Quel tempérament - Brunswick Marine

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Quel tempérament - Brunswick Marine
ESSAI
MERCURY 125 OPTIMAX
Quel tempérament !
Les deux-temps se font plus rares sur les tableaux arrière de nos semirigides. Aussi, avons-nous pris un plaisir particulier à explorer le potentiel
de ce tout nouvel Optimax. Fidèle à l'image sportive de ses frères de gamme,
le 125 Optimax ne nous a pas déçus. Et son prix canon le rend encore plus
désirable…
Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR
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Le bateau : Valiant V-570 Sport
Longueur Largeur Poids Puissance maxi Nbre de personnes Certification CE Constructeur 5,65 m
2,40 m
446 kg
135 ch
15
C
Valiant (Portugal)
S
eul hors-bord de 125 ch du marché, le nouvel Optimax est le
dixième membre de cette glorieuse gamme de 2-temps à injection directe (de 75 à 250 ch), hors produits "Racing" (225, 250
et 300 XS). En même temps, il est l'ultime déclinaison et évolution du
bloc 3-cylindres en ligne de 1 524 cm3 qui équipe déjà les 75, 90 et 115
ch Optimax. Autre trait distinctif, il possède un rapport poids/puissance
nettement plus affûté que ceux des 115 ch du marché et, si l'on regarde
à l'étage au-dessus, il n'est devancé que par le Suzuki 140 ch 4T (1,33 kg/
ch contre 1,36) mais qui sort 15 ch de plus. Son plus proche concurrent,
lui aussi un 2-temps, est le récent Evinrude 130 ch E-Tec (4-cylindres en
V) qui pèse 7 kg de plus mais délivre 5 ch supplémentaires. Plus près de
lui, dans la gamme Optimax, il prend place entre les 115 et 135 Optimax,
qu'il devance tous deux sur le plan du rapport poids/puissance. Reste
au 135, un couple nettement supérieur, en raison de son architecture
de V6 et sa cylindrée nettement supérieure (2 507 cm3). Pour en finir
avec les comparaisons, s'il est un domaine où le 125 Optimax met tout
le monde d'accord, c'est celui du prix, puisqu'il est moins cher que n'importe lequel des 115 ch du marché, 2 ou 4-temps confondus !
Cartographie d'injection revue
Léger (170 kg seulement), le 125 Optimax est aussi compact du fait
de son architecture à 3 cylindres en ligne. Deux atouts précieux pour
prendre place sur le tableau arrière d'un semi-rigide. L'injection directe
basse pression est bien sûr pilotée par microprocesseur et offre une
combustion optimisée à chaque régime, quelles que soient les conditions atmosphériques (le motoriste américain revendique une consommation de 45 % inférieure à celle des 2-temps à carburateurs). Par
rapport aux puissances inférieures produites avec le même bloc, l'augmentation de puissance n'est pas liée à une augmentation du régime
moteur mais à une nouvelle cartographie de l'injection.
Le nouveau 125 Optimax utilise l'ultime
déclinaison du bloc 3-cylindres qui
équipe déjà les 75, 90 et 115 ch.
Compact et léger, il bénéficie d'un
carter de tête motrice ultra sécurisé
et d'un capot bien insonorisé..
Proposé avec deux longueurs d'arbre (L ou XL), le 125 Optimax est
destiné à des bateaux plutôt légers en raison de sa cylindrée modeste.
Cerise sur le gâteau, ce propulseur est compatible avec la technologie
SmartCraft dont les nombreuses informations, concernant le fonctionnement du moteur, s'affichent en plusieurs pages sur l'écran dédié,
grâce à un bouton "mode". Ce moteur, déjà dans les concessions depuis
l'automne dernier, devait susciter un vif intérêt de la part des utilisateurs de semi-rigides.
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ESSAI
MERCURY 125 OPTIMAX
Temps de déjaugeage : 4,4 secondes
Accélération de 0 à 20 nds : 6,6 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage : 10,2 nds à
2 200 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) :
12 l/h
Conditions de l’essai : Baie de Quiberon, plan
d’eau calme (clapot 30 cm), vent presque
nul, température 10°, 2 personnes à bord,
carburant environ 50 litres.
Hélice : Black Max 21'' alu 3 pales
Montage moteur : 4e trou (arbre long)
Régime
tr/min
3 000
3 500
4 000
4 500
5 000
5 500
5 700
Vitesse
(nds)
16,7
24,4
28,7
34,2
39,0
42,9
45,3
Essai 125 Optimax
Je regarde mon GPS, et je marque un temps d'arrêt. Aurais-je mal lu ?
On repart pour une nouvelle mesure, gaz à bloc. Damned, même vitesse maxi que tout à l'heure ! Le petit écran LCD affiche à nouveau
plus de 45 nds. Oui, c'est bien ça, 45,3 exactement. Une perf' qui
risque de faire du bruit dans le landernau des motoristes hors-bord !
Un chiffre qui se situe presque dix unités au-dessus de celui que nous
avions obtenu sur ce même Valiant, avec un Mercury 100 ch 4-temps
qui cube 200 cm3 de plus ! Autre repère (mais sur plan d'eau défavorable) : un 37,8 nds avec le 135 Optimax, sur un V-620 qui ne pèse que
40 kg de plus que son petit frère le V-570. Le petit dernier de la famille
Optimax risque de démoder quelques frangins à capot noir, que ce
soit à deux ou quatre-temps, malgré ses 3-cylindres et une cylindrée
inférieure à celle de tous les 115 ch. Et comme les Mercury font souvent
figure d'étalons en termes de performances, les autres marques sont
clairement menacées…
Pour ce qui est des chiffres d'accélération, on se trouve dans la norme,
ce qui traduit un choix d'hélice (21 pouces !) privilégiant clairement
la vitesse. La sensation de "pêche" n'en reste pas moins impression-
Fiche technique 125 Optimax
Cycle......................................................... 2-temps
Architecture . .........................3 cylindres en ligne
Type d’embase.............. arbre long ou extra long
Rapport de réduction............................... 2,07 : 1
Alimentation..... injection directe basse pression
Cylindrée . ........................................... 1 526 cm3
Régime maxi.......................... 5 000-5 750 tr/min
Puissance.................................. 125 ch (93,2 kW)
Poids.......................................................... 170 kg
Rapport poids/puissance.................... 1,36 kg/ch
Prix ......... 11 753 € (long) / 12 113 € (extra long)
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nante, bien amplifiée il est vrai par la sonorité rageuse, typique des
Optimax. Une voix métallique, qui est un peu au motonautisme ce
qu'est à l'auto celle du flat-six Porsche. Mais, le 125 Optimax sait aussi
se montrer calme à moyen régime, de même qu'au ralenti, pour déambuler entre les pontons sans susciter les regards réprobateurs. Autre
motif de satisfaction : pas une volute de fumée au démarrage, et de
faibles vibrations. En adoptant l'injection directe, il y a plus de dix ans,
le 2-temps s'est acheté une "conduite", ne cessant de s'améliorer. Il en
va de même avec la consommation. Si nous ne pouvons hélas vous livrer des chiffres dans ce domaine, il ne fait pas de doute que le 125 Optimax devrait nous réserver une bonne surprise, à l'instar des Optimax
récents, souvent aptes à en remontrer au 4-temps dans ce domaine.
Et il suffit de prendre en compte les vitesses élevées sur les régimes
intermédiaires (ex. : 28,7 nds à 4 000 tr/min !) pour en déduire que les
rendements seront excellents.
En ce qui concerne la souplesse de pilotage, l'Optimax ne peut rivaliser
avec les 4-temps. Il est vrai que la commande de gaz est un peu du
genre "on-off", et nécessite une prise en main pour moduler la poussée au déjaugeage, ou les reprises en sortie de virage.

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