Dissertation s`appuyant sur un dossier documentaire SUJET
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Dissertation s`appuyant sur un dossier documentaire SUJET
Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire Il est demandé au candidat : - de répondre à la question posée par le sujet ; - de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ; - de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; - de rédiger en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation. Question : De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte : continuité ou ruptures ? SUJET : Comment évolue la socialisation de l'enfance à l'âge adulte ? Document 1 : Pratique de la lecture entre 8 et 12 ans La transmission d'une pratique culturelle (en %) Pratique actuelle de la lecture Gros lecteurs Lecteurs Non-lecteurs Ensemble Lecteurs réguliers 65 45 21 40 Lecteurs occasionnels 20 27 24 24 Non-lecteurs 15 28 55 36 Ensemble 100 100 100 Champ : personnes de 15 ans et plus n'ayant pas été élevées en institution. Source : enquête permanente sur les conditions de vie des ménages. Octobre 2000. Insee Première. Mai 2001. 100 Document 2 : Je garde de bons souvenirs de cette époque (1), même si je suis bien obligée de constater que dans la vie quotidienne, avec mes enfants, je suis aux antipodes de ce que j'ai vécu avec mes parents. J'ai le sentiment que nos parents avaient à vivre tellement de choses qu'ils n’étaient pas du tout centrés sur nous. Avec ma sœur Juliette, nous faisions absolument ce qui nous plaisait : on mangeait ce que l'on voulait quand on voulait, on ne nous disait jamais d'aller nous coucher, pas une seule fois dans ma vie d'enfant je n'ai entendu ma mère me demandait de ranger ma chambre ! Moi je suis totalement obsédée par mes enfants : si dans la journée ils n'ont pas fait leurs devoirs, du sport, de la musique, ça ne va pas (…) Enfant, je ne faisais ni musique, ni sport... Jamais mes parents n'auraient pensé à nous inscrire à une quelconque activité, ils ne possédaient pas ces codes culturels là, ce n'étaient pas des bourgeois. Mon père comme ma mère sont fils et fille de parents juifs polonais misérables qui ont immigré en France pour une vie meilleure. (…) Toute mon enfance, je venais au Luxembourg, à l'Action Christine (2), j'ai rêvé de ce quartier ; je l'ai voulu, je l'ai eu ! J'habite le 5ème arrondissement, mon fils aîné est à Henri IV (3), et avec mon second mari nous avons acheté une résidence secondaire à l’Île de Ré... Je suis une vraie bourgeoise, mais je n'ai aucun mal avec ça, j'assume complètement. (1) La personne qui témoigne fait référence à son enfance dans les années qui ont suivi mai 1968. (2) Nom d'un cinéma célèbre du Quartier latin à Paris (3) Nom d'un grand lycée parisien, situé dans le 5ème arrondissement de Paris, l'un des plus côtés de la capitale. Source : Témoignage cité dans V. Linhart. Le jour où mon père s'est tu. Seuil, 2008. Document 3 : Que sont devenus les fils de... ? Agriculteurs ACCE (1) Cadres Professions Employés exploitants intermédiaires Ouvriers Ensemble Ouvriers 1 8 10 23 12 46 100 Cadres 0 6 53 26 6 9 100 Professions 0 8 33 33 9 17 100 Intermédiaires (1) ACCE : Artisans, commerçants et chefs d’entreprise Note de lecture : En 2003, en France, selon l'Insee, 46 % des hommes actifs de 40 à 59 ans fils d'ouvriers sont devenus ouvriers. 10% des fils d’ouvriers sont devenus cadres. Champ : hommes actifs ou anciens actifs de 40 à 59 ans Source : Insee. Enquête 2003 Document 4 : Le portrait de votre grand-mère veille toujours sur la salle de votre restaurant : quels souvenirs gardez-vous de la cuisine de votre enfance ? (…) C'était l'époque des fourneaux à bois, et la priorité était d'avoir une bonne braise ; [ma grand-mère] jouait avec le feu comme un sculpteur avec sa masse, sa matière. C'est là où elle m'a énormément appris. Elle n'était pas un grand saucier, avant tout un rôtisseur, et elle organisait des déjeuners et des dîners de famille où il se passait énormément de choses en cuisine. Tout cela a créé en moi, très jeune, à la fois un respect et une véritable histoire d'amour avec le toucher, le geste, la précision, l'approche de la main. Pour moi, et cela le sera toujours, la main est un élément déterminant dans le regard que je peux avoir sur ceux qui travaillent avec moi. Quand j'engage un cuisinier, ce qu'il pourra me raconter m'intéressera dans un second temps car ce que j'ai envie de voir, c'est son approche du produit, la façon dont il saura prendre un peu de fleur de sel pour la poser sur un oignon ou une betterave. Source : « Le feu, le geste et la main ». Entretien avec Alain Passard (1), Geste. N°2, Automne 2005 (1) Grand chef cuisinier, propriétaire du restaurant trois étoiles L'Arpège. Son père était ouvrier, sa mère agent d'hôpital. Sujet réalisé par Eric Duclos, professeur de SES au lycée Jean Monnet de Blanquefort