La flotte fluviale française doit s`adapter à Seine

Transcription

La flotte fluviale française doit s`adapter à Seine
La flotte fluviale française doit s'adapter à
Seine-Nord
La mise en service du canal à grand gabarit Seine-Nord en
2016 nécessite une évolution de la flotte fluviale française.
Une urgence pointée par la journée "opérateur fluvial en
Europe du Nord" organisée par Voies navigables de
France en novembre 2010.
La flotte fluviale française va devoir monter en capacité pour s'adapter au grand gabarit. ©
Ports de Paris
Au 31 décembre 2009, la flotte fluviale française compte 1 336 unités, en baisse de 2,16%
par rapport à 2008. Près de 80% de cette flotte est composée d'unités de moins de 1 000 t. Un
peu moins de 10% de la flotte totale est composée de bateaux-citernes contre 90% dédiés à
des marchandises générales. En pourcentage, il y a quasiment autant d'automoteurs que de
barges.
La part de la flotte française représente 9% de la flotte fluviale européenne (voir encadré) en
nombre, et à peu près autant en capacité. Elle se situe au quatrième rang européen.
Faire monter la flotte française en capacité
Or seulement un quart de la flotte française est compatible avec le grand gabarit (soit des
automoteurs de plus de 1 000 t et des barges de plus de 650 t). Dans les autres pays européens,
la part de la flotte compatible avec le grand gabarit dépasse le plus souvent les 50 %.
Dans ces conditions, selon une étude réalisée par le cabinet Eurotrans pour l'association
Entreprendre pour le fluvial en 2009, il y a urgence à renouveler la flotte française et à la faire
monter en capacité pour l'adapter à l'arrivée du canal Seine-Nord Europe. Sinon, "dans un
contexte de faible renouvellement de la flotte et de marges et de revenus limités, il y a des
inquiétudes à avoir sur l'avenir du pavillon français", mettent en avant les consultants
d'Eurotrans.
Construire pour répondre à l'accroissement du trafic
Selon VNF, 140 unités ont été mises en services depuis le début des années 2000 en France.
Avec des perspectives de trafic fluvial évaluées entre 82 Mt et 90 Mt en France à l'horizon
2020, le cabinet Eurotrans estime que "le besoin d'unités à grand gabarit va être compris entre
770 et 850. Environ la moitié de ce besoin sera constituée par des occasions récentes (moins
de 15 ans). Le reste devra donc être construit, tout pavillon confondu, pour répondre à
l'accroissement du trafic".
En dehors de Seine-Nord Europe, la flotte française va également devoir répondre à de
nouveaux besoins de transport comme ceux liés à la logistique urbaine, aux déchets et
produits à recycler.
Les Pays-Bas et l'Allemagne, champions de la voie d'eau européenne
La flotte fluviale européenne est largement dominée par les Pays-Bas qui comptent à eux
seuls la moitié des 9 772 unités en circulation sur les voies navigables du Vieux Continent.
L'Allemagne vient en deuxième position avec un quart de la flotte européenne. La Belgique
prend la troisième marche du podium avec 20 % des bateaux européens.
En termes de part de trafic, le classement est légèrement différent en ce qui concerne les deux
leaders. L'Allemagne, avec 64,1 millions de tonnes par kilomètre (Mtkm), soit 44% du trafic
total européen (145 Mdtkm), précède en effet les Pays-Bas (45,3 Mtkm, 312 % du trafic).
La France et la Belgique sont au coude à coude avec respectivement 8,9 Mtkm et 8,7 Mtkm. Il
revient 18,3 Mtkm aux autres pays européens dotés de voies navigables comme l'Autriche, la
Slovaquie, la Pologne, la Hongrie, etc.
Le journal de la marine marchande
08/12/2010