Tourisme / Destinations - 2016/01/24 16:03 Saint

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Tourisme / Destinations - 2016/01/24 16:03 Saint
Date : 24 JAN 16
Pays : France
Périodicité : Quotidien Paris
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Tourisme / Destinations - 2016/01/24 16:03
Saint-Sébastien, capitale européenne de la Culture et de la paix retrouvée
(AtP) - Peu de villes apprécient la sérénité retrouvée comme
Saint-Sébastien en Espagne, transformée dès samedi en capitale
européenne de la Culture et du "vivre ensemble", quatre ans après
l'abandon de la lutte armée par les indépendantistes de l'ETA.
Station balnéaire prisée de la noblesse au début du XXe siècle, qui
abrite depuis 1953 un très couru festival international du film,
l'imposant hôtel Belle Epoque Maria Cristina et neuf étoiles
Michelin, Saint-Sébastien émerge d'années bien sombres au Pays
basque.
Assassinats, attentats, enlèvements ont traumatisé ses habitants
pendant près de quarante ans, jusqu'à l'abandon définitif de la
violence par l'organisation armée clandestine ETA en octobre 2011.
Samedi, cette ville baignée par la mer Cantabrique, à 350 km avi nord
de Madrid, refermera de manière symbolique ce chapitre de son
histoire, avec vm spectacle imaginé par Hansel Cereza, un des
chorégraphes du Cirque du soleil, pour inaugurer une année
d'événements culturels en tous genres.
Transformer la ville en capitale européenne de la Culture est un
"projet qui remonte à 2008 quand la violence avait encore cours au
Pays basque et en Espagne", explique Pablo Berastegui, en charge du
projet "Saint-Sébastien 2016".
"Les gens en avaient assez de la violence, les responsables
municipaux ont pensé que la culture pouvait être une bonne manière
d'aborder le sujet pour explorer les moyens d'améliorer la vie de gens
très polarisés" en deux camps, explique-t-il.
Les attentats attribués à l'organisation séparatiste - placée sur la liste
des organisations terroristes de l'Union européenne - ont fait plus de
800 morts en 40 ans. Parallèlement, près de 150 personnes auraient
été tuées par des milices anti-ETA proches de la police.
Et Saint-Sébastien fut "la ville du pays qui connut le plus grand
nombre d'assassinats pour motivations politiques", relève le maire
Eneko Goia, du parti nationaliste basque (PNV, conservateur).
Il y eut aussi des centaines de blessés, des victimes handicapées à
vie, d'autres traumatisées par les enlèvements...
"Après l'annonce par l'ETA de l'abandon de la violence, les attaques
ont disparu et le terrorisme a cessé d'être la principale préoccupation
des citoyens", résume un récent rapport sur ces années de plomb,
réalisé par linstitut d'histoire sociale de l'Université du pays basque.
Mais ses conséquences "demeurent dans notre présent et notre
avenir".
Alors Saint-Sébastien entend user de son statut de capitale
européenne de la Culture - partage cette année avec Wroclaw en
Tous droits réservés à l'éditeur
ESPAGNE 8745376400505
Date : 24 JAN 16
Pays : France
Périodicité : Quotidien Paris
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Pologne - pour démontrer que la culture peut être un "moyen de vivre
ensemble en harmonie" et de panser les plaies d'un passé tragique,
explique Eneko Goia.
- Guerre et paix selon Goya "Europa Transit" est l'un des projets phares, qui devrait aboutir à des
documentaires: un groupe de journalistes multimédia parcourra
l'Europe à bord d'un bus et visitera dix sites affectés par la violence
ou par la guerre. Au nombre des villes choisies figurent Ceuta enclave espagnole au Maroc, où des migrants risquent leur vie pour
tenter d'entrer en Europe - mais aussi Belfast, en Irlande du Nord,
théâtre du conflit opposant loyalistes et catholiques, ou Sarajevo,
ayant souffert pendant la guerre de Bosnie de 44 mois de siège.
La ville basque va également accueillir une exposition consacrée au
traitement par de grands maîtres - de Goya à Picasso - du thème de la
guerre et de la paix. Ses visiteurs pourront aussi assister aux
représentations proposées par le Théâtre de l'Opprimé pour aborder
le conflit qui a divisé la société basque, le public étant invité à choisir
lui-même un dénouement aux scènes.
Les blessures ont commencé à se refermer, estime le maire, mais il
reste du chemin à parcourir pour régler notamment la question des
détenus proches de l'ETA, volontairement écroués dans des dizaines
de prisons éloignées du Pays basque. Le fait que l'organisation n'ait
pas accepté, pour l'instant, de se dissoudre sans négociations avec
Paris et Madrid - qui s'y refusent - est également problématique.
Tout au long de l'année, la ville proposera aussi d'explorer des sujets
plus légers, telle sa spectaculaire gastronomie, elle qui compte trois
restaurants dotés de trois étoiles Michelin. Ses chefs ouvriront les
portes de leurs cuisines à des collègues d'autres pays européens, pour
une fusion de traditions culinaires.
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