le suivi d`un pap test anormal - Association des Cytologistes du
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le suivi d`un pap test anormal - Association des Cytologistes du
LE SUIVI D’UN TEST DE PAPANICOLAOU ANORMAL Résumé de la conférence prononcée par le Dr. Normand Ayotte Gynécologue au CH Centre de la Mauricie La plupart des nouveaux gynécologues font de la colposcopie. Certains sont oncologues et quelques-uns d’entre eux se disent colposcopistes. Notre conférencier, le docteur Ayotte, est un gynécologue « général » comme il le dit lui-même. Il s’occupe autant d’obstétrique, de femmes ménopausées que de chirurgie et il fait de la colposcopie. À la base de cette conférence donc, le test de Papanicolaou. Facile, rapide, sans douleur, économique et sans complication, il offre un taux de détection élevé dans un contexte de dépistage. Au Québec, il n’y a toujours pas de structure instaurée pour le dépistage : les femmes voient elles-mêmes à se présenter chez leur médecin sur une base annuelle…ce qui évidemment laisse beaucoup de place à l’oubli, volontaire ou non. Nous abordons directement en début de conférence les démarches cliniques qui suivent un frottis vaginal anormal. L’HERPÈS : Notre diagnostic positif confirmera le diagnostic de virologie, l’herpès étant en réalité un diagnostic clinique, soutenu par la virologie. Les ASCUS (ASC) : Pour un clinicien, l’ASCUS est inquiétant puisque de 5 à 10 % de ceux-ci sont des lésions de haut grade, tandis que de 10 à 40 % seront des « bas grade ». En clinique, un col anormal avec ASCUS, même probablement réactionnel, équivaut à une colposcopie. Avec un col normal, ces mêmes ASCUS seront contrôlés par une nouvelle cytologie dans 6 mois. Si cette nouvelle cytologie est négative, la patiente sera contrôlée aux années. Si au bout de 12 mois, il y a encore ASCUS, la patiente sera dirigée alors en colposcopie. Avec un diagnostic d’ASCUS lésion possible, de bas ou de haut grade, et un col normal, on peut refaire la cytologie après 3 à 6 mois, deux fois. Si le résultat est négatif, on considère la première cytologie comme un faux positif. Il va sans dire que les frottis de contrôle doivent être pleinement satisfaisants. Lorsque la cytologie rapporte une suggestion de haut grade ou plus, la colposcopie suit automatiquement. Un des objectifs principaux est de garder la patiente sous surveillance et donc d’éviter que les prochains test de Papanicolaou se fassent dans un délai trop long. Il faut aussi évaluer son risque. Le docteur Ayotte décrit une patiente à risque comme suit : toute femme qui a ou a eu des relations sexuelles. Dans l’optique de l’incidence des carcinomes envahissants du col, les patientes de moins de 25 ans sont de faible risque. Chez les femmes se disant « monogame », le concept de risque prend une autre dimension. En effet, bien que la plupart des femmes n’ont qu’un partenaire à la fois, il devient évident que dans le continuum d’une vie, il puisse y avoir plusieurs partenaires. Ces femmes deviennent donc à risque élevé bien que la plupart ne se perçoivent pas dans ce groupe. Les femmes ayant eu des frottis antérieurs anormaux ainsi que des traitements sont également considérées à risque élevé. La colposcopie : La colposcopie a pour but d’éliminer la possibilité de néoplasie, d’amener par la biopsie un diagnostic histologique précis et d’évaluer l’extension de la lésion pour diriger le traitement. Si la lésion est visible, le clinicien fait une excision par biopsie ou à l’anse diathermique. Si, d’après les critères de colposcopie, on doute de la lésion, il y aura biopsie dirigée à l’endroit qui semble le plus suspect sur le col doublée d’un curetage de l’endocol. Les lésions blanches, épaisses, en mosaïque, ponctuées ou avec vaisseaux sanguins anormaux sont suspects de lésions de haut grade. La colposcopie est indiquée dans les cas suivants : o lorsque la cytologie rapporte des lésions de bas grade, haut grade et ASCUS avec possibilité de lésion et dans les cas de carcinomes. o pour l’évaluation cervicale d’une patiente porteuse de condylomes vulvaires. o pour toute lésion vulvaire, vaginale ou cervicale inexpliquée, même si la cytologie est normale. o pour l’évaluation de la patiente dont le partenaire a un condylome; ceci est valable en sens inverse aussi. Le suivi : Il sera fait par des biopsies à l’emporte-pièce, curetage de l’endocol ou conisation. Dans ce dernier cas, on va chercher l’endocol sur une profondeur de 2.5 cm. Ceci est aussi indiqué pour les lésions occultes, i.e. une cytologie positive mais une colposcopie où on ne visualise aucune lésion. La conisation peut être diagnostique mais aussi thérapeutique. Prévalence du VPH chez les jeunes : On pense que la prévalence est de plus de 50 %, mais ce ne sont pas des lésions de haut grade dans la plupart des cas. Après l’âge de 30-35 ans, ce pourcentage représente moins de 5 %. Ce sont des infections transitoires mais elles représentent un gros risque de développer une lésion de haut grade. On remarque aussi que les cas de carcinomes envahissants sont souvent rapportés chez les femmes n’ayant pas eu de cytologie depuis plus de cinq ans. Le VPH positif même avec une cytologie normale présente une probabilité de 116 fois plus élevée de développer une lésion de haut grade que le risque normal. Le triage par typage est peut-être le plus indiqué à ce moment-là. Les AGUS : En pratique, pour le clinicien, il peut s’agir d’un polype, d’une endométrite, mais aussi d’un carcinome de l’endomètre comme d’un carcinome envahissant de l’endocol. C’est ce qui justifie une investigation agressive. AGUS probablement réactionnel : un frottis de reprise est alors fait. S’il est négatif, on revient au suivi de routine. Si le diagnostic se répète à nouveau, il y aura colposcopie. Tous les diagnostics d’AGUS probablement néoplasiques commandent une colposcopie aussi. Il en est évidemment de même pour les diagnostics cytologiques d’adénocarcinome ‘in situ’ ou invasifs de l’endocol. La colposcopie n’est pas très utile pour visualiser une lésion à l’endocol, mais comme les carcinomes et adénocarcinomes ‘in situ’ de l’endocol sont très souvent associés à une lésion pavimenteuse sur l’exocol, la colposcopie est quand même indiquée. A noter que ces deux types de lésions sont d’origine virale oncogène. Pour les femmes âgées de moins de 35 ans : il y aura colposcopie et curetage de l’endocol. Après 35 ans, on ajoutera à ces interventions une biopsie de l’endomètre. Si ces démarches sont négatives, mais accompagnées d’une nouvelle cytologie AGUS, il y aura une conisation à l’anse diathermique ou au bistouri. Les cellules endométriales : Chez les femmes post-ménopausées, avec ou sans hormonothérapie (sauf celles qui prennent des hormones cycliques qui les font saigner périodiquement), la présence de cellules endométriales dans les frottis est considérée comme anormale et commande une biopsie de l’endomètre ou échographie endovaginale avec mesure de l’endomètre. Traitements : La méthode de traitement choisie dépend de l’étendue et du siège de la lésion, du désir ou non d’avoir des enfants, de l’expertise du médecin et de la disponibilité des instruments là où il exerce sa profession : laser, bistouri, anse diathermique (le plus utilisé). Cette dernière méthode consiste en une forme de conisation peu profonde, sous anesthésie locale et colposcopie; elle est favorisée pour les lésions de haut grade. Le clinicien peut également pratiquer l’excision pour ces dernières lésions afin d’avoir toute la pièce en espérant que les marges soient négatives. La cryothérapie est suggérée pour les lésions de bas grade. Cette méthode détruit par brûlure et cautérisation, comme le laser. Elle est parfois utilisée pour les lésions de haut grade. Pour les femmes enceintes, on attend la fin de la grossesse, sauf pour les lésions envahissantes qui seront évaluées et les actions à prendre iront en fonction du stade de la grossesse. Un dernier commentaire de la part de notre conférencier : La société d’obstétrique gynécologique du Canada (SOGC) a émis des lignes directrices sur la fréquence du Test de Papanicolaou. Dans le contexte actuel où il n’y a pas de stratégie structurée de dépistage, elle recommande une cytologie annuelle. Même dans ce contexte, beaucoup de femmes ne le font pas. Alors lorsqu’on entend la possibilité de recommander de faire des cytologies aux 5 ans, on peut supposer sans exagérer que les vrais délais s’allongeront à 7, 8, 9 ans. Les années passent si vite! Donc, ou bien on se dote d’un bon système de rappel ou on maintient la recommandation d’une cytologie annuelle.