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JOHANNES BRAHMS 7 mai 1833, Hambourg- 3 avril 1897, Vienne. Enfant prodige, le jeune Johannes étudie le violon et le violoncelle avec son père, corniste et contrebassiste à l'orchestre de la société philharmonique de Hambourg, avant d'opter pour le piano. Il donne son premier concert à quatorze ans. Mais sa véritable vocation est la composition. Il devient célèbre grâce à Robert Schumann et sa femme Clara qui l'aident à promouvoir sa musique, alors que Brahms a une vingtaine d'années. Schumann avait publié un article dans les milieux musicaux allemands annonçant sa découverte d'un "nouveau messie de l'art". En 1868, Brahms s'installe à Vienne, capitale autrichienne autrefois ville de Mozart, Schubert et Beethoven, mais désormais aux mains de Johann Strauss, le roi de la valse. Cette même année marque un grand tournant dans sa carrière. En effet, le 10 avril, le Requiem allemand sur lequel il travaille depuis longtemps est joué pour la première fois à Brême. Le succès est immense et la renommée de Brahms devient internationale. En 1872, Brahms est nommé directeur de la société des amis de la musique de Vienne. Il se lance ensuite dans l'univers symphonique. Le monde musical de cette fin de siècle est partagé entre les partisans de Brahms, défendant un certain classicisme et ceux de Wagner et de Liszt, prônant la modernité. Il consacre les dernières années de sa vie à la musique de chambre. Il meurt emporté par un cancer le 3 avril 1897 à Vienne. UN REQUIEM ALLEMAND "Comme un homme que console sa mère, ainsi je vous consolerai" Cet extrait du texte du cinquième mouvement pourrait définir l'esprit voulu par Brahms dans son Requiem allemand. Entre le deuil de son ami Schumann et celui imminent de sa mère, Brahms dresse son ode de consolation à la mort. Depuis 1857, Brahms portait le Requiem et "voulait s'en débarrasser" comme d'une obligation, d'un examen ultime pour devenir un grand compositeur mais surtout d'une dette avec lui-même et ses deuils intimes. Il lui fallait "accoucher" de cette grande œuvre chorale qu'il portait en lui. Au milieu de sa vie, ayant renoncé à Hambourg et sans doute à l'amour terrestre, il doit à Clara Schumann et à lui-même un chef-d'œuvre qu'il va construire patiemment comme un artisan en retrouvant les secrets des anciens alchimistes de la consolation des âmes. Le Requiem est une œuvre grave qui parle de la tragique condition humaine et d'une immense consolation comme celle d'une mère pour son fils. Ce Requiem allemand pour solistes, chœur et orchestre n'est absolument pas un Requiem au sens liturgique du terme, car aucune prière des morts n'est utilisée ici. Brahms choisit des extraits des paroles des saintes écritures qu'il monte ensuite suivant un schéma spirituel et démonstratif. Même Bach n'avait osé un tel montage! Le Requiem s'ouvre et se clôt sur la même atmosphère, la musique tutoie les ombres et le mot "selig" "bienheureux" sert de portique vers l'infini et laisse couler dans cette masse chorale une foi sereine et consolatrice.