L`autopartage
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L`autopartage
PREDIT 3 carrefour final mai 2008 D’autres aides des collectivités sont également possibles comme la mise à disposition de véhicules (à l’image des affermages dans la quasi-totalité des réseaux de bus) ou comme la mise à disposition de places de stationnement gratuites ou à prix réduit. Une dernière possibilité consiste à reprendre le principe des vélos en libre-service qui se développent dans plusieurs villes de France et où les opérateurs se rémunèrent par les publicités qu’ils peuvent afficher sur la voie publique. Ainsi, dans le cadre des appels d’offres pour des contrats de gestion de parkings concédés, l’opérateur pourra proposer, en complément du stationnement au public, et pour enrichir son offre de service, de réserver un certain nombre de places pour un service d’autopartage. L’opérateur se rémunérerait par ailleurs sur les tarifs de stationnement plus classiques. Depuis le 7 juillet 2007, à Paris, il est possible de réserver une voiture en libre-service grâce à un programme baptisé «Okigo», mis en place par Vinci-Avis, par téléphone ou sur internet 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Et après ? Le Gart a présenté le 14 novembre 2006 les différentes études du groupe 2 dans un séminaire sur l’autopartage, avec la participation de MM. Roland RIES, sénateur, porteur d’un projet de loi sur l’autopartage, Robert ROCHAUD adjoint au maire de Poitiers,en charge des déplacements et François de RUGY, vice-président de Nantes Métropole. Le sénateur Ries (www.roland-ries.net/spip. php?article142) a également organisé plusieurs rencontres, notamment le 15 novembre 2007, dans le cadre des dossiers portés par le Sénat sur cette question et de sa proposition de loi en cours. Cette loi, si elle était adoptée, devrait permettre de clarifier la situation et de dépasser des méfiances qui n’ont pas lieu d’être. Elle tendrait également à labelliser l’activité d’autopartage afin de la distinguer clairement de la location classique et de faciliter le soutien des collectivités publiques, notamment dans la phase délicate du lancement de l’opération. L’article 4 est très important : il permettrait au maire, s’il le souhaite, de réserver des emplacements de stationnement aux véhicules d’autopartage. L’article 6 permettrait de prévoir l’inscription d’emplacements réservés aux véhicules d’autopartage dans les plans de déplacements urbains et les PDU. Le Predit a organisé le 27 avril 2007 un colloque à Lyon portant notamment sur le développement de l’autopartage, au cours duquel les trois recherches financées ont pu être présentées et discutées. Contacts Bertrand Theys 01 40 81 22 73 Stéphanie De Sa Rego 01 40 81 15 68 France Autopartage prévoit l’ouverture d’un centre sur Colmar en mars 2008 et le développement d’autres points de distribution sur l’ensemble des villes moyennes de plus de 15 000 habitants d’Alsace-Lorraine programmé sur les deux prochaines années, (www.autotrement.com, www.franceautopartage.com). Aire 198 ouvre le 2 février 2008 à Poitiers un service d’autopartage constitué de 10 véhicules, suivi d’une extension possible sur Niort et Angoulème (www.otolis.com/). Il existera 2 services d’autopartage en Poitou-Charentes. En outre et sous réserve de validation par les nouveaux élus municipaux, AIRE 198, en partenariat avec les universités, souhaiterait poursuivre l’étude Ecosympa par une démarche d’évaluation des services d’autopartage mais aussi d’évolution à l’échelle des agglomérations (extension des services, développement d’un réseau régional...). La Mairie de Paris soutient également ces services innovants à la mobilité : l’intérêt du développement de l’autopartage, souhaité dans le projet de Plan de déplacements de Paris pour « favoriser le développement des nouveaux usages collectifs de la voiture » a amené la Ville de Paris à mettre en place le label « autopartage Paris » en février 2007. Trois sociétés en bénéficient aujourd’hui : Caisse Commune, Mobizen (nouvelle « start-up ») et Okigo (société réunissant Avis et Vinci Park). L’autopartage devient aujourd’hui une réelle alternative à la possession d’une voiture individuelle et fait partie des nouveaux outils pour modifier nos comportements de mobilité. Le bouquet de transports proposé par la Ville de Paris s’étoffe donc en proposant ce nouveau mode, ouvrant des perspectives plus larges en termes d’intermodalité. Enfin un projet intitulé MACAUTO, système d’autopartage de véhicules électriques à grande échelle, pourrait être financé par la DGMT. MACAUTO est un concept breveté de location de voitures électriques de courte durée. L’innovation réside à la fois dans les véhicules qui seront de petite taille et de différentes configurations, dans les parkings en forme de tours (appelées «totem») plus ou moins enterrées et permettant de distribuer les véhicules automatiquement aux usagers. Les temps de parking permettent également de recharger les batteries des véhicules. Ces totems se veulent également de nouveaux repères urbains dans des zones peu qualifiées. dans le service, les usagers pouvant emprunter un véhicule dans un totem et le remettre dans un autre totem, réserver une voiture à distance etc. dans l’exploitation avec l’utilisation du GPS pour tracer les véhicules et contrôler leur restitution. l’autopartage PREDIT 3 carrefour final mai 2008 Rédacteur : Frédéric Denisey DGMT, Medad Au lieu d’avoir chacun son véhicule personnel à disposition dans son parking souterrain ou devant sa porte, il est possible de partager à plusieurs l’usage de véhicules facilement disponibles et à moindre coût pour son usager et pour l’environnement. L’idée est ainsi de découpler l’usage et la possession d’un véhicule. Ce genre de service, particulièrement développé en Suisse et en Allemagne, peine à émerger en France où seules 3000 personnes utilisent l’autopartage, surtout dans les grandes agglomérations. La problématique La voiture particulière ne semble pas répondre aux enjeux de la mobilité durable : elle génère en effet des nuisances pour l’environnement, elle favorise l’étalement urbain et elle représente un coût de plus en plus significatif dans le budget des ménages. Selon le Comité des constructeurs français d’automobiles, le budget moyen alloué à la voiture est de 4 995 € par an et par ménage, en tenant compte des coûts d’assurance, de carte grise, d’entretien, de contrôle technique, de carburant, de péages, de stationnement, de dépréciation du véhicule et même des contraventions. Ce budget représente environ 16% du budget familial au même niveau que l’alimentation et après le logement (22%). Pour limiter ces nuisances et ces coûts liés à la possession d’une voiture, certains pays d’Europe ont inventé un système de mutualisation des véhicules entre plusieurs ménages. Ce service, appelé autopartage, se distingue de la location traditionnelle adaptée aux voyages plus longs, sur un ou plusieurs jours, par une offre plus conforme aux besoins des citadins qui souhaitent effectuer de courts trajets sur des temps réduits. L’autopartage (car-sharing en anglais) apparaît ainsi comme un service de mobilité innovant, qui vise à rationaliser l’utilisation de la voiture, en complément des autres modes de déplacements. Mobilité Sécurité des transports Transport de marchandises Environnement Énergie Intégrations technologiques Politiques de transports Les principes sont les suivants : des voitures en multipropriété, utilisées à tour de rôle par plusieurs personnes. • un service de proximité, grâce à un réseau de stations au cœur des quartiers d’habitation ou d’activité. • un accès en libre-service, 24h/24 et 7j/7, avec une carte d’abonnement. • des locations de courte durée, 1h ou plus, facturées à l’heure et au kilomètre. Devant le succès des vélos en libre-service (vélo’v, vélib...) permettant l’usage de courte durée d’un véhicule, l’autopartage, offrant des voitures en libre-service, semble également promis à un bel avenir sous réserve de trouver un modèle économique pertinent. L’autopartage se distingue du co-voiturage qui consiste à partager à plusieurs l’occupation d’un même véhicule. PREDIT 3 carrefour final mai 2008 l’autopartage Les actions du Predit 3 Durant le Predit 2, le groupe 4.1 « Gestion des déplacements urbains » a mis en expérimentation deux recherches d’autopartage de véhicules électriques : Praxitèle à Saint-Quentin-en-Yvelines et Liselec à La Rochelle. Après quelques années de fonctionnement l’expérience de Praxitèle a été abandonnée parce que pas assez rentable. Par contre, Liselec, fortement subventionnée par la ville de La Rochelle, s’est développée. Une autre recherche subventionnée par le groupe 4.1 est Caisse Commune, qui a également abouti à la création d’une société sur Paris. Depuis avril 1999, Caisse-Commune est la première société à développer le concept d’autopartage en France. Le groupe opérationnel n°2 du Predit 3 (GO2) a établi le cahier des charges d’un appel à propositions publié le 3 mars 2004, dont les axes de recherches portaient sur le développement de cette activité selon les axes suivants : • assurer la viabilité économique à long terme d’un tel service ; • imaginer un cadre juridique approprié ; • développer et diversifier sa clientèle, étendre son périmètre ; • créer de nouveaux partenariats ou proposer de nouveaux services ; • intégrer les solutions proposées dans le système public de mobilité, notamment du point de vue de la tarification. L’appel à propositions de recherches a reçu une dizaine de réponses. Après examen, le comité d’experts a retenu trois recherches, financées par le Medad (DGMT) : l l’autopartage à grande échelle (A.G.E.), une étude théorique sur le développement significatif de l’autopartage en France (Cabinet Jonction Études Conseil : Olivier Domenac). Selon l’étude, seules les opérations importantes dans les villes de plus de 400.000 habitants, portant sur une flotte d’au moins 115 véhicules ont une durée de vie supérieure à cinq ans et « si l’on veut développer l’autopartage à grande échelle, c’est à des opérateurs capables de développer un réseau national qu’il faut faire appel ou à un réseau très structuré d’opérateurs locaux susceptibles de trouver des synergies suffisantes qui conduiraient aux mêmes économies d’échelle. » ; l Rhin autopartage (R.A.P.), une étude de la possibilité d’extension de services d’autopartage inter-régional en Alsace et sur le territoire de Belfort-Montbéliard (France Autopartage : Jean-Baptiste Schmider). La mise en place de services d’autopartage viables économiquement apparaît à première vue réservée aux grandes agglomérations disposant d’une densité urbaine forte et d’un réseau de transport collectif performant. L’autopartage peut être implanté dans des agglomérations plus petites, en s’appuyant sur des territoires plus larges telles qu’une aire urbaine ou une région, et en développant de nouveaux partenariats (avec le Train Express Régional par exemple ou le TGV) ; • Ecosympa 198, expérimentation coordonnée d’un système de mobilité partagée sur les quatre départements de Poitou-Charente (Association Aire 198, Réseau d’Agglomérations - Poitiers, Niort, Angoulême, La Rochelle - Laboratoire Eigsi : Dominique Breuil en collaboration avec le Cereveh et l’Icotem / Université de Poitiers). Au regard des éléments observés et de l’attitude des principaux opérateurs (qui se tournent plutôt vers les grandes villes), l’impulsion par les autorités organisatrices de transport apparaît incontournable. Le véhicule en temps partagé représente pour les agglomérations une opportunité d’impulser une nouvelle offre de mobilité qui permettra de conforter les actions menées depuis plusieurs années mais aussi d’initier une manière différente de « penser et de vivre la voiture ». Les résultats L’étude AGE, appuyée en parallèle par les études RAP et Ecosympa, avec la collaboration de Caisse Commune (Loïc Mignotte), Mobility (Peter Muheim) et Cambio, dresse le portrait de l’autopartage et les possibilités de son développement. Quel public ? Les enquêtes menées auprès de différentes populations cibles de Poitou-Charentes (étudiants, administrations, commerçants...) ont fait apparaître que, pour les villes de taille moyenne, l’autopartage est perçu comme une offre nouvelle et complémentaire de mobilité. Il ne s’agit pas d’une alternative à la possession individuelle d’une voiture : l’autopartage se positionne dans un choix inter et multimodal. L’autopartage correspond à une demande d’effectuer des trajets courts et relativement peu fréquents (de l’ordre de deux par mois). La demande porte surtout sur les soirs et week-ends lorsque l’offre de transports collectifs est PREDIT 3 carrefour final mai 2008 moins pertinente. L’autopartage apparaît également comme une alternative à la multi-motorisation des ménages. L’analyse a également permis d’identifier des secteurs géographiques à plus ou moins forte potentialité avec en premier lieu les coeurs d’agglomérations, densément peuplés, puis les gares, au croisement entre différents types de flux, et les quartiers d’habitat social dont la population ne peut pas toujours accéder à la mobilité automobile individuelle. Selon ces travaux, le déploiement d’un service d’autopartage sur l’ensemble d’une agglomération devrait se faire, soit autour de zones d’activités économiques, universitaires, en mobilisant différents partenaires, soit dans les centres-bourgs, avec une mobilisation de la commune pour le fonctionnement du service (flotte de la mairie utilisant le service, mise à disposition de stationnement...). Quel service ? Les clients potentiels de service d’autopartage souhaitent une flotte de véhicules assez diversifiés pour répondre à différents types d’usages : deuxroues, véhicules utilitaires... La tarification doit être cohérente avec les autres offres de mobilité (taxi, transports collectifs, place de stationnement...) voire combinée (titre unique pour les différents services). La mise en réseau des stations et la possibilité de rendre un véhicule à une autre station que celle de départ semblent être des critères importants de réussite du service, surtout pour les villes moyennes à plus faible densité. La mise à disposition de véhicules innovants (véhicules électriques, véhicules propres...) semble risquée dans un premier temps dans la mesure où le cumul de deux innovations rendrait le service trop peu abordable par la population. L’autopartage se distingue de la location de voiture par la durée de la location (qui ne dure en moyenne pas plus de quelques heures) et par un service moindre en terme d’état et de disponibilité des véhicules empruntés. Le cycle de vie des voitures de location est ainsi beaucoup plus court et le coût pour le loueur ne lui permet pas de proposer des locations à l’heure. Un des freins au développement de l’autopartage est technologique : les systèmes permettant la réservation d’un véhicule par l’usager qui en a besoin sont en effet relativement onéreux. Certaines innovations pourraient résoudre le problème comme celle consistant à placer un boîtier à l’intérieur du véhicule sur lequel l’usager présente un badge contenant l’information sur sa réservation et qui va lui permettre d’ouvrir le véhicule et de le démarrer. Le véhicule peut par ailleurs être géolocalisé, ce qui permet de compter le nombre de kilomètres parcourus et de localiser la voiture stationnée dans une zone, de manière à informer l’usager suivant de son emplacement. Le loyer de ce système représente de 5 à 10% du chiffre d’affaires de l’opérateur d’autopartage. Quelle viabilité économique ? Le coût du service pour l’opérateur d’autopartage est important. Il correspond à l’achat de la flotte, aux places de stationnement (le coût des parkings représente de l’ordre de 10% des dépenses totales), aux outils de réservation, aux coûts de personnel (marketing, entretien...). La recherche AGE, portant sur la construction de business plans de service d’autopartage, montre que si l’on veut développer l’autopartage à grande échelle, avec une viabilité économique à relativement court terme, cela ne peut se faire que sur la base de services de taille importante (4 000 clients et une cinquantaine de voitures) et dans plusieurs villes de sorte à constituer un réseau favorisant les économies d’échelle. Pour garantir la rentabilité économique du service, les préconisations de l’étude sont les suivantes : • disposer d’une flotte de véhicules monomodèle (ce qui va à l’encontre d’une demande diversifiée), • rechercher dans la mesure du possible les grandes stations, • ne pas pratiquer des tarifs trop bas. Quelle aide publique ? Le besoin de financement initial pour mettre en place un service d’autopartage est important. Pour les villes moyennes, l’implication des AOT semble donc indispensable pour développer ces services nouveaux que les opérateurs proposent plutôt aux grandes villes. Une première option est donc qu’une collectivité, au terme d’une mise en concurrence entre opérateurs, procède à une avance d’un même montant que celui du besoin de financement, remboursable au bout de 5 ou 6 ans par exemple.