La technologie canadienne étend la portée radar au
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La technologie canadienne étend la portée radar au
La technologie canadienne étend la portée radar audessus de l’Atlantique; la gestion de la circulation aérienne océanique permettra des économies de carburant et des réductions substantielles des émissions de gaz à effet de serre Le mercredi 4 avril 2012 Page : A3 Section : Nouvelles Auteur : Ian MacLeod Le savoir-faire technologique canadien a permis de conquérir une partie colossale de 1,3 million de kilomètres carrés de l’espace aérien de l’Atlantique Nord isolée et jusqu’à tout récemment inaccessible aux radars terrestres servant au contrôle de la circulation aérienne. NAV CANADA, la Société qui contrôle l’espace aérien civil du Canada ainsi que le ciel audessus de la moitié ouest de l’Atlantique Nord, est récemment passée à une nouvelle technologie de surveillance de pointe qui permet aux contrôleurs de la circulation aérienne canadiens de voir les positions précises de nombreux gros avions à réaction qui transportent quotidiennement des milliers de passagers au-dessus de l’espace aérien océanique le plus achalandé au monde. Connue sous le nom de surveillance dépendante automatique en mode diffusion ou ADS-B, cette technologie fournit aux contrôleurs océaniques de Gander, à Terre-Neuve-et-Labrador, de l’information instantanée sur un grand nombre de transporteurs aériens qu’ils guident au-dessus de l’Atlantique Nord. Elle leur permet aussi d’offrir aux pilotes de l’information plus opportune sur la résolution de conflit ainsi que d’autres renseignements sur le trafic et les routes. Ainsi, les transporteurs aériens peuvent suivre des routes plus directes et éconergétiques qui, selon NAV CANADA, promettent des réductions substantielles des coûts de carburant pour l’aviation et des émissions de gaz à effet de serre. Grâce à l’intégration de cette technologie dans un système de gestion de la circulation aérienne océanique de pointe, créé au Canada et mis en service l’an dernier à Gander, le Canada est maintenant le chef de file mondial en ce qui a trait à la modernisation du contrôle de la circulation aérienne océanique. « En ce moment, les contrôleurs océaniques de Gander ont une image bien différente de celle qu’ils avaient il y a cinq ans, et les avantages qui en découlent en termes de sécurité sont inégalables, indique Rudy Kellar, vice-président de l’Exploitation à NAV CANADA. L’industrie aéronautique mondiale bénéficiera non seulement d’une sécurité accrue, mais également d’économies importantes, et elle réduira son empreinte écologique en ce qui a trait aux émissions de gaz à effet de serre. » Il existe deux types de contrôle de la circulation aérienne, soit le contrôle positif et non radar. Le contrôle positif consiste à suivre un aéronef sur un écran radar. Lorsque le radar n’est pas disponible, un contrôle non radar est assuré, ce qui signifie que les pilotes doivent faire un compte rendu de leur position aux centres océaniques de Gander ou de Prestwick (en Écosse) à des intervalles réguliers de plusieurs minutes, généralement par l’entremise d’une radio haute fréquence. Le contrôle non radar signifie également que les contrôleurs ont à instaurer une « bulle de sécurité » plus étendue, en d’autres termes accroître l’espacement vertical et latéral autour des aéronefs, puisque leur position exacte en temps réel ne peut être déterminée que jusqu’à ce qu’ils atteignent un espace aérien contrôlé au radar. L’ADS-B est un système de surveillance qui regroupe les liaisons par satellite, l’avionique et l’infrastructure au sol pour fournir aux contrôleurs de la circulation aérienne de l’information de type radar. Elle a d’abord été déployée au Canada, au-dessus de la baie d’Hudson, en 2009, et couvrait 850 000 kilomètres carrés d’espace aérien. Une deuxième phase visant le Nord-Est du Canada a permis d’ajouter plus de 1,9 million de kilomètres carrés d’espace aérien en 2010. En ce moment, et pour la première fois, le contrôle positif est élargi au-dessus d’une grande partie de l’Ouest de l’Atlantique Nord. Des essais sont en cours pour équiper les contrôleurs océaniques européens de la même technologie. Les aéronefs dotés de l’avionique ADS-B peuvent automatiquement diffuser leur position GPS (système de positionnement mondial) chaque seconde à quatre nouvelles stations de détection de NAV CANADA situées dans le Sud groenlandais. Les contrôleurs océaniques du Centre de contrôle régional de Gander peuvent ensuite réduire de façon sécuritaire les normes d’espacement entre ces aéronefs, en les faisant passer d’environ 80 milles marins (NM) à 10 NM pour commencer. On prévoit que ces normes passeront à cinq NM plus tard cette année. Cela signifie que les contrôleurs pourront donner aux aéronefs des profils de vol plus flexibles et rentables, notamment en les faisant monter plus tôt (dans un espace aérien qui, auparavant, ne faisait l'objet que d'un contrôle non radar) à des altitudes plus éconergétiques, et pourront considérablement accroître la capacité du corridor transatlantique. En comptant l’espace aérien couvert par les deux premières phases de l’ADS-B, les vols intercontinentaux peuvent maintenant parcourir environ 3 300 kilomètres de routes éconergétiques et sécuritaires en espace aérien sous contrôle positif qui n’existaient pas il y a trois ans.