Mise en page 1 - Institution Enfant Jésus
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Mise en page 1 - Institution Enfant Jésus
Histoire d’Hirson Un lieu favorable à la vie. Mais aussi au passage Située sur la trouée de l’Oise, Hirson est dotée d’une place forte naturelle. En contournant l’un des derniers contreforts du massif ardennais, avant de fondre leurs eaux, l’Oise et le Gland ont fait naître une île. camionneurs feront même la réputation de la commune et seront les acteurs d’une seconde phase de développement. Mais les guerres continuent. Leur importance ou plutôt leur fréquence interdit une plus large expansion. Ce promontoire de schiste a longtemps servi de refuge puis est devenu château-fort avant de se donner l’appellation d’Ile Notre-Dame, du nom de la chapelle qu’il abritait. Dans une troisième phase Hirson vit sa révolution industrielle avec l’arrivée du chemin de fer. Le principe de son installation est accepté dès 1846. Etudes, expropriations, travaux… la première ligne Hirson-Namur, via Anor sera ouverte en 1869. Pendant les 20 années qui suivront, sept autres lignes seront ouvertes. La gare d’Hirson deviendra en 1890 la seconde de France, derrière Paris. Lieu de passage, Hirson l’est toujours resté en s’inscrivant même comme un chemin d’invasion devenu « traditionnel ». Mais cette particularité a su également être un avantage. Historiquement la commune a connu trois phases de éveloppement. Ce lieu exceptionnel a très vite été colonisé par l’homme. En témoignent les nombreux silex, urnes franques ou autres vestiges retrouvés sur place. Au Moyen-âge, un château fort vient justement couronner cette butte. C’est la première phase de développement de la commune qui se heurte aux progrès des armes de destruction. Le château est rasé par Turenne en 1657. Sous Louis XIV, après 10 ans de travaux la Route Royale devenue la RN 43, marque son sillon dans la « Trouée de l’Oise » et relance la vie dans la commune qui deviendra celle des « Rouliers ». Ces maîtres d’équipage, ancêtres de nos Le développement des industries lourdes et mécaniques suit celui du chemin de fer en s’appuyant sur un savoir-faire et un solide artisanat local. Après les destructions ferroviaires de la seconde guerre mondiale, depuis le premier choc pétrolier et, pour la première fois de son histoire, la raréfaction des voies de circulation, Hirson est entré dans une phase transitoire. Aujourd’hui, la ville épargnée par une industrie polluante pourrait s’appuyer à nouveau sur sa forêt et son environnement pour redevenir un autre lieu de passage, celui du tourisme vert et des sports de nature. Sans oublier, malgré un passé aussi intense et dévastateur, un exceptionnel patrimoine historique. L’Institution de l’Enfant-Jésus Ancien pensionnat de jeunes filles dit « de madame Bochard ». En 1854, des religieuses, les Sœurs de l’Enfant Jésus, succédant aux religieuses de Sainte Thérèse d’Avesnes sont envoyées à Hirson. Elles dispenseront leur enseignement dans la salle Jeanne d’Arc de cet établissement. Cette salle, qui avait également une entrée rue de Guise, servira de chapelle, après l’incendie de l’église en 1906. 1886 - Une proposition est adressée au Conseil municipal demandant de convertir le pensionnat de Mme Bochard en collège communal de jeunes filles. Question importante soumise à l’inspecteur d’Académie qui est d’accord. Mais le Conseil municipal appelé à donner son avis, « considérant que dans un temps très rapproché, il doit être procédé à la laïcisation des écoles congréganistes, demande que la question soit mise aux voix ». Sur 18 votants, 14 sont pour l’ajournement de la transformation de l’école et 4 sont pour la transformation immédiate. 1887 - A la demande de Mme Bochard, l’Ecole secondaire de jeunes filles devient Ecole primaire supérieure de jeunes filles. 1892 - L’immeuble de Mme Bochard nécessite des travaux importants, rien n’ayant été fait à ce sujet pendant plusieurs années. Plusieurs personnes en sollicitent la location pour établir une école libre de jeunes filles. 1893 - C’est cette année là que sera construit le pensionnat tel qu’il apparait encore aujourd’hui, grâce à une souscription publique. La loi sur les associations du 1er juillet 1901, soumet l’existence des écoles congréganistes à l’autorisation de l’Etat. Le refus entraîne l’expulsion des religieux et la disparition de leurs écoles ; cette école de filles n’échappe pas à la règle. 1902 - Une pétition est signée par quelques Hirsonnais pour réclamer le retour des Sœurs dans l’établissement congréganiste. 1904 - En août, on vote pour que l’Etat s’engage sur la création d’une Ecole primaire supérieure de filles, avec pensionnat, dans les locaux de l’ancien établissement congréganiste fermé. En octobre, la ville émet le vœu d’acheter cet établissement, toujours inoccupé et qui appartient à l’abbé Lelong. Celui-ci en veut un prix inacceptable pour la municipalité, des pourparlers ne peuvent aboutir et devant l’urgence, le maire est autorisé à contraindre Lelong à céder son immeuble aux conditions dictées par le Conseil municipal. 1905 - Janvier, suite à une enquête commodo incommodo, 61 protestations sont émises contre le projet évoqué ci-dessus (dont 14 par des conseillers qui ont été évincés lors de l’élection municipale de l’année précédente, 13 par des patrons accompagnés de leurs employés, 11 par divers entrepreneurs hirsonnais qui espèrent retirer profit d’une construction nouvelle !). 1914 - Dès le mois de septembre, l’occupant allemand prend possession de l’Ecole supérieure de jeunes filles, rue Camille Desmoulins pour en faire un hôpital, qui deviendra « Lazaret 1 ». Puis, suite à l’arrivée de nombreux blessés, il occupe la totalité de l’hôpital de la ville refoulant hommes et femmes malades vers le Pensionnat libre, rue de Guise, (Pensionnat de l’Enfant Jésus, aujourd’hui). Les élèves eurent alors classe dans une maison de la rue de l’Industrie. Le 23 novembre, des officiers allemands visitent le pensionnat privé de Mme Morelle, rue de Guise. De retour dans l’aprèsmidi, ils le réquisitionnent pour accueillir des blessés convalescents. Aussitôt, une pancarte ornée d’une croix rouge et d’une inscription « Lazaret » est apposée au dessus de la porte d’entrée. 1918 - Environ un mois après l’armistice, lors de sa première réunion d’après guerre, le Conseil municipal décide la création d’un refuge pour les rapatriés et les évacués qui sont de retour. Cette école est toute indiquée. 1926 - Des commerçants, des notables et des particuliers d’Hirson ont formé une société à responsabilité limitée ayant pour objet principal l’exploitation de la maison à usage de pensionnat de jeunes filles et dont la dénomination est « Pensionnat de l’Enfant Jésus ». La salle des fêtes de cet établissement dont l’entrée se trouve rue Thiers, fut le cinéma Jeanne d’Arc, puis le cinéma Familial entre 1930 et 1940. C’est en 1968 que le C.M. décide à l’unanimité « d’étendre aux élèves du Pensionnat de l’Enfant-Jésus, domiciliés à Hirson, le bénéfice de l’attribution des fournitures scolaires gratuites, consenties aux enfants fréquentant les écoles communales ». Michel Derniame et Dominique Coutellier Juin 2015 Le pensionnat de l’Enfant Jésus Façade avant (côté rue) Façade arrière (côté cour)