Où sont les hommes sur la Terre
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Où sont les hommes sur la Terre
GÉOGRAPHIE PARTIE II Où sont les hommes sur la Terre ? I - PROGRAMME ET ÉCLAIRAGE SUR LE CHAPITRE ❶ Le programme (extrait du texte officiel) II. Où sont les hommes sur la Terre ? Connaissances La répartition des hommes sur la Terre : foyers de peuplement et zones de faible occupation humaine. Démarches La répartition de la population mondiale est expliquée en faisant intervenir l’histoire, les conditions naturelles, la culture, le développement économique et l’évolution démographique. L’étude se fonde sur l’analyse de différents planisphères : climats, reliefs, aires culturelles, États, croissance démographique… Une comparaison avec les époques antérieures souligne la stabilité dans le temps long des grands foyers de la population mondiale. On s’appuie sur l’exemple de l’Asie de l’Est ou l’Europe. Capacités ✓ Localiser sur un planisphère : — les principaux foyers de population — les dix plus grandes métropoles mondiales — les espaces faiblement peuplés ✓ Décrire et expliquer la répartition de la population à l’échelle du foyer de peuplement choisi. ✓ Décrire la répartition de la population mondiale. ❷ Éclairage et problématiques Avant d’envisager au fil des quatre chapitres suivants la manière dont les hommes habitent leur territoire (qu’il soit urbain, rural, littoral ou qu’il présente de fortes contraintes), les élèves doivent au préalable prendre conscience de l’inégal peuplement de la planète. Il s’agit essentiellement pour eux d’être en mesure de dégager les principaux contrastes de la répartition de la population mondiale et, au-delà, de saisir la multiplicité et la complexité des facteurs qui justifient de telles inégalités. ◗ « Comment les hommes sont-ils répartis à la surface de la Terre ? » Selon l’ONU, la Terre compte aujourd’hui entre 6,6 et 6,7 milliards d’habitants. Mais la répartition des hommes à la surface du globe est loin d’être homogène. « Le caractère discontinu et irrégulier du peuplement apparaît fort bien à l’échelle de la planète. Aux espaces vides ou très faiblement peuplés, s’opposent des foyers de peuplement denses regroupant des masses considérables d’habitants1. » 1. M. Guillon et N. Sztokman, Géographie mondiale de la population, Ellipses, 2008 (3e édition). 124 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? De plus, les inégalités de peuplement, qui ont pour la plupart une origine très ancienne, ont nettement tendance à s’accentuer dans le temps comme dans l’espace. Alors, comment décrire les contrastes observés en la matière ? Ils peuvent en l’occurrence être envisagés selon plusieurs approches complémentaires. Logiquement, on pourrait dans un premier temps s’appuyer sur la notion d’œcumène, au sens de l’espace qui se prête à la vie permanente des collectivités humaines ; or, ses limites ne correspondent pas (et n’ont jamais correspondu) à celle des terres émergées : des espaces pouvant se prêter à une occupation pérenne des hommes sont inoccupés alors que certaines populations habitent des territoires théoriquement impropres à la vie sociale ou présentant des contraintes majeures. De plus, l’étendue de l’œcumène est imprécise et fluctuante : l’ouverture de fronts pionniers en Asie ou en Amérique latine, les conséquences déjà perceptibles du réchauffement climatique sur le peuplement de certaines régions littorales densément occupées, la sédentarisation de certains peuples nomades, sont autant d’illustrations des difficultés que rencontrerait l’enseignant voulant rendre compte des inégalités de peuplement du monde par le biais de ce seul concept. Dans un même ordre d’idée, il serait illusoire de mettre en évidence la discontinuité du peuplement à l’échelle mondiale en utilisant uniquement la notion de densité de population. À petite échelle, le nombre d’habitants par kilomètre-carré perd en effet l’essentiel de sa valeur descriptive. Ainsi, affirmer que la densité de population de la planète est aujourd’hui de l’ordre de 49 hab/km2 n’a pas de signification réelle. Pour autant, il ne faut pas nier l’utilité de cet indicateur à plus grande échelle : la densité permet notamment de souligner l’extrême diversité du peuplement de la planète dès lors qu’elle est calculée à l’échelle nationale, et a fortiori régionale ou locale. La comparaison entre certains États peut se révéler édifiante : « Les valeurs [de la densité] sont très dispersées, 2 habitants au km2 en Mongolie, 3 au Canada, mais aussi plus de 600 dans l’île Maurice, à Cuba ou à Taiwan et même près de 6 500 à Hong Kong et à Singapour et près de 20 000 à Macao2. » Toutefois, des difficultés d’interprétation persistent : faibles ou fortes densités correspondent de fait à des situations très variées quant à la superficie concernée et la distribution de la population. Ainsi, par exemple : « une densité voisine de 2 habitants au km2 peut correspondre à une population vivant de la seule agriculture ou de l’élevage, les conditions naturelles, les conditions techniques et les structures agraires ne permettant qu’une faible charge de population. Ailleurs, cette même densité peut traduire la faible occupation d’un espace très vaste, où de fortes concentrations essentiellement urbaines existent comme c’est le cas au Canada ou en Australie où la densité s’élève à 3 habitants au km2 3. » Au total, c’est donc plutôt par l’analyse d’une carte par points (p. 212-213) qu’on invitera les élèves à dégager les caractéristiques essentielles du peuplement du monde. Même si, inévitablement à cette échelle, il se caractérise par certaines imprécisions, ce planisphère fait immédiatement apparaître le caractère très contrasté de l’occupation humaine de l’espace terrestre. L’opposition entre régions vides ou peu peuplées d’une part (celles qui « ne font sans doute pas vivre plus de 2 % de l’humanité tout en couvrant à peu près ¼ des terres émergées4 »), et les gigantesques concentrations humaines d’autre part (principalement « les quatre grands foyers de peuplement [qui] rassemblent les 2/3 des hommes sur le quart des terres émergées5 ») est clairement perceptible. Elle apparaît aussi à l’échelle continentale en Afrique, en Asie et en Amérique tout particulièrement. 2. M. Guillon et N. Sztokman, op. cit. 3. M. Guillon et N. Sztokman, op. cit. 4. D. Noin, Géographie de la population, Armand Colin, 2008 (7e édition). 5. D. Noin, ibid. OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? 125 ◗ « Comment s’expliquent les inégalités de peuplement sur la Terre ? » « Si la description de la répartition spatiale d’une population constitue une tâche assez simple, son explication l’est beaucoup moins et il arrive même qu’elle soit vraiment ardue… On est malheureusement très loin encore de bien comprendre tous les aspects de la répartition spatiale des populations à l’échelle d’un espace un peu vaste et, plus encore, à l’échelle de la planète. Dans ce domaine, il reste beaucoup à découvrir 6… » Spécialiste unanimement reconnu de la géographie de la population, expert en démographie, Daniel Noin exprime ici un point de vue qui, d’emblée, doit rassurer l’enseignant qui serait préoccupé par l’ampleur de la tâche. Le bon sens d’une telle affirmation n’a d’ailleurs pas échappé aux concepteurs du programme. En effet, en ce qui concerne la répartition de la population mondiale, ceux-ci précisent de manière très explicite qu’il ne s’agit en aucun cas de tout expliquer mais de faire intervenir un faisceau de causalités7. Faute de pouvoir être exhaustif, on distinguera donc essentiellement deux groupes de facteurs : ceux qui relèvent du « milieu physique », de « l’environnement », de la « nature » d’une part… et ceux qui concernent plutôt la « société » ou « l’histoire » au sens large du terme (en incluant l’histoire économique et notamment l’évolution des relations entre populations et économie) d’autre part. Si les premiers ont une action manifeste sur la manière dont les Hommes se répartissent dans l’espace (et on pourra à cet égard utiliser conjointement le planisphère des pages 212-213 avec ceux représentant la répartition des formes de relief et des zones climatiques à la surface de la planète : pages 308 et 309), les seconds sont « incomparablement plus importants que les facteurs physiques dans l’explication des densités 8». Autrement dit, « en termes de peuplement, les caractéristiques du milieu ne sont donc pas les seuls déterminants. De multiples facteurs interviennent et parmi ceux-ci, les facteurs historiques et économiques jouent un rôle fondamental9 ». Les professeurs de 6e sont pleinement conscients de l’écueil auquel ils sont susceptibles de se heurter en invitant leurs élèves à suivre une telle démarche explicative, fondée sur le croisement de plusieurs facteurs non exclusivement « naturels ». L’enjeu est pourtant de taille : en arrivant au collège, il n’est pas rare en effet que les représentations et les connaissances effectives des élèves (ou du moins d’une partie d’entre eux) soient encore profondément marquées par l’empreinte d’un certain déterminisme physique. À travers quelques exemples pertinents, l’analyse des disparités de peuplement à l’échelle mondiale a bien pour ambition d’en finir avec ces interprétations trop simples, voire réductrices : une contrainte naturelle n’entraîne pas systématiquement l’absence ou la faiblesse du peuplement, et inversement, l’absence de contrainte bioclimatique, orographique, pédologique… ne correspond pas toujours à l’existence d’une forte concentration humaine. On veillera donc, dans la recherche des explications de l’inégal peuplement du monde telle qu’elle sera menée avec les élèves, à nuancer (sans le nier) l’impact des contraintes naturelles. En effet, si « à l’échelle du monde entier, les facteurs physiques expliquent les “blancs” de la carte et certaines variations dans la distribution de la population rurale », ils « n’expliquent pas les variations souvent importantes de la densité dans les diverses parties du monde ou à l’intérieur d’une même partie10. » 6. D. Noin, op. cit. 7. En l’occurrence, selon les termes du BO du 8 août 2008, « la répartition de la population mondiale est expliquée en faisant intervenir l’histoire, les conditions naturelles, la culture, le développement économique et l’évolution démographique ». 8. D. Noin, op. cit. 9. M. Guillon et N. Sztokman, op. cit. 10. D. Noin, op. cit. 126 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? II - LA MISE EN ŒUVRE DU CHAPITRE ❶ Structure du chapitre ❒ Ce chapitre s’ouvre sur deux doubles pages « Repères » (p. 212-215). - La première propose le document de référence du chapitre. Son utilisation, récurrente et systématique, est préconisée dans l’analyse de l’exemple retenu pour la classe, dans la mise en œuvre des leçons, dans le traitement des dossiers thématiques… L’étude de ce planisphère doit aussi fournir l’opportunité d’évoquer un fait de civilisation majeur (dont les causes et les manifestations seront développées dans le chapitre 3) : désormais, à l’échelle mondiale, plus d’un habitant sur deux vit en ville. Au-delà du nombre de mégapoles représentées sur ce document, il importe que l’élève remarque (en prenant appui sur le document 3 p. 215) que ces villes se situent majoritairement dans des pays émergents ou en voie de développement. - La seconde double page propose quatre autres planisphères sur la densité de population par État, la croissance démographique dans le monde, l’inégal développement du monde et les différentes aires culturelles. ❒ Dans la double page suivante (p. 216-217), quatre photographies contribuent à l’émergence des problématiques retenues : les notions de « pleins » et de « vides » sont plus particulièrement mises en évidence par le biais des documents 1, 3 et 4, les inégalités de peuplement à différentes échelles étant confortées par les quelques indications réunies dans l’encadré « Le sais-tu ? ». Ces photographies sont également susceptibles de permettre une première évocation des facteurs de l’inégal peuplement du monde, qu’ils correspondent à l’existence d’une contrainte naturelle majeure (doc. 4) ou qu’ils soient le fait des contrastes observés dans la distribution des activités humaines à la surface de la Terre (doc. 1 et 3) ou de leur évolution dans le temps et dans l’espace (doc. 2). ❒ L’exemple 1 (p. 218-219) porte sur l’aire culturelle est-asiatique. C’est bien sur l’inégalité du peuplement régional, sur ses causes et/ou son évolution que la réflexion de l’élève doit se focaliser. ❒ L’exemple 2 (p. 220-221) porte sur l’aire culturelle européenne. Comme pour le premier exemple, l’élève doit se concentrer sur l’inégalité du peuplement, ses causes et son évolution. La structuration du questionnement permet à l’élève d’appréhender ce travail plus aisément. ❒ La première leçon (p. 222-223) permet d’institutionnaliser le constat d’une très inégale répartition des hommes sur la Terre qui était jusqu’alors établi de manière empirique. Les documents permettent aux élèves de prendre la mesure de cette inégalité dans une perspective multiscalaire et évolutive (urbanisation du peuplement de la planète et accentuation des contrastes sociaux). ❒ Les deux dossiers thématiques (p. 224-227) proposés ici sont complémentaires. Le premier traite du fait d’habiter un espace densément peuplé et le second pose la question du désert comme espace vide. Ils fournissent l’occasion aux élèves d’aller plus loin dans la perception des enjeux liés aux modes de vie au sein d’environnements très inégalement peuplés (et permettent donc d’anticiper sur l’étude des chapitres suivants). Ils offrent aussi un moyen de nuancer des représentations qui peuvent se révéler réductrices : ainsi, certaines campagnes du monde sont très densément peuplées, tous OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? 127 les déserts ne sont pas « vides », des contraintes naturelles peuvent être surmontées, des flux de population peuvent se développer entre des régions diversement occupées (engendrant ainsi une sorte de rééquilibrage démographique comme entre les Pays-Bas et la Suède : doc. 3 p. 224)… ❒ La seconde leçon (p. 228-229) est organisée autour de trois idées-clés : - L’environnement physique affecte la répartition des populations. - Les hommes peuvent néanmoins, dans certains cas et sous certaines conditions liées en particulier au niveau de développement économique et technologique des sociétés concernées, s’adapter aux contraintes ou aménager, voire radicalement transformer, leurs milieux de vie. - Au-delà de l’influence des climats et du relief, ce sont bien les facteurs « humains », des « faits de civilisation » — tout un ensemble d’éléments qui peuvent être désignés comme des « facteurs historiques » dans la mesure où leur action s’est exercée pendant des siècles ou des millénaires — qui permettent de rendre compte de l’inégal peuplement de la planète. On n’hésitera donc pas à montrer (doc. 1) qu’en principe, plus l’occupation d’un territoire est ancienne, plus est grande la possibilité d’y trouver une population nombreuse, et que les migrations de population (doc. 2) ont eu un rôle déterminant dans la formation de quelques grands foyers de peuplement (foyer de l’Amérique du Nord par exemple). ❒ L’activité proposée dans la double page « Méthode » (p. 230-231) s’inscrit pleinement dans le cadre de l’acquisition des compétences du B2i. Au-delà de la réalisation d’un tableau numérique sous Word, elle permet aux élèves de consolider leur maîtrise de la notion d’inégal peuplement de l’espace (ici à l’échelle d’un État très étendu : 7,7 millions de km2) et de renforcer leurs capacités en matière d’observation et d’analyse de paysages variés. ❒ L’exercice A doit permettre aux élèves de mobiliser quelques repères géographiques simples. L’exercice B revient sur le caractère relatif de la notion de peuplement. Ces deux îles européennes, de taille comparable, ont en effet une population très inégale. Pour mesurer l’importance de ce contraste, on peut attendre des élèves qu’ils déterminent la densité de population correspondante en divisant le nombre d’habitants par la superficie de chacune de ces îles. La comparaison devient alors plus explicite, le peuplement, c’est-à-dire la manière dont une population est distribuée sur un territoire donné, étant ici rapporté à la même unité de surface. L’exercice C est l’occasion pour les élèves de rédiger une courte synthèse à partir des informations prélevées sur des documents de natures différentes. ❒ Les pages « Autre regard sur » (p. 234-235) ont pour thème les réfugiés climatiques. Selon le Haut-commissaire adjoint de l’ONU pour les réfugiés1, le changement climatique pourrait causer le déplacement forcé d’au moins 250 millions de personnes d’ici 2050 du fait de conditions météorologiques extrêmes, de la baisse des réserves d’eau et d’une dégradation des terres agricoles. Si ces migrations ne remettent pas fondamentalement en cause la hiérarchie des foyers de peuplement dans le monde, il ne semble pas inutile d’attirer l’attention des élèves sur leur forte croissance d’une part et sur leur impact régional ou local en ce qui concerne la distribution spatiale de la population d’autre part. Les documents sélectionnés ici entrecroisent destins individuels et 1. Déclaration faite dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Poznan (Pologne) en décembre 2008. 128 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? perspectives sociales et participent de la construction du concept de développement durable. ❷ Commentaires sur les choix documentaires Sans prétendre à l’exhaustivité, les auteurs ont veillé à proposer des documents d’étude et d’analyse de natures variées, récents ou actualisés, portant sur des échelles d’observation différentes, localisés sur tous les continents et sous toutes les latitudes. Les planisphères, qui sont au cœur de la démarche préconisée par le nouveau programme, offrent plusieurs représentations du monde : les projections (équatoriale, polaire, mixte) sont volontairement différentes selon l’objet de la carte, et une telle pluralité peut contribuer à développer l’esprit critique des élèves. L’analyse cartographique se prête particulièrement bien à cette nécessaire prise de distance par rapport à tout document de référence : un planisphère ne peut en effet être interprété en dehors du contexte dans lequel il a été conçu ; il exprime, voire défend, toujours un point de vue (en principe, celui de son auteur). Son interprétation est donc bien souvent très subjective. Il en est ainsi en particulier en ce qui concerne le planisphère sur les aires culturelles (doc. 4 p. 215). Si on considère qu’une aire culturelle désigne un espace géographique où se sont diffusés les mêmes éléments culturels (langues, religions en particulier) et où les différents peuples adoptent des modes de vie semblables ou apparentés, alors inutile d’insister sur les limites scientifiques et pédagogiques d’un document tel que celui qui est proposé ici. La définition même des aires représentées et leurs limites, bien que floutées pour en souligner le caractère approximatif, sont bien évidemment discutables. Mais, force est de constater qu’en la matière, on ne peut aboutir à un consensus parfait : il n’existe pas une carte des aires de civilisation. Les trois autres interprétations du découpage du monde en aires culturelles qui sont proposées ci-après en témoignent ; l’enseignant pourra y relever des différences d’interprétation parfois sensibles d’un auteur à l’autre, sans pour autant qu’aucune de ces analyses ne leur donne pleinement satisfaction. OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? 129 • Les huit civilisations du monde selon Samuel Huntington : elles reposent sur une identité culturelle commune et peuvent englober des unités politiques de différents types. • Les grandes aires géoculturelles du monde (source : Emmanuel Brunet, site internet de l’Académie de Nantes) 130 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? • Les grandes aires culturelles et leurs dynamiques (source : Manuel Segura, site internet de l’Académie de Poitiers) ❸ Les objectifs pédagogiques Les objectifs pédagogiques de ce chapitre rejoignent les objectifs généraux du socle commun de connaissances et de compétences relatives à la culture humaniste. Il s’agit d’abord pour les élèves d’acquérir des repères géographiques majeurs concernant la répartition de la population mondiale et les grands ensembles humains de la planète (principaux foyers de peuplement, dix plus grandes métropoles, espaces faiblement peuplés). Ainsi, ils s’initient à l’unité, aux inégalités et à la complexité du monde par une approche de la diversité des civilisations et des sociétés et de leurs évolutions démographiques. En utilisant des documents de natures différentes, en particulier des cartes à différentes échelles, en prenant appui sur des exemples localisés et variés qui leur permettent de donner plus de sens à l’actualité, les élèves se constituent à moyen terme une culture géographique qui répond aux finalités civiques, patrimoniales et intellectuelles de la discipline. ❹ Progression pédagogique possible L’organisation du chapitre autorise plusieurs types de démarches didactiques. On peut bien entendu envisager de suivre à la lettre le déroulement du chapitre tel qu’il est organisé dans le manuel : il répond à une logique cohérente, fondée à la fois sur une approche multiscalaire (le constat des inégalités de peuplement et de leurs causes de l’échelle mondiale aux échelles régionale et locale) et sur l’alternance d’exemples variés et d’éléments plus généraux dans une perspective d’institutionnalisation des connaissances. OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? 131 Mais on peut aussi concevoir d’ancrer la réflexion des élèves sur l’analyse préalable d’un des deux exemples prescrits par le programme (voire même de commencer par la comparaison des modes de vie et d’occupation de l’espace dans une région densément peuplée et dans les déserts) avant d’en arriver à une vision plus globale des contrastes de peuplement à petite échelle. Quel que soit son choix, rappelons que le programme invite explicitement l’enseignant à inscrire sa démarche dans une perspective diachronique : la permanence des principaux foyers de peuplement dans le temps doit être soulignée, ce qui permet d’ailleurs de mettre concrètement en relation les programmes de géographie et d’histoire. Dans un autre ordre d’idée, on peut enfin tout à fait envisager que de brefs retours sur le contenu de ce chapitre qui précède la mise en œuvre des situations d’enseignement des quatre autres chapitres du programme de géographie : à ce titre, le planisphère pages 212-213 peut constituer un lien assurant la continuité des apprentissages tout au long de l’année scolaire. III - LES RESSOURCES DOCUMENTAIRES ☛ Bibliographie pour le professeur a) Ouvrages généraux G. Baudelle, Géographie du peuplement, Armand Colin, 2003 (2e édition). ■ G.-F. Dumont, Les populations du Monde, Armand Colin, 2004 (2e édition). ■ M. Guillon, N. Sztokman, Géographie mondiale de la population, Ellipses, 2008 (3e édition). ■ D. Noin, Géographie de la population, Armand Colin, 2008 (7e édition). ■ G. Pison, Atlas de la population mondiale : faut-il craindre la croissance démographique et le vieillissement ?, Éditions Autrement, 2009. ■ G. Simon, La planète migratoire dans la mondialisation, Armand Colin, 2008. ■ C. Wihtol de Wenden, Atlas des migrations dans le monde, réfugiés ou migrants volontaires, Éditions Autrement, 2005. ■ Espace, populations, sociétés, périodique publié par l’Université de Lille 1 qui étudie les rapports entre les phénomènes sociaux, démographiques et spatiaux, leurs imbrications et leur rétroaction réciproque dans l’espacetemps selon des approches transdisciplinaires. ■ « Tous les pays du Monde », n° 436, juillet-août 2007 et « La moitié de la population mondiale vit en ville », n° 435, juin 2007, Population et sociétés. ■ G. Simon, « Migrants et migrations du Monde », La Documentation photographique n° 8063, La Documentation Française, 2008. ■ b) Revues et autres publications « Atlas des migrations : les routes de l’Humanité », Hors-série Le Monde/La Vie, novembre 2008. ■ ☛ Ressources pour la classe et les élèves G. Clastres, M. Pommier, N. Thers, Aujourd’hui en Chine : Lanhua (Shanghai), Gallimard Jeunesse, 2005. ■ P. Godard, Les plus grandes villes du Monde expliquées aux enfants, La Martinière Jeunesse, 2008. ■ 132 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? P. Godard, Tous les enfants du Monde : comment vivent-ils ?, La Martinière Jeunesse, 2008. ■ B. Martinez, Chine, coll. Terre des Hommes, Grandir, 2005. ■ ☛ Liens Internet utiles epp.eurostat.ec.europa.eu : site de l’office statistique de l’Union Européenne (voir en particulier l’onglet « population et conditions sociales »). ■ esa.un.org/unpp : estimations et projections démographiques établies par État sous l’égide de l’ONU jusqu’en 2050. ■ www.ined.fr : l’Institut National des Études Démographiques (INED) est le plus important institut de recherche démographique au monde. Il conduit des recherches sur les phénomènes universels que sont les naissances, les unions, les migrations, la mort, etc. Le site donne un très large accès à l’ensemble de ces recherches et fournit de multiples données quantitatives et qualitatives récentes. ■ www.insee.fr : l’Institut National de la Statistique et des Études Economiques. ■ www.populationdata.net/index2.php : informations, cartes et statistiques sur les populations et les pays du monde. ■ www.population-demographie.org : site de la revue Population et avenir, consacrée à la démographie et à la géographie des populations. ■ www.unfpa.org/public : l’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, est un organisme de développement international qui œuvre en faveur du droit à la santé et de l’égalité des chances pour chaque femme, homme et enfant. ■ www.unhcr.fr : site officiel de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. ■ ☛ Les passerelles avec le manuel vidéoprojetable enrichi Cartes interactives : La répartition de la population sur la Terre (p. 212-213) ; La démographie dans le monde (doc. 2 p. 214). ■ Lectures d’images : La densité de population par État (doc. 1 p. 214) ; L’indice de développement humain (doc. 3 p. 215); Plusieurs aires culturelles : un autre regard sur la diversité du monde (doc. 4 p. 215) ; Un grand foyer de peuplement de la planète (p. 218 et 220) ; São Paulo (Brésil) : luxe et misère dans une mégapole aux fortes densités (doc. 3 p. 223) ; Les multiples conséquences du réchauffement climatique (doc. 1 p. 234). ■ Diaporama : Quelques repères-clés. Une activité complémentaire classe : La construction d’une carte de la population. ■ Du document au croquis : Une oasis au pied de l’Atlas (doc. 1 p. 226) ; des foyers de peuplement anciens (doc. 1 p. 229). ■ Iconographie didactique : Une mine de cuivre dans le désert d’Atacama (doc. 4 p. 227). ■ Une activité Tice : Expliquer le peuplement de son département. ■ ■ ☛ Les passerelles avec les fichiers d’activités a) Fiche « savoirs » : ■ Où sont les hommes sur la Terre ? b) Fiches « régions » : Découvrir une région dynamique : l’Alsace (Fichier Nord – Est) ■ Étudier le peuplement d’une commune : Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) (Fichier Île-de-France) ■ Vivre dans une ville nouvelle : Lognes (Seineet-Marne) (Fichier Île-de-France) ■ Étudier le peuplement d’une commune : Mouchamps (Vendée) (Fichier Grand Ouest) ■ Vivre dans une région viticole : la région de Cahors (Lot) (Fichier Midis – Corse) ■ Où sont les hommes ? la vallée de Chamonix (Haute-Savoie) (Fichier Centre – Rhône) ■ OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? 133 IV - CORRIGÉS DES QUESTIONS ET DES EXERCICES EXEMPLE 1 : EXEMPLE 2 : L’Asie de l’Est : un quart de l’humanité (p. 218-219) L’Europe : un peuplement dense mais inégal (p. 220-221) ◗ « Je découvre » ◗ « Je découvre » 1. Les zones les plus peuplées correspondent à l’est de la Chine et à sa façade sur le Pacifique, au Japon, à la péninsule coréenne et à Taïwan. 2. La forte occupation humaine dans la métropole de Séoul (Corée du Sud) se manifeste par la foule rassemblée sur cette place et par la densité du bâti urbain (à l’arrière-plan). Dans la province de Guangxi (Chine), elle relève de l’importance de la main d’œuvre occupée dans cette rizière. 3. En Asie orientale, les espaces faiblement occupés sont essentiellement les régions enclavées de l’intérieur de la Chine et de la Mongolie comme le désert de Gobi. 4. La population urbaine chinoise augmente fortement du fait d’un intense exode rural. 5. L’île d’Hokkaido est située au nord de l’archipel japonais. Les contraintes liées au relief et au climat participent de la faible densité de population. 6. Les fortes densités rurales en Asie orientale s’expliquent à la fois par le poids de l’histoire (civilisation multiséculaire) et par des conditions climatiques particulières (régime des moussons). 1. La population européenne est inégalement distribuée sur son territoire : à l’exception des régions les plus septentrionales, la population se répartit sur l’ensemble de l’espace européen. Les régions les plus densément peuplées, du bassin de Londres au nord de l’Italie, forment la mégalopole européenne. 2. Situées en mer de Norvège, les îles Lofoten comptent environ 25 000 habitants : la densité de population, de l’ordre de 20 hab./km2, est quatre fois inférieure à la moyenne européenne ce qui classe ce territoire parmi les moins peuplés du continent. Mais d’autres espaces européens sont également peu peuplés comme dans le nord du Royaume-Uni, le cœur des territoires français et irlandais, l’intérieur de la péninsule ibérique. 3. Francfort-sur-le-Main est une ville de l’ouest de l’Allemagne. C’est l’une des capitales majeures de la mégalopole européenne. 4. Les contraintes liées au relief et/ou aux climats justifient dans la plupart des cas la faiblesse locale du peuplement de l’espace européen. 5. Le paysage urbain traduit la concentration des activités tertiaires à Francfort comme par exemple dans le secteur des transports (voie fluviale du Main, ses ponts) ou des services administratifs (tours de bureaux). L’existence d’un patrimoine architectural et religieux (cathédrale), qui témoigne de l’ancienneté du site, est par ailleurs à l’origine de flux touristiques. ◗ « Ce que j’ai appris » Une répartition inégale … Les quelques 1,5 milliards d’habitants qui vivent en Asie de l’Est sont très inégalement répartis : aux gigantesques concentrations humaines du Japon, des régions littorales de la Chine ou de Corée ou aux immenses foyers urbains que constituent les mégapoles de Shanghai, Beijing, Osaka ou Tokyo, correspondent de vastes régions désertiques situées à l’intérieur et dans l’ouest de cette région. … qui évolue La répartition de la population évolue, en Chine notamment : les habitants des campagnes, travailleurs pauvres ou « mingong », migrent vers les villes dont la croissance est particulièrement vive depuis une dizaine d’années. … et dont les causes sont multiples Les contrastes de peuplement dans cette partie du monde sont liés à l’existence de contraintes naturelles (relief et conditions climatiques difficiles de l’île d’Hokkaido par exemple) mais aussi à l’impact des héritages sociaux et culturels dans ces campagnes traditionnellement très peuplées (ancienneté et permanence de la civilisation du riz). 134 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? ◗ « Ce que j’ai appris » Une répartition inégale… Si le peuplement européen est effectivement « dense » (76 hab./km2 en moyenne contre 50 hab./km2 environ pour l’ensemble du monde), il est pour le moins irrégulier : la mégalopole, les régions situées sur les littoraux, les principales vallées fluviales accueillent la majeure partie de la population alors que certains espaces sont faiblement occupés. …qui s’explique par les contraintes naturelles Les régions les plus faiblement peuplées sont en général caractérisées par l’existence d’au moins une contrainte naturelle forte : rigueur des températures et longueur de la période hivernale pour le nord de la Scandinavie, forte aridité estivale (centre de l’Espagne, sud de l’Italie), existence d’une dénivellation importante et de pentes contraignantes (Alpes, Pyrénées, régions des Abruzzes ou du Péloponnèse), avec cependant de multiples exceptions locales. … et le poids des héritages Le peuplement de l’Europe s’explique principalement par des considérations historiques, culturelles et économiques : le développement précoce d’échanges commerciaux, l’ancienneté de l’exode rural, le dynamisme et la diversité des services justifient pour une large part la concentration de la population dans les villes, le long de littoraux et des grands fleuves du « vieux continent ». LEÇON 1 : La répartition de la population (p. 222-223) ◗ Des « pleins » et des « vides » 1. Les principaux foyers de peuplement se situent en Asie. Parmi les régions du monde les moins peuplées, on peut citer l’Alaska et les Montagnes Rocheuses (Amérique du Nord), l’Amazonie et la Cordillère des Andes (Amérique du Sud), le nord de l’Europe, la Sibérie et le désert de Gobi (Asie), les déserts du Sahara et du Namib (Afrique). 2. À São Paulo, la densité de population est très forte. Dans ce quartier, les immeubles de luxe sont de grande hauteur et comptent de nombreux appartements, les constructions précaires du bidonville s’enchevêtrent et sont extrêmement concentrées. Tout l’espace est occupé, « plein ». En Mongolie en revanche, la présence humaine est rare : sans que l’espace ne soit totalement « vide », cette vaste étendue se caractérise avant tout par sa très faible densité de population. ◗ Un monde de villes 3. C’est en Asie que l’on compte le plus grand nombre de mégapoles. 4. São Paulo se situe au sud-est du Brésil. Les inégalités sociales sont importantes et se lisent dans les paysages urbains : un simple mur sépare les immeubles des bidonvilles. témoigne d’une densité de population particulièrement élevée. 2. Pour compenser le manque d’espace sur l’île de Malé, on procède à une densification verticale du bâti et on développe les activités qui exigent beaucoup de place sur d’autres îles des Maldives. ◗ L’exemple des Pays-Bas 3. Vivre aux Pays-Bas, c’est accepter de subir certaines contraintes propres aux régions densément peuplées comme la pollution ou les difficultés de circulation par exemple. Certains Hollandais choisissent donc de s’installer en Suède où la population relativement peu nombreuse dispose d’un territoire très étendu : ils souhaitent ainsi bénéficier d’une vie plus agréable. ◗ L’exemple du Bangladesh 4. Les fortes densités rurales du Bangladesh sont anciennes : elles sont liées à l’existence de conditions naturelles favorables à l’activité agricole. 5. Les populations de cet État en voie de développement parmi les moins riches de la planète sont fragiles dans la mesure où des aléas climatiques ou d’autres catastrophes naturelles font peser en permanence la menace d’une famine et peuvent gravement compromettre des conditions de vie souvent précaires. ◗ Pour résumer Malé Densité de Très élevée population Pays-Bas Bangladesh Élevée Élevée Paysages Urbain Urbain Rural Difficultés des habitants Surconcentration des hommes et des activités Manque d’espace, pollution, embouteillages Faible niveau de vie, fragilité face aux risques naturels ◗ Un peuplement inégal à toutes les échelles 5. Les 8 millions de Béninois sont principalement concentrés au sud du pays. Au nord du pays, la densité de population est généralement inférieure à la moyenne nationale. Le peuplement de cet État d’Afrique occidentale est donc particulièrement inégal. DOSSIER THÉMATIQUE 1 : Habiter un espace densément peuplé (p. 224-225) ◗ L’exemple de Malé 1. La surface de l’île de Malé est intégralement occupée par les activités humaines : les bâtiments sont extrêmement nombreux et concentrés. Le paysage DOSSIER THÉMATIQUE 2 : Les déserts, espaces vides ? (p. 226-227) ◗ Un milieu de vie traditionnel malgré les contraintes 1. La phrase qui montre que le peuplement des déserts est ancien : « les hommes ont occupé depuis très longtemps les déserts de l’Ancien Monde ». 2. Le paysage d’une oasis se caractérise par la présence d’une zone cultivée et d’un habitat permanent au cœur d’une étendue désertique. La forte densité de population est liée à la possibilité d’une mise en valeur agricole durable, elle-même rendue possible par la présence d’eau en quantité suffisante (nappes phréatiques ou aménagements hydrauliques réalisés sur le cours des fleuves allogènes). OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? 135 ◗ Un environnement profondément tranformé par l’homme 3. Le paysage des déserts de l’Atacama et du Nevada a été profondément transformé par les activités humaines : au Chili, c’est l’exploitation des ressources minières et l’implantation d’activités industrielles qui sont à l’origine de ces modifications ; aux États-Unis, elles sont liées à la réalisation d’un immense complexe résidentiel de luxe. 4. Dans tous les cas, l’exploitation des ces milieux de vie contraignants repose sur la mobilisation de moyens humains et techniques importants ; le coût de ces aménagements est par conséquent très élevé. L’environnement et les équilibres écologiques sont durablement modifiés par l’implantation d’activités humaines dans un milieu jusqu’alors préservé. ◗ Pour résumer Lieux Paysages Activités Aménagements Oasis (Maroc) Rural Agriculture Habitat permanent Aménagements hydrauliques Désert d’Atacama (Chili) Industriel Exploitation minière (mine de cuivre) Bâtiments et équipements miniers, routes d’accès Désert du Nevada (ÉtatsUnis) Urbain Habitat Parcours de golf, individuel et parcs et jardins, loisirs plans d’eau LEÇON 2 : Expliquer les inégalités de peuplement (p. 228-229) sur le littoral des États concernés. Ces aménagements hydrauliques de grande envergure ne sont accessibles qu’aux pays à haut niveau de revenus disposant des moyens technologiques nécessaires. ◗ L’importance des facteurs historiques 4. Les foyers de peuplement de l’Asie de l’Est et de l’Asie du Sud, même s’ils n’étaient pas aussi étendus qu’aujourd’hui, existaient déjà au début de l’ère chrétienne et l’Europe apparaissait aussi, dès cette époque, comme une région relativement peuplée. En 1800, ces trois foyers s’affirment (tout particulièrement ceux du continent asiatique qui occupent presque leurs limites actuelles), alors que d’autres foyers (Asie du Sud-Est, Golfe de Guinée notamment) se constituent d’une manière significative. 5. Cette gravure (publiée en 1887 dans le Frank Leslie’s Illustrated Newspaper) illustre la migration des Européens vers l’Amérique dans le courant du XIXe siècle. Après son arrivée dans le port de New York, cette population cosmopolite s’installe progressivement sur le littoral atlantique jusque dans la région des Grands Lacs, et donne ainsi naissance au foyer de peuplement du nord-est américain. MÉTHODE : Composer un document numérique à partir de documents : « l’Australie, un territoire vide d’hommes ? » (p. 230-231) Informations Littoral urbanisé Localisa- Côtes tion ◗ Des contraintes naturelles 1. Les espaces pas ou peu peuplés se caractérisent en règle générale par l’existence d’au moins une contrainte naturelle : – relief accidenté ou trop élevé : Himalaya, Cordillère des Andes, Montagnes Rocheuses… – climat trop sec (Sahara, désert du Namib), trop froid (Sibérie, Grand Nord Canadien), trop humide (Amazonie, forêt équatoriale d’Afrique). ◗ L’adaptation des hommes à leur milieu 2. Dans les Andes, les civilisations précolombiennes ont aménagé des terrasses sur les pentes bien exposées de la montagne pour y pratiquer une agriculture vivrière. 3. Dans un milieu désertique chaud, l’agriculture devient envisageable grâce à l’irrigation. L’eau est alors pompée dans les nappes phréatiques ou prélevée dans les fleuves, voire même acheminée par des conduites depuis des usines de dessalement situées 136 OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? A Photographie correspondante Paysage Urbain Densité de population Activités humaines Forte Ceinture agricole Pâturages du bush Intérieur 2e ceinproche ture, en du littoral périphérie urbanisé de la ceinture agricole D C Désert de l’outback Agricole Rural Naturel Moyenne Faible Très faible Élevage Habitat, Viticulextensif industries, ture, services élevage laitier, céréaliculture Intérieur du pays, régions du nord de l’Australie B Tourisme EXERCICES : (pages 232-233) « AUTRE REGARD SUR… » A. Connaître et utiliser les repères a) Les principaux foyers de peuplement sont : A l’Europe, B l’Asie du Sud, C l’Asie de l’Est, D l’Asie du Sud-Est. la Sibérie, b) Les espaces vides d’hommes sont : le Sahara, l’Alaska, l’Amazonie. ➁ ➂ ➃ ➀ B. Calculer et comparer le peuplement de deux îles 1. Ces deux îles sont situées en Europe : Gotland (Suède) se trouve en mer Baltique ; Majorque (archipel des Baléares, Espagne) se trouve en mer Méditerranée. 2. Il y a trois points sur Gotland : cela représente une population de l’ordre de 60 000 habitants. 3. Il y a 34 points sur Majorque : cela correspond à une population de l’ordre de 680 000 habitants. 4. La densité de population est de 18,4 hab./km2 à Gotland et de 187,8 hab./km2 à Majorque. 5. L’île la plus peuplée, la plus étendue et où la densité de population est la plus forte est Majorque. C. Décrire et expliquer les fortes densités du plus grand bidonville d’Afrique Extraire des informations des documents 1. La densité de population du bidonville de Kibera est exceptionnellement élevée : elle atteint 200 000 hab./km2. 2. La photographie paysagère rend compte de l’importance de la concentration humaine dans ce bidonville : on observe une population nombreuse et des constructions précaires qui s’entassent les unes sur les autres. 3. La population de Nairobi, capitale du Kenya, augmente rapidement car le taux d’accroissement naturel est très largement positif : on compte beaucoup plus de naissances que de décès. Les nouveaux habitants s’installent dans les quartiers populaires : les bidonvilles sont de plus en plus peuplés. … la répartition de la population : les réfugiés climatiques (p.234-235) ➨ Le réchauffement climatique 1. De nombreuses activités humaines (transports, industrie, agriculture, production d’énergie, chauffage…) provoquent une accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ce qui perturbe les climats de la Terre. La température moyenne de la planète augmente peu à peu, d’où l’appellation de « réchauffement climatique » pour désigner ce processus aux conséquences multiples. 2. Un « réfugié climatique », ou « écoréfugié » est une personne qui doit quitter son lieu de vie ou son territoire d’origine du fait des conséquences du réchauffement climatique. ➨ Ses conséquences sur la population 3. Outre l’obligation de changer de région, le réchauffement climatique modifie le mode de vie des populations concernées. Ainsi, l’avancée du désert en Mauritanie ne permet plus de cultiver les sols ; la maison familiale de Mina en Alaska s’est effondrée sous l’effet du dégel et des inondations dues à la fonte de la banquise et des glaciers qui augmente le niveau de la mer. 4. Le réchauffement climatique modifie la répartition de la population : certaines régions se dépeuplent du fait du départ des écoréfugiés, et ce sont souvent les grandes villes des États concernés qui accueillent ces nouveaux habitants dans des conditions parfois très difficiles. 5. Pour éviter de partir, les hommes essayent de ralentir les conséquences du réchauffement climatique, voire de les inverser, comme ces agriculteurs de Mauritanie qui plantent des arbres afin d’empêcher la progression du désert. Utiliser des mots-clés pour rédiger un résumé Proposition de rédaction : « Le bidonville de Kibera est un quartier pauvre de Nairobi, la capitale du Kenya. Les conditions de vie y sont très difficiles, en raison d’une très forte densité de population. Des centaines de milliers d’habitants s’entassent dans des constructions précaires. La population ne cesse d’augmenter à cause de l’importance de l’accroissement naturel (il y a beaucoup plus de naissances que de décès) et de l’exode rural, qui correspond à l’arrivée permanente d’habitants fuyant la misère des campagnes. » OÙ SONT LES HOMMES SUR LA TERRE ? 137