Kat Onoma Rodolphe Burger, naît le 26 novembre 1957 à Colmar. Il
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Kat Onoma Rodolphe Burger, naît le 26 novembre 1957 à Colmar. Il
Kat Onoma Rodolphe Burger, naît le 26 novembre 1957 à Colmar. Il vit jusqu’à l’âge de 17 ans à Sainte-Marie-aux-Mines, petite ville du textile au cœur des Vosges en Alsace, où ses parents possèdent une scierie. Il découvre le rock américain et anglais, le blues en écoutant les radios des bases américaines en Allemagne. Vers 11 ans, il monte un premier groupe de rock, avec Pascal Benoit à la batterie. Rodolphe Burger y tient la guitare. En 1973, le groupe se sépare et Rodolphe Burger se concentre sur ses études. En 1980, il devient professeur de philosophie. L’envie de faire de la musique le rattrape la même année. Il reprend contact avec Pascal Benoit et fonde un collectif à géométrie variable, la Dernière Bande, avec des musiciens de Strasbourg, dont certains viennent de la scène jazz radicale. Ce groupe joue en trio des reprises (Velvet Underground notamment), des « déconstructions » de standards du rock et quelques compositions personnelles. En formation plus large, la Dernière Bande peut prendre des allures de big band avec sections de cuivres et parfois deux batteries. Le groupe accompagne un temps la comédienne et chanteuse Rebecca Pauly. Pendant trois ans, les musiciens apparaissent sous le nom d’Œuvre Complète sur les scènes jazz, et proposent une musique plus expérimentale issue du free jazz (Ornette Coleman…). Le groupe s’abstient de toute production discographique, privilégiant les concerts. Plus de 20 musiciens passent par cette formation. Progressivement un noyau dur de 5 membres se constitue. Ils prennent le nom de Kat Onoma (« Comme son nom l’indique » en grec ancien) en 1986. On y retrouve Rodolphe Burger (voix, guitare), Pascal Benoit (batterie, chœurs), Guy « Bix » Bickel (trompette), partenaire de longue date de Philippe « Lamiral » Poirier dans des formations de musiques improvisées, notamment Musik Aufhebung et Œuvre Complète, Philippe « Lamiral » Poirier (saxophone, guitare) et Pierre Keyline (basse). Le groupe tourne en dehors de l’Alsace, notamment à Paris, au Gibus, Cithéa et Rex-Club. En 1987, Kat Onoma sort un maxi 45 tours quatre titres, Beggar’s Law comprenant « Sam song », dont le texte est tiré d’un poème de Samuel Beckett. L’année suivante paraît Cupid, premier album auto-produit, enregistré en une semaine à Bruxelles. Kat Onoma mélange rock (« Cupid », « Electric Cant », « Full moon, full jail », « Liar »), blues (« Take a message to Mary ») et jazz, plus pour le fond que pour la forme, même si certaines parties de trompette et de saxophone en découlent (trompette sur « Cupid », sax et trompette sur « The Ditty of the drowned father », introduction de « Liar »…). Rodolphe Burger chante en anglais (mise à part une version en français de « Cupid » en fin de disque), langue qu’il considère à l’époque être une déterminante du son souhaité par le groupe. L’écrivain Pierre Alféri, un de ses amis, signe trois textes. Il restera un collaborateur fidèle de la formation sous le pseudonyme de Thomas Lago. Kat Onoma met en musique un texte de William Shakespear (« The Ditty of the drowned father »). Le groupe livre une version très personnelle et déconcertante de « Wild Thing » des Troggs. Les critiques sont bonnes et dès le début Kat Onoma est soutenu par Françoise Hardy, mais leur médiatisation reste volontairement relative. Le groupe tourne en France et en Europe (Belgique, Suède, Norvège, Grèce…). En janvier 1990, sort Stock Phrases. Dans ce deuxième opus, les guitares sont plus présentes, Philippe Poirier s’étant remis à l’instrument. Musicalement les morceaux sonnent rock (« The animals » et sa trompette très Miles Davis, « Lifeguard’s ditty », « Worst friend », « The landscape », « Four colour game »), même si le jeu de guitare de Rodolphe Burger lorgne parfois du côté du blues (« Ashbox »…). Kat Onoma revisite une nouvelle fois deux standards du rock, « Come on everybody » d’Eddie Cochran et « Be bop a lula » de Gene Vincent et en proposent des versions totalement remodelées. Les cinq Strasbourgeois continuent de synthétiser l’énergie rock, la liberté musicale du jazz et la souplesse du blues. Thomas Lago écrit la plupart des textes. En mars, le groupe se produit au New Morning à Paris. En février 1992, Kat Onoma revient avec Billy The Kid, disque bâti autour de textes du poète américain Jack Spicer, mort en 1965 à 40 ans à San Francisco, et de Thomas Lago. Pour la première fois, les morceaux ne sont pas testés précédemment en concerts et naissent en studio. Musicalement l’album passe du rock (« The radio », « The gun », « Riverrun », « The trap », « Night way », « Le désert ») à un rhythm and blues (« B. The K. »), et propose une très belle ballade (« Lady of Guadalupe » avec solo de trompette). Les boîtes à rythmes apparaissent (« Le désert », « Riverrun »…), tout comme le piano (« Will you dance ? »). Le dernier titre « The poplars » sonne très acoustique (guitare, contrebasse). Rodolphe Burger chante en anglais, ainsi qu’en français (« Le désert », « Memo ») et en espagnol (« Lady of Guadalupe »). Kat Onoma se produit au Printemps de Bourges et à La Cigale à Paris, et part en tournée. L’année 1993 voit la parution de deux albums solo, dans la collection Kat Onoma Hors série. Avec Cheval-mouvement, Rodolphe Burger livre un album intimiste mettant en avant la voix et les guitares. On y trouve un texte d’Olivier Cadiot (« Cheval-mouvement ») qui par la suite collaborera avec Burger et Kat Onoma, et une reprise de « The passenger » d’Iggy Pop. Sur Les échardes, disque instrumental et plus expérimental, Philippe Poirier retrouve le saxophoniste Yves Dormoy avec qui il jouait avant Kat Onoma (dans Discrétion assurée vers 1983). En mai 1995 paraît Far from the pictures. Dans ce quatrième album studio de Kat Onoma, les guitares sont au détour de certains morceaux plus acérées et saturées que précédemment (refrain de « Idiotic », « Le déluge (d’après moi) », « Artificial life »). « La chambre » bénéficie d’une orchestration intimiste avec voix parlée et solo de trompette final. Sur « John and Mary », Rodolphe Burger chante en duo avec Rebecca Pauly. Le disque se clôt sur la ballade « A birthday ». Thomas Lago et Olivier Cadiot se partagent la plupart des textes. Le groupe se produit aux Francofolies de La Rochelle en juillet et à l’Olympia le 6 novembre 1995. L’année suivante Rodolphe Burger compose trois morceaux pour Françoise Hardy, sur son album Le Danger. En décembre 1996, Kat Onoma investit une petite salle parisienne, Le Garage. Fin janvier et début 1997, le groupe se produit en concert au Pigall’s, six soirs de suite. Ces prestations donnent lieu en juin 1997 à un premier double album live de Kat Onoma, Happy Birthday Public. Le premier CD enregistré au Garage est plus acoustique et contient certains titres de Cheval-mouvement. Le deuxième, issu des concerts au Pigall’s, plus électrique revisite essentiellement le répertoire du groupe et propose une relécture tout en guitares de « Radioactivity » de Kraftwerk. Il se termine par une version de « Over you » du Velvet Underground chantée par Pascal Benoit. Rodolphe Burger participe à Fantaisie militaire d’Alain Bashung en 1998, en composant « Samuel Hall » sur un texte d’Olivier Cadiot. Alain Bashung rejoindra Rodolphe Burger sur scène au Bataclan en 1999 et à La Cité de la musique en février 2003. Rodolphe Burger met en musique en 2002 le Cantique des cantiques, récité par Alain Bashung et sa femme Chloé Mons. En novembre 1998, Rodolphe Burger publie son deuxième album solo, Meteor Show. Réalisé avec Doctor L, il mélange rock et electro (« Unlimited marriage II », « Télévision », « L’Homme usé »…), et propose trois reprises (« Play with fire » des Rolling Stones, « Hey, baby » de Jimi Hendrix et « Moonshiner » de Bob Dylan) et une nouvelle version de « Cheval-mouvement » (« Cheval-jungle »). Philippe Poirier sort également un album, Qui donne les coups. En 2000, Rodolphe Burger et Olivier Cadiot publient Welche/On n’est pas des indiens c’est dommage, mini album autour de la langue Welche (patois d’une région située dans les Vosges à proximité de la Petite Lièpvre, où se trouve la ferme-studio de Kat Onoma). Le duo revient en 2002 avec Hôtel Robinson, ayant cette fois pour cadre l’île de Batz en Bretagne. De son côté, Philippe Poirier écrit et compose « Derrière le grand filtre », sur Vingt à trente mille jours de Françoiz Breut sorti en septembre 2000. En mars 2001, paraît Kat Onoma, cinquième album studio du groupe enregistré dans les Vosges dans la ferme de Rodolphe Burger, réalisé par Ian Caple (producteur des Tindersticks et de Fantaisie militaire de Bashung). Riche des différentes expériences solo de ses membres, Kat Onoma introduit des éléments de musique électronique sur certains des nouveaux morceaux (rythmique de « Que sera votre vie ? » et surtout de « Family Dingo », « Parade », « Soirs de Sam », « Tragic Muse », « La scie électrique »…). Un quatuor à cordes apparaît notamment sur « Que sera notre vie ? » et « Be Bop de Beep ». « Old trouble » et « Change blues » bénéficient d’un chœur Gospel. Kat Onoma repart en tournée avec un passage au Festival des Vieilles Charrues en Bretagne, et un autre à La Cigale à Paris. En septembre 2001, le groupe joue à Sainte-Marie-aux-Mines, dans le cadre du festival « C’est dans la vallée » dont Rodolphe Burger est le directeur artistique. Cette prestation donne lieu en octobre 2002 un album en concert, Live à la Chapelle. En mars 2003, Rodolphe Burger publie en compagnie de James Blood Ulmer (guitariste d’Ornette Coleman dans les années 1970) Guitar Music sur son label Dernière Bande. En octobre 2003 paraît Paramour, album de Jeanne Balibar enregistré avec Rodolphe Burger. Ce dernier signe les musiques et Pierre Alferi les textes avec Jeanne Balibar. Rodolphe Burger l'accompagne ensuite sur scène. De son côté, Philippe Poirier enregistre avec le musicien allemand Stefan Schneider (To Rococo Rot) un album aux sonorités electro (Automne six, 2003). Il publie également la B.O.F. Quand tu descendras du ciel de Eric Guirado. Le 15 novembre 2004 paraît All the best from, dernier opus de Kat Onoma qui se sépare. Cette compilation retrace l'histoire du groupe en 18 morceaux dont un inédit, "Loves story". Un DVD permet de découvrir un concert du groupe lors de la dernière tournée en 2001, l'intégralité des clips (dont des inédits), un portrait du groupe, des morceaux audios... Philippe Poirier sort le même mois un nouvel album solo, Qu'est-ce qui m'a pris ?, sur lequel apparaît Dominique A ("Gouvernance"). Après la fin de la tournée de Jeanne Balibar en décembre 2004, Rodolphe Burger a déjà entamé un nouveau projet en compagnie du chanteur breton Erik Marchand. Leur collaboration donne lieu à un album, Before Bach, sorti en mars 2005. En avril, sur On dirait Nino, album hommage à Nino Ferrer, Rodolphe Burger réalise et joue de la guitare sur "Le Sud", interprétée par Alain Bashung. En mai suivant, il collabore avec le metteur en scène Jean-Louis Martinelli, qui monte Schweyk, pièce de Brecht, au Théâtre des Amandiers de Nanterrre. Il adapte la musique de Hanns Eisler. Un disque, sobrement intitulé Schweyk, paraît le 18 mai. On y retrouve les acteurs de la pièce (Jean-Pierre Bacri, Elise Caron, Grégoire Oestermann...) interprétant les chansons de Brecht et d'Eisler, avec Rodolphe Burger (guitare), Hervé Loos(batterie), Alexandre Argouach (basse) et Séverine Chavrier (claviers). Du 26 au 29 mai, Rodolphe Burger est présent à la cinquième édition du festival C'est dans la vallée. Le 23 juin suivant, il investit le Café de la danse à Paris, en compagnie d'Yves Dormoy, à l'occasion de la sortie de leur album Planetarium. Rodolphe Burger se produit avec le Meteor Band, Erik Marchand et Medhi Haddab au Festival des Vieilles Charrues le vendredi 22 juillet 2005. En janvier 2006, Rodolphe Burger donne deux concerts en Bretagne avec Erik Marchand. Le 28 janvier sur la scène du Quartz à Brest, il retrouve Alain Bashung, Jeanne Balibar et James Blood Ulmer. © Le Hall de la Chanson