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"Lutte des classes orchestrale !"
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BRAVO, MAESTRO !
N° 443 Semaine du 15 octobre 2005 au 21 octobre 2005
Auteur : Duteurtre Benoît
C'est l'histoire des 35 heures et du chauffeur de taxi. D'un côté, on se réjouit que le sens de l'histoire aille vers
moins de travail et plus de loisirs, que le rêve des seventies ne soit pas tout à fait enterré. De l'autre côté, il faut
bien constater que, si certains travaillent moins, d'autres
triment de plus en plus (60 heures par semaine pour un
chauffeur de taxi), et qu'au bout du compte une mesure
généreuse aura plutôt renforcé l'inégalité... Voilà un peu
ce qui s'est passé pour les orchestres français quand,
dans les années 60, le directeur de la musique, Marcel
Landowski, favorisa la naissance d'une sorte de fonction
publique musicale, en salariant le personnel de plusieurs
formations : l'Orchestre de Paris en premier lieu, mais
aussi les grands orchestres de région qui virent le jour
dans la foulée.
D'un côté, les interprètes accédaient à une forme de
statut social et de sécurité de l'emploi. Mais, de l'autre,
cette mesure creusait le fossé entre ces formations
permanentes salariées et les orchestres moins favorisés,
qui allaient devoir se débrouiller avec les moyens du
bord, spécialement les fameuses « associations
symphoniques » Pasdeloup, Colonne et Lamoureux, qui
avaient marqué de leur empreinte la vie musicale en
créant les chefs-d'oeuvre de Saint-Saëns, Debussy ou
Stravinski. Pour ceux-ci, la recette de billetterie-augmentée de faibles subventions - constitue désormais l'unique
ressource, partagée entre les musiciens enfin d'année. Faire partie de ces formations constitue une sorte de
d'apostolat !
Le phénomène s'est encore accentué ces trente dernières années, du fait de la dérive des deux orchestres de
Radio France. Conçus pour découvrir des oeuvres nouvelles du patrimoine musical français, le National et le
Philharmonique se sont transformés en formations de « grand répertoire » . Confiés à des chefs internationaux, ils
concurrencent l'Orchestre de Paris dans un répertoire très proche et ne laissent aux trois anciennes associations
orchestrales, dépourvues de moyens comparables, que le choix de l'originalité pour survivre. La saison qui
commence sera marquée par la renaissance de l'Orchestre Colonne, sous la direction très engagée du compositeur
et chef Laurent Petitgirard, avec, au programme, un florilège de pièces contemporaines (une par concert !) mêlées
aux tubes de la musique française. L'Orchestre Pasdeloup (le plus ancien) s'ouvre aussi aux jeunes compositeurs,
tout en poursuivant un hommage à Offenbach entamé la saison dernière. La saison de Lamoureux paraît plus
banale, mais la présence à sa tête du maestro Yukata Sado devrait assurer de belles soirées à cette formation
historique-tout en rappelant qu'en matière orchestrale la lutte des classes continue.
Orchestre Colonne: tél. 01 42 33 72 89,
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Orchestre Lamoureux: tél. 01 58 39 30 30,
Le 14/02/2007 par merbleue
17 contributions
www.orchestrelamoureux.com
les 35 H
Orchestre Pasdeloup : tél. 01 42 78 10 00,
Le 27/01/2007 par aldesim
www.concertspadeloup.com
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19/02/2007 02:57