles de fibrose hépatique et les fibroblastes humains en culture primaire. Les études nécessitant des modèles et des équipements particuliers comme les études de génotoxicité, cancérogénicité et reprotoxicité ont également été sous-traitées. I - Audits 250 A - Centre de recherche préclinique Dans une démarche d’amélioration continue, telle que mentionnée dans l’ICH Q10, notre site de recherche préclinique procède à des auto-inspections régulières sur le respect des BPL. Ce système élaboré par nos équipes, se présente sous la forme d’une grille d’autodiagnostic. Elle est remplie par le site au minimum deux fois par an, tout process insuffisamment maîtrisé (<90% selon la méthode utilisé) est sujet à des mesures préventives et correctrices (CAPA). Fig. Extrait des résultats de l’auto-inspection du 30 juin 2004 Un audit système est réalisé tous les ans par une personne qualifiée de l’Assurance Qualité, avec une absence de non-conformité durant la période d’étude de notre médicament (2002-2009). De plus un audit a été réalisé en profondeur sur l’étude in vivo sur un modèle murin de fibrose induite par silice en avril 2003 et n’a montré aucune dérive dans nos process. Le site a été inspecté par l’ANSM en 2014, et un statut A de conformité a été délivré (L’installation d’essai est considérée conforme aux BPL). B - Sous-traitance auprès d’un CRO Les études sous-traitées, listées dans le tableau ci-dessous, sont soumises à un cahier des charges. Un audit a été réalisé au début des études pour chaque établissement. Les résultats de ses audits n’ont fait l’objet d’aucune observation critique ou majeure. Nous avons décidé de sous-traiter les études de toxicité auprès du CRO Citoxlab® à Evreux en France, réputé et spécialisé dans les études de toxicité. Les études sur les cultures primaires de fibroblastes ont été sous-traitées auprès de l’UMR 1152 de l’INSERM basé dans le CHU de Bichat à Paris. Les études sur les fibroblastes provenant de lignées cellulaires restent en interne. Selon nos contrats cadres, les études sur les modèles de fibroses hépatiques ont été sous-traitées auprès du CRO Accelera® en Italie et la pharmacologie de sécurité à Biotrial® en France. Etudes Organisme Etudes in vitro de l’effet sur cultures cellulaires de fibroblastes (cellules primaires) Etudes in vivo sur un modèle de rat de fibrose hépatique Pharmacologie de sécurité UMR 1152 / INSERM (France) Etude de toxicité aigue Etude de toxicité chronique court terme Etude de toxicité chronique moyen terme Etude de toxicité chronique long terme Etude de cancérogénèse Etude de génotoxicité Etude de reprotoxicité Etude d'immunotoxicité Etude de phototoxicité Etude de toxicocinétique Accelera s.r.l (Italie) BioTrial Pharmacology (France) Citoxlab (France) Citoxlab (France) Statut de conformité NA Certifié (MdS/2014) A (ANSM/2012) 251 A (ANSM/2012) A (ANSM/2012) Citoxlab (France) A (ANSM/2012) Citoxlab (France) A (ANSM/2012) Citoxlab (France) Citoxlab (France) Citoxlab (France) Citoxlab (France) Citoxlab (France) Citoxlab (France) A (ANSM/2012) A (ANSM/2012) A (ANSM/2012) A (ANSM/2012) A (ANSM/2012) A (ANSM/2012) II - Qualification et calibration des équipements Les équipements utilisés en préclinique sont qualifiés tous les ans par un sous-traitant selon un cahier des charges établi au préalable. Une calibration quotidienne de nos équipements est effectuée par nos équipes formées à cette procédure, chaque paramètre est contrôlé et doit être dans nos limites de tolérance. Une action corrective est mise en place en cas de dysfonctionnement. Les paramètres à contrôler et leurs limites de tolérance lors de la qualification et de la calibration des HPLC ainsi que les spectromètres de masses sont disponibles dans l’Annexe 7.4. Nos balances sont étalonnées par des masses étalons tous les 2 ans par le laboratoire national de métrologie et d’essai. III - Formation Le personnel de notre centre de recherche préclinique est formé régulièrement aux BPL avec mise à disposition d’un résumé pratique des BPL ainsi qu’une fiche d’instruction sur le contenu d’un plan d’étude. Une copie de présence aux formations BPL est disponible dans l’Annexe 7.1. IV - Traitement des animaux Toutes personnes participant aux recherches précliniques sur les animaux ont bien reçu une habilitation auprès du Ministère de l’Agriculture (Directive 2010/63/UE, art. 28). Les locaux sont agréés par la direction des services vétérinaires (DSV) départementale. Dans une démarche éthique sur le traitement décent des animaux, nous nous sommes engagés à respecter règle des 3Rs (Réduire, Raffiner, Remplacer) et avons obtenu la certification AAALAC (Association for Assessment and Accréditation of Laboratory Animal Care). V - Gestion des déchets Le centre d’étude préclinique évacue les déchets de manière à ne pas mettre en péril l'intégrité des études. La collecte, le stockage et l'évacuation sont définis dans nos procédures. 252 Assurance Qualité Essais Cliniques Un essai clinique répond à une question scientifique posée, incluant des exigences satisfaites par une bonne maîtrise de la qualité. La crédibilité et l’exactitude des résultats, l’éthique de l’étude et la protection des personnes qui se prêtent à la recherche sont des points fondamentaux. Pour cela, Inovie s’engage dans une politique d’assurance qualité Clinique. Elle met en place des règles très strictes, reposant sur les principes de l’éthique dans les essais cliniques et la réglementation (Good Clinical Practice (GCP), les Bonnes Pratiques Cliniques françaises, la déclaration d’Helsinki). Les responsabilités de chaque personne sont clairement définies de plus, Inovie a également un objectif d’amélioration continue. L’application de ces exigences réglementaires se traduit dans la pratique par différentes actions de l’Assurance Qualité, décrites chacune par une procédure. Inovie s’intéresse aux étapes clés des essais cliniques : Une aide lors de l’établissement du protocole L’assurance d’un système de formation adapté La mise en place d’un monitoring tout au long de l’essai clinique La mise en place d’audits Des plans d’actions correctifs et préventifs nécessaires à l’amélioration continue de la qualité I - Support de l’Assurance Qualité lors de l’établissement du protocole L’équipe de l’Assurance Qualité a travaillé en collaboration avec le pôle des Essais Cliniques afin de s’assurer de la cohérence globale du protocole et notamment du plan d’expérimentation clinique. II - Formation du personnel aux essais cliniques A travers la formation, Inovie s’assure que toute personne participant aux essais cliniques connaît les GCP et a connaissance du protocole. Elles constituent un ensemble d’exigences et de dispositions à mettre en place pour assurer la qualité et la standardisation des essais cliniques permettant ainsi d’encadrer le côté éthique et scientifique. III - Mise en place et déroulement des monitorings et de l’audit Les monitorings et l’audit lors de l’essai clinique de phase II dans le Centre d’Investigation Clinique coordinateur (centre référent) de Bichât sont exposés dans cette partie. Ce centre recrute un patient par mois pendant 6 mois. L’étude se déroule du 18 février 2007 au 14 août 2008. En premier lieu, une visite de sélection a été menée, le 20 décembre 2006 pour contrôler que l’étude de faisabilité ait bien été faite. Puis, le 17 février 2007, une visite de mise en place de l’essai clinique de phase II est effectuée, juste avant le début de l’essai clinique pour contrôler que tout est aux normes et pouvoir lancer l’étude le 18 février 2007. Les monitorings, à travers l’attaché de recherche clinique (ARC), du centre de Bichât ont été programmés pour être effectués tous les 3 mois, avec une prise de contact 2-3 semaines avant la 253 date fixée. La première inclusion dans ce centre a été faite le 25 février 2007. Notre premier monitoring a lieu juste après la première inclusion : le 9 mars 2007. Finalement, l’intervalle de temps entre les monitorings suivants l’audit a été rapproché car plusieurs déviations ont été repérées et la vérification de leur bonne correction a nécessité plusieurs venues au sein du centre. L’audit, quant à lui, est effectué 6 mois après le début d’inclusion, le 2 et 3 septembre 2007. Les différentes étapes de l’audit sont les suivantes : Date de visites 20 décembre 2006 17 février 2007 9 mars 2007 12 juin 2007 2 et 3 septembre 2007 10 octobre 2007 19 novembre 2007 31 janvier 2008 29 mars 2008 2 juin 2008 25 août 2008 Raison de la venue dans le centre Visite de sélection du centre Lancement de l’essai clinique MONITORING 2 semaines après la 1ère inclusion MONITORING Au cours de l’étude AUDIT MONITORING Au cours de l’étude MONITORING Au cours de l’étude MONITORING Au cours de l’étude MONITORING Au cours de l’étude MONITORING Au cours de l’étude MONITORING Clôture de l’essai 254 A - Planification de l’audit avec l’investigateur Le 17 juillet 2007, une date de réalisation de l’audit a été convenue au téléphone avec le Docteur Taillé, investigateur coordinateur de cette étude de phase II : le 2 et 3 septembre 2007. Un courrier électronique lui a été ensuite envoyé, confirmant la date de l’audit. On rappelle à l’investigateur de bien mettre à jour tous les dossiers et de réunir les dossiers des 6 patients pour le jour de l’audit. B - Préparation au sein du siège Le calendrier de travail : l’audit se déroulera sur 2 jours (2 et 3 septembre 2007). Le temps passé dans le centre d’investigation est valorisé au maximum. Le fonctionnement du centre, le matériel de l’essai, ses spécificités logistiques, les procédures applicables à l’essai (ex : gestion des EIG…) ont bien été compris. Nous nous sommes informés sur les éventuels problèmes rencontrés, des comptes rendus des visites des ARCs et les premières anomalies décelables. Enfin, un document d’évaluation spécifique à l’essai a été élaboré. La sélection des dossiers s’effectue par tirage au sort sur la base de la liste des 6 patients inclus depuis le début de l’essai (le 18 février 2007). Pour une bonne représentativité, 3 patients ont été sélectionnés. Nous avons vérifié que le patient avec l’EIG ait bien été sélectionné. Il s’agit : N° Patient 01 03 04 Initiales Date de Date de randomisation naissance EA 12/09/36 20/03/07 MB 25/08/46 30/06/07 CL 31/01/40 13/04/07 Présence d’EIG Non Non Oui C - Déroulement de l’audit Premièrement, un entretien a eu lieu entre l’investigateur et les autres membres de l’équipe. Ensuite, le cahier d’observation des 3 échantillons sélectionnés aléatoirement est vérifié, ainsi que la calibration des spiromètres, balances, relevé de températures, contrôles des locaux, armoires sécurisés... Les documents de l’essai sont consultés : Respect des exigences réglementaires Existence d’un consentement éclairé avant la randomisation (100% des formulaires) Existence d’un dossier médical Respect des critères d’éligibilité Respect de la randomisation des patients Conformité du critère d’évaluation principal Respect de la traçabilité de délivrance des produits de l’étude et respect des doses administrées ainsi que des adaptations de doses des traitements. Respect de l’aveugle Respect du délai de la déclaration des Evènements Indésirables graves (EIG) déclarés Respect de la procédure d’arrêt prématuré du traitement Qualité de remplissage du cahier d’observation ou du listing des données avec les documents-source des patients (report de toxicités non graves, dates de réalisation des examens et des bilans biologiques) Conditions de stockage, traçabilité et compatibilité des médicaments expérimentaux D’un autre côté, nous vérifions la qualification des personnes impliquées dans l’étude et que la délégation des tâches est documentée. Les différents problèmes de conformité sont énoncés dans l’Annexe 7.5. Enfin, le 3 septembre 2007 à 16h00, une réunion de synthèse se déroule, au cours de laquelle nous présentons les résultats de l’évaluation. Les déviations constatées sont transmises au Docteur Taillé. D - Rédaction du rapport par l’évaluateur Finalement, quelques jours après l’audit, nous rédigeons un rapport d’audit [Annexe 7.5] indiquant les objectifs, auquel un certificat d’audit est joint. Et les recommandations (propositions d’actions) avec un plan d’amélioration et de suivi y figurent aussi. Une réévaluation a lieu 6 mois plus tard. Très rapidement, le Docteur Taillé nous a fait part des actions correctives qui ont été mises en place au sein du centre. Ainsi, l’équipe d’Assurance Qualité Clinique a approuvé la certification du Centre d’Investigation Clinique de Bichât à réaliser l’étude clinique pour Inovie. 255 IV - Conclusion Les monitorings et les audits des essais cliniques occupent une place indispensable dans l’Assurance Qualité Clinique. La conséquence finale à éviter, peut être une remise en cause de la recevabilité des résultats de l’essai et à plus long terme un refus d’AMM. L’auditeur gardera donc en tête qu’il est le garant du résultat de l’inspection, car une décision de police sanitaire est envisageable pour l’essai en cours en France, si la sécurité des personnes est non garantie. 256 Assurance Qualité Production I - Relation client-fournisseur La relation client-fournisseur est essentielle pour le bon fonctionnement de l’entreprise. En matière de qualité, il est fondamental de satisfaire les intérêts de chacun. Pour établir une entente harmonieuse, il est indispensable de crée une relation de confiance afin de garantir la qualité, la sécurité et l’efficacité du médicament. A - Choix des fournisseurs Les fournisseurs potentiels doivent faire l’objet d’une sélection préalable et les fournisseurs doivent être surveillés par un processus qui tienne compte de la qualité des produits, de la fiabilité des services, des délais de livraison et de la viabilité financière. (Annexe 7.6 : tableau des fournisseurs) 1 - Identification des besoins Il est important d’identifier les besoins de l’entreprise en termes d’approvisionnement des matières premières et des articles de conditionnement. Ces besoins sont traduits en spécifications attendues. Selon les BPF, la qualité des produits à usage pharmaceutique doit être garantie en vue de leur libération pour l’utilisation. Ainsi, tous nos produits répondent à des exigences qui permettent d’évaluer la qualité des produits. 2 - Le cahier des charges Le cahier des charges répond aux besoins de notre entreprise qui sont conformes à la Pharmacopée Européenne, ainsi qu’aux spécifications liées au produit lui même et aux processus mis en œuvre. C'est un document contractuel, qui nous lie avec chacun de nos fournisseurs (Normes qualités AFNOR NF X 50-125 et NF X 50-150). B - Suivi des fournisseurs 1 - Contrôle à réception Dès la réception des produits, le laboratoire du contrôle qualité procède à des prélèvements. Ainsi, des contrôles sur les matières premières et sur les articles sont faits à la réception sur site. 2 - Indicateurs qualité Le suivi des fournisseurs est une démarche dynamique permettant de suivre les performances des fournisseurs agréés. Ainsi, ce suivi a pour objectif de fiabiliser le flux produit, de suivre le niveau de la qualité, de maîtriser les coûts de non qualité et d’optimiser les gains de productivité pour le client et le fournisseur. 257 C - Agrément des fournisseurs (Annexe 7.6 : agrément des fournisseurs) 1 - Certificat de Conformité à la Pharmacopée Dans le cadre de notre politique qualité, tous nos fournisseurs sont agréés par un « Certificat de conformité d’un fabricant aux BPF » dans le cadre de la réglementation et doivent éventuellement répondre à la norme ISO 9001. Les fabricants de matière première nous fournissent les Fiches de Données de Sécurité/Stabilité (FDS) pour chaque produit. 2 - Contrôles d’échantillons Nos fournisseurs ont fait l’objet de contrôle d’échantillons afin de valider les spécificités pharmaceutiques (dossier d’AMM et monographies de la pharmacopée) de chaque matière première et article de conditionnement. Les spécifications des matières premières et des articles de conditionnement sont approuvées par le laboratoire de contrôle qualité, l’assurance qualité et les achats. 3 - Audit du fabricant Cet agrément est finalisé par un audit destiné à formaliser cette relation contractuelle. Il a été décidé que cet agrément sera entretenu par des audits réguliers se focalisant sur des points particuliers identifiés à l’avance. La mise en place de ces audits nous permettra d’évaluer et de valider les différents fournisseurs afin de promouvoir un contexte de partenariat et de prévenir la non-conformité. Cela assurera un suivi de l’évolution de chaque fournisseur afin de maintenir une qualité constante dans le but de répondre aux spécifications du cahier des charges. Grâce à ces exigences, nous nous assurons que chaque entité produit / producteur est capable de répondre à nos exigences spécifiques de qualité de chacune des matières premières utilisées dans la fabrication de Oxifib® et spécifiées dans un contrat pharmaceutique. 4 - Contrat pharmaceutique Un contrat pharmaceutique a été établi avec chaque fournisseur qui s’engage à respecter les procédés de fabrication conformément aux BPF et les spécifications des matières premières décrites dans l’AMM. Ce contrat précise les modalités du contrôle de la qualité de chaque lot de matières premières. En outre, il définit les modalités des achats, de leur contrôle et de leur acceptation. D - Qualification des fournisseurs Suite à l’agrément de nos différents fournisseurs, nous procédons à la qualification de nos fournisseurs et à leur déclaration aux autorités. Par cette étape, nous mettons en place l’assurance qualité du produit qui nous est livré et nos fournisseurs agréés deviennent nos fournisseurs qualifiés. 258 II - Validation et Qualification des procédés La validation d'un procédé de fabrication ne peut être réalisée que sur des équipements préalablement qualifiés. La qualification de nos équipements et installations utilisés pour le nintédanib en production est donc indispensable afin de garantir qu'ils sont correctement installés, fonctionnent correctement et fournissent les résultats attendus selon les recommandations ICH. Par ailleurs, les machines ont déjà été qualifiées avant le lancement de la production de la spécialité Oxifib®. Le plan de qualification est effectué dans cet ordre: qualification d’installation (QI), puis qualification opérationnelle (QO) et enfin qualification de performance (QP). Par ailleurs, nous effectuons annuellement la requalification de nos équipements et de nos installations. En outre, ils seront amenés à être requalifiés dans le cas où des incidents ou des pannes surviendraient. III - Validation du nettoyage La validation de nettoyage est donc nécessaire pour les raisons suivantes : c’est une exigence réglementaire, c’est une exigence de notre entreprise : elle garantit la sécurité et la pureté du produit, elle assure la qualité du procédé de nettoyage par un contrôle interne. A - Politique de la validation Notre démarche de validation est dite prospective. En effet, notre approche du nettoyage est pensée et rédigée en prenant en considération les différents aspects réglementaires et est réalisée sur le procédé de fabrication. B - Démarche de la validation du nettoyage On recherche une fraction représentative de la contamination résiduelle par prélèvement. Après traitement du prélèvement, l'échantillon est dosé. La contamination résiduelle totale est calculée et comparée au critère d'acceptation. 1 - Sélection du contaminant et du traceur Le choix du contaminant à rechercher dépend de la nature, du niveau de risque des produits fabriqués et de leur environnement. Pour les validations de nettoyage, on se limitera à la recherche du principe actif (nintédanib) et du produit de nettoyage (CIP 100). 2 - Sélection des équipements et surfaces En toute rigueur, l'ensemble des surfaces liées à la totalité du procédé de fabrication doit être pris en compte. Néanmoins, tout comme dans la sélection des contaminants, il est possible de regrouper les équipements par famille. La validation du nettoyage pour l'élément d'un groupe entraîne celle de l'ensemble des éléments de ce groupe (CEFIRA, 2001). Les équipements et les surfaces critiques ont été déterminés avec la production. 259 3 - Sélection des critères d’acceptation Le critère d'acceptation est défini comme étant la concentration du produit A se trouvant éventuellement dans la masse opératoire du produit B fabriqué à la suite du produit A dans le même équipement après nettoyage (Jemmaaoui-Cherkaoui et coll, 2002 ; Thomas et Tendero, 2000). Dans notre cas, il y a risque d’une contamination homogène et donc qu’un éventuel résidu du produit venant d'être fabriqué se mélange à l'ensemble du lot du produit suivant. Les impuretés ne présentent pas de risque important. Les résultats de nettoyage obtenus sont comparés aux critères d'acceptation fixés. Il nous appartient de fixer les critères d'acceptation appropriés à son activité, en prenant soin d'intégrer les conditions les plus défavorables et en justifiant ces choix. Ainsi, le critère de 10 ppm (mg/cm2) et le critère visuel ont été retenus comme critères d’acceptation pour le nettoyage du nintédanib. 4 - Sélection des méthodes de prélèvement La méthode de prélèvement retenue est le prélèvement de surface car les points de prélèvement sont facilement accessibles. Il faut déterminer plusieurs points critiques susceptibles d'être plus contaminés que d'autres sur la surface considérée. Au moins trois prélèvements sont nécessaires pour disposer: de données chiffrées sur l'hétérogénéité de la contamination, d'une base de données permettant par extrapolation d'évaluer la contamination totale de l'équipement. Les méthodes de prélèvement sont : par essuyage ou écouvillonnage d'une surface délimitée pour les surfaces difficiles d’accès, par contact d'un support imbibé de solvant sur une surface définie pour les autres surfaces. Les limites de contamination résiduelle imposent l'échantillonnage d'une surface minimale pour que la quantité de contaminant récupérée entre dans les limites de détection, voire de quantification, de la méthode analytique. La détermination du rendement de récupération est obligatoire. Le résultat sera utilisé pour les calculs de la contamination résiduelle. Cette détermination est effectuée en laboratoire en se plaçant dans les conditions les plus proches des conditions normales de prélèvement. 5 - Sélection de la méthode analytique Le choix de la méthode peut se porter soit sur des méthodes spécifiques mais présentant l'inconvénient de ne rechercher que le seul principe actif, soit sur des méthodes globales rendant mieux compte de la contamination totale (Jemmaaoui- Cherkaoui et coll, 2002). Méthodes globales Caractères organoleptiques Conductivité Complexométrie Méthodes spécifiques HPLC/UV La propreté microbiologique après nettoyage doit être aussi évaluée lors de la validation de nettoyage. Les mêmes équipements que ceux utilisés pour la recherche des traces du produit sont concernés (Laban et coll, 1997). 260 C - Documents de validation 1 - Protocole de validation Le protocole est rédigé selon la procédure générale de validation, il devra être approuvé préalablement à la validation. Il décrit les conditions de mise en œuvre de la validation. 2 - Rapport de validation Ce document a pour fonction d'analyser les données brutes dans le but de prendre une décision ou de traduire une tendance. Il est rédigé en rappelant le principe de la validation, les critères d'acceptation et en tenant compte des éventuelles déviations par rapport au protocole initial. Les résultats doivent être présentés de façon synthétique et doivent donner lieu à une analyse. Les conclusions doivent être claires et objectives. Elles doivent conduire à des propositions et des recommandations pour améliorer, changer ou entériner les procédures de nettoyage. 3 - Programme de revalidation La validation du nettoyage est renouvelée périodiquement selon une fréquence qui tient compte des spécificités de l'activité ou ponctuellement, lors d'un changement d'équipement, de surface générale, d'agent de nettoyage ou de procédure de nettoyage. Dès la fin de la validation, les règles de gestion des modifications qui vont contraindre une nouvelle validation partielle ou totale doivent être consignées. D - Suivi du nettoyage Lors d’auto-inspections, les procédures de nettoyage sont vérifiées pour s’assurer que ces procédures soient mises en place et bien appliquées. De plus, les résultats fournis par le CQ du laboratoire en début, en cours et en fin de campagne permettent de s’assurer de la qualité du nettoyage. Si un problème sur le nettoyage est constaté, une investigation sera mise en place et l’anomalie sera gérée avec l’implémentation de CAPA si nécessaire. II - Formation du personnel Le personnel travaillant sur la chaîne de production de notre spécialité Oxifib® est déjà habilité et formé à utiliser les équipements et les installations. En effet, cette chaîne de fabrication était précédemment utilisée pour la fabrication d'une autre spécialité: le Miansémide®. La formation du personnel du laboratoire Inovie à leur poste de travail et aux BPF se doit d’être complète et continue dans le but de garantir la sécurité du personnel et la bonne utilisation des équipements et installations. Cette formation comporte notamment toutes les mesures de protection et les recommandations de manipulation compte tenu de la toxicité du nintédanib. De plus, dans le cadre de la fabrication de notre spécialité Oxifib®, une formation du personnel aux méthodes de nettoyage et aux vides de ligne est nécessaire. 261 III - Assurance qualité du contrôle qualité A - Gestion et infrastructures Les laboratoires de contrôle qualité sur le site chimique et le site de production sont conformes aux règles BPF et aux règles OMS de bonnes pratiques applicables par les laboratoires de contrôle qualité. En effet, les installations sont adéquates, le personnel est correctement formé et toutes les procédures nécessaires sont disponibles. De plus, les méthodes d'analyse sont validées et tous les contrôles sont effectués conformément aux méthodes approuvées. Le laboratoire Inovie dispose de certificats BPF à jour et d'une autorisation légale à fonctionner. Par ailleurs, il dispose d'un système de gestion de la qualité approprié et les politiques, systèmes, méthodes et instructions sont décrites afin de garantir la qualité des résultats. Un système de documentation adéquat a également été mis en place afin de contrôler et examiner tous les documents qui font partie de la documentation qualité. Enfin, des auto-inspections régulières des laboratoires de contrôle qualité sont effectuées conduites par les pharmaciens responsables délégués de chaque site. B - Gestion des équipements Les équipements sont qualifiés, vérifiés et calibrés. De plus, les deux laboratoires disposent des équipements nécessaires à la bonne réalisation des analyses, vérifications et/ou des étalonnages: Chromatographes, Spéctrophotomètres d’Absorption atomique et Infrarouges, appareils de dissolution USP type II, etc. Les colonnes de chromatographies HPLC sont notamment qualifiées, répertoriées et sont nettoyées après chaque utilisation. Un dossier est par ailleurs constitué pour chaque équipement ou instrument utilisé pour les analyses, les vérifications et/ ou les étalonnages. C - Gestion des produits 1 - Réactifs : eau, acide formique, acétonitrile, solution d’acide chlorhydrique Les réactifs disposent de certificats d’analyse et de fiches de sécurité et sont obtenus auprès de fournisseurs agréés. Tous les réactifs utilisés par les laboratoires de contrôle sont de qualité appropriée et possèdent un étiquetage adéquat. 2 - Substances de références : nintédanib et impuretés de synthèse (IN1905 et IN2705) Le nintédanib et ses impuretés de synthèse sont utilisés comme substances de référence (monographie interne) pour effectuer les étalonnages et/ou la calibration des équipements. Un numéro d'identification est attribué sur chaque nouveau lot et ce numéro est reporté sur la fiche d'analyse quand les substances de références sont utilisées. Un membre de l'équipe de contrôle qualité a été désigné comme responsable des substances de référence et est chargé de maintenir à jour un registre qui contient entre autre le numéro d'identification et la date de péremption. 262 VI - Libération de lot La libération de lots est une disposition réglementaire issue des directives européennes qui consiste en une revue complète du dossier de fabrication des lots et en un contrôle de chaque lot avant sa mise sur le marché. Elle est basée sur la revue complète du dossier de fabrication et de conditionnement et sur la conformité du produit aux spécifications (préalablement établie par le contrôle qualité). Le résultat conforme donne lieu à l’émission d’un certificat de libération de lot permettant la circulation du lot sur l’ensemble du marché européen. Les lots d’Oxifib® sont libérés par le pharmacien délégué de la libération des lots du site de production. Ces dossiers sont archivés 1 an après la date de péremption du lot et seront conservés au moins 5 ans après la libération du lot conformément à la réglementation en vigueur. Chaque dossier de lot comporte le dossier de fabrication, le dossier de conditionnement et les bulletins de contrôle. Avant de libérer un lot, il y a d’abord vérification des résultats du dossier de lot, vérification des résultats du rapport d’analyse, le traitement et la résolution des anomalies ainsi que la réconciliation des lots. Puis, si le lot est conforme alors il sera libéré. 263 Assurance Qualité Distribution Notre médicament Oxifib®, disposant d’une AMM européenne, sera distribué en France et en Europe au départ du site de fabrication et de R&D de Mignières. Dans le cadre de sa politique qualité, Inovie porte un intérêt particulier au suivi de ses produits tout au long de sa distribution afin que le produit soit délivré aux patients dans les délais et conditions optimales de qualité. Après évaluation de la quantité d’unité produite et distribuée, le laboratoire Inovie a décidé de faire appel à de la sous-traitance. Après avoir réuni toutes nos conditions et spécifications, notre service qualité a défini un cahier des charges garantissant la qualité, la stabilité et la traçabilité de notre médicament. Après une étude des solutions proposées par différentes sociétés de transport pharmaceutique, notre choix s’est porté sur la société Geodis®, partenaire de longue date, qui possède une expertise dans le transport médical, certifié par Certipharm® jusqu’en 2017, et s’engage à respecter chaque clause de notre cahier des charges. La société Geodis® prend en charge le transport des matières premières depuis l’Inde jusqu’à notre usine de production chimique, ainsi que pour la distribution de notre produit finis aux officines et hôpitaux de toute l’Europe. La distribution entre notre site chimique et notre site de fabrication reste interne à notre laboratoire. 264 Fig. Infographie de la distribution prise en charge par Geodis® I - Exigences réglementaires Notre approche qualité se base sur le respect des bonnes pratiques de distribution des médicaments à usage humain et des produits mentionnés à l’article L. 5136-1 du code de la santé publique. Notre objectif étant de garantir la qualité, la stabilité et la traçabilité de notre médicament. II - Validation des conditions de transport A - Transport des matières premières 1 - Pour la synthèse chimique du principe actif Un contrat a été conclu avec notre fournisseur de matières premières en Inde selon l’Incoterm FOB (Free On Board), qui nous livre et charge nos matières premières au port de Bombay en Inde, dans un conteneur à destination du port du Havre en France. La société Geodis® prend alors en charge le transport maritime et terrestre jusqu’à notre site de synthèse chimique à Reuilly dans le centre de la France. Le transport est soumis à un cahier des charges qui stipule les conditions dans lesquelles les produits doivent être transportés ainsi que celles de leur stockage temporaire de courte durée. Un audit a été réalisé sur le respect de ces conditions, le résultat de cet audit n’a montré aucune observation critique ou majeure pouvant mettre en péril la qualité de nos matières premières. 2 - Pour la fabrication du produit fini Un cahier des charges a été établi pour définir les conditions de transport des excipients. Une identification à réception est effectuée selon une procédure définie. B - Transport de notre substance active Notre substance active sous forme de poudre est transportée depuis notre site chimique jusqu’à notre site de fabrication. Etant donnée la cytotoxicité de notre produit, notre laboratoire a décidé d’effectuer le transport par camion muni de quatre cuves en inox de 150L contenant notre poudre et préalablement refroidies avant le chargement. Pour minimiser le risque environnemental, l’itinéraire de transport doit être préalablement validé par l’équipe Assurance Qualité du site API. Une identification à réception est effectuée selon la procédure définie. C - Transport des articles de conditionnement Un cahier des charges a été établi sur les modalités de livraison de chaque article de conditionnement, le transport se fait selon l’Incoterm DAP (Delivered At Place) avec vente à l’arrivée. Une identification à réception est effectuée selon une procédure définie. D - Transport du produit fini Le transport de notre produit fini vers les hôpitaux et officines des pays de l’Union Européenne est pris en charge par la société Geodis®, avec laquelle nous avons passé un contrat. Les unités sont livrées dans des enveloppes Kraft à bulles, fournies par Geodis®, avec une capacité de 10 à 15 boîtes. Un cahier des charges a été établi, il comprend notamment les éléments suivants : Les responsabilités respectives entre Inovie et Geodis®. Les conditions d’enlèvement sur notre site de production de Mignières. Les procédures à appliquer par Geodis® et son personnel, en particulier : ○ les conditions de transport, ○ les plans de transport et les délais prévisionnels de livraison associés, ○ l’entretien des véhicules (qualification), ○ les règles de prévention du risque de vol, ○ le signalement des incidents et anomalies et leur enregistrement, ○ La formation du personnel aux Bonnes Pratiques de Distribution en gros, aux procédures à mettre en œuvre, en particulier le strict respect des lieux de livraison. La qualité des locaux et matériels en conformité avec nos exigences, l’interdiction de sous-traitance en cascade, le suivi des livraisons, avec un système de traçabilité en temps réel, l’interdiction de conserver, vendre, donner ou détruire les produits de santé confiés. Un audit a été réalisé pour vérifier que les éléments du cahier des charges sont respectés et n'entraînent pas de risque pour la qualité de notre médicament et de son conditionnement. Une attention particulière a été portée sur les locaux, qui doivent être propres, maintenus dans des limites acceptables de température, et permettre d’éviter les vols et dégradations. 265 Affaires Pharmaceutiques I - Assurance Qualité Produit A - Gestion des réclamations Dans le but d’améliorer de façon continue la qualité de nos produits et de nos process, Inovie a mis en place des outils de suivi pour optimiser notre système de gestion des réclamations ainsi que le suivi des mesures préventives et correctrices (CAPA) en conformité avec le Code de la Santé Publique (R5124-2), les BPF (chapitre 8) et les référentiels applicables (normes ISO 9001 et 10002). Notre médicament, Oxifib®, s’inscrit dans le cadre d’une maladie orpheline, la Fibrose Idiopathique Pulmonaire, ce qui nécessite une grande surveillance lors de l’initiation et le suivi du traitement ainsi qu’une bonne gestion des réclamations. Ainsi, les démarches à entreprendre face à une réclamation concernant nos produits dont Oxifib® ont été réfléchi (procédures mises en place). Inovie a choisi un outil de workflow pour la gestion dématérialisée des réclamations pour une plus grande efficacité. Nous travaillons en lien avec la pharmacovigilance (notification d’EI) et l’information médicale (réclamation pharmaceutique). Notre processus de gestion des réclamations qualité se déroule en différentes étapes : 1- Réception de la réclamation qualité 2- Enregistrement de la réclamation 3- Demande éventuelle de retour de l’échantillon suspecté défectueux 4- Analyse et qualification de la réclamation, une réclamation jugée critique peut représenter un risque pour la Santé Publique et générer un rappel de lot 5- Suivi de l’enquête diligentée auprès du fabricant 6- Initiation et suivi de la bonne mise en œuvre des CAPA 7- Réponse au plaignant si demandé 8- Archivage dans nos classeurs de la réclamation et clôture Pour l’enregistrement de la réclamation, nous avons besoin de différentes informations : la date, le numéro de la réclamation, le numéro de PV (si besoin), le nom du produit et le dosage, la description du problème qualité constaté et sa criticité, le numéro de lot et la date d’expiration, l’identité, l’adresse et le numéro de téléphone du plaignant. La réclamation sera traitée dans un délai d’une semaine, hormis les réclamations classées graves qui doivent être traitées directement. Des formations permettent au personnel de notifier immédiatement au service AQ produits, une suspicion de défaut qualité. B - Rappel de lot Les rappels de lot pour Oxifib® se gèrent de la même manière que pour tous nos autres médicaments. Ce rappel peut être mis en place à la demande de l’ANSM ou sur l’initiative d’Inovie, en concertation avec l’ANSM. Nous suivons différentes étapes : découverte du défaut ; procédure d’alerte ; organisation du rappel ; Information des destinataires potentiels du produit ; suivi ; clôture ; destruction des produits ; Périodicité des exercices de test du process. Pour Oxifib®, la destruction des produits rappelés se fait sur place (certificat de destruction). 266 Dans le cas où aucun rappel de lot n’a eu lieu dans l’année écoulée, le PR initiera un test de rappel pour s’assurer que la procédure en vigueur est à jour et permet d’initier un rappel de lot dans les meilleurs délais. Des mesures correctives peuvent être mise en place. II - Assurance Qualité de la Pharmacovigilance La pharmacovigilance est un élément régulateur de la vie du médicament dont on ne peut plus négliger la Qualité. Notre système d’AQ PV nous permet de vérifier que les BP de pharmacovigilance sont respectées, que les étapes de surveillance et de promotion d’un usage rationnel sont réalisées et que les médicaments qui parviennent au patient sont sans danger, efficaces et de qualité. Pour ce faire, nous menons régulièrement des inspections et des audits depuis le début de nos essais cliniques impliquant Oxifib®. Nos ARCs sont très impliqués et nous font remonter des informations sûres et de qualité. A ce jour, aucun effet indésirable grave ou méconnu impliquant la qualité de notre médicament Oxifib® ou de sa conformité n’a été constaté. Nous assurons une formation continue appropriée du personnel du service de pharmacovigilance en ce qui concerne les dispositions réglementaires, le fonctionnement de la pharmacovigilance et sur son rôle dans le recueil, l’enregistrement, l’évaluation et la déclaration des effets indésirables. Nous formons aussi régulièrement nos employés sur les dispositions réglementaires, les méthodes et les objectifs de la pharmacovigilance ainsi que sur leur rôle dans la transmission des informations. Grâce à ces formations nous assurons une surveillance de qualité, la santé et la sécurité des patients étant notre priorité. III - Assurance Qualité Packaging Inovie a développé un service d’AQ Packaging afin de pouvoir centraliser et coordonner toute modification touchant les articles de conditionnement. Nous assurons une meilleure traçabilité et un meilleur suivi pour toute création ou modification sur nos conditionnements. Notre entreprise répond donc aux exigences de la réglementation française sur la traçabilité et nous restons conformes à notre Politique Qualité ainsi qu’aux bonnes pratiques d’étiquetage. Nous travaillons en étroite collaboration avec le marketing concernant les modifications de couleurs ou de design, avec les Affaires Réglementaires pour toute création ou modification sur nos conditionnements et enfin avec la production pour assurer le bon suivi de cette production. Inovie a aussi mis en place une politique de lutte contre la contrefaçon grâce à des programmes de protection des packagings pour garantir l’intégrité du contenu et rendant la falsification plus compliquée. Des mesures ont donc été développées afin de faciliter l’authentification de Oxifib® : hologramme spécifique du produit, vignette collante spécifique de l’entreprise placée à l’endroit d’ouverture de la boite et sérialisation et data matrix. Nous avons inséré divers éléments sur le packaging d’Oxifib® comme : l’image d’une gélule d’Oxifib®; un logo de recyclage, une écriture en braille pour faciliter l’usage de Oxifib® par les malvoyants, pour se faire, nous travaillons avec une agence de traduction. De plus, les blisters d’Oxifib® sont prédécoupés et possèdent une inscription à l’unité pour une dispensation facilité à l’hôpital. Notre boite d’Oxifib® portera toutes les langues de l’Union Européenne, et contiendra une notice avec toutes ces langues. 267 Sécurité et Environnement I - Dangers Afin de répondre aux problématiques de sécurité et d’environnement, l’ensemble des risques liés au stockage et à la manipulation des excipients et du principe actif ont été répertoriés et évalués. Cette analyse se concentre sur les dangers physiques et les dangers pour le personnel susceptibles de survenir sur le site de production. Les résultats obtenus ont permis la mise en place de mesures de protection et de prévention suffisantes et adaptées à la production du nintédanib. Enfin une analyse de risque environnemental a permis d’estimer le devenir et l’impact du nintédanib sur l’environnement aquatique. A - Dangers physiques 1 - Stockage Conformément aux BPF, une zone de stockage (magasin R&D) de taille suffisante est dédiée au nintédanib et à ses excipients. En raison de la forte oxydabilité des produits, l’ensemble des futs est fermé hermétiquement. Les futs sont entreposés à l’abri de la lumière et de l’humidité. Des capteurs mesurent et contrôlent en permanence l’hygroscopie et la température des salles (25°C). Des réactions dangereuses pouvant se produire au contact des agents oxydants, agents réducteurs, acides forts et comburants ; aucun de ces produits ne pourra être entreposés dans le magasin R&D. De plus l’entreprise est équipée de bacs de rétention en polyester de fibre de verre afin de s’assurer contre un risque de pollution accidentelle des sols. Enfin, dans un souci de maîtrise des risques l’entreprise n’entrepose que les quantités minimales nécessaires pour le déroulement d’une campagne. 2 - Incendie Les excipients et le principe actif ne sont pas inflammables (température d’auto inflammation > 300°C). Afin de garantir la sécurité du personnel et des équipements, des mesures spécifiques sont en place et sont applicables en cas d’incendie. Seules les mousses et les poudres à incendie peuvent être utilisées comme moyen de lutte. En aucun cas l’eau ne pourra être utilisée pour éteindre ou même contenir la propagation des flammes. Lors de la combustion, des produits comme le monoxyde de carbone et le dioxyde de carbone peuvent être relargués. Seuls les intervenants qualifiés et équipés d’appareils de protection respiratoire autonomes isolants (certifiés NIOSH) et de combinaisons de protection spéciales sont aptes à éteindre le feu. 3 - Atmosphère explosive (ATEX) Les excipients ne présentent aucun risque d’explosion. Par contre, au vu des quantités de poudre (123kg par lot), il est important d’estimer le potentiel explosif du principe actif (cf. annexe 7.7). Les résultats de l’analyse confirment l’existence d’un risque d’explosion, lors de la manipulation de la poudre de nintédanib. Bien que le risque soit faible, des mesures organisationnelles et techniques ont été mises en place, conformément à la directive ATEX 94/9/CE. Le mélangeur est classé en zone 20 tandis que la salle de mélange est classée en zone 21. Les principales mesures concernant les installations sont les suivantes : aucune source d’inflammation 268 (flamme), mise aux normes du circuit électrique, matériel anti déflagrant, sol dissipateur de charge, B.O.A ATEX, pompe de Dietrich (écoulement < 1 m/s). Le personnel est protégé par un vêtement muni de connecteurs. Le vêtement est antistatique, flamme retardant et permet l’écoulement des charges à la terre. B - Dangers chimiques Les excipients ne présentent pas de danger pour la santé. En revanche, le nintédanib est probablement toxique. Au vu des études de toxicité préalablement menées et pour se prémunir du danger potentiel que représente le nintédanib, nous avons formulé les phrases de dangers suivantes: « peut nuire à l'enfant à naître » (H360D) et « peut causer des lésions aux organes à une exposition prolongée ou répétée » (H373). Face à ces dangers, notre entreprise a mis en place des mesures de protection collectives et individuelles. 1 - Mesures collectives L’ensemble des systèmes de fabrication sont capotés et automatisés. Bien que ces installations limitent beaucoup les risques, des dysfonctionnements peuvent avoir lieu. Des interventions de maintenance seront alors nécessaires augmentant sensiblement les risques pour le personnel. C’est pourquoi une analyse des risques des ateliers de travail a été réalisée pour permettre la rédaction du document unique de sécurité, appréciant à la fois l’environnement matériel et technique. Des systèmes de ventilation avec filtres intégrés collectent et épurent l’espace de travail. Un système d’aspiration (B.O.A ATEX) a également été installé au plus près des points d’émission des poussières, au-dessus des cuves de mélange. Des capteurs surveillent en permanence la température et l’humidité des différentes pièces. 2 - Mesures individuelles Au moment de la vérification de la poudre par proche infrarouge le personnel porte un masque jetable de type FFP3S, des lunettes masque, des gants ainsi qu’un vêtement de protection contre les produits chimiques sous formes de particules solides (type 5). Lors du transvasement de la poudre (salle de mélange), le personnel est équipé d’une combinaison non étanche aux gaz (type2) et d’un appareil filtrant avec ventilation assistée avec masque complet de type TM3P permettant d’assurer en permanence une surpression à l’intérieur du masque. Des bottes ainsi qu’une double paire de gant complèteront l’équipement. Cet équipement est réutilisable, des douches à haute pression permettent de le décontaminer. Lors des autres manipulations le personnel est protégé d’une blouse, d’une charlotte et de chaussures de sécurité. II - Gestion des déchets L’ensemble des déchets est traité par le groupe SITA. Filiale du groupe Suez environnement, SITA s’est engagée depuis 2000 dans des démarches de certification AFNOR et est triplement certifié ISO 9001, ISO 14001, et OHSAS 18001. Les déchets de l’entreprise sont gérés selon deux circuits : les déchets industriels non dangereux (DNID) et les déchets industriels dangereux (DID). L’ensemble de nos DID liquides issus du nettoyage et de la décontamination du personnel est 269 collecté dans une cuve de rétention. Le groupe SITA Rekiem se charge de pomper les eaux contaminées dans un camion-citerne et de les acheminer sur leur site afin de les décontaminer. Les déchets industriels dangereux solides (gélules défectueuses) sont emballés et étiquetés conformément à l’accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (ADR). Après décontamination, nous réutilisation l’ensemble des jerricanes utilisés comme emballage pour le transport des déchets industriels dangereux solides. Conformément à la réglementation, nous vérifions que nos emballages sont exempts de défaut et nous limitons leur utilisation au transport de ces DID. III - Evaluation des risques environnementaux (ERE) A - Phase 1 : évaluation de l’exposition Cette première phase permet d’évaluer la distribution du nintédanib dans les eaux ; à travers le calcul de la PEC (Predicted Environnemental Concentration). (Cf. annexe 7.8) PEC eaux de surface = 1500 ng/L* La PEC eaux de surface est supérieure à 10 ng /L (seuil fixé par les guideline européenne). Le nintédanib présente un risque potentiel pour l’environnement aquatique. Il est nécessaire d’approfondir l’étude. *La PEC eaux souterraines est déduite de la PEC eaux de surface : PEC eaux souterraines = PEC eaux de surface x 0,25= 375 ng/L B - Phase 2A : études des effets aquatiques La phase 2 consiste à déterminer le devenir du nintédanib dans l’environnement et de prédire la concentration maximale à laquelle aucun effet indésirable ne sera observé. La démarche comporte des essais d'écotoxicité chronique sur trois niveaux trophiques afin de définir la NOEC (No Observed Effect Concentration). La plus faible des NOEC sera pondérée par un facteur d’incertitude (AF), nous permettant de calculer la PNEC (Predicted No Effect Concentration) que nous comparerons à la PEC. 1 - Algues d’eau douce : essai d’inhibition de la croissance Cet essai (OCDE 201) vise à déterminer les effets d'une substance sur la croissance des algues microscopiques dulcicoles : Pseudokirchneriella subcapitata. Les organismes d'essai en phase de croissance exponentielle sont exposés au nintédanib dans des cultures sur une période de 72 heures. L’effet observé est la réduction de la croissance dans une série de cultures d'algues exposées à différentes concentrations de nintédanib. NOEC= 1mg/L 2 - Reproduction des micro-crustacés L’essai (OCDE 211) consiste à évaluer l’effet du nintédanib sur le taux de reproduction de Daphnia magna. De jeunes femelles de Daphnia sont exposées au nintédanib ajouté à l’eau à différentes concentrations. L’essai dure 21 jours. À la fin de l’essai, le nombre total de descendants vivants produits est évalué. NOEC= 0,24mg/L 270 3 - Poissons, essais de toxicité au premier stade de la vie L’essai (OCDE 210) consiste à déterminer les effets létaux du nintédanib sur les stades de développement de Brachydanio rerio. Les poissons aux premiers stades de leur vie sont exposés à une série de concentrations du nintédanib dissout dans l’eau. NOEC= 0,038mg/L On peut calculer la PNEC eaux de surface PNEC eaux de surfaces = 0,038 / 10= 0,0038mg/L La PNEC eaux souterraines est calculée à partir de la NOEC Daphnia PNEC eaux souterraines =0,24/ 10=0,024mg/L L'étape finale consiste alors à comparer la PEC à la PNEC PEC eaux de surface / PNEC eaux de surfaces = 0,0015/0,0038= 0,3947 PEC eaux souterraines / PNEC eaux souterraines= 0,000375/0,024= 0,0156 Le rapport PEC /PNEC est inférieur à 1. Le risque est considéré comme acceptable. Le nintédanib est peu susceptible de présenter un risque pour l'environnement aquatique. C - Propriétés physico-chimiques Log Kow = 2,9. Il est nécessaire de prendre en compte de potentiel de bioaccumulation de la molécule dès lors que le log Kow est supérieur à 3. Ceci ne nous concerne pas. Log Koc = 2,8. D’après la guideline européenne (TGD), il est nécessaire de prendre en compte la capacité de la molécule à passer dans les sols dès lors que le log Koc est supérieur à 3. Au vu des propriétés physico-chimiques du nintédanib, il n’est pas nécessaire de faire une étude de phase 2B. Le nintédanib ne présente pas de risque pour l’environnement. 271 BIBLIOGRAPHIE Introduction 1. GED, Gestion documentaire et management de la qualité, 2014 [en ligne], disponible sur : http://ged.prestataires.com/gestion-documentaire-et-management-qualite (consulté février 2015) 2. INERIS, Manuel Qualité, 2010 [en ligne], disponible sur : http://www.ineris.fr/centredoc/qualite.pdf (consulté février 2015) Gestion des risques 1. ICH Harmonised Tripartite Guideline Quality Risk Management Q9, 9 novembre 2005 [en ligne]. [Consultée le 11.03.2015] Disponible à l’adresse: http://www.ich.org/fileadmin/Public_Web_Site/ICH_Products/Guidelines/Quality/Q9/Step4/Q9 _Guideline.pdf 2. Bonnes Pratiques de Fabrication Pharmaceutiques 2014/1bis, Chapitre 1 : Gestion de la Qualité, BO N° 2014/1 bis du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, Mars 2014 Assurance Qualité Développement Préclinique 1. Ministère de l’Emploi et de la Solidarité. Bonnes pratiques de laboratoire (BPL), Fascicule spécial n°2000-5 bis[en ligne]. Disponible sur : http://ansm.sante.fr/.(Page consultée le 6 novembre 2014) 2. ANSM. Liste des installations d'essai BPL de l'ANSM (médicaments à usage humain, produits cosmétiques et produits de tatouage) [en ligne]. Disponible sur : http://ansm.sante.fr/.(Page consultée le 11 novembre 2014) 3. Parlement et Conseil Européen. Directive 2010/63/UE du parlement européen et du conseil du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, Journal officiel de l'Union européenne, 2010 [en ligne] Disponible sur : http://ansm.sante.fr/.(Page consultée le 25 novembre 2014) 4. C. BOU KHEIR, N. AYOUB, S. HANDOUF. Outil d'autodiagnostic sur les Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL), Projet d'Intégration, MASTER Management de la Qualité (MQ), UTC, 20092010 [en ligne] Disponible sur http://www.utc.fr/master-qualite/, rubrique « Travaux » n°120. (Page consultée le 25 novembre 2014) 5. ICH. Safety Guidelines, [en ligne] Disponible sur http://www.ich.org/. (Page consultée le 6 novembre 2014) 6. EDQM. Qualification of Equipment, Annex 1: Qualification of HPLC equipment, PA/PH/OMCL (11) 04, 2011 [en ligne] Disponible sur https://www.edqm.eu/. (Page consultée le 8 février 2015) 7. EDQM. Qualification of Equipment Annex 7: Qualification of mass spectrometers PA/PH/OMCL (10) 86 2R, 2011. [en ligne] Disponible sur https://www.edqm.eu/. (Page consultée le 8 février 2015) 8. Agilent Technologies. Standard OQ Test Specifications for Analytical Scale HPLC Systems, 2014, [en ligne] Disponible sur http://www.agilent.com/chem/enterprise. (Page consultée le 8 février 2015) 9. Pharmaguideline, HPLC chromatography calibration procedure, 2011, [en ligne] Disponible sur http://www.pharmaguideline.com/.(Page consultée le 8 février 2015) 272 10. Pharmaguideline. Principle and calibration of UV spectrophotometry, 2011, [en ligne] Disponible sur http://www.pharmaguideline.com/.(Page consultée le 8 février 2015) Assurance Qualité Clinique 1. MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES. Décision du 24 novembre 2006 fixant les règles de bonnes pratiques cliniques pour les recherches biomédicales portant sur des médicaments à usage humain. [en ligne]. Journal officiel, n°277, 30 novembre 2006 page 18033, texte n°64. [consulté le 30.10.2014]. Disponible à l’adresse : file:///C:/Users/aaaa/Downloads/BPC-FranceFr.pdf 2. LEGIFRANCE. Décision du 24 novembre 2006 fixant les règles de bonnes pratiques cliniques pour les recherches biomédicales portant sur des médicaments à usage humain -JORF n°277 du 30 novembre 2006 page 18033, texte n°64 [en ligne]. [consulté le 30.10.2014]. Disponible à l’adresse : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000819256 3. CPMP/ICH/135/95. Guidelines for Good Clinical practice. International Conference on Harmonisation Topic E6. [consulté le 15.11.2014]. 4. DELATTRE, Maryline et POIGNANT, Séverine. Les Bonnes pratiques cliniques pour les Recherches Biomédicales portant sur des médicaments à usage humain [en ligne] [consulté le 10.11.2014]. Disponible à l’adresse : http://www.recherchecliniquepariscentre.fr/wpcontent/uploads/2012/01/cours-bpc_delattre_poignant_20111202_final1.pdf 5. FOLTZER, Valérie. Audit et Inspections des Essais cliniques [en ligne] [consulté le 10.11.2014]. Disponible à l’adresse : http://urcest.chusa.jussieu.fr/cours/fichiers/audit%20inspect%202010.pdf 6. GAILLARD, Marine. Audit de centre investigateur : Contexte réglementaire et méthodologique. 2006. Thèse de doctorat : Pharmacie : Châtenay-Malabry : 2006. 7. WIDAL Fernand. Préparer le monitoring d’un essai clinique. [en ligne] [consulté le 22.01.2015]. Disponible à l’adresse : http://www.recherchecliniquepariscentre.fr/wpcontent/uploads/2012/01/Vistes-Pr%C3%A9s%C3%A9lection-MEP_DIU-Chef-de-Projet-_03Fevrier-2012-_3_.pdf 8. DAURAT, Véronique. Inspections par l’unité inspection des essais cliniques (UIEC) de l’Afssapas. [en ligne] [consulté le 30.01.2015]. Disponible à l’adresse : http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/f7d1feb7add83f55719cf92540f 0936b.pdf 9. CUMMINS, Lisa et BELGROVE, Linda et Healthcare Quality Improvement Partnerchip (HGIP). Template for Clinical Audit Report. Revised in July 2012 [consulté le 24.02.2015]. Assurance Qualité Production 1. Bonnes Pratiques de Fabrication Pharmaceutiques 2014/1bis, BO N° 2014/1 bis du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, Mars 2014 2. RAYNAUD, Marianne. Validation du procédé de fabrication dans l’industrie pharmaceutique, appliquée aux formes solides orales [en ligne]. Thèse d’exercice : Pharmacie: Université de Limoges, 2011. [Consultée le 11.03.2015]. Disponible à l’adresse: http://www.sudoc.abes.fr/xslt/DB=2.1//SRCH?IKT=12&TRM=152393781 3. TCHENAR, Nassima. Qualification et validation d'une unité de forme liquide [en ligne]. Mémoire de fin d’étude: Master en pharmacie industrielle option production: Université Abou Bekr Belkaid, 2012. [Consultée le 11.03.2015]. Disponible à l’adresse: http://dspace.univtlemcen.dz/handle/112/2807 4. BOLZAN, Claire. La validation de nettoyage en industrie pharmaceutique : validation des prérequis, principe et application au cas particulier d’une centrale de pesées [en ligne]. Thèse 273 d’exercice : Pharmacie. 2008. 5. BERKCHI, Nacira. Processus d’agrément et de qualification d’un fournisseur de matière première et d’article de conditionnement dans une industrie pharmaceutique [en ligne]. Thèse d’exercice : Pharmacie. 2009. Assurance Qualité Distribution 1. ANSM. Bonnes pratiques de distribution en gros des médicaments à usage humain, bulletin officiel, n°2014/9 bis, fascicule spéciale [en ligne]. Disponible sur : http://ansm.sante.fr/. (Page consultée le 2 novembre 2014) Assurance Qualité Laboratoire 1. Organisation Mondiale de la Santé. Série de Rapports techniques, N°957 "Règles OMS de bonnes pratiques applicables par les laboratoires de contrôle qualité pharmaceutique"[en ligne], Annexe 1, 2010. [Consultée le 11.03.2015] Disponible à l’adresse : http://apps.who.int/medicinedocs/fr/m/abstract/Js18681fr/ 2. Bonnes Pratiques de Fabrication Pharmaceutiques 2014/1bis, Chapitre 1 : Gestion de la Qualité, Chapitre 6: Contrôle de la qualité, BO N° 2014/1 bis du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, Mars 2014. [Consultée le 11.03.2015] Disponible à l’adresse : Affaires Pharmaceutiques 1. Bonnes Pratiques de Fabrication Pharmaceutiques 2014/1bis, Chapitre 8 : Réclamation et Rappels de médicaments, BO N° 2014/1 bis du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, Mars 2014 2. Normes ISO 9001:2008, Système de management de la qualité, Quatrième version, 15/11/2008 3. Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance 2011 4. M. Poujade, Assurance Qualité dans un établissement exploitant, Février 2015, Cours à la Faculté de Pharmacie de Châtenay-Malabry 5. Sites internet : 6. A.TEBAA, ÉVALUATION DE LA QUALITÉ D’UNE NOTIFICATION, Juin 2008, in : World Health Organization [en ligne], disponible sur : http://www.who.int/medicines/areas/quality_safety/safety_efficacy/trainingcourses/6EV_Q_not ification.pdf (consulté février 2015) 7. ANSM, BONNES PRATIQUES DE PHARMACOVIGILANCE, Août 2011 [en ligne], disponible sur : http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/13df5d1566a748c2f082992334 51fe5c.pdf (consulté février 2015) 8. Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, Etiquetage et informations sur le médicament, Sepembre 2013 [en ligne], disponible sur : a. http://www.sante.gouv.fr/etiquetage-et-informations-sur-le-medicament-specialitepharmaceutique.html (consulté février 2015) 9. Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, Suppression de la vignette pharmaceutique, Mai 2014 [en ligne], disponible sur : a. http://www.sante.gouv.fr/suppression-de-la-vignette-pharmaceutique-questionsreponses-a-l-attention-des-pharmaciens.html (consulté février 2015) 274 Sécurité, Environnement 1. Gattefossé. MSDS labrasol [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://www.gattefosse.com/en/document-center/ 2. Interchimie . Fiche de données de sécurité huile d’olive raffinée [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse : http://www.interchimie.fr/data/catalog/FS/FS_HUILE%20OLIVE_FDS.pdf 3. Interchimie. Fiche de données de sécurité huile de ricin hydrogéné [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://www.interchimie.fr/data/catalog/FS/FS_HUILE%20RICIN%20HYDRO_FDS.pdf 4. Boehringer Ingelheim. Safety Data Sheet Ofev ® [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://bi-msds.e3solutionsinc.com/Ofev.pdf 5. European Medecines Agency. Assesment report Ofev [en ligne]. Journal officiel, No. EMEA/H/C/003821/0000,20 Novembre 2014.[consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/EPAR__Public_assessment_report/human/003821/WC500182476.pdf 6. IRIS. Equipement de protection individuel [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse : http://www.iris-st.org/upload/document/Amiante/EPI-amiante.pdf 7. INRS. Les appareils de protection respiratoire choix et utilisation ed 6106 [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206106 8. INRS. Les équipements de protection individuelle (EPI) ed6077 [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse : http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206077 9. INRS. Quels vêtements de protection contre les risques chimiques? ed 127 [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%20127 10. INRS. Les équipements de protection individuelle des yeux et du visage ed 798 [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%20798 11. INRS. Des gants contre les risques chimiques ed 112 [en ligne]. [consulté le 10.01.15]. Disponible à l’adresse: http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%20112 12. INRS. Mise en œuvre de la réglementation relative aux atmosphères explosives ed945 [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse : http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%20945 13. INRS. Les mélanges explosifs, poussières combustibles ed944 [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%20944 14. DELTA NEU. B.O.A Bras d’aspiration Orientable Articule [en ligne]. [consulté le 05.01.15]. Disponible à l’adresse: http://www.delta-neu.com/pdf/techniques/boa.pdf 15. DELTA NEU. Améliorer la Sécurité et les Conditions de Travail : Les directives ATEX [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse : http://www.delta-neu.fr/pdf/presences/ATEX.pdf 16. NATIONS UNIES. Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route. [en ligne]. Journal officiel No. ECE/TRANS/225. .[consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse: http://www.unece.org/fileadmin/DAM/trans/danger/publi/adr/adr2013/French/VolumeI.pdf 17. SITA. Déchets industriels dangereux [en ligne]. [consulté le 10.01.15]. Disponible à l’adresse: http://www.sita.fr/dechets-industriels-dangereux/ 18. OCDE. ligne directrice de l’OCDE pour les essais de produits chimiques Daphnia magna essai de reproduction OCDE 211 [en ligne]. [consulté le 10.12.14]. Disponible à l’adresse : http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9712172e.pdf?expires=1426960540&id=id&accname=guest&c hecksum=2E473559358B8C1EE994C041B2FF9C72 19. OCDE. ligne directrice de l’OCDE pour les essais de produits chimiques Poisson essai de toxicité aux premiers stades de la vie OCDE 210 [en ligne]. [consulté le 05.01.15]. Disponible à l’adresse: http://www.oecd- 275 ilibrary.org/docserver/download/9713192e.pdf?expires=1426960608&id=id&accname=guest&c hecksum=15A47C59585FEB1832F1319EDCE9220D 20. OCDE. ligne directrice de l’OCDE pour les essais de produits algues d'eau douce et cyanobactéries, essai d'inhibition de la croissance OCDE 201 [en ligne]. [consulté le 05.01.15]. Disponible à l’adresse: http://www.oecdilibrary.org/docserver/download/9720102e.pdf?expires=1426960904&id=id&accname=guest&c hecksum=793ECF680EB81D6C6193A3F966AA2083 21. EUROPEAN COMMISSION. Technical Guidance Document. [en ligne]. [consulté le 05.01.15]. Disponible à l’adresse: https://echa.europa.eu/documents/10162/16960216/tgdpart2_2ed_en.pdf 22. CNEEIC. Evaluation de l’impact sur la Santé et l’Environnement des sites industriels. Parties 1 et 2. [en ligne]. [consulté le 03.01.15]. Disponible à l’adresse: www.cneeic.org 276 Production et Industrialisation 277 Doreen Anthony Samuel Hamdar Houda Kouka Mariline Nader Elsa Ochmann Syrine Pousse 278 ABREVIATIONS AQ : Assurance QualitéBPF: Bonnes pratiques de fabrication CCM : Chromatographie sur Couche Mince CQ : Contrôle Qualité EMA : European Medicines Agency FDA: Food and Drug Administration GPAO : Gestion de Production Assistée par Ordinateur IR : Infra-Rouge MP : Matières premières PA : Principe actif Ppm : partie par millions UV : Ultra-Violet 279 SOMMAIRE Le pôle production tient à préciser que son exposé ne suit pas un plan similaire au CTD module 3, mais un plan logistique et chronologique I - Introduction II - La synthèse chimique A - Le site de synthèse chimique de l’entreprise B - Réception des matières premières de synthèse chimique 1 - Présentation des fournisseurs de MP de synthèse chimique 2 - Réception des MP de synthèse chimique C - Synthèse du nintédanib et Contrôle Qualité 1 – Spécifications 2 - Méthodes analytiques 3 - Analyse de lot 4 - Justifications des spécifications D - Transport vers le site de production 1 - Moyen de transport 2 - Protection du PA III - La production d’Oxifib® 1 - La pesée et le mélange 2 - La mise en gélule 3 - Le banderolage 4 - Flow chart de la production IV - Présentation du site de production de Mignières A - Histoire du site B - Plan du site et flux à l’intérieur du site 1 - Plan général du site 2 - Plan de l’atelier de production d’Oxifib® 3 - Flux matière, flux personnel, et cascades de pression C - Réceptions sur le site 1 - Contrôle qualité des excipients V - Les étapes de la production A - Vide de ligne et nettoyage pré-production B – Mélange C - Contrôle de l’intermédiaire de production D - Mise en gélule E – Banderolage F - Vide de ligne et nettoyage après la production G - Contrôle Qualité durant et après le process 280 1 - Control In Process de l’intermédiaire de production 2 - Control in Process du banderolage 3 - CQ de la propreté 4 - Contrôle Qualité du produit fini H - Conditionnement 1 - Présentation du conditionnement primaire et secondaire 2 - La blistérisation 3 - Conditionnement secondaire 4 - Conditionnement tertiaire 5 - CQ du conditionnement I - Envoi logistique-Distribution 1 - Contrefaçon 2 - Traçabilité Bibliographie 281 282 I - Introduction Au sein des sites français d’Inovie, deux sites seront sollicités pour Oxifib ®: Un site de synthèse chimique pour la synthèse du Principe Actif, à Reuilly (Centre). Un site de fabrication et de conditionnement d’Oxifib ® à Mignières (près de Chartres), où sont déjà présentes des lignes dédiées à la production de gélules scellées. Les prévisions de vente du pôle Marketing ont porté le nombre de boîtes à vendre la première année à 52 890 boîtes au maximum, soit: 7 857 patients traités, Tableau 2- Récapitulatif de la production d’Oxifib ® au lancement Tableau 1- Fabrication du PA au lancement Un lot Une campagne = 4 lots Quantité de PA 120 kg 480 kg Nombre de cuves de PA par lot 1 cuve Quantité d’excipients 1 125 kg 4 497 kg Nombre de cuves de PA par campagne d’Oxifib ® 4 cuves Nombre de gélules 1 590 000 6 360 000 Nombre de boîtes 13 250 53 000 Quantité de PA par cuve 123 kg Nombre de blisters par boîte 79 500 318 000 6 346 800 gélules scellées à produire (une gélule scellée d’Oxifib ® contenant 75mg de nintédanib et 707mg d’excipients). Les gélules sont de type Licaps 00. Une campagne de synthèse chimique aura lieu avant chaque campagne de production d’Oxifib ®. Les 4 lignes de géluleuses-banderoleuses à faible cadence du site de Mignières seront utilisées pour la fabrication des lots. Le conditionnement aura ensuite lieu selon deux étapes: une blistérisation sur machines, un remplissage manuel des boîtes Le conditionnement primaire consistera en des blisters en PVC/Aluminium, prédécoupés, avec 2 rangées de 10 unités et avec toutes les informations nécessaires à la vente en officine et à l’hôpital. Le conditionnement secondaire consistera en des boîtes hexagonales : un modèle unique pour toute l’Union Européenne et une notice standard. 283 6 blisters seront ensuite placés dans une boîte hexagonale (soit 120 gélules par boîte). Notre production atteindra son pic en Tableau 3- Fabrication prévisionnelle du médicament au 2020, et le site de pic de production (2020) Mignières Nombre de campagnes 7 campagnes et 2 lots s’adaptera à cette demande Nombre de lots au total 30 lots Nombre de boîtes au total 397 500 La logistique d’approvisionnement et de distribution sera réalisée par notre partenaire logistique Géodis. Le fournisseur de synthèse chimique est en Inde, et la distribution des boîtes se fait directement aux officines et aux hôpitaux. Géodis Géodis Fournisseurs de Matières Premières en Inde Fabrication et conditionne ment à Mignières Synthèse chimique à Reuilly (Centre) Hôpital ou Pharmaci e de ville Patient (Chartres) Fournisseurs extérieurs d’excipients et articles de conditionnement Figure 1- Vision globale de la logistique d’approvisionnement et de distribution Le coût de revient industriel sera de 56 Euros par boîte. II - La synthèse chimique Synthèse chimique d’une campagne Cuve de nintédanib Cuve de nintédanib Cuve de nintédanib Cuve de nintédanib Volume : 150L Volume : 150L Volume : 150L Volume : 150L PA : 123kg PA : 123kg PA : 123kg PA : 123kg 284 A - Le site de synthèse chimique de l’entreprise L’entreprise possède son propre site de production chimique de principe actif depuis 1981. Ce site est basé à Reuilly dans le centre de la France, à près de 2 heures de route de Mignières. C’est sur ce site que le principe actif sera synthétisé, stocké, puis transporté vers le site de production médicament. L’utilisation de ce site pour la synthèse du nintédanib est plus rentable que le passage par un soustraitant. B - Réception des matières premières de synthèse chimique 1 - Présentation des fournisseurs de MP de synthèse chimique Le choix des fournisseurs a été réalisé par le service achat de l’entreprise. Notre fournisseur indien Hastand, certifié ISO 9001, garanti par le gouvernement indien et certifié par la FDA, est notre fournisseur de matières premières depuis 2001. Il a été audité plusieurs fois, la dernière fois remontant à 2014, afin de prévenir les risques de rupture d’approvisionnement ou de problèmes de qualité d’Oxifib®. Ce fournisseur n’a jamais fait d’écarts majeurs affectant notre production. En cas de rupture, notre autre fournisseur Indis NV basé en Belgique peut rapidement fournir le site en réactifs et solvants pour nos synthèses. Un partenariat a été réalisé avec la société de logistique Géodis pour transporter les MP de synthèse du PA depuis Mumbai en Inde jusqu’au site de Reuilly en France. Les MP sont reçues en Janvier et la synthèse du PA est ensuite lancée en Mars. Une blue box est également mise en place pendant le transport afin de garantir la qualité des MP durant le voyage. 2 - Réception des MP de synthèse chimique Les MP sont réceptionnées séparément des autres MP du site chimique, puis acheminées au laboratoire du bâtiment « lots cliniques » après vérification de la blue box. Ce bâtiment est entièrement consacré aux petites productions pour les lots cliniques, les lots galéniques et lots pilotes. A - Synthèse du nintédanib et Contrôle Qualité Les Matières Premières et le Principe Actif ont été analysés par le Développement Pharmaceutique et ont été considérés comme stables dans les conditions habituelles de température et d’humidité. Par conséquent la synthèse chimique aura lieu en une seule campagne, et les 4 cuves de PA seront envoyées sur le site de Production Chimique. Le CQ des MP sera réalisé sur le site de production chimique et sera communiqué au site de Production de Mignières pour être intégré dans le dossier de lot final. 285 La synthèse du principe actif se fait par des techniciens de laboratoire selon le protocole de synthèse établi par le Développement pharmaceutique. Cette synthèse se fait dans une cuve de mélange adaptée. Après la synthèse, 4 cuves de 150L, contenant chacune 123kg de PA, sont stockées en vu du transport vers le site de Production de Mignières et ses 4 lignes de production de gélules scellées. Notre produit étant un produit à risque lors de sa manipulation, le CQ du PA sera réalisé en totalité sur le site chimique de l’entreprise où le personnel possède les équipements et le matériel adéquats. Sur le site de production, seule une identification du PA sera réalisée par proche infrarouge grâce à une fibre optique à mettre dans la cuve scellée. 1 - Spécifications a - Tests universels (Tableau 4) Tests réalisés Spécifications Méthodes Caractères Poudre cristalline de couleur jaune, peu soluble dans l’eau Organoleptique Spectrométrie IR Bandes d’absorption et intensités relatives identiques au spectre de référence Ph. Eur 2.2.24 0,95<Trref/Trech< 1,05 Méthode interne Impuretés IN1905 et IN2705 ≤ 0,2% Monographie interne Identification HPLC/UV 286 Essais de pureté Substances apparentées Autres impuretés ≤ 0,1% Total impuretés ≤ 0,5% Métaux lourds Palladium ≤ 15 ppm Ph. Eur 2.4.8 Cendres sulfuriques ≤ 0,5% Ph. Eur 2.4.14 Solvants résiduels Méthanol ≤ 3000 ppm CPG Méthode interne Dosage HPLC/UV 98%<Teneur<102% (en g/100g de substance anhydre) Méthode interne b - Tests Spécifiques (Tableau 5) Tests réalisés Spécifications Référentiels Propriétés physico-chimiques Point de fusion 309°C Ph. Eur. 2.2.14 Distribution granulométrique 80% de particules ≥ 125 μm Ph. Eur 2.9.31 c - Tests microbiologiques Les études de stabilité du développement pharmaceutique ont montré que la poudre de nintédanib est incompatible avec une croissance ou une viabilité microbienne. Selon l’arbre de décision #6 de la guideline ICH Q6A, il n’est donc pas nécessaire de définir des critères d’acceptation et des tests microbiologiques. 1 - Méthodes analytiques Les méthodes analytiques utilisées pour le contrôle en routine du nintédanib ont été décrites en développement analytique et sont inspirées des méthodes issues de la Pharmacopée Européenne. Ces méthodes ont été validées et les équipements qualifiés par l’équipe d’Assurance Qualité. a - Le système chromatographique HPLC/UV La méthode HPLC/UV en phase inverse permet le dosage du nintédanib, par comparaison au chromatogramme d’une solution de référence (monographie interne). Du fait de la présence du chromophore, la détection UV du nintédanib et des impuretés organiques est possible. Le système chromatographique utilisé a été détaillé par le pôle développement. Le temps de rétention du nintédanib est t=8,11 min. La teneur en nintédanib est conforme si elle est comprise entre 98% et 102% (en g/100g de substance anhydre). 1 - Analyse de lot Une analyse des lots de substance active est réalisée sur chaque lot de nintédanib avant sa libération, sur le site chimique. Un seul échantillon représentatif du lot est analysé. 2 - Justifications des spécifications Les spécifications sont choisies en fonction des recommandations guidelines ICH Q3A, Q3C et Q6A. a - Tests d’identification La guideline ICH Q6A recommande d’utiliser une méthode spécifique pour identifier la substance active. Spectrophotométrie infrarouge: méthode spécifique, renseignant sur la nature des groupements caractéristiques de la molécule, par comparaison au spectre de référence du nintédanib. HPLC/UV : méthode spécifique permettant l’identification et le dosage du nintédanib. Cette méthode est décrite par le développement analytique. 287 b - Essais de pureté Substances apparentées : les critères d’acceptation résultent des impuretés mises en évidence lors des études de stabilité réalisées par le développement analytique. Pour les impuretés organiques, ils sont fixés en fonction de la dose journalière maximale qui est de 300 mg. On retrouve deux impuretés de synthèse et de dégradation spécifiées à rechercher, IN1905 et IN2705. Métaux lourds : le Palladium sera dosé par spectrométrie d’absorption atomique. Le critère limite d’acceptation est de 15 ppm. Cendres sulfuriques : quantification des impuretés inorganiques, comme recommandé par la Guideline ICH Q6A. Solvants résiduels: le méthanol est le solvant de cristallisation. Il est retrouvé à une dose supérieure à 1/20 de la limite d’acceptation (3000 ppm). Nous effectuons donc un test en routine pour doser le méthanol par chromatographie phase gazeuse. c - Dosage HPLC/UV : méthode spécifique et validée permettant de calculer la teneur en nintédanib et en impuretés, par comparaison avec des solutions témoins de référence de concentrations connues. A - Transport vers le site de production 1 - Moyen de transport Le site de production d’Oxifib® se trouve à moins de 200km du site de Reuilly et à près de 2 heures de route par camion. Les camions sollicités seront les mêmes que ceux habituellement utilisés pour les envois internes de l’entreprise. 288 2 - Protection du PA Le PA est stable dans des conditions de température de 25 degrés, et dans des conditions normales de luminosité. Les cuves de nintédanib de 150L sont scellées pour le protéger, et faites en matière inox. Elles seront ensuite réceptionnées au niveau du magasin propre au bâtiment R&D en vue de la vérification par le CQ. III - La production d’Oxifib® Figure 2 Cuve de transport du PA La durée de fabrication et de conditionnement d’un lot à partir de la déclaration de conformité de l’intermédiaire de synthèse sera de 10 heures (2 équipes travaillant à la suite, 5 heures chacune). 4 lignes de production sont à disposition pour produire Oxifib®: 1. 4 géluleuses ayant une cadence maximale de 48 000 gélules/heure, suivies de 2. 4 banderoleuses ayant une cadence maximale de 50 000 gélules/heure 3. Une blistereuse ayant une cadence maximale de 160 blisters/minute Le conditionnement aura ensuite lieu entre chaque lot, le nettoyage également via le détergent alcalin CIP-100. 1 - La pesée et le mélange 1. Pré-découpage des cuves d’excipients en des cuves contenant les quantités adaptées au lot 2. Passage par la centrale de pesée pour ces excipients 2. Déplacement vers la salle de mélange et chauffage des cuves de Crémophor pendant 30min 3. Raccordement des cuves d’excipient et de PA vers une cuve de mélange, et transfert des excipients et du PA vers cette cuve. Les flexibles utilisés pour le PA seront étanches pour éviter toute dispersion du PA, et seront dédiés à notre PA. 4. Réalisation du mélange (intermédiaire de production) et vérification par le CQ. 2 - La mise en gélule 1. Raccordement de la cuve de mélange à une géluleuse à travers le mur avec un flexible étanche pour éviter toute contamination. 2. Transfert du mélange vers la géluleuse via une pompe péristaltique à très haut débit pendant 10 minutes, puis désaccouplement et raccordement sur la géluleuse suivante pour que celleci fonctionne en temps masqué. Cette manipulation est répétée sur les 2 géluleuses restantes. La quantité de mélange est suffisante pour faire tourner une géluleuse pendant 1 heure. 3. Cette étape est répétée 10 fois, pour une durée de 10 heures au total. 3 - Le banderolage 1. 2. 3. 4. Transfert des gélules vers la banderoleuse directement après la mise en gélules. Transfert des gélules scellées vers le conditionnement primaire. Fin du conditionnement par le conditionnement secondaire manuel. Nettoyage des cuves et de la ligne avec un détergent spécialisé (CIP 100). 289 4 - Flow chart de la production Préparation de la solution de gélatine la veille Cuve PA Cuves excipients Géluleuse 1 Banderoleuse 1 Géluleuse 2 Banderoleuse 2 2 heures Blistereuse Cuve de mélange Géluleuse 3 Banderoleuse 3 Géluleuse 4 Banderoleuse 4 Conditionnement secondaire manuel de la totalité lot Nettoyage et lancement du lot suivant X10 45 000/h 45 000/h 160/min 3 boîtes/min 8 opérateurs 1h de mélange puis 3h de validation par le CQ Stockage puis envoi 12 heures (2 équipes de 6 heures) Figure 3- Flow chart de la production du mélange à l’expédition 10 heures (2 équipes de 5 heures) Le mélange est validé comme étant stable pendant 50 heures de production dans ses conditions de mélange (60 degrés, agitateur EOLE). La traçabilité de la production à l’intérieur du site sera réalisée par le logiciel de GPAO propre à l’entreprise. IV - Présentation du site de production de Mignières A - Histoire du site Notre site de production de Mignières, appartenant à la PharmaValley et situé près de Chartres, est issu de l’élargissement de l’établissement de Recherche et Développement Médicaps fondé en 1981, et spécialisé dans les formes gélules et gélules scellées. Ce site est devenu en quelques années un centre de production important pour les formes gélules et, suite à son achat, un agrandissement a été réalisé afin d’augmenter la production. Le site de Mignières produit près de 120 millions de boîtes, sous forme gélule. L’année 1996 fut une année cruciale pour le site de Mignières, suite au lancement du Télandopril®, un antihypertenseur IEC innovant sous forme gélule vendu dans le monde entier. Le chiffre d’affaires du site est principalement basé sur les ventes de Télandopril®. D’autres produits sont également produits mais à moins grande quantité, tels le Miansémide ® en forme gélule scellée. Ce dernier, à indication cardio-vasculaire très restreinte, fut produit en petite quantité dans un bâtiment spécialisé du fait de son potentiel toxique. Néanmoins sa production a été arrêtée en Juin 2014 suite à la découverte d’importants effets indésirables graves chez sa population cible. Le choix de ce site par la direction de l’entreprise s’est fait via ces critères : Le savoir-faire de l’entreprise dans le domaine des gélules, La technologie préexistante pour la fabrication des gélules scellées en lots de taille moyenne voire petite, Le Miansémide® n’est plus produit, et avait la même forme galénique, avec une production sur des machines compatibles avec la production du nintédanib : il n’y a donc pas de machines à acheter et les lignes arrêtées sont rentabilisées, Sa proximité du site de production chimique de Reuilly (2h de route), Sa logistique adaptée à l’exportation dans toute l’Europe, A - Plan du site et flux à l’intérieur du site 1 - Plan général du site Le site possède une section de production à haute cadence du Télandopril® et de l’Ardipine®, et une section R&D dotée d’une unité de production à petite cadence pour la production du Miansémide® avant son arrêt. C’est cette unité qui sera utilisée pour la production d’Oxifib®. Le magasin est divisé en deux sections : Une section pour les grosses productions de l’usine (avec envoi et réception), Une section réduite pour le bâtiment R&D et la production d’Oxifib® (envoi et réception). La zone de quarantaine est séparée de la zone de libération. En annexe 1 se trouve la liste des salles de l’atelier de fabrication d’Oxifib et le plan général du site. 291 2 - Plan de l’atelier de production d’Oxifib® Salles de mise en gélule et banderolagede Bureaux la production (Figure4) Salles visiteurs Salles de conditionnement Iaire et IIaire Salles de manipulation du PA : mélange, pesée 3 - Flux matière, flux personnel, et cascades de pression (Tableau 6) Flux matière Les matières premières de production ont deux circuits dans l’atelier de fabrication : 1-Le circuit du PA et excipients (en rouge sur le schéma « flux matière » en annexe) : circuit de fabrication du mélange incluant une pesée des excipients et une sécurité accrue pour le personnel. 2-Le circuit des articles de conditionnement et gélules (en orange sur le schéma « flux matière »en annexe) : entrée des gélules vers les géluleuses, des blisters vers la blistereuse, et des boîtes hexagonales. Les flux matières sont faits pour qu’aucune matière ne revienne en arrière à part le produit fini. La salle de mélange et la salle de mise en gélule-banderolage sont totalement séparées pour éviter les contaminations. En annexe 2 se trouve le circuit des flux matières dans l’atelier Flux personnel Le flux personnel inclut 3 circuits : 1-Le flux fabrication d’Oxifib® (étape de mélange) avec des conditions de sécurité particulières. Entrée par la salle 7. 2-Le flux conditionnement : avec des conditions de sécurité moins importantes, c’est-à-dire le port de la tenue généralement utilisée dans l’usine. Entrée par la salle 19. 3-Le flux visiteurs : circuit “en U” pour les visites et les audits. Entrée par la salle 28. Le flux du personnel est totalement indépendant du flux de matières premières. Les entrées se font par des sas en sous-pression. En annexe 3 se trouvent les circuits du personnel dans l’atelier Cascades de pression Le but des cascades de pression est de confiner le Principe Actif, qui a un potentiel de risque pour les opérateurs, dans les salles où il est manipulé. Certaines salles seront à basse pression (+ sur le schéma) : Les salles de mélange d’Oxifib et de nettoyage (3, 5 et 6) Sortie du personnel après manipulation du PA (10) Mise en gélule-banderolage (14) : pour éviter toute contamination extérieure en cas d’accident avec une gélule (rupture,…) Blistérisation (16) Ces salles à basse pression seront entourées de salles à moyenne pression pour confiner le PA (salles avec deux +) Enfin, les zones les moins critiques ou les plus éloignées du PA seront à pression atmosphérique. En annexe 4 se trouve le plan des cascades de pression dans l’atelier 293 Trois types de centrales de traitement d’air seront dédiés à l’atelier de fabrication : Une, pour la zone de pesée, de mélange, de mise en gélule et de conditionnement primaire, avec un haut niveau de confinement et des tuyaux et filtres adaptés, Une, pour les zones de passage des opérateurs, avec un niveau de confinement moyen, une, pour le reste de l’unité avec un niveau de confinement plus bas (bureaux, conditionnement secondaire, entrées). L’unité de production est raccordée à la boucle d’eau de l’atelier, alimentée par la centrale de traitement de l’eau de ville. A - Réceptions sur le site Chaque réception est sous la responsabilité d’un pharmacien. Tableau 7- Résumé des fournisseurs MATIÈRES PREMIÈRES DE SYNTHESE CHIMIQUE Produit Fournisseur Date du partenariat Certification/Normes Hastand (Inde) 2001 ISO 9001 Indis NV (Belgique) 2006 ISO 9001 Huile d’olive Cooper 1999 ISO 9001 Crémophor RH40 BASF 2008 ISO 9001 Labrasol Gattefossé 1997 ISO 9001 PA MATIÈRES PREMIÈRES DE PRODUCTION Produit Fournisseur Durée du partenariat Certification/Normes Gélules Capsugel Depuis 1992 ISO 9001 Bobine PVC Grepa (France) Depuis 2009 ISO 9001 Bobine Alu Alltube (France) Depuis 2007 ISO 9001 Boîte en carton Cartonnages Lafossé (Bayonne) Depuis 2012 ISO 9001 Notice PharPrint (Dreux) Depuis 2007 ISO 9001 Conformément aux BPF, nos échantillons seront conservés dans une échantillothèque pendant au moins 6 ans (soit 1 an après la date de péremption du lot) 1 - Contrôle qualité des excipients Les excipients sont certifiés conformes par nos fournisseurs à leur monographie respective dans la Pharmacopée Européenne en vigueur. Ceci est spécifié dans le cahier des charges transmis aux fournisseurs, qui remettent les certificats d’analyse. A leur réception, une identification par CCM sera réalisée et le bulletin d’analyse sera vérifié. Les référentiels de Contrôle Qualité des excipients sont en annexe 5. 294 V - Les étapes de la production A - Vide de ligne et nettoyage pré-production La ligne de fabrication a été nettoyée après la fabrication du Miansémide ® avec son détergent en Décembre 2014. Les lignes sont donc propres, et la teneur en PA vérifiée comme indétectable par le service CQ. Les opérateurs sont formés et habilités à réaliser le vide de ligne. Des procédures sont mises en place au niveau du site, avec double vérification, et des moyens de traçabilité. B - Mélange Les excipients sont déjà réceptionnés sur le site et stockés dans le magasin dans des cuves mobiles en acier inox de 400L (4 cuves pour le Labrasol, 4 cuves pour l’huile d’olive et 8 cuves thermo-statées pour le Crémophor). Le mélange de PA avec les excipients sera réalisé dans une seule cuve de mélange adaptée et nettoyée. Cette cuve a un volume de 2 000 L et est dotée d’un agitateur hélicoïde EOLE adapté aux liquides visqueux, le but étant de préserver l’homogénéité du mélange et de ne pas altérer sa viscosité. Pompe centrifuge Crémophor RH40 (chauffé) (adaptée aux Cuve de mélange Pompe 312 kg Agitateur EOLE 309 kg Labrasol 295 Peut contenir 2 000L Pompe centrifuge Crémophor RH40 (chauffé) Masse du mélange : 1 297 kg Pompe de Dietrich (adaptée aux poudres) 309 kg nintédanib 123kg Pompe péristaltique (adaptée aux liquides visqueux) Huile d’olive 244 L Figure 5- Etapes du mélange La cuve possède une trappe par le bas pour faciliter le nettoyage, et est équipée d’un système de nettoyage en place avec circulation de la solution de nettoyage par des buses sous-pression, suivies d’une récupération des eaux de rinçage dans un bac de rétention. Figure 6- Cuve avec mélangeur EOLE Ses avantages: Limitation des phénomènes d’oxydation, faible coût d’exploitation par des consommations électriques moindres, réduction des pertes de matières premières, Ce modèle de cuve est adapté aux solutions visqueuses, et est anti-déflagrant. Les conditions de préparation du mélange dans la cuve : Cuve posée dans la salle de mélange à terre, sur des pesons pour vérifier le poids des éléments introduits durant le mélange, raccordement avec les géluleuse via la paroi séparant la salle de mélange et la salle de mise en gélule-banderolage, cuve chauffée électriquement à 60 degrés pour s’adapter aux exigences du Cremophor RH40 qui est pâteux à température ambiante, mais plus liquide à 60 degrés, tout en restant dans des limites de température n’altérant pas le nintédanib, durée du mélange : 1 heure. A la suite du mélange, le CQ vérifiera la qualité du mélange pendant une durée de 3 heures, Pompe EP2 Cuve de mélange 34L/min Géluleuse 1 296 Figure 7- Résumé du transfert vers les géluleuses Notre mélange étant déclaré conforme par le CQ, la cuve sera raccordée à la géluleuse via un flexible et une pompe péristaltique adaptée au mélange: la pompe EP2. Son débit peut aller jusqu’à 4.4L/min (soit 44L/10 minutes et 264 L/h). Dans notre cas elle sera réglée à 34 L/10minutes (204 L/h). Le mélange passera par un tuyau flexible vers la réserve de la géluleuse. La capacité de la réserve de la géluleuse est suffisante pour recevoir 41L de mélange. C - Contrôle de l’intermédiaire de production (Tableau 8) Echantillonnage: Le CQ réalise 3 prélèvements à 15, 30 et 45 minutes dans un flacon à capuchon vissant, 100% étanche, et chimiquement inerte. Afin d’identifier les échantillons prélevés, les opérateurs utilisent des rustines de prélèvement. Préparation de l’échantillon pour les tests: le mélange est composé de : 10 mg PA + 24,7 mg Labrasol + 49 mg Crémophor + 17,8 mg huile d’olive, que l’on met dans 120 mL d’eau + 900 mL d’HCl et que l’on agite pendant 1 minute (correspondant au temps de micellisation). Tests réalisés Analyse de la taille des micelles Index de polydispersité Potentiel Zêta Spécifications Méthode 28nm +/- 5% Monographie interne PDI≤ 0,3 Monographie interne Stable entre -5mV et +5mV Monographie interne Test de micellisation Micro-émulsion visuellement translucide Monographie interne Test de libération du PA PA≥ 14% Monographie interne Le détail des tests d’analyse de l’intermédiaire de production se trouve en annexe 7 D - Mise en gélule Insertion des gélules dans leur bac Raccordement avec la cuve de mélangedémarrage de la pompe péristaltique Lancement de la géluleuse Positionnement puis ouverture des gélules Remplissage du corps des gélules Fermeture des gélules par apposition des coiffes sur le corps des gélules 297 Envoi au banderolage Figure 8- Etapes de mise en gélule Cette géluleuse est la Zanasi Plus La géluleuse sera réglée à 45 000 gélules par heure pour être en cohérence avec le débit de la pompe EP2. Ses avantages par rapport à d’autres géluleuses: Cadence maximale: 48 000 gélules par heure, Mesure du poids sur ligne. Figure 9- Zanasi Plus E - Banderolage Entrée des gélules dans la machine à banderoler Positionnement des capsules dures dans des alvéoles en contact avec un disque inférieur Rotation des disques dans une solution de gélatine préparée la veille Premier banderolage entre les circonférences qui délimitent les bords des couvercles. Deuxième banderolage pour éviter la formation de bulles d'air Pré-séchage garantit une fixation de la bande de gélatine Séchage final intégré dans la machine Figure 10 - Etapes de banderolage Le banderolage s’effectue directement après la sortie des machines de remplissage grâce à une solution de gélatine préparée sur le site la veille de lancement du lot (2 Litres d’eau + 190 g de gélatine pendant 2 heures à 50 degrés) et maintenu à 50 degrés pendant le banderolage. La banderoleuse aura une cadence de 45 000 gélules banderolées par heure pour être en cohérence avec la géluleuse. La banderoleuse utilisée est la Hermetica de chez Imapharma Ses avantages par rapport à d’autres banderoleuses: Double banderolage possible Contrôle en ligne avec une caméra Pré-séchage et séchage inclus 298 Figure 11 Hermetica F - Vide de ligne et nettoyage après la production Le nettoyage post-production sera réalisé sur place, et sur les éléments suivants: La cuve de mélange Les flexibles de liaison entre la cuve de mélange et les géluleuses La pompe péristaltique EP2 Les trémies d’alimentation des géluleuses Le circuit interne de la géluleuse et de la banderoleuse Figure 12 CIP 100 Un nettoyage complet de la ligne sera effectué entre chaque campagne, et entre 2 lots, seules les parties en contact avec le produit seront nettoyées. Le nettoyage sera valide pour 6 mois. Le détergent utilisé sera le détergent alcalin CIP-100. Les avantages de ce détergent sont les suivants: Détergent adapté aux mélanges huileux, au nettoyage en place et au nettoyage manuel Il est adapté pour lutter contre la présence d’agents cytotoxiques Soluble dans l’eau et nettoyage rapide S’élimine facilement de la surface traitée avec de l’eau, sans avoir besoin d’une grande quantité d’eau Les équipements impliqués dans le nettoyage sont en inox et anti-corrosifs, ils ne seront donc pas impactés par le détergent. Le personnel qui utilisera ces solvants sera protégé par des gants en caoutchouc et un écran facial intégral pour se protéger de la vapeur du détergent. Le protocole de nettoyage se trouve en annexe 6 Les déchets issus du process de fabrication seront les suivants: Les excipients mélangés à leurs solvants respectifs, soit: o Huile d’olive et son détergent o Labrasol et son détergent o Crémophor RH40 et son détergent Les résidus de PA seul mélangé au CIP100 Le mélange SMEDDS avec le CIP100 et l’eau Les gélules endommagées Les articles de conditionnement endommagés ou erronés (blisters, notices, boîtes hexagonales) Le vide de ligne sera réalisé entre chaque lot (de façon réduite) et entre chaque campagne. Le personnel est qualifié et habilité à réaliser ce vide de ligne. G - Contrôle Qualité durant et après le process 1 - Control In Process de l’intermédiaire de production (Tableau 9) Contrôles réalisés en direct lors de la réalisation de l’intermédiaire de production Critères d’acceptation Référentiels Évaluation macroscopique translucide Monographie interne Stabilité : température T≤60°C Monographie interne Température du moteur (pour évaluer la viscosité) T≤70°C Monographie interne 299 2 - Control in process du banderolage Étanchéité des gélules : une caméra insérée dans la banderoleuse contrôle l’épaisseur (entre 0.95mm et 1.05mm) et l’alignement de la banderole. Cette caméra est reliée à un ordinateur qui est programmé pour vérifier cette épaisseur. La comparaison se fait avec la monographie interne. 3 - CQ de la propreté On prélève par écouvillonnage 3 prélèvements au fond de la cuve de mélange, 3 au niveau de l’hélice de la cuve de mélange, 3 au niveau des pompes après leur démontage, 3 au niveau de la trémie d’alimentation de la géluleuse, et 3 au niveau du réservoir de la géluleuse. Le critère d’acceptation pour le PA et le détergent CIP100 est : ≤ 10ppm. Tests réalisés : Conductivité (⩽ 1,1μS/cm) -Dosage du PA par HPLC/UV -Dosage du détergent par complexométrie 4 - Contrôle Qualité du produit fini a - Description du produit fini (Tableau 10) DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT : Oxifib® 75 mg, gélule PRINCIPE ACTIF (pour une gélule) : nintédanib………………………………………………………………………………………………………... 75 mg FORME PHARMACEUTIQUE : Gélule blanche présentant le logo du laboratoire, 23,8mm de long, volume de 0,95 mL EXCIPIENTS : Huile d’olive, Labrasol, Crémophor RH40 300 b - Spécifications (Tableau 11) Tests réalisés Spécifications Référentiels Identification : HPLC/UV CCM 0,95<Trref/Trech< 1,05 0,95<Trref/Trech< 1,05 Monographie interne Essais de pureté IN1905 et IN2705 ≤ 0,3% Autres impuretés ≤ 0,1% Total impuretés ≤ 0,8% Monographie interne Dosage HPLC/UV 98% ≤ teneur ≤ 102% (en g/100g de substance anhydre) Monographie interne Tests physico chimiques Tests pharmaco-techniques Uniformité des préparations unidoses Variation de masse ≤ 15% sur les 10 premières unités soit [63,75-86,25] mg Ph. Eur 2.9.40 Désagrégation < 30 minutes Ph Eur 2.9.1 Essai de dissolution S1 : sur 6 unités, aucune < Q + 5% sinon S2 : sur 6 supplémentaires, la moyenne des 12 > Q et aucune unité < Q – 15% Q = 80% Ph. Eur 2.9.3 Étanchéité Vérification par caméra de l’épaisseur des banderoles et de son emplacement sur la gélule Monographie interne 301 Tests microbiologiques Germes aérobies totaux ≤ 10^3 UFC/g Ph. Eur 2.9.12 Moisissures et levures ≤ 10^2 UFC/g Ph. Eur 2.9.12 Escherichia Coli Absent Ph. Eur 2.9.13 c - Analyse de lot Pour chaque lot de produit fini Oxifib® 75 mg nintédanib, l’ensemble des résultats du contrôle du produit fini sont reportés sur le bulletin d’analyse (annexe 9). d - Justifications des spécifications Les spécifications sont choisies en fonction des recommandations des guidelines ICH Q6A et Q3B, ainsi que des résultats obtenus sur les lots R&D et/ou pilotes. ● Tests physico-chimiques Caractères macroscopiques: Cet examen visuel permet d’apprécier les caractères organoleptiques des gélules afin de relever toute anomalie visuelle. Identification: La guideline ICH Q6A recommande d’utiliser une méthode spécifique pour identifier le principe actif dans les gélules. Cependant, la spectrophotométrie infrarouge n’étant pas réalisable sur des gélules, 2 méthodes chromatographiques seront utilisées : HPLC/UV: sur le chromatogramme obtenu : vérification que le temps de rétention du pic correspondant au nintédanib est semblable à celui observé sur le chromatogramme de la substance de référence. CCM Essais de pureté : Deux produits de dégradation spécifiés et qualifiés sont à rechercher dans le produit fini, IN1905 et IN2705. Dosage: HPLC/UV: méthode spécifique et validée permettant de calculer la teneur en nintédanib par comparaison à des solutions témoins de référence. ● Tests pharmaco-techniques Variation de masse : tout nouveau produit doit satisfaire au test d’uniformité des préparations unidoses de la Pharmacopée Européenne 2.9.40. On réalise le test de variation de masse car nos gélules ont une quantité de substance active de 75 mg. Essai de désagrégation: L’essai de désagrégation est déterminé sur 6 gélules qui seront plongées dans un mélange eau + HCl à 0,1 M. L’essai est satisfaisant si les 6 gélules sont désagrégées en moins de 30 minutes. Essai de dissolution : On utilise un appareil à palette tournante. Le milieu de dissolution est une solution d’HCl à 0,1 M afin de simuler le pH gastrique. Le volume du milieu est de 1L. Les exigences de l’essai sont satisfaisantes si les quantités de PA passées en solution sont conformes aux critères d’acceptation indiqués dans le tableau ci-dessus. On poursuit l’essai jusqu’au 3e niveau sauf si des résultats conformes sont obtenus aux niveaux S1 et S2. La grandeur Q est la quantité spécifiée de PA passée en solution, exprimée en pourcentage de la teneur indiquée sur l’étiquette et Q=80%. On dose le nintédanib par HPLC. Il s’agit d’une forme à libération conventionnelle : un seul point de prélèvement est donc nécessaire à t=30 minutes. L’annexe 8 illustre la courbe de dissolution du principe actif de 6 gélules à 96% au bout de 30 minutes. Le point est sur la courbe de dissolution établit donc le test est conforme. Test d’étanchéité: Un test d’étanchéité est recommandé étant donné que des gélules scellées sont fabriquées. ● Test de non contamination microbienne Nous sommes tenus d’assurer une faible charge microbienne au sein du produit fini. Notre produit ne présentant qu’une seule campagne par an, les tests seront donc réalisés pour chaque lot. 302 H - Conditionnement Figure 13 Etapes du conditionnement 1 - Présentation du conditionnement primaire et secondaire Dimensions d’un Blister (Figure 14) Dimensions du carton (Figure 15): 13.5 cm de longueur 10cm de diamètre 303 Nous avons fait le choix de présenter nos gélules scellées à l’unité pour anticiper les diminutions de posologie, et de les insérer dans des blisters PVC/Aluminium thermoformés. Un blister contiendra 20 gélules scellées. En annexe 10 se trouve une modélisation du blister Il y aura séparation de secteur avec la géluleuse-scelleuse pour la propreté de la fabrication, et la blistérisation aura lieu juste après la fabrication pour éviter la détérioration des gélules Les inscriptions sur le blister seront compatibles avec la vente en officine et à l’hôpital: DCI, Numéro de lot, Date de péremption, Nom de l'entreprise exploitant le médicament, Et ce sur le blister de chaque unité de gélule. 2 - La blistérisation La machine utilisée pour le conditionnement primaire sera la C102 Series de chez Ima Pharma. Elle est adaptée aux petites productions et est déjà connue des opérateurs. Sa cadence maximale est de 160 blisters/minutes, soit 9600 blisters/heure. Elle sera fixée à 1 500 blisters/heure pour être en cohérence avec la banderoleuse et la géluleuse Les 4 banderoleuses seront reliées à cette blistereuse par 4 tapis roulants qui convergent vers un seul tapis roulant. Celui ci sera relié à l’entrée de la blistereuse. La blistereuse réalise le thermoformage des alvéoles, l'introduction automatique des gélules, et la fermeture supérieure par un film aluminium par thermo-scellage. Les blisters seront ensuite déposés dans le local du conditionnement secondaire dans des fûts en polyéthylène. 3 - Conditionnement secondaire Un seul type de boîte sera utilisé, et un seul type de notice comprenant toutes les langues officielles de l’Union Européenne, rendant tout mix-up quasiment impossible de la part de l’opérateur. Les boîtes sont pré-assemblées sur le site avant la production, et prêtes à être remplies. Chaque lot sera mis en boîte en intégralité après sa fabrication ; cette opération devrait prendre 10 heures en présence de 8 opérateurs qui conditionnent 3 boîtes par minute (insertion des 6 blisters et de la notice, scellage par un autocollant de lutte contre la contrefaçon) En annexe 11 se trouve la face haute de la boîte hexagonale. Une vérification pondérale a ensuite lieu sur toutes les boîtes du lot. Enfin, le DataMatrix est apposé sur l’ensemble des boîtes hexagonales du lot, via la machine MD 9000 Pharma® de ZETES (un système de marquage DataMatrix, de contrôle et de sérialisation totalement conforme aux exigences du secteur pharmaceutique. 4 - Conditionnement tertiaire Une fois le conditionnement secondaire réalisé et le DataMatrix imprimé, la boîte d’Oxifib sera envoyée au magasin et la libération du lot sera réalisée. Son envoi se fera à la commande, avec mise dans un papier kraft sur lequel sera également imprimé un DataMatrix. Ce papier kraft, issu de notre partenaire logistique Géodis, est à taille unique et a le même prix qu’un emballage rectangulaire classique, et peut contenir jusqu'à 15 boîtes hexagonales. La boîte hexagonale est protégée à l’intérieur du papier kraft par du papier bulle. La boîte sera envoyée à l’unité vers le centre hospitalier ou l’officine à l’origine de la commande, pour mieux la tracer. 5 - CQ du conditionnement a - Contrôle Qualité du conditionnement primaire Le PVC fourni, nécessaire à la fabrication de nos conditionnements alvéolaires, est certifié conforme par nos fournisseurs à la monographie de la Pharmacopée Européenne en vigueur (Ph. Eur. 04/2009 : 304 30111). A leur réception, une vérification des certificats est faite, mais d’autres tests sont tout de même réalisés. Pour l’aluminium, il n’existe aucun référentiel quant à sa spécification. Son contrôle s’effectue donc selon une monographie interne. Les fournisseurs garantissent avoir effectué les contrôles nécessaires, afin de répondre aux caractéristiques selon cette monographie interne. ● Matériau Contrôles à réception (Tableau 12) Tests réalisés Spécifications Référentiels Spectrophotométrie IR Même bande d’absorption et même intensité relative que le spectre de référence Ph. Eur 3.1.11 Identification PVC Contrôles dimensionnels PVC Epaisseur 150 microns Monographie interne Alu Epaisseur 20-25 microns Monographie interne ● Tests réalisés Contrôle sur le blister thermoformé (Tableau 13) Spécifications Référentiels 6cm de largeur par 13cm de longueur Monographie interne Aspect Le blister obtenu doit être souple, homogène, propre, absence de cassures, fissures Monographie interne Test d’étanchéité à la vapeur d’eau / contrôle de fonctionnalité du scellage Absence d’eau colorée dans les alvéoles ISO 16607 : ASTM-F1929 Caméras Après découpe/prédécoupe du blister Détecte les alvéoles vides ou anormalement remplies par comparaison photographiques Cellule de détection Après le scellage de blister Détecte un mauvais raccord Contrôles dimensionnels PVC/Alu Contrôles de fonctionnalité Contrôles en cours de procédé ● Justification des spécifications Il n’existe pas de recommandations ICH ni de monographie précise à la Pharmacopée Européenne en vigueur (sauf pour le PVC). Identification : lors de la réception des rouleaux de PVC, réalisation d’une identification par spectrophotométrie infrarouge. Dimensions : l’épaisseur des feuilles de PVC et d’aluminium est vérifiée à leur réception pour établir la conformité au cahier des charges, par spectrophotométrie IR en ATR (analyse de la réflexion de l’onde à l’interface). De même, l’épaisseur du blister thermoformé est contrôlée. Essais de conformité : ces tests sont réalisés par les fournisseurs afin de déterminer les caractéristiques physico- chimiques du PVC. Etanchéité / Scellage par un test au bleu de méthylène : vérification des propriétés barrières du blister. Le test (décrit dans les normes ISO 16607) consiste à introduire un échantillon de blister dans 305 une cloche à vide, qui va aspirer l’air contenu dans les blisters, la solution colorée de la cloche à vide occupe alors les espaces qui sont remplis d’air et mal scellés. Le test est réalisé sur 60 secondes avec une dépression de 0,4 bar, permettant de contrôler si le blister est perforé ou mal scellé. b - Contrôle Qualité du conditionnement secondaire (Tableau 14) Système de sécurité Agencement dans la ligne Caractéristiques Balance pondérale Après l’encartonnage Détecte les étuis incomplets Scanners notice/étuis lasers pour Après l’impression du DataMatrix et la Détecte l’impression du numéro de lot sur sérialisation, directement sur la machine les étuis et le blister MD9000 I - Envoi logistique-Distribution L’envoi sera réalisé directement à partir du site via le partenaire logistique de l’entreprise Géodis, et ce, sans passer par les centres de distribution nationaux et régionaux. La réception se fera à l’officine ou au centre hospitalier à l’origine de la commande. 1 - Contrefaçon Nous produisons des petites quantités de médicament, destinées à des patients précis, et dans l’Union Européenne. La probabilité de contrefaçon est donc réduite. Néanmoins ce risque existe, et il sera traité de la manière suivante: la boîte hexagonale est à elle seule une protection par son aspect peu commun, et le nombre faible d’entreprises l’utilisant, un traitement systématique de tous les cas suspects relatés, une coopération totale avec les autorités nationales et internationales (Interpol,...), et la surveillance d’internet, l’identification de chaque lot et chaque produit via le DataMatrix, et de chaque boîte à travers la sérialisation. Il y a peu d’étapes entre le site de production et le patient, et peu d’acteurs (l’entreprise et Géodis), ce qui facilite la traçabilité et la lutte contre la contrefaçon via l’identification du DataMatrix du carton à toutes les étapes de distribution, l’authentification du produit via un hologramme spécifique du produit, identifiable lors de la distribution par Géodis, ainsi que par l’entreprise, la garantie de l’intégrité du produit via une vignette collante spécifique (sticker d’inviolabilité) de l’entreprise placée à l’endroit d’ouverture de la boîte. 2 - Traçabilité Toutes nos boîtes sont équipées d’un DataMatrix, un code à barre à deux dimensions contenant des informations de traçabilité, d’un code CIP à 13 chiffres, d’un numéro de lot, d’une date de péremption, et d’un numéro spécifique à la boîte (sérialisation). A la sortie du site de fabrication, chaque boîte hexagonale, et chaque papier Kraft seront également identifiés par un DataMatrix (agrégation). 306 BIBLIOGRAPHIE Conditionnement: 1. http://www.machines-emballage-france.com/modele/blistereuse-F300-photos.html 2. Le conditionnement des formes sèches et son dossier de lot : exemple des comprimés et des gélules, thèse de Tiphaine Segeon, 2005 3. http://www.ima-pharma.com/Product/EN/Products-F575/Primary_PackagingS660/Blister_%26_Tray_Packaging-T661/Low_speed%3a_up_to_200_blisters%2fminQ662/Blister_and_Tray_forming_machine___C102_Series-M105.html Forme Galénique: 1. Coni-Snap® Hard Gelatin Capsules Reliable and consistent two-piece capsules, Capsugel QbD: 1. Application of QbD Principles for the Evaluation of Empty Hard Capsules as an Input 2. Parameter in Formulation Development and Manufacturing, Sven Stegemann 3. Brevet de la capsule scellée par Capsugel, 1978 Process, machines, CIP, paramètres critiques: 1. Liquid filled and sealed hard gelatin capsules, Erwan Cole 2. Liquid-Fill Based Formulation: Advances and Challenges, Stephan Brown 2012 3. Liquid-filled Gelatin Capsules, Margaret Marques, 2009 Reception MP: 1. Procédure de réception des matières premières, Cooper Echantillonage: 1. Answers to 10 questions about capsule filling, Donald Lightfoot Contrôle de l’intermédiaire de production : 1. Preparation and Evaluation of Liquid and Solid Self-Microemulsifying Drug Delivery System of Mebendazole, Ahmed A. Hussein Plan du site: 1. https://web.njit.edu/~armenant/PhEn602-102/PhEn602-Spring09-Notes1.pdf 2. https://web.njit.edu/~armenant/PhEn602-102/PhEn602-Spring09-Notes8.pdf 3. http://ir.knust.edu.gh/bitstream/123456789/431/1/PHARMACEUTICAL%20INDUSTRY%20DESIG N.pdf?bcsi_scan_43167910db6ab4d9=irB1lHPb2MjZRi7BZh+X3i3NERAdAAAAYyiT9Q==&bcsi_sca n_filename=PHARMACEUTICAL%20INDUSTRY%20DESIGN.pdf 307 DataMatrix: 1. http://www.zetes.fr/~/media/files/internal/corporate/brochures%20and%20datasheets/FR/Phar ma%20MD%209000.pdf Cuves de mélange: 1. http://fut-inox.com/fut-reservoir-cuve-garde-vin/cuve-inox-alimentaire-2500-13500-litrespieds.html 2. http://www.cuves-solutions.fr/fr/stock-de-cuves/cuves/inox-304/03-34-ru-01/ 3. http://www.pierreguerin.com/fr/fabricant-cuve-inox/produits/2/agitateurs-helicoides-eole.html Pompe EP2: 1. http://www.directindustry.fr/prod/graco/pompes-peristaltiques-fluides-visqueux-fluidesabrasifs-fluides-corrosifs-16045-786137.html Pompe à poudre de Dietrich: 1. http://www.dedietrichddz.com/fr/powder-pump,72659,fr.html Nettoyage: 1. http://www.sterislifesciences.com/~/media/Files/LifeSciences_com/PDF/Pharmaceutical%20Det ergents/CIP%20100/CIP%20100%20Sell%20Sheet%20%20FR.ashx 2. http://www.sterislifesciences.com/~/media/Files/LifeSciences_com/PDF/Pharmaceutical%20Det ergents/CIP%20100/CIP%20100%20MSDS%20%20FR.ashx 3. http://www.domagroup.eu/web/uploads/file/files/RBS%20detregents%20for%20industry.pdf 4. Validated cleaning technologies for pharmaceutical manufacturing, Destin Leblanc 5. http://www.sterimedgroup.info/process-research-cleaning-poducts.php 308 Affaires Réglementaires Propriété Industrielle 309 NOURBAKHT Damoun CARTIER-BECHU Clémentine LACAMOIRE Tiffany LESCASTREYRES Amanda ROBINET Alison 310 SOMMAIRE Propriété industrielle I - Dépôt du brevet A - Critères de brevetabilité B - Procédure de dépôt 1 - Nationale 2 - PCT, extension de notre protection 3 - CCP a - Critères d’obtention / justificatifs à fournir b - Calcul de la durée du CCP c - Obtention du CCP II - Dépôt du nom de spécialité Essais cliniques I - Autorisation des Essais Cliniques A - Obtention du numéro d’EudraCT B - Essai clinique de Phase I C - Essai clinique de Phase II 1 - Autorisation au niveau européen 2 - Autorisation au niveau international a - Demande de numéro UTN b - Inscription sur un registre de l’OMS c - Autorisation aux USA : double autorisation 3 - Autorisation au niveau national D - Essai clinique de Phase III 1 - Autorisation aux USA et Canada 2 - Autorisation au niveau européen et national E - Essai de poursuite de traitement II - Réglementation des Essais Cliniques A - Consentement éclairé B - Brochure de l’investigateur C - Assurance de responsabilité civile D - Déclaration des effets indésirables graves inattendus (EIGI ou SUARs) E - Déclaration de fin de recherche biomédicale et résume rapport final Remboursement du médicament : inscription sur listes de la sécurité sociale Contrôle publicité I - Définition de la publicité II - Les critères de contrôle III - Publicité auprès des professionnels de santé - Visa PM IV - Constitution des dossiers 311 Visite médicale / Loi DMOS I - La visite médicale A - Les missions des personnes exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion B - La qualité de l’information délivrée 1 - La constitution de l’information par l’entreprise (Inovie) 2 - La formation de la personne exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion a - La formation initiale b - La formation continue 3 - Les documents utilisés par la personne exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion C – Déontologie 1 - Vis-à-vis des patients 2 - Vis-à-vis des professionnels de santé rencontrés 3 - Vis-à-vis des entreprises concurrentes 4 - Vis-à-vis de son entreprise D - Le contrôle de l’activité des personnes exerçant une activité de d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion 1 - Responsabilités du Pharmacien Responsable 2 – Procédures 3 - Certification et Audits II - DMOS – Transparence A - DMOS, loi anti-cadeau B - Transparence 312 ABREVIATIONS : ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé AMM : Autorisation de Mise sur le Marché CEPS : Comité économique des produits de santé CCP : Certificat Complémentaire de Protection CNIL : Commission nationale de l’information et des libertés CPP : Comité de protection des personnes CSP : Code de la Santé Publique CT : Commission de transparence CTFG : Clinical trial facilitation group EIGI : Effet indésirable grave inattendu EMA : European Medicines Agency FDA : Food and drug administration GHS : Groupes homogènes de séjour HAS : Haute autorité de santé IND : Investigational new drug INPI : Institut National de la Propriété Industrielle IRB : Institutional review board ISA : International Searching Authority OEB : Office Européen des Brevets OMS : Organisation mondiale de la santé OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle PCT : Patent Cooperation Treaty PM : Publicité Médical RCP : Résumé des Caractéristiques du Produit UE : Union Europeenne UTN : Universal trial number VHP : Procédure d’harmonisation volontaire VM : Visiteur médical 313 314 PROPRIETE INDUSTRIELLE I - Dépôt de brevet Pour protéger le Nintedanib découvert en juin 2001, Inovie a déposé une demande de brevet international, via la procédure PCT (Patent Cooperation Treaty), afin d’être protégé dans 52 pays sur 148 ayant ratifié le traité (liste des pays disponible en annexe 1.1). Inovie a choisi la procédure centralisée dans un souci d’accès aux soins à un plus grand nombre et pour répondre à la demande internationale dans le domaine des médicaments orphelins. Ainsi le brevet, complété par le certificat complémentaire de protection, apporte une protection du Nintedanib et de son procédé de fabrication jusqu’en août 2026. A - Critères de brevetabilité Avant le dépôt du dossier auprès de l’INPI, Inovie a tout d’abord vérifié les conditions de brevetabilité de notre molécule. Inovie a effectué un examen préliminaire de sa demande de brevet, en veillant à ce que le Nintedanib réponde aux critères de brevetabilité : le Nintedanib doit être une invention, c’est à dire qu’il ne soit pas présent dans l’état de la technique; l’innovation doit avoir été conservée secrète. Ainsi, Inovie a veillé à la mise en place de cahiers de laboratoire, ainsi qu’aux closes de confidentialité auxquelles sont soumis les employés; l’innovation doit revêtir un caractère innovant… …et doit pouvoir faire l’objet d’une application industrielle B - Procédure de dépôt Inovie a déposé un dossier de demande de brevet auprès de l’office récepteur français, l’INPI, en septembre 2001, avant d’étendre la protection à l’étranger, car cela fait partie des obligations pour une entreprise française. 1 - Nationale Le dépôt du brevet a été effectué le 1er septembre 2001, auprès de l’INPI, qui a acté ce dépôt. L’INPI a transmis le dossier pour un examen par la défense nationale puis par ses propres soins. En effet, Inovie a reçu, de la part de l’INPI, un rapport de recherches préliminaires et un avis positif sur la brevetabilité, 8 mois après. 2 - PCT extension de la protection Inovie a effectué une demande de PCT, dans les 12 mois après son dépôt de brevet auprès de l’INPI. L’INPI l’a ensuite transmis auprès de l’ISA (International Searching Authority), l’administration chargée de la recherche internationale appartenant à l’Office Européen des Brevets. Cette administration établit un rapport de recherche internationale et une opinion écrite sur la brevetabilité de notre invention, qu’elle va transmettre à l’OMPI (Office Mondial de la Propriété Intellectuelle). Le 1er mars 2003, 18 mois après le dépôt de la demande, l’OMPI a publié sur le patentscope la demande de dépôt internationale. Finalement, l’OMPI a communiqué aux offices désignés la demande de brevet pour les phases nationales. 315 3 - CCP En tant que titulaire du brevet, Inovie a déposé une demande de CCP (Certificat Complémentaire de Protection) auprès de l’INPI, le 1 octobre 2014. Le CCP confère un prolongement de la protection du brevet par les dispositions du règlement CE N°1768/92. Le dépôt a été effectué un mois après l’obtention de l’AMM afin de respecter le délai de demande de certificat. a - Critères d’obtention / justificatifs à fournir Le laboratoire a déposé un dossier dans lequel il a fourni la demande de CCP, puis la référence du brevet de base en vigueur et enfin la référence de l’AMM du nintédanib en cours de validité. Inovie a répondu aux critères d’obtention décrits par l’article 3 du règlement CE N°469/2009 : - le produit est protégé par un brevet de base en vigueur, le produit, en tant que médicament, a obtenu une AMM en cours de validité, le produit n’a pas déjà fait l’objet d’un CCP, l’AMM est la première AMM du produit en tant que médicament. b - Calcul de la durée du CCP D’après l’article 13 du règlement CE N°469/2009, le certificat prend effet au terme du brevet de base pour une durée égale à la période écoulée entre la date du dépôt de la demande de brevet de base et la date de la première AMM dans la Communauté réduite d’une période de 5 ans. La durée du certificat ne peut être supérieure à 5 ans à compter de la date à laquelle il prend effet. P = date de dépôt de brevet de base moins la date de la 1ère AMM. P 1-5ans = D la durée du CCP ici D est égal à 8 ans. La durée maximale du CCP est de 5 ans. C - Obtention du CCP Inovie a obtenu un CCP d’une durée de 5 ans qui prendra effet à compter de la date d’expiration du brevet en vigueur, le 1 septembre 2021. Ce dernier donne les mêmes droits que ceux conférés par le brevet de base (article 5 du règlement) jusqu’en 2026. 316 Pour maintenir en vigueur la protection supplémentaire conférée par le CCP, Inovie s’est engagé à verser les annuités dont l’échéance correspond à celle du brevet de base. La procédure de dépôt du CCP a été répétée pour tous les pays européens. II - Dépôt du nom de spécialité Le droit des marques permet à Inovie de protéger la partie commercialisation du Nintedanib. La stratégie de dépôt de marque a débuté en 2007. La marque pharmaceutique Oxifib® a fait l’objet d’un double examen : Un premier examen par l’Office de propriété intellectuelle chargé de la première analyse. En France, il s’agit de l’INPI et au niveau international, de l’OMPI. Ceux-ci vérifient la disponibilité du nom en fonction des antériorités. Un second examen par l’EMA, d’ordre réglementaire, qui s’assure que les marques de médicaments n’entraînent pas de confusions entre elles et n’engendrent pas d’erreurs qui aboutiraient à un risque de santé publique. Cet examen se fait par le Name Review Group, durant la procédure centralisée. Inovie a effectué le dépôt de la marque Oxifib® le 16 juin 2007 auprès de l’INPI. Le 3 octobre 2007, Inovie a choisi d’étendre sa protection à l’international (L’INPI a transmis le dossier à l’OMPI), via « le système de Madrid » qui permet de : Remettre un seul dossier, auprès d’un seul office, rédigé en une seule langue, payer une redevance globale, au lieu d’une redevance dans chaque pays. 317 Le 12 novembre 2007, la marque était enregistrée dans 47 pays, qu’Inovie a choisi parmi les différents pays formant l’Union de Madrid. La protection de la marque est valable pendant 10 ans, renouvelables indéfiniment. Au 30 juin 2017 le laboratoire Inovie aura à régler la redevance de renouvellement de la marque auprès de l’OMPI, ainsi qu’à chaque futur renouvellement. Inovie a attaché une importance particulière à sa marque car il s’agit d’une garantie de qualité du produit. Les procédures attachant une attention particulière aux risques de santé publique, Inovie s’était vu refuser un premier nom de marque (Proveol®), du fait de sa ressemblance avec d’autres noms de marque. Essais cliniques I - Autorisation d’essais Cliniques A la suite de nos résultats d’études pré-cliniques prometteurs, notre laboratoire a décidé de lancer le développement clinique de notre produit Oxifib dans l’indication « de la Fibrose Pulmonaire Idiopathique légère à modérée » Dans le cadre d’une maladie orpheline et d’une population cible restreinte, Inovie a étendu son domaine géographique au cours des essais cliniques dans le but de récolter le maximum de données possible nécessaires. Il a donc été développé ici les procédures d’autorisation d’essai clinique en France, en Europe (dans 12 pays européens), aux États-Unis et au Canada. A - Obtention du numéro d’EudraCT Préalablement à la demande d‘autorisation d‘essai clinique en union européenne, un numéro EudraCT a été demandé par Inovie. Ce numéro est le numéro d’identification unique de l’essai clinique valable dans l’ensemble de l’UE et est établi par l’agence européenne des médicaments. La procédure de demande est une procédure purement informatique. Elle démarre par la demande d’un code de sécurité sur le site de l’EMA, qui sera envoyé à Inovie par e-mail. Ce code nous a ensuite permis de réaliser une demande de numéro EudraCT sur le site EudraCT (http://eudraCT.emea.eu.ht.). Il est nécessaire que le promoteur sauvegarde et/ou imprime l’e-mail indiquant le numéro EudraCT afin de le joindre aux différents dossiers de demande d’autorisation d’essai clinique. Notre numéro d’EudraCT a été pour la phase I le suivant : 2005-024419-87 B - Essai clinique de Phase I (procédure nationale) Notre phase 1 est une étude multicentrique située dans 4 centres différents en France. La réalisation de cette recherche biomédicale nécessite l’intervention et l’autorisation de deux instances distinctes : Un comité de protection des personnes (CPP), L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). Il est nécessaire d’effectuer une demande d’avis auprès d’un CPP compétent ainsi qu’une demande d’autorisation d’essais cliniques auprès de l’ANSM. Ces deux demandes se font simultanément. Comité de protection des personnes (CPP) et Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) Le Comité de Protection des Personnes (CPP) évalue les conditions de participation et d’information des personnes, l’adéquation entre les objectifs et les moyens mis en œuvre, la 318 qualification des investigateurs et les modalités d’indemnisation des participants. L’avis positif du CPP est indispensable avant de commencer les essais cliniques de phase 1. L’ANSM évalue la sécurité et la qualité des produits utilisés au cours de la recherche, avec l’objectif de s’assurer que la sécurité des personnes se prêtant à la recherche biomédicale est garantie. C’est le promoteur qui est chargé de constituer le dossier de demande d’avis au CPP (dossiers administratif et clinique) et le dossier de demande d’autorisation d’essai clinique (dossiers administratif, clinique, technique). Ces deux dossiers contiennent notamment un formulaire de demande d’autorisation d’essai clinique daté et signé, le reçu du N°EudraCT, un résumé du protocole, l’attestation d’assurance… Inovie a envoyé notre demande d’autorisation d’essais cliniques à l’ANSM et au CPP compétent le 20 mars 2005. Inovie a reçu l’autorisation de débuter l’essai clinique de l’ANSM et l’avis positif du CPP le 17 mai 2005. Les essais cliniques de phase 1 débutent le 8 juin 2005 et prennent fin le 8 décembre 2006. Une frise chronologique récapitulative est disponible en annexe 10.1 (ainsi que le formulaire de demande d’autorisation d’essai clinique). C - Essai clinique de Phase II La phase 2 est une étude multicentrique qui se déroule au sein de l’Union européenne (4 pays européens) et aux Etats-Unis dans le but de recueillir le plus de données possible. 1 - Autorisation au niveau européen : procédure VHP Dans un premier temps, Inovie a réalisé une demande pour une procédure d’harmonisation volontaire (VHP) et a soumis notre dossier à l’autorité compétente qui est le Clinical trial facilitation group (CTFG). Cette procédure permet d’harmoniser la mise en place d’essais cliniques dans les états membres et de coordonner l’évaluation de ces essais en Europe. Elle permet aussi d’assurer des objectifs communs qui sont la sécurité des personnes ainsi que la qualité et sécurité des médicaments expérimentaux. La demande se fait par mail et il y a un certain nombre de document qui doivent être soumis dans le cadre de la procédure VHP : Des informations générales : une cover letter incluant le numéro EudraCT, l’application form, la liste des pays concernés Un dossier relatif aux protocoles comportant un résumé Un dossier relatif aux Investigational Medicinal Product (IMP) avec notamment la brochure investigateur et un résumé des conseils scientifiques Un dossier relatif au Non Investigational Medicinal Product (NIMP) Cette procédure consiste en 3 phases : Phase de demande de VHP : Nous avons effectué la demande le 5 octobre 2006 en envoyant une lettre d’intention pour intégrer la VHP. Cette demande consiste en une soumission d’un dossier complet au CTFG avec décision des états membres concernés de participer à cette procédure. Le dossier fût validé le 9 Octobre 2006. 319 Phase d’évaluation par le CTFG : (30 à 60 jours) Une évaluation du dossier par tous les états membres volontaires avec une première position commune au bout de 30 jours environ. Le laboratoire Inovie n’a reçu aucune question. Phase nationale : (30 jours) Inovie doit réaliser des demandes d’autorisation d’essais cliniques formelles à chaque état membre concerné, qui rendent leur décision dans de courts délais (recevabilité administrative) En définitive, Inovie a obtenu l’accord de chaque état membre le 23 décembre 2006. 5 Octobre 2006 : 9 Octobre 2006 : Soumission dossier Validation dossier Phase nationale (30 jours) Phase d’évaluation par le CTFG (30 à 60 jours) 23 décembre 2006 : Accord des états membres 320 2 - Enregistrement au niveau international a - Demande de numéro UTN Dans le cadre de la réalisation de nos essais au niveau international (aux Etats Unis pour la phase II), Inovie a fait la demande d’un numéro UTN (Universal trial number) qui permet d'aider à identifier de manière unique les essais cliniques enregistrés dans les registres primaires de l'OMS. Cette demande est réalisée sur l’ICTRP et nécessite l’obtention préalable d’un numéro de sécurité suivi de l’obtention du numéro UTN et cela selon une procédure informatique. b - Inscription sur un registre de l’OMS L’essai a ensuite été inscrit sur l’EU Clinical Trials Register qui est un registre primaire de l’OMS. Les Registres primaires de l’OMS satisfont à des critères spécifiques relatifs au contenu, à la qualité et à la validité, à l’accessibilité, à l’identification unique, aux capacités techniques, à l’administration et permettent une plus grande transparence. c - Enregistrement aux USA : double autorisation Les conditions réglementaires permettant d’obtenir l’autorisation de conduire un essai clinique diffèrent d’un pays à l’autre. Inovie a donc du se conformer à la législation américaine pour enregistrer notre étude. C’est notre filiale américaine qui s’est chargée de cet enregistrement en plusieurs étapes : • • • Pré-IND : cela consiste en un meeting avec la FDA qui a pour but de permettre à notre laboratoire d’obtenir des conseils sur les données à fournir afin de justifier notre demande d’IND. Ouvrir un IND : c’est une sorte de mini dossier d’enregistrement au format CTD Dans notre cas, comme il s’agit d’un double développement Europe - États unis : Inovie a donc ouvert un IND et versé dans cet IND toutes les études que l’on a fait auparavant (notamment pré-cliniques). En effet, avant que des tests sur l'homme aient pu être commencés, notre filiale a dû déposer, auprès de la FDA, un dossier intitulé IND (Investigational New Drug) dans lequel il a dû fournir tous les résultats des tests pré-cliniques et la description du procédé de fabrication du médicament. La " IND " est considérée comme acceptée si la FDA ne signifie pas son désaccord dans les trente jours. De plus, l’enregistrement d’un produit aux USA nécessite également l’approbation de l’IRB (Institutional Review Board), un comité indépendant d’éthique, dont le rôle est similaire à celui du CPP en France. Ces procédures durent en moyenne environ 90 jours. Inovie a donc soumis le dossier et obtenu l’accord final de la FDA le 24 Janvier 2007 321 3 - Autorisation au niveau national Au niveau de la France, procédure nationale, Inovie a reçu un avis positif du CPP et l’autorisation de l’ANSM le 13 février 2007. Les essais cliniques de phases de 2 ont donc pu débuter le 18 février 2007 et ont pris fin le 18 août 2008. Une frise chronologique récapitulative est disponible en annexe 10.2 pour la phase II. D - Essai clinique de Phase III Notre essai de Phase III est une étude multicentrique se déroulant dans 12 pays européens, aux États-Unis et au Canada : Les procédures prévues sont donc identiques à la phase II avec le Canada en plus. 1 - Autorisation aux USA et au Canada Inovie a donc dû, en plus des États-Unis, enregistrer notre essai au Canada pour la phase III. La procédure est ici semblable à celle expliquée pour la phase II pour les États-Unis avec une double approbation par l’IRB et par l’autorité de santé compétente. Inovie a donc eu l’approbation de l’IRB (Institutional Review Board) ainsi que de l’autorité de santé de chaque pays : FDA et Santé Canada. Ces procédures ont été menées par nos filiales comme lors de la phase II, elles durent entre 90 et 110 jours. Inovie a obtenu l’accord de la FDA le 23 octobre 2008 et celui de Santé Canada le 8 novembre 2008. 2 - Autorisation au niveau européen et national Au niveau européen, Inovie a entreprit une nouvelle procédure VHP (voir phase II) le 4 Juin 2008 avec une phase de soumission et de validation (le 8 Juin 2008). Inovie a obtenu l’accord de chaque état membre le 22 Août 2008. Au niveau national, le laboratoire a obtenu un avis positif d’un CPP compétent ainsi que l’autorisation de l’ANSM le 27 Décembre 2008. Les essais cliniques de phases 3 débutent le 6 janvier 2009 et prennent fin le 6 janvier 2013. Une frise chronologique récapitulative est disponible en annexe 10.3 pour la phase III. E - Essai de poursuite du traitement Compte tenu de la gravité de la pathologie et de la nécessité des patients à être soignés immédiatement, Inovie a décidé suite à cette phase III de permettre aux patients de continuer à être traité jusqu’à mise à disposition finale du médicament. Pour cela Inovie a dû inclure des amendements au protocole initial. Ces amendements au protocole se font dans un cadre juridique et réglementaire strict : en effet ils nécessitent l’autorisation de l’ANSM et l’avis positif du CPP. Bien évidemment Inovie reste dans le cadre d’un essai clinique, et les patients en questions ont continué à être pris en charge gratuitement. 322 II - Réglementation des Essais Cliniques A - Le consentement éclairé Tout essai clinique de notre laboratoire INOVIE est mené conformément aux principes formulés dans la Déclaration d’Helsinki et dans le code de la Santé Publique (en France) vis à vis des essais cliniques et en adéquation avec Lignes directrices internationales relatives aux aspects éthiques de la recherche biomédicale sur des sujets humains. Une recherche biomédicale ne peut en aucun cas être débutée sans auparavant avoir informé complètement la personne sur laquelle cette recherche est menée et sans avoir recueilli à priori son consentement éclairé. Ce consentement est donné par écrit ou, en cas d’impossibilité, attesté par un tiers. Ce dernier doit être totalement indépendant de l’investigateur et de notre laboratoire. INOVIE s’assure de sa relation transparente avec la personne et de n’avoir aucune influence sur sa décision. Avant que la personne décide d'accepter ou de ne pas accepter de participer à une recherche biomédicale, il est du devoir du médecin investigateur de notre recherche ou d’un de ses représentants d’informer la personne de plusieurs points. Il informe surtout la personne dont le consentement est sollicité de son droit de refuser de participer à la recherche ou de retirer son consentement à tout moment sans encourir aucune responsabilité ni aucun préjudice du fait de cette décision. Ce droit est primordial pour la personne et notre laboratoire veille à ce que la personne en soit bien consciente. C’est donc uniquement une fois qu’Inovie a acquis la certitude que la personne est parfaitement informée qu’il a été fait signer au participant par écrit le formulaire de consentement. Le document d’information et de consentement qu’Inovie présente aux participants de nos essais cliniques est constitué en général de 3 parties contenant : Toute l’information indispensable et contribuant à la décision du participant (droits du participant, descriptif de notre projet, bénéfices & risques encourus) Son consentement (comme expliqué) Des informations complémentaires situées en annexes, constituant des informations plus détaillées que celles présentes dans les deux premières parties. Le département des affaires réglementaires rédige ce document de manière à qu’il puisse être compris et lu par toute personne que le participant souhaiterait contacter, c’est pourquoi le département l’a fait relire par des experts extérieurs à notre laboratoire. (Vous trouverez en annexe 10.4 un exemple de formulaire de consentement) B - La brochure investigateur Avant le début d’un essai clinique notre laboratoire rédige systématiquement la brochure investigateur (BI). La BI décrit l’ensemble des données cliniques/non cliniques du médicament expérimental qui va être utilisé dans l’essai. Elle est destinée en premier lieu aux investigateurs mais permet à tout autre 323 participant de la recherche de mieux comprendre et de pouvoir se conformer à certaines informations fournies par le protocole (dosage, posologie, mode d’administration). Elle facilite la prise en charge des personnes se prêtant à notre recherche biomédicale. Notre laboratoire s’efforce de mettre à jour régulièrement cette BI et à chaque fois qu’une nouvelle information intervient. La brochure doit être datée, signée et est jointe à notre demande d’autorisation d’essai clinique auprès de l’ANSM et d’avis du CPP. Le département des AR certifie que les informations présentes dans cette BI sont présentées de manière claire, précise, objective et non promotionnelle. C - L’assurance de responsabilité civile Le promoteur de l’essai clinique, le laboratoire pharmaceutique a l’obligation de souscrire à un contrat d’assurance conforme à la législation locale, ou aux exigences des comités d’éthiques locaux, en terme : Définition de l’assuré (pour la France il s’agit du promoteur ainsi que de l’investigateur et de tout intervenant) D’objet de la garantie (en France il s’agit d’une responsabilité civile du fait des dommages subis par les sujets se prêtant à la recherche biomédicale) De capitaux De durée de garantie Le promoteur doit par ailleurs déclarer à l’assureur toute réclamation qu’il reçoit d’un sujet victime de dommages, de ses ayants droits, toute assignation … En France, il est donc obligatoire pour les promoteurs de recherche de contracter une assurance responsabilité civile (loi Huriet du 20 décembre 1988). Les personnes participant à la réalisation des recherches biomédicales (promoteurs et investigateurs) peuvent voir leur responsabilité civile, pénale ou disciplinaire engagée. L’investigateur doit présenter au CPP le protocole avec l’attestation d’assurance. S’il y a un sinistre où l’investigateur ne peut prouver le recueil du consentement éclairé, il y aura alors une exclusion de garantie et l’investigateur sera personnellement responsable aussi bien civilement que pénalement ; d’où l’importance du recueil du consentement éclairé ! Le laboratoire Inovie a choisi l’assurance de Responsabilité civile GERLING. Inovie a également fait appel au Cabinet de courtage en assurance BIOMEDIC-INSURE, leur permettant de placer des garanties d’assurances d’essais cliniques dans presque tous les pays du monde, tout en respectant les obligations légales locales (dont USA et CANADA). Les assurés et bénéficiaires sont les suivant : Le souscripteur = le promoteur L’assuré = le promoteur ainsi que toutes les personnes intervenant dans la réalisation de l’essai clinique (investigateurs …) Le bénéficiaire = toute personne ayant subi un préjudice du fait de l’essai, et plus particulièrement les patients qui s’y prêtent Les limites de garanties sont encadrées par la loi. 324 D - Déclaration des effets indésirables graves inattendus (EIGI ou SUARs) Un effet indésirable grave inattendu (EIGI) ou Suspected Unexpected Serious Adverse Reaction (SUARs) est un effet indésirable dont la nature ou la gravité (sévérité, évolution…) ne concorde pas avec les informations relatives au produit (par exemple : la brochure investigateur, le protocole ou bien le RCP et la notice si le produit détient une AMM). L’investigateur doit immédiatement notifier au promoteur tous les événements indésirables graves inattendus, dans un délai ne dépassant pas 24 heures. Les effets indésirables graves recensés dans le protocole ou dans la brochure de l’investigateur (EIG attendus) ne nécessitent pas une notification immédiate. Des rapports ultérieurs doivent également être fournis. Déclaration immédiates => mesures pour minimiser les risques Rapports réévaluation du rapport bénéfice/risques de l’essai clinique ? Ensuite le promoteur a pour obligation d’effectuer une déclaration immédiate lors de la survenu d’un EIGI survenu pendant l’essai (SUARs) ou lors d’un fait nouveau de sécurité survenant pendant ou après la fin de l’essai. Lorsque l’essai clinique porte sur des médicaments, les délais sont les suivant : 7 jours : si décès ou mise en jeu du pronostic vital (+8 jours pour le rapport de suivi) 15 jours : autres EIGI + faits nouveaux de sécurité (+8 jours pour le rapport de suivi) Cette déclaration immédiate des EIGI, un par un, doit être effectuée auprès de l’autorité compétente (L’ANSM en France via le formulaire mentionné en annexes), des CPP concernés, des investigateurs concernés et de la base Eudravigilance (soumission électronique). 325 E - Déclaration de fin de recherche biomédicale et résume rapport final Conformément aux exigences de l’autorité nationale (l’ANSM), notre laboratoire a l’obligation de déclarer dans les 90 jours (15 jours en cas d’arrêt anticipé) qui suit la fin de la recherche, la date effective de la fin de l’essai. Cette action est répétée pour les différentes phases cliniques et la déclaration est envoyée conjointement à l’ANSM et au CPP. De plus, Inovie a également envoyé un résumé du rapport final à l’ANSM a l’issue de la fin de toutes les phases cliniques du développement de notre produit. Ceci permet à l’agence d’avoir un aperçu des résultats finaux de nos recherches. Un formulaire rempli de déclaration de fin de phase III est disponible en annexe 10.6 326 Remboursement du médicament : inscription sur listes Le laboratoire Inovie a souhaité vendre Oxifib® à l’hôpital ainsi qu’en marché de ville. En effet, Oxifib® est inscrit sur liste I et est soumis à prescription initiale hospitalière. Il fait également parti de la catégorie de médicaments dont la prescription est réservée aux spécialistes en pneumologie. Dans le but de pouvoir vendre à l’hôpital et en ville, le département des AR a déposé, (en coopération avec le département en charge de l’accès au marché) un dossier d’inscription de notre médicament sur la liste des médicaments remboursables aux assurés sociaux et sur la liste des médicaments agréés à l’usage des collectivités et divers services publics. Ce dossier est déposé auprès de la commission de transparence (CT) dont l’avis positif est indispensable à notre inscription sur ces listes. Nous avons également déposé un dossier économique auprès des ministres chargé de la sécurité sociale destiné au Comité Economique des Produits de Santé (CEPS). L’inscription sur les listes demandées est évaluée en vue de l’appréciation de notre SMR (service médical rendu) obtenue (important) pour l’indication “ Fibrose Pulmonaire Idiopathique légère à modérée”. Après émission d’un avis favorable par la CT (avec un taux de remboursement de 65%), les ministres chargés de la sécurité sociale et de la santé ont pris la décision définitive d’inscrire notre médicament, Oxifib®, sur les listes des médicaments remboursables aux assurés sociaux et des médicaments agréés à l’usage des collectivités et divers services publics. L'inscription d'une spécialité sur la liste des médicaments agrées à l’usage des collectivités autorise son achat par les établissements de santé et garantit sa prise en charge par l'assurance maladie. Le prix d’achat de notre médicament par l'hôpital est libre (c'est-à-dire librement déterminé dans le cadre d'un marché public entre l'hôpital et lnovie). Cette inscription est valable pour une durée de 5 ans (jusqu’en Février 2020) renouvelable. 327 Contrôle publicité I - Définition de la publicité La publicité pour les médicaments humains est régie par l’article L.5122-1 du Code de la Santé Publique. La publicité est entendue comme « toute forme d’information, y compris le démarchage, de prospection ou d’incitation qui vise à promouvoir la prescription, la délivrance, la vente ou la consommation de ces médicaments, à l’exception de l’information dispensée, dans le cadre de leurs fonctions, par les pharmaciens gérant une pharmacie à usage intérieur. » La publicité est possible dès que le médicament a l’AMM. De plus, toute publicité concernant les produits de santé requiert une demande d’autorisation auprès de l’ANSM qui a pour rôle de s’assurer que les messages promotionnels délivrés ne sont pas trompeurs, et ne présentent pas de danger pour la santé publique. Elle doit également veiller à ce que les messages présentent les produits de manière objective, dans le respect des référentiels en vigueur, en prenant en compte l’état de la connaissance scientifique et médicale sur le produit et ses effets. Ainsi, les éléments constitutifs d’un document promotionnel doivent être conformes au contenu du RCP (art L.5122-2 du CSP). Ces dispositions concernent notamment : la publicité destinée au grand public, la publicité destinée aux professionnels de santé, le parrainage de congrès scientifiques ou de réunions promotionnelles, la fourniture d'échantillons, la visite médicale. II - Les critères de contrôle « La publicité pour un médicament auprès des professionnels de santé mentionnés à l'article L. 51229 est adaptée à ses destinataires. » Elle précise la date à laquelle elle a été établie ou révisée en dernier lieu et comporte au moins les informations suivantes : 1° La dénomination du médicament 2° Le nom et l'adresse de l'entreprise exploitant le médicament 3° La forme pharmaceutique du médicament 4° La composition qualitative et quantitative en principes actifs, avec la dénomination commune, et en constituants de l'excipient dont la connaissance est nécessaire à la bonne administration du médicament 5° Les numéros d'autorisation de mise sur le marché ou d'enregistrement 6° Les propriétés pharmacologiques essentielles au regard des indications thérapeutiques 7° Les indications thérapeutiques et les contre-indications 8° Le mode d'administration et, si nécessaire, la voie d'administration 9° La posologie 10° Les effets indésirables 328 11° Les mises en garde spéciales et les précautions particulières d'emploi 12° Les interactions médicamenteuses et autres 13° Le classement du médicament en matière de prescription et de délivrance mentionné dans l'autorisation de mise sur le marché 14° Le prix limite de vente au public lorsqu'un tel prix est fixé en application des lois et règlements en vigueur, accompagné, dans ce cas, du coût du traitement journalier 15° La situation du médicament au regard du remboursement par les organismes d'assurance maladie ou de l'agrément pour les collectivités publiques prévu à l'article L. 5123-2 » III - Publicité auprès des professionnels de santé - visa PM Depuis la loi du 29 décembre 2011, relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé, la publicité pour les médicaments auprès des professionnels de santé est désormais soumise à un contrôle a priori au terme duquel une autorisation, appelée visa PM, est délivrée par l’ANSM. Oxifib ®, utilisé dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique est soumis à prescription médicale obligatoire et est inscrit sur la liste des produits et prestations remboursables par l’assurance maladie. En ce sens, Inovie fera de la publicité destinée aux professionnels de santé uniquement. Les supports promotionnels concernés, qui feront l’objet d’une demande de visa préalable par le laboratoire Inovie auprès de l’ANSM sont : Aide de visite électronique (support utilisé par le délégué médical et montré aux professionnels de santé) Brochure médecin Charte pour la communication et la promotion des produits de santé Poster sur Internet et l’e-media Site internet E-mailing Concernant le contenu de la publicité, certaines mentions obligatoires doivent être présentes sur tout support remis : RCP (annexe I de l’AMM) Conditions de prescription et de délivrance Prix (Coût de traitement journalier) et conditions de remboursement Cela n’est pas nécessaire sur : Aides de visite Panneaux de stand, diaporama : invitation explicite à les consulter La charte pour la communication et la promotion des produits de santé sur Internet et l’e-media a été mise à jour en Mars 2014. Cette charte a pour objet d’aider les opérateurs à concevoir leur sites internet et autres offres digitales dans le respect de la réglementation. 329 Dans ce but, le département des affaires réglementaires a travaillé en collaboration avec le pôle Marketing sur tous les documents promotionnels afin de leur faire part des modifications à apporter. IV - Constitution des dossiers Les différents éléments des demandes d’autorisation de publicité doivent être adressées au pôle Gestion des flux (PGF) de l’ANSM, soit par pli recommandé, soit remis contre récépissé et présentés dans une chemise jaune car ces documents sont destinés aux professionnels de santé. Ces demandes de visa ont été effectuées à l’aide de formulaires de demande de visa de publicité qui définissent notamment la constitution des dossiers. Le directeur général de l’ANSM fixe chaque année les périodes de dépôt des demandes de visas de publicité auprès des professionnels de santé. Il a été choisi la période du 5 au 19 janvier 2015. Ces demandes sont évaluées dans un délai de deux mois à compter du jour suivant la fin de la période de dépôt. L’absence de réponse de l’ANSM à l’issue de ce délai vaut un accord tacite. D’autre part, la durée de validité de ce visa est de deux ans. Un formulaire de demande de visa PM est disponible en annexe 10.7 330 Visite médicale / Loi DMOS I - La visite médicale Le LEEM et le CEPS ont signé en octobre 2014 une nouvelle « charte de l’information promotionnelle ». Cette nouvelle Charte concerne toutes les personnes exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion. Nos visiteurs médicaux et délégués hospitaliers sont donc concernés, mais la nouvelle Charte élargit le cadre. A - Les missions des personnes exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion Il est important de rappeler les missions des personnes exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion pour Inovie. Ces personnes doivent présenter les spécialités pharmaceutiques auprès des professionnels de santé dans le respect des dispositions légales. Il est impératif de délivrer une information médicale de qualité, dans le strict respect de l’AMM. L’information indique la place du médicament dans la stratégie thérapeutique recommandée ainsi que les éléments relatifs à la sécurité et à la surveillance (documents de minimisation des risques prévus par le plan de gestion de risques). Il est obligatoire d’informer les professionnels de santé sur tous les aspects réglementaires, pharmaco-thérapeutiques et médico-économiques relatifs au médicament présenté, notamment sur les : indications thérapeutiques de l’AMM, posologies, durées de traitement, effets indésirables, contre-indications, interactions médicamenteuses et éléments de surveillance, conditions de prescription, prix et modalités de prise en charge (indications remboursées aux assurés sociaux et taux de remboursement), inscription sur les listes des médicaments coûteux hors GHS. L’information par démarchage ou prospection visant à la promotion est interdite pour tous nos médicaments faisant l’objet d’Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU). L’autorité administrative peut demander à Inovie de rappeler le cadre de prescription défini par l’AMM ainsi que de diffuser des messages correctifs auprès des professionnels de santé, si des prescriptions non conformes à l’AMM sont constatées. 331 Il est important de dissocier l'information sur les programmes d'apprentissage de toute communication promotionnelle portant sur le médicament du programme. B - La qualité de l’information délivrée La qualité de l’information délivrée dépend aussi bien de la constitution des documents, que de la formation apportée aux personnes des personnes exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion que des documents utilisés 1 - La constitution de l’information par l’entreprise (Inovie) Les documents promotionnels, d’Inovie, utilisés portent tous sans exception: la date (de production ou de mise à jour de l’information) un visa de l’ANSM en cours de validité Les informations concernant l’usage du médicament et les effets indésirables ainsi que les précautions d’emploi et contre-indications sont mentionnées clairement pour mettre en évidence leur relation avec l’indication et le bénéfice avancé. Inovie veille à l’actualisation scientifique, médicale et réglementaire des documents d’information promotionnelle que les VMs utilisent auprès des professionnels de santé. 332 Nos personnes exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion, présentent les études, dans les conditions d’utilisation définies par l’AMM, de façon complète et impartiale. Nos publicités qui mettent en comparaison des médicaments commercialisés par un concurrent ne sont pas trompeuses et portent sur des médicaments répondant aux mêmes besoins ou ayant la même indication thérapeutique. 2 - La formation de la personne exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion a - La formation initiale Toutes nos personnes exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion bénéficient d'une formation initiale suffisante, attestée par un diplôme. b - La formation continue Inovie dispense à toutes ces personnes : ● ● une formation d’intégration pour chaque nouvel entrant, une formation nécessaire à l'actualisation de leurs connaissances réglementaires et scientifiques ainsi qu’au maintien et au développement de leurs compétences professionnelles. Cette formation inclut une préparation à la présentation orale. Elle est assurée conjointement par le service affaires réglementaires et le service marketing de notre laboratoire. La formation dispensée vise à connaître et à respecter la réglementation liée au médicament pour pouvoir informer et répondre au professionnel de santé. A chaque thème de formation, des objectifs sont à atteindre et une évaluation rigoureuse des acquis est faite. Une évaluation annuelle est systématiquement opérée au sein du laboratoire. Elle porte sur les connaissances correspondant à la qualité de l’information que chaque personne exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion délivre, individuellement, et ce, avant la rencontre avec le professionnel. Il existe une attestation de la formation initiale et continue apportée par la carte professionnelle attribuée par le LEEM. Cette carte permet de garantir le niveau de connaissances réglementaires et scientifiques. 3 - Les documents utilisés par la personne exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion Pour ce qui est des documents utilisés il existe un contrôle a priori par l’ANSM. Tous les documents utilisés doivent disposer d’un visa en cours de validité. Toute personne exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion assure ses missions exclusivement avec des documents datés qui leur a été mis à disposition. Ces documents doivent impérativement être validés par le pharmacien responsable (qui appose son nom et sa signature) et obtenir un visa de publicité accordé par l’ANSM. C - Déontologie Il est important d’aborder la déontologie apportée à la visite médicale. En effet nous nous efforçons d’appliquer toutes les règles de déontologie préconisées par cette nouvelle Charte. 1 - Vis-à-vis des patients L’information qu’Inovie délivre auprès des professionnels de santé est bien évidemment soumise au secret professionnel et oblige notre personnel, exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion, à avoir un comportement discret. 2 - Vis-à-vis des professionnels de santé rencontrés Inovie s’assure de l’optimisation de l’organisation, de la planification et de la fréquence des visites. Inovie n’utilise aucune incitation pour obtenir un droit de visite (ni rémunération ou dédommagement) et s’efforçe ne pas perturber le bon fonctionnement de l’établissement de santé visité. 333 Les informations relatives aux professionnels collectées, le sont conformément à la loi sur l’informatique et les libertés (Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978). L’objectif du recueil de ces informations est de mieux comprendre les attentes des professionnels. Nos bases de données sont déclarées à la CNIL. Les professionnels de santé visités sont informés de l’existence d’un recueil de données informatiques les concernant. Toutes nos invitations à des congrès scientifiques, à des manifestations de promotion ainsi que la participation à des activités de recherche ou d’évaluation scientifique font l’objet d’une convention. Nos conventions ont été préalablement transmises à l’ordre des Pharmaciens et des médecins. Tous les avantages ont été rendus publics, comme spécifié par la loi. Inovie n’a remis aucun échantillon de spécialités pharmaceutiques et n’a en aucun cas proposé aux professionnels de santé des cadeaux en nature ou en espèces. Inovie sait que les repas offerts sont susceptibles de constituer des avantages. Mais dans notre situation actuelle ils possèdent un caractère impromptu et sont en lien avec la visite médicale, ainsi une convention n’a pas lieu d’être. 3 - Vis-à-vis des entreprises concurrentes Inovie s’est toujours abstenus de dénigrer les spécialités des entreprises concurrentes. 4 - Vis-à-vis de son entreprise Il a était très clairement spécifié, au sein de notre entreprise, à chaque personne exerçant une activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion qu’il est de son devoir de porter sans délai à la connaissance du pharmacien responsable ou de notre département de pharmacovigilance, toute information recueillie auprès des professionnels de santé relative à la pharmacovigilance et à un usage non conforme de notre médicament, Oxifib. D - Le contrôle de l’activité des personnes exerçant une activité de d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion 1 - Responsabilités du Pharmacien Responsable Notre pharmacien responsable a mis en place un système de contrôle de la qualité qui assure le contenu scientifique et économique des supports promotionnels. Il tient également à jour les listes des supports qui peuvent et doivent être remis. C’est le responsable du contenu des messages délivrés. C’est lui qui est chargé de s’assurer de l'élaboration et de l'application des procédures relatives à l’information. 334 2 - Procédures Le pharmacien responsable veille à ce que les documents utilisés pour la visite médicale garantissent, par sa signature datée, la qualité scientifique, médicale et économique. Les professionnels de santé visités peuvent faire connaître à notre laboratoire, leur appréciation sur la qualité scientifique de l’information, son objectivité et sa conformité aux lois et règlements. Inovie se donne les moyens de mesurer régulièrement notre activité d’information par démarchage ou prospection ainsi que nos actions contribuant au bon usage et à la détection des prescriptions non conformes. 3 - Certification et Audits Il existe un référentiel de certification garantissant le respect, par les entreprises certifiées, des dispositions de la charte. Inovie fait bien évidemment partie des laboratoires pharmaceutiques certifiés. Le référentiel de 2009 n’est pas à jour par rapport à la Charte de promotion de l’information en vigueur de 2014. Il a été réalisé, conformément au référentiel de certification de la visite médicale en vigueur de 2009, un audit blanc interne en octobre 2010. Inovie a ensuite choisi un organisme agréé par la HAS qui n’est autre que l’AFNOR. Il a ensuite donc été réalisé notre audit initial avec cet organisme certificateur portant par exemple sur des entretiens oraux avec les délégués médicaux et leur manager. Il a ainsi été obtenu notre certification, effectué nos 2 audits de contrôles préconisés les 2 années suivantes et Inovie a renouvelé le certificat pour 3 ans à l’issu de notre audit de renouvellement qui a lieu tous les 3 ans, en 2013. II - DMOS - Transparence Notre entreprise a été confrontée à la récente mise en application du dispositif de transparence de la loi Bertrand du 21 décembre 2011, venant renforcer le caractère contraignant de la loi anti-cadeau Loi n°93-121 du 27 janvier 1993 (décret d’application du 25 mars 2007) Par conséquent, la loi de transparence et la loi DMOS, ne peuvent être envisagées l’une sans l’autre. La transparence impose la publication de nos relations avec les professionnels de santé, ainsi que les associations. Dans le souci du respect de la Loi, Inovie s’engage à déclarer les relations entretenues avec les différents acteurs du secteur, au titre de la transparence. 335 A - DMOS, loi anti-cadeau La Loi DMOS s’applique à tous les avantages en nature ou en espèces, sous quelque forme que ce soit, d’une façon direct ou indirecte, qu’il soit proposer ou procurer par les entreprises pharmaceutiques, défini par art.L.4113-6 du CSP. La Loi DMOS ne s’appliquant pas aux avantages prévus par convention dès lors qu’elles ont pour objet explicite et but réel des activités de recherches ou d’évaluation scientifique, ainsi que les conventions rentrant dans le cadre des relations normales de travail, au titre de l’hospitalité, dans la mesure ou ces manifestations promotionnelles revêt un caractère exclusivement professionnel et scientifique, les cadeaux de valeurs négligeables n’excédant pas 30 euros HT par médecin ou pharmacien, par an, pour une même entreprise Ce pourquoi Inovie a soumis préalablement les conventions de ces événements aux ordres compétents : Activité de recherches ou d’évaluations scientifiques 2 mois auparavant Hospitalité (relations normales de travail) 1 mois avant Il a été soumis la convention du congrès de lancement du 22 avril, le 2 janvier 2015, à l’ordre national des Pharmaciens, et celui des médecins. Invoie a reçu une réponse positive des deux ordres compétents. Inovie accorde un point d’honneur a soumettre ses conventions dans les temps, afin d’obtenir un avis favorable du conseil de l’ordre compétent. B - Transparence La loi sur la transparence du 21 décembre 2011, prévoit de rendre publiques les conventions conclues, ainsi que les avantages consenties par les différents acteurs du secteur médical. L’entrée en vigueur de la loi sur la Transparence du 21 décembre 2011, par le circulaire n°2013 du 29 mai 2013, stipule que le seuil de déclaration des conventions conclues, ainsi que les avantages consenties doivent être rendu publique pour tout montant supérieur à 10 euros TTC. Inovie® s’engage à déclarer tous les avantages consentis lors de relations normales de travail dès lors qu’elles sont supérieures à 10 euros TTC. Pour cela, Inovie® a déclaré sur le site mise en place par le ministère des Affaires sociales et de la Santé : www.transparence.sante.gouv.fr (annexe 10.9) toutes les conventions conclues dans un délai de 15 jours après leur signature, et a déclaré les avantages versés dans les délais. Ainsi les avantages versés par Inovie, au cours du deuxième semestre 2014, on fait l’objet d’une déclaration avant le 1er février 2015. 336 BIBLIOGRAPHIE Propriété industrielle 1. INSTITUT NATIONAL DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE. Base de données Marques [en ligne]. [consulté le 07.01.2015]. Disponible à l’adresse : http://bases-marques.inpi.fr 2. INSTITUT NATIONAL DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE. Déposer une marque [en ligne]. [consulté le 07.01.2015]. Disponible à l’adresse : http://www.inpi.fr/fr/marques/deposer-unemarque.html 3. ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE. Le système international des marques - Madrid [en ligne]. [consulté le 04.12.2014]. Disponible à l’adresse : http://www.wipo.int/madrid/fr/ 4. ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE. Objectifs, principales caractéristiques, avantages du système de Madrid [en ligne]. [consulté le 07.12.2014]. Disponible à l’adresse : http://www.wipo.int/madrid/fr/general/ 5. EUROPEAN MEDICINES AGENCY. Guideline on the acceptability of names for human medicinal products processed through the centralised procedure [en ligne]. [consulté le 19.02.2015]. Disponible à l’adresse : http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Regulatory_and_procedural _guideline/2014/06/WC500167844.pdf 6. ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE. Déposer un brevet - procédure PCT [en ligne]. [consulté le 02.12.2014]. Disponible à l’adresse : http://www.wipo.int/pct/fr/faqs/faqs.html 7. INSTITUT NATIONAL DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE. Déposer un brevet [en ligne]. [consulté le 02.12.2015]. Disponible à l’adresse : http://www.inpi.fr/fr/brevets/deposer-unbrevet.html 8. UNIVERSITE NUMERIQUE JURIDIQUE FRANCOPHONE. Droit de la propriété industrielle [en ligne].[consulté le 02.12.2015]. Disponible à l’adresse : http://cours.unjf.fr/course/view.php?id=152 Essais cliniques 1. EMA. European clinical trials dabatase [en ligne]. Disponible à l’adresse : https://eudract.ema.europa.eu/eudract-web/index.faces 2. ANSM. Les essais cliniques [en ligne]. Disponible à l’adresse : http://ansm.sante.fr/Activites/Essais-cliniques/Les-essais-cliniques/(offset)/0 3. World Health Organization. UTN : Frequently asked question [en ligne]. Disponible à l’adresse : http://www.who.int/ictrp/unambiguous_identification/utn_faq/en/#how 337 4. FDA : Pré-Ind consultation program [en ligne]. Disponible à l’adresse : http://www.fda.gov/Drugs/DevelopmentApprovalProcess/HowDrugsareDevelopedandApproved /ApprovalApplications/InvestigationalNewDrugINDApplication/Overview/default.htm 5. FDA : Ind application [en ligne]. Disponible à l’adresse :http://www.fda.gov/drugs/developmentapprovalprocess/howdrugsaredevelopedandapproved/ approvalapplications/investigationalnewdrugindapplication/default.htm 6. Santé Canada : Essais cliniques [en ligne]. Disponible à l’adresse : http://www.hc-sc.gc.ca/dhpmps/prodpharma/applic-demande/guide-ld/clini/index-fra.php 7. CPP : Brochure investigateur [en ligne]. Disponible à l’adresse : http://www.cppsudmed2.fr/Brochure-pour-l-investigateur-RBM 8. CPP : Document d’information [en ligne]. Disponible à l’adresse : http://www.cppsudmed4.fr/soumissions/document-dinformation/ 9. Essais cliniques, responsabilité civile et contrats d’assurance ; D. Sprumont, S. Boillat, H. Amstad, Schweizerische Ärztezeitung / Bulletin des médecins suisses / Bollettino dei medici svizzeri •2002;83: Nr 40 10. ANSM : Déclaration des effets indésirables (SUSARs) [en ligne] 11. Pharmacovigilance des essais cliniques ; Catherine Mouchel - CHU de Rennes ; Visioconférence GIRCI - TEC 30/09/2014 Contrôle publicité 1. HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ. Description de la régulation de la promotion des produits de santé en France [en ligne]. [consulté le 04.11.2014]. Disponible à l’adresse : http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/201304/description_de_la_regulation_de_la_promotion_des_produits_de_sante_-_2013.pdf 2. AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ DES MÉDICAMENTS ET DES PRODUITS DE SANTÉ. Modalités de contrôle de la publicité [en ligne]. [consulté le 03.11.2014]. Disponible à l’adresse : http://ansm.sante.fr/Activites/Publicite-pour-les-medicaments/Modalites-de-controlede-la-publicite/(offset)/0 3. AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ DES MÉDICAMENTS ET DES PRODUITS DE SANTÉ. Charte pour la communication et la promotion des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux) sur Internet et l’e-media [en ligne]. [consulté le 27.01.2015]. Disponible à l’adresse : http://www.arpp-pub.org/IMG/pdf/Charte-Internet-2014.pdf Visite médicale / Loi DMOS 1. Charte de l’information par démarchage ou prospection visant à la promotion des médicaments; Leem CEPS ; 15 octobre 2014 2. Référentiel de certification de la visite médicale; HAS - Service Qualité de l’Information Médicale; Juillet 2009 3. Guide aux établissements de santé en matière de visite médicale ; Haute Autorité de Santé Service Qualité Information Médicale; septembre 2011 338 4. Description de la régulation de la promotion des produits de santé en France; janvier 2013 5. Exemple de règles d’organisation de la visite médicale en établissements de santé ; Haute Autorité de Santé - Service Qualité Information Médicale; septembre 2011 6. Référentiel des bonnes pratiques de la visite médicale des entreprises du médicament; le Leem ; 2004 7. Comprendre la promotion pharmaceutique et y répondre - Un manuel pratique ; Edition originale 2009 - Première version pour expérimentation et évaluation (Traduction française 2013) Organisation Mondiale de la Santé et Action Internationale pour la Santé - Projet collaboratif - 339 340 Marketing 341 Caroline Bellaiche Farah Bekhechi Thomas Luaces Jack Pierreville Morgane Pujols Alexandra Schaeffer 342 MARKETING STRATEGIQUE 343 Dans le cadre de notre étude de cas, nous considérons cette partie stratégique réalisée par le marketing global d’Inovie sur l’ensemble des pays de l’Union Européenne en vue de notre future commercialisation dans ces pays. SOMMAIRE I - Epidémiologie A - Prévalence et incidence B - Données démographiques II - Contexte A - Marché actuel des médicaments orphelins B - Marché actuel des médicaments spécifiques de la FPI C - Veille concurrentielle III - Analyse A - Introduction B - SWOT C - Segmentation D - Ciblage 1 - population 2 - médecin E - Positionnement IV - Parts de marché et évolution V - Etudes A - Auprès des médecins B - Parcours patient C - Patient journey Bibliographie 344 I - Epidémiologie A - Prévalence et incidence La population atteinte de FPI, toutes catégories confondues, est estimée à 78 000 personnes en Union Européenne. La prévalence de la maladie dans les pays de l’Union Européenne sera estimée identique et de 11,5 / 100 000 habitants et l’incidence de 35 000 patients atteints de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) par an. B - Données démographiques L’âge moyen des patients atteints de FPI est situé entre 60 et 70 ans. La prédominance maximale est observée à 66 ans. Il est très rare de rencontrer des patients atteints de FPI avant l’âge de 50 ans. Une légère prédominance masculine est observée La survie est globalement de 3 à 5 ans, avec un taux de survie à 5 ans de 20% et à 10 ans de 10%. Le diagnostic est souvent tardif. L’évolution du marché est estimée à 2,7% de nouveaux cas par an en prenant en compte le vieillissement de la population et l’amélioration du diagnostic. II - Contexte A - Marché actuel des médicaments orphelins Le marché des médicaments orphelins est en forte croissance en France. Le CEPS a estimé ce marché à 930 millions d’euros en progression de 14,1 % en 2009 et a dépassé le milliard d’euros en 2010 pour atteindre 4 % du marché pharmaceutique. Du fait des nombreuses indications et classes thérapeutiques concernées, le marché reste très fragmenté avec plus d’une dizaine de produits réalisant un chiffre d’affaires de près de 50 millions d’euros, tandis que la majeure partie des médicaments orphelins se situe sous la barre des 5 millions d’euros. Face à la croissance rapide de ce marché et aux prix élevés pratiqués, le CEPS a depuis 2008 instauré des clauses volumes pour les laboratoires pharmaceutiques. B - Marché actuel des médicaments spécifiques de la FPI Nous avons réalisé un benchmark dans une démarche d’observation et d’analyse des performances atteintes par la concurrence. Ce benchmark permet d’étudier les avantages et les inconvénients de chaque traitement de la FPI et de les comparer à Oxifib®. Que ce soit grâce à l’analyse du traitement de référence : la pirfénidone, ou des molécules en cours de développement telles que la simtuzumab ou la lebrikizumab (qui devraient arriver sur le marché courant 2021), la réalisation de ce benchmarck nous a permis : de situer notre produit par rapport au marché actuel, d’examiner les forces et les faiblesses de notre produit afin d’établir la stratégie marketing, d’anticiper la place d’Oxifib® sur le marché dans les années à venir. 345 C - Veille concurrentielle L’arrivée de la concurrence sera effective en 2021. Trois molécules obtiendront leur AMM et viendront se placer sur le marché dans l’indication thérapeutique de notre produit. Il s’agit de : Fresolimumab un anti TGF-β, du laboratoire Sanofi-Aventis, Lebrikizumab, un anticorps monoclonal, du laboratoire Roche, Simtuzumab, un anticorps monoclonal, du laboratoire Gilead. III - Analyse A - Introduction Analyse du marché 78000 67500 35% de patients avec une progression de la maladie 51000 10000 16500 7700 1200 157 7857 Il existe de nombreux patients traités par pirfénidone à l’heure actuelle qui répondent mal au traitement, nous souhaitons récupérer ces patients des notre première année de commercialisation. 346 B - SWOT C - Segmentation Ne sont éligibles à un traitement que les patients présentant une FPI de stade léger à modéré soit environ 67500 patients. Parmi ces patients nous avons fait différents segments : Ceux qui sont traités par la pirfénidone et bien stabilisés (33 150 personnes), Ceux qui sont traités par la pirfénidone et mal stabilisés (17 850 personnes), Ceux qui ont arrêté la pirfénidone pour cause d’effets indésirables (10 000 personnes). D - Ciblage 1 - Population ciblée Notre indication est le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique de stade léger à modéré chez l’adulte. Nous ciblons les segments des patients traités par la pirfénidone et mal stabilisés et ceux qui ont arrêté la pirfénidone pour cause d’effets indésirables afin de pénétrer le marché durant la première année. Puis nous nous placerons en première intention dans le traitement des nouveaux patients diagnostiqués dans les années suivantes. 2 - Médecins ciblés Seuls les médecins pneumologues sont habilités à prescrire Oxifib®, nous ciblerons particulièrement les médecins se trouvant dans les centres de références et de compétences. 347 E - Positionnement Notre traitement est le seul à avoir réellement prouvé son efficacité dans la stabilisation de la FPI chez les patients de stade léger à modéré grâce à notre étude clinique RAINBOW, c’est pourquoi nous nous plaçons en première intention. IV - Parts de marché et évolution Nous envisageons une pénétration du marché sur un modèle de 15% de patient traités la première année, 35% l’année suivante et 50% à 3 ans. Une décroissance de nos parts de marché sera observée à partir de 2021 lors de l’arrivée de nouveaux concurrents. Evolution des parts de marché en nombre de patients traités 90 80 Part de marché 70 60 50 Oxifib 40 Pirfenidone 30 Concurrence 20 10 0 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 Nos prévisions de ventes sont présentées dans les 2 graphiques ci-dessous. Dans le cadre d’un traitement chronique, nous avons fait une première estimation de vente avec une observance de 65% des patients et une deuxième avec une observance de 85% 348 Volume de ventes unitaires d’Oxifib (Nombre de boîtes vendues) 800000 600000 400000 Unité haut 200000 Unité bas 0 année année année année année année année année année année 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 Evolution du chiffre d'affaires d'Oxifib en million d'euros 1 000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 CA Bas en millions d'euro CA Haut en millions d'euro 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 V - Etudes A - Auprès des médecins Enquête sur les key success factors de la FPI afin d’orienter les études cliniques ainsi que l’argumentaire promotionnel d’Oxifib®. Objectif : enquêter sur les besoins et les motivations des prescripteurs dans la fibrose pulmonaire Idiopathique. Recueil de données primaires (approche qualitative et quantitative). 349 Réalisée auprès d’un panel de pneumologues, cette étude ad-hoc a été sous traitée à une société d’études de marché. Résultats de l’étude: Les participants à cette étude ont majoritairement désigné l’efficacité comme étant le principal facteur d’influence dans le choix d’un traitement pour la FPI. Cependant la notion d’efficacité n’est pas perçue de façon unanime. L’enquête a permis d’identifier plusieurs catégories de critères permettant de définir l’efficacité d’un médicament dans le traitement de la FPI. 350 L’arrêt de la progression de la maladie est le critère qui définit le mieux l’efficacité du traitement. Les paramètres principaux associés sont la CVF puis la DLCO dans une moindre mesure. Conclusions : En démontrant une supériorité en termes d’efficacité, les pneumologues changeront leur comportement de prescription en faveur d’Oxifib®. Une étude comparative de supériorité sera donc envisagée, afin de présenter idéalement un meilleur arrêt de progression de la maladie et une plus grande diminution des exacerbations. B - Parcours patient Le parcours patient débute par une consultation chez un médecin généraliste motivée par des symptômes tels qu’une toux sèche ou une dyspnée. Comme dans le cas de nombreuses maladies rares, les patients atteints de FPI sont confrontés à une errance diagnostique et plusieurs consultations chez le généraliste seront nécessaires avant qu’ils soient réorientés vers des médecins spécialistes en pneumologie. Divers examens sont utiles pour identifier les lésions pulmonaires et différencier la FPI d’autres maladies, le diagnostic de certitude reposant sur l’imagerie et la biopsie pulmonaire. Une fois le diagnostic de FPI posé, le patient est pris en charge dans un centre de référence ou de compétence et des examens complémentaires sont nécessaires pour évaluer l’atteinte pulmonaire et instaurer un traitement. Par la suite, un suivi thérapeutique sera entrepris tous les 3 mois avec évaluation de la progression de la maladie (mesure de la CVF et de la DLco). En cas de réponse non satisfaisante ou de mauvaise tolérance au traitement, le pneumologue pourra choisir de changer de traitement. 351 Le choix du traitement lors de son instauration et l’évaluation de la progression de la maladie représentent des points stratégiques. En conséquence, nos forces de vente cibleront les centres de références et les centres de compétences de la FPI. C - Patient journey Le « Patient Journey » reflète l’état émotionnel du patient en fonction des différentes étapes de son parcours face à la pathologie. Impactant la vie familiale, professionnelle ou sociale, la fibrose pulmonaire idiopathique entraîne inévitablement de profondes altérations dans l’état émotionnel du patient. Ces altérations peuvent se traduire entre autres par un sentiment d’impuissance, de détresse et des symptômes dépressifs. Afin de l’accompagner du mieux possible, il est primordial d’identifier ces moments critiques pour apporter au patient de l’information et un soutien lui permettant de se sentir rassuré. Nous constatons plusieurs moments sensibles où le patient sera susceptible de rechercher de l’information sur sa pathologie et sa prise en charge : a l’annonce du diagnostic de fibrose pulmonaire idiopathique, suite à des difficultés de compréhension du traitement, suite à la survenue d’effets indésirables, suite à la survenue d’exacerbations. Par le biais de son guide patient et son site internet, le laboratoire Inovie apporte au patient tous les renseignements utiles à la compréhension et à l’acceptation de sa maladie ainsi que les coordonnées d’associations de patients. 352 BIBLIOGRAPHIE 1. V. Cottina, B. Crestanib, D. Valeyrec et al. Recommandations pratiques pour le diagnostic et la prise en charge de la fibrose pulmonaire idiopathique. Elaborées par le centre national de référence et les centres de compétence pour les maladies pulmonaires rares sous l’égide de la Société́ de pneumologie de langue française.Revue des Maladies Respiratoires (2013) 30, 879— 902. Disponible sur : http://www.larevuedupraticien.fr (Page consulté le 03/02/15) 2. Woodcock HV, Molyneaux PL, Maher TM. Reducing lung function decline in patients with idiopathic pulmonary fibrosis: potential of nitédanib. Drug Des Devel Ther. 2013 ;7:503–10. Disponible sur : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed (Page consulté le 03/02/15) 3. Raghu G, Anstrom KJ, King TE, et al. Prednisone, azathioprine, and N-acetylcysteine for pulmonary fibrosis. N Engl J Med. 2012;366:1968–77. Disponible sur : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed (Page consulté le 03/02/15) 4. Noble PW, Albera C, Bradford WZ,et al. Pirfénidone in patients with idiopathic pulmonary fibrosis (CAPACITY): two randomised trials. Lancet. 2011;377:1760–9. Disponible sur : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed (Page consulté le 03/02/15) 5. Maher TM. Idiopathic pulmonary fibrosis: pathobiology of novel approaches to treatment. Clin Chest Med. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed 2012;33:69–83. (Page consulté Disponible sur : le 03/02/15) 6. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012- 04/esbriet_14032012_avis_ct11398.pdf (page consultée le 10/12/14) 353 354 Marketing Forces de vente 355 SOMMAIRE I - Introduction II - Objectifs de la force de vente A - Objectifs qualitatifs B - Objectifs quantitatifs III - Stratégies de la visite A - Identification des cibles 1 - Les KOLs 2 - Pneumologues référents des centres de compétences (Hors KOLs) 3 - Autres pneumologues des centres de compétences B - Effectif de notre force de vente 1 - Nombre de contact 2 - Calcul du nombre de VM 3 - Distribution Géographique IV - Formation des Délégués médicaux V - Coût de la VM VI - Visite des pharmaciens hospitaliers VII - Conclusion BIBLIOGRAPHIE 356 I - Introduction Les Délégués hospitaliers (DH) d'Inovie constituent la force de vente du laboratoire. Ils seront notre principal outil de communication marketing et d’information sur Oxifib® . Les délégués hospitaliers lors de leurs visites, permettront de communiquer et de promouvoir de façon pro-active l’ensemble des données sur l’utilisation d’Oxifib® dans le cadre de son AMM. Ils permettront de faire connaître notre produit et d’établir une relation durable avec les médecins spécialistes en pneumologie. II - Objectifs de la force de vente A - Objectifs qualitatifs L’objectif de la visite médicale a pour but de faire adopter la prescription d’Oxifib® par les médecins pneumologues lorsque qu’ils suivent des patients atteints de FPI. La communication de notre force de vente se basera essentiellement sur les données d’efficacité et de tolérance d’Oxifib®. Pour cela nous avons établi des messages clé : Communiquer sur les résultats d’efficacité (essais cliniques): o survie sans progression (Critère composite : la diminution de la CVF d’au moins 10 %, la diminution de la DLco d’au moins 15 %, le décès) par rapport au traitement de référence, o amélioration significative de la qualité de vie; commencer Oxifib® en première intention après le diagnostic avéré de la FPI l’objectifs étant le diagnostic précoce de la FPI -> il est donc nécessaire de communiquer sur les mesures de prise en charge globale afin d’améliorer la qualité de vie et le pronostic des patients. tolérance : o Il faut prévenir les effets indésirables (indiquer les pistes de prises en charges) efficacité et amélioration de la survie, cela nécessite donc la mise en place Oxifib® en cas d'intolérance et/ou CI à Esbriet® B - Objectifs quantitatifs Remarque: Ci-dessous ne sont présent que les contacts des DH pour Oxifib®. Ces DH font également la promotion de différents médicaments Inovie lors de leurs visites et s’adresse à d’autres spécialistes. Effectif Médecins à fort potentiels 35 Fréquence Visites 10*/an des Taux de couverture Médecins à moyen potentiels 100 6**/an 100% KOLs 7 2***/an 100% 100% 357 III - Stratégies de la visite A - Identification des cibles La FPI étant une maladie orpheline. Les patients seront traités dans les centres de compétences et/ou de références pour les maladies pulmonaires rares. Il y a 2 centres de références et 18 centres de compétences en France. Lorsque le diagnostic est réalisé, les patients sont envoyés dans les centres de compétences ou de références les plus proches de chez eux pour se faire traiter et suivre l’évolution de leur maladie. Nos cibles sont donc uniquement : Les pneumologues hospitaliers des centres de compétences et/ou références. Au sein des centres de compétences, on distinguera : o les KOLs, o les pneumologues référents FPI (Hors KOL), o tous les autres pneumologues de ces centres de références. 1 - Les KOLs Pr. Romain KESSLER CHU de Strasbourg - Hôpital Civil .Dr Jean-Jacques CADRANEL CHU Paris Est - Hôpital Tenon Dr Camille TAILLE (Investigateur principal essais CHU Paris Nord-Val de Seine Hôpital Xavier cliniques) Bichat-Claude Bernard Dr Serge KOUZAN Centre Hospitalier de référence de la Savoie Chamberry Dr Hilario NUNES CHU Paris Seine-Saint-Denis - Hôpital Avicenne Pr Vincent COTTIN CHU de Lyon HCL - GH Est-Hôpital Louis Pradel Dr Claire DROMET CHU Bordeaux Pour ces KOLs il est prévu uniquement 2 visites par des délégués médicaux. Ils restent notamment les partenaires privilégiés des Medical science liaison (MSLs) du département des affaires médicales. Les KOLs interviendront autour des tables rondes organisées mais également aux congrès lors desquels ils présenteront la FPI aux coté des affaires médicales et du directeur marketing. Ils communiqueront sur les données scientifiques de notre produit à travers les résultats des essais cliniques, l’évaluation de la symptomatologie et du diagnostic des patients atteints de la FPI, ainsi que la place d’Oxifib® au sein de la stratégie thérapeutique. 358 2 - Pneumologues référents des centres de compétences (Hors KOLs) Il s’agit des médecins référents de la fibrose pulmonaire idiopathique, qui suivent tout particulièrement la prise en charge de cette maladie. 3 - Autres pneumologues des centres de compétences Il s’agit des médecins qui exercent au sein des centres références des maladies pulmonaires rares, pouvant être amenés à suivre un patient atteint de FPI. L’objectif de ces visites est d’informer et promouvoir Oxifib® comme nouvelle alternative thérapeutique en première intention dans le traitement de la FPI. Ces pneumologues recevront comme information les caractéristiques d’Oxifib® avec son indication, le mécanisme d’action, l’efficacité, la posologie, la tolérance, les contre-indications ainsi que les mises en garde. Les visiteurs médicaux mettront en avant l’amélioration de la qualité de vie du patient caractérisée par une diminution du délai d’aggravation clinique. B - Effectif de notre force de vente 1 - Nombre de contacts Effectif Fréquence des Taux de Nombre de359 Visites couverture contacts /an 10*/an 100% 350/an Pneumologues référents des centres 35 de compétences/références Autre pneumologues 100 6**/an 100% 600/an KOLs 7 2***/an 100% 14/an Total 142 964/an *Pendant les six premiers mois de Lancement : 1 visite toutes les 4 semaines, puis 2 visites sur le dernier semestre La première visite peut se faire en duo avec un MSL du secteur **Pendant les six premiers mois de lancement : 1 visite toutes les 6 semaines, puis 2 visites sur le dernier semestre ***Les DHs peuvent rencontrer les KOLs mais ces derniers restent les partenaires privilégiés des MSLs 2 - Calcul du nombre de VM Nombre de jours travaillés par un visiteur médical : (Jours dans l’année) – (jours de congés) – (jours fériés) – (jours de formation) - (WE) 365 - 40 – 11 – 5 - 102 = 207 jours / ans. Il effectue entre 3 à 6 contacts maximum par jours pour un max de 207x6 = 1242 contacts/ans/VM pour tous les médicaments de la société. Nous avons décidé de conserver le même réseau de délégués médicaux que celui déjà établi pour nos médicaments dans l’asthme et la BPCO pour simplifier le contact avec le médecin et optimiser la formation des délégués médicaux. Chacun de nos visiteurs médicaux représentent jusqu’à 3 médicaments auprès des médecins. 3 - Distribution Géographique Région Nord Pas- de-Calais Nombre de DH 1 Ile de France Haute Normandie 2 1 Bretagne Pays de Loire 1 1 Centre/ Bourgogne/Charente Maritime 2 Alsace/Lorraine 1 Limousin/Aquitaine/Poitou-Charentes 1 Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon 1 Rhônes Alpes 1 PACA 1 Total : 13 DHs sur Oxifib® (épaulés par 3 MSLs étant responsable d’un secteur géographique) (activités développées en Annexe 9.7) IV - Formation des Délégués médicaux Les DHs Inovie recevront plusieurs formations sur Oxifib®: ▪ une Formation initiale commune des Dh pour Oxifib® par les affaires médicales, le marketing et les affaires réglementaires, ▪ MSL Formation Commune de présentation d’Oxifib®: la physiopathologie de la FPI, la place d'Oxifib® dans la stratégie thérapeutique ainsi que son efficacité, sa tolérance et ses EI, ▪ discours et supports de communication Oxifib® (brochure médecin, e-ADV), ▪ respect de la Charte de la visite médicale, ▪ identifications des missions et objectifs, ▪ formations continues et de contrôle des connaissances réalisées par les MSLs ainsi que par le secteur des Affaires réglementaires. Formation pouvant être organisées à la demande des DHs. ▪ formations en continue des DHs (supports digitaux). . *En annexe est détaillé le programme de la formation initiale V - Coût de la VM Sachant qu’une visite médicale coûte en moyenne 150 euros par visites, le cout est de : 1,3 millions d'euros pour les 13 DH qui font la promotion d’Oxifib® avec les autres médicaments Inovie. Le calcul comprend salaire brut, primes, frais divers charges patronales (50% du salaire ainsi que les 360 primes), les transports et en particulier la voiture (1500€/mois). A cela s’ajoute le coût du séminaire de formation des visiteurs médicaux qui est de 20.000 euros. VI - Visite des pharmaciens hospitaliers Cette visite a pour but de présenter notre médicament au pharmacien hospitalier, de lui exposer dans quelles indications il sera prescrit, ainsi que les mises en garde, les précautions d’emplois, les contre-indications et toutes les caractéristiques de notre principe actif. Dès la commercialisation du médicament, des staffs à l’hôpital seront organisés par les hôpitaux centres de compétences et de références sur la FPI. Les auditeurs sont des médecins et pharmaciens hospitaliers, des internes et externes en médecine et pharmacie, des attachés de recherches cliniques (ARC) ainsi que tout le personnel paramédical exerçant à l’hôpital (infirmières, sage-femme, kinésithérapeute, etc.) A l’occasion de ces staffs le délégué hospitalier présentera Oxifib® et son positionnement dans la stratégie thérapeutique. Le délégué hospitalier pourra remettre à cette occasion à son auditoire la fiche posologique, l’avis de la Commission de Transparence ainsi que tous les documents environnements. VII - Conclusion Ainsi, nos Délégués hospitaliers feront la promotion d’Oxifib® dès son lancement en avril 2015 dans une démarche pro-active. En prenant en compte les contraintes réglementaires et économiques, nous avons pu ainsi définir les cibles, la sectorisation des DH Inovie et leur formation. De cette manière, nous avons cherché à optimiser au mieux nos investissements de promotion. 361 BIBLIOGRAPHIE 1. http://www.orpha.net/consor4.01/www/cgi-bin/?lng=FR (consulté le 13/02/15) 362 Marketing opérationnel 363 SOMMAIRE I - Retroplanning II - Communication Environnement A - Laboratoire 1 - Le nom du Laboratoire 2 - Le slogan du Laboratoire 3 - Le logo du Laboratoire B - Charte graphique C - Site internet (Annexe 9.1) III - Communication Produit A - Nom commercial, logo et slogan B - Packaging C - Les outils promotionnels 1 - e-ADV : aide de vente numérique (Annexe 9.2) 2 - Brochure médecin (Annexe 9.3) 3 - Mailing (Annexe 9.4) 4 - Page Publicitaire (Annexe 9.5) D - Education thérapeutique du patient : Guide patient (Annexe 9.6) IV - Campagne Marketing A - Pré-lancement 1 - Les congrès 2 - Rédaction d’articles scientifiques dans la presse spécialisée B - Le lancement : La conférence de presse et les symposiums régionnaux de C - Le post-lancement 1 - Congrès post-lancement 2 - Les réunions professionnelles 3 - Autres congrès d’Inovie lancement 364 I - Retroplanning janv-15 févr-15 mars15 avr-15 mai-15 juin-15 juil15 Symposium Conférence de presse Lancement dear docteur letter Congrès/Conférences pré lancement *Congrès de pneumologie, Lile, Grand Palais 30/01/15 au 01/02/15 *Conférence internationale de l'EURORDIS 6th International Meeting on Pulmonary Rare Diseases and Orphan Drugs, Milan, Italie, 27 et 28/02/2015 327 août15 sept-15 Octv no- déc-15 15 15 janv-15 Congrès/Conférences post lancement Articles scientifiques dans la presse spécialisée Lettre d'information Formation VM/MsL Visite médicale févr-15 mars15 avr-15 mai-15 juin-15 juil15 août15 sept-15 Congrès internati onal de l’Europea n Respirat ory Society (ERS), Amsterd am, 26 au 30 septemb re 2015 Conférence internation ale de l'American Thoracic Society (ATS), Denver, Colorado, 15 au 20 mai 2015 328 oct15 no v15 déc15 II - Communication Environnement A - Laboratoire 1 - Le nom du laboratoire Depuis sa création, notre Laboratoire porte le nom d’INOVIE. Ainsi, au travers de cette dénomination, nous pouvions représenter les valeurs de notre entreprise. Les syllabes d’Inovie renvoient à la fois à des points historiques de notre Laboratoire, ou à notre champ d’expertise : « In » est la fin du mot « vaccin ». C’est un rappel historique. Le premier traitement de notre laboratoire était un vaccin contre la tuberculose, « O » représente un globe pour notre implantation internationale, le suffixe « vie », exprimant notre champ d’expertise et d’excellence : la santé, le préfixe « inov », abréviation du terme « Innovation thérapeutique », fondement de notre laboratoire. 2 - Le slogan du laboratoire « Votre Santé, notre expertise. » Ce slogan, en deux temps, est construit pour apporter une écoute attentive de chacun de nos patients. En effet, c’est leur santé qui est mise en avant dans ce début de slogan. En deuxième partie vient notre solution : notre expertise dans le domaine de la santé. À travers ce slogan, nous pouvons ainsi cibler chaque personne qui est en train de lire cette phrase. 3 - Logo du Laboratoire Le logo d’INOVIE, réalisé sur Photoshop, est composé de plusieurs éléments : L’hexagone, placé à gauche du nom du laboratoire : Il fait référence au pays d’appartenance du laboratoire et de ses fondateurs : La France. La forme de ce logo est vectrice d’excellence mais aussi d’expertise reconnue dans les technologies de pointe dans notre pays. Trois éléments colorés viennent s’assembler pour former cet hexagone : c’est un travail en synergie. La plus grande partie, en bleu (référence RVB : 64b7e2), représente les patients. Cette couleur fait référence au ciel et à la mer : symbole de bonheur, d’immortalité et de vérité. La seconde partie, verte (référence RVB : 65ce80), plus discrète, en forme de flèche, représente non seulement le laboratoire mais également la direction que nous donnons à notre vision : cette flèche est en réalité le vecteur de l’innovation. Le vert est ici la couleur de la nature et de l’environnement. Cette couleur permet ainsi de montrer l’implication d’Inovie dans une politique environnementale approfondie en appliquant le concept d’écoconception. La troisième partie, en jaune (référence RVB : f1ea34), représente la sagesse et la richesse du corps médical, indispensable pour guider notre laboratoire dans nos recherches mais également pour soigner nos patients. Le nom Inovie, en police « Code Bold », de couleur grise (référence RVB : 5e5b5b), en gras est 367 tout aussi important : de part sont caractère épais : il inspire la stabilité et la connaissance : chaque lettre est un pilier fondateur. Le gris vient contraster les couleurs pastelles du logo hexagonal et apporte en osmose une confiance envers notre laboratoire. L’image de notre logo est résolument dynamique et à la pointe de l’innovation : c’est un style dit « flat » sans formes 3D apportant de la pureté et donc améliore la lisibilité de notre logo et donc de notre entreprise. B - Charte graphique La charte graphique reprend les couleurs du logo d’INOVIE, le bleu, le jaune et le vert. Ces couleurs permettent de véhiculer les valeurs de la société à travers certains outils de communication comme le site internet. C - Site internet Le site internet d’Inovie est un site informatif. Il est disponible en ligne à l’adresse suivante : www.Inovie.fr. Le site est décliné par toutes les filiales dans la langue du pays en question. Tout au long de la navigation, le bandeau contenant le logo ne change pas en fonction des pages. En bas de la page, on trouve les mentions légales, la date de mise à jour et la politique des cookies. Cinq onglets permettent de naviguer dans l’ensemble du site. Le faible nombre d’onglets permet d’apporter de la fluidité : « Accueil » sous forme d’icône en forme de maison regroupe les dernières actualités de notre laboratoire mais aussi l’histoire de notre laboratoire et ses chiffres clés, « Nos Produits » détaille les différents médicaments d’Inovie, «Notre engagement » relate les valeurs d’Inovie et son engagement dans le développement durable, « Notre Entreprise » permet de faire parvenir des candidatures spontanées mais aussi les offres d’emploi en France ainsi que dans l’ensemble de toutes les filiales avec une plateforme dédiée à l’inscription des candidatures et l’abonnement à notre Newsletter, « InoviePro » est un onglet dédié aux professionnels de santé, accessible grâce à un code confidentiel et permettant d’obtenir plus d’informations sur nos produits et leur environnement. Par ailleurs, nous avons souhaité mettre en avant sur notre page d’accueil notre implication sur la journée internationale des maladies rares ou encore notre prix en tant que Top Employeur en 2015. Notre visibilité sur les réseaux sociaux et espaces de partage se fait sur notre site en cliquant sur les icônes situés en bas à droite de notre page d’accueil : Youtube, Google+, Twitter, LinkedIn et Facebook. Un aperçu du site internet institutionnel est disponible en Annexe 9.1 368 III - Communication Produit A - Nom commercial, logo et slogan Tout comme Inovie, Oxifib® a été soigneusement étudié avec l’ensemble des différents pôles de notre société. Nous avons choisi spécifiquement cette dénomination pour les raisons suivantes : « Oxi » permet d’apporter de l'oxygène à nos patients. C’est une notion imagée. « Fib » précise l’indication dans le traitement des fibroses et fibromes. Le logo d’Oxifib® repose en partie dans l’utilisation de sa police. En effet nous souhaitions nous démarquer de la police utilisée pour le Laboratoire Inovie (Code Bold). La police choisie est Quicksand. Concernant la première lettre, le « O », il représente en réalité trois cercles : ce sont les trois facteurs sur lesquels agit notre molécule le nitédanib : le VEGF-R, le FGF-R et le PDGF-R. En dessous du nom du médicament est placé la DCI ainsi que le dosage de 75 mg afin d’apporter de la clarté aux médecins et patients qui doivent avoir pleine conscience du produit qu’ils prescrivent ou utilisent. La couleur utilisée pour ce logo est le gris (référence RVB : 5e5b5b), cette couleur rappelle celle du nom Inovie. Nous avons choisi comme slogan : A destination des patients: « Vos limites, pas celles de la fibrose pulmonaire idiopathique. » Ce slogan, en deux temps, est construit pour faire prendre conscience des possibilités nouvelles qui se dessinent grâce à Oxifib®. Le patient repousse ses limites et les fixe lui même. Il n’est pas esclave de sa maladie. A destination des médecins: « Vivre avec la fibrose pulmonaire idiopathique, partout. » Message à destination des médecins pour leur indiquer que le traitement d’Oxifib® peut permettre aux patients de ne pas envisager leur avenir à l’Hôpital sous assistance respiratoire, mais bien chez eux ou dans n’importe quel endroit souhaité. Avec Oxifib®, la pathologie ne gouverne pas leur choix de déplacement. B - Packaging Gélule 369 Conditionnement secondaire C - Les outils promotionnels Nos outils promotionnels seront distribués aux médecins accompagnés du RCP et de l’avis de la Commission de Transparence en conformité avec la réglementation en vigueur. 1 - e-ADV : aide de vente numérique (Annexe 9.2) 370 Support publicitaire exhaustif dont dispose le visiteur médical ou le délégué médical pour présenter Oxifib® aux professionnels de santé. L’e-ADV permet une explication claire et argumentée scientifiquement afin d’assurer la promotion d’Oxifib® dans le respect des orientations d’Inovie et d’en permettre sa compréhension par les membres du corps médical de telle sorte qu’ils en aient une utilisation conforme au bon usage. L’e-ADV a été contrôlé et validé par les Affaires réglementaires. Nous avons choisi de commencer notre e-ADV par l’indication d’Oxifib®. Puis nous présentons son mécanisme d’action. Nous expliquons comment a été mené l’essai clinique de Phase III RAINBOW, et les résultats de l’étude, en se concentrant sur le critère principal qui est la survie sans progression. Nous mentionnons ensuite les données tolérance d’Oxifib®, avec ses effets indésirables, ses précautions d’emploi et contre-indications. Enfin, nous mettons l’accent sur la posologie d’Oxifib®. Nous avons choisi de mettre cette information à la fin pour qu’elle soit mieux retenue par les professionnels de santé. Pour conclure, nous revenons sur les données médico-économiques d’Oxifib, à savoir son prix et son remboursement ; ainsi que ses conditions de prescription et de délivrance. 1 - Brochure médecin (Annexe 9.3) 371 Document remis aux professionnels de santé par le visiteur médical ou le délégué médical une fois la visite médicale réalisée. Il comporte les mêmes informations que l’e-ADV. Nous avons pensé notre brochure avec des onglets pour qu’elle soit la plus pratique pour les professionnels de santé, leur permettant ainsi d’accéder de manière simple et rapide aux informations les plus importantes : 123456- L’indication Mécanisme d’action Essais cliniques Résultats Tolérance Posologie 7- Conditions de Prescription et de Délivrance 3 - Mailing (Annexe 9.4) Nous avons réalisé une « Lettre aux prescripteurs ». Ce document (disponible en annexe) est envoyé aux médecins spécialisés dans le traitement de la FPI afin qu’ils prennent connaissance de notre nouvelle molécule. Dans cette lettre, on retrouve tous les aspects réglementaires, pharmacothérapeutiques et médico-économiques relatifs à Oxifib® comme par exemple, son indication thérapeutique ou encore son prix et ses modalités de prise en charge. Comme ce document a une visée informative et promotionnelle de notre médicament Oxifib®, il a dû répondre aux critères de la charte de l’information par démarchage ou prospection et être contrôlé par les affaires réglementaires (contrôle publicité). 4 - Page Publicitaire (Annexe 9.5) Afin de promouvoir Oxifib®, nous avons réalisé un encart publicitaire qui sera publié dans les magazines scientifiques lors de la campagne de lancement. Un poster reprenant la même disposition sera exposé sur les stands de nos différents congrès. Sur cette publicité, se trouvent : le nom du médicament et son logo, le nom du laboratoire et son logo, le slogan d’Oxifib®, l’indication telle qu’elle est décrite dans le RCP, la composition en PA et le nombre de gélules par boite, une représentation 3D de la boite d’Oxifib®, un flash code permettant d’accéder au RCP (ainsi que le site internet d’Inovie). Un aperçu de l’affiche publicitaire est disponible en Annexe 9.5 372 D - Education thérapeutique : Guide patient (Annexe 9.6) Document réservé aux patients souffrant de fibrose pulmonaire idiopathique pour qu’ils comprennent et abordent de la meilleure façon leur maladie afin d’améliorer leur observance. Le guide patient se compose des informations que nous avons considérées comme importantes pour le patient grâce au « Parcours patient » et au « Patient Journey ». Nous commençons par expliquer ce qu’est la fibrose pulmonaire idiopathique, puis nous expliquons les symptômes de la maladie et comment le diagnostic est posé. Enfin nous décrivons l’évolution de la maladie. Le Patient Journey a révélé que les exacerbations de la maladie affectent l’état émotionnel des patients c’est pourquoi nous finissons par donner des conseils et des règles à suivre pour un meilleur suivi de leur maladie. Nous finissons ce guide patient, avec un carnet de suivi détachable avec une page par mois ou il pourra noter ses rendez-vous grâce au calendrier, noter les valeurs de sa DLCO et de sa CVF ainsi que ses notes et les questions qu’il aimerait poser à son médecin. Enfin, nous avons jugé pertinent de renseigner le contact d’associations de patients, pour aider nos patients à évoluer avec leur maladie, entourés et soutenus. IV - Campagne Marketing A - Pré-lancement 1 - Les congrès Congrès de pré-lancement : Durant la phase de pré-lancement de notre médicament, nous participerons au mois de février : - Congrès de Pneumologie qui à lieu à Lille entre le 30/01/15 et le 01/02/15, - Conférence Internationale de l’EURORDIS qui a lieu à Milan du 27 au 28 février 2015. Ces congrès nous permettront de faire connaître la FPI, notre laboratoire et notre produit auprès de nombreux professionnels de santé susceptibles de prescrire Oxifib® à son lancement. Nous interviendrons aussi sur les résultats d’efficacité démontrés par nos essais cliniques. 373 Lors de nos Congrès, nous possèderons un stand type de 36m2, comme présenté ci-dessus. De la documentation sur la FPI sera disponible sous forme de brochures et sur écrans tactiles. Des posters portant sur la pathologie et les essais cliniques seront également affichés sur le stand. Nous y inviteront nos collaborateurs à venir échanger avec les médecins. 2 - Rédaction d’articles scientifiques dans la presse spécialisée La presse représente un élément important au niveau de la stratégie de communication du produit. Elle présentera notre médicament et les résultats des différentes phases des essais cliniques sous forme de publication scientifique dans des revues spécialisées destinées aux médecins et aux pharmaciens pour leur faire découvrir notre produit. Ainsi, nos résultats seront publiés dans La Presse Médicale et la Revue des Maladies Respiratoires par exemple. B - Le Lancement : La conférence de presse et Les symposiums régionaux de lancement Le Lancement : Au cours de la période de lancement, l’objectif principal sera bien sûr de communiquer sur Oxifib®. Nous axerons la communication sur les atouts de notre produit vis à vis de la concurrence et sur les réels avantages que présente notre médicament dans la stratégie thérapeutique de la FPI. Le laboratoire organisera plusieurs évènements afin de promouvoir l’arrivée de notre produit sur le marché : Conférence de presse 3 Symposiums régionaux de lancement Conférence de presse : Au mois d’avril 2015 nous animerons une conférence de presse au Pavillon d’Armoneville à Paris. Lieu / date: Allée de Longchamp, 75116 PARIS, le 15 Avril 2015. 374 Nous ciblerons une presse professionnelle avant tout. Certains représentants de revues médicales spécialisées et généralisées destinées aux médecins et pharmaciens sont attendus pour l’occasion. La journée sera clôturée par un cocktail. Symposiums régionaux de lancement : Nos symposiums régionaux prendront place les 20 avril à Paris, 22 avril à Bordeaux et 24 avril à Lyon. Ils regrouperont les pneumologues dans leurs différentes régions. Cette phase de lancement s’axera sur la communication d’Oxifib® et nous insisterons sur les atouts de notre médicament vis à vis de la concurrence. Ainsi nous sensibiliserons les professionnels de santé sur les réels avantages que présente notre médicament dans la stratégie thérapeutique de la FPI. 375 C - Le post-Lancement 1 - Congrès post-lancement Puis, pendant la période de post-lancement nous participerons à la : - Conférence internationale de l’American Thoracic Society (ATS) à Denver du 15 au 20 mai 2015 et au, - Congrès international de l’European Respiratory Society (ERS) à Amsterdam du 26 au 30 septembre 2015 Ces congrès auront pour but de continuer à promouvoir Oxifib® auprès des pneumologues du monde entier et d’assurer ainsi la place de notre médicament dans le marché actuel des traitements de la FPI. Lors de chacun de ces congrès plusieurs des KOLs du domaine interviendront afin de mieux nous représenter et convaincre les professionnels de santé présents de la place d’Oxifib® dans la stratégie thérapeutique de la FPI et ses avantages par rapport aux concurrents. 2 - Les réunions professionnelles A la suite de la phase de lancement, nous organiserons des réunions professionnelles en France dans le but d’aller à la rencontre des médecins et ainsi de les convaincre de l’efficacité et de l’importance de notre produit dans la prise en charge thérapeutique. Ces réunions se feront par petits groupes, une dizaine de médecins, dans des salles d’hôtels le soir durant la semaine. Nous nous rendrons dans les grandes villes de chaque région (Paris, Lille, Brest, Marseille…) Les présentations seront assurées par les membres de l’équipe Marketing et plus précisément par les chefs de produit. 3 - Autres congrès d’Inovie Expert dans les maladies pulmonaires notre laboratoire organise annuellement le PulmoDay le 28 juillet dans le but de sensibiliser les médecins et professionnels de santé aux pathologies pulmonaires. Il est question lors de cet évènements de leurs présenter les différentes pathologies et surtout d’insister sur les différents moyens de diagnostiques. 376 Finances 377 Katia Maamri Anne-Caroline Weber SOMMAIRE I - Chiffres clés d’Inovie A - Chiffres clés d’Inovie et investissement dans la Recherche B - Introduction en bourse C - Bilan d’Inovie France II - Coûts de développement et de production d’Oxifib® III - Aides financières: Crédit d’Impôt Recherche III - Rentabilité d’Oxifib® IV - Bibliographie 378 ABREVIATIONS ANSM Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé AMM Autorisation de Mise sur le Marché CA Chiffre d'Affaires CIR Crédit d’Impôt Recherche DGRI Direction Générale pour la Recherche et l'Innovation LFSS Loi de Financement de la Sécurité Sociale MO Médicament Orphelin R&D Recherche et Développement SIE Service des Impôts des Entreprises 379 380 I - Chiffres clés d’Inovie A - Chiffres clés d’Inovie et investissement dans la Recherche La vocation d’Inovie est de découvrir, de développer et de commercialiser avec succès des médicaments pour accompagner les patients avec leurs traitements et améliorer leur qualité de vie. Innover est un devoir vis-à-vis des patients. Ainsi, année après année, Inovie est un des laboratoires qui investit le plus dans la recherche et le développement en se plaçant à la 9ème place du classement des laboratoires pharmaceutiques mondiaux en terme d’investissements en R&D en 2013. En effet, Inovie consacre plus de 20% du chiffre d’affaire net mondial dans ce domaine. Par ailleurs, nous disposons de 10 sites de R&D à travers le monde, employant plus de 8000 salariés, et nous avons également établi de nombreux partenariats avec des centres de recherche et des Universités. Le tableau ci-dessous représente l’évolution des chiffres clés d’Inovie entre 2013 et 2014: En 2013 En 2014 CA (€) 17 17,2 Mds (+1,4%) Résultats nets (€) 2,9 Mds 3 Mds (+3,2%) Effectifs (salariés) 50495 50516 La Inovie R&D en 2014: 381 La Recherche en 2014 chez Inovie Dépenses en R&D (€) 3,5 Mds % du CA 20,3% Salariés engagés dans la R&D 8150 % de la masse salariale totale 16% Coût moyen de R&D d’un nouveau médicament (€) 800 millions € à 1 milliard € Durée moyenne de la découverte d’un médicament à sa mise à disposition 10 à 15 ans B - Introduction en bourse Inovie s’est introduit en bourse en 1998. La levée de fonds générée nous permet notamment de financer les divers projets de recherche et essais cliniques en cours. D’autre part, l’ouverture du capital d’Inovie nous aura apporté une certaine visibilité et nous aura également permis d’augmenter nos capitaux propres traduisant ainsi une belle espérance de vie pour notre société. Nous voulons également offrir à nos actionnaires un retour sur investissement en ligne avec nos excellentes performances et récompenser ceux qui apportent leurs idées et leur énergie à Inovie. Du fait de l’introduction en bourse, nous nous devons de publier tous les 3 mois notre bilan et compte de résultats. Le bilan comptable au 31 mars 2014 est détaillé ci-dessous. C - Bilan d’Inovie France Conformément aux dispositions du plan comptable général, la comptabilité fait notamment apparaître : un bilan qui décrit, au passif, l’ensemble des ressources perçues par l’établissement depuis sa création (capitaux permanents), ainsi que les dettes d’exploitation et, à l’actif, l’emploi qui en a été fait (immobilisations, stocks, créances, trésorerie). Le bilan comptable pour Inovie France au 31 mars 2014 est le suivant: ACTIFS -Actifs immobilisés Incorporels PASSIFS 316 637 000 -Capitaux propres 17 173 300 -Provisions Corporels 288 317 900 Financiers 11 145 800 -Actifs circulants 1 190 342 600 66 509 200 823 758 400 Financières 571 793 100 157 726 900 Stocks 829 258 700 Fournisseurs Créances 355 138 700 Dettes fiscales et sociales 78 773 900 Autres dettes 15 464 400 Disponibilités -Compte de régularisation active Total -Dettes 616 966 600 3 401 800 560 700 1 507 540 300 -Compte de Régularisation passif Total 306 200 1 507 540 300 II - Coûts de développement et de production d’Oxifib® Les coûts de R&D concernant notre spécialité Oxifib® sont estimés à 370 millions d’euros. Ils comprennent : Le développement pharmaceutique dont les coûts s’élèvent à 30 millions d’euros Le développement préclinique (pharmacologie et toxicologie) et les études pharmacocinétiques pour un montant de 50 millions d’euros les essais cliniques (les études de phase I, II et III) pour un montant de 290 millions d’euros 382 Les études cliniques et pré-cliniques ont donc représenté 78% des dépenses de R&D pour notre spécialité Oxifib®. Pour ce qui est des études cliniques, les études de phase III ont représenté les principaux pôles de dépenses, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous. 383 En effet, l’essai clinique RAINBOW de phase III est un essai multicentrique incluant 708 patients, réalisé sur une durée de 4 ans et à l’échelle internationale avec 126 centres de référence. C’est ce qui explique les coûts importants des essais cliniques pour notre médicament orphelin. A cela il faut ajouter les coûts hors R&D qui s’élèvent à un montant total de 26 millions d’euros et qui concernent les activités suivantes : l’enregistrement les études médico-économiques le marketing la pharmacovigilance généraux et administration Tous ces coûts représentent une partie des coûts de lancement d’Oxifib® qui s’élèvent donc à un total de 396 millions d’euros. A ces coûts, s’ajoutent les coûts de la première année de production d’Oxifib® en Europe qui s’élèvent à 4 millions d’euros. En effet, la forme galénique d’Oxifib® étant déjà connue du laboratoire et les installations et machines nécessaires à la production du Nintédanib étant déjà présentes sur les sites de production, le coût de production d’Oxifib® est relativement bas. Les coûts de production varient au cours des années en fonction de la prévision des ventes qui sera réajustée en fonction des ventes effectives. Selon les prévisions du Marketing, le pic de vente d’Oxifib® devra être atteint en 2020, ce qui entraînera ainsi des coûts de production de 30 millions d’euros par an. Au total, les coûts de lancement d’Oxifib® en 2015 en Europe s’élèvent donc à 400 millions d’euros comme on peut le voir représenté sur l’histogramme ci-dessous. 384 II - Aides financières: Crédit d’Impôt Recherche (CIR) Pour son programme de R&D concernant le Nintédanib, Inovie a fait la demande d’un CIR auprès du service des impôts des entreprises (SIE) et de la direction générale pour la recherche et l'innovation (DGRI) du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche le 10 septembre 2004. Cette demande a été faite stratégiquement après avoir obtenu les résultats concluants d’efficacité du Nintédanib en études pharmacologiques précliniques. La demande d’Inovie a été accordée le 10 Décembre 2004. Nous avons donc pu bénéficier d’un CIR s’élevant à un taux de 45 % de l’excédent des dépenses de recherche exposées au cours de l’année par rapport à la moyenne des dépenses de même nature exposées au cours des deux années précédentes ainsi que d’un taux de 5% sur le volume des dépenses de R&D. Inovie a ainsi bénéficié de 8 millions d’euros en tant que crédit d’impôt, cette somme représentant le plafond maximal du CIR à l’époque. III - Rentabilité d’Oxifib® Les coûts d’investissement au jour de lancement en France s’élèvent donc à environ 400 millions d’euros. Ils comprennent les coûts de R&D, hors R&D et de production et distribution en 2015. Cependant, Inovie devra faire face à de nombreuses charges courantes pour Oxifib® au fil des années. Ces charges comprennent principalement les charges salariales, les charges fixes (loyer, EDF…) et les coûts de production et de distribution. En ôtant ces charges du chiffre d’affaire on obtient la marge dégagée par Inovie pour Oxifib®. Cette marge varie en fonction des années. De la même manière, les charges de production varient en fonction des années : elles augmentent dans un premier temps puis régressent à partir de 2021 avec la prévision d’arrivée de concurrents sur le marché. Par ailleurs, la charge salariale est importante au lancement et les premières années de vente puis régresse avec la diminution du temps occupé par les employés avec Oxifib®. Le diagramme ci-dessous détaille le pourcentage de ces charges en fonction du chiffre d’affaire. A son arrivée sur le marché en 2015, Oxifib® a coûté 400 millions d’euros, auxquels vont s’ajouter les charges courantes au fil des années. Inovie peut faire face aux charges d’Oxifib® à partir du seuil de rentabilité. Le retour sur investissement du projet, d’après la prévision des ventes et le calcul de marge, est prévu pour 2016 comme montré ci-dessous. 385 IV – Bibliographie Steven M. Paul, Daniel S. Mytelka, Christopher T. Dunwiddie, Charles C. Persinger, Bernard H. Munos, Stacy R. Lindborg and Aaron L. Schacht. How to improve R&D productivity: the pharmaceutical industry’s grand challenge. Nature Reviews - Drug discoveries. Mars 2010, vol. 9, P 203-214. Jorge Mestre-Ferrandiz, Jon Sussex and Adrian Towse. The R&D cost of a new medicine. Office of Health Economics. Décembre 2012. Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre). Crédit d’Impôt Recherche (CIR) [En ligne]. [Consulté le 15.03.2015]. Disponible à l’adresse: http://vosdroits.servicepublic.fr/professionnels-entreprises/F23533.xhtml Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Développement et impact du crédit d’impôt recherche: 1983 - 2011. [En ligne]. [Consulté le 21.03.2015]. Disponible à l’adresse: http://cache.media.enseignementsuprecherche.gouv.fr/file/Rapports/85/7/1._Synthese_CIR_Publication_334857.pdf 386 Organigramme de l’entreprise 387 Notre équipe 388 389