Hakim encourage la coopération entre les pays arabes pour

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Hakim encourage la coopération entre les pays arabes pour
Hakim encourage la coopération entre les
pays arabes pour soutenir les PME
De g. à d., MM. Charafeddine, Torbey, Hakim, Kassar et Mori. Photo NNA
LIBAN - FORUM
Présent lors de l'ouverture d'un forum axé sur le soutien aux petites et
moyennes entreprises (PME), le ministre de l'Économie et du Commerce a
exprimé sa résolution à réformer l'environnement économique pour favoriser le
développement de ces dernières.
Philippe HAGE BOUTROS | OLJ
C'est dans les locaux du Mövenpick de Raouché (Beyrouth) qu'a débuté hier un forum sur le
thème « Les PME : la voie du développement économique et de la justice sociale ». L'événement
a été organisé par l'Union des banques arabes (UBA), sous le parrainage du ministre de
l'Économie et du Commerce, Alain Hakim, et en coopération avec la Banque du Liban (BDL),
l'Union générale des Chambres de commerce arabes, l'Union internationale des banquiers arabes,
l'Autorité de développement des investissements au Liban (Idal) et l'Union arabe des PME.
Programmé pour trois jours consécutifs, le forum rassemble plusieurs acteurs économiques
d'envergure dont l'actuel président de l'UBA, Joseph Torbey, le secrétaire général de l'institution
Wissam Fattouh, le président d'honneur de l'Union générale des Chambres de commerce,
d'industrie et d'agriculture des pays arabes, Adnane Kassar, le président de l'Autorité de
développement des investissements au Liban, Nabil Itani, le premier adjoint au gouverneur de la
Banque du Liban, Raed Charafeddine, ainsi que le chef de la section développement durable à la
Délégation de l'UE au Liban, Marcello Mori.
Ce forum s'inscrit dans le cadre d'une volonté de créer une émulation destinée à encourager le
secteur bancaire, privé et public, à accroître sa participation au financement des PME au Liban,
mais aussi dans les pays arabes dans leur ensemble. « Si je suis présent aujourd'hui, c'est parce
que les PME, en plus d'avoir un rôle central dans les économies du monde entier, sont également
un facteur essentiel de croissance et d'adaptation au marché », a ainsi souligné M. Hakim. Le
ministre parie ainsi sur la finalisation « imminente » d'une « charte des PME » afin de trouver des
solutions aux difficultés auxquelles sont exposées ces structures. Une initiative qui, selon lui, ne
pourra avoir que des répercussions positives sur la croissance et l'emploi. Il mise enfin « sur la
collaboration avec les autres pays arabes pour trouver les débouchés qui permettront aux PME
locales de prospérer. »
(Pour mémoire: Fattouh : Le secteur bancaire arabe devrait davantage financer les PME)
Des obstacles structurels liés à la conjoncture politique
Ces difficultés structurelles ont autant attrait à la précarité de la situation sécuritaire dans la
région qu'à l'absence de politiques publiques engagées dans le soutien des PME dans la plupart
des pays arabes, comme l'a souligné M. Torbey au cours de son intervention. Le président de
l'UBA a par ailleurs déploré « l'absence de stratégie régionale » dans ce domaine. Pour lui, la
solution passe forcément par le secteur bancaire, qui ne s'investit que de « façon résiduelle » pour
financer les projets de petite envergure. M. Kassar a rappelé, quant à lui, que plus de 90 % des
entreprises libanaises sont des PME (contre 50 % en Jordanie ou encore 33 % en Arabie saoudite)
et que celles-ci emploient 80 % de travailleurs dans les différents secteurs d'activité. Des chiffres
qui contrastent avec la part minime réservée à ces sociétés sur le total des crédits alloués par les
banques libanaises, qui oscille autour des 10 % depuis les années 2000, selon les chiffres avancés
par les représentants de l'UBA. M. Charafeddine a pour sa part complété les propos de ses
homologues, en affirmant que « seules 15 % des PME libanaises arrivaient à avoir facilement
accès à un financement ».
(Pour mémoire: Proparco et Creditbank signent un accord de prêt pour soutenir les PME)
De son côté, M. Mori a rappelé dans son discours « le lien fort qui existe entre le développement
économique sur le long terme et la justice sociale. Pour le chef de la section développement
durable à la Délégation de l'UE, « les PME facilitent l'intégration de la majeure partie d'une
population donnée dans le processus de production », ce qui permet d'éviter, sur le long terme,
« l'accroissement des inégalités inhérent à toute forme de croissance qui exclut une partie des
acteurs économiques en chemin ».
Interrogé par L'Orient-Le Jour, le ministre de l'Économie et du Commerce a conclu qu'une
réforme de la politique de soutien aux PME pourra dignement rendre hommage à la résistance de
l'économie libanaise, qui connaît des taux de croissance avoisinant les 2 % malgré la situation
sécuritaire qui perdure depuis plusieurs années maintenant. « C'est un aléa avec lequel il faut
vivre », a-t-il ajouté au sujet de l'impact de cette dernière sur le long terme en soulignant
l'importance de la « continuité politique en matière économique, commerciale, touristique ainsi
que dans le domaine de l'immigration ».
Un avis que partage Wissam Fattouh, pour qui « la question de la stabilité est d'abord politique ».
Le secrétaire général de l'UBA a également fait part de ses craintes concernant « la situation en
Irak et en Syrie », tout en rappelant que la solidité du secteur bancaire dans les pays arabes « avait
déjà suffisamment fait ses preuves pour permettre aux acteurs économiques de rester confiant en
l'avenir ».