effets secondaires des traitements a visee hormonale du cancer de
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PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 111 EFFETS SECONDAIRES DES TRAITEMENTS A VISEE HORMONALE DU CANCER DE PROSTATE J. HUBERT, G. FOURNIER, O. CUSSENOT, T. PIECHAUD, D. CHAUTARD, M. PENEAU, G. CARIOU, T. FLAM, B. COCHAND-PRIOLLET. CCAFU: Sous comité Cancer de Prostate avancé RESUME Comparativement, les effets secondaires des tra itements médicaux sont plus fré quents, parfois graves, et mé rite nt d’êtr e reconnus précocement lors du suivi car la diminution ou l’inte r rup tio n du tra item e nt p er me t l’ amé lior ation ou la ré versibilité dans la majorité des cas. Le but de ce travail est de répertorier les effets secondaires signalés pour les thérapeutiques les plus habituelles utilisées dans le traitement du c ancer de la prostate métasta tique, e n sa chant que c eux-c i sont d’ in cid en ce va ria ble , a ne c dotiqu e p our certains ou fréquents pour d’autres. Le s e ff et s sec ondaire s de s tr aite ments hor mo naux du canc er de prostat e sont rares, non prévisibles, var iables se lon les patients e t le type de traitement, souvent réversibles mais parfois gravissimes. Ce travaille collige les e ffets secondaires s ig nalé s dans la litt ér at ure pour les traitements les plus habituels (effets liés à l’ac tion thér apeutique, effets secondaires autres, interactions médicamenteuses), et r é sume le ur incide nce sur le suivi des patients. Pour chaque type de traitement sont précisés: MOTS-CLES - les e ffe ts s ec on da ire s lié s à l’ a ction thérapeutique Pr osta tic ne opla sm, d rug the ra py, a ntineoplastic agents, adve rse e ffec ts, drug tolerance, androgen antagonist, gonadorelin, c yp ro te r one a c eta te, die thy ls tilb estr ol, estramustine. - les effets secondaires autres - les interactions médicamenteuses - l’incidence sur le suivi des patients. Les effets secondaires ont été recensés à partir de différentes sources: INTRODUCTION Parmi les traitements du cancer métastatique de prostate, la castration chirurgicale, bien que de moins en moins utilisée, reste le “gold standard”. Elle a des effets secondaire s qui sont rares et mineurs (problème s locaux au n ive au d u scro tum) , e n deh ors des e ff e t s attendus du sevrage androgénique, communs à tous les traitements diminuant la testostérone circulante (impuissance, baisse de la libido). - bibliographie, en particulier Medline - enquête du centre de pharmacovigilance* - dictionnaire Vidal - Martindale, the extra pharmacopia - Duke’s: Meyler’s side effect of drugs - Physician’s Desk Reference *C entr e de Phar mac ovi gil anc e de N ancy, Dr P Trechot, Pr J Royer 111 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 112 AGONISTES DE LA LH - RH - La gynécomastie et la sensibilité mammaire ne so nt pas r ar es (9 0) e t le s bouff ée s de chaleur présentes dans plus de 60% des cas. a) Molécules disponibles La modification de l’acide aminé en position 6 a donné naissance aux agonistes de la LHRH. Selon le type d’acide aminé utilisé, de multiples peptides synthétiques peuvent être obtenus: - Effets sur le testicule: il existe en général une fibrose avec arrêt de la spermatogenèse et de la sécrétion androgénique; leur réversibilité est controversée, tant sur le plan expérimental qu’en pathologie humaine (32, 47, 50). - Busé rélin e: Bigon ist® (Ca ssenne ), une injection sous-cutané e de 6,3 mg/2 mois; Suprefact® (Hœc hst), 500 micro grammes sous-cutanés 3 fois/jour ou 12 pulvérisations nasales/jour. c) Autres effets secondaires * Biologiques: En dehors des effets hormonaux, les agonistes de la LH-RH n’on t q ue trè s pe u d’e ff e t s biolog ique s. En p ar tic u lie r, l’ a ctivité antithrombine III n’est pas modifiée (76), ni le mé tab olisme d es lipop ro té ine s (pa s de modification des LDL ni HDL) (92). - Goséreline: Zoladex® (Zeneca Pharma), 3,6 m g/28 jo ur s, imp lan t sous- c utan é . L e u p r o r é l i n e: En antone ® (Take da ), 3,75 mg/28 jours en sous-cutané ou IM; Lucrin® (Abbott France), 1 mg sous-cutané/jour. Une hype rca lcém ie , non spéc ifique , pe ut exister co mme ave c d’a utr es tra ite me nts hormonaux. - Triptoréline: Decapeptyl® 3,75 mg (Ipsen Biotech), 3,75 mg/28 jours en I.M. b) Ef fe t s se c ondair es liés à l’ ac tio n thérapeutique * Cliniques: On peu t r en con tr er de s ré ac tion s au site d’injection à type de rash, œdème ou prurit (76), ou une irritation de la muqueuse nasale pour les formes en pulvérisation. * Biologiques: - La testosté ron émie a ugme nte d e f aç on im por tan te pe nd a nt la 1è re se ma ine d e tra iteme nt, puis diminue à pa rtir de la 2e semaine; les taux de castration sont obtenus en 2 à 4 semaines. Un certain nombre d’effets secondaires rares ont été rapportés dans différentes études: Os té op or ose (8 0, 8 5). T roubles neur olog ique s (fa ible sse, pare sthé sie de s membres inférieurs).ou psychiques (syndrome dépressif, parfois suicide) (26) attribués à la privation androgénique.- développement (75) ou aggravation d’un adénome hypophysaire (59). - Troubles du somm eil, vertiges,. .. H TA, œd èm e de s me m bre s in fé rie ur s.Polymyosite associée à un infiltrat pulmonaire interstitiel (19). - Troubles digestifs (diarrhée, constipation, modification de poids, douleurs abdominales), cuta né s (é rythème, éruption urtica rienn e, modific atio n de pilo sité. ) Réac tion ana phyla ctique , qui est possible comme avec toutes les protéines et peptides (45, 73). - La LH augmente dans les heures qui suivent le début du traitement puis diminue après 2 à 3 jours (de même que la FSH) pour atteindre un taux inférieur à 0,5 UI/L après 15 jours. * Cliniques: - Le flare-up, poussée évolutive conséquence d e l’ aug men ta tion de la te stostér oné mie p en da nt le dé bu t d u tra item en t, e st relativement peu fréquent (57, 88), mais peut ê tr e re sp onsa ble de d éc è s (26 , 88 ) ou d ’a gg ra va tion de la sym ptom ato lo gie : douleurs osseuses (8), insuffisa nce r énale obstructive (49), c ompression mé dullair e, pleurésie (83)... 112 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 113 d) Interactions médicamenteuses - La testostérone a ugmente (génér ale ment limitée à deux fois la valeur normale) (38), de même que l’e stradiol (re sponsa ble d’eff e t s se condaires comme la gyné comastie) (93) alors que la LH est légèrement augmentée ou peu modifiée (38, 42, 56, 93). Actue lleme nt auc une intera ction médic am ente use n’a é té ra ppo rtée (74 , 94 ). On c on se ille simple me nt d ’é vite r les médicaments hyperprolactinémiants, c eux-ci diminuant les taux des réce pteurs à GnRH dans l’hypophyse. - En association avec un agoniste de la LH RH: e) Incidence sur le suivi des patients La testostérone, la DHT, l’estradiol chutent ; il y a également diminution des taux de LH et FSH (12, 38). Le flare-up: Chez les patients présentant un stade évolutif, ou un facteur de risque faisant craindre une évolution brutale, il est préconisé de ne pa s d ébuter direc teme nt le tr aiteme nt p ar le s a gonistes de la LH -RH qui p euve nt ê tre responsables d’une flambée évolutive, mais de le faire précéder et accompagner, au moins au dé but du tr aite ment, pa r un autre type de tra itement (estrogène, anti-a ndrogène non stéroïdien, acétate de cyprotérone) (8, 14, 51, 88). * Cliniques: - Insuffisance érectile et baisse de la libido qui sera ie nt moins impo rtants en c as de monothér apie: Près de 5 0% de s patie nts conserveraient une activité sexuelle (22, 38, 86). - Bouffées de chaleur variables selon que le traitement est pris en monothérapie (de 10% (9, 30) à 50% (23)), ou en association avec une ca stration ou un agoniste de la LH-RH (80% (65)). Biologie: Surveillance de la te stostéronémie, e n cas d’incertitude sur l’observance au traitement. - Modification du spermogramme: En m ono th ér a pie , on no te un e ba isse signific ative de la spe rmatogenè se et une hyperplasie des ce llule s de Leydig, lié e à l’hyperstimulation (7) alors qu’en association ave c un a goniste, le s effe ts de ce dernier prédominent. ANTI-ANDROGENES PURS a) Molécules disponibles - B i c a l u t a m i d e: Ca sode x® ( Ze ne c a Pha rma ).Co mprimé s de 5 0 mg, per os, 3 cps/jour - N i l u t a m i d e: Ana nd ro n® (Ca sse nn e) . Co mprimé s de 5 0 mg, per os, 6 cps/jour pendant 4 semaines, puis 3 cps/jour, en une ou plusieurs prises. AMM 1986. - Gynécomastie, appréciée de façon variable;. Flutamide : 34 % e n monothé rapie , 9% en association avec Gn-RH (29, 74). Nilutamide: rares cas d’augmentation de volume du sein en cas d’association avec Gn-RH (38). Plus de 40% e n monothéra pie (23). Bic alutamide: 50% d’ au gm en ta tion d e vo lu me o u de sensibilité des seins (30, 96). b) Ef fe t s se c ondair es liés à l’ ac tio n thérapeutique - Le syndrome d’arrê t de s a ntiandrogène s (antiandrogen withdrawal syndrome): * Biologiques: Ce syndrome a été décrit dès 1993 par KELLY et SCHER chez des patients atteints de cancer - Flutamide: Eule xine ® (Schering-Plough). Comprimés de 250 mg, per os, 3 cps/jour. AMM 1986. - En monothérapie: 113 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 114 p ro statiqu e mé tasta sé e n é c ha pp em en t hormonal (c linique et/ou biologique ), après traitement par blocage androgénique maximal. L’effet bénéfique, tant biologique (baisse du PSA) que c lin ique , de l’inte rr uption du traitement par flutamide, observé alors, a été c on fir mé pa r d’a utr es au teu rs p our le f lutamide , mais a ussi le bica lu ta mide e t l’acétate de megestrol. Sur le plan biologique, u ne ba isse du PSA de plus de 50 % e st o bte nue c he z 15 à 50 % de s pa tien ts e t s ’a cc om pa gn e da ns c e rta ins c as d ’un e a mé liora tion cliniqu e p ar fois p rolo ngé e p lusie urs mois ch ez d es pa tie n ts symptomatiques (63). Effets secondaires spécifiques au nilutamide: c) Autres effets secondaires - Effet antabuse qui peut toucher jusqu’à 20% des patients (23, 38, 94). - I ntolé ra nc e à la lu mièr e : trou ble s de l’accommodation à l’obscurité et de la vision de s c oule ur s ( 37) . L’ é volution e st généralement favorable à l’arrêt du traitement ou à la r éd uction d e c e lu i- ci, ou pa rf ois malgré la poursuite du traitement: la gêne nécessite un arrêt thérapeutique chez 1% des patients (11). - Pneumop athie inte rstitie lle p ulmona ire, touchant moins de 2% des patients (38, 72, 82). Elle a été décrite entre le 10e et le 225e jour s et e st r év er sible à l’a r rê t o u à la diminution du traitement. * Biologiques: Il existe un effet favorable de l’association anti-androgène pur et agoniste de la LH-RH sur les lipoprotéines plasmatiques (38). Effets secondaires spécifiques au flutamide: - M éthé mo globiné mie (84 ) e t photose nsibilisation (62) ont été rapportées. * Cliniques: Plusieurs études retrouvent cependant des cas ponctuels de complications parfois sérieuses ou graves: - Une diar rhé e lié e à une intolér an ce au la ctose ( dont 210 mg sont c onte nus da ns ch aq ue ca ps ule d e 2 50 m g) ( 99 ) se ra it observée dans 5 à 24% des cas. Effets secondaires communs: d) Interactions médicamenteuses - L’hépatotoxicité , parfois gravissime, peut survenir jusqu’à 6 mois aprè s le dé but du tr a ite me nt ( 18) . Elle a é té dé c rite essentiellement pour le flutamide (2, 18, 20, 9 8) ; po ur le n ilu tam ide d es c as a ve c a ug me nta tion d es tr a nsa mina se s on t également été rapportés (chez 8% des patients pendant les 3 premiers mois) (38) ainsi qu’une possibilité d’hépatite associée à une toxicité pulmonaire (34); un cas mortel est décrit (71), survenu au 52e jour lors d’un traitement en association avec du phénobarbital. - Modification du métabolisme hépatique: le niluta mide p eu t ré duir e le mé ta b olisme hé patique de c er taine s substa nc es ( an tivitam ine s K, phé n ytoïne , pr opr an olol, chlordiazé poxide, diazépam, théophylline), dont l’élimina tion peut être retardée et le s taux sanguins augmentés. - Troubles digestifs assez fréquents à type de nausées, vomisse me nts, diarrhée, semblant diminuer au bout de quelques semaines de traitement. e) Incidence sur le suivi des malades - Interaction avec la warfarine (anti-vitamines K) possible, avec risque hémorragique accru dé cr it po ur le f luta mide (9 4) e t pou r le nilutamide (38). . Syndrome d’arrêt des antiandrogènes: Chez les patients en échappement hormonal ma lgré u n tr aite me nt pa r bloc a ge androgénique maximal bien suivi, un arrêt du tra ite me nt a ntian drog én iq ue (f lu tamid e, - Problèmes psychiques. - Prurit, céphalées, etc... 114 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 115 bica luta mide ) peut être entrepris avant de recourir à des traitements de seconde ligne. - Gynécomastie qui est plus rare qu’avec les estrogènes (6 à 13% selon GOLDENBERG) . Détection des effets secondaires: - Pratiquement jamais de bouffées de chaleur (68). Un dosage des transaminases avant traitement, puis à la 2e e t 4e semaines sont préconisés pour dépister les sujets à risque de troubles hépatiques avec arrêt du traitement si le taux est égal à trois fois la limite supérieure de la normale. c) Autres effets secondaires * Biologiques: - Abse nc e de m odif ica tion d u volu me pla sma tique (91 ), à la d iffé re n ce de s traitements estrogéniques et donc absence de risque de surcharge cardiaque. En cas de symptomatologie pulmonaire chez u n pa tie nt so us nilu ta mide, ra diogra phie pulmonaire et éventuellement interruption de traitement. E n ca s d e c ya nose , méthémoglobinémie. re c he rc he - Augmentation de l’activité fibrinolytique et de l’activité plasmatique antithrombine III - Fr ac tion s HDL e t LDL du c ho les té r ol diminuées; rapport HDL/LDL diminué, ce qui peut avoir un effet défavorable, à long terme, sur le risque cardio-vasculaire. L’incidence en est probablement très faible (91). de En ca s de traitement anticoagulant associé, su rve illanc e du te mp s de Quick . E n c as d’intolérance à la lumière, arrêt ou diminution des doses, essai de verres fumés. Nécessité de pr évenir le s conducteurs de vé hicules des p ossib le s troub le s oc ula ire s et de l’e ff e t antabuse. - Discrète augmentation de la prolactinémie (jusqu’à 2 à 3 fois la valeur normale), moins importante qu’avec les estrogènes (81) * Cliniques: - La toxicité hépatique est connue depuis 1986 (60). Plusieurs communications en font état de puis: E lle v a d e mod if ica tion s de tra nsaminases, dé crite s dès 1981, jusqu’à l’hépatite confirmée par biopsie (28, 39, 60, 69) . Il e x iste d es hé pa tites fu lm ina nte s mortelle s ( 4, 10, 46, 53, 69) , re ncontrée s essentiellement chez les hommes âgés, traités par des doses importantes (46). Le délai de survenue est en général de 3 à 6 mois; si le tr aite me nt est ar rêté tôt, il e xiste le plus souvent une évolution favorable. ACETATE DE CYPROTERONE a) Molécule disponible - Ac é tate d e c y pro t é ro n e : An dro c ur® (Schering SA), comprimés de 50 mg per os, 2 à 3 cps matin et soir. AMM 1980 b) Ef fe t s se c ondair es liés à l’ ac tio n thérapeutique * Biologiques: - Chu te d e la tes to stér on e p la sm atiqu e (cependant moins marquée qu’avec le DES ou la castration). - Chute de la FSH et de la LH - Effets cardio-vasculaires. Les patients traités par acétate de cyprotérone ont une plus faible incidence d’effets cardio-vasculaires que ceux traités par petites doses de diéthylstilbestrol ou médroxy-progestérone (21, 61). * Cliniques: - Impuissance e t baisse de la libido, eff e t s identiques à ceux du DES (91) - Arrê t de la spermatogenèse ave c atrophie tubulaire, qui pourrait être réversible jusqu’à un an après le début du traitement. Les complications cardio-vasculaires restent rares (44); la responsabilité du traitement est difficile à établir compte-tenu de l’âge de la 115 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 116 population dont les causes cardio-vasculaires de décès représentent plus de 20% selon les statistiques de l’INSERM. d) Interactions médicamenteuses No n signa lé es d an s le Vida l n i da ns le MARTINDALE et le DUKES.(29, 76) - Des phlébites ont également été décrites ; leur origine possible est le développe ment d’a ntic orps anti-acé tate de c yprotérone (6, 52). e) Incidence sur le suivi des patients Contre-indications au traitement: - Insuffisance rénale - Insuffisance hépatique - Hypersensibilité a u produit, tube rculose, diabète - Antécédents d’affection thromboembolique L e r isque re lative m en t fa ible d’e ff e t s se cond aires c ar dia que s et vasc ula ires e st a ttribué à la structure pr ogesta tive e t non e strog én iq ue d e la molé cu le e t ex pliq ué égale ment par l’absence de modific ation du volume plasmatique, par l’augmentation de l’ a nti-thr omb ine I II e t de l’ ac tivité fibrinolytique. Une surveillance de la fonction hépatique et la glycémie est préconisée pendant toute la durée du traitement. D’a utres effets secondaires(pour lesquels la responsabilité du produit n’est pas toujours certaine) ont été décrits: ESTROGENES a) Molécules disponibles - Modification de poids - Troubles digestifs (nausée, diarrhée) - Asthénie, surtout entre la 2e et la 6e semaine de traitement - Troubles re spiratoire s (35) déc rits après un mois de tr a ite me nt ma is ch ez de s fum eu rs a ve c amélioration à l’arrêt de la thérapeutique - Un cas d’atrophie optique chez un homme de 80 ans, sous traitement par CPA depuis 2,5 ans (50 mg/jour) (amélioration a prè s l’arrêt du tra ite me nt) (58) - Ostéopor ose, ch ez des patients traités en association par agonistes, liée à la privation androgénique (85) - Un cas de sclérodermie (33) - Diéthylstilbestrol: Distilbène® (Gerda SA), co mpr imé s à 1 m g, 3 mg /jo ur, voir e 1 mg/jour. AMM 1945. - Fosfestrol: ST 52® (Sarge t), comprimé s à 100 mg, ampoules à 250 mg, 3 cps/jour ou 4 à 8 amp/jour IV lente. AMM 1954. b) Eff et s se c ondair e s lié s à l’ac t ion thérapeutique * Biologiques: Te stostér oné mie, ta ux de DHT e t de LH chutent, alors que l’estradiol et la prolactine plasma tique augmentent (81). L’ a l t é r a t i o n hypophysaire peut persister après l’a rrêt du traitement (97). - Carcinogenèse hépatique: Sur plus de 20 ans d’utilisation de l’ACP, 2 c as mondiaux de tumeur hépatique maligne ont été rapportés. Il convient de souligner que des centaines d’agents chimiques, métabolisés par le foie peuvent entraîner le développement de tumeurs hépatiques chez certains animaux a lor s que c he z l’ho mme , le f oie sem ble r e ma rq ua blem e nt r ésista nt au x e ff e t s carcinogènes. Il existe de plus de fréquentes difficultés à faire la part de ce qui revient au traitement ou à une hépatopathie préexistante (3). * Cliniques: - impuissance, baisse de la libido, sensibilité mammaire, ou gynécomastie qui peuvent être dé finitive s, mê me si le tra ite me nt e st interrompu (97). - a tr ophie testic ula ir e, ave c m odif ic ation histologique, qui e st ha bitue lle a près le s traitements au long cours; elle est également définitive (97). 116 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 117 c) Effets secondaires autres - c a n ce r s: p lusi eu r s c a s de c a nc e r s hépatiques ont été dé crits, survenant a prè s plusieurs années de traitement (13, 79, 87) mais aussi c ancers du sein (5, 27), du rein (67). * Biologiques: Les estrogènes entraînent une augmentation du volume plasmatique (93), susceptible de retentir sur une fonction ca rdiaque altérée. - de fa ç o n plu s ra r e , d’ a utr e s e ff e t s sec ondaires ont été décrits: troubles à type d’ a lté ra tio n cu ta né e o u al tér a tio n d e s phanères, troubles psychiques.- Les troubles digestifs sont fréquents, à type de diarrhée, nausées, vomissements ; il existe un risque accru de lithiase vésiculaire , et, sur le plan biologique, une fréquente modification des LDH ou SGOT (74). Ils peuvent entraîner une augmentation d’un certain nombre de facteurs de la coagulation, une diminution de l’activité antithrombine III, une augmentation du fibrinogène, une diminution de l’activité fibrinolytique (40). L’augmentation de la synthèse protéique par le foie, parmi lesquelles les facteurs de la coagulation, est une explication plausible au risque accru de problème cardiovasculaire (43). Augmentation de l’angiotensinogène (94) et de l’agrégabilité plaquettaire (43, 74). d) Interactions médicamente uses Le s e s tro gè n e s a ug me n ten t le s ta ux circulants de ciclosporine par diminution de son élimina tion hépatique. Au niveau des lipoprotéines, on assiste à une d im inu tion d u LDL c hol es té ro l e t un e augmenta tion du HDL cholestérol, avec une f orte a ugmentation du r apport HDL /LDL (43, 74, 93, 94), c e qui est théorique me nt bénéfique , mais n’a probable me nt que peu d’effet à court terme. Les inducteurs enzymatiques ac célèrent la dé g ra d ati on d es e stro gè n e s (a n tic on vu lsiva n ts, b a rb itur iq ue s, griséofulvine, rifampicine, etc...). On a pu consta te r éga leme nt des ané mies h ém olytiqu es lié e s à un dé ve lopp em en t d ’ an tic or p s a n ti- DE S ( 78) ou d ’a u tr es a lté rations c omme une pancytopénie après plus de 5 ans de traitement (17). e) Incidence sur le suivi des patients Les patients à risque vasculaire sont exclus de principe de c e type de tra item ent. La surveillance cardio-vascula ire est re nforcée pendant les 6 premie rs mois de traitement pendant lesquels le risque d’effet secondaire est le plus élevé (24, 25). * Cliniques: - de s tro ub le s c a r dio -v a sc ula ir e s: le ur fré que nce de surve nue a justifié les fortes d im in utio ns de s do ses th ér ape utique s e t l’e xclusion des patients à antécédents de ce type. De nombreuse s complica tions ont é té décrite s: infarctus, thrombophlébite, embolie pu lmona ir e, acc ide nt vasc ula ire c éré bral, HTA, OAP, infarctus mésenté rique (48, 95), r é te ntio n hy dr iqu e e t so dé e . .. C es c omplica tions pe uve nt surve nir de fa çon p ré c oc e, dè s le s p re miè re s se m aine s d e tra itement (16). La s ur ve illa n c e b iol og iqu e c o mp or te glycémie, cra se sanguine, bilan hépatique, bilan lipidique. Ce r tai ns pr o po se nt un e é c h og ra p hie hép atique , un e xa men de s se ins, pa rf ois problématique s’il existe une gynécomastie (nécessité de mammographie ?). 117 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 118 ESTRAMUSTINE PHOSPHATE KETOCONAZOLE a) Molécule disponible a) Molécule disponible - E stramustine p hosp hate : E s t r a c y t ® (Pharmacia SA), cp de 140 mg. 2 gélules 2 fois/jour. AMM 1979. - K e t o c o n a z o l e: Niz or al® (Ja nsse n) : co mprim és d e 2 00 mg . 40 0 mg pe r os 3 fois/jour (AMM en 1982 comme antifongique aux doses de 200 à maximum 400 mg/jour; pas d’AMM pour le cancer de prostate). b) Ef fe t s se c ondair es liés à l’ ac tio n thérapeutique b) Eff et s se c ondair e s lié s à l’ac t ion thérapeutique L e s e ffe ts biolo gique s e t c lin iq ue s son t identiques à ceux du traitement estrogénique, lié s à l’a ugm e ntatio n d e l’e stra dio l plasmatique. * Biologiques: - La testostérone chute à des taux de castration en 24 he ur es e t la LH a ugm e nte en conséquence de la chute de testostérone (89). Elle peut ê tre re sp onsable d’ une c ertaine inefficacité à long terme. c) Autres effets secondaires ils sont fréquemment responsables d’un arrêt du traitement (jusqu’à 40%) (66): - Modification de la toléra nce au glucose, né cessita nt des réé quilibrations de diabète (74). - Digestifs, qui sont plus importants, et g én ér ale me nt dose -dé pe nda nts ( 41, 66) : nausées, vomissements, anorexie, diarrhée. Leucopénie. - Troubles hépatiques. - L’ACT H a ugm e nte ( 54) . alor s qu e le s minér alo e t gluco-cortic oïdes surrénalie ns ch ute nt ( 55) . L e te st au Syn ac thè ne e st négativé (pas de réponse à l’ACTH). - L es a nd ro gè ne s sur ré na lien s ch ute nt également (55, 89). Au x USA, il e st c on se illé au x pa tie n ts d’utiliser des mesures contraceptives en raison du risque mutagène, ce rtains patients ayant retrouvé des érections à l’arrêt des estrogènes et l’introduction de l’estramustine phosphate... - Enfin, il existe une inhibition de la synthèse de la vitamine D. * Cliniques: - Tr ou bles de l’é re c tio n, de la lib id o e t bouffées de chaleur. d) Interactions médicamenteuses L’absorption de l’estramustine phosphate est diminué e avec le ca lcium (36). Il convient donc d’éviter les aliments lactés. Les autres intera ctions sont celle s des e strogène s en général. - Troubles liés à l’insuffisance cortisolique si celle -c i n’est pas compensée, avec malaise, anorexie, asthénie, etc... Le simple arrêt du traitement ne permet pas toujours le retour rapide à la normale (55). e) Incidences sur le suivi des patients c) Autres effets secondaires Les précautions sont identiques à celles des traitements estrogéniques. - Insuffisance hépatique. Les manifestations vont de modifications discrètes de la fonction hépatique (10 à 15% des cas) à une hépatite clinique, voire une hépatite fulminante. Ces complications sont possibles dès les premiers jours de traitement, même à faibles doses (54) ma is le plus sou ve nt s urv ien ne nt a pr è s plusieurs sema ines ou mois de traite ment. Su rv eilla nc e d e la n umé r ation fo rm ule sanguine. 118 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 119 E lles o nt un e p ossible or ig ine im mun oallergique. AMINOGLUTETHIMIDE a) Molécule disponible - Troubles digestifs: nausées, vomissements, dia rrhée av ec une inciden ce relativeme nt f aible , m ais p osan t par fois u n pr oblè me majeur (21). - A m i n o g l u t e t h i m i d e: Orimétène ® (CibaGeigy), comprimés à 250 mg. (AMM 1982 dans l’hypercorticisme et le cancer du sein; pas d’AMM pour le cancer de prostate) - Troubles cutanés: prurit, rash. - HTA (1). b) Eff et s se c ondair e s lié s à l’ac t ion thérapeutique d) Interactions médicamenteuses * Biologiques: De nombreuses interactions ont été décrites: - Chute des gluc o e t minéralocorticoïdes et chute des androgènes surrénaliens - Les anti-acides, les bicarbonates et les antiH2 diminuent l’absorption du kétoconazole (qui est soluble dans l’eau à un pH inférieur à 3 ). - Des in te rf ér enc e s ex iste nt av ec les métabolismes de la vitamine D, de l’insuline de la ciclosporine, de différents antibiotiques (a mphotéricine B, rifa mpicine, isoniazide, e tc ...),. des anti-histaminiques (astémisole, terfénadine),.des anticoagulants. * Cliniques: - Diminution de la résistance au stress c) Autres effets secondaires * Biologiques: - Des modifications au niveau hépatique ont été rapportées (SGOT, phosphatases alcalines, gamm a GT, bilirubine) (70) ainsi q u’une augmentation du cholestérol - Alcool: effet antabuse. e) Incidences sur le suivi des patients - Sur le pla n hor mon al, il n ’y a p as de mod ific ation d e la p rola c tin e , ma is augmentation de la TSH et diminution de la Thyroxine - (15) * Biologiques: - Suivi de la te stosté ro né mie , qu i p eu t augmenter après quelques mois. * Cliniques: - Bila n h ép atiqu e av an t tra item en t pu is régulièrement au cours du suivi, avec arrêt du traitement s’il apparaît des perturbations. De s e ff ets se c ond air es tr ès d ive rs so nt possibles: Troubles de la vigilance, ataxie Er uption c uta né e m orb ilif orm e, de rmite ex fo lia nte ( 64) , pru rit - Nau sée s, vomissements - Tr oubles héma tologiques: leuc op én ie , ne utrop én ie , voire a pla sie Hypothyroïdie (31) - Hypotension (du fait de l ’ e ff et su ppr es sif sur la séc r étion d’ aldo stér on e) - T rou ble s re spir a to ire s: alvéolite allergique (77) * Cliniques: - Surveillance de la tension artérielle. - Compensation du déficit cortisolique - Surveillance clinique et arrêt du traitement dès qu’apparaît un effet indésirable. d) Interactions médicamenteuses - L’ a mino gluthe timide a cc é lèr e le métabolisme de la dexaméthasone (on utilise donc de pré fé ren ce , da ns les tr aite me nts supplé tifs, l’hydr ocortison e qui n’e st pa s affectée). 119 PU/96 sup 1a/6/98-158 9/09/01 12:54 Page 120 359: 125 - 9 discussion 141 - 53. - Diminue l’effet des antivitamines K comme la Coumarine et la Warfarine. 9. 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