MAT10 - Murs non porteurs et cloisons

Transcription

Pour découvrir la nouvelle version 2016 du Guide Bâtiment Durable en ligne,
Rendez-vous sur: http://www.guidebatimentdurable.brussels
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLE DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE MAT10 -
CLOISONS INTERIEURES PARTICIPATIVES AU
CONFORT DES ESPACES HABITES
Réaliser des cloisons intérieures écologiques participant au confort thermique,
hygrométrique et acoustique des espaces habités.
PRINCIPES
DEMARCHE
Les cloisons intérieures d’un bâtiment, qu’elles soient lourdes ou légères, doivent répondre à
une série d’exigences :
Exigences techniques :
o Assurer le confort acoustique.
o Intégrer les passages de techniques spéciales (chauffage, eau, électricité) et faciliter
les interventions sur celles-ci.
o Répondre aux normes de protection incendie.
o Régulariser la température par une inertie thermique à l’intérieur de la zone chauffée.
o Permettre l’évolutivité du bâtiment au niveau des espaces, des technologies et de
l’apparence.
Exigences environnementales :
o Assurer que les matériaux de finition contribuent à maintenir une saine qualité d’air
intérieur
o Recycler les matériaux en fin de vie
o Concevoir des cloisons participant à la régulation du climat intérieur
o Employer des matériaux dont la production et la mise en oeuvre est peu ou pas
dommageable pour l’environnement.
Cette fiche apporte les éléments nécessaires à la prise en compte de ces aspects dans le
choix des techniques constructives des cloisons intérieures. Elle est, sur de nombreux points,
complétée par les fiches MAT02 et MAT06 qui traitent respectivement des choix liés au gros
œuvre (la préfabrication et le démontage entre autres) et aux matériaux de revêtement
intérieurs (impact sur la santé, impact environnemental).
Par ailleurs, les recommandations plus spécifiques pour élaborer une stratégie acoustique
complète des murs intérieurs se trouvent dans les fiches CSS05 et MAT11. Enfin, la fiche
MAT13 explique comment prendre en compte l’évolution du bâtiment en intégrant des
considérations sur le cycle de vie de l’ensemble et de ses composantes.
Cette fiche-ci offre une synthèse des considérations climatiques, techniques, acoustiques et
environnementales des cloisons intérieures. La démarche s’effectue en deux temps :
1. Le choix du type de construction ( massive ou ossature )
PAGE 1 SUR 15 – CLOISONS INTERIEURES PARTICIPATIVES AU CONFORT DES ESPACES HABITÉS – DEC. 2007
RECOMMANDATION PRATIQUE MAT10
2. L’adoption de mesures environnementales liées au type de construction (mesures
favorisant l’inertie thermique, la régulation de l’hygrométrie, l’isolation acoustique et le
recyclage).
OBJECTIFS A ATTEINDRE
Minimum :
o
o
Pour les cloisons légères, utiliser si possible les ossatures en bois plutôt qu’en acier, et
privilégier le bois européen labellisé FSC ou PEFC.
Pour les cloisons massives, profiter de la masse déjà présente pour améliorer l’inertie
thermique du climat intérieur en employant des finitions qui maintiennent l’accessibilité
calorifique à la masse.
Conseillé :
o
o
Favoriser, par le choix des matériaux, la participation des cloisons intérieures au
confort thermique, hygrométrique et acoustique des espaces habités.
Utiliser des matériaux et techniques qui permettent une gestion écologique des
cloisons pendant tout le cycle de vie. (cloisons amovibles, assemblages réversibles,
matériaux biodégradables ou entièrement recyclables)
Optimum :
o
o
o
Concevoir des cloisons intérieures qui régularisent l’humidité, stabilisent la
température et assurent le confort acoustique des espaces habités.
Concevoir des assemblages de façon à ce qu’il soit possible de remplacer des
matériaux ou d’accéder aux techniques et aux conduites sans démolir indûment.
Intégrer une réflexion sur l’évolutivité des cloisons intérieures par l’anticipation des
changements et leur recyclabilité future.
ELEMENTS DE CHOIX
ASPECTS TECHNIQUES
> Choisir le type constructif (massif ou ossature)
Ce choix est d’abord tributaire des exigences techniques auxquelles la paroi doit répondre :
Cloison
massive
Cloison à
ossature
Légèreté (capacité portante des planchers)
☺
Protection incendie
☺
Inertie thermique
☺
Flexibilité
☺
Facilité d’intégration des techniques
☺
Coûts de mise en oeuvre
☺
Isolation acoustique
☺
Exigences techniques
PAGE 2 SUR 15 – CLOISONS INTERIEURES PARTICIPATIVES AU CONFORT DES ESPACES HABITÉS – SEPT. 2007
> Matériaux de construction massive
o
Blocs de béton lourds
Le béton traditionnel est un matériau massif composé de sable, d’eau et
d’un réactif, le ciment (7 à 15% du contenu). Les nuisances
environnementales du béton proviennent essentiellement du procédé
de fabrication de la poudre de ciment qui dégage des polluants nocifs
(anhydrides sulfureux, dioxyde d’azote et d’importants rejets de CO2).
Cette pollution diminue lorsque la poudre de ciment de type Portland
est partiellement remplacée par du laitier de haut fourneau ou de la
cendre volante. Les concassés de béton sont également recyclables
lors d’une éventuelle démolition. Source image : www.creargos.com
o
Blocs de plâtre
La fabrication de la poudre de plâtre demande également beaucoup
d’énergie. Les blocs de plâtre résistent très bien au feu mais craignent
l’eau. Ils ont l’avantage d’une mise en oeuvre rapide par emboîtement
de modules de grande taille.
Exemples : Promonta, Knauf, etc.
Source image : www.promonta.com
o
Briques creuses en Terre cuite
La brique d’argile cuite possède une grande masse et une excellente
durée de vie. Les cavités contribuent à la légèreté et aux performances
thermiques des briques. Cependant, du fait de sa masse supérieure, les
briques pleines isoleront mieux du bruit que les briques alvéolées pour
une même épaisseur. Le principal impact environnemental des briques
provient de leur cuisson à haute température. En outre, certains
fabricants utilisent des microbilles de polystyrène pour en favoriser la
porosité, ce qui est source de pollution de l’air. Les fabricants utilisant
des matières cellulosiques sont préférables à cet égard.
Exemples : Porotherm,
Source image : www.wienerberger.be
o
blocs de béton cellulaire
Le béton cellulaire est constitué de ciment de sable, d’eau et d’air qui
forment un produit minéral solide aux caractéristiques d’un isolant. Le
procédé de fabrication demande beaucoup d’énergie lors de la cuisson
des blocs. Du fait de sa légèreté, de sa facilité de découpe et des
emboîtements, ce matériau est très facile à mettre en oeuvre.
Exemple bloc Ytong
Source image : www.h2lr.fr
o
blocs en silico-calcaires
Les blocs en silico-calcaire se composent de sable, d’eau et de chaux.
C’est un matériau de maçonnerie parmi les moins consommateur
d’énergie pour sa fabrication car il n’est pas cuit mais étuvé. Les blocs
sont très résistants et lourds. La pose s’effectue par collage.
Exemple bloc Silka
Source image : www.xella.be
o
blocs de billes d’argile expansé
Ce matériau est composé de billes d'argile expansé et/ou de billes de
verre expansé. Les blocs ne subissent aucune adjonction chimique.
D’origine minérale, ils sont très résistants et insensibles à l’eau au gel
ou au feu tout en permettant une pose et découpe facile. Les cavités
jouent davantage un rôle thermique qu’acoustique, la loi de masse
prévalant. Exemple : Argex
Source image : www. domus-materiaux.fr
o
Briques de terre comprimée crue
Blocs béton lourd (9cm) 4 à 16
Blocs de plâtre (10cm)
Blocs terre cuite
(9cm)
Blocs béton cellulaire
(9cm)
Bloc silico-calcaire
(9cm)
Blocs de billes d’argile
expansée (9cm)
Brique de terre
comprimée (10cm)
( kwh / m2 )
Energie Grise*
Rf en heures)
Résistance au feu (
Matériaux massifs
( N / mm2 )
Résistance à la
compression
Ces briques sèches en argile sont produites par la compression de terre
crue parfois additionnée de chanvre ou liège mélangée à un liant,
souvent de la chaux. La pose est simple et le découpage facile à l’aide
de scies conventionnelles. Les briques de terre comprimée crue
peuvent être employées de façon autonomes, telle une maçonnerie, en
paroi non-porteuse.
Gestion du matériau en fin de vie
1
24
Recyclé sous forme de concassés
5
3-4
71
Recyclable mais non recyclé sur le
marché belge des déchets de
construction.
10 à 15
1
70
Recyclé sous forme de concassés.
2à5
1,5
53
10 à 15
1
27
2à6
1
68
Recyclé sous forme de concassés.
faible
nd
7
Compostable
Recyclable par le fabricant mais non
recyclé sur le marché des déchets de
construction.
Recyclable sous forme de concassés mais
peu recyclé sur le marché belge des
déchets de construction.
* Quantité d’énergie estimée nécessaire depuis l’extraction de la matière première jusqu’à l’élimination
du matériau produit. Valeur indicative. Source NIBE
> Matériaux d’ossature
o
Bois d’oeuvre
Ses qualités environnementales multiples ont fait du bois un matériau
de premier plan en éco-construction. Généré par le soleil, l’eau et
naturellement biodégradable, le bois est sain pour l’environnement
intérieur de l’habitat. Il faut cependant porter attention à trois aspects
pouvant nuire à sa valeur environnementale : son origine, son traitement
et la gestion des forêts.
Dans un souci de limiter les dépenses énergétiques liées au transport
de longue distance, on favorisera les bois indigènes (Belgique et pays
voisins ) aux bois exotiques importés d’outre-mer.
Quant au traitement, le bois d’oeuvre de type résineux communément
utilisés pour la construction des ossatures de cloisons intérieures n’en a
tout simplement pas besoin. Les risques de moisissure sont dans ce
cas attribuables à l’exposition à l’eau avant le parachèvement ou à des
infiltrations non suivies de réparations. La protection sous abri du bois
de chantier est très importante car le bois d’oeuvre doit posséder un
taux d’humidité inférieur à 20 % avant l’installation. Si cela est respecté,
les cloisons intérieures en bois auront une durée de vie illimitée.
Pour s’assurer d’une éthique environnementale à l’extraction du bois,
on peut choisir un bois disposant d’un label offrant des garanties
concernant la gestion équilibrée des forêts (aspect écologique et
social). Les principaux labels sont FSC (Forest Stewardship Council) et
PEFC (Programmne for the Endorsement of Forest Certification).
Voir fiche MAT08 « Choisir un bois en fonction de son origine et de sa
mise en oeuvre »
o
Profilés métalliques
Non
1 à 15
Profilés métalliques
Non
Oui
220
Gestion du
matériau en fin
de vie
Performance
acoustique*
Oui
( kwh / m2 )
Incombustibilité
Bois d’oeuvre local
Matériaux d’ossature
Energie Grise
(montants de 75 mm)
Régulation de
l’humidité
L’ossature métallique est faite de profilés légers en acier. Les montants
métalliques eux-mêmes sont économes en matières du fait de leur
profilage mais l’acier demeure un des matériaux dont la fabrication est
la plus énergivore. Même si l’acier est récupérable en fin de vie, la
valorisation des déchets et des chutes n’est pas aussi facile qu’avec le
bois.
Réutilisable comme matière
ou combustible
Recyclé, refonte de l’acier
*Source : CSTC – Antenne Normes. Comparaison de deux cloisons identiques utilisant des matériaux
d’ossature différents, la cloison en profilés métalliques isole significativement mieux contre le bruit.
> Matériaux de parachèvement
o
Plaques en carton-plâtre
Couramment appelé panneau de Gypse, ce matériau est le plus utilisé en
construction intérieure. Il s’agit de gypse solidarisé entre deux couches
de carton. En raison des additifs et de sa composition, c’est un matériau
qui respire peu et résiste mal à l’humidité, sauf dans le cas de plaques
spéciales en ciment et sable. Le gypse garantit par contre une bonne
résistance au feu.
Exemple : Gyproc
Source image : www.bpbplaco.com
o
Plaques en fibro-plâtre
Il s’agit d’une plaque de gypse (80 %) renforcé par des fibres de cellulose
tiré du papier recyclé (20%). Elles sont pourvues d’une grande rigidité et
possèdent de meilleures performances acoustiques que les plaques de
carton-plâtre conventionnelles. Toutes deux demandent cependant
beaucoup d’énergie de fabrication.
Exemple : Fermacell
Source image : www.xella.be
o
Plaques de fibres de bois haute densité
Panneaux en fibre de bois de forte densité liés par des résines naturelles
et / ou synthétiques ( latex). Leur fabrication récupère les déchets de
l’industrie du bois. Ces plaques comportent une grande rigidité, mais
résistent moins bien à l’humidité. La composition du liant est le point
environnemental à surveiller pour ce type de panneaux. ( comme pour les
panneaux agglomérés de bois ) On favorisera les liants à résine naturelle
(lignine, amidon, parafine) ou à la magnésie, tous exempts de
formaldéhydes nuisibles à la santé.
Exemple : Celit 3D 4D, Gutex, Steico, PXD
Source image : www.escalebio.com
o
Plaques en terre
Panneau en terre et argile sèche armé de fibres végétales et solidarisé
entre deux toiles de jute. Ce matériau résiste au feu et permet de réguler
l’humidité de l’air. Il s’utilise avec des enduits à la chaux ou à l’argile et
peut être fixé mécaniquement sur tout support.
Exemple : Panneaux Claytec
Non
Oui
Plaques en fibro-plâtre
Non
Oui
Plaques en fibres de bois
Oui
Non
☺
Gestion du
matériau en fin
de vie
Résistance au
feu
Plaques en carton plâtre
Matériaux de
parachèvement
Ecobilan
Régulation de
l’humidité
(classement NIBE)
Source image : www.escalebio.com
Recyclable mais non recyclé sur le
marché belge des déchets de
construction.
Recyclable par le fabricant mais
très peu recyclé.
Réutilisable comme matière ou
Gestion du
matériau en fin
de vie
(classement NIBE)
Ecobilan
Résistance au
feu
Régulation de
l’humidité
Matériaux de
parachèvement
combustible
Plaques en terre
Oui
Oui
☺
Compostable
> Matériaux d’isolation acoustique ( voir fiche MAT11 – Matériaux d’isolation acoustique )
> Matériaux de finition ( voir fiche MAT06 – Revêtements de murs et plafonds )
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
> Principes de régulation hygrométrique
Pour augmenter le rôle des cloisons intérieures dans la régulation du taux d’humidité ambiant
on interviendra par :
o
Des matériaux à taux d’humidité variable
Les matériaux organiques comme le bois, le liège et la laine ont la capacité
d’absorber l’humidité de l’air et favorisent l’équilibre hygrométrique. L’argile, est
aussi un excellent régulateur d’humidité tandis que les matériaux inertes (pierre,
brique) ou synthétiques (vinyle, latex) n’en sont pas.
o
La porosité des surfaces
Pour réaliser cet échange entre l’air et le matériau, l’humidité doit pouvoir pénétrer
la matière. Sa surface sera poreuse et non-étanchéifiée par des recouvrements
synthétiques.
> Principes de l’inertie thermique
Les cloisons intérieures peuvent jouer un rôle d’inertie thermique en emmagasinant la chaleur
de l’air lors de surchauffes et en libérant par la suite cette énergie lorsque les températures
chutent. Ceci améliore grandement le confort des espaces en été comme en hiver par le
nivellement des pics de température.
Voir si besoin les fiches « ENE08 – Assurer une grande inertie thermique » et « ENE03 –
Développer une stratégie du froid »
o
Présence de masse
Les matériaux lourds à haute densité comme le béton, la brique ou la terre sont
des grands accumulateurs d’énergie. Les chapes en béton, les structures
porteuses et murs massifs apportent une grande quantité de masse.
o
Accessibilité de la masse
L’exposition est essentielle pour que la masse échange son énergie avec l’air.
Ainsi, les matériaux de revêtement et de finition doivent assurer le contact et la
conduction de l’énergie entre cette masse et l’espace occupé.
o
L’emplacement
Une inertie importante n’est pas conseillée dans tout type de local, entre autres
les locaux peu occupés ou uniquement occupés pendant la nuit, comme une
chambre d’adulte. Par contre elle augmentera le confort dans les pièces fortement
occupées le jour ou celles à forts apports énergétiques internes et
d’ensoleillement.
> Principes de l’isolation acoustique
Quatre stratégies permettent d’améliorer le rôle acoustique des parois : Voir si besoin la fiche
« CSS05 – Assurer le confort acoustique ».
o
Créer de la masse
Principe connu sous le nom de « loi de masse ». Plus un matériau est dense, plus
il isole du bruit car moins les sons dans l’air arrivent à le faire vibrer.
o
Déphaser les ondes
Chaque matériau, par ses propriétés physiques et sa masse, absorbe une tranche
sélective des ondes sonores. En faisant varier l’épaisseur et la densité volumique
des matériaux employés, l’élément acoustique sera beaucoup moins conducteur
de son. C’est le principe Masse/Ressort/Masse.
o
Étanchéifier
Cette stratégie est la plus importante d’entre toutes. Une mauvaise
étanchéification peut ruiner les efforts acoustiques de toute une paroi. Une très
grande attention est nécessaire afin de limiter les transmissions parasites en
rebouchant les fissures, passages de gaines, joints et châssis. Il suffit de très peu.
C’est simple : là où l'air passe, le bruit passe. Un bon isolement acoustique
suppose nécessairement une bonne étanchéité à l'air, étanchéité qui ne doit pas
s’opérer aux dépens d’une ventilation saine des espaces.
o
Désolidariser
Afin d’empêcher que le bruit se propage par vibration dans une structure, il faut
s’assurer de désolidariser les éléments. Ces coupures peuvent par exemple être
réalisées à l’aide de bandes résilientes au périmètre des cloisons, par des joints
de dilatation et par des suspentes antivibratoires. Les liaisons mécaniques rigides
sont source de propagation du bruit.
> Principes d’évolutivité
Pour favoriser la capacité des cloisons intérieures à évoluer facilement et écologiquement, on
appliquera les principes suivants : Voir si besoin la fiche « MAT13 – Prendre en compte le cycle
de vie des bâtiments et de leurs composantes ».
o
Anticiper les changements
Répondre aux scénarios les plus plausibles de changements de l’usage et leurs
associer des hypothèses de rénovation efficaces.
o
Concevoir des assemblages réversibles
Concevoir des assemblages réversibles, de façon à ce qu’il soit possible de
remplacer des matériaux ou d’accéder aux techniques et aux conduites sans
démolir indûment.
o
Choisir des matériaux qui comportent une gestion écologique en fin de vie
Employer dans des assemblages réversibles, des matériaux recyclables ou
biodégradables.
> Comment favoriser l’économie de matériaux ?
o Choisir un mode constructif en ossatures légères
o Récupérer les chutes de matériaux
ASPECTS ECONOMIQUES
> Avantage des cloisons légères pour la mise en oeuvre
Les cloisons légères permettent des économies significatives de temps de mise en oeuvre.
Ces gains de temps peuvent atteindre plusieurs semaines à l’échelle d’un projet résidentiel et
se traduire par des économies importantes sur la main d’oeuvre et autres frais relatifs aux
délais de réception. D’autre part, il n’y a pas de différence significative entre le coût des
cloisons à ossature de bois ou celles à ossature métalliques.
> Coûts des matériaux massifs et mise en oeuvre
Quant aux cloisons massives, la variation des coûts dépend du temps et de la technique de
pose du matériau choisi.
Coûts ( /m2)
Htva, pose comprise
Matériaux massifs
Type de pose
Blocs béton lourds
33 – 44
Mortier
Blocs de plâtre
28 - 38
Emboîtement et ciment-colle
Blocs terre cuite
35 – 56
Blocs béton cellulaire
38 – 50
Bloc silico-calcaire
45 – 60
Blocs argile expansée
33 – 50
Mortier
Brique de terre comprimée
40 – 65
Mortier argile ou chaux
ASPECTS SOCIAUX ET CULTURELS
> Manque de professionnels expérimentés aux techniques alternatives
L’industrie de la construction possède une grande inertie au changement. La mise en oeuvre
de solutions telles que les murs en argile et les enduits à la chaux aérienne ou tadelakts se
butent parfois à l’obstacle de l’indisponibilité d’une main d’oeuvre qualifiée.
À cet égard, le fournisseur ou le fabricant peut donner des références de professionnels
compétents pour la pose de son produit. Dans tous les cas où des solutions moins communes
sont appliquées, il est important de bien s’informer des prescriptions de mise en oeuvre
données par le fabricant. Elles permettront d’exercer un suivi adéquat des travaux.
ARBITRAGE
Propriété recherchée
Idéal
Exclu
Réguler l’hygrométrie
Matériaux perméables à l’humidité
Améliorer l’inertie
thermique
Construction en matériaux lourds
Finition en matériaux isolants
Isoler contre le bruit
Construction en matériaux lourds
Finition étanche à l’air
Remplissage en isolant
Perméabilité à l’air
Réversibilité des assemblages
Matériaux non-recyclables
Favoriser le recyclage
Matériaux étanches à l’humidité
DANS LA PRATIQUE
Des mesures doivent être prises aux différentes phases de développement du projet :
LORS DE LA CONCEPTION
> Mesures environnementales pour les cloisons massives :
o
Mesures favorisant la régulation de l’hygrométrie
Finition perméable à la diffusion de la vapeur d’eau.
Ex : tadelakts, enduits et peintures à l’argile ou à la
chaux.
Voir fiche MAT06 : Revêtements de murs et
plafonds
Construire en argile avec des briques de terre
comprimée crue
o
Mesures favorisant l’inertie thermique
Finition minérale. Ex : carrelage, tadelakts,
enduits à la chaux,
Densité du matériau massif. Ex : pour un même
volume, une brique de terre cuite accumulera
plus de chaleur qu’un bloc de béton cellulaire.
Épaisseur du mur.
o
Mesures favorisant l’isolation acoustique
Bande résiliente au périmètre pour désolidariser
la paroi du reste du bâtiment.
Plafonnage. ( favorise l’étanchéité )
Densité du matériau massif.
Doublage du mur, dans le cas où une efficacité
acoustique supérieure est désirée.
Épaisseur du mur. Épaisseur de l’espace entre le
doublage.
o
Mesures favorisant la démontabilité en vue du recyclage
Utiliser des blocs à meilleur potentiel de
recyclage ( brique creuse en terre cuite,
blocs de béton lourds, brique de terre
comprimée )
> Mesures environnementales pour les cloisons à ossature :
o
Mesures favorisant la régulation de l’hygrométrie
Plaques poreuses, perméable à la diffusion de la
vapeur d’eau. Ex : plaques en fibres de bois
traités naturellement, plaques de terre.
Finition perméable à la diffusion de la vapeur
d’eau. Ex : bois traités naturellement, tadelakts,
enduits chaux-chanvre,
Voir fiche MAT06 : Revêtements de murs et
plafonds
Utiliser une ossature en bois
Dans le cas où une isolation acoustique est
insérée, choisir un matériau d’isolation d’origine
organique. Ex : Cellulose, laines de bois, de
chanvre, de mouton et de plume.
Voir fiche MAT11-Matériaux d’isolation acoustique
o
Mesures favorisant l’inertie thermique
Remplissage avec des briques de terre
comprimée crue et finition en argile
o
Mesures favorisant l’isolation acoustique
Bande résiliente au périmètre pour désolidariser
la paroi du reste du bâtiment.
Densité et épaisseur des plaques. Ex : le
doublage de plaques de plâtre augmentera la
masse et ainsi l’isolation acoustique.
Isoler et décaler les interrupteurs et prises.
Meilleures performances avec profilés
métalliques ou profilés bois spéciaux souples.
Ajout d’une isolation en vrac ou en laine. Ex :
Cellulose en vrac, laine de chanvre, laine de
mouton, etc.
Doublage du mur, dans le cas où une efficacité
acoustique supérieure est désirée.
Joint d’étanchéité au périmètre.
o
Mesures favorisant la démontabilité en vue du recyclage
Éléments vissés plutôt que cloués ou collés
> Comment construire des cloisons intérieures en terre
o
Technique pour des cloisons non-porteuses
Paroi massive en argile utilisant les briques de terre comprimée.
Cette technique a l’avantage d’une grande simplicité.
Briques denses en terre comprimée crue
maçonnées à l’argile.
Que ce soit par un enduit à la chaux ou une peinture
à l’argile, il est important de préserver la dynamique
du mur en terre par un parachèvement qui respire
lui aussi.
o
Technique pour des cloisons porteuses
Dans le cas où on désire construire une cloison porteuse en terre,
une méthode simple d’y parvenir est d’utiliser une ossature porteuse
en bois subséquemment remplie puis parachevée en terre.
Ossature en bois
Briques légères de terre comprimée crue
maçonnées à l’argile.
1. Enduit à la chaux ou une peinture à l’argile
(enduits qui respirent) appliquées en plusieurs
couches directement sur les blocs et le bois. Une
trame aidera à la cohérence des joints.
OU
2. Panneau de terre (argile + fibres) vissé sur le bois
et recouvert d’un enduit à l’argile ou à la chaux
o
Techniques de pose humide
Il existe d’autres méthodes plus artisanales (adobe, pisé, bauge) où
la terre est façonnée humide puis séchée sur place ou pré-séchée
dans des moules. Ces techniques demandent du temps et sont
réservées à ceux qui possèdent un certain désir d’expérimenter la
matière. Les principales difficultés étant :
o La composition adéquate du mélange
o La préparation du mélange avant la pose
o Le temps de pose et de séchage
SUIVI ET SURVEILLANCE DES TRAVAUX
> Utiliser le bois d’oeuvre d’une façon saine et écologique
o
o
o
Vérifier la certification du bois labellisé FSC / PEFC
S’assurer que le bois d’oeuvre est abrité sur le chantier
Exiger et vérifier sur chantier que le bois utilisé possède une humidité inférieure à 20%
pour éviter les attaques de champignons.
> Favoriser l’utilisation de fixations mécaniques ( dissociation des éléments )
o
On favorisera également les finitions fixées mécaniquement (lambris, panneaux).
o
Une maçonnerie collée ou jointoyée est difficilement démontable, tandis qu’une
ossature autorise théoriquement la récupération de chaque pièce.
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT
Autres fiches liées au choix des cloisons :
o MAT02 – Gros œuvre: choisir des techniques et matériaux de structure rationnels et
économes, en prenant en compte leur écobilan
o MAT06 – Revêtements de murs et plafonds: choisir des matériaux sains, avec un
écobilan favorable.
o MAT08 – Choisir un bois en fonction de son origine et de sa mise en oeuvre
o MAT11 – Matériaux d’isolation acoustique : choisir des matériaux sains avec un
écobilan favorable.
o MAT13 – Prendre en compte le cycle de vie des bâtiments et de leurs composantes.
o CSS05 – Assurer le confort acoustique
o CSS09 – Colles et peintures : tenir compte de leur impact sur la santé
o ENE03 – Développer une stratégie du froid
o ENE08 – Assurer une grande inertie thermique
DISPONIBILITE DES MATERIAUX ECOLOGIQUES
À Bruxelles :
EcoBuild, le cluster éco-construction bruxellois, qui regroupe les professionnels,
entreprises et revendeurs du secteur de l’éco-construction
( http://www.ecobuildinbrussels.be )
En Flandre :
Les points de vente de matériaux écologiques sont affiliés à l’association VIBE
( http://www.vibe.be/ )
En Wallonie :
Les principaux points de vente sont affiliés au Cluster Éco-Construction
( http://clusters.wallonie.be/ecoconstruction/fr/ )
RÉFÉRENCES
Ouvrages généraux sur les matériaux :
o
Jutta Schwarz, L’écologie dans le bâtiment – Guides comparatifs pour le choix des
matériaux de construction, 1998
o
Friedrich Kur, L'Habitat écologique, quels matériaux choisir ?, Terres vivantes, 2000.
o
Michiel Haas, Milieuclassificatie Bouwmaterialen, Nederlands Instituut voor
Bouwbiologie en Ecologie te Naarden (NIBE)
o
Suzanne et Pierre Déoux, Le guide de l’habitat sain, Medieco Editions
Pour s’informer sur les structures en bois :
o
www.woodforum.be/
o
www.houtinfobois.be/
o
Une liste de fournisseur de bois FSC en Belgique : http://fsc.wwf.be
o
Un guide du bois, des fournisseurs et des produits de bois certifiés PEFC : www.pefc.be
Pour découvrir ou redécouvrir de nouveaux modes constructifs :
o
Construction en terre : le centre de recherche CRAterre (http://terre.grenoble.archi.fr)
o
Fournisseurs pour la construction en terre : Akterre (http://www.akterre.com) ou
Claytec (http://www.claytec.be)
o
Béton de chanvre : asbl de promotion du chanvre dans la construction
(http://www.chanvre-wallon.be/)

MAT10 - Murs non porteurs et cloisons

Transcription

Documents pareils

Télécharger le PDF - Viva Condos Urbains

Télécharger le PDF - Viva Condos Urbains

Imprimer l`invitation

Mention Complémentaire Plaquiste

maximiser votre espace

Imprimer l`invitation

Imprimer l`invitation

La Ville d`Epernay recrute un MACON pour ses Ateliers Municipaux

Téléchargez l`article ()