HISTOIRE DES ARTS 4°

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HISTOIRE DES ARTS 4°
Thème
Objet d’étude
Classe de troisième
« Arts du visuel » : arts, espace, temps
« Blessé », Otto DIX
Introduction :
Le peintre allemand Otto Dix (1891-1969) est profondément marqué par la guerre à laquelle il participe comme soldat dans
l'armée allemande. L’homme exalté y découvre l’horreur et la souffrance qui seront, dès lors, à la base de ses œuvres
I- Présentation de l’œuvre.
L’œuvre : elle vient d’un des dessins qu’il a rapporté du front et qui font parti d’un important portfolio «Kriegsmappe» publié
en 1924. Le tableau qu'il réalise en 1924 dénonce l'horreur des combats et les conséquences du conflit au travers de la
souffrance atroce du blessé : "J'ai représenté avant tout les suites terrifiantes de la guerre. Je crois que personne d'autre n'a vu
comme moi la réalité de cette guerre, les déchirements, les blessures, la douleur. J'ai choisi le reportage véridique sur la guerre ; je
voulais montrer la terre torturée, les douleurs, les blessures...". (propos d’Otto Dix)
Le contexte de création : "L'art de l'époque du traité de Versailles illustre le désordre et l'apparence de la folie. (...) il est le
produit d'une société en plein désarroi." (Aragon). C’est l’époque où se pose la question du « sens » de la guerre. Les sociétés
européennes sont traumatisées par les pertes effroyables de celle-ci. Pourtant, dès les années 20, un retour de la « vertu »
héroïque de la guerre, pousse Dix à vouloir montrer sa réalité du conflit. Avec ses œuvres, Dix donne naissance à un nouveau
style, la « Nouvelle objectivité » - une forme de réalisme s’inscrivant dans le courant expressionniste - qui montrait la société
telle qu’elle était ou du moins telle qu’elle était perçue.
Malheureusement, de ces œuvres profondes et engagées, il ne restera rien avec l’arrivée des nazis au pouvoir. Démis de son
poste de professeur à l'Académie des beaux-arts de Dresde, il sera montré du doigt et ajouté à la longue liste d’artistes «
dégénérés ». Un homme bafoué qui, pour échapper à la censure, se concentrera sur les paysages, sacrifiant ainsi son
inspiration et sa liberté essence même de son sens créatif.
II- Description et analyse de l’œuvre.
Problématique : Comment cette œuvre met-elle en scène l’horreur de la guerre ?
Le visage : yeux
exorbités, les rides
prononcées, la bouche
énorme et ouverte
Les couleurs : le noir, le
gris et le blanc mettent
en exergue la noirceur
de la scène
Le soldat blessé
comprime son corps
souffrant : main
arraché, entrailles
sorties du corps
Le paysage est dévasté
Il dépeint, d’un trait froid, la sauvagerie des combats et ses conséquences sur l’homme et la nature. L’intérêt réside surtout
dans la description que l’artiste fait de l’individu, le représentant comme déshumanisé dans un champ de bataille dévasté. Les
scènes sont d’une précision, d’une force difficile à regarder. Dix peint les déchirements, les blessures et la douleur, avec une
incroyable technique et un réalisme impressionnant. L’artiste accorde également un grand pouvoir au regard.
Dix affirme son style, très graphique et mouvementé, agressif et relevé par une palette de couleurs acides et froides, qui lui
permet de décrire son époque avec une grande cruauté.
Conclusion : La portée de l’œuvre est universelle ! Elle dépeint sans rien cacher la réalité des souffrances des hommes à la
guerre.
Quel message veut transmettre cette œuvre ?
« Les artistes ne doivent pas essayer d’améliorer et de transformer le monde; ils sont beaucoup trop insignifiants pour cela. Ils ne
doivent que témoigner. » (Otto Dix, 1958). Bien évidemment, Otto Dix veut donc rendre compte de ce qu’il a vécu à la guerre et
notamment des souffrances qu’elle a engendrée, ce qui peut expliquer ensuite la façon dont l’ont traité les nazis, eux qui, au
contraire, exaltaient les « vertus » de la guerre.
Quel est son impact aujourd’hui ? Il y a un retour vers les œuvres de Dix comme vers l’étude de la première guerre mondiale
alors que celles-ci avaient été interdites au temps des nazis puis mis au placard pendant l’après deuxième guerre comme les
symboles d’un monde révolu.
Citez d’autres œuvres ayant les mêmes caractéristiques (nature/titre/auteur)
Tableau peint, Les joueurs de cartes, Otto Dix, 1920
Triptyque (ensemble de 3 tableaux peints), La guerre, Otto Dix, 1929 à 1932

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