Margaret Atwood - Bibliothèque de Maisons
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Margaret Atwood - Bibliothèque de Maisons
juillet-août 2015 Margaret Atwood IT N A I R A T V I R R O P EC ’ D Tous les titres cités peuvent être empruntés à la bibliothèque municipale Bibliothèque Municipale de Maisons-Laffitte 01.34.93.12.91 [email protected] Très tôt, Margaret Atwood s’intéresse aux contes, aux légendes, et aux fables. Née au Canada , à Ottawa, en 1939, elle ne va pour la première fois à l’école qu’à l’âge de onze ans. Le travail de son père, zoologue et entomologiste, lui offre une enfance en pleine nature, au cœur des forêts du Nord du Québec. « J’ai commencé à lire à quatre ans, parce qu’il n’y avait rien à faire quand il pleuvait », explique-t-elle. À sept ans, influencée par la nature et les contes de fées des frères Grimm, elle écrit son premier roman sur une fourmi. La passion de l’écriture ne la lâchera plus. Étudiante brillante, Margaret Atwood suit des cours de lettres à Toronto, où elle commence à écrire de la poésie. Plus tard, diplômée d’Harvard, elle publie ses premiers romans et devient professeur. Elle obtient très vite une place important au sein des lettres canadiennes qui ne comptent que peu de romanciers reconnus. Les premières critiques ne tardent pas. Son œuvre est qualifiée de féministe, mais aussi d’« obscène » et de « provocatrice ». Ses écrits parlent en effet de l’égalité des sexes et donnent une large place aux personnages féminins, souvent forts, voire machiavéliques. Mais la romancière, surnommée un temps « la Sagan des neiges », se défend d’être féministe et aux accusations « d’obscénités », elle répond simplement qu’il faut « écrire la vie comme elle est ». Jusqu’au années 1980, Margaret Atwood est surtout connue dans le monde anglophone. Mais un très grand succès, La servante écarlate, en 1985, la fait connaître dans le monde entier. Elle continue dans le même temps à écrire de la poésie et devient une figure majeure dans ce domaine. Celle qui n’hésite pas à affirmer que « l’écriture est un jeu », mais « un jeu sérieux », s’amuse à mélanger les genres et les styles (conte, pamphlet, saga familiale …), et à abolir les frontières entre poésie et fiction. Elle obtient le Man Booker Price en 2001 pour Le tueur aveugle. Citant facilement Orwell, Jules Verne et Tolkien, Margaret Atwood est considérée comme la papesse du roman d’anticipation, ou plutôt de ce qu’elle nomme « la fiction spéculative ». Elle se plaît en effet à imaginer « ce qui pourrait être » et excelle dans la description des multiples facettes d’une même réalité ou d’un être. Son engagement écologique et humanitaire rejoint sa recherche littéraire. L’auteure s’appuie ainsi sur la science (la menace d’épidémie, le réchauffement climatique) pour décrire des futurs probables et des sociétés confrontées aux catastrophes dues à la nature humaine. Elle affirme décrire « la vie que nous vivons au présent, poussée un peu plus loin. » Les romans de Margaret Atwood interrogent également la mémoire et le récit. « J’essaye de porter un regard neuf sur des formes anciennes », dit-elle. Ainsi, La voleuse d’hommes s’inspire d’un conte de Grimm, Lady Oracle des romans gothiques, et Le tueur aveugle de la littérature populaire. L’auteure superpose les points de vue et bâtit des récits très élaborés afin de dire l’importance des histoires et des façons de les raconter. Son compatriote Michael Ondaatje dit de Maragret Atwood qu’elle est « une Mata-Hari discrète, un personnage mystérieux et violent qui se dresse telle une pyromane contre un monde trop propre et trop ordonné ». Le tueur aveugle Malgré son titre, ce roman de Margaret Atwood n’est pas un polar. Il s’agit d’un récit à trois entrée. Tout d’abord, l’héroïne, Iris Chase, écrit ses mémoires au crépuscule de sa vie. Elle revient notamment sur les années 20, et fait revivre son enfance et celle de sa sœur Laura, précocement disparue. Ensuite vient le récit d’une histoire d’amour faite de rencontres clandestines entre une jeune fille de bonne famille et un homme peu fréquentable, car impliqués dans les luttes sociales qui font rage à cette époque. Enfin vient, racontée par ce même homme, l’histoire fantastique des habitants de Zyrcon, une planète où sévit l’esclavage et l’injustice. De ces trois récits enchâssés, imbriqués les uns dans les autres avec brio, Margaret Atwood fait naître un suspense captivant jusqu’à la fin. Il faut attendre les dernières pages de ce roman ingénieusement construit pour goûter pleinement le talent romanesque de l’auteur. Considéré à juste titre comme l’un des meilleurs romans de Margaret Atwood, Le tueur aveugle a reçu le Booker Prize en 2000. En imaginant une société totalitaire où l’individu doit disparaitre au profit du bien de quelques uns, Margaret Atwood créé un roman d’anticipation dérangeant et fascinant. Ce roman a reçu le prix Arthur C. Clarke en 1985, et a été adapté au cinéma en 1990 par Volker Schlöndorff. La voleuse d’hommes Trois femmes dans la cinquantaine se retrouvent régulièrement pour déjeuner et échanger sur leurs vies. Très différentes, elles sont liées par la haine qu’elles vouent à Zenia, une femme fatale qui leur a tour à tour volé leurs maris. Alors qu’elles ont assisté récemment à l’enterrement de leur ennemie commune, elles vont avoir la surprise de la voir réapparaître. Les trois amies vont alors se servir de leurs ressources intimes, celles qui font leur force. L’une convoque son savoir sur la guerre, une autre sa foi en l’ésotérisme, et la dernière Le dernier homme Avec Le dernier homme, Margaret Atwood commence un cycle s’apparentant à une dystopie (ou « contre-utopie ») : elle nous peint en effet un monde futur où la société a viré au cauchemar par la faute de l’homme. Un virus a décimé la planète, où le héros, Snowman, essaye de survivre. Dans des conditions climatiques épouvantables et entouré de créatures féroces créées suite à des manipulations génétiques, celui qui est sans doute le dernier homme sur terre part en expédition et se souvient des dérives qui ont menées l’espèce humaine à sa fin. Il repense notamment à son ancien ami Crake, un scientifique de génie à l’origine de dérapages monstrueux. Margaret Atwood invente un univers riche, proche de celui de 1984 de George Orwell et de l’atmosphère du film Mad max. Un roman d’anticipation fascinant, qui donne matière à réflexion et fait froid dans le dos ! Le temps du déluge L’Odyssée de Pénélope La servante écarlate Lorsque le livre démarre, on ne sait que peu de chose sur la narratrice, Defred, une jeune femme qui tient son journal, et qui semble vivre dans une société canadienne devenue ultracontrôlée, aux mains d’une secte fanatique, « Giléad ». Petit à petit, le témoignage de la jeune femme s’étoffe et l’on comprend qu’elle a été séparée de sa famille à cause de son « impureté ». La fertilité étant en recul, elle fait désormais parti des « servantes » habillées de rouge et destinées à servir de « matrices », autrement dit de mères-porteuses. Au service d’un couple de la haute société, celle qui a perdu son nom pour être rebaptisée Defred, se souvient du temps où les libertés individuelles, et notamment celles des femmes, existaient encore. Captive Œil de chat Lady Oracle Second opus de la trilogie dystopique de Margaret Atwood, Le temps du déluge retrace le destin de deux femmes ayant survécut à l’apocalypse. Un virus foudroyant surnommé « le Déluge de Dieu » a décimé la population. Toby et Ren, enfermées l’une dans un immeuble et l’autre dans un lieu de débauche, sont des rescapées qui partagent un passé commun. Elles se sont rencontrées au sein des « Jardiniers de Dieu », une secte écologiste aux codes inquiétants. Toutes les deux doivent désormais partir à la recherche d’autres survivants. Brillamment construit, comme formé de plusieurs strates superposées, le roman de Margaret Atwood fourmille d’inventions langagières et d’ironie. Un roman d’anticipation réussit, d’une grande efficacité. Maddadam Maddaddam est un récit qui peut se lire seul, mais conclut le cycle en trois volumes commencée par Margaret Atwood avec Le dernier homme et Le temps du déluge. Cette fois, le point de vue est celui de Zeb et Toby, tous deux apparaissant dans le second volume. L’auteur continue de jouer avec une vision post-apocalyptique. : l’inconscience de l’homme a causé sa perte et une grande peste a dévasté la Terre. Toby, rescapée, veille avec son amant sur les Crackers, une espèce construite de toutes pièces et destinée à remplacer l’humanité. Avec ce roman total, à la fois noir et drôle, histoire d’amour et récit d’aventure, Margaret Atwood donne une grande leçon de littérature de l’imaginaire et nous donne à voir ce que la science-fiction peut avoir de plus riche et de plus foisonnant. À noter : Darren Aronofsky, le réalisateur de Requiem For Dream et Black Swan, adaptera prochainement la trilogie de Margaret Atwood pour la télévision. À lire en version originale à la bibliothèque: Oryx and Crake (Le dernier homme), 813.5-ATW-VO The Year of the Flood (Le temps du déluge), 813.5-ATWVO