methode dissertation. - Cahier de texte
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LA DISSERTATION Comment se présente un sujet ? Un sujet peut se présenter sous deux formes : 1. énoncé d’une idée générale, d’un avis généralement tranché le plus souvent sous forme d’une citation courte, d’apparence soit évidente, paradoxale ou provocatrice suivi d’une question contenant éventuellement des consignes ; 2. une question directement posée, avec ou sans consigne précise. Cette différence formelle n’a pas d’incidence sur l’analyse du sujet ; toutefois dans le premier cas, l’analyse de la citation ne dispense pas de l’analyse de la question puisque toutes deux orientent la réflexion. Les questions sont d’une grande variété dont voici les principales : « Vous répondrez à cette question à partir des textes qui vous sont proposés, de ceux que vous avez étudiés en classe et de vos lectures personnelles » Dans ce cas la consigne dépend de la question précédemment formulée. « Cette définition vous paraît-elle s’appliquer aux textes du corpus proposé, à ceux que vous avez étudiés en classe et à ceux que vous avez approchés dans vos lectures personnelles » Il s’agira ici de comparer les œuvres que l’on a étudiées et les extraits proposés avec une définition générale. Ce type de question se rapproche d’autres formulations voisines : « Dans quelle mesure cette réflexion s’applique-t-elle … ? » « Les œuvres…correspondent-elles à ce jugement » « Partagezvous cette opinion ? » ⊗ Toutes ces questions vous demandent en fait d’infirmer ou de confirmer un jugement à partir d’œuvres spécifiques. La question posée peut demander de développer, de réfuter ou de discuter le jugement d’un auteur ; elle peut également demander d’exprimer un point de vue personnel après avoir confronté les points de vue des auteurs du corpus. ! ! ! Le sujet s’appuie donc sur des objets d’étude, sur les textes proposés avec le sujet et sur la culture personnelle du candidat Il n’est pas possible de négliger les textes du corpus : il faut au moins en extraire quelques exemples. En revanche, il convient de ne pas rester enfermé dans le cadre étroit des 3 ou 4 textes proposés. Considérer les textes du corpus comme un garde-fou et une opportunité Cet exercice reste le plus difficile des trois mais il peut « rapporter gros » et les professeurs ont un a priori favorable pour les élèves qui choisissent ce sujet Le vous du sujet est un on indéterminé. On ne vous demande pas de prendre parti subjectivement mais de bâtir un raisonnement. ⊗ l’appel à l’expérience personnelle ne signifie pas raconter sa vie mais c’est un appel à l’expérience livresque. Donc l’essai est bâti sur des références littéraires. Ce qu’il faut faire devant le sujet ! Dégager la problématique du sujet : il s’agit, à travers l’analyse de la citation, de reconnaître un débat ou une discussion et de dégager des pistes de réflexion (exemples : la sincérité de l’autobiographie, le conte philosophique est-il destiné à divertir ou à instruire) ; il faut aboutir à la formulation d’une question si celle-ci n’est pas déjà donnée dans le sujet. ! Recourir aux objets d’étude : dès que la problématique du sujet a été identifiée ; il est nécessaire de recourir au travail mené pendant l’année : il convient de noter au brouillon les différentes formes de textes autobiographiques, les auteurs et les œuvres concernés (dans le cas d’un sujet portant sur l’autobiographie) ! Tenir compte des textes proposés pour construire, au moins partiellement, votre problématique ou pour vérifier que la problématique que vous élaborez est en mesure d’en rendre compte ! Exploiter le corpus : les différents textes du corpus sont analysés en fonction de la problématique posée. Observez attentivement les sujets de l’écriture d’invention et du commentaire : ils peuvent vous être utiles pour traiter le sujet de dissertation ! Comment utiliser vos connaissances ? Vous aurez intérêt à raisonner en termes de passages précis à analyser, plutôt qu’en termes d’idées d’ensemble sur telle œuvre, tel auteur ou tel genre littéraire. S’agissant de la culture personnelle, usez avec modération de la science fiction, des romans policiers et des BD. De même il est recommandé de faire appel à vos connaissances cinématographiques à condition qu’elles ne se bornent pas aux grosses machines hollywoodiennes et aux comédies françaises les plus racoleuses. En revanche si vous avez quelques lumières sur le film noir américain, sur le cinéma asiatique ou les films de Chaplin, ce sera un plus pour votre copie. Construire un plan Un plan doit être dynamique c’est-à-dire que la conclusion apportera une réponse à la question posée dans l’introduction : entre les deux, on doit progresser régulièrement et par étapes, de l’une à l’autre Pour vérifier que vous avez su construire une véritable argumentation, une dynamique, les parties ne peuvent être interchangeables ; si elles le sont vos parties sont simplement juxtaposées Chaque partie nouvelle doit marquer une avancée par rapport à la précédente, dans la résolution du problème posé Une dissertation est une démonstration : le problème posé en introduction doit recevoir une solution en conclusion Indices pour reconnaître un plan figurant dans l’énoncé Lorsque l’énoncé se présente comme une simple question, le plan est généralement tout à fait libre, et l’on cherchera en vain des indications (« Quel intérêt un lecteur de 2003 peut-il trouver à la lecture d’œuvres vieilles de plusieurs siècles ? ») -1- Lorsque l’énoncé propose une citation assez longue, ou une question en plusieurs éléments, il y a des chances de trouver des indications de plan. ! Pour discuter un point de vue (cas le plus fréquent) : le plan dialectique La première partie justifie et développe l’opinion exprimée ; la deuxième partie en montre les limites ; la troisième partie propose une opinion personnelle qui repose le problème dans des termes plus pertinents : il s’agit d’un plan dialectique ! Pour développer un point de vue On décompose, pour l’expliquer, l’approfondir et l’enrichir, le jugement ou la problématique posée par le sujet. Si la problématique est « Une autobiographie peut être véridique », on peut aborder trois aspects : le souci d’exactitude dans l’enchaînement des faits / l’aveu des fautes et des secrets / la redécouverte de soi à travers l’écriture Après avoir explicité le point de vue proposé par le sujet, il convient de l’approfondir et l’enrichir par une ou plusieurs idées nouvelles puisées dans le corpus, ou encore les lectures faites en classe et les connaissances personnelles ! Pour réfuter un point de vue La première partie du plan explicite l’opinion en évoquant le contexte dans lequel elle a été formulée ; la seconde partie peut manifester un accord partiel avec la proposition (concession). Il faut ensuite opposer à l’adversaire une idée directrice nouvelle invalidant son point de vue : vous devez alors argumenter et réfuter l’opinion en la contestant point par point ! Pour exposer un point de vue Ce plan consiste à présenter les différentes facettes d’une œuvre ou d’un auteur, comme on le ferait dans un exposé : I. Thème 1 II. Thème 2 III. Thème 3 Ce plan est tout indiqué pour les sujets qui invitent à exposer les éléments d’une question ; en revanche, il est à éviter dans les sujets nécessitant une discussion. Avantages de ce plan, : sa simplicité, sa souplesse. Inconvénients : le risque est grand de tomber dans le catalogue d’idées sans raisonnement véritable. CONSIDERATIONS GENERALES ! Ce qui est attendu du candidat. Rien de bien compliqué ! Faire la preuve de ses capacités de compréhension, de son aptitude à gouverner sa pensée, à convaincre, à formuler un jugement motivé. ! Démarche globale La dissertation doit être un ensemble dynamique, une claire démarche démonstrative et argumentative, reflétant le cheminement d’une pensée qui se cherche (mais qui se trouve !), qui argumente, réfute et pousse jusqu'à une réponse conclusive riche (si possible), claire et motivée, aux questions qui ont été nouées en problématique, au terme de l’introduction, à partir d’une analyse attentive de la citation. Telles sont les règles de ce jeu que nous allons détailler à présent. LA PROBLEMATIQUE Le candidat doit se poser les questions suivantes : Pourquoi me pose-t-on cette question à propos de ces extraits et de ce type d’œuvre ? ne pas pouvoir répondre à cette question est mauvais signe Quels aspects de ces textes et des œuvres étudiées en classe me paraissent entrer dans le sujet ? Si on répond directement à la question de l’énoncé, on s’expose au risque de réduire la dissertation à un simple inventaire des éléments de réponse, privé de tout principe unificateur. Il est donc indispensable de définir avec précision à quelle question le raisonnement va tenter de répondre : c’est la « problématique » qui va donner une dynamique au développement et conférer à la dissertation une allure de « démonstration ». En effet, à quoi bon répondre à une question si on ne voit pas en quoi elle fait problème ? (les notes médiocres s’expliquent souvent ainsi : on n’attend aucune réponse car aucun problème n’a été soulevé) La problématique résulte donc de l’analyse du sujet ; cette analyse a permis de déduire un problème, c’est-à-dire une question qui prête à discussion et que l’on se propose de résoudre : l’examen de ce problème constitue toute la dissertation. L’ORGANISATION DU DEVOIR INTRODUCTION DEVELOPPEMENT pose le problème en soulevant des questions examine le problème et tente de le résoudre CORPS DU DEVOIR CONCLUSION fait le bilan de la discussion et apporte des réponses -2- L’INTRODUCTION Elle a pour fonction d’annoncer le sujet, de dégager la problématique qu’on y voit posé, enfin de préparer le lecteur à la discussion qui va suivre. En d’autres termes, le rôle essentiel de l’Introduction est de délimiter la PROBLEMATIQUE du sujet en indiquant où celui-ci place l’accent principal, après avoir mené une analyse serrée des termes du sujet. Comment rédiger votre Introduction Postulat : votre lecteur ne connaît pas le sujet : il convient donc de le lui présenter Préambule / Ouverture Passage progressif de l’un à l’autre Problème Le schéma de l’introduction est donc le suivant : Un paragraphe de 10 à 15 lignes et 3 ou 4 étapes attendues : 1. Préambule (phase d’amorce du sujet) Amener le sujet par : ! une idée générale conduisant à la problématique ! un exemple littéraire ou artistique Il s’agit ici de faire une présentation générale du sujet : soit le thème qu’il aborde, soit l’œuvre ou l’auteur concerné. Il importe que cette première phrase ne soit pas artificielle ou creuse mais introduise réellement le sujet : elle doit donc s’orienter déjà vers le problème que l’on va traiter [2. Si le sujet est une citation : la citer intégralement et sans coupure et analyser la citation ⊗ Faire apparaître le nom de l’auteur de la citation et, s’il est connu, le titre de l’œuvre dont elle est tirée. ⊗ On reprend la citation éventuelle et on adapte cette question au contexte d’une introduction. Ainsi si la question est : « Dans quelle mesure partagez-vous cette opinion ? », on ne la reprendra pas évidemment sous cette forme, mais par une formule du type : « Cette opinion soulève pourtant un certain nombre d’objections »] 3.Dégager la problématique L’explication concise du problème posé par la question : on doit pouvoir montrer en une phrase où se situe le problème Ce point est capital : c’est le problème que vous formulez ici qui va servir de ligne directrice à la dissertation ; c’est à ce problème que vous répondrez en conclusion Attention : ne posez qu’un problème à la fois ne répondez pas au problème en le posant : la réponse doit arriver en conclusion. Le raisonnement ne doit pas être la justification d’une réponse acquise d’avance, mais une démarche progressive vers cette réponse 4. Annoncer le plan du devoir Évitez les formulations lourdes et préférez les phrases du genre : « S’il est vrai que……on remarquera cependant….tout en examinant si……………… » Ou les questions (une par partie). On renoncera surtout aux formules vagues (« Voyons d’abord en quoi cette citation est exacte, puis en quoi elle est incomplète; enfin nous donnerons notre avis personnel », ce qui est ne rien dire). Ne jamais désigner votre dissertation par des termes scolaires du type « dans mon introduction je me propose de… », « en conclusion de cette deuxième partie.. » Remarques ! ! ! se contenter d’indiquer les directions suivies mais ne pas indiquer dans quel sens on va résoudre le problème. éviter les introductions trop longues = une introduction doit constituer 10 à 15% de l’ensemble. ne pas annoncer des parties qu’on ne retrouvera pas ensuite dans le développement. LA CONCLUSION Aux questions posées dans l’introduction, la conclusion doit apporter une réponse claire, personnelle, cohérente. C’est dire qu’elle a un rapport direct avec l’Introduction et qu’ il est utile de lire l’une après l’autre ces deux parties essentielles pour s’assurer que l’on n’a pas perdu de vue son sujet. Les correcteurs lisent souvent d’abord l’intro et la concl l’une après l’autre. C’est vers la conclusion que converge en principe tout le développement, c’est donc dire qu’elle est le moment de rassembler les acquis précédents pour répondre aux questions posées et pour élargir les perspectives. Deux défauts fréquents à signaler : ! le manque de cohérence entre la Conclusion et l’ensemble du devoir. C’est une conclusion générale à l’ensemble du devoir !!! ! la présentation d’idées nouvelles dont on s’avise tardivement et qu’on énonce in extremis, risquant ainsi d’affaiblir ou de fausser l’exposé qui précède. -3- Bilan Passage progressif de l’un à l’autre Elargissement (rattachement à une idée plus générale ou à un autre aspect du problème) Bilan = établir le bilan en formules ramassées, sans répéter le développement. = mise au point faite avec concision Ouverture = son intérêt est de montrer que l’on a compris que le problème posé s’insérait dans un contexte plus vaste. Le schéma de la conclusion est donc le suivant : Un paragraphe de 10 à 15 lignes avec les 3 étapes attendues : 1. Récapitulation du raisonnement : synthèses des conclusions partielles Votre correcteur, qui a suivi pas à pas, dans le détail, votre développement, a besoin d’en avoir maintenant une vue d’ensemble, pour se remémorer les premières étapes et se faire une idée de la cohérence de votre dissertation Vous veillerez simplement à ne pas répéter mot pour mot l’annonce du plan de l’introduction (jouez de la synonymie), mais à pendre en compte l’essentiel de cotre devoir 2. Formulation de la réponse apportée par votre raisonnement Il suffit pour cela de reprendre le problème posé en introduction et d’en présenter la réponse 3. Élargissement Quelle incidence la réponse que l’on vient d’apporter peut-elle avoir sur notre compréhension du genre littéraire examiné ou de la littérature dans son ensemble ? En répondant à l’une ou l’autre de ces interrogations, vous trouverez un élargissement acceptable, en prenant bien soin de le présenter comme une conséquence logique de votre raisonnement, que cet élargissement soit une affirmation ou une simple hypothèse à nuancer Cet élargissement ne doit pas être creux, gratuit ou artificiellement plaqué LE DEVELOPPEMENT Veillez à l’équilibre des différentes parties et des différents paragraphes : si l’argumentation est cohérente et bien organisée, elle doit trouver d’elle-même une expression harmonieuse et bien équilibrée. Le développement doit montrer une pensée à l’œuvre, qui progresse en marquant nettement ses étapes, ses résultats et en vérifiant régulièrement son lien avec les termes du sujet. Rédaction du développement Le schéma général d’un développement est le suivant 3 parties de plusieurs paragraphes chacune Première partie (thèse ou 1er thème ou 1ère hypothèse) 1er § : introduction partielle en 2 éléments ! expliquez d’abord l’objet de cette partie, l’idée générale de ce qui fonde l’unité de la partie, la thèse que vous allez démontrer ! annoncez ensuite en une phrase les arguments sur lesquels reposent les paragraphes suivants 2ème § : 1er argument en 3 éléments : présentation de l’argument analyse précise des références de l’œuvre sur lesquelles il s’appuie formulation de l’élément de réponse que cet argument apporte à la problématique (ce dernier point est capital car il empêche de s’éloigner du sujet) 3ème § : 2ème argument, relié au précédent par une formule de transition montrant le lien logique entre les 2 paragraphes Le reste du paragraphe se déploie selon le même schéma que le paragraphe précédent Autant de paragraphes que d’arguments ! Dernier § : conclusion partielle et transitoire (annonce de la partie suivante) : cette conclusion partielle synthétise l’argumentation de la 1ère partie : à ce stade du raisonnement, où en est-on de la problématique ? si la dissertation s’arrêtait là, quelle serait la réponse au problème posé ? Deuxième partie (antithèse ou 2ème thème ou critique de la 2nde hypothèse) -4- 1er § : introduction partielle en 3 éléments ! une transition où l’on explique en quels termes se pose au début de cette 2ème partie (on s’appuie sur la conclusion de la première partie pour relancer la problématique) ! puis on explique l’objet de cette nouvelle partie ! et enfin, on annonce les arguments sur lesquels reposent les paragraphes suivants 2ème § : 1er argument en 3 éléments : présentation de l’argument analyse des références de l’œuvre sur lesquelles il s’appuie formulation de l’élément de réponse que cet argument apporte à la problématique (ce dernier point est capital car il empêche de s’éloigner du sujet) Ensuite on procède de la même manière que pour la première partie, jusqu’au dernier paragraphe de conclusion partielle Troisième partie Sur le même schéma que la seconde Un atout essentiel est un fil directeur clair. Il s’agit donc de soigner les articulations suivantes : ! l’ouverture de chaque partie doit clairement rappeler le thème ou la thèse qui y sera développé ; même si ceux-ci ont été explicitement annoncés dans l’introduction, il faut assurer une fonction de rappel. ! l’association idée-exemple : le paragraphe est la cellule de base de votre démarche argumentaire ; celui-ci sera efficace si : A - vous développez suffisamment l’exemple retenu et ne vous contentez pas de vagues allusions. B - vous exploitez habilement les aspects probants de l’exemple convoqué. Le bilan-transition du dernier paragraphe de chaque partie tirera les conclusions intermédiaires et orientera la réflexion du lecteur vers la partie suivante. Il doit donc être bien pensé et bien tourné : pour ce faire, n’hésitez pas à rédiger un brouillon rapide que vous mettrez au net aussitôt. DU BON USAGE DES EXEMPLES Illustrez toujours vos affirmations par des exemples précis et des références précises aux textes. Sont évidemment à proscrire les effets de catalogue, les accumulations d’idées et d’exemples jetés pêle-mêle. Inutile d’accumuler des justifications qui n’ajoutent rien l’une à l’autre. Un ou deux exemples, convenablement choisis et analysés, suffisent. Encore faut-il les exploiter et non les présenter tels quels. C’est dire si les exemples n’ont de pertinence que s’ils sont analysés avec minutie et mis au service de l’argumentation pour élucider un point de la discussion. Précis, analysés, diversifiés, tels doivent apparaître des exemples qui viennent asseoir une argumentation. LA QUALITE DE LA PRESENTATION ET DE L’EXPRESSION On ne dira qu’un mot de la présentation matérielle. C’est évidemment un bon calcul que de faciliter, autant qu’on le peut, la tâche du correcteur. Que l’Introduction et la Conclusion se détachent nettement du corps du devoir; que les différentes parties, les différents paragraphes paraissent équilibrés. Evitez les développements sans alinéa, blocs monolithiques massifs et décourageants, de même que le décousu de passages à la ligne incessants. La dissertation impose un respect absolu des règles de l’orthographe et de la grammaire. Votre attention doit porter en premier lieu sur la ponctuation, sur l’accentuation (bien marquer les accents graves, aigus, circonflexes), sur l’emploi convenable des majuscules ou des traits d’union. Mémorisez l’orthographe du lexique ‘’technique’’ : ‘’occurrence, dilemme, résonance, il résout, il conclut, il conclura, accommoder, prendre à partie, diptyque, stichomythie’’, etc. LA TRANSITION ENTRE LES PARTIES DANS LE PLAN DIALECTIQUE Évitez les simples adjonctions « en outre », « de plus », « et » : ces liaisons trop faciles ne sont pas interdites mais il faut toujours se demander si l’on ne peut pas leur préférer des liaisons logiquement plus marquées : « par conséquent », « au contraire », « certes » Vous venez d’achever la première partie de votre développement, la thèse, et vous désirez changer de perspective sans que cela paraisse artificiel. Si l’opposition doit être nette, il ne doit pas cependant en résulter une brusque rupture avec ce qui a été dit auparavant. La transition rendra plus convaincante votre logique en lui ôtant son schématisme parfois excessif, et en liant les perspectives de son développement. Voici quelques exemples de transition oppositive : « Mais notre approche du problème resterait incomplète si nous négligions d’examiner à présent un autre de ses aspects essentiels... » « Privilégions à présent tel autre aspect du problème : dès lors l’affirmation selon laquelle ....... doit être nuancée » Vous voulez passer de l’antithèse à la synthèse ou de l’antithèse à la conclusion. La transition ne sera pas, dans ce cas, de type oppositif, puisqu’elle amorce une réunification des perspectives ou un dépassement des contradictions apparentes. On pourra utiliser des formules proches de celles-ci : « Aussi bien devons-nous reconnaître que l’opposition de ces points de vue n’est pas irréductible .... » « La contradiction entre la volonté de .... et celle de ..... n’est cependant qu’apparente ; en effet ....... » On évitera absolument les transitions dans le genre de celle-ci : -5- « Ayant montré dans la thèse que ...., nous allons maintenant aborder l’antithèse et montrer que ... » « Dans une première partie nous étudierons le problème de .... puis dans une seconde partie nous examinerons ... et enfin dans une troisième partie nous nous attacherons à démontrer que.. » NE JAMAIS S’ELOIGNER DU SUJET ! Le risque est très grand de s’éloigner du sujet sans s’en rendre compte, au cours de la rédaction : lorsque vous rédigez un argument, votre attention se concentre sur cet argument, et vous risquez de perdre de vue l’ensemble de l’argumentation ; or, votre argument n’a de sens que dans la ligne de cette argumentation Conjurez ce risque de dérive en confrontant systématiquement votre argument au problème traité dans cette partie et au problème général de votre dissertation EXEMPLES DE SUJETS DE DISSERTATION ! consultez les annales pour recenser les sujets LA POESIE Pensez-vous que les contraintes formelles puissent être pour le poète un obstacle à une expression libre et originale ? Vous répondrez à cette question en prenant appui sur les textes du corpus et les poèmes que vous avez lus et étudiés (LA POESIE) Dans quelle mesure la poésie vous semble-t-elle particulièrement apte à susciter une remise en question du langage ? LE THEATRE Le texte théâtral est-il suffisant en lui-même pour monter un spectacle ? Qu’apporte l’acteur au texte théâtral ? CONVAINCRE PERSUADER ET DELIBERER Les textes littéraires et les formes d’argumentation souvent complexes qu’ils proposent vous paraissent-ils être un moyen efficace de convaincre et de persuader ? Dans sa préface, Marivaux s’interroge : « un livre imprimé, relié, sans préface, est-il un livre ? » Vous répondrez à cette question en vous interrogeant sur le rôle d’une préface ainsi que sur celui de l’ensemble du paratexte (quatrième de couverture, illustrations, titre…) LE BIOGRAPHIQUE Dans ses Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand justifie ainsi son projet autobiographique : « Mettons à profit le peu d’instants qui me restent […] le navigateur, abandonnant pour jamais un rivage enchanté, écrit son journal à la vue de cette terre qui s’éloigne et qui va bientôt disparaître » En quoi, selon vous, l’écriture autobiographique permet-elle de recréer le passé ? -6-