Fondation de l`Armée du Salut UHU La Madrague. Comité de

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Fondation de l`Armée du Salut UHU La Madrague. Comité de
Panama Conseil pour la FADS
Comité de pilotage diagnostic UHU du 25 mai 2011
Fondation de l’Armée du Salut
UHU La Madrague. Comité de pilotage du 25 mai 2011.
Participants (25)
Brigitte Fassanaro, directrice du pôle VALS, et Michel Moulin, inspecteur, DDCS – Jean-Max Trouillet,
directeur de l’Action Sociale et de la Solidarité, Ville de Marseille – René Giancarli, chef du service
Solidarité et lutte contre l’exclusion, Ville de Marseille, Samu Social – Christian Vives, directeur
régional, FNARS - Claude Pasqualini, coordinateur du 115 – Thomas Scandellari, chef de service, SIAO
– Géraldine Meyer, conseillère technique, URIOPSS – Nicole Arrighi, médecin, Ville de Marseille –
Anne-Marie Bontemps, directrice, et Marie-France Ebert, infirmière, CHRS Armée du Salut – Olivier
Marguery, directeur de programmes, et Sophie Chevillotte, conseillère technique, FADS – Gilles
Chalopin, directeur, Maxime Frache, directeur adjoint, Nicole Ori, conseillère technique, Christine
Capra, Fanny Horvat et Isabelle Zapata, travailleurs sociaux, Mohamed Naili, délégué du personnel et
délégué syndical, Aïcha Carreras, déléguée syndicale, Marie-Ange Fratti, Lucienne Biagi et Louis
Capieu, personnes hébergées, UHU – Thierry Delahaye, consultant, Panama Conseil.
Objectifs et enjeux de la démarche de diagnostic
En réaction à l’exposé introductif d’O. Marguery, J.M. Trouillet assure que la Ville de Marseille
« cautionne complètement la démarche » et rappelle son attachement au partenariat et à la
mutualisation, qui permettent « la mise ligne de moyens privés et publics » pour répondre aux
problématiques des personnes en grande précarité. « Dans la longue période agitée vécue par l’UHU,
la Ville et l’État ont fait beaucoup d’efforts. Les résultats du diagnostic permettront d’améliorer notre
politique de solidarité en direction des plus démunis ». La Ville adopte « une posture volontariste »
et invite les partenaires à « être ensemble autour du projet ». B. Fassanaro indique que l’État partage
cette position.
C. Vives exprime la satisfaction de la FNARS devant le choix de la Fondation de l’Armée du Salut
comme repreneur de l’UHU et entend participer autant que faire se peut à la relance du projet. Il
signale cependant une « position d’attente » devant les évolutions (voire révolutions) qui seront
proposées, car « il ne faut pas s’empêcher de penser ». La taille de la structure lui donne « un impact
sur l’ensemble du département », dont il faudra tenir compte.
G. Meyer rappelle l’interpellation conjointe par la FNARS et l’URIOPSS de la Ville et de l’État par
rapport aux conditions d’accueil des personnes à l’UHU. L’URIOPSS est « ravie que la démarche de
changement se soit mise en place aussi rapidement ». Les réponses sont à rechercher en termes
d’ouverture, d’élargissement des partenariats ; il faudra envisager une meilleure inscription de l’UHU
dans le territoire.
M. Naili et M. Chalopin remercient tous les personnels de l’UHU d’avoir traversé une période assez
dure avec professionnalisme.
Unité d’Hébergement d’Urgence
110 chemin de la Madrague Ville 13015 MARSEILLE  Tél. 04 91 95 92 31  Fax 04 91 95 87 09 
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Comité de pilotage diagnostic UHU du 25 mai 2011
Premières réunions de consultation
Le consultant donne les points principaux qui ressortent des réunions de consultation déjà tenues :
avec des personnes accueillies (45 à 50 participants), des partenaires de terrain (23 participants) et
des salariés (19 participants) : il reste 3 réunions prévues avec les autres équipes jeudi 26 mai.
Les comptes rendus des réunions « personnes accueillies » et « partenaires » sont distribués en
séance. Les autres comptes rendus seront établis et diffusés au fur et à mesure.
Principaux points de discussion
Concernant les « places de stabilisation », M. Moulin rappelle que le référentiel national des
prestations du dispositif d’accueil, d’hébergement et d’insertion de juillet 2010 « propose une vision
harmonisée de l’ensemble des actions menées dans le dispositif (…) en retenant une approche
centrée sur la réponse aux besoins de prise en charge des personnes sans-abri ou mal-logées »
(circulaire du 16 juillet 2010). Dans le projet d’établissement de l’UHU, il faudra donc expliquer
quelles sont les prestations rendues et à quelle(s) catégories(s) de personnes : alimenter, mettre à
l’abri et/ou offrir un « chez soi », évaluer et proposer / orienter…, en dépassant les anciennes
appellations d’urgence ou de stabilisation.
Le nouveau service social de l’UHU est en cours de rédaction de son projet de service. Le
fonctionnement et les horaires du service recherchent la meilleure adaptation aux attentes et aux
besoins des personnes. C. Pasqualini explique qu’il « est difficile de positionner un service social dans
un accueil d’urgence, car l’évaluation et le suivi de la situation des personnes pourrait être fait
ailleurs », mais il n’est pas sûr que cela soit le cas pour l’ensemble des personnes accueillies à l’UHU.
Le débat porte ensuite sur la notion d’accueil inconditionnel, principe fort de l’action de la FADS,
même si des contraintes peuvent limiter cette inconditionnalité : « l’UHU sera un lieu le plus ouvert
possible, à tout public en grande difficulté », assure O. Marguery. Les participants évoquent
« l’absence de réponse ailleurs », « la frilosité des autres structures », « l’UHU comme dernière
solution », les « délais d’attente avant une admission en CHRS », « la corrélation à établir entre
délais d’attente et taux de remplissage des structures »… T. Scandellari explique que la mise en place
du SIAO a permis des avancées à ce sujet, « avec une meilleure réponse du réseau ».
L’inconditionnalité de l’accueil doit s’évaluer sur le territoire ; c’est une responsabilité collective.
M. Moulin renvoie à l’article L345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles : « Toute personne
sans abri (…) a accès , à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence (qui) doit lui
permettre, dans des conditions d’accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de
bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale,
psychique et sociale (…) et d’être orientée vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de
lui apporter une aide justifiée par son état. ». L’article suivant rappelle les dispositions de la loi
DALO : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y
demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée ».
M. Naili explique que « l’UHU est une soupape pour les autres structures ; il y a de plus en plus de
populations errantes, en situation irrégulière, accueillies à l’UHU ». Pour la DDCS, l’UHU est un lieu
d’observation des phénomènes de migration et de précarité. L. Capieu ajoute que l’UHU accueille
« tous ceux qu’on a refusés ailleurs » ; cet « effet pervers de l’inconditionnalité » génère des tensions
entre les personnes accueillies. Peut-on pour autant définir des critères d’admission ? En l’absence
d’éléments d’analyse sur la violence et sur la typologie des auteurs, on ne peut dire si l’accueil
inconditionnel, ou l’accueil de certaines populations, est une cause de violence. Les effets négatifs
signalés sont plutôt renforcés par la taille de la structure.
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Pour L. Capieu, « il faut faire de l’UHU un lieu de vie ». C. Vives demande s’il y a une limite aux
propositions que pourraient faire les personnes accueillies et les partenaires consultés. J.M. Trouillet
assure le groupe de « la détermination politique de la Ville de Marseille » et de « son engagement
durable ». Il expose le projet à court terme d’amélioration des conditions d’accueil (en attente d’une
réponse positive de l’ANAH) par la rénovation des locaux collectifs et le passage à des chambres de
4 personnes. Cette avancée « ne correspond cependant pas aux critères d’humanisation (chambres
individuelles ou de 2), qui auraient trop réduit la capacité d’accueil ». À moyen terme, le projet est de
« réaliser un hébergement moderne répondant aux critères d’humanisation » et de penser à des
« unités de vie » ou à d’autres formes d’hébergement ailleurs et en parallèle, notamment pour les
femmes et pour les jeunes.
« L’État ne rêve pas trop, mais accompagnera le plan d’humanisation », dit B. Fassanaro, qui rappelle
que des améliorations ont déjà été apportées ces dernières années (Algeco, sanitaires…). Le projet
social devra accompagner le projet d’humanisation. Sur ce point, dit A.M. Bontemps, « on aimerait
que l’UHU réponde à tous les problèmes ; il faut penser la continuité de la prise en charge avec les
partenaires, et donc inciter les personnes à sortir de l’urgence et de l’UHU. »
Autres points abordés
• Poursuite d’un service médical et infirmier, rendu indispensable par la situation sanitaire des
personnes accueillies.
• Interroger les personnes qui ont dormi une seule nuit à l’UHU pour connaître les raisons de leur
refus d’y séjourner davantage (il n’existe pas actuellement de statistiques sur les refus, qu’ils
soient le fait des personnes ou celui de l’UHU).
• La violence était plus présente il y a dix ans : le savoir-faire acquis par l’équipe lui permet de
prévenir et faire face.
• Participation des communes qui orientent des personnes vers Marseille et l’UHU à la recherche
de réponses à l’urgence.
• Présence de personnel mis à disposition par le Samu social pour intervenir auprès des personnes
présentes en journée.
Poursuite de la démarche
• Les comptes rendus des réunions de consultation seront diffusés aux participants et aux
membres du comité de pilotage, et tenus à la disposition des salariés, personnes accueillies ou
partenaires qui en feraient la demande. Le compte rendu des réunions avec les personnes
accueillies sera affiché dans le réfectoire et/ou la salle de télévision.
• Le consultant mènera des entretiens d’approfondissement avec des partenaires : DDCS, Samu
social, pompiers, police, PASS des hôpitaux, psychiatres, Médecins du Monde, Petits frères des
Pauvres…, et avec M. De Matos, chef d’équipe. Contact sera pris avec le SIAO et ses plateformes
locales pour étudier l’impact départemental de l’UHU.
• La maquette du rapport de diagnostic sera présentée lors de la prochaine réunion du comité de
pilotage, le jeudi 23 juin 2011, de 10h à 12h, à l’UHU. Une réunion avec le Préfet et la Ville se
tiendra ensuite, fin juin ou début juillet.
• La phase d’élaboration du projet social de l’UHU se déroulera en septembre-octobre, après
validation des propositions du rapport de diagnostic par les décideurs institutionnels et la FADS.
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