Marie-Antoinette, sa vie d`infirmière est un roman
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Marie-Antoinette, sa vie d`infirmière est un roman
Date : 11 SEPT 16 Journaliste : Françoise Monnet Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 198324 Page 1/2 LOISIRS AIN ET REGION LIVRE LES CORPS FRAGILES Marie-Antoinette, sa vie d'infirmière est un roman i Marie-Antoinette Galland (à droite) au côté de l'écrivain Isabelle Kauffmann. Photo Philippe JUSTE Tous droits réservés à l'éditeur SAINT-LUC 5133898400524 Date : 11 SEPT 16 Journaliste : Françoise Monnet Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 198324 Page 2/2 Marie-Antoinette Galland, 87 ans, fut l'une des premières infirmières libérales dè Lyon. Elle n'a jamais quitté son quartier où elle a rencontre Isabelle Kauffmann, qui a décidé d'en faire le personnage principal de son roman. L 'une est médecin et écrivain, l'autre infirmière à la retraite. Ces deux-là se sont rencontrées au cinéma, lorsque fut projeté à Lyon, le documentaire Les anges anonymes, d'Olivier Ducray, sur la vie de Françoise Laine Mermet Maréchal, infirmière à Lyon. Une rencontre qui débouche aujourd'hui sur un roman qui a pour héroïne une certaine Marie-Antoinette. Battante, généreuse, déterminée, à 87 ans comme elle l'était déjà à 20, dans son quartier de la Guillotière, à Lyon, qu'elle n'a jamais quitté... Même s'il a beaucoup changé : « C'était un village, très solidaire. » « J'ai commencé comme infirmière à l'hôpital Saint-Joseph et à la CroixRouge, mais quand mon fils de 8 mois a pris une méningite, j'ai voulu le soigner à la maison. C'est comme ça que j'ai commencé à travailler à domicile », se souvient-elle. « J'allais chez les gens du quartier pour faire des perfusions, des intraveineuses, des pansements, la toilette du papy qui venait de mourir, un peu tout. » Les corps fragiles, d'Isabelle Kauffmann Les mains, le cœur, la tête, les jambes, le sexe, la voix, les yeux, l'âme, l'appendice : les noms de chapitres du livre d'Isabelle Kauffmann, médecin et écrivain, sontforcémentunpeumédicauxet organiques. EnPoccurrence, ils se rapportent à la fois aux corps des patients de Marie-Antoinette, mais aussi au sien propre, mis àrude épreuve. « Ce fut une grande chance d'avoir un personnage comme Marie-Antoinette pour m'aider à recréer l'ambiance de Lyon pendant toutes ces années, et de croiser une foule d'autres personnages pittoresques. Mais je ne voulais pas faire un reportage, je voulais un objet littéraire et j'ai pas mal brodé sur ses souvenirs. Mais les anecdotes les plus invraisemblables sont souvent les plus vraies », explique l'auteur. NOIE Les corps fragiles, Éditions Le Passage, 140 pages, ISC. Dédicace : mardi 6 septembre à 19 heures, à la librairie Passages, ll, rue de Brest, Lyon 2e. Tous droits réservés à l'éditeur ^ Je n'ai aucun mérite car j'étais faite pour ça et ça ne m'a jamais coûté dè soigner les gens qui souffrent. * Marie-Antoinette Galland, infirmière Très vite, Marie-Antoinette installe un dispensaire au rez-de-chaussée, tandis que son mari fait le kiné à l'entresol. « Le matin, je partais pour des urgences, des piqûres d'insuline, des anticoagulants, et le soir, je recevais les clients qui rentraient du boulot. » En cinquante ans, pas un seul jour de repos, mais une paire de bas usée par jour et une paire de chaussures à changer tous les mois ! « Quand vous commencez un traitement pour quelqu'un, il faut bien continuer, sinon vous allez planter des choux ! «Seul le mois d'août était sacré, pour les vacances en famille. « Je n'ai que des bons souvenirs de mon métier, je n'ai aucun mérite car j'étais faite pour ça et ça ne m'a jamais coûté de soigner les gens qui souffrent. Encore maintenant, s'il le fallait, je me sentirais capable de travailler. Je ne suis qu'une petite bonne femme mais j'ai fait tout ce que j'ai pu. » Françoise Monnet SAINT-LUC 5133898400524