HISTORIQUE DE L`INSIGNE DE LA CRS N° 32

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HISTORIQUE DE L`INSIGNE DE LA CRS N° 32
HISTORIQUE DE L'INSIGNE DE LA C.R.S N° 32
INSPIRE DE L'ECUSSON DE LA VILLE DU HAVRE
ECU :
D'azur (bleu) à la salamandre contournée d'argent et couronnée
d'or tenant écu français ancien, au chef de gueules chargé de trois fleurs de
Lys d'or.
L'écusson de la Compagnie Républicaine de Sécurité n° 32
s'inspire de l'écusson original de la ville du HAVRE, connu par un ancien
document datant de 1585, et représentant une salamandre sur champ fleur
de lys. Toutefois, nous avons une inversion de couleur, l'écu original était
de gueules (rouge, couleur de la bannière de NORMANDIE) au chef
d'azur (bleu).
SALAMANDRE :
Jadis une vieille "croyandre" attribuait à la salamandre le
pouvoir de vivre dans le feu, de l'alimenter et de l'éteindre. Trouvant dans
cet animal étrange le symbole de l'ardeur amoureuse. FRANCOIS Ier,
encore Dauphin, le choisit comme emblème de son blason avec cette
devise "Nutrisco et extingue" je nourris et j'éteins. Il en dota, dit-on, la
ville Françoise de Grasse ou de Grâce premier nom du HAVRE) quand il
là fonda en 1517. Le document le plus ancien où mention est faite du
blason communal date de 1585 : une salamandre sur champ fleurdelysé
constitua la pièce unique de ce blason jusque vers la fin du XVII° siècle.
FLEUR DE LYS :
A cette époque on ajouta le chef d'azur aux trois fleurs de Lys d'or
emblème du Roi LOUIS XIV. Il faut remarquer que dans l'écusson de la
C.R.S N° 32, le chef est de gueules.
ECU ANCIEN :
L'emblème tenu par la salamandre a été incorporé dans l'écu dès la
création de la compagnie républicaine de sécurité du HAVRE, représentant
le drapeau Français "Sorte de démocratisation du blason royal de François
Ier".
LE SIGLE CRS :
Lors de sa fondation, le 16 avril 1945, la nouvelle compagnie reçut
un numéro d'ordre : "32". Ce chiffre avait une signification précise. LE
HAVRE faisait partie en effet de la 3ème région militaire de l'époque, tout
comme ROUEN et CAEN. Le chiffre "3" représentait la région militaire
Quant au chiffre "2" il indiquait le n° de la compagnie au sein de la région.
La compagnie du HAVRE, était ainsi la seconde compagnie de la
troisième région militaire, la première compagnie étant la C.R.S de
ROUEN, d'ou le n° 31.
HISTORIQUE DE LA C.R.S. N°32
Créée le 16 Avril 1945, la C.R.S. 32 était la 2ème unité implantée sur le
territoire de ce qui était alors la 3ème Région Militaire.
La résidence choisie à l'origine était LE HAVRE mais en raison de
l'impossibilité de trouver dans cette ville fort éprouvée par la guerre, des locaux suffisants
pour lui servir de casernement, cette unité connut plusieurs cantonnements provisoires.
Elle commença par goûter à la vie de château à Mesnil-Esnard, au manoir de
la Chataigneraie sous le commandement du Commandant LECOINTRE assisté des Officiers
SETY et LEVE. Cette résidence se prolongea jusqu'au 30 juin 1945.
DIEPPE l'accueillit alors au camp Jehan Ango dans des installations
spacieuses et modernes destinées à abriter les prisonniers de guerre et non des policiers
français, c'est pourquoi ceux-ci durent s'en aller, la mort dans l'âme le 31 janvier 1946.
Ce fut ensuite LE HAVRE qui offrit à la jeune unité une hospitalité à la vérité
fort modeste, même pour l'époque où les amateurs de logement se contentaient de piètres
conditions de confort, mais celles que présentait le Fort de Tourneville étaient décidément des
plus élémentaires.
Le ler juillet 1946, la C.R.S. 32 quittait enfin le Fort de Tourneville pour le
Parc de la Hève. A l'origine, camp de transit pour les émigrants à destination des Amériques
vers les années 30, ce casernement connut des fortunes diverses liées aux aléas de la guerre.
Les autorités françaises fort prévoyantes et non moins optimistes, conçurent dès 1939 l'idée
d'en faire un camp de triage pour les prisonniers de guerre allemands ! Mais les rares
spécimens oui s'y trouvaient en juin 40, s'étant transformés en geôliers, furent vite débordés
par l'afflux de prisonniers français. Les troupes allemandes qui y cantonnèrent ensuite pendant
4 ans, furent délogées en 1944 par les Anglo-Canadiens puis parquées à leur tour comme
prisonniers de guerre.
Malgré le caractère de précarité qui semblait s'attacher aux lieux, la C.R.S.
s'installait comme si elle devait y rester toujours, ce qui, pour l'époque était faire preuve de
beaucoup d'optimisme, mais l'avenir montra qu'elle avait eu raison puisque l'acquisition du
Parc de la Hève par le Ministère de l'Intérieur en 1953, consacrait le caractère définitif de la
résidence de la C.R.S. 32.
Mais si le lieu de stationnement des unités est aujourd'hui stable et définitif,
c'est par contre, la mobilité et la disponibilité qui constituent les caractéristiques essentielles
de leurs effectifs.
La C.R.S. 32 a eu sa large part des lourdes servitudes qui furent le lot de
l'ensemble du corps. Rappeler ici toutes les missions, multiples et variées qu'elle a effectuées
reviendrait à évoquer tous les grands évènements qui ont marqué l'histoire de notre pays
depuis près d'un quart de siècle. Je me contenterai donc de citer très globalement les grandes
affaires, suivant la terminologie militaire, qui jalonnent le journal de marche de la
Compagnie.
L'agitation sociale de 47 - 48, dans les centres miniers de la région du
Nord.
La protection de la zone portuaire de Cherbourg et des voies ferrées
pour la mise en œuvre du plan Marshal en 1950.
En 1951, rétablissement de l'ordre sur le port du Havre où sévissait une
agitation larvée.
Mêmes missions en 1952 à Saint Nazaire et à Nantes - 1953 grèves
multiples dans toute la France, puis grève générale.
10 Décembre 1954, 1er déplacement en Algérie.
1955, déplacements incessants pour des missions de rétablissement de
l'ordre.
1956, intervention à PARIS où avaient eu lieu des manifestations
sévères suite à l'affaire de Hongrie.
1958, interventions nombreuses et variées pour le maintien de l'ordre.
1960, garde de camps d'assignation à résidence. 1961,
difficultés sérieuses dans le monde agricole 1962, dernier déplacement en Algérie
De 62 à 68, bien que la France ait connu une période relativement calme,
sans conflits sociaux importants la C.R.S. 32 n'est guère restée plus longtemps à la résidence,
déplacements pour la surveillance des frontières du Nord et de l'Est, déplacements à l'aéroport
du Bourget au moins 3 mois par an, sécurité des voyages présidentiels et Dieu sait s'ils furent
nombreux ! participation à tous les plans primevères, le plus souvent à l'extérieur de
l'agglomération havraise, renforts de Police Urbaine devenus presque habituels, à DIEPPE,
LE TREPORT, FECAMP, etc...., sécurité et secours sur de nombreuses plages grâce à nos
maîtres-nageurs-sauveteurs sans parler de la collaboration permanente avec le service des
renseignements généraux du Havre pour le contrôle de la frontière maritime et je n'ai pas
évoqué les missions que la C.R.S. 32 eut à assumer en Algérie de 54 à 62, missions riches en
péripéties, souvent dangereuses, toujours pénibles et délicates. Sur 6 séjours, d'une durée de 3
mois environ chacun, 2 furent particulièrement éprouvants.
 Celui de 1960, où lors de manifestations à Alger, début décembre, la Compagnie eut 58
blessés en moins de 2 jours.
 Celui de 1962 à ORAN, du 20 Avril au 5 Juillet, 3 blessés par balle ou éclats de
grenade.
Enfin, plus près de nous, au cours des graves évènements de mai - juin 1968,
la C.R.S. 32 restait plus d'un mois à PARIS où elle était arrivée le 10 Mai, prenant sa part de
toutes les opérations de maintien ou de rétablissement de l'ordre public.
Cette brève évocation des principales activités de l'Unité vous a permis de
constater que le maintien de l'ordre public est notre mission essentielle. Mais si maintenir
l'ordre, c'est empêcher qu'une partie de la collectivité ne nuise à la société considérée dans son
ensemble, alors en fait toutes les tâches assumées par les C.R.S. concourent à cet équilibre,
même celles qui à première vue en paraissent les plus éloignées, la police des plages ou le
secours en montagne par exemple. Toutes en effet, ont pour fin la sécurité publique et la
protection de l'ordre social.
Si aujourd'hui, partout s'élève la contestation, en ce qui nous concerne,
notre mission est claire. Soyons donc confiants, sachons attendre dans la sérénité des jours
meilleurs, apprenons à aimer notre métier pour l'exercer avec cœur et conscience. Toujours
et partout une seule devise doit être la nôtre :
"SERVIR NOTRE PAYS"