Lorsque la fin d`une guerre inquiète plus d`une personne au Congo
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Lorsque la fin d`une guerre inquiète plus d`une personne au Congo
Lorsque la fin d'une guerre inquiète plus d'une personne au Congo Kinshasa Congo Vision Kinshasa, RDC, 2009-02-25 (Congo Vision) - Untitled 2 Lorsque la fin d'une guerre inquiète plus d'une personne au Congo Kinshasa par Congo Vision 25/02/09 En effet stopper une guerre qui a fait périr plusieurs millions de personnes en dehors de toutes les autres indicibles conséquences qu'elle a entrainées et qu'elle entrainera toujours sur les générations congolaises devrait réjouir de façon non équivoque toute personne au monde, et en particulier les congolais. Cependant, comme le témoignent les réactions de plusieurs Congolais, la fin de la guerre a donné cours à une confusion généralisée: L'on se déchire au parlement; les groupes de défense d'intér e ts tribaux rivalisent d'ardeur au point qu'il devient ambigu d' appaudir parce qu'il faut la paix au Kivu, et d'ailleurs par tous les moyens, or de réfuser de se contenter d'une fin de guerre devenue symbole donnant à penser. Nous avons voulu appartenir à toutes les deux figures dans cette analyse. Nous appelons de tout notre voeu la fin d'une des composantes (l'invasion) d'une aventure multicomplexe (notre recolonisation) dont nous comprenions presque tous les coins et recoins, mais contre laquelle aventure nous Congolais avions démontré, et jusqu'à ce jour, nos limites dans la défense d' intér e ts communs.. Nous notons pour la suite de l'analyse que la décision unilatérale de mettre fin à l'invasion militaire sous sa première version meurtrière (nous sommes passés inutilement par des offensives armées et par des négociations/médiations sans succès) apparait étrangement comme un don; les congolais ont attendu celui de Dieu, mais ils ont reçu un don du Rwanda. L'agenda de la recolonisation demeure un objectif noble pour les donateurs. C'est pour cette raison que nous partageons les avis de ceux qui croient que cette fin de guerre est une suite des guerres où l'on ne violera peut-etre plus nos mamans et nos enfants, où tout le monde regagnera un village, mais pas forcément son village, où nos enfants ne seront plus massivement enrolés dans des armées,.. mais où les congolais ne se réjouiront plus jamais du Congo jusqu'à ce qu'ils gagnent réellement toutes les autres formes de guerre. La chanson pour parvenir à cette victoire, tout congolais la connait par coeur (des actions et non des discours, la nation d'abord, la conscience des uns et des autres, une armée républicaine, un état de droit,...). Seulement dès que l'on entonne la chanson, parmi les Congolais, il y en a qui veulent changer le texte avavt de chanter, il y en a qui commencent à chanter par la fin, il y en a qui regardent les femmes qui passent à c o té, il y en a qui boivent la bière, il y en a qui écoutent la musique,... Et toutes les fois que notre génération a essayé, les résultats ont été décourageants; d'ailleurs beaucoup d'entre nous ont cessé de chanter pour crier à l'exil sous differentes formes. Dans cette analyse, nous voulons nous intéresser sur les vrais mobiles d'une fin de guerre pour soutenir deux avis. Le premier avis, c'est celui selon lequel nous refusons de croire qu'une guerre qui a pris autant d'années et de tournures, une guerre qui a co u té autant de qu'une guerre qui a pris autant d'années et de tournures, une guerre qui a co u té autant de vies, quand bien m e me nous avons accepté de nous agénouiller devant les voisins et la communauté internationale pour les implorer, puisse s'arreter brusquement, comme nous serons tenté de le croire, sans la moindre raison. Les bourreaux du Congo ne le feront jamais seul, et au nom de quelle bonne foi? S'il faut encore attendre que les autres nous donnent encore leurs raisons de nous venir en aide aujourd'hui, c'est le cas de le dire, nous serons simplement en train de confirmer que la recolonisation s'est achevée. Nous devons comprendre leurs raisons, mais nous devons entendre nos raisons à propos de leurs raisons. Le deuxième avis, c'est celui selon lequel nous refusons que cette fin de guerre puisse servir à créer des faux dieux qui auraient ramené la paix au Congo parce que si l'idée triomphe, alors le pouvoir de Kinshasa qui n'a pas pu se doter d'une seule réalisation credible, a déjà appreté son fonds de commerce, comme l'on s'y attendait, pour gagner les élections en 2011. Et la mémoire des Congolais eant toujours courte, ce sera encore ce Kivu, et toujours le Kivu, qui va faciliter la victoire des affameurs du peuple à la magistrature du pays. Pour les vrais Congolais que nous sommes, les élections sont encore très loin pour en parler. Il faut d'abord libérer le Congo et continuer à le libérer, mais la preuve de notre difficulté, c'est que ce sont toujours les autres qui nous libèrent. Depuis le temps que nous réfléchissons sur la fin de la guerre au Congo, sur la confusion que cela entraine, et que nous cherchons à savoir pourquoi seulement maintenant, pourquoi avoir attendu si longtemps avec trop de dég a ts, nous devenons de plus en plus convaincu d'une chose: ou bien quelqu'un leur a imposé cette vue (il faut arreter votre guerre) ou bien ils ont peur d'un inconu (ici, c'est soit le futur immédiat et lointain et leur possibles conséquences sur les relations internationales, soit encore quelq'un qui n'a pas parlé, mais dont ils analysent des signes difficiles à soutenir la recolonisation dans sa forme actuelle). Dans tous les cas, comme nous pouvons le constater, toutes les raisons de mettre fin à cette guerre ne leur viennent pas du dedans, et ce serait une contradiction, mais du dehors, ce qui s'explique aisément. Et la leçon de l'histoire qui soutient ma façon de voir les choses, c'est que c'était bon de mettre fin à la traite des exclaves (la révolution du dedans avec Abhram Lincoln en Amérique) pourvu que l'on soit près à en payer le pot (l'on peut terminer sa carrière dans les honneurs posthumes). Nous ne voyons pas en ces adorateurs du pouvoir, d'aileurs les exemples de Mugabe, Sassou, Bongo, Compaoré,... ne manquent pas, des personnes capables de s'élever à cette dimension m e me si dans leurs raisons, ils sont devenus des Abhram Lincoln. Malheureusement, dans les domaines des copies, l'on ne peut s'imposer qu' en produisant des effets qui rivalisent de prouesse avec les originaux. Nous pensons simplement que ce qui n'est pas dit au sujet de la fin de la guerre, c'est que lorsque nous lisons les recommendations de Global Witness concernant le US foreign policy à l'administration Obama pour ses premiers 100 jours depuis le mois de Janvier 2009, la période coincide bien avec toutes les précipitations rwando-Congolaises, les milieux de la guerre au Congo ont eu vent de leur propre discours(celui des occidentaux). Et ils ont pris la fuite en avant. Voici ce que leurs grand amis proposent en substance: " · Put pressure on governments of D.R.C. and Rwanda to cease support for armed groups, in particular the FDLR and Laurent Nkunda's CNDP, respectively. · Call on D.R.C.'s neighbors (especially Rwanda , Burundi , Uganda and Tanzania ) to halt illicit imports of minerals from eastern D.R.C. " Dans les analyses et les interprétations de ce discours, les stratèges ont vite pensé à capitaliser les avances crées sur le chemin de la recolonisation en abandonnant cette phase de l'aventure multicomplexe. Et la fin de la guerre a été déclarée de la manière qui étonne encore plus d'une personne au Congo . La pièce a été jouée et l'on s'occupe déjà de la suite pour gagner du terrain. Il faut relancer la lutte contre les forces démocratiques pour la libération du Rwanda (une belle vieille musique) sans donner le nombre exact de soldats impliqués dans les opérations parce qu'en prévisions des brassages les effectifs de l'armée congolaise recevront davantage des troupes rwandaises. Avant de pouvoir arriver aux discours officiels sur le retour des refugiés, il faut bien remplir les villages congolais avec des populations venues d'ailleurs pour servir une cause. A la fin, l'on se retrouve dans un Congo où les institutions sont dirigées par les autres, des entreprises publiques en proie à la meme logique, des commandants d'armée positionés pour étouffer toute velleité nationale, des soldats de troupes brassés pour surveiller et non protéger les Congolais.. Si les toutes les dispositions sont prises pour s'installer par la ruse et la force au Congo, le pire est à craindre dans l'avenir parce que meme avec une démocratie aux élections transparentes, un congolais ne pourra plus jamais gagner les elctions; en tout cas pas les élections de 2011 auxquelles nous ne pensons pas encore alors qu'ils y travaillent déjà assez durement (cfr nominations dans la territoriale à la place des élections). D'ailleurs au niveau des organisations internationales, l'on se pose déjà des questions sur les sources de fonds pour les élections de 2011. Après que les critiques aient stigmatisé une politique de prise en charge complète des élections par l'occident, l'on est bien en voie de se demander d'où viendra l'argent dans un pays où le budget depend toujours de la communauté internationale. Ou bien nous n'aurons pas d'élections, ou bien nous devons recourir aux memes schémas. Et la suite, ce sera toujours une paix et une fin de guerre or recourir aux memes schémas. Et la suite, ce sera toujours une paix et une fin de guerre or une victoire aux élections venue du Rwanda et de la communauté internationale. En rapport avec otre second avis, nous voulons juste dire que dans plusieurs forums où nous avons eu l'occasions d'intervenir, nous avons soutenu que la guerre au Kivu allait etre utilisée par le pouvoir pour expliquer l'échec de ses efforts à stabiliser le Congo et à reconstruire le pays. L'argument de la guerre du Kivu aura donc au propre comme au figuré servi le pouvoir. Dans l'optique actuelle, la fin de la guerre est rendue sous une forme attachée aux visées électoralistes. C'est vraiment une fin de guerre stratégique et très difficile pour le Congo et le Congolais. La guerre ne doit pas continuer parce que le Congo en souffre, mais la fin de cette guerre apporte de l'eau au moulin des agresseurs. Si la guerre persiste, elle servira à couvrir l'incompétence et disfonctionnement du système et de ses principaux animateurs. Si la guerre se termine comme c'est probablement le cas aujourd'hui, le pouvoir de Kinshasa se servira de cet argument pour se présenter en pacificateur d'un peuple qui l'aura lui-meme longtemps sacrifié et opprimé. Cette vieille technique qui consiste à sacrifier les siens pour aménager ses propres intér e ts a été utilisée par le Front patriotique rwandais dans ce qui est devenu une affaire exclusive des Hutu: le génocide rwandais. C'est ce qui a toujours fait croire à beaucoup de gens, nous sommes de ceux là, que la lecture sur les événements du rwanda a toujours été politique avec le discours dominant du pouvoir de Kigali. Sans jamais vouloir soutenir un seul instant les FDRL, nous avons toujours pensé cependant que la communauté internationale doit résoudre la question rwandaise autrement si nous ne voulons pas jetter les bases d'un autre génocide à venir car de la m e me manière que les Tutsi se sont organisés à l'exil pour prendre le pouvoir, qu'on le veuille ou pas, la majorité Hutu renaitra de sa cendre un jour pour changer l'ordre des institutions au Rwanda. Du reste, une de nos thèses sur le Rwanda voudra que tout changement profond de pouvoir à Kinshasa aura des effets très directs sur le règne de Kigali. Le Rwanda ayant compris cette done ne voudra jamais voir un congolais à la t e te du Congo . L'idée d'un pouvoir destabilisé par les FDLR est en réalité celui d'un pouvoir qui craindrait l'arrivée d'un nationaliste congolais aux commandes à Kinshasa . Les enjeux d'une fin de guerre au Kivu sont accompagnés de plusieurs schémas de déclarations de guerres silencieueses et dramatiquement stratégiques. La guerre n'a donc pas fini, elle ne fait que changer de phase. Et comme l'a dit l'honorable Kimasi, c'est le début d'une guerre de colonisation, mais nous disons que cette guerre de colonisation ne commence pas maintenant parce que nous évoluons dans un contexte des buts et des objectifs dans les rapports d'invasion du Congo par le Rwanda et les autres puissances. La grande question est de savoir comment tirer des avantages congolais d'une situation extrement stratégique et dangeureusement avantageuse pour le pouvoir de Kinshasa ? Il nous faut gangner la guerre et les guerres. La peur de l'inconu et les ménaces de quelqu'un d'autre ne sera jamais suffisant. Les agresseurs du Congo sont en train d'étudier les effets du changement et leurs animateurs pour les résister ou les contourner demain. Il faut donc que les Congolais capitalisent les effets d'eveil de conscience déjà visible sur le terrain. Nous croyons que nous ne surprendrons personne en disant que la phase meurtriere pourra revenir au Congo, nous ne pouvons pas le souhaiter; seulement les conditions sont toujours réunies, et comme nous l'avons souligné en passant les élections de 2011 pourront ne pas avoir lieu parce que les occidentaux vont exiger aux chinois de les financer pour la prémière fois dans l'histoire du Congo à cause des conflits qui les divisent tous au sujet des contrats miniers. En attendant, Congolais, l'heure est donc à la guerre stratégique.