Mise en page 1

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Mise en page 1
Une coédition
Espace Photographique Contretype et
Ministère de la Communauté française - Service des Arts Plastiques
A propos de L’ÉDITION
DE LIVRES PHOTOGRAPHIQUES
en Communauté française
Relectures, corrections et coordination de la publication: Evelyne Biver
CONTRETYPE
L’édition d’ouvrages photographiques en Communauté française est un secteur
encore trop peu valorisé, alors qu’il fait preuve d’une production volontaire et de qualité.
Le manque d’investissement dans le secteur, tant du point de vue de la production que
de la distribution, occasionne un retard certain à la reconnaissance des artistes de
Wallonie et de Bruxelles.
Si nous observons ce secteur de l’édition dans le contexte européen, nous constatons
qu’il est très actif - pour ne pas dire prolifique - et organisé; le nombre des publications
est élevé, qu’il s’agisse d’artistes établis ou émergeants. Cette dynamique existe
grâce non seulement aux aides des pouvoirs publics, des collectivités locales et des
investissements privés, mais également par une politique culturelle construite sur
une analyse et dirigée sur des objectifs clairement énoncés.
L’on connaît d’expérience la fragilité économique de l’activité éditoriale, mais il faut
aussi y voir le seul moyen d’exister pour une œuvre visuelle (et pour la photographie en
particulier) et l’on pourrait s’étonner que bon nombre d’auteurs de la Communauté
française que l’on peut qualifier de “patrimoniaux”, qui ont un travail de toute une vie,
ne disposent même pas d’une simple plaquette présentant leur œuvre.
UNE CONVERGENCE D’INTÉRÊTS
L’asbl Espace Photographique Contretype, dont la mission est de promouvoir la
photographie en Communauté française et à l’étranger depuis 1978, organise 7 expositions
par an en son siège bruxellois et édite des ouvrages liés à l’accueil des artistes en résidence
à Bruxelles qu’il invite. L’association, en prise avec la situation de terrain, a décidé de se
consacrer de façon structurée à une mission de conseil auprès des artistes – jeunes ou
confirmés – qui ont un projet d’exposition, de diffusion ou d’édition. Chaque mois, ils
soumettent notamment leurs projets de livres à l’association qui se trouve dès lors au
carrefour des tendances et des évolutions les plus actuelles en la matière.
Le Service des Arts plastiques du Ministère de la Communauté française a dans ses
missions le soutien à la création, que ce soit en faveur d’institutions, d’associations ou
d’artistes individuels, par le biais de subventions notamment. Il est également un
opérateur culturel à part entière puisqu’il édite lui-même des ouvrages, organise des
expositions ainsi que des événements de promotion et de diffusion pour l’ensemble des
opérateurs reconnus. La relance de ces activités s’est faite à partir de la fin des années
90 et l’édition de livres d’artistes a constitué l’un des secteurs privilégiés de cette
nouvelle politique. Cette attention particulière vis-à-vis de l’édition s’est également
concrétisée par l’organisation d’un stand “Arts plastiques” à la Foire du Livre de
Bruxelles en mars 2005 avec les éditeurs et artistes reconnus ou subventionnés par le
Service. En matière de subvention, elle s’est traduite par la création, en 2005 également,
d’une allocation de base (article budgétaire) spécifique à l’Edition en arts plastiques.
UNE JOURNÉE PROFESSIONNELLE
Il revient à Contretype d’avoir proposé un projet de rencontre professionnelle du
secteur de l’édition photographique en Communauté française, en partenariat avec le
Service des Arts plastiques, car il était devenu évident que ces deux institutions se
devaient d’apporter leur contribution à une meilleure structuration et au développement
de celui-ci. Que les différents acteurs de l’édition - qu’ils soient éditeurs, diffuseurs,
libraires ou artistes - apprennent à mieux se connaître, avec l’espoir que cela puisse
déboucher sur des synergies, était un des buts recherchés par cette Journée, conçue
comme une table ronde. L’autre but était de pouvoir identifier les lacunes en matière
de soutien à ce secteur d’activité et de proposer, dans la foulée des Etats généraux de
la Culture initiés par la Ministre de la Culture F. Laanan, une série de réflexions et
de propositions concrètes destinées à mieux organiser l’ensemble de l’édition photographique (et des arts plastiques) par des mesures collectives en vue de mieux soutenir
son développement.
Etre à l’écoute a ainsi constitué un des axes de la Journée, tant vis-à-vis des critiques
que des propositions constructives qui ont été émises et qui sont résumées dans les
conclusions du présent fascicule.
Jean-Louis GODEFROID, Directeur de Contretype
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Ariane FRADCOURT, Directrice des Arts plastiques
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— Quels sont les enjeux de la table ronde? —
— Quelle est la place de l'édition de livres photographiques? —
L'édition d'art en Communauté française est en crise. Suite à la disparition de
plusieurs maisons importantes, le chiffre d'affaires dans le domaine des beaux-arts
est en chute libre.1 Cependant, bon nombre de petites maisons d'édition continuent
de publier des ouvrages singuliers, essentiels, dans un domaine financièrement
hasardeux. Cela requiert une bonne dose de passion, car ces petites structures
bénéficient rarement des fonds nécessaires à une activité fort chère et peu rentable.
En effet, l'édition de “beaux livres”, et plus particulièrement dans le domaine de la
photographie, est soumise à des conditions structurelles qui en font un produit très
difficile à rentabiliser. Le marché national est restreint, tout comme l'exportation,
dans le domaine des beaux-arts. Le coût de production de ce type d'ouvrage est,
de facto, des plus élevés et le tirage fort bas. 2 Faute d'amateurs, ou de diffusion
efficace? Si le livre de photographie peut être vu comme un objet intellectuel destiné à
quelques aficionados, il n'en est pas moins un objet de délectation abordable par tous.
Dès lors, comment se donner les moyens de faire connaître la création au public?
D'un côté, il y a le poids économique assez faible - tout comme le chiffre d'affaires des quelques maisons d'édition existant dans ce domaine particulier. Elles sont
souvent le fait d'un seul passionné qui, dans beaucoup de cas, travaille
bénévolement. De l'autre côté, il y a l'importance culturelle de ce secteur qui n'est
en rien réductible à ces performances économiques.
Il existe une différence fondamentale entre l'édition de livres de photographie et
la publication de catalogues d'exposition. La spécificité du livre réside dans son
dessein: l'ouvrage est moins support à la diffusion d'un événement que sa finalité
même. De même, financièrement, la production du catalogue est comprise dans le
budget global de l'événement; cela permet de le vendre au prix coûtant et d'éviter
les frais de distribution et de diffusion. La démarche éditoriale d'un commissaire
d'exposition est donc fondamentalement différente de celle d'un éditeur à
proprement parler. Le problème de la diffusion semble également jouer un rôle
prépondérant. Comment se faire remarquer dans un marché véritablement inondé
de nouveaux titres? Si les toutes petites maisons d'édition ne seront jamais mieux
servies que par elles-mêmes, les autres choisiront de déléguer cette fonction à une
structure spécialisée qui se chargera alors aussi de la distribution.
Comment améliorer le contact entre le livre d'art et son public potentiel?
Comment élargir ce public? Est-il possible de faire baisser les coûts de production?
Peut-on améliorer l'exportation? Est-il possible d'optimiser la collaboration avec les
pouvoirs publics afin que celle-ci soit profitable aux deux parties?
Voilà quelques-unes des questions auxquelles les participants ont tenté de répondre
au cours de la table ronde.
1. ADEB, Statistiques de production du livre belge de langue française, année 2003, p. 6 .
2. En moyenne, on tire entre 500 et 2000 exemplaires d'un livre de photos, les réimpressions en sont quasi
inexistantes, alors que le coût de production varie entre 12.500 et 25.000 u .
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L'édition de livres photographiques coûte cher, elle est soumise à des conditions
structurelles qui en font un produit très difficile à rentabiliser. Au mieux, il séduira
quelques centaines d'amateurs au niveau national, alors que la photographie n'a
jamais bénéficié d'autant d'attention… ni de bons photographes.
Une seconde caractéristique du paysage éditorial en Communauté française est
l'inconstance de la publication d'ouvrages photographiques. En raison de la faible
demande dans le domaine, on peut parler d'édition par “coups” ponctuels, quand les
bénéfices dégagés par d'autres ouvrages permettent d'amortir cette “petite folie”.
Cependant, il est évident que dans le monde de l'édition en général, et plus
particulièrement dans le domaine artistique, la spécialisation est le moyen primordial
de construire une image de marque. Cette spécialisation ne se fait pas sans risques:
une étude démontre que l'édition de livres de photographies est, financièrement
parlant, l'activité la plus dangereuse qu'une maison d'édition puisse choisir. Le taux
de survie de celles qui ont tout de même effectué ce choix périlleux est carrément le
plus bas, toutes catégories éditoriales confondues.3
Une étude récente 4 portant sur “Les enjeux et perspectives du secteur privé de l’édition
de livres en Communauté Française” s’est centrée sur l’édition qui entre dans le champ
du Service des Lettres du Ministère, sans prendre en compte le Secteur des Arts
Plastiques. Or, le budget consacré à l’édition en Arts Plastiques, c'est-à-dire à l'entièreté
du champ artistique, se monte à l’heure actuelle à 157.000 u 5, dont il faut soustraire
50.000u dédiés à l’impression de la revue “L’Art même”. Ces montants sont proches du
budget affecté à la promotion des Lettres.
3. Jean Marie Bouvaist “L'évolution des nouveaux éditeurs de 1973 à 1987”, in: GREFFE, Xavier, PFLIEGER,
Sylvie, ROUET, François (dir.), Socio-économie de la culture: Livre, musique (Actes des journées d'étude
organisées par l'association pour le développement et la diffusion de l'économie de la culture et le
département des études et de la prospective du ministère de la culture), Paris, Anthropos, 1990, p. 20.
4. Cette étude date de mars 2005, elle fut initiée par l’Observatoire des Politiques culturelles du Ministère
de la Communauté française et effectuée par la société Kern de Liège.
5. Chiffre établi en mai 2005; il est porté à 150.000 u d’aides distribuées en septembre 2005.
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— État des lieux du côté du Service des Arts Plastiques —
Le Service des Arts Plastiques a entrepris depuis six ans une restructuration en
profondeur, avec notamment une reprise de la politique éditoriale qui avait été
abandonnée pendant presque dix années, avec une attention particulière portée
à la promotion des livres d’artistes via plusieurs expositions. Parallèlement, une
restructuration du mode de fonctionnement et d'attribution des subsides via la
Commission Consultative des Arts Plastiques était mise en œuvre. Cette commission
qui dorénavant s'occupe de l'ensemble des dossiers a été également chargée des
conventions, c’est-à-dire de contrats établis sur quatre ans avec des institutions,
dont des maisons d'édition, ce qui leur permet une certaine pérennité. Cela fait
deux ans que la CCAP a initié un processus de classement et de déclassement
d'associations dans le cadre des conventions. Pour cela, elle met au point une série
de critères qualitatifs et quantitatifs et met en place un calendrier qui a permis
d'identifier l'importance du secteur de l'édition en Arts Plastiques au sein des
subventions octroyées.
Cette réorganisation a permis une identification plus claire des besoins et a débouché,
en janvier 2005, sur la création d’un article budgétaire réservé aux aides ponctuelles et
aux conventions pour l’édition en Arts plastiques. Les montants de ces aides à l'édition
sont relativement modestes, mais apparaissent globalement importants par rapport aux
autres types de subventions (expositions, aides à la création), alors qu’auparavant les
aides à l'édition étaient noyées dans tout ce qui était aide aux expositions. Une autre
particularité: certaines maisons d’édition bénéficient (ou ont bénéficié) de subventions
du Service des Lettres comme du Service des Arts Plastiques. C'est le cas du Daily-Bul,
Esperluète Editions, Frémok ou La Lettre volée.
Au total, sept associations qui s'occupent d'édition bénéficient actuellement d'une
convention à côté d'aides récurrentes ou ponctuelles au sein du Service des Arts
Plastiques. Il y a donc une attention toute particulière portée à l'édition au sens
large. C’est dans ce contexte qu’un stand du Service des Arts Plastiques a été
organisé à la Foire du Livre de Bruxelles en mars de cette année, stand qui présentait
les productions des éditeurs et artistes soutenus par le Service.
Cependant, comme le souligne Jean-Louis Godefroid, la convention de Contretype
avec la Communauté française ne permet pas de produire des livres mais sert
prioritairement aux frais de fonctionnement et aux expositions. Produire un livre ou
un catalogue nécessite des recherches de fonds complémentaires.
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On notera pourtant que les conventions s’inscrivent dans un processus qui n’est
pas définitivement figé et qui évoluera encore: les nouvelles conventions autorisent
l'introduction d'autres demandes, considérées comme ponctuelles ou plus
exceptionnelles. Il n'y a pas de commission spécifique pour l'édition; c'est une
commission globale qui s'occupe également des achats, des conventions, des
subventions ponctuelles et des aides à la création qui traite également de l'édition.
On remarque également qu'il n'y a aucun professionnel de l'édition qui siège dans
cette commission.
Malgré la création d'un article budgétaire spécifique à l'édition, certains intervenants
considèrent que ces aides constituent une autre forme de soutien aux artistes,
sans prise en compte de la dimension économique qu'implique l'édition d'un ouvrage
photographique.
Autre bémol: aucun artiste n'est présent dans cette commission. Selon Ariane
Fradcourt, cette situation est liée à deux facteurs. Le premier serait une tendance
générale au sein des différentes disciplines artistiques: les organisateurs
d'événements (commissaires, scénographes, etc.) sont devenus des interlocuteurs
privilégiés au détriment des artistes. Le deuxième élément est de nature politique:
l'application du décret D'hondt, qui implique que les représentants des commissions
doivent tous avoir une appartenance politique, a fait que les artistes se sont montrés
de plus en plus réticents à siéger dans la commission.
Les intervenants s’accordent à dire qu’il faudrait donc créer une commission qui soit
spécifique à l'édition avec des représentants des différents maillons de la chaîne:
artistes, institutions, éditeurs et distributeurs, c.-à-d. un comité d'experts qui ait une
bonne connaissance du terrain.
— Combien coûte un livre photographique? —
Le prix de fabrication d'un livre photographique varie, grosso modo, entre 25.000 et
65.000 u . Mais ceci n'inclut pas les frais de diffusion et de distribution, qui
représentent environ 55% du prix de vente en librairie. De cette tranche, 35 à 40%
sont rétrocédés au libraire. Le tirage moyen d'un livre photographique oscille autour
des 1000 exemplaires. Actuellement, la réalité du secteur fait que l'éditeur n'est plus
en mesure d'investir un franc dans un livre. Il peut le faire vivre en lui donnant une
visibilité à travers son image de marque et son réseau de distribution/diffusion,
mais il lui est impossible de participer financièrement à sa création. Cela signifie
qu'un photographe qui désire publier doit trouver lui-même les fonds nécessaires à
l'élaboration de son projet.
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Le cas d’Aplovou
Récemment, Jean-Paul Brohez a publié Aplovou, un très bel ouvrage qui n'en
est pas moins exemplaire de la réalité à laquelle se heurtent les photographes.
Ce livre fut produit sans aucune aide extérieure. Pour réunir une partie des fonds
nécessaires, J.-P. Brohez eut l'idée de pré-vendre les tirages de lecture qui
serviraient à la réalisation de son livre. Toute une série d'amis et de collectionneurs
ont donc participé à la production d'Aplovou. Son asbl (qu'il a créée, comme
beaucoup d'autres, pour pallier l'absence d'un statut d'artiste) avait quelques
petites économies qui lui ont permis de générer le reste des fonds nécessaires.
Ce livre fut édité chez Yellow Now parce que J.-P. Brohez voulait bénéficier d'un
support éditorial ayant une expérience en matière de distribution. Pour soutenir
cette courageuse initiative, Contretype organisa une exposition lors du lancement
d'Aplovou. De ces efforts conjugués résulta une attention médiatique non
négligeable: une bonne presse et même un sujet télévisuel. J.-P. Brohez, Yellow
Now et Contretype ont donc fait tout ce qu'ils pouvaient pour qu'Aplovou trouve
ses lecteurs. Ils ont respectivement vendu 150, 103 et 48 exemplaires. Cela fait un
total de 301 livres qui ont trouvé acquéreur sur un tirage de 1500 exemplaires…
— Le point de vue des acteurs de la chaîne du livre —
Chaque phase de la fabrication d'un livre comporte ses problèmes spécifiques.
Un tour de table des différents intervenants a permis d'identifier quelques
difficultés récurrentes, mais aussi d’émettre des suggestions qui permettraient
d'améliorer la situation de chacun.
— Les artistes —
Pourquoi les artistes investissent-ils tellement de temps, d'énergie et d'argent dans
la réalisation d'un projet tellement incertain?
Alain Janssens estime que le prix des photographies originales coupe le photographe
d'un public réellement intéressé. Le livre est alors un moyen de leur laisser une trace.
Gilbert Fastenaekens part d'une autre optique: pour lui, la publication est un moyen de
jeter l'œuvre dans un circuit différent de celui des expositions. C'est aussi une manière
de faire le deuil d'un travail antérieur, de le mettre à distance pour passer à autre chose.
L'instauration d'un véritable statut pour les artistes reste d'actualité. Anne Penders
souligne que bien que l'on parle beaucoup du travail désintéressé fourni par certains
éditeurs pour soutenir des artistes qu'ils apprécient, les artistes, eux, ont toujours
du mal à trouver des moyens pour réaliser leurs projets, si pas de quoi vivre tout
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simplement. Philippe Herbet l'énonce clairement: Je ne veux pas être amer, mais
je crois que je vaux mieux que le chômage qu’on risque de me supprimer;
j’apporte une richesse, mais elle n'est pas monnayable ni visible.
Au mieux, les artistes touchent environ 10% du prix de vente des livres en droits
d'auteur, quand il y en a, et quand les éditeurs sont en mesure de les payer.
Obtenir une aide à l'édition n'est pas une sinécure. Pour Armyde Peignier, il faut
trouver un moyen de soutenir, d'aiguiller l'artiste, et non de le décourager.
D’après elle: Au fil du temps, ça ressemble à un labyrinthe dans lequel on
espérerait perdre quelques candidats.
Un exemple des difficultés rencontrées qui n'est pas si anodin: l'aspect graphique
du dossier semble avoir une importance insoupçonnée. Un premier pas serait donc
de créer un modèle de dossier, pour éviter aux artistes de se voir refuser le leur pour
des questions de forme.
Le temps de réponse aux demandes d'aide est un autre problème que les artistes
désirent souligner. Depuis 2004, rappelle A. Fradcourt, les sessions d’examen des
dossiers sont regroupées par domaines d’intervention, ce qui signifie qu'elles sont
fixées selon un calendrier. Ceci a pour avantage de regrouper une même catégorie
de dossiers par session. Auparavant, toutes ces interventions étaient mélangées:
achats d'œuvres, subventions ponctuelles, conventions, aides à la création, etc.,
étaient traitées lors de la même session. Une fois que la Commission a remis un avis
sur les aides à l'édition, le procès-verbal est établi par l’administration et transmis
au cabinet du ministre dans un délai d’un mois environ. La décision finale est prise
par le ministre et communiquée à l’administration. Ce temps de réponse peut varier,
selon les cabinets, entre un mois et 11 mois. Ensuite, l’administration rédige un arrêté de
subvention et en communique la teneur au bénéficiaire, une fois l’arrêté signé. Pendant
ce temps, les principaux intéressés vivent dans l'attente. L’absence de communication
avant décision ministérielle est utile si le cabinet ministériel décide de ne pas suivre
l'avis de la commission, car il s'agit d'un avis consultatif. De façon très générale
cependant, l'actuelle ministre de la Culture, Madame Fadila Laanan, a suivi les avis de
la commission. Dans cette mesure, pouvoir communiquer peu de temps après aux
bénéficiaires la proposition émise par la Commission serait à même d’accélérer les
choses et de fixer le demandeur.
Quant à la tenue d'un calendrier, outre son côté pragmatique qui permet aux membres
de la Commission d’avoir une vue globale sur un type particulier de demandes, cela fait
partie du processus de professionnalisation souhaité par la Commission et l’Administration qui désirent que les artistes et les professionnels se projettent dans le temps et
planifient leur travail, comme dans toute autre forme de carrière professionnelle.
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Les artistes signalent qu’une fois la demande d'aide acceptée, ils ne reçoivent pas
d'argent, mais la promesse d'être remboursés de leurs frais pour un certain montant.
C'est la raison pour laquelle beaucoup de projets n'aboutissent pas. La Commission n’a
jamais subventionné un ouvrage dans son entièreté, ce n’est pas la philosophie qu’elle
suit. Elle considère que les pouvoirs publics ne doivent investir qu’une partie du
montant global (que l’on peut estimer à environ 1/3). C'est alors aux acteurs de terrain
que revient la tâche de trouver un financement. Soit l’éditeur, soit l’artiste doit
trouver les fonds nécessaires. Si aucun d'eux n'est en mesure de les fournir, il faut
faire appel à d'autres partenaires ou au mécénat, par le biais de la Fondation
Prométhéa, par exemple.
— Les institutions —
En Communauté française, aucune institution ou association n'a pour rôle d'aiguiller les
artistes dans la jungle éditoriale. La nécessité d'avoir une sorte de bureau de guidance
qui épaule les artistes dans leurs démarches est rencontrée depuis plusieurs années par
Jean-Louis Godefroid. De manière informelle, car l'Espace Contretype n'est pas
mandaté pour le faire.
Ce n'est sans doute pas le rôle du service public d'assurer cette mission lui-même, mais
peut-être bien de créer les conditions pour qu'un tel endroit existe. Subventionner des
centres existants en leur donnant une mission claire de conseil et de suivi permettrait
aussi de faciliter le travail de la Commission.
En consultant l'ensemble de la chaîne du livre à partir d'un projet ou d'une maquette,
ces institutions pourraient émettre un avis sur la faisabilité du projet. Les grosses
maisons d'édition ont un fonctionnement proche: lors des foires professionnelles, elles
rencontrent les distributeurs et prennent des préaccords sur les quantités de ventes.
Dans la même optique, ces institutions pourraient remonter la chaîne du livre pour
avoir des avis. Cela permettrait de minimiser la prise de risques, sur le plan du tirage,
de la distribution, etc.
— Les éditeurs —
Un éditeur ne peut pas transformer un livre exigeant en succès commercial. Mais ce
qu'il peut faire, c'est donner une visibilité à un livre, faire en sorte qu'il trouve le
chemin des librairies. Pour Daniel Vander Gucht (La Lettre volée), il y a plusieurs
logiques d'édition possibles. Dès lors, il faut se demander si tous les livres nécessitent
d'être distribués au niveau international.
La logique industrielle, qui est un peu celle de La Lettre volée, implique de travailler
avec des distributeurs internationaux, des représentants et des libraires.
En conséquence, si l'on sait dès le départ que le livre ne tombera pas dans les grâces
des représentants et des libraires, cela ne vaut pas la peine de lancer le projet. Mais
cela ne signifie pas que le livre ne puisse pas marcher à une moindre échelle. Ainsi, en
tant que petit éditeur, La Lettre volée ne peut pas se permettre de faire le même type
de livres que les grosses machines éditoriales internationales, mais elle peut éditer un
livre à relativement petit budget en sachant qu'elle parviendra éventuellement à rentrer
dans ses frais. A une échelle encore plus réduite, les technologies actuelles permettent
aux photographes de produire leurs propres ouvrages en très petit tirage, mais alors se
pose la question de la distribution/diffusion.
En Communauté française, le secteur de l'édition est sous-financé. La création d'un
budget spécifique pour l'aide à l'édition est une bonne nouvelle, mais un montant de
100.000 u /an 6 pour l'ensemble des Ars Plastiques est largement insuffisant, il ne
permettrait de financer entièrement que 4 livres d'art par an. Et il faut garder à l'esprit
que la photographie ne représente qu'une fraction des Arts Plastiques.
Il faut financer le secteur de l'édition d'art de manière appropriée, mais aussi
cesser de couper l'herbe sous les pieds des éditeurs.
Daniel Vander Gucht s’explique: Lorsque je vois que quantité de photographes
viennent demander des subsides pour faire leur bouquin, alors qu'il n'y a pas
d'éditeur en bout de course… Et que ces bouquins, de toute façon, vont se
retrouver dans des cartons… Car pour bien défendre, diffuser et distribuer un livre,
il faut un éditeur professionnel. Cela n'a pas beaucoup de sens de donner de faux
espoirs à des gens qui seront contents de faire leurs bouquins, mais qui vont se
retrouver malheureux, frustrés et qui de toute façon finiront endettés parce qu'il
leur faudra sortir l'argent de leur poche pour le faire…
Ces propositions n'empêchent en rien de créer une structure qui permettrait aux
photographes de produire leurs livres d'artistes, qui les soutiendrait par un réseau de
ventes directes à des collectionneurs, institutions, etc. Il est possible de publier un livre
sans éditeur, mais dans ce cas, on ne peut pas espérer atteindre les résultats que les
petits éditeurs eux-mêmes peinent à concrétiser. Il est dommageable de financer la
production d'un ouvrage tiré à 1500 exemplaires que l'artiste n'arrivera pas à écouler
faute de moyens logistiques.
Daniel Vander Gucht propose de développer des projets de collections photographiques
sur le long terme, quelque chose de plus ambitieux qui impliquerait plusieurs maisons
d'édition. Financer des collections et non des livres ponctuels favoriserait la cohérence
d'un propos et augmenterait sa visibilité. Au final, photographes, éditeurs et public
en bénéficieraient.
6. cfr note 5 p. 4.
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Une autre de ses propositions serait de favoriser les synergies systématiques entre les
éditeurs et les institutions culturelles. Actuellement, les collaborations se font
ponctuellement. Souvent, c'est quand il manque de l'argent pour un catalogue que les
musées vont voir un éditeur. C'est absurde, car l'éditeur n'a pas de moyens. Par contre,
si l'éditeur pouvait compter sur l'édition de l'ensemble des catalogues du musée, donc
aussi ceux des expositions à succès, cela consoliderait le travail de l'éditeur comme
celui de l'institution.
— La distribution/diffusion —
La distribution de livres photographiques est un circuit très ciblé. C'est pourtant la
qualité du réseau de distribution/diffusion qui est prépondérante pour le succès d'un
livre. Le travail conjoint de ces structures et de l'éditeur peut faire toute la différence
quant au succès d'un livre, lui permettre de toucher son public. Comme le mentionne
Emmanuel d'Autreppe: il faut partir de l'idée qu'un livre photographique exigeant
devrait être dix fois plus présent en libraire qu'une grosse publication commerciale,
et ce pour en vendre dix fois moins…
Pour Emmanuel Dekoninck, de la société Exhibitions International, c'est la qualité des
librairies où sont présents les livres qui prévaut sur leur nombre. Il vaut mieux avoir une
belle pile chez un excellent libraire qui draine ce public que d’avoir 10 fois le même
livre chez 10 petits libraires qui ne drainent pas.
En termes d'aides, ce qui manque cruellement, ce sont des soutiens après publication.
Rien n'est encore prévu après l'étape de production d'un livre dans lequel la Commission a
investi. L'aide se limite à l'impression et à la création d'une maquette. La promotion et la
diffusion, deux étapes cruciales pour que le livre trouve son lecteur, ne sont pas pris en
charge par la Commission. En pratique, cela signifie qu'elle ne se donne - pas encore les moyens de "rentabiliser" son investissement. C'est au niveau structurel, plutôt qu'au
niveau financier, qu'il conviendrait d'envisager ces aides. Les petits éditeurs bénéficient
rarement d'une distribution/diffusion adéquate, et le capotage de sept structures de
diffusion/distribution en 12 ans leur a fait énormément de tort.
Internationalement, la France est évidemment le premier marché, à côté de l'Allemagne,
la Suisse, … Sur ces marchés, une centaine de livres peuvent être écoulés également.
La place dont jouit la photographie au sein de la culture américaine semble en faire un
marché à investir. En réalité, il est extrêmement difficile à pénétrer. Les distributeurs
américains comme DAP ou Idea books procèdent à des choix dans le catalogue des
petits éditeurs; ils ne s'occupent que de ce qui les intéresse - financièrement parlant et ne vendent pas le reste. De plus, ils n'hésitent pas à faire changer une couverture au
profit de quelque chose de plus “accrocheur”.
Il serait intéressant de concevoir des aides qui permettraient aux petits éditeurs d'être
présents sur d'autres marchés. Pour leurs nouvelles publications, mais aussi pour les
fonds qui ont déjà épuisé une première rentabilité dans leur propre circuit.
Une coopération d'un groupe de petits éditeurs avec le CGRI 7, par exemple, leur offrirait
la possibilité d'être présents en ces lieux.
Une autre initiative pourrait consister en la création d'un fonds d'une dizaine d'ouvrages
choisis parmi les titres anciens qui figurent dans le catalogue de ces éditeurs. Chaque
année, on choisirait un fonds photographique différent à promouvoir. Hormis l'espace
occupé par ces titres “qui n'ont plus d'actualité”, ce fonds ne coûterait rien au libraire.
— Les libraires —
Pour les libraires et les éditeurs, le concept d'actualité d'un livre photographique en dehors de la pertinence de son écriture photographique - n'est pas valable. Un tel
livre peut avoir une durée de vie de 5, 10, voire 15 ans, si on accepte de le vendre au
compte-gouttes. Eclaircissement par Bernard Marcelis, responsable des “Beaux-Arts” à
la librairie Filigranes: un jeune photographe - qui expose régulièrement en France et
en Belgique - qui a édité un bon livre, est défendu par le libraire et est constamment
sur la table photo, a vendu 12 exemplaires de son ouvrage en 2 ans.
En librairie, ce sont les ventes en littérature, en bande dessinée, etc. qui permettent
de développer des rayons plus spécifiques comme celui de la photographie. Aux yeux
des libraires, la marge de 33 à 36% qui leur est octroyée est nécessaire à leur survie.
Le libraire a la liberté de défendre ce qu'il désire. L'absence de grands enjeux
financiers fait qu'il n'y a pas sur lui de véritables pressions de la part des grandes
maisons d'édition ou des distributeurs. Contrairement à certaines idées reçues, les
livres d'art ne se vendent pas qu'en fin d'année. Bien sûr, ce qui marche le mieux,
ce sont les grands photographes au moment des fêtes. Mais pour les autres, c'est le
moment où il y a la plus grande concurrence. C'est une période à déconseiller pour le
lancement de livres exigeants; mieux vaut profiter du créneau de visibilité entre les
mois de janvier et de septembre. De semaine en semaine, les libraires sont confrontés
à un même problème de logistique: les médias reçoivent le livre avant les librairies,
ce qui fait que le public cherche un livre que le libraire n'a pas, et dont il n'a peutêtre pas encore appris la parution.
Il est clair que la librairie doit rester le premier lieu pour le livre. Mais pour les auteurs
comme pour les artistes, il semble évident qu'il n'est pas possible de se contenter des
ventes en librairie. Vendre, au mieux, une centaine d'exemplaires sur le territoire belge
est un résultat trop peu satisfaisant pour l'énergie et l'argent dépensés.
7. Commissariat général aux Relations internationales de la Communauté française
12
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Il n'y a que quelques éditeurs de livres photographiques en Communauté française,
ils ne publient pas n'importe quels livres et encore moins n'importe quel type de
photographies. L'idée n'est pas de faire des livres “grand public” mais plutôt d'élargir
le cercle des amateurs de photographie, et cela, ce n'est pas forcément avec le livre
qu'on le fait.
A partir de ce constat, il faut s'interroger sur le type de distribution que requièrent
ces livres. Car la distribution d'un ouvrage doit être en adéquation avec son propos
et surtout avec son public. Tous les livres ne sont pas en mesure de toucher le grand
public, certains s'adressent plutôt à l'amateur de photographie. Payer 55% à un
distributeur pour toucher les dix librairies de Belgique ayant un bon rayon photo, ça
ne vaut pas la peine…
— Pour un site internet commun —
Internet peut être un outil adéquat pour offrir une vitrine à une certaine photographie
francophone. Il offre une facilité d'accès, une bonne visibilité, une actualisation facile
et tout cela à moindre coût. Bien employé, cet outil permettrait aussi de séduire
l'internaute, d'éveiller sa curiosité, en lui permettant “d'ouvrir” le livre en ligne par
exemple. Du point de vue du professionnel, il permet d'échanger des informations et
de renseigner les libraires. Car si les éditeurs professionnels se doivent d'être référencés
sur Electre, les “micro-structures” le sont moins souvent. Faute de moyens de
distribution/diffusion, leurs livres se retrouvent rarement en librairie. De plus, ils ne
sont pas légion à avoir un site Internet. Créer un site centralisateur serait donc le
minimum qu’on puisse faire. Pour leur part, les libraires ne semblent pas percevoir
Internet comme une menace; beaucoup de clients hésitent encore à acheter par ce
biais et commandent donc l'ouvrage désiré au libraire qui, lui, est obligé de passer par
Internet pour s'approvisionner en ouvrages “confidentiels”.
— Le livre doit trouver son public —
Pour exister, pour que le public soit conscient de son existence, le livre doit venir à lui.
Malheureusement, les livres sont timides, il faut les présenter aux bons lecteurs.
Organiser des événements autour d'un livre, ça fonctionne. Une exposition ou une
séance de dédicaces génèrent des ventes, mais n'élargissent que très peu le cercle
des amateurs. Généralement, ce sont les fidèles qui se déplacent, avec comme
résultat d'accroître la vitesse des ventes, mais pas leur nombre. En gros, ce sont les
carnets d'adresses des auteurs et des éditeurs qui sont touchés, les mêmes personnes
qui formaient déjà le public potentiel de l'ouvrage.
Contrairement à une exposition qui tire de grands bénéfices de l'attention médiatique,
un article élogieux sur tel ou tel livre de photographies ne fait pas vraiment décoller
les ventes.
Des événements de grande envergure, comme un “Mois de la Photo” par exemple,
seraient plus appropriés pour attirer l'attention d'un public élargi sur les productions
photographiques en Communauté française. Car l'intérêt du public, on peut le susciter,
mais il faut aussi l'entretenir. Les médias de la Communauté française ont un rôle à
jouer. Pourquoi les projets qui ont bénéficié d'une aide de la part du service public ne
sont-ils pas plus soutenus par les médias de cette même institution? Cette question
s'adresse bien sûr aux médias télévisuels et radiophoniques, mais aussi au Service de la
Lecture Publique.
Un livre qui a reçu une aide de la Communauté devrait être disponible pour le public
par le biais de la bibliothèque publique. Il existe une commission d’achat pour les
bibliothèques, mais elle n'inclut pas les livres d'art. Cette commission achète par
tranches de 40, 160 ou 500 livres pour les bibliothèques publiques. Un système d'aide à
l'édition par le préachat pourrait être envisagé.
Cette forme d'aide aurait comme avantage de sortir l'éditeur de l'assistanat pour
rentrer dans une logique de respect mutuel; elle augmenterait la vente de livres, mais
surtout elle leur donnerait une véritable visibilité. La rencontre entre le livre et son
lecteur en serait grandement facilitée. Même le rayon photo de la Bibliothèque Royale
souffre de malnutrition, et c'est sans parler des bibliothèques des écoles d'art, qui en
sont parfois réduites à être financées par les bénéfices de leur cafétéria.
— Pour la création d'une institution centralisatrice —
La création d'une entité qui se concentre sur l'édition, ce pan essentiel de la discipline
photographique, serait d'une importance capitale pour la pratique du medium, tant au
niveau national qu'au niveau international. Une telle structure devrait communiquer
l'information afin de créer des synergies. En effet, une mise en commun des énergies et
des informations est tout aussi nécessaire qu'un apport financier. Nombreux sont les
participants qui ont émis le désir de se revoir pour prolonger la réflexion initiée par cette
première table ronde. Pour que le livre photographique puisse enfin occuper la place
qu'il mérite en Communauté française.
Augmenter la visibilité fait donc vendre plus vite, mais pas plus.
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— Conclusions —
Propositions de soutien au secteur de l’édition photographique
Afin de mieux soutenir le secteur de l’édition du livre photographique (et en arts
plastiques), les intervenants réunis ont proposé les mesures suivantes:
Participants au colloque
organisé par Contretype à l’hôtel Hannon le 9 mai 2005
Michel BEINE Auteur Photographe
16, rue Bidaut - 4000 Liège - 0476/71 28 24
- la création au sein du Service des Arts plastiques d’une commission ou souscommission “Edition en arts plastiques” composée de spécialistes de la chaîne
éditoriale et d’artistes;
Jean-Marc BODSON Journaliste - La Libre Belgique
127, bd E. Jacqmain - 1000 Bruxelles - [email protected]
- les artistes demandent à pouvoir bénéficier d’une promesse d’octroi de subvention et
de liquidation plus rapide, leur permettant de ne plus devoir avancer l’argent
nécessaire au projet envisagé;
Emmanuel DEKONINCK Exhibitions International (diffuseur)
Kol. Begaultlaan, 17 - Tél: 016/29 69 00 - Fax: 016/29 61 29
[email protected] - www.exhibitionsinternational.be
- désigner une ou des institutions/associations comme “bureau de guidance” auquel
les artistes pourraient s’adresser avant d’introduire une demande d’aide à l’édition, en
mettant à disposition de ces structures quelques moyens supplémentaires;
Gilbert FASTENAEKENS ARP Editions
131, rue François Bossaerts - 1030 Bruxelles
Fax: 02/245 31 20 - [email protected]
- la création, par les maisons d’édition spécialisées, de collections photographiques
plus ambitieuses, avec une collaboration entre plusieurs maisons d’édition en vue
d’augmenter les moyens;
Graziella FEDERICO Librairie Tropismes
11, galerie des Princes - 1000 Bruxelles - Tél: 02/512 88 52
[email protected] - www.tropismes.be
- certaines maisons d’édition demandent de recentrer prioritairement les aides sur les
éditeurs plutôt que de les attribuer aux projets à compte d’auteur qui ne peuvent
disposer d’une véritable diffusion;
- la création au sein du budget du Service des Arts plastiques d’aides à la diffusion et à
la distribution d’ouvrages (et non plus seulement à la réalisation);
- l’achat d’ouvrages d’arts plastiques en faveur des bibliothèques, à l’instar de ce qui se
produit déjà actuellement au Service du Livre, mais où les livres de photographie et
des arts plastiques ne sont pas actuellement pris en compte;
- la mise en place par la Communauté française d’aides en faveur des éditeurs en arts
plastiques pour pouvoir prospecter et être présents sur les marchés internationaux
(foires, contacts avec les distributeurs). On songe à un fonds de 10 ouvrages par an à
promouvoir particulièrement;
- la création d’un site internet commun qui permette une consultation de l’ensemble
de la production en Communauté française dans le domaine photographique ainsi
que de suppléer au manque de sites existants de ces micro-éditeurs.
- le souhait exprimé par beaucoup de participants de créer un espace de réflexion et de
débat visant à fédérer le secteur pour agir ensemble afin d’améliorer la viabilité et la
lisibilité de chacun des projets.
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Ariane FRADCOURT Directrice du Service des Arts Plastiques
Ministère de la Communauté française
44, Boulevard Léopold II - 1080 Bruxelles
Tél: 02/413 28 73 - Fax: 02/413 20 07 - [email protected]
[email protected]
Jean-Louis GODEFROID Espace Photographique Contretype
1, avenue de la Jonction - 1060 Bruxelles - Tél: 02/538 42 20 - Fax: 02/538 99 19
[email protected] - www.contretype.org
Philippe HERBET Auteur Photographe - Rhizome asbl
2, bd Frère Orban - 4000 Liège - [email protected]
Alain JANSSENS Auteur Photographe
72, rue Bonne Nouvelle - 4000 Liège
[email protected] - www.alainjanssens.be
Guy JUNGBLUT & Emmanuel d’AUTREPPE Editions Yellow Now
15, rue François Gilon - 4367 Crisnée - Tél: 019/67 77 35 - Fax: 019/67 71 29
[email protected] - www.lecomptoir.be (rubrique «Éditeurs partenaires»)
Anne LENOIR CGRI - Service Culture, Audiovisuel, Sport (observateur)
Place Sainctelette, 2 - 1080 Bruxelles - Tél: 02/421 83 09 - Fax: 02/421 87 67
[email protected] - www.wbri.be
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Baudoin LOTIN Auteur Photographe
15, rue Gawday - 5300 Maizeret - [email protected]
Bernard MARCELIS Librairie Filigranes
39, avenue des Arts - 1040 Bruxelles - Tél: 02/511 90 15 - Fax: 02/502 24 68
[email protected] - www.filigranes.be
Armyde PEIGNIER Auteur Photographe
1, rue Mercelis/bte 26 - 1050 Bruxelles - 0486/803 153
Anne PENDERS Auteur Photographe
354, rue de Mérode - 1190 Bruxelles
[email protected]
Daniel VANDER GUCHT Éditions La Lettre volée
Kanal 20 - 20, Boulevard Barthélemy - 1000 Bruxelles - Tél/fax: 02/512 02 88
[email protected] - www.lettrevolee.com
Johan VONCK
Préparation, prise de notes et résumé des actes du colloque
[email protected]
Fabrice WAGNER Le Caillou bleu – Editions
51 A, rue d’Arlon - 1040 Bruxelles - Tél: 02/230 54 59 - Fax: 02/230 31 13
[email protected] - www.cailloubleu.com/books
Michel BEINE
Ailleurs
Édition à compte d’auteur, 2005
56 pages, 50 illustrations noir et blanc
Format: 20,5 x 15 cm
Prix: 18 u
Jean-Paul BROHEZ
Aplovou
Crisnée, Editions Yellow Now, 2003
144 pages, 88 illustrations en quadrichromie
Format: 21 x 14 cm
ISBN: 2-87340-182-6
Prix: 15 u
18
19
Alain GÉRONNEZ
Leçon sur le son
Bruxelles, Editions La Lettre volée,
Collection “Livres d'art et de photographie”, 2005
352 pages,
200 illustrations en couleurs
Format: 14,8 x 21 cm
Livre accompagne d'un cd-rom produit par Imal
ISBN: 2-87317-260-6
Prix: 35u
[ La Lettre volée, éditeur d’art et d’essai,
propose depuis 1989 à travers diverses collections
une réflexion destinée à un public élargi sur
les enjeux éthiques et esthétiques de la société,
de la culture et de l’art contemporains. Le dialogue
entre sciences humaines et esthétique
y est entretenu dans la perspective d’une
saisie globale des phénomènes sociaux
et artistiques. ]
Gilbert FASTENAEKENS
Noces
Bruxelles, ARP Editions, 2003
56 pages, 21 illustrations noir et blanc
imprimées en trichromie
Format: 31,5 x 40 cm
ISBN: 2-930115-10-6
Prix: 40u
20
Philippe HERBET
Bruxelles-Europe
Bruxelles, Editions Contretype,
Collection «Carnets de résidences», 2004 - Ouvrage bilingue français/anglais
64 pages, 41 illustrations en quadrichromie - Format: 15,5 x 11,5 cm
Dépôt légal: D/2004/3857/13 – Prix: 9u
Alain JANSSENS
Temps brassé
Édition à compte d’auteur, 2005
120 pages, 57 photos noir et blanc
imprimées en trichromie,
32 pages de réflexions de travail
Format: 15 x 22,5 cm
Prix: 23 u
21
Martin SANTANDER
Les Ferrailleurs
Bruxelles, Le Caillou bleu Editions, 2005
64 pages, 39 photos noir et blanc, 23 x 17 cm
Prix: 20 u
Baudoin LOTIN
El Silencio de las palabras
Namur,
Presses Universitaires de Namur, 2003
72 pages, 63 photos noir et blanc
Prix: 22 u
[ Le caillou bleu est une nouvelle maison d’édition
spécialisée notamment dans la publication d’ouvrages
photographiques. Sans aucune considération de tendance,
le caillou bleu respecte l’esprit originel de chacun des
travaux et privilégie le contact direct avec les auteursphotographes. Leur collection se compose d’ouvrages
au format unique et à tirage limité (maximum 500
exemplaires). ]
Jean-François SPRICIGO
Silenzio
Anne PENDERS
Mapping Calendar
édition à compte d’auteur, 2005
Prix: 15 u
Crisnée, Editions Yellow Now,
Collection “Côté photo”, 2005 - 96 pages,
80 illustrations noir et blanc
Format: 12 x 17 cm - ISBN: 2-87340-198-2
Prix: 14 u
[ Fondées en 1973 par Guy Jungblut, les éditions Yellow Now sont spécialisées dans le
domaine des arts plastiques (livres d'artistes) et dans le domaine du cinéma
(monographies sur des films, des auteurs; essais divers...). La maison propose
désormais un seul format: le 12 x 17 cm et renoue avec sa diversité initiale, à travers
ses nouvelles collections "Côté photo", "Côté cinéma" et "Côté art" (dirigées
conjointement par Emmanuel d'Autreppe et Guy Jungblut). ]
Le présent ouvrage a été tiré à 3500 exemplaires et achevé d’imprimer en octobre 2005 sur les presses de SNEL Grafics sa, Liège
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www.designbysign.com - Coédition Ministère de la Communauté française - Service des Arts Plastiques
([email protected]) - Tél: 02/413 24 23 et l’Espace Photographique Contretype - Direction:
Jean-Louis Godefroid - 1, avenue de la Jonction - 1060 Bruxelles - Tél: 32 (0)2 538 42 20 - Fax: 32 (0)2 538 99 19 [email protected] - www.contretype.org Dépôt légal: D/2005/3857/15
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