Compte-rendu de la réunion du 22 avril 2015

Transcription

Compte-rendu de la réunion du 22 avril 2015
 Commissions du CE
Roissy, le 27 avril 2015
COMMISSION CONJOINTE ECONOMIE-PRODUCTION / EMPLOI-FORMATION
Compte-rendu de la réunion du 22 avril 2015
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COMMISSION ECONOMIE-PRODUCTION
COMMISSION EMPLOI-FORMATION
PRÉSIDENTS
GUERNALEC Julien
CGT
E
PRÉSIDENTS
JAGUT Philippe
UNSA
P
VICE-PRÉSIDENTS
FORTIN Jean-Luc
NEGREL Nicolas
CFDT
SUD AERIEN
P
E
VICE-PRÉSIDENTS
BRUNET Denis
RIMASSON Maxime
CGT
SUD AERIEN
E
P
MEMBRES
EDDAIDJ Ali
THOMAS Jean-Marc
BONTE Patrick
MISDARIIS Bruno
BERTHOMIEU Vincent
BOITEL Jacky
GALLY Martial
LUGOL Laurent
LE JEANNIC Joël
MALONDA Luigi
CGT
CGT
UNSA
UNSA
CFDT
CFDT
CFE-CGC
CFE-CGC
SUD AERIEN
SUD AERIEN
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MEMBRES
CHRETIEN Vincent
SABOURIN Gilles
DALONNEAU Laurent
SERE Gilles
BESANCON Yann
MACHURE Didier
CHEMINADE Christophe
PRINCE Jean-Pierre
NOURY Agata
PERDEREAU Jean-Luc
WEISHAUPT Jean-Baptiste
CGT
CGT
UNSA
UNSA
CFDT
CFDT
CFE-CGC
CFE-CGC
SUD AERIEN
SUD AERIEN
SUD AERIEN
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INVITÉS
Stéphane DELRUE – Responsable des Affaires Sociales
Philippe GILLES – Responsable Politique de l’emploi
Christophe ELIE – Responsable projets transverses
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15-19 PJ/JG/za 1-2
Commission conjointe Economie-Production et Emploi-Formation
22/04/15
1-Information et consultation sur le projet relatif à un programme de réduction des effectifs Personnel au
Sol, fondé sur le volontariat et sur les mesures d’accompagnement envisagées
a) – Information et consultation sur la situation économique de l’entreprise, les actions à entreprendre
pour restaurer sa compétitivité, les conséquences dans l’établissement industriel et les projets de
réorganisation associés. Cette procédure s’inscrit dans le cadre des articles L.2323-6 et L.2323-15, Partie II,
Livre III, Titre II, Chapitre III du Code du Travail.
b) – Information et consultation sur le projet relatif à un programme de réduction des effectifs Personnel
au Sol fondé sur le volontariat et ses conséquences dans l’établissement industriel et information et
consultation sur les mesures d’accompagnement envisagées. Cette procédure s’inscrit dans le cadre des
articles L.1233-28 et suivants, Partie I, Livre II, Titre III, Chapitre III du Code du Travail.
En préambule, un commissaire attire l'attention des commissions conjointes sur la remise tardive des documents de
travail, ce qui ne permet pas leur étude approfondie. En outre, la réunion se tenant en période de congés, l'absence
d'un nombre relativement important de commissaires est regrettable. Enfin, une meilleure anticipation dans
l'organisation de cette commission (au moins 7 jours ouvrés) eût été bien plus judicieuse.
La Direction prend acte de ces indications. Il précise que la production des documents a été compliquée du fait de
divers facteurs et rappelle que l'actualité de l'entreprise se déroule sans attente ni considération des divers
calendriers.
M. Elie rappelle le contexte économique général d'Air France et de la Maintenance industrielle. Il souligne notamment
la forte concentration du marché MRO de nature à conduire à des politiques de "casse des prix", dans ce qu'il qualifie
de "marché de menteurs".
En effet, certains opérateurs MRO proposent un tarif global de prestation très bas pour capter le client qui se voit, une
fois le contrat conclu, facturé la moindre option supplémentaire. La facture finale peut donc s'avérer en fin de compte
moins concurrentielle que prévu pour le client.
L’accent est mis sur la baisse de recette unitaire, d'abord perçue comme conjoncturelle (du fait notamment de la
récente grève des pilotes), mais qui s'avère finalement structurelle, compensée en partie par le prix du baril de pétrole
actuellement à un niveau très bas. Au niveau DGI, dans ce contexte général, les activités moteurs et équipements
permettent de dégager de la marge bénéficiaire, l'activité DEA étant pour sa part dans une situation bien plus difficile.
La forte pression tarifaire nécessite d'améliorer les marges bénéficiaires sur nos activités. La DGI, à l'instar d'autres
secteurs d'Air France, doit s'adapter à ce contexte.
Il est présenté le plan d'action envisagé et les mesures d'accompagnement.
Le plan d'action consiste principalement en un plan de départs volontaires, concernant potentiellement 78 salariés de
divers secteurs d'Orly et des escales de Marseille, Nice et Toulouse. Sur ces 78 départs possibles, 62 concernent
uniquement les secteurs d'Orly. Les centres industriels de CDG et de TLS ne sont pas dans le périmètre de ce nouveau
PDV. Contrairement aux deux PDV précédents, qui avaient des conséquences sur la DGI, ce plan ne prévoit pas de
secteurs de solidarité.
Le périmètre global DGI comptant environ 800 salariés, c'est donc un peu moins de 10% de l'effectif qui est concerné.
Le lancement de ce plan est justifié par l'existence de quelques sureffectifs locaux bien identifiés, pour certains
résiduels liés à la suppression du magasin ingrédients, et aussi par une baisse constatée de l'activité court/moyencourrier principalement sur A320.
Un listing très précis des secteurs éligibles est documenté en séance. Un quota assez strict est défini pour chaque
secteur éligible, et révèle un souci de ne pas trop "déshabiller" les services.
Au niveau des mesures d'accompagnement, le dispositif du précédent PDV est reconduit. Il est toutefois assorti de
mesures nouvelles concernant les départs volontaires pour projet professionnel ou personnel, et les départs
volontaires dans le cadre d'un dispositif dit de "transition retraite". Enfin, un mécanisme de mobilité volontaire
sécurisé est proposé. Pour finir, le calendrier de mise en œuvre est documenté.
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Commission conjointe Economie-Production et Emploi-Formation
22/04/15
Cette présentation donne lieu à de nombreuses questions sur les trois volets de la présentation. Les commissaires
s'interrogent notamment sur divers aspects.
Les aspects économiques
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Il existe une réalité constante selon laquelle le client recherche une prestation globale : il fournit un avion
pour lequel des prestations de maintenance sont effectuées, et il récupère son avion dans le cadre d'un TAT
maîtrisé. L'aspect prix, bien qu'important, reste cependant au second plan. Dans ce cadre, AFI & KLM E/M ont
de très sérieuses cartes à jouer de par leur capacité à proposer une offre globalisée répondant à cette
attente.

L'écart des coûts de maintenance entre AFI et d'autres MRO, pouvant atteindre 40 % voire plus, est une
information à prendre avec circonspection. En effet, un certain nombre de MRO ne sont pas soumis à nos
contraintes économiques et fiscales et profitent largement de cette situation, rejoignant en cela le concept
de "marché de menteurs" précédemment évoqué. D'un autre côté, on observe que d'autres, soumis à des
contraintes au minimum équivalentes aux nôtres sinon plus élevées, semblent s'en sortir mieux que nous.
Ainsi, il est relevé que nous perdons des chantiers moteurs en faveur de LHT, et cette situation interroge
beaucoup les commissaires.
Il est proposé de mettre au point des offres commerciales plus agressives, comprenant des prestations
globales calculées au plus juste et de nature à capter le client, mais aussi des offres plus élaborées,
qualitativement plus élevées et comprenant des options de nature à nous permettre de dégager des marges
plus importantes une fois les clients captés.

Dans l'esprit de ce qui précède, les commissaires relèvent que les immobilisations imprévues entrent dans
notre coût complet, ce qui nous est défavorable.

Un commissaire met l'accent sur le fait que l'entreprise perçoit des subventions de l'Etat pour assurer le
maintien de l'emploi, et constate que l'entreprise ne fait finalement que réduire les effectifs. Il y a là un écart
perçu comme malsain et dangereux même si la méthode employée est "douce".

Enfin, certains commissaires estiment que la présentation économique qui est faite est trop succincte, peu
documentée. Elle ignore certains aspects jugés importants et s'avère finalement peu convaincante au regard
du projet proposé en réponse.
Le benchmark

Les commissaires estiment que ce PDV est porteur de baisses irréversibles de compétences. Outre l'aspect
stratégique du maintien, voire du développement de nos compétences pour l'avenir, cette situation a un
coût, bien réel, mais qui n'est pas évalué. Cette situation est perçue comme dangereuse.

Il est mis l'accent sur la nécessité de disposer des effectifs suffisants en fonction des réalités des travaux, et le
niveau d'effectifs actuel ne permet plus de faire face à cette nécessité dans des conditions satisfaisantes. Les
commissaires estiment que ceci n'est pas mesuré de manière satisfaisante.
Il existe à ce sujet un écart de perception entre les commissaires et la direction. Les commissaires estiment
que nous sommes proches, voire en-deçà d'un seuil critique nous permettant de faire face aux défis de
l'entreprise et capter de nouveaux marchés porteurs d'avenir ; alors que la direction estime que les choses
ont été suffisamment anticipées pour faire face à la situation présente. En résumé, les commissaires parlent
de l'avenir, et la direction du passé et du présent !

Les commissaires estiment que nos activités devraient fonctionner en réseau dans une optique de projet,
pour exploiter au maximum toutes les synergies possibles de nature à capter durablement les clients et les
recettes. Ce qui nous est présenté est très loin de ce besoin perçu comme fondamental et porteur d'avenir.
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Commission conjointe Economie-Production et Emploi-Formation
22/04/15
La productivité

Certains projets mis en place "débarrassent" la DGI Orly (ex AFI) de choses jugées contraignantes et à faible
valeur ajoutée. Or, ces changements ont souvent un impact négatif sur l'organisation de ces services, et de la
productivité qui en découle. A ce sujet, un commissaire met l'accent sur une pièce simple, qui peut mettre
plusieurs jours à être disponible par manque de réponse du sous-traitant ou d'un gestionnaire de stocks
éloigné, à tel point qu'il est parfois plus efficace pour l'agent en charge du traitement des travaux impliquant
cette simple pièce de prendre une voiture de service pour aller sur place récupérer l'élément ! Des cas
comparables sont identifiés comme nombreux par les commissaires, et les conséquences sur la productivité
sont jugées considérables à l'échelle d'AFI, bien qu'elles ne soient pas précisément mesurées.

Certains commissaires attirent l’attention sur la manipulation des produits dangereux, devenue
particulièrement problématique en termes de productivité, mais aussi de protection des biens et des
personnes, en raison de la fermeture prévisible d'un secteur logistique concerné par le PDV 2015.

Les commissaires estiment qu'il existe des "gisements" de compétences porteurs d'une nette amélioration de
la productivité, et que l'exploitation de ces gisements n'est pas mise en œuvre.

Les commissaires estiment que l'intégration globale de la problématique de la productivité dans le projet
Perform 2020 est dangereuse pour la DGI.
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Le projet de PDV tel qu'il est présenté semble porteur de fermetures de services sinon de hangars. Il n'est
rien dit par la direction à ce sujet.
Les cadres
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Le projet de PDV est présenté comme porteur d'opportunités en termes d'évolutions sociales. Il est indiqué
également la formalisation d'un besoin supplémentaire en effectif de cadres. Les commissaires estiment que
la réalité sera en fait bien plus discrète. L'ascenseur social est en panne et ce projet de PDV ne le fera pas
redémarrer.
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Plusieurs commissaires indiquent que trop de cadres de proximité sont en fait cantonnés à des missions de
"reporting" toujours plus nombreuses qui les empêchent purement et simplement d'exercer les
fondamentaux de leur métier. Il est nécessaire et urgent d'agir sur ce point.
Conclusion
Les commissaires relèvent quelques aspects positifs, notamment sur les nouvelles mesures d'accompagnement. Ils
sont également conscients qu'il existe une demande sur un projet de cette nature parmi le personnel.
Cependant, le projet tel qu'il est présenté ne semble pas répondre à une réalité économique. Certains commissaires
estiment qu'il s'agit en fait de construire une réponse à une demande de la direction générale en vue de la mise en
place de Perform 2020. Ce projet arrive sans doute au mauvais moment et avec un dimensionnement inadapté aux
enjeux actuels et futurs auxquels la DGI & KLM E/M devront faire face. Ce projet ne répond pas non plus à certaines
réalités, en termes d'organisation, d'effectifs et de possibilités de progression sociale des personnels.
Enfin, il semble porteur de pertes de compétences qui pourraient avoir des conséquences irréversibles et non
évaluées pour l'avenir d'AFI. On peut redouter que ce soit, à cet égard, le projet "de trop", faisant basculer
définitivement le centre industriel d'Orly dans une logique d'attrition qui ne pourra pas être récupérée en termes de
recettes pour AFI. Sur ce point aucune garantie n'est apportée. Les commissaires émettent un avis très
majoritairement défavorable au regard du projet présenté.
Julien GUERNALEC
Président de la commission
Economie et Production
Philippe JAGUT
Président de la commission
Emploi et Formation
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