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Communiqué de presse
Mercredi 1er octobre 2014
Hausse du prix du diesel : un air plus respirable
Le Gouvernement vient d’annoncer une augmentation de 2 centimes du prix du
diesel à la pompe. Est-ce vraiment une mauvaise nouvelle ? Pas si sûr ! Avec
une économie nationale en crise et une urgence sanitaire en marche du fait de
la pollution de l’air, certaines nouvelles sont bien meilleures que ce qu’il n’y
paraît. Explications de France Nature Environnement (FNE).
Rendez-nous notre air
Depuis 1988, plus de cinquante études épidémiologiques[1] sont venues renseigner
les effets délétères des polluants émis par les véhicules diesel sur notre santé et la
qualité de l’air que l’on respire ne s’améliore pourtant pas. 42.000 morts prématurées
chaque année en France du fait de la pollution aux particules fines, dont plus de la
moitié des rejets est attribuable au diesel. L’Organisation Mondiale de la Santé
déclare même les gaz d’échappement diesel comme des cancérogènes certains
pour l’homme[2]. Que faudra-t-il de plus pour que l’urgence sanitaire provoquée par
la pollution de l’air soit enfin traitée ?
Rendez-nous aussi notre argent
Au-delà des effets sanitaires conséquents de la pollution de l’air, il y a le coût du
système « tout diesel » aujourd’hui porté par la France. La différence de taxation
entre l’essence et le diesel représente plus de 7 milliards de pertes de recettes par
an pour l’Etat français et ce n’est pas tout. La filière de raffinage français est
incapable d’absorber la demande au sein de l’hexagone, raison pour laquelle le
diesel pèse plus de 16 milliards d’euros d’importation dans l’économie française.
Cette fiscalité diesel à la française est vivement critiquée par FNE, mais nous ne
sommes pas les seuls. C’est en effet aussi l’avis de l’OCDE, du FMI ou encore du
Comité d’évaluation des dépenses fiscales et niches sociales[3]. Les coûts sanitaires
de la pollution de l’air, dont le diesel est pour une bonne part responsable, sont eux
de 20 à 30 milliards d’euros par an, soit environ 450 euros par habitant et par an
pour l’année 2000[4].
Une fausse compensation à l’Ecotaxe
En application des dispositions spécifiques au transport routier de marchandises, le
tarif applicable au gazole utilisé par les poids lourds est plafonné dans le cadre de
décrets régissant le transport routier. Les professionnels ont d’ailleurs été très actifs
depuis plusieurs mois pour maintenir ce système dérogatoire. Conclusion : le
transport routier n’est pas concerné par cette augmentation du prix du diesel.
Pour Michel Dubromel, responsable transports et mobilités durables : « A l’heure où
tous les citoyens sont soumis à une contribution d’intérêt général, il est scandaleux
que ces derniers soient condamnés à payer alors qu’un secteur économique
contribuant largement aux émissions de particules fines, est exempté. »
Pour Denez L’Hostis, président de FNE : « Aujourd’hui, alors que plus de 60% du
parc français roule au diesel, il est temps d’agir ! Agir sur la fiscalité du diesel
aujourd’hui c’est protéger la santé et le porte-monnaie des Français, mais c’est aussi
avancer vers un modèle de mobilité plus vertueux. Il faudra que ce premier pas fasse
l’objet d’une vraie prise de conscience qui nous amènera à repenser notre politique
transport… »
[1] Etude CAFE CBA baselineanalysis 2000
EnvironementalHealth Perspectives USA 2012,…
to
2020,
2005
+
étude
[2] http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2012/pdfs/pr213_F.pdf
[3] Avis août 2011
[4]Etude Commissariat général au développement durable (CGDD) estimant le coût
pour le système de soins en France entre 0,7 à 1,7 milliard d’euros par an et estimé
entre 20 à 30 milliards par an en tenant compte de la mortalité et des coûts
économiques.

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