Tandis que les Anciens nichaient dans des grottes et des

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TandisquelesAnciensnichaientdansdesgrottesetdesanfractuositéssansqueleursEsprits
nelesabandonnent,denosjours,ceuxdontlapuissanceatteintDixmillechariotspassent
leursjoursdanslestracasetl'af>liction.
Delàonvoitbienquelasainteténesuf>itpasaugouvernementetqu'ilyfautlapossessiondu
Tao,quelaJoien'estpasdanslesrichessesetleshonneursetqu'ellerésidedanslaVertuqui
créel’Harmonie.FairegrandcasduSoietaucundel'EmpiresousleCiel,c'estêtretrèsproche
duTao.
Faut-ilabsolumentavoirsarésidenceàJingtaiouZhanghua,>lânerauparcdeYunmen,surla
terrassedeShaqiu,réjouirsonoreilleauxairsdeJiushaoetdeLiuying,sonpalaisdepattes
d'ours,d'aileronsderequins,delégumesparfumés,courirenchariotssurdelargeschaussées,
tirerlesmartins-pêcheurs.Est-cevraimentcelalaJoie?Non.Pournous,lajoiec'estque
l'hommeobtiennecequ'ildoitposséder.Obtenircequ'ondoitposséder,cen'estpasseréjouir
duluxeets'af>ligerdelapauvreté.C'est,bienplutôt,sefermeravecleYinets'ouvriravecle
Yang.
VoyezZiXia,décharnéparlecon>litquiagitaitsoncoeur;etqui,revenuenpossessionduTao,
prospéraitànouveau.LeSaintnesacri>iepassapersonnepourdeveniresclavedeschoses,
poursatisfairetoussesdésirsnecomprometpassonharmonie.Grandementcontent,il
nedevientpastoutexcité,profondémentattristé,ilnedevientpastoutaccablé.DeDixmille
façons,voiciCentperturbations;ellesdétruisent,bousculent,déstabilisenttout.Nousseuls,
résolus,détachésdeschoses,nous"sortons"avecleTao;c'estquenousavonsdequoinous
maintenirnous-mêmes.
Ainsidonc,unefoisqu'onsepossèdesoi-même,lepiedd'unarbreélevé,letroud'unecaverne
suf>isentànotrebonheur;maissionnesepossèdepassoi-même,nousdonnerait-onl'Empire
pourmaisonetlesDixmillepeuplespourdomesticité,celanesuf>iraitpasàentretenirnotre
vie.Qui,aucontraire,peutparveniràlaNonjoie,trouvelajoieentout.etquitrouvelajoieen
toutaccèdeassurémentàlaJoieparfaite.
Ondresselegrandtambouretlescloches,ondisposedesorchestresde>lûtesetdecordes,on
placelescoussinsetonélèvelesdaisauxhampesd’ivoire,oncharmel'oreilledesairsChaoge,
Beibi,Mimi,onalignedeséduisantesbeautés,onlèvelescoupesrempliesdevieuxalcools,
tandisquelesnuitssuccèdentauxjours.Ontirelesoiseauxdansleshauteurs,avecdeschiens
courants,onforcelièvresetrenards.Celaonl'appellelajoie.
Unfeuquis'attise,unefournaiserougeoyante;lecoeurfrémitdansuneatmosphèreoùla
séductionledisputeàlaconvoitise.
Unefoisleschariotsdételés,leschevauxaurepos,l'alcoolbu,ledernieraccordtu,lecoeuron
sedésole,commeaprèsunedisparition.Quesepasse-t-ildonc?Onn'apasréjouil'extérieurà
partirdel’interne,onacruréjouirl'interneparl’extérieur.Lamusiqueéclateetvousvoilà
toutjoyeux!Lechants'achèveetvousvoilàtoutattristé!
Dépressionetexaltationfontuneronde,ennaissantl'unedel’autre.L'Espritvital,agité,se
trouble;onneconnaîtplusuninstantderepos.
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Cherchonspourquoicemanqued’animation,cedommage,àlongueurdejours,in>ligéàsa
vie?C'estqu'onaperdulapossessiondesoi-même.C'estquel'internenereçoitplusdu
centre,ettiresasubsistancedel’extérieur,pourseparerd'unebelleapparence.Ilnebaigne
pluslescouchesdelapeau,ne>iltreplusjusqu'auxosetàlamoelle,nes’attardeneséjourne
plusauxCinqviscères.
Ainsi,cequivientdel'extérieuréchappeaucentre,etn'yrestedoncpas.Cequisortducentre
estsansrépondantàl’externeetnecirculepas.
Offrezvosconseilsavisésetdesplansbienconçus,l'idiotlui-mêmelesécouteraavec
délectation.Faitesl'éloged'unevertusublimeetd'unenobleconduite,voussusciterez
l'émulationmêmeparmilesgensderien.Beaucoupsedélectentdel'idée,peulamettenten
pratique;beaucoupdésirentagirdemême,peupassentauxactes.
Laraison?l'incapacitédereveniràsanaturepropre.L'intérieurétantmûnonparleCentre,
maisparl'éducationforcéerienn'entreparl'oreille,riennecroîtdanslecoeur.Enquoiest-on
différentdusourdquisemetàchanter?Ilimitecequed'autresfont,sanssefaireplaisiràluimême:Dessonssortentdesabouche,serépandentetsedispersent.
Oui,lecoeurestlemaîtredesCinqviscères,ilrèglel'usagedesQuatremembres,ilfaitcouler
etcirculerlesangetlessouf>les,ilgalopesurlafrontièreduouietdunon,ilvaetvientparles
portesetlesouverturesdesCentaffaires.
Unhommedoncquin'agipasselonsoncoeuretquivoudraitorganiserlessouf>lesdumonde
sousleCielfaitpenseràl'individumanquantd’oreillequiprétendaccorderbatteriesde
clochesettambours,àl'aveugleprétendantselivreràladécoration.Nesont-ils
pas,forcément,l'unetl'autre,incapablesd'assumerlatâche?
L'EmpiresousleCielestcevasesacréqu'onnepeutmanipuler.Quilemanipulecourtà
l'échec.Quis'ensaisit,illuiéchappe.
PourXuyou-onlesait-lepouvoirn'étaitrien;ilrefusaitdeprendrepourluilaplacedeYao,
cariln'aspiraitpasàl’Empire.Laraisondecetteconduiteestquec'estàpartirdel'Empire
seulementqu'onpeutmenerl’Empire.Orl'assisesacréedel’Empire,ellen'estpasdansles
autres,ellesetrouveenmoi-même.Ellen'estpasdanslescitoyens,elleestenmapropre
personne.QuejepossèdemaproprepersonneetlebiendesDixmilleêtresseraassuré.
Quandons'adonnesérieusementàl'artducoeuronrejetteconvoitisesetdésirs,attraitset
aversions,l'allégresseetlacolère,ladélectationetl’amertume.C'estlacommunionmystique
desDixmilleêtres.Onneconnaîtpluslaréprobationetl’approbation,ons'élève,ons'éduque
dansl'illuminationmystique,jusqu'àcequevieetmortseconfondent.
Ilestvraiquel'Empiremepossède,maisjepossèdel'Empiremoiaussi.Entrel'Empireetmoi,
commentyaurait-ilàdistinguer?Pourposséderl’Empire,ilfaudraits'emparerdupouvoir,en
exercertoutel'étendueparlaforce,brandirundroitdevieetdemort,pourfaireexécuter
ordresetcommandements.
Vraiment?Nous,cequenousentendonspar"posséderl’Empire"cen'estpascela.C'estla
possessiondesoietriend’autre.Quandjemepossèdemoi-même,alorsl'Empiremepossède
moi.Moi,l'Empire,nousnouspossédonsl'unl’autredansunfaceàfaceéternel,etrien
d’autre.Commentyaurait-ilplacepourlamoindredifférence?
Quandonparledela"possessiondesoi»onentendlapréservationdel’intégrité.parla
"préservationdel’intégrité"OnestalorsUnavecleTao.
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FaireenbateaulesgorgesduFleuve,s'offrirunecroisièremaritimelelongdescôtes,
randonneraugrandgalopaveclecoursierNiao,paradersousledaisenplumesdemartinpêécheurs,suivredesyeuxleballetduRoiMuetsadansedespanaches,prétersonoreilleaux
airsYaolang,Qili,Jizhan,chanterlesgrandsairsdesopérasdeZhengetdeWei,présenteravec
accompagnementlesballadesanciennesduroyaumedeChu,surlesborsd'unétang,tirer
hautdansleCiellesoiseauxoupoursuivrelegrosgibierdansleparcdeYuan,telssontles
plasirsquisubmergentetenivrentlesgensducommun.
QuantauxSaints,cesmêmessituationsnesuf>iraientpasàtroublerleurEspritvital,à
perturberleurdétermination,àfairequeleurcoeur,prisd'angoisse,perdesessentiments
naturels.
Seretrouverdansuncoinperdu,danslaravined'unegorgeténébreuse,terré,ermiteaufond
desbois,retirédansunecabanedequatremursd’argile,recouverted'unchaumeherbu,pour
porte,uneclaiedebranchages,lafenêtre,uncoldejarre,avecpourgondsdestiges>lexibles
demûrier;enhaut,letoitdégoutte;ausol,c'esttoutmouillé;etlachambre,aunord,est
saturéed’humidité.Unmanteaudeneigeetdegivredétrempeleterrain,fournissantl'eauaux
melonsetàlazizannie.Pourpromenade,lemarécage;pourlesrandonnées,desmontagnes
encaissées.Voilà,pourlecommundesgens,dequoilesglacerdepeur,assombrirleurvisage,
serrerleurcoeurdetristesse,anéantirleurmoral.
UnSaint,cegenredesituationnelerendraitnitriste,niamer;ilneperdraitriendecequifait
sajoie.Etpourquoi?Parceque,àl'intime,ilacequilefaitcommuniqueraveclasecrète
animationduCiel.Desortequenileshonneursoul’abjection,lapauvretéoulesrichesses,la
peineouladétente,nesauraientaffectersaforcedecaractère.Lecroassementducorbeau,le
roucoulementdelatourterellechangent-ilsaveclefroidoulechaud,lesecoul'humide?
Assurésennous-mêmesparlapossessionduTao,nousnedépendonsplusducoursque
prennentlesDixmilleêtresetcen'estpasunepéripétiedumomentquidéterminequenous
nouspossédonsnous-mêmes.
Cequenousentendonspar"possessiondesoi-même»,c'estquenosdispositions,entre
naturepropreetdestinée,setiennentdanscequifaitleurrepos.Or,lanaturepropreetla
destinée,ensembleaveclaformecorporellesortentdelalignéeancestrale.
Dèsquelecorpsestprêt,naturepropreetdestinéeseconstituent.Aveclaconstitutiondela
naturepropreetdeladestinéeapparaissentattraitsetaversions.Delàvientqu'unhommea
unerègledevie,dé>inie,qu'unefemmen'aqu'une>idélité,invariable.
Nicompasnirèglen'ontlepouvoirdetracercerond-làetcecarré-là;nilecordeauni
l’équerrenepeuventenfairelacourbeouledroit;leCiel/TerreestéternelMontersurune
hauteurnenousgrandiraitpas;nousmettreauplusbasnenousferaitpaspluspetit.
AlorsceluiquiatrouvéleTaodansladernièreextrémiténeselaissepaseffrayer,etnese
glori>iepasquandtoutluiréussit.Unesituationexaltée,nelemetpasenpositioncritique;il
tientcequiestpleinàdéborder,sanslerenverser;lanouveauténel'éblouitpas,ilgarde
l'anciensansytoucher;ilentredanslefeusanss'ybrûler,dansl'eausanss'ymouiller;sans
recouriràlapuissance,ilsefaitrespecter;sansrecouriràlarichesse,ilsetrouvecomblé;sans
recouriràlaforce,ilestpuissant.
Paisibleetvide,ildescendaveclecourant;assistantlesêtresdansleurévolution,olplaneet
voledanslevent.Cettesorted’homme,laissel'oraucreuxdelamontagne,laisselaperleau
seindel’abîme;ilnetirepaspro>itdesbiensetdelarichesse,plneconvoitenilepouvoir,nila
renommée.
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Pourcetteraison,ilneferapasdelasantéunejoie,nidesin>irmitésunesituationpitoyable.
Unesituationhonorablenelerassurepas,unesituationméprisablenel'inquiètepas.
Lecorps,lesEsprits,lessouf>les,levouloirdoiventoccuperchacunlelieuquiconvient,a>inde
suivrelesopérationsduCiel/Terre.
Lecorpsabritelavie,lessouf>lesensontl’abondance,lesEspritsladirigent.Unedesentités
perd-ellesaposition,lestroisenpâtissent.
Pourcetteraison,leSaintfaitensortequechaquecitoyenoccupesaplace,segardeà
l'intérieurdesafonction,sansqueneseproduiseaucuneinterférence.Carlecorps,placéhors
desonlieuderepos,périt;lessouf>les,dépensésendépitdecequilespléni>ie,s’écoulent;les
Esprits,s'ilss'activentinconsidérément,s’obscurcissent.Voilàtroischosesqu'ilfautgarder
jalousement.
Prenons,danslamyriadedesêtressousleCiel,lespetitesbêtesaséxuées,quirampentetqui
grouillent;néanmoins,ellesremuentets’activent;toutessaventcequ'ellesaimentetce
qu'ellesn'aimentpas,cequileurestbonetcequileurnuit.Commentcela?Parcequ'elless'en
tiennentàleurnaturepropreetqu'ellesnelaquittentjamais.Dèsl'instantqu'elles
l’abandonneraient,aussitôtosetchairsperdraientleurliaisonnaturelle.
Ehbienalors!Cequidonneàunhommevueclaireetouïe>ine,pourbiendistinguer,un
organismerésistantetcapable,parcentjointures,de>lexionetd’extension,cequirend
capabledediscerneràl'oeillebeauetlelaid,deséparerlesemblableetledifférent,de
distinguerlevraidufaux,qu'est-cedonc?Sinonquelessouf>lesrendusabondants,lesEsprits
sontcapablesdedonnerlebranle.
Commentsavoirqu'ilenvabienainsi?Levouloirenchacunayantuneplaceoùsetenir;les
Espritsont,eux,leursattaches.
Onmarche,lepiedvientàbuter,ontombe,latêtedonnecontreunpoteau,onperd
connaissance;onnousfaitdessignesquenousnepouvonspaspercevoir,desappelsquenous
nepouvonsentendre.Nilesyeuxnilesoreillesn'ontquittélecorps.Maisalorsqu'est-cequi
faitquenousnepuissionspasrépondre?C'estquelesEspritsn'assurentplusleurgarde.
Ainsi,présentsdanscequiestpetit,ilssontabsentsdecequiestgrand;s'ilssontaucentre,ils
sontabsentsdel’extérieur;s'ilssontenhaut,ilssontabsentsdubas;s'ilssontsurlagauche,
ilssontabsentsdeladroite.Maiss'ilyapartoutabondance,partoutaussiilsserontprésents.
QuiestimeleVide,dela>inepointed'unpoilferasarésidence.
L'hommeprisparladémence,s'ilnepeutéviterdetomberdansl'eauoulefeu,s'ilchoîtdans
lefosséoulecanal,croyez-vousquecesoitparmanquedecorps,d'Esprits,desouf>lesoude
vouloir?Non.C'estqu'ilenfaitunusageaberrant.Ilsontdésertésleurspostesdegarde,ils
ontabandonnéleursdemeures,cellesdel'extérieuretcellesdel’interne.
C'estunesituationoùlemouvementetl'arrêtnereposentplussurrien,oùl'activitéetle
repossontincohérents.Saviedurant,ildéplacerauncorpshandicapépardeschemins
tortueuxetdesvoiesraboteuses,trébuchantaumilieudetrouspleinsdefangeetd’ordure.
Venuaumondeéquipécommetoutunchacun,iln'enestpasmoinsmoquéetmépriséparles
gens.Pourquoidonc?ParcequelerapportdesoncorpsauxEspritsestperdu.
Ordonc,quandlesEspritsrègnentenmaîtres,lecorpssuitetl'onprospère;etquandlecorps
imposesaloi,lesEspritssuiventetl'onsedégrade.
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Leshommesauxappétitsvoracesetauxpassionsdévorantescouventlapuissanced'unregard
pleind’envie;fascinésqu'ilssontparlestitresetlespositions;ilsn'ontqu'uneambition:
dépasserlesautresparleurhabiletéets'installersurleshauteursdelasociété.Avecce
résultatqueleursessencesetleursEspritsdiminuenttouslesjoursunpeuplus,s'égarent
toujoursplusloin.
C'estundébordementprolongésansespoirderetour;lecorpsferméetlecentreinaccessible,
lesEspritsnetrouventplusparoùpénétrer.Alorslesgenséprouvent,àtoutinstant,eseffets
désastreuxdeleuraveuglementetdeleurextravagance.
C'estlachandellequiseconsume:Plusviveestla>lammeetplusfondlachandelle.Plus
essencesetEsprits,souf>lesetvouloir,demeurentdanslaquiétudepPlusilsdeviennent
abondantset,parsuite,robustes.Plusilss'agitent,plusilsdiminuentetvieillissent.
LesSaints,parlesoinqu'ilsprennentdeleursEsprits,parl'Harmonisationet
l'assouplissementdeleurssouf>les,parlemaintienducorpsdanslapaixetlerepos,
accompagnentleTaoquis'enfoncepuisémerge,s'inclinepuisseredresse.
Paisible,illaissealler;contraintàagir,ilseprêteàl’action.Illaissealler,avecl'ampleurd'une
robequiretombe.Ilagitcommel'arbalètequisedéclenche.
Parcettemanièred’être,auxtransformationsdesDixmilleêtres,auxchangementsdansles
Centaffaires,ilrépondinlassablement.