Le travail en réseau autour de la naissance Table

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Le travail en réseau autour de la naissance Table
 Le travail en réseau autour de la naissance Table-­ronde animée par Séverine Da Silva dans le cadre de la journée “Dessine-­moi une naissance”, anniversaire des 10 ans de Alter-­NativeS asbl. Scribe : Florence Chimot. Le compte-­rendu original a été remis en forme en vue de sa diffusion. Autour de la table : psychologue, haptonome, sage-­‐femme en hôpital et libérale, conseillère et animatrice en allaitement, doula, accompagnante de la naissance, parents, chargée d'une enquête de la Région Wallonne relative à la naissance (préoccupations liées à la prématurité et aux naissances difficiles en général). QU’EST-­‐CE QUE LE TRAVAIL EN RESEAU? Par définition, un réseau est un ensemble de liens qui existent entre différentes personnes, ou un ensemble de personne en liaison et qui travaillent ensemble. Autour de la naissance, les intervenants sont multiples – et parmi ceux cités par les participants à la table-­‐ronde : 
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gynécologue, sage-­‐femme libérale, médecin généraliste, sage-­‐femme hospitalière, maison de naissance, maternité psychologue, haptonome, kiné, ostéopathe, accompagnant en préparation affective à la naissance, en massage pré/post-­‐natal, anesthésiste, doula assistante sociale, planning familial, centre de médiation interculturelle associations (Alter-­‐NativeS, Dolto, Union professionnelle des sages-­‐femmes de Belgique – UpSFB, Aquarelle St Pierre, école de portage, associations de soutien à l’allaitement, …) pédiatre, ONE, nutritionniste centre d'infertilité, centre PMA réseaux hospitaliers, réseaux familiaux, forum internet, echoline, documentation « papier »,… Comment tous ces intervenants tentent-­‐ils de travailler en réseau autour de la naissance? QUELLES DIFFICULTES POUR “FAIRE RESEAU” AUTOUR DE LA NAISSANCE? Les différents intervenants sont complémentaires en fonction des besoins de chacun, de la personne, du bébé. Cependant, les parents sont confrontés à des « conflits » et la difficulté de tenter eux-­‐mêmes de faire le lien entre ces intervenants. Il existe des rapport de pouvoirs entre le médical et les métiers sociaux : comment savoir s'il est possible de travailler en réseau si la première personne rencontrée ne fait pas le transfert d'information ? Cela induit ignorance et manque d'information. En Belgique, la politique en matière de santé joue un rôle prépondérant dans la manière dont les intervenants interagissent et jouent ou non la carte du réseau. En effet, l'organisation des soins de santé en Belgique est centré sur le médical : la référence principale est le gynécologue, le médecin. Dans certains pays, la naissance est d'abord orientée vers une sage-­‐femme ou une femme modèle (Nouvelle-­‐Zélande, Pays-­‐Bas). Or en général, les parents suivent le chemin tracé par l'autorité et le service public. Les parents donnent souvent le pouvoir à une personne de confiance. Mais ils peuvent aussi redistribuer le pouvoir dès qu'ils disposent d'informations, d’autres points de vue. Les femmes ont des attentes, des besoins, des réticences différent(e)s vis-­‐à-­‐vis du corps médical, ce qui a un impact sur leurs démarches et l’établissement de liens de confiance. C’est pourquoi la diversité de personnes de référence ou de confiance (y compris des intervenants moins connus ou moins conventionnels) est une richesse. INFORMATION ET ACCESSIBILITE La question centrale serait donc : comment informer les parents pour qu’ils fassent le choix des intervenants de référence en fonction de leur projet de naissance et d’informations objectivement disponibles à ce sujet ? Les mutuelles peuvent aussi avoir leur rôle à jouer. L'information sur les naissances à la maison commence à se diffuser par leur biais, par exemple. Chaque femme doit faire son propre chemin, mais parfois les informations ne passent pas. Or, si l’information passe, la femme est en situation de devenir actrice de son expérience. C’est particulièrement important car on constate que les femmes réagissent parfois et font des choix liés à une mauvaise expérience. Mais attention : qui a l'information a le choix, mais trop d'information donne aussi de très nombreux choix. Les parents peuvent alors se sentir perdus car ils n'arrivent pas à se faire une idée de ce qui pourrait leur convenir. De plus, les différents choix ne sont pas gratuits ni tout simplement aussi accessibles financièrement les uns que les autres. Que mettre au service d’une population précarisée qui n'a pas les moyens de se payer un suivi correct selon leur choix ? Il faudrait pouvoir créer des structures pour que les professionnels travaillent entre eux dans le respect du cercle familial. EN CONCLUSION Voici les idées des participants à la fin de la table pour initier d'autres échanges : − Informer les parents sur le coté "transformateur", "initiatique", de la naissance, ce qui leur donnerait la motivation pour mieux se préparer et s'approprier la naissance de leur enfant ; − Chercher à apporter l'information et l'accès sur les alternatives autour de la naissance aux publics populaires ; − Renforcer les compétences propres des familles et les respecter là où elles sont ; − Renforcer les réseaux autour des naissances difficiles dans un souci de cohérence pour les parents. − Qui devrait relayer vers les différents acteurs qui ne seraient pas professionnels ? Où la SF se positionne par rapport à la doula ? − Revoir la place de l'information venant de l'ONE. Où est la place de l'ONE face à la naissance et la grossesse ? − Comment les psychologues, psychothérapeutes peuvent-­‐ils faire pour s'intégrer dans le réseau périnatal ? Sans pour autant être salarié par une structure... − L'enjeu ne serait pas tant de savoir qui détient l'information "professionnel-­‐
parent" mais plutôt de favoriser l'échange interprofessionnel ; − Informer davantage les professionnels sur les possibilités alternatives (gynécologues,...) afin de les amener à davantage de collaboration ; − Favoriser la rencontre des professionnels travaillant en réseau autour de la naissance afin de mieux connaître les spécialités de chacun et d'offrir un suivi global ; − Créer un pôle ressource, contact permettant aux différents professionnels de pouvoir se connaître les uns les autres et permettant des échanges, prises de contact... ; − Un changement culturel est nécessaire pour que les femmes se réapproprient l'accouchement. Comment une association comme Alter-­‐NativeS peut-­‐elle jouer un rôle dans ce changement pour un vrai travail en réseau ? LES QUESTIONS QU’ALTER-­NATIVES SE POSAIT LORS DE LA PREPARATION... Qu'entend-­on par « travail en réseau autour de la naissance »? Les acteurs de la naissance sont-­ils complémentaires? Gynécologue, obstétricien, sage-­
femme, doula, pédiatre, infirmière, TMS... Comment travailler ensemble sur l'accompagnement de la grossesse et la naissance? Est-­il important de travailler ensemble, en complémentarité et donc de savoir référer/déléguer et donc de faire confiance? Où situe-­t-­on les limites de son travail? Et indirectement celles du travail des autres? Qu'en est-­il des responsabilités du travail effectué? Idée de concurrence? Qu'en est-­il du bien-­être des futurs parents? De la parturiente? Qu'en est-­il de la confiance dont les futurs parents / parturiente peuvent/doivent faire preuve? Tant d'acteurs de la naissance, vers qui se référer? Multiplication des rôles ou complémentarités entre chacun?