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INTERVIEW PIERRE BLANC
ON MANAGE COMME ON NAGE
Pierre Blanc publie : « On manage comme on nage : 15 leçons de
natation à l’usage des managers ». Licencié à Boulogne-Billancourt
Natation (BBN), l’auteur affiche au compteur plusieurs dizaines de
titres de champion de France chez les maîtres. Doté d’un esprit de
compétition, déterminé et entrepreneur, Pierre Blanc plonge
le management dans le milieu aquatique et livre en 174 pages des
« leçons de natation appliquées au management ».
POURQUOI ?
La natation a beaucoup de points communs
avec le monde professionnel. Tout d’abord, ce
qui compte se passe sous l’eau, c’est-à-dire
hors du champ de vision du grand public.
C’est la même chose en entreprise. Ensuite, le
nageur évolue dans un milieu « instable » :
l’eau. L’entreprise également. Rien n’est figé.
En plus, la natation est un sport qui parle à
tout le monde. J’ai tout de suite retenu les 15
tableaux natatoires.
ON MANAGE
COMME ON
NAGE
Pierre Blanc
Editions Du Palio
174 pages, 16 €
Nager et manager n’ont
pas de lien étymologique.
Le premier vient du latin
« navigare », le second
dérive de l’anglais « to
manage », lui-même issu
du vieux français « mesnager ». Ces faux-frères
sont cependant cousins par alliance. Dans
l’entreprise, on se jette dans le bain, on
plonge dans les problèmes, on se met en état
d’immersion, on flotte au fil de l’eau. Il arrive
aussi qu’on coule !
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| NATATION Magazine N° 155 | Février 2015
DE QUELLE MANIÈRE S’EST DÉROULÉE
de manager des collaborateurs, l’environnement
L’ÉCRITURE DE VOTRE LIVRE ?
familial, les rencontres avec des personnes qui
Ce livre est devenu réalité lors des championvous inspireront plus tard, etc. Le haut niveau
nats de France de natation de Chartres en
apprend à choisir et à s’engager. C’est une
2014. Mes deux filles y participaient. J’ai eu
formidable école de la vie. Il n’y a pas de
accès aux coulisses, l’ardemi-mesure. Choisir sa
rière-plan si l’on peut dire.
voie et s’y engager passe
« LA NATATION
Je me suis appuyé sur des
avant de savoir si l’on
témoignages de nageurs et
veut être expert ou
A BEAUCOUP DE
d’entraîneurs que je
généraliste. Les parcours
POINTS COMMUNS
connais. J’ai écrit un
professionnels montrent
AVEC LE MONDE
premier chapitre test, celui
que l’on oscille souvent
sur la chambre d’appel,
entre ces deux bornes. On
PROFESSIONNEL. »
puis deux autres sur les
dit que chaque nageur a
articulations et sur le
sa nage. Chaque parcours
copier-coller. Dès que j’ai eu le feu vert de mon
professionnel est unique. C’est à chacun de
éditeur, j’ai écrit les suivants au mois de mai.
nous de l’écrire.
AVEZ-VOUS EU BESOIN DE VOUS
DOCUMENTER ?
Pour alimenter les parties sur l’histoire de la
natation ou pour récolter quelques anecdotes,
j’ai lu beaucoup de livres et d’articles de
presse. J’ai également visionné des vidéos de
Michael Phelps, Ryan Lochte, Laure et Florent
Manaudou ou sur nos fabuleux relais tricolores.
JUSTEMENT, CERTAINS NAGEURS À
L’IMAGE DE MICHAEL PHELPS, RYAN
LOTCHE, LAZSLO CSECH ONT UNE
CAPACITÉ EXTRAORDINAIRE À ÊTRE
PERFORMANTS SUR PLUSIEURS
ÉPREUVES ET DANS DIFFÉRENTS
STYLES DE NAGE. LE CHAMP
D’INTERVENTION DU MANAGER EST
DEVENU UN VASTE TERRAIN DE JEU.
FAUT-IL SE SPÉCIALISER TRÈS TÔT OU
DAVANTAGE MÛRIR AU FIL DE
L’EXPÉRIENCE ?
Les trois nageurs que vous citez sont exceptionnels ! On aurait pu également mentionner
Camille Muffat ou Florent Manaudou. Même
si ce sont des touche-à-tout géniaux, ils ont
tous une épreuve fétiche, une épreuve qui
leur tient à cœur. Il n’y a pas de réponses
toutes faites à votre question, et encore moins
une seule réponse. Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte : les centres d’intérêt,
la volonté ou non de travailler en équipe puis
SI VOUS DEVIEZ RETENIR UN SEUL
CHAPITRE, LEQUEL SERAIT-IL ?
Ils abordent tous des sujets qui me tiennent à
cœur. Celui sur la chambre d’appel est à part
parce que c’est le premier à avoir été rédigé.
Les chapitres sur les battements de jambes et
sur la récupération sont ceux que les managers
devraient lire attentivement. Le terme
récupération est quasiment banni dans le
monde de l’entreprise. Le chapitre intitulé
« … et réciproquement » est en fait un seizième
chapitre, sorte de clin d’œil aux maîtres-nageurs,
dont un en particulier avec qui j’ai échangé
avant de l’écrire.
PARLEZ-NOUS DU DESSIN DE LA
COUVERTURE.
C’est le coup de patte d’un jeune dessinateur
boulonnais très talentueux. Il illustre magnifiquement le livre et résume très bien le propos.
J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire cet
ouvrage. C’est un tout. L’avant-propos,
l’introduction, l’épilogue et les remerciements
font partie intégrante du livre. Ce sont des
pièces d’un même puzzle. Je vous recommande
de tout lire dans l’ordre des chapitres ou de
« picorer » les chapitres dans l’ordre que vous
voulez. D’ailleurs, ne lit-on pas comme on
nage ? I
RECUEILLI PAR ANNE-ELISABETH LIEBMANN
(D. R.)
POUR UN PROJET DE LIVRE, N’EST-CE
PAS SURPRENANT D’ASSOCIER LE
MANAGEMENT ET LA NATATION ?
Depuis le début de ma carrière professionnelle,
j’utilise des analogies entre le sport et le
monde de l’entreprise. J’avais regroupé mes
réflexions dans 100 fiches, il y a 15 ans. Je les
ai envoyées en février 2014 à celui qui
deviendra mon éditeur. Il m’a dit qu’il était
intéressé pour que nous travaillions ensemble.
Il m’a suggéré de me focaliser sur la natation
vu ma connaissance de ce sport.
NATATION Magazine N° 155 | Février 2015 | 21