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ÉDITION NUMÉRIQUE Les PEP21 une association centenaire Lundi 23 mai 2016 - Supplément spécial LAÏCITÉ SOLIDARITÉ RESPECT LE BIEN PUBLIC LUNDI 23 MAI 2016 02 CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21 S PÉ C I AL A N NI VERS AIR E 100 ANS DE S PE P 21 Un siècle de solidarité, de laïcité et de respect pour Les PEP21 Laïcité, solidarité, respect, c’est le credo des PEP21. Depuis 100 ans, cette association applique ces valeurs et œuvre pour favoriser l’accès de tous à l’éducation, la santé, l’insertion professionnelle, aux vacances, à la culture, aux loisirs et à la vie sociale. Près de 1 300 salariés travaillent dans cette association qui vise un objectif : agir pour une société plus inclusive. Ce supplément balaye toutes les actions que mènent Les PEP21 au quotidien. n Les PEP21 agissent depuis cent ans pour une société plus inclusive. Photo Fotolia « Une telle longévité est rare dans le milieu associatif » Formidable centenaire ! Une telle longévité s’explique par des besoins, de l’envie et de l’action. Le point de vue de Michel Cannelle, président des PEP21. Les PEP ne sont pas une association comme les autres. Expliqueznous pourquoi ? « En effet, nous sommes avant tout une association mais dont la taille et la structuration sont de nature à nous assimiler à une entreprise. Notre budget de fonctionnement avoisine les 45 millions d’euros et nous comptons près de 1 300 salariés. Et puis nous relevons de l’économie sociale et solidaire, membres de la Cress 21 (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire en Côte-d’Or) : en tant qu’association nous n’avons pas à générer de bénéfices ni de profits. En revanche, cela n’exclut pas d’avoir une gestion saine et d’anticiper le futur. Avoir une trésorerie solide nous permet d’être en capacité d’instruire de nouveaux projets et de les faire vivre. Une économie sociale et solidaire, c’est aussi, comme le disait Jacques Vaudiaux, notre ancien président, dans une maxime que j’ai toujours en tête : “Une qualité de gestion, au service de la qualité de nos actions.” Notre gestion transparente sert aussi à nos usagers et conduit à notre réussite globale. C’est la réussite de tous qui est en jeu. » Que vous inspire ce centième anniversaire ? « C’est formidable de pouvoir vivre un tel anniversaire ! C’est rare et peu commun d’atteindre une telle longévité dans le milieu associatif. Je compare parfois ce centenaire à une perwww.bienpublic.com REPÈRE n Les PEP souhaitent répondre aux besoins et aux attentes n Michel Cannelle, président des PEP21. Photo Déborah LÉVY sonne âgée qui au fil des années voit des sillons apparaître sur sa peau. On appelle ça des rides. Or, aux PEP21, bien que nous affichions 100 ans, nous sommes en permanence en plein développement, nourrissant et instruisant des projets nouveaux, adaptant sans cesse nos modalités de fonctionnement et notre structuration… 100 ans, ce n’est pas un terme, c’est une étape le long d’un itinéraire qu’il nous reste à parcourir. Donc on travaille, attentifs à la loi NOTRe qui impacte fortement la vie associative, et avançons en pensant proximité avec nos usagers et bien sûr laïcité, solidarité et respect de chacun, nos trois valeurs que l’on garde toujours en ligne de mire. » Pour conclure, parlons des transformations sociales traversées tout au long de ses cent années. Vous avez en tête des illustrations des plus frappantes… « Oui, nous sommes par exemple passés de l’internat collectif à la chambre individuelle, du placement en institution à la désinstitutionalisation, de la prise en charge de groupes d’enfants à l’individualisation de la prise en charge, de la démarche globale à une démarche individuelle, impliquant les familles dans la démarche éducative, du dortoir à la chambre individuelle, du placement en internat à l’accueil séquentiel. Impossible de résumer toutes les actions des PEP21, alors donnons deux exemples concrets récents. En janvier dernier, la structure a repris la gestion de trois Maisons d’accueil et de résidence pour l’autonomie (MARPA) – des maisons rurales pour personnes âgées – à Talmay, Montigny-sur-Aube et Baigneuxles-Juifs. Autre exemple, la gestion de l’hôpital de jour « Les Cigognes » à Chenôve, accompagnée de la construction de nouveaux locaux qui, comme l’explique Fabrice Toletti, directeur général des PEP21, « fait entrer le champ sanitaire dans nos actions. Désormais nous couvrons tous les âges de la vie, de la petite enfance au troisième âge, avec trois critères sur lesquels nous ne dérogeons pas dans nos projets : la proximité de l’usager, l’accessibilité à tous (financièrement ou dans les locaux) et l’inscription du projet comme répondant aux valeurs des PEP21 et au droit commun. » Il y a de nombreuses symboliques derrière tous ces changements opérés qui tiennent compte des particularités de chaque enfant. Cela démontre en quelque sorte que les changements sociétaux sont pris en compte. Les PEP sont en mouvement et ce mouvement n’est pas près de s’arrêter ! » 21W - 0 LUNDI 23 MAI 2016 LE BIEN PUBLIC CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21 UN PEU D’HISTOIRE n Les faits marquants des PEP21 25 mai 1916 : l’association OPEP (Œuvre des Pupilles de l’École Publique) de la Côted’Or voit le jour suite à la volonté conjointe de l’inspecteur d’académie et des instituteurs. Elle se donne alors pour mission l’éducation et le soin aux orphelins de la Grande Guerre. 03 SPÉ CI AL ANNI VE RS AIRE IN TE RVIE W « Le rayonnement des PEP21 est nationalement reconnu » 1919 : elle adhère à la fédération nationale, reconnue d’utilité publique, faisant ainsi partie d’un réseau associatif regroupant l’ensemble des associations départementales des PEP. 1927 : l’association est dissoute, puis à nouveau fondée en 1928. 1928 : l’association a pour objectifs d’accompagner des élèves de l’école publique “méritants”, puis des élèves en difficulté de toute nature. 1933 : acquisition du château de Coutivert. 1946 : ouverture de l’EPA (École de plein air) du Clos Chauveau. 1959 et 1962 : création de la section déficients auditifs puis visuels au Clos Chauveau. 1964 : construction du centre de vacances Les Jacobeys à Prémanon. Création de la section handicap moteur au Clos Chauveau. 1962 à 1973 : création progressive des Instituts Médico-Éducatifs et professionnels de Montmoyen, des Ecayennes (1967) puis de Bel Air (1971). 1968 : création du Centre d’Action MédicoSociale Précoce (CAMSP), cours du Parc à Dijon. 1981 : création des Havres d’enfants, accueils du soir pour des aides pédagogiques, activités de loisirs, soutien à la scolarité et à la parentalité. 1985 : mise en place des Centres de loisirs périscolaires (CLSH). 1996 : création du Centre d’Aide par le Travail (CAT) à partir de l’IME (Institut MédicoÉducatifs) de la Rente de Bel Air. 1999 : création du Service d’Accueil en Famille (SAF) de Coutivert. 2004 : création du Service d’Éducation Spéciale et de Soins À Domicile (SESSAD) des Pays. Lors de l’assemblée générale extraordinaire, la composition du conseil d’administration est modifiée, l’inspecteur d’académie n’est désormais plus président de droit. 2014 : obtention de la norme ISO9001 pour ses activités du secteur social et médico-social. 2005 à 2016 : reprises de nombreux établissements (la gestion de l’Établissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) Le Goéland, l’hôpital de jour pédopsychiatrique Les Cigognes, trois Maison d’Accueil et de Résidence Pour l’Autonomie (MARPA) à Baigneux-les-Juifs, Talmay et Montigny-surAube). Et bien d’autres projets. 21W - 0 n Jean-Pierre Villain, président de la fédération générale des PEP. Photo DR Le président de la fédération générale des PEP, Jean-Pierre Villain, donne sa vision globale de la fédération générale des PEP qui garde un oeil bienveillant sur l’antenne côte-d’orienne. L a fédération générale des PEP représente 120 associations départementales, régionales et partenaires puisqu’elles sont autonomes dans leurs actions. La Fédération, depuis un siècle, s’enrichit de cette diversité au service de valeurs partagées. Pouvez-vous expliquer comment la fédération générale des PEP travaille avec les associations membres ? « La Fédération a plusieurs fonctions par rapport à ses associations membres : elle } Nous réalisons une base de données économique et sociale pour mieux comprendre qui sont nos salariés. ~ apporte une représentation politique et éthique auprès de l’ensemble des partenaires locaux ou nationaux ; elle diffuse l’information à tout niveau de ce que chaque association membre peut réaliser ; elle élabore des outils, des dispositifs et des formations pour répondre au mieux aux besoins de l’ensemble de ses membres ; et enfin, dans le même esprit, elle a à cœur d’organiser régulièrement des séminaires de réflexion ou des temps de formation pour améliorer nos actions sous l’égide de nos valeurs. » Un exemple concret d’outil élaboré par la Fédération ? « Actuellement, nous réalisons une base de données économique et sociale pour mieux comprendre qui sont nos salariés. Aujourd’hui plus de 22 000 personnes. Aussi, nous est-il apparu important de mieux connaître qui ils sont, leur âge, s’ils sont mobiles ou non, leurs aspirations et leurs besoins. Toutes ces informations vont nous permettre d’affiner nos modèles de formation et d’être en phase avec les attentes de nos salariés. » Une synergie entre tous, d’accord, mais aussi un } Les PEP21 sont un de nos départements les plus actifs. ~ projet fédéral pour maintenir le cap ? « Oui, c’est essentiel : le premier projet fédéral a été écrit en 1995. Nous sommes dans le quatrième depuis 2012 et travaillons aujourd’hui sur le cinquième qui sera voté en juin 2017 lors de notre assemblée générale. » Avec votre vision globale des PEP, que dites-vous des PEP21 ? « Les PEP21 sont un de nos départements les plus actifs et dont le rayonnement est nationalement reconnu avec toujours les mêmes valeurs : aider les publics en souffrance et les personnes âgées. Ainsi, suis-je d’ailleurs allé, à plusieurs reprises, leur rendre visite pour valoriser par exemple l’inauguration du restaurant L’Intervalle ou du Centre Médico-Psycho-Pédagogique (CMPP) de Beaune. » www.bienpublic.com LE BIEN PUBLIC LUNDI 23 MAI 2016 04 CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21 S PÉ C I AL A N NI VERS AIR E IN T ER VIE W « Nous sommes les premiers PEP de France à lancer une démarche de RSO » Responsabilité Sociale des Organisations (RSO), certification ISO 9001, par la mise en place de ces démarches globales, Les PEP21 donnent du sens à leurs engagements. Fabrice Toletti, directeur général des PEP21 revient sur ces avancées. Du fondement des PEP à l’entreprise sociale qu’elle est aujourd’hui bien du chemin a été parcouru… h oui ! Tout est parti du ministère de l’Instruction publique en 1915. Les élèves apportaient un sou pour leurs camarades orphelins de la Grande Guerre. À partir de 1934, des séjours de vacances ont été organisés à l’Aérium de Coutivert pour se mettre à l’air et au vert en quelque sorte. Ce sont donc les débuts du médico-social des PEP21. Dans les années soixante et soixante-dix, de nombreuses structures ont été créées et font toujours notre cœur d’activité aujourd’hui : le Clos Chauveau, l’Institut MédicoÉducatif (IME), le Centre d’Action Médico-Social Précoce (CAMSP) de Dijon… Nous gérons désormais une trentaine d’établissements dans le médico-social, ce qui représente 60 % de notre activité. Nous travaillons également à hauteur de 25 % dans le domaine du social via le centre Pierre-Meunier d’Arnay-leDuc, par exemple, ou la Maison d’Enfants à Caractère Social (MECS) de Dijon. Les 15 % restants sont toutes nos activités de périscolaires, extrascolaires et de vacances. » «E n Fabrice Toletti, directeur général des PEP21. Photo Déborah LÉVY Et depuis peu, vous vous êtes engagés dans une démarche de RSO. Que cela signifie-t-il ? « RSO pour Responsabilité Sociale des Organisations. Nous sommes sans doute la première association PEP de France à nous lancer dans cette démarche. L’idée étant de rendre cohérentes nos valeurs et nos actions dans un plan global d’amélioration sur les plans sociaux, environnementaux et économiques. Par « Les changements doivent s’accompagner de plus de dialogue » Laure Nicolaï, déléguée syndicale CFDT aux PEP21 Laure Nicolaï travaille depuis plus de dix ans aux PEP21 comme secrétaire médico-pédagogique au SESSAD (Service d’Éducation Spécial et de Soins À Domicile) des Pays, basé sur le quartier de la Toison d’Or. Déléguée syndicale CFDT (syndicat majoritaire), elle revient sur l’évolution des PEP21. « Les changements initiés par les PEP21 obéissent aux préconisations des financeurs. L’association se positionne sur de nouveaux marchés multiples et diversifiés pour qu’en cas de perte de l’un d’entre eux, toute la structure ne soit pas déséquilibrée. C’est un choix stratégique pertinent pour la pérennité de nos structures et de nos emwww.bienpublic.com n Photo DR plois. En diversifiant ainsi nos activités (médico-social, social, animation, en passant par le sanitaire), notre public est très varié : nous ne mettons plus tous nos œufs dans le même panier. Mais les restructurations, les déménagements, les ferme- tures et absorptions, sont générat e u r s d e s t r e s s . To u s s e s bouleversements doivent être mieux expliqués aux salariés. Le sentiment largement partagé par les professionnels est qu’ils passent beaucoup de temps à écrire pour répondre aux normes, plutôt qu’à exercer leur cœur de métier : l’humain. Dans ce contexte de changements permanents, de modifications des pratiques, la CFDT souhaite un dialogue social renforcé. Nous aimerions être plus informés et associés en amont des décisions pour pouvoir apporter nos connaissances du terrain. J’entends ceux qui me disent ne pas comprendre la vision sur le long terme de l’entreprise. C’est simplement parce qu’ils sont trop éloignés des prises de décision. La communication, la concertation, c’est la clef ! » } Nous gérons désormais une trentaine d’établissements dans le médico-social, ce qui représente 60 % de notre activité. ~ ailleurs au 1er janvier 2016, nous avons lancé les prémices d’un comité d’éthique avec des professionnels, des administrateurs et des représentants d’usagers qui vont regrouper Les PEP21, mais aussi le Doubs, la Nièvre et l’Yonne dans le cadre du rapprochement de la Bourgogne et de la Franche-Comté. » Autre point important : la certification AFNOR… « Oui, nous avons obtenu la certification ISO 9001 en 2014 qui porte sur l’accueil et l’accompagnement personnalisé d’enfants, d’adolescents et d’adultes relevant du secteur social et médico-social. Cette démarche volontaire est exigeante, mais nous nous devons d’être constamment questionnés sur la qualité de nos services. » 21W - 0 LUNDI 23 MAI 2016 LE BIEN PUBLIC CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21 05 S PÉ C I AL A N NI VERS AIR E T ÉMOIGN AGE S Comment les PEP21 sont-ils perçus ? « Les PEP21 mènent une action indispensable » François Rebsamen, maire de Dijon, président du Grand Dijon « Ce n’est pas un hasard si nous célébrons, cette année, le centième anniversaire des PEP21 au moment même où nous commémorons le centenaire de la Première Guerre mondiale. L’association a été créée pour prendre en charge les orphelins de la Grande Guerre. En cent ans son intérêt n’a pas faibli. En accompagnant les familles, en accueillant des enfants, des adolescents, des adultes handicapés ou en difficultés, elle remplit avec une grande compétence une mission de service public en coopération n Photo Ville de Dijon avec les acteurs publics du territoire dont la ville de Dijon. Portant haut les valeurs qui sont les nôtres (solidarité, laïcité, respect d’autrui), les PEP21 défendent, au quotidien, le droit pour tous à l’éducation, à la santé, à l’insertion professionnelle, à la culture… Dans la période trouble que nous traversons, l’action menée par les PEP21 est tout simplement indispensable. Représentants emblématiques de l’économie sociale et solidaire, les PEP21 emploient 1 300 personnes et gèrent de nombreux établissements, dont le Clos Chauveau, mais je pourrais également citer nombre de dispositifs déployés à Dijon comme les classes de découverte, les havres d’enfants aux Grésilles, le centre multimédia, l’éducation citoyenne et aide aux devoirs à Fontaine d’Ouche… Dans le cadre de son projet 2015-2018, ambitieux et innovant, l’association installe de nouveaux établissements dans le parc d’activités de Valmy, contribuant, là encore, à l’activité économique et à la création d’emplois sur le territoire de la communauté urbaine. » « Les PEP21 sont pour moi d’un énorme secours » Béatrice Charlemagne, membre du conseil de vie sociale du Clos Chauveau et membre du conseil d’administration des PEP21 « Je suis maman de quatre enfants dont Émile qui a 16 ans et est dépendant pour tous les gestes du quotidien. Émile a été accompagné par le CAMSP (Centre d’Action Médico-Social Précoce) des PEP21 très tôt après sa naissance pour être stimulé, entouré, éveillé par toute une équipe médicale et paramédicale qui nous a tous (nous, ses parents et ses trois frère et sœurs) soutenus. Émile est à nouveau ac- n Photo DR compagné par les PEP21 depuis 2012. Il est au Clos Chauveau, établissement accueillant entre autres des enfants et adolescents handicapés moteurs qui ne peuvent être scolarisés en milieu ordinaire du fait de leur grande dépendance. L’équipe des professionnels du Clos Chauveau nous a toujours soutenus, aidés, orientés dans nos décisions et choix pour Émile. Tout doit être inventé, imaginé, adapté en permanence pour ces jeunes si fragiles dont nous ne connaissons pas l’avenir et que nous ne pouvons comparer à personne. Le manque de structures habilitées à les accueillir sur le département impose à chacun de “faire avec” peu de moyens et beaucoup d’imagination. Faisant partie du conseil d’administration des PEP21 et du conseil de vie sociale (équivalent du conseil d’école) de l’établissement, je représente comme je peux les parents. Les PEP21 sont pour moi d’un énorme secours. Cette association dont les valeurs sont avant tout laïcité, solidarité et respect de chacun est d’une attention particulière pour ses jeunes et adultes accompagnés, de même que pour leur famille. À l’écoute de chacun, elle remet sans cesse en cause ses compétences qu’elle essaie d’adapter aux besoins de la société. » 21W - 0 « Les PEP21 savent réinventer chaque jour la solidarité ! » François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or « Avec les PEP21, nous partageons depuis près d’un siècle les mêmes valeurs : la laïcité, la solidarité et le respect de chacun. Nous partageons aussi le même objectif : celui d’être aux côtés de ceux qui ont besoin de nous pour que chacun trouve sa place dans notre société. Cette belle image du vivre ensemble, le conseil départemental, chef de file de l’action sociale, a pu la construire grâce à des équipes engagées comme celles des PEP21 qui, en Côted’Or, apportent des solutions efficaces. Ensemble, pendant toutes ces années, nous n Photo conseil départemental avons su tisser un partenariat notamment au titre de l’aide sociale à l’enfance, mission que nous partageons. Redonner confiance et espoir à des enfants qui ont connu le pire, c’est une lourde responsabilité et je veux remercier le personnel des PEP21. Tous travaillent en étroite relation avec nos services pour leurs qualités humaines et professionnelles à cet égard. Le pacte de confiance et de responsabilité que nous avons conclu avec les PEP21 se traduit concrètement au travers d’un Contrat Pluriannuel d’Objectif et de Moyens (CPOM) de près de 8,5 M€ que nous venons de renouveler pour la période 2016-2018. Grâce aux structures comme les PEP21 qui ne manquent pas d’esprit d’initiative et de projets, la Côte-d’Or reste et restera un laboratoire d’innovation sociale. En 100 ans, les PEP21 ont su réinventer chaque jour la solidarité et c’est une chance pour notre département. Je ne doute pas que le siècle à venir sera tout aussi riche, c’est en tout cas ce que je souhaite aux PEP21 aujourd’hui à l’occasion de cet anniversaire ! » « Nous menons de nombreux projets ensemble » Christophe Lannelongue, directeur général de l’Agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté « Acteur historique incontournable du secteur médico-social, Les PEP21 sont un partenaire actif de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de BourgogneFranche-Comté, dont le champ de compétences dans le domaine de l’autonomie porte en particulier sur la prise en charge des personnes en situation de handicap. Notre partenariat est ancien. Il s’est n Photo ARS Bourgogne formalisé avec la signature d’un premier Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens (CPOM) pour la période 2008-2013, reconduit plus largement avec la conclusion d’un CPOM interrégional 2014-2018. Ce contrat concerne non seulement l’association départementale de Côte-d’Or, mais aussi celles de Saône-et-Loire, de l’Yonne, de la Nièvre et du Doubs. À terme, l’objectif serait d’avoir un interlocuteur unique concourant à la mise en œuvre de la politique régionale de santé. Nous menons de nombreux projets ensemble. Des exemples : la télémédecine, en reliant les différentes structures PEP entre elles. En application du plan autisme, nous travaillons également à renforcer la structuration de l’offre sur le territoire de la Côte-d’Or pour développer le diagnostic, le repérage et la prise en charge précoces que ce grand plan national recommande. Les perspectives concernent aussi le domaine de l’insertion professionnelle, des plateformes de services mutualisés ou encore les implantations au Parc Valmy, à Dijon, où l’ARS accompagne les chantiers des PEP21. » www.bienpublic.com LE BIEN PUBLIC LUNDI 23 MAI 2016 06 CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21 S PÉ C I AL A N NI VERS AIR E ID ÉES Les PEP21 ce sont aussi plusieurs projets innovants Parce que les exemples parlent plus que les longs discours, focus sur cinq projets innovants des PEP21. le adultes aux PEP21. n L’Intervalle monte en L’Unité Temporaire d’Accompagnement Thérapeutique (UTAT) est intégrée à l’IME des PEP21 et fait partie des moyens et des espaces mis à disposition pour l’accompagnement des jeunes accueillis dans cet établissement. L’UTAT a pour objectif d’apporter une réponse spécifique en termes de soins aux jeunes qui présentent une grande souffrance psychique. Les symptômes de cette souffrance les mettent à l’écart de la vie institutionnelle, des groupes et rendent les apprentissages quasiment impossibles. L’UTAT propose ainsi des espaces et des médiations rendant la rencontre possible avec l’autre, jeune ou adulte. Encadrées par une infirmière, une aide-soignante et une éducatrice spécialisée et sur prescription médicale pour l’admission à l’Utat, de nombreuses médiations leur sont proposées pour répondre aux soins dont ils ont besoin. Objectifs : stimuler leur pensée, verbaliser leurs angoisses, retrouver confiance dans leur relation à l’autre, approcher progressivement les processus de séparation et d’individuation... puissance L’ Intervalle est un restaurant self-service, ouvert les midis du lundi au vendredi, tenu par vingt-quatre travailleurs handicapés et sept personnels encadrants de l’Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) de Fontaine. Ce self situé, sur le parc Valmy est ouvert depuis janvier 2015 et poursuit son développement. En effet, fort de son succès, et dans la perspective de l’arrivée prochaine de plusieurs organisations et entreprises importantes sur le Parc Valmy (voir par ailleurs), L’Intervalle va bientôt ouvrir un deuxième self assorti d’une salle de restaurant et d’une terrasse extérieure, afin de porter sa capacité d’accueil de 300 à 500 repas quotidiens ! Par ailleurs, une boutique de blanchisserie (lavage, repassage) fonctionne depuis janvier 2016. De quoi rendre la vie plus facile à tous ceux qui viennent tous les jours sur cette zone d’activités. Ce travail au restaurant et à la blanchisserie a un impact positif sur l’insertion des travailleurs handicapés. « Les clients et les travailleurs ne se rendent pas compte qu’ils sont dans un Esat », explique Jean Raquin, directeur du pô- n Une Unité Temporaire d’Accompagnement Thérapeutique comme aide aux jeunes en souffrance n L’équipe mobile L’Equipe mobile des PEP21 intervient en prévention édu- n La première pierre du futur ensemble d’établissements et services des PEP21 a été posée sur la zone du Parc Valmy à Dijon. Photo DR cative et accompagnement vers les soins pour des enfants ou adolescents du département qui présentent des comportements inquiétants allant de l’état dépressif à l’agitation et/ou mise en danger. Ce sont des jeunes en refus ou en incapacité d’accéder à des dispositifs existants d’aide et de soins (CMP, CMPP, hôpital de jour, hospitalisation), bien souvent en rupture de parcours. Une équipe pluridisciplinaire intervient en binôme à domicile, à l’école, au service ou dans le bureau mobile. L’objectif étant d’aller “à la rencontre” du jeune là où il se trouve. L’accompagnement se fait sur dix entretiens maximum dans un soutien et une remobilisation des familles afin de déterminer et permettre l’accompagnement le plus n Le restaurant l’Intervalle doit ouvrir prochainement un deuxième self. Photo Daniel LECUYER www.bienpublic.com adapté en termes de soins pour leur enfant. Il s’agit d’un travail partenarial et de réseau en lien avec les structures existantes dans une approche globale du parcours de soins des adolescents. n Les PEP21 “en force” sur le parc Valmy Les PEP21 ont repris l’association Agahj (Asso gestion administration hôpital jour) e n 2 0 1 4 , t a n d i s q u ’e l l e n’avait pu concrétiser un projet de construction pour l’hôpital de jour Les Cigognes sur un terrain surdimensionné et contigu à celui sur lequel était implanté L’Intervalle. Dans le même temps, la reprise de l’ESAT Le Goéland conduit les PEP21 à rechercher de nouveaux locaux. L’importante surface du terrain du parc de Valmy (9 000 m²) permettra donc de réaliser les deux premiers projets mais aussi d’installer les services mutualisés du dispositif IME-SESSAD (Institut Médico-Éducatif et Service d’Éducation Spéciale et de Soins À Domicile), le SESSAD, la direction générale qui sera bientôt à couverture régionale, ainsi que le service « Challenge-emploi » (un service d’accompagnement individualisé à l’insertion professionnelle et sociale de personnes porteuses d’un handicap) et la direction du dispositif adultes. Le coût des travaux de l’ensemble de ses bâtiments, qui devraient se terminer en juillet 2017, s’élève à 10 millions d’euros. n Soutenir le handicap rare Parce qu’il est très difficile pour les familles de faire face au handicap, et d’autant plus s’il est rare ou complexe, et faisant suite au deuxième schéma national d’organisation sociale et médico-social de 2014-2018, les Equipes relais handicaps rares ont été créé fin 2014 au niveau national. Celle de l’Est est constituée de trois coordinatrices territoriales : Nancy, Strasbourg et Dijon où cette dernière est porté par les PEP 21 (plus un assistant administratif). Une des missions principales des équipes relais handicaps rares est le recensement des ressources existantes sur chaque territoire, l’accompagnement des équipes à la formation et le soutien aux aidants. Une autre mission est d’identifier et d’accompagner les personnes en situation de handicap rare afin d’éviter les ruptures de parcours. Dans ce cadre plusieurs actions ont été mises en place : faire connaître les handicaps rares et promouvoir la recherche ; conforter les aidants dans leurs compétences ; améliorer la qualité et le parcours de vie des personnes en situation de handicap rare ; coordonner tous les acteurs du soin de l’accompagnement social et médico-social en collaborant par exemple avec les filières maladies rares, et tisser un réseau d’expert sur les territoires. 21W - 0