ÉDITION NUMÉRIQUE

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ÉDITION NUMÉRIQUE
ÉDITION NUMÉRIQUE
Les PEP21
une association
centenaire
Lundi 23 mai 2016 - Supplément spécial
LAÏCITÉ
SOLIDARITÉ
RESPECT
LE BIEN PUBLIC LUNDI 23 MAI 2016
02 CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21
S PÉ C I AL A N NI VERS AIR E 100 ANS DE S PE P 21
Un siècle de solidarité, de laïcité
et de respect pour Les PEP21
Laïcité, solidarité, respect,
c’est le credo des PEP21.
Depuis 100 ans, cette
association applique ces
valeurs et œuvre pour
favoriser l’accès de tous à
l’éducation, la santé,
l’insertion professionnelle,
aux vacances, à la
culture, aux loisirs et à la
vie sociale.
Près de 1 300 salariés
travaillent dans cette
association qui vise un
objectif : agir pour une
société plus inclusive.
Ce supplément balaye
toutes les actions que
mènent Les PEP21 au
quotidien.
n Les PEP21 agissent depuis cent ans pour une société plus inclusive. Photo Fotolia
« Une telle longévité est rare dans le milieu associatif »
Formidable centenaire ! Une telle
longévité s’explique par des besoins,
de l’envie et de l’action. Le point de
vue de Michel Cannelle, président
des PEP21.
Les PEP ne sont pas une association comme les autres. Expliqueznous pourquoi ?
« En effet, nous sommes avant tout
une association mais dont la taille et
la structuration sont de nature à nous
assimiler à une entreprise. Notre budget de fonctionnement avoisine les
45 millions d’euros et nous comptons
près de 1 300 salariés. Et puis nous
relevons de l’économie sociale et solidaire, membres de la Cress 21 (Chambre régionale de l’économie sociale et
solidaire en Côte-d’Or) : en tant
qu’association nous n’avons pas à générer de bénéfices ni de profits. En
revanche, cela n’exclut pas d’avoir
une gestion saine et d’anticiper le futur. Avoir une trésorerie solide nous
permet d’être en capacité d’instruire
de nouveaux projets et de les faire vivre. Une économie sociale et solidaire, c’est aussi, comme le disait Jacques
Vaudiaux, notre ancien président,
dans une maxime que j’ai toujours en
tête : “Une qualité de gestion, au service de la qualité de nos actions.” Notre gestion transparente sert aussi à
nos usagers et conduit à notre réussite globale. C’est la réussite de tous qui
est en jeu. »
Que vous inspire ce centième anniversaire ?
« C’est formidable de pouvoir vivre
un tel anniversaire ! C’est rare et peu
commun d’atteindre une telle longévité dans le milieu associatif. Je compare parfois ce centenaire à une perwww.bienpublic.com
REPÈRE
n Les PEP souhaitent répondre
aux besoins et aux attentes
n Michel Cannelle, président des PEP21. Photo Déborah LÉVY
sonne âgée qui au fil des années voit
des sillons apparaître sur sa peau. On
appelle ça des rides. Or, aux PEP21,
bien que nous affichions 100 ans,
nous sommes en permanence en
plein développement, nourrissant et
instruisant des projets nouveaux,
adaptant sans cesse nos modalités de
fonctionnement et notre structuration… 100 ans, ce n’est pas un terme,
c’est une étape le long d’un itinéraire
qu’il nous reste à parcourir. Donc on
travaille, attentifs à la loi NOTRe qui
impacte fortement la vie associative,
et avançons en pensant proximité
avec nos usagers et bien sûr laïcité,
solidarité et respect de chacun, nos
trois valeurs que l’on garde toujours
en ligne de mire. »
Pour conclure, parlons des transformations sociales traversées tout
au long de ses cent années. Vous
avez en tête des illustrations des
plus frappantes…
« Oui, nous sommes par exemple
passés de l’internat collectif à la
chambre individuelle, du placement
en institution à la désinstitutionalisation, de la prise en charge de groupes
d’enfants à l’individualisation de la
prise en charge, de la démarche globale à une démarche individuelle, impliquant les familles dans la démarche éducative, du dortoir à la
chambre individuelle, du placement
en internat à l’accueil séquentiel.
Impossible de résumer toutes les
actions des PEP21, alors donnons deux exemples concrets
récents. En janvier dernier, la
structure a repris la gestion de
trois Maisons d’accueil et de
résidence pour l’autonomie
(MARPA) – des maisons rurales
pour personnes âgées – à Talmay,
Montigny-sur-Aube et Baigneuxles-Juifs. Autre exemple, la gestion de l’hôpital de jour « Les
Cigognes » à Chenôve, accompagnée de la construction de nouveaux locaux qui, comme l’explique Fabrice Toletti, directeur
général des PEP21, « fait entrer
le champ sanitaire dans nos
actions. Désormais nous couvrons tous les âges de la vie, de la
petite enfance au troisième âge,
avec trois critères sur lesquels
nous ne dérogeons pas dans nos
projets : la proximité de l’usager,
l’accessibilité à tous (financièrement ou dans les locaux) et l’inscription du projet comme répondant aux valeurs des PEP21 et au
droit commun. »
Il y a de nombreuses symboliques derrière tous ces changements opérés
qui tiennent compte des particularités de chaque enfant. Cela démontre
en quelque sorte que les changements
sociétaux sont pris en compte. Les
PEP sont en mouvement et ce mouvement n’est pas près de s’arrêter ! »
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LUNDI 23 MAI 2016 LE BIEN PUBLIC
CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21
UN PEU D’HISTOIRE
n Les faits marquants des PEP21
25 mai 1916 : l’association OPEP (Œuvre
des Pupilles de l’École Publique) de la Côted’Or voit le jour suite à la volonté conjointe
de l’inspecteur d’académie et des instituteurs.
Elle se donne alors pour mission l’éducation
et le soin aux orphelins de la Grande Guerre.
03
SPÉ CI AL ANNI VE RS AIRE IN TE RVIE W
« Le rayonnement des PEP21
est nationalement reconnu »
1919 : elle adhère à la fédération nationale,
reconnue d’utilité publique, faisant ainsi
partie d’un réseau associatif regroupant
l’ensemble des associations départementales
des PEP.
1927 : l’association est dissoute, puis à nouveau fondée en 1928.
1928 : l’association a pour objectifs d’accompagner des élèves de l’école publique “méritants”, puis des élèves en difficulté de toute
nature.
1933 : acquisition du château de Coutivert.
1946 : ouverture de l’EPA (École de plein air)
du Clos Chauveau.
1959 et 1962 : création de la section déficients auditifs puis visuels au Clos Chauveau.
1964 : construction du centre de vacances
Les Jacobeys à Prémanon. Création de la
section handicap moteur au Clos Chauveau.
1962 à 1973 : création progressive des Instituts Médico-Éducatifs et professionnels de
Montmoyen, des Ecayennes (1967) puis de
Bel Air (1971).
1968 : création du Centre d’Action MédicoSociale Précoce (CAMSP), cours du Parc à
Dijon.
1981 : création des Havres d’enfants, accueils du soir pour des aides pédagogiques,
activités de loisirs, soutien à la scolarité et à la
parentalité.
1985 : mise en place des Centres de loisirs
périscolaires (CLSH).
1996 : création du Centre d’Aide par le Travail (CAT) à partir de l’IME (Institut MédicoÉducatifs) de la Rente de Bel Air.
1999 : création du Service d’Accueil en
Famille (SAF) de Coutivert.
2004 : création du Service d’Éducation
Spéciale et de Soins À Domicile (SESSAD)
des Pays.
Lors de l’assemblée générale extraordinaire,
la composition du conseil d’administration
est modifiée, l’inspecteur d’académie n’est
désormais plus président de droit.
2014 : obtention de la norme ISO9001 pour
ses activités du secteur social et médico-social.
2005 à 2016 : reprises de nombreux établissements (la gestion de l’Établissement et
Service d’Aide par le Travail (ESAT) Le
Goéland, l’hôpital de jour pédopsychiatrique Les Cigognes, trois Maison d’Accueil et
de Résidence Pour l’Autonomie (MARPA) à
Baigneux-les-Juifs, Talmay et Montigny-surAube).
Et bien d’autres projets.
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n Jean-Pierre Villain, président de la fédération générale des PEP. Photo DR
Le président de la fédération générale des PEP,
Jean-Pierre Villain, donne
sa vision globale de la
fédération générale des
PEP qui garde un oeil
bienveillant sur l’antenne
côte-d’orienne.
L
a fédération générale des
PEP représente 120 associations départementales,
régionales et partenaires
puisqu’elles sont autonomes
dans leurs actions. La Fédération, depuis un siècle,
s’enrichit de cette diversité
au service de valeurs partagées.
Pouvez-vous expliquer
comment la fédération
générale des PEP travaille
avec les associations membres ?
« La Fédération a plusieurs
fonctions par rapport à ses
associations membres : elle
} Nous réalisons
une base de
données
économique et
sociale pour mieux
comprendre qui
sont nos salariés. ~
apporte une représentation
politique et éthique auprès
de l’ensemble des partenaires locaux ou nationaux ; elle diffuse l’information à
tout niveau de ce que chaque association membre
peut réaliser ; elle élabore
des outils, des dispositifs et
des formations pour répondre au mieux aux besoins de
l’ensemble de ses membres ;
et enfin, dans le même esprit, elle a à cœur d’organiser régulièrement des séminaires de réflexion ou des
temps de formation pour
améliorer nos actions sous
l’égide de nos valeurs. »
Un exemple concret d’outil
élaboré par la Fédération ?
« Actuellement, nous réalisons une base de données
économique et sociale pour
mieux comprendre qui sont
nos salariés. Aujourd’hui
plus de 22 000 personnes.
Aussi, nous est-il apparu important de mieux connaître
qui ils sont, leur âge, s’ils
sont mobiles ou non, leurs
aspirations et leurs besoins.
Toutes ces informations
vont nous permettre d’affiner nos modèles de formation et d’être en phase avec
les attentes de nos salariés. »
Une synergie entre tous,
d’accord, mais aussi un
} Les PEP21
sont un de nos
départements les
plus actifs. ~
projet fédéral pour maintenir le cap ?
« Oui, c’est essentiel : le premier projet fédéral a été
écrit en 1995. Nous sommes
dans le quatrième depuis
2012 et travaillons aujourd’hui sur le cinquième qui
sera voté en juin 2017 lors
de notre assemblée générale. »
Avec votre vision globale
des PEP, que dites-vous
des PEP21 ?
« Les PEP21 sont un de nos
départements les plus actifs
et dont le rayonnement est
nationalement reconnu
avec toujours les mêmes valeurs : aider les publics en
souffrance et les personnes
âgées. Ainsi, suis-je
d’ailleurs allé, à plusieurs reprises, leur rendre visite
pour valoriser par exemple
l’inauguration du restaurant
L’Intervalle ou du Centre
Médico-Psycho-Pédagogique (CMPP) de Beaune. »
www.bienpublic.com
LE BIEN PUBLIC LUNDI 23 MAI 2016
04 CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21
S PÉ C I AL A N NI VERS AIR E IN T ER VIE W
« Nous sommes les premiers PEP de
France à lancer une démarche de RSO »
Responsabilité Sociale des Organisations (RSO), certification
ISO 9001, par la mise en place
de ces démarches globales,
Les PEP21 donnent du sens à
leurs engagements. Fabrice
Toletti, directeur général des
PEP21 revient sur ces avancées.
Du fondement des PEP à l’entreprise sociale qu’elle est aujourd’hui bien du chemin a été parcouru…
h oui ! Tout est parti du
ministère de l’Instruction
publique en 1915. Les élèves apportaient un sou pour leurs camarades
orphelins de la Grande Guerre. À
partir de 1934, des séjours de vacances ont été organisés à l’Aérium de
Coutivert pour se mettre à l’air et au
vert en quelque sorte. Ce sont donc
les débuts du médico-social des
PEP21. Dans les années soixante et
soixante-dix, de nombreuses structures ont été créées et font toujours
notre cœur d’activité aujourd’hui :
le Clos Chauveau, l’Institut MédicoÉducatif (IME), le Centre d’Action
Médico-Social Précoce (CAMSP)
de Dijon… Nous gérons désormais
une trentaine d’établissements dans
le médico-social, ce qui représente
60 % de notre activité. Nous travaillons également à hauteur de
25 % dans le domaine du social via
le centre Pierre-Meunier d’Arnay-leDuc, par exemple, ou la Maison
d’Enfants à Caractère Social
(MECS) de Dijon. Les 15 % restants
sont toutes nos activités de périscolaires, extrascolaires et de vacances. »
«E
n Fabrice Toletti, directeur général des PEP21. Photo Déborah LÉVY
Et depuis peu, vous vous êtes
engagés dans une démarche de
RSO. Que cela signifie-t-il ?
« RSO pour Responsabilité Sociale
des Organisations. Nous sommes
sans doute la première association
PEP de France à nous lancer dans
cette démarche. L’idée étant de rendre cohérentes nos valeurs et nos
actions dans un plan global d’amélioration sur les plans sociaux, environnementaux et économiques. Par
« Les changements doivent s’accompagner de plus de dialogue »
Laure Nicolaï, déléguée syndicale
CFDT aux PEP21
Laure Nicolaï travaille depuis plus
de dix ans aux PEP21 comme secrétaire médico-pédagogique au SESSAD (Service d’Éducation Spécial
et de Soins À Domicile) des Pays, basé sur le quartier de la Toison d’Or.
Déléguée syndicale CFDT (syndicat
majoritaire), elle revient sur l’évolution des PEP21.
« Les changements initiés par les
PEP21 obéissent aux préconisations des financeurs.
L’association se positionne sur de
nouveaux marchés multiples et diversifiés pour qu’en cas de perte de
l’un d’entre eux, toute la structure ne
soit pas déséquilibrée. C’est un choix
stratégique pertinent pour la pérennité de nos structures et de nos emwww.bienpublic.com
n Photo DR
plois. En diversifiant ainsi nos activités (médico-social, social,
animation, en passant par le sanitaire), notre public est très varié : nous
ne mettons plus tous nos œufs dans
le même panier. Mais les restructurations, les déménagements, les ferme-
tures et absorptions, sont générat e u r s d e s t r e s s . To u s s e s
bouleversements doivent être mieux
expliqués aux salariés. Le sentiment
largement partagé par les professionnels est qu’ils passent beaucoup
de temps à écrire pour répondre aux
normes, plutôt qu’à exercer leur
cœur de métier : l’humain. Dans ce
contexte de changements permanents, de modifications des pratiques, la CFDT souhaite un dialogue
social renforcé. Nous aimerions être
plus informés et associés en amont
des décisions pour pouvoir apporter
nos connaissances du terrain. J’entends ceux qui me disent ne pas comprendre la vision sur le long terme de
l’entreprise. C’est simplement parce
qu’ils sont trop éloignés des prises de
décision. La communication, la concertation, c’est la clef ! »
} Nous gérons
désormais une
trentaine
d’établissements dans
le médico-social, ce qui
représente 60 % de
notre activité. ~
ailleurs au 1er janvier 2016, nous
avons lancé les prémices d’un comité d’éthique avec des professionnels, des administrateurs et des représentants d’usagers qui vont
regrouper Les PEP21, mais aussi le
Doubs, la Nièvre et l’Yonne dans le
cadre du rapprochement de la Bourgogne et de la Franche-Comté. »
Autre point important : la certification AFNOR…
« Oui, nous avons obtenu la certification ISO 9001 en 2014 qui porte
sur l’accueil et l’accompagnement
personnalisé d’enfants, d’adolescents et d’adultes relevant du secteur social et médico-social. Cette
démarche volontaire est exigeante,
mais nous nous devons d’être constamment questionnés sur la qualité
de nos services. »
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CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21
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S PÉ C I AL A N NI VERS AIR E T ÉMOIGN AGE S
Comment les PEP21 sont-ils perçus ?
« Les PEP21
mènent une action indispensable »
François Rebsamen, maire de Dijon,
président du Grand Dijon
« Ce n’est pas un hasard si nous célébrons,
cette année, le centième anniversaire des
PEP21 au moment même où nous commémorons le centenaire de la Première Guerre
mondiale. L’association a été créée pour
prendre en charge les orphelins de la Grande Guerre. En cent ans son intérêt n’a pas
faibli. En accompagnant les familles, en accueillant des enfants, des adolescents, des
adultes handicapés ou en difficultés, elle
remplit avec une grande compétence une
mission de service public en coopération n Photo Ville de Dijon
avec les acteurs publics du territoire dont la
ville de Dijon.
Portant haut les valeurs qui sont les nôtres (solidarité, laïcité, respect
d’autrui), les PEP21 défendent, au quotidien, le droit pour tous à l’éducation, à la santé, à l’insertion professionnelle, à la culture… Dans la période
trouble que nous traversons, l’action menée par les PEP21 est tout simplement indispensable.
Représentants emblématiques de l’économie sociale et solidaire, les
PEP21 emploient 1 300 personnes et gèrent de nombreux établissements,
dont le Clos Chauveau, mais je pourrais également citer nombre de dispositifs déployés à Dijon comme les classes de découverte, les havres d’enfants
aux Grésilles, le centre multimédia, l’éducation citoyenne et aide aux devoirs à Fontaine d’Ouche… Dans le cadre de son projet 2015-2018, ambitieux et innovant, l’association installe de nouveaux établissements dans le
parc d’activités de Valmy, contribuant, là encore, à l’activité économique et
à la création d’emplois sur le territoire de la communauté urbaine. »
« Les PEP21 sont pour moi d’un énorme
secours »
Béatrice Charlemagne, membre du conseil
de vie sociale du Clos Chauveau et membre
du conseil d’administration des PEP21
« Je suis maman de quatre enfants dont
Émile qui a 16 ans et est dépendant pour
tous les gestes du quotidien. Émile a été
accompagné par le CAMSP (Centre d’Action Médico-Social Précoce) des PEP21
très tôt après sa naissance pour être stimulé, entouré, éveillé par toute une équipe
médicale et paramédicale qui nous a tous
(nous, ses parents et ses trois frère et
sœurs) soutenus. Émile est à nouveau ac- n Photo DR
compagné par les PEP21 depuis 2012. Il
est au Clos Chauveau, établissement accueillant entre autres des enfants
et adolescents handicapés moteurs qui ne peuvent être scolarisés en
milieu ordinaire du fait de leur grande dépendance. L’équipe des professionnels du Clos Chauveau nous a toujours soutenus, aidés, orientés
dans nos décisions et choix pour Émile. Tout doit être inventé, imaginé,
adapté en permanence pour ces jeunes si fragiles dont nous ne connaissons pas l’avenir et que nous ne pouvons comparer à personne. Le
manque de structures habilitées à les accueillir sur le département impose à chacun de “faire avec” peu de moyens et beaucoup d’imagination.
Faisant partie du conseil d’administration des PEP21 et du conseil de vie
sociale (équivalent du conseil d’école) de l’établissement, je représente
comme je peux les parents. Les PEP21 sont pour moi d’un énorme
secours. Cette association dont les valeurs sont avant tout laïcité, solidarité et respect de chacun est d’une attention particulière pour ses jeunes
et adultes accompagnés, de même que pour leur famille. À l’écoute de
chacun, elle remet sans cesse en cause ses compétences qu’elle essaie
d’adapter aux besoins de la société. »
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« Les PEP21 savent réinventer chaque jour
la solidarité ! »
François Sauvadet, président du conseil
départemental de Côte-d’Or
« Avec les PEP21, nous partageons depuis
près d’un siècle les mêmes valeurs : la laïcité, la
solidarité et le respect de chacun. Nous partageons aussi le même objectif : celui d’être aux
côtés de ceux qui ont besoin de nous pour que
chacun trouve sa place dans notre société.
Cette belle image du vivre ensemble, le conseil
départemental, chef de file de l’action sociale,
a pu la construire grâce à des équipes engagées comme celles des PEP21 qui, en Côted’Or, apportent des solutions efficaces.
Ensemble, pendant toutes ces années, nous
n Photo conseil départemental
avons su tisser un partenariat notamment au
titre de l’aide sociale à l’enfance, mission que nous partageons.
Redonner confiance et espoir à des enfants qui ont connu le pire, c’est une
lourde responsabilité et je veux remercier le personnel des PEP21. Tous travaillent en étroite relation avec nos services pour leurs qualités humaines et
professionnelles à cet égard.
Le pacte de confiance et de responsabilité que nous avons conclu avec les
PEP21 se traduit concrètement au travers d’un Contrat Pluriannuel d’Objectif et de Moyens (CPOM) de près de 8,5 M€ que nous venons de renouveler
pour la période 2016-2018.
Grâce aux structures comme les PEP21 qui ne manquent pas d’esprit d’initiative et de projets, la Côte-d’Or reste et restera un laboratoire d’innovation
sociale. En 100 ans, les PEP21 ont su réinventer chaque jour la solidarité et
c’est une chance pour notre département. Je ne doute pas que le siècle à venir
sera tout aussi riche, c’est en tout cas ce que je souhaite aux PEP21 aujourd’hui
à l’occasion de cet anniversaire ! »
« Nous menons de nombreux projets
ensemble »
Christophe Lannelongue, directeur
général de l’Agence régionale de santé
Bourgogne-Franche-Comté
« Acteur historique incontournable du
secteur médico-social, Les PEP21 sont
un partenaire actif de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de BourgogneFranche-Comté, dont le champ de compétences dans le domaine de
l’autonomie porte en particulier sur la
prise en charge des personnes en situation de handicap.
Notre partenariat est ancien. Il s’est
n Photo ARS Bourgogne
formalisé avec la signature d’un premier Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens (CPOM) pour
la période 2008-2013, reconduit plus largement avec la conclusion
d’un CPOM interrégional 2014-2018. Ce contrat concerne non
seulement l’association départementale de Côte-d’Or, mais aussi
celles de Saône-et-Loire, de l’Yonne, de la Nièvre et du Doubs. À
terme, l’objectif serait d’avoir un interlocuteur unique concourant
à la mise en œuvre de la politique régionale de santé.
Nous menons de nombreux projets ensemble. Des exemples : la
télémédecine, en reliant les différentes structures PEP entre elles.
En application du plan autisme, nous travaillons également à
renforcer la structuration de l’offre sur le territoire de la Côte-d’Or
pour développer le diagnostic, le repérage et la prise en charge
précoces que ce grand plan national recommande. Les perspectives concernent aussi le domaine de l’insertion professionnelle, des
plateformes de services mutualisés ou encore les implantations au
Parc Valmy, à Dijon, où l’ARS accompagne les chantiers des
PEP21. »
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LE BIEN PUBLIC LUNDI 23 MAI 2016
06 CÔTE-D'OR SPÉCIAL PEP21
S PÉ C I AL A N NI VERS AIR E ID ÉES
Les PEP21 ce sont aussi plusieurs
projets innovants
Parce que les exemples
parlent plus que les longs
discours, focus sur cinq
projets innovants des
PEP21.
le adultes aux PEP21.
n L’Intervalle monte en
L’Unité Temporaire d’Accompagnement Thérapeutique (UTAT) est intégrée à
l’IME des PEP21 et fait partie
des moyens et des espaces
mis à disposition pour l’accompagnement des jeunes
accueillis dans cet établissement. L’UTAT a pour objectif
d’apporter une réponse spécifique en termes de soins aux
jeunes qui présentent une
grande souffrance psychique. Les symptômes de cette
souffrance les mettent à
l’écart de la vie institutionnelle, des groupes et rendent les
apprentissages quasiment
impossibles.
L’UTAT propose ainsi des espaces et des médiations rendant la rencontre possible
avec l’autre, jeune ou adulte.
Encadrées par une infirmière, une aide-soignante et une
éducatrice spécialisée et sur
prescription médicale pour
l’admission à l’Utat, de nombreuses médiations leur sont
proposées pour répondre
aux soins dont ils ont besoin.
Objectifs : stimuler leur pensée, verbaliser leurs angoisses, retrouver confiance dans
leur relation à l’autre, approcher progressivement les processus de séparation et d’individuation...
puissance
L’
Intervalle est un restaurant self-service, ouvert
les midis du lundi au vendredi, tenu par vingt-quatre travailleurs handicapés et sept
personnels encadrants de
l’Etablissement et Service
d’Aide par le Travail (ESAT)
de Fontaine. Ce self situé, sur
le parc Valmy est ouvert depuis janvier 2015 et poursuit
son développement. En effet,
fort de son succès, et dans la
perspective de l’arrivée prochaine de plusieurs organisations et entreprises importantes sur le Parc Valmy (voir
par ailleurs), L’Intervalle va
bientôt ouvrir un deuxième
self assorti d’une salle de restaurant et d’une terrasse extérieure, afin de porter sa capacité d’accueil de 300 à 500
repas quotidiens ! Par
ailleurs, une boutique de
blanchisserie (lavage, repassage) fonctionne depuis janvier 2016. De quoi rendre la
vie plus facile à tous ceux qui
viennent tous les jours sur
cette zone d’activités. Ce travail au restaurant et à la blanchisserie a un impact positif
sur l’insertion des travailleurs handicapés. « Les
clients et les travailleurs ne se
rendent pas compte qu’ils
sont dans un Esat », explique
Jean Raquin, directeur du pô-
n Une Unité Temporaire
d’Accompagnement
Thérapeutique comme
aide aux jeunes en
souffrance
n L’équipe mobile
L’Equipe mobile des PEP21
intervient en prévention édu-
n La première pierre du futur ensemble d’établissements et services des PEP21 a été
posée sur la zone du Parc Valmy à Dijon. Photo DR
cative et accompagnement
vers les soins pour des enfants ou adolescents du département qui présentent des
comportements inquiétants
allant de l’état dépressif à
l’agitation et/ou mise en danger. Ce sont des jeunes en refus ou en incapacité d’accéder à des dispositifs existants
d’aide et de soins (CMP,
CMPP, hôpital de jour, hospitalisation), bien souvent en
rupture de parcours. Une
équipe pluridisciplinaire intervient en binôme à domicile, à l’école, au service ou
dans le bureau mobile. L’objectif étant d’aller “à la rencontre” du jeune là où il se
trouve. L’accompagnement
se fait sur dix entretiens maximum dans un soutien et une
remobilisation des familles
afin de déterminer et permettre l’accompagnement le plus
n Le restaurant l’Intervalle doit ouvrir prochainement un deuxième self. Photo Daniel LECUYER
www.bienpublic.com
adapté en termes de soins
pour leur enfant. Il s’agit d’un
travail partenarial et de réseau en lien avec les structures existantes dans une approche globale du parcours
de soins des adolescents.
n Les PEP21 “en force”
sur le parc Valmy
Les PEP21 ont repris l’association Agahj (Asso gestion
administration hôpital jour)
e n 2 0 1 4 , t a n d i s q u ’e l l e
n’avait pu concrétiser un projet de construction pour l’hôpital de jour Les Cigognes sur
un terrain surdimensionné et
contigu à celui sur lequel était
implanté L’Intervalle. Dans
le même temps, la reprise de
l’ESAT Le Goéland conduit
les PEP21 à rechercher de
nouveaux locaux. L’importante surface du terrain du
parc de Valmy (9 000 m²) permettra donc de réaliser les
deux premiers projets mais
aussi d’installer les services
mutualisés du dispositif
IME-SESSAD (Institut
Médico-Éducatif et Service
d’Éducation Spéciale et de
Soins À Domicile), le SESSAD, la direction générale
qui sera bientôt à couverture
régionale, ainsi que le service
« Challenge-emploi » (un service d’accompagnement individualisé à l’insertion professionnelle et sociale de
personnes porteuses d’un
handicap) et la direction du
dispositif adultes. Le coût des
travaux de l’ensemble de ses
bâtiments, qui devraient se
terminer en juillet 2017, s’élève à 10 millions d’euros.
n Soutenir le handicap
rare
Parce qu’il est très difficile
pour les familles de faire face
au handicap, et d’autant plus
s’il est rare ou complexe, et
faisant suite au deuxième
schéma national d’organisation sociale et médico-social
de 2014-2018, les Equipes relais handicaps rares ont été
créé fin 2014 au niveau national. Celle de l’Est est constituée de trois coordinatrices
territoriales : Nancy, Strasbourg et Dijon où cette dernière est porté par les PEP 21
(plus un assistant administratif). Une des missions principales des équipes relais handicaps rares est le
recensement des ressources
existantes sur chaque territoire, l’accompagnement des
équipes à la formation et le
soutien aux aidants. Une
autre mission est d’identifier
et d’accompagner les personnes en situation de handicap
rare afin d’éviter les ruptures
de parcours. Dans ce cadre
plusieurs actions ont été mises en place : faire connaître
les handicaps rares et promouvoir la recherche ; conforter les aidants dans leurs
compétences ; améliorer la
qualité et le parcours de vie
des personnes en situation de
handicap rare ; coordonner
tous les acteurs du soin de
l’accompagnement social et
médico-social en collaborant
par exemple avec les filières
maladies rares, et tisser un réseau d’expert sur les territoires.
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