La photographie animalière - Bourgogne

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La photographie animalière - Bourgogne
INTRODUCTION à...
La photographie animalière
Pour l’ornithologue amateur, la tentation est grande de photographier les oiseaux.
L’avènement récent de la digiscopie1 a rendu ce rêve accessible au plus grand nombre.
Pourtant, la plupart des photographes animaliers continuent de privilégier l’utilisation du
téléobjectif monté sur un classique boîtier réflex.
Le matériel
Il y a plusieurs raisons à cela : la mise au point est beaucoup plus rapide, surtout si on
bénéficie d’un autofocus performant, et les optiques sont plus lumineuses, ce qui autorise
la prise de vue par tous les temps. Si on ajoute à cela la possibilité de photographier à
main levée, il faut reconnaître que c’est la solution la plus polyvalente. Un réflex numérique d’entrée de gamme et un téléobjectif d’environ 300 mm de focale est l’équipement
de base pour débuter. Côté accessoires, l’usage d’un trépied contribue sensiblement à la
qualité de l’image. Le flash, de moins en moins utilisé en numérique, reste indispensable
dans certaines conditions (pour déboucher les ombres en sous-bois par exemple).
Les affûts
Si on considère le facteur de grossissement d’un téléobjectif (6x pour un 300 mm, soit
moins que notre paire de jumelle !), comparé à celui d’une longue vue (30x minimum), on
comprend vite qu’il faut faire preuve de patience et d’astuces pour se fondre dans l’intimité
des oiseaux. L’utilisation d’un affût devenant quasi impérative, afin d’être suffisamment
proche des sujets, il n’est donc pas question d’improviser. Il existe d’innombrables variétés
d’affûts : de la simple barrière végétale à l’observatoire tout confort, en passant par la
classique tente de camouflage. À chacun de trouver la méthode la plus adaptée à l’espèce
et au milieu. Une solution pratique - et mobile - consiste par exemple à photographier
depuis la voiture, à condition que les animaux soient habitués à sa présence.
En zone humide, la technique de l’affût flottant est très efficace. Le principe est assez
simple : le photographe avance dans l’eau, à moitié immergé, poussant son matériel
posé sur une base flottante, recouverte d’une toile. La plupart des oiseaux se laissent
ainsi facilement approcher.
Sur le terrain
Photographier les oiseaux dans son jardin en hiver donne un assez bon aperçu des
possibilités et des difficultés de la prise de vue des animaux sauvages. Dans cet exemple,
les petits passereaux vont trop vite pour nous laisser le temps de cadrer puis de faire la
mise au point. La réussite d’une image va surtout dépendre du bon emplacement d’un
perchoir à proximité de la mangeoire. Il ne reste alors plus qu’à déclencher, si possible « en
rafale », durant le court laps de temps où l’oiseau apparaît dans le viseur. Cette expérience
sera profitable dans d’autres circonstances, par exemple au moment du nourrissage des
oisillons. Attention toutefois, à proximité d’un nid, fût-il celui du Rougequeue noir près
de la maison, la plus grande précaution s’impose. Il faudra toujours veiller à respecter la
tranquillité de la nichée, et s’abstenir si l’installation d’un affût bouleverse visiblement les
allées et venues des adultes.
Frédéric Tillier
1 La digiscopie consiste à prendre des photographies numériques en appliquant un appareil photographique numérique sur l’oculaire d’une
longue-vue terrestre.
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Frédéric Tillier
Daniel Magnin
Affût fixe sur un site à Rougequeue à front blanc. Un perchoir a été installé dans un saule à
proximité du nid pour photographier le couple pendant le nourrissage.
Daniel Magnin
Affût en forêt.
« Voiture-affût ».
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Rev. sci. Bourgogne-Nature - Hors-série 10-2012
Daniel Magnin
Daniel Magnin
Affût flottant.
Plateaux flottants pour photographier les amphibiens.
Introduction à la photographie animalière
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