puissance du Nord, affirmation du Sud I. LE BASSIN CARAÏBE
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puissance du Nord, affirmation du Sud I. LE BASSIN CARAÏBE
Chapitre VIL’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud I. LE BASSIN CARAÏBE : INTERFACE AMERICAINE, INTERFACE MONDIALE (ETUDE DE CAS). Carte p 153 Le Bassin caraïbe ou les Caraïbes, tire son nom des peuples précolombiens vivant dans cet espace maritime.C’est une interface tropicale entre d’une part, le Golfe du Mexique et la Mer des Antilles et d’autre part, l’océan Atlantique et le Pacifique. Il comprend à la fois des espaces insulaires formés d’iles et d’archipels plus ou moins étendus et les littoraux appartenant aux3 façades maritimes des continents d’Amérique Latine et de l’Amérique du Nord. Un tel morcellement fait de la Caraïbe un espace d’une grande diversité politique,économique et culturelle. L’espace Caraïbe est une interface maritime majeure entre les 2 Amériques mais aussi entre l’Amérique et l’Europe, voire le reste du monde. En quoi le bassin caraïbe est-il une interface à la fois américaine et mondiale ? Quelle relation entretient-il avec le reste de l’Amérique, voire le monde ? 1. Les limites du Bassin caraïbe : carte p 153 Les limites géographiques du Bassin Caraïbe sont pas précises, certaine régions riveraines comme le Texas sont en marge de cet espace. C’est un vaste espace de 2,7 M de km2 qui englobe les grandes et petites Antilles, les façades de l’Amérique du Nord, centrale et du Sud, donc des Guyanes à la Floride. Les limites sont davantage culturelles. Cette région a fortement été marquée par l’esclavage, l’utilisation d’une main d’œuvre servile d’origine africaine dans les grandes plantations sucrières qui appartenaient à des colons européens. Ex de la Louisiane qui sert de décor au film Django. Les Antillais et dans une certaine mesure les populations africaines du sud des États-Unis ou des groupes minoritaires du Guatemala comme les Garifuna, se reconnaissent en tant que descendants d'esclaves, ayant en commun un même passé. (l’ex-président Chavez était un métis avec des origines indiennes et africaines) Texte sur la diversité culturelle doc 6 p 153 : 2 grandes aires de civilisation… Autre trait culturel, la forte empreinte laissée par les puissances coloniales européennes, à commencer par les langues officielles comme le français à Haiti et dans les Antilles françaises, le néerlandais à Curaçao, l’anglais en Jamaïque et l’espagnol en Amérique Centrale ou Cuba. Actuellement, les populations de Caraïbes sont fortement métissées, les cultures montrent aussi cette grande diversité où s’entremêlent cultures européennes, créoles et celle du voisin américain. D’une ile à une autre, on parle anglais ou français, on est catholique ou protestant, on joue au baseball ou football… Les Caraïbes sont aussi un espace trèsfragmenté politiquement et économiquement, c’est une vraie mosaïque qui peut se définir comme un critère de « caraïbéanité»,cad d’appartenance à cet espace. Tout l’espace Caraïbe montre un fort émiettement, on ne compte pas moins de 40 Etats dont 16 États indépendants, soit plus qu'en Amérique du Sud (12) et le reste, des territoires dépendants de pays européens comme la Guadeloupe mais avec des statuts d’une grande diversité. On trouve à la fois de grands Etats continentaux comme le Venezuela et des territoires ultramarinscomme Anguilla avec 91 km2 . Sont des territoires complexes, certains Etats sont constitués par plusieurs îles : Saint-Kittset-Nevis. Certains Archipels sont divisés entre deux États : îles Vierges britanniques et américaines ; Diapo : carte st martin Des micro-territoires dépendants de pays d’Europe ont des statuts particuliers comme l’île de Saint-Martinqui est partagée entre 2 métropoles, française et hollandaise et chaque partie bénéficient d’une large autonomie. La partie hollandaise s’est spécialisée dans l’économie « casino » qui attire une foule de touristes malgré l’exigüité du territoire ; 2. Le bassin caraïbe, une interface américaine mais aussi mondiale Carte p 153 a. Une interface américaine : Le Bassin caraïbe a situation de carrefour entre 2 ensembles régionaux au poids inégal, au nord, l’Amérique anglo-saxonne et au Sud, une Amérique hispanique. C’est une interface à la fois économique, financière, migratoire et culturelle. On peut trouver différents lieux au cœur de cette interface qui assurent des fonctions de pôles logistiques(transbordement de marchandises) ou de plaques tournantes. Diapo : aéroport de Miami Les principales métropoles de la région sont aux USA comme Miami mais aussi les principaux hubs aéroportuaires les mieux desservis : Miami et l’aéroport de Porto-Rico : San Juan. Doc 1 p 153 : Panama Le Canal de Panama se trouve au débouché du Bassin Caraïbe et permet de relier entre elles les 2 façades maritimes des USA mais aussi les 2 Amériques et c’est aussi un point de passage pour l’Asie et l’Europe. Photo 13 et légende sur zone franche. Cette interface compte de multiples zones franches appelées Maquiladoras, présentes dans toute la zone Caraibe, elles offrent un régime fiscal attractif et surtout une main d’œuvre bon marché. D’abord présente le long de la frontière mexicaine avec les USA, on les trouve un peu partout, à proximité des complexes portuaires : La zone franche de Colon, au débouché du canal de Panama produit l’équivalent de la moitié du PIB du pays, la Rép Dominicaine, on compte une soixantaine. Toutes ces zones franches produisent pour les USA, la plupart des capitaux investis viennent des FTN US mais aussi de l’Asie de l’Est (Japon). Au niveau culturel, c’est aussi un espace de rencontres et de métissages, l’influence hispanique progresse dans le Sud des USA avec la présence importante d’immigrés mexicains le long de la frontière avec le Mexique ou de cubains en Floride. Une nouvelle langue tend à se développer, le spanglish . b. Une interface mondiale mais surtout Européenne. Le bassin Caraïbe connait aussi l’influence de l’union Européenne puisque cet espace fut longtemps colonisé par les métropoles européennes comme France ou RU. Certaines îles comme les Départements et Régions d'Outre-mer (DROM) français des Antilles sont intégrées à la France et à l'Union européenne (voir croquis). Il s'agit de la Martinique, de la Guadeloupe et de La Guyane, seulterritoire autonome situé en Amérique du Sud. D'autres îles sont en revanche plus autonomes. En effet, la partie française de Saint-Martin ainsi que Saint-Barthélemy, disposent d’une certaine autonomie. (voir cartes p 153) Les 6 iles des Antilles néerlandaises comme l’ile de Curaçao, Aruba … plus la partie hollandaise de Saint-Martin (Sint Maarten) sontdevenues indépendantes tandis que les 3 autres sont rattachées aux Pays Bas. Quant aux Antilles britanniques (Anguilla, îles Caïmans, îles Turques-et-Caïques, îles Vierges britanniques, Montserrat), elles sont des territoires d'outre-mer du Royaume-Uni. Autre grande différence, ces îles ne partagent pas les mêmes niveaux d'intégration à l'intérieur de l'Union européenne. Les DROM disposent du statut de Région Ultrapériphérique (RUP) et font partie de fait de l'Union européenne, ils profitent ainsi de nombreuses subventions accordées aux territoires européens les plus pauvres ou les plus enclavés. Tandis que les îles néerlandaises et britanniques ont le statut de Pays et Territoires d'Outre-mer (PTOM) . PTOM : espaces situés à grande distance de l’Europe continentale, ne faisant pas partie de l’UE mais étant fortement liés à des pays européens, voire dépendants . Ces territoires ne font pas partie de l’Unioneuropéenne, mais leurs habitants sont des citoyens européens, participent aux élections du parlement européen. Les PTOM ont un statut d’association avec l’UE et reçoivent des aides du Fonds européen de développement (FED), instrument principal de l’aide communautaire à la coopération et au développement La complexité du statut, surtout pour les espaces insulaires, explique le faible degré d’intégration régionale à l’image de l’ile St martin, 90 km2 seulement qui relève de 2 régimes juridiques différents qui dépendent des Pays bas ou de la France. Les échanges avec l’Asie, notamment la Chine reste limitée, à part Miami, pas de hubs dans les Caraïbes desservant l’Asie. L’ouverture des Caraïbes à de multiples influences culturelles explique le succès mondial de nombreuses musiques nées aux caraïbes comme : le Ska, calypso, zouk, salsa, reggae, konpa, merengue . c. Le Bassin caraïbe, du Nord et du Sud ? Ici, la ligne de partage entre pays du Nord développés et pays du Sud est plus complexe à représenter alors que par convention , on l’a fait passer au nord des Grandes Antilles et le long de la frontière Mexique/États-Unis, . Pour la caraïbe, PIB/hab s’élève autour de 15 000 $ par hab tandis que l’IDH se situe proche de O,7, soit davantage de la moyenne mondiale (0,62) mais les niveaux de dvpt humain et économique montrent des contrastes de plus en plus marqués. Le / est de 1 à 30 pour le PIB/h entre au plus haut les iles Caimans , plus de 40 000$ et Haiti, 1200$. Aux 2 extrêmes, les USA avec 45 000$/h et Haïti : 1200$ tandis que l’IDH : 0,90 contre 0,40. D’abord, les espaces les plus développés, comme les USA, les territoires dépendants despetites Antilles comme Martinique, les PTOM britanniques et néerlandais, ont un IDH >0,90, 16 pays sont dans la catégorie des États moyennement développés (indice > 0,650 jusqu’à 0,80, on trouve les micro-états des petites Antilles comme les Bahamas, la Rép Dominicaine pour les Grandes Antilles, le Costa Rica en Amérique Centrale mais aussi beaucoup de pays émergents comme le Venezuela ou le Mexique. La plupart des Etats d’Amérique Centrale se caractérise par un IDH faible < 0,6 comme le Guatemala mais le plus en difficulté c’est Haïti, seul PMA de tout le continent américain. Dans tous les pays les besoins essentiels sont pourvuscomme la nourriture mais aussi La santé et l'éducation sont presque partout assurées. Ceci peut certainement expliquer les faibles taux de mortalité infantile (= ou < à 10 %°) et une espérance de vie élevée (14 entités sur 37 ont une espérance de vie supérieure à 75 ans, et 27 à 70 ans). À titre d'exemple, Cuba protège mieux la vie à la naissance que les États-Unis et fait jeu égal pour l'espérance de vie. Les PIB/habitant traduisent les difficultés et fragilités de la région. Les écarts y sont grands, Cette faiblesse traduit la pauvreté qui se voit d'abord dans les villes qui, comme dans bien d'autres parties du monde, ont explosé ces cinquante dernières années. Se sont multipliés les quartiers insalubres, des bidonvillescomme les "barrios" de Caracas ou de Kingston,. Le Bassin Caraïbe apparaît comme une zone de "l'entre-deux" bénéficiant de la proximité géographique des nord américain et européen .Mais à la question, qui fait partie du Nord ou du Sud, pour la majeure partie des populations caribéennes, elles se considèrent comme relevant des pays du Sud . 3. L’analyse des flux et des relations traduit une situation d’interface Nord-Sud. a. Une interface parcourue par des flux intenses : Carte p 154. L’interface est traversée par une grande diversité de flux, surtout Nord/Sud, donc dissymétriques. Sont des flux licites ou illégaux d’hommes, de marchandises, de capitaux. Des flux Sud/Nord : principalement des hydrocarbures du VNZ, des produits tropicaux comme le café ou la banane mais maintenant surtout des produits manufacturés provenant des maquiladoras . L’Amérique centrale a longtemps été dominée par une économie de plantation comme la Banane ou le café, souvent exploitée par les FTN US (pub de Chiquita p 154) mais désormais les exportations de ces pays sont dominées par les marchandises produites dans les zones franches. La caraïbe, comme tous les espaces du Sud connait d’importants flux migratoires, principalement vers l’Amérique du Nord : plus de 7M de caribéens aux USA et CDN et 1,5M dans l’UE. Parmi ces flux de migrants, certains ont la même nationalité que celle du pays d’accueil, les antillais vers France, porto-ricains vers les USA. Beaucoup migrent vers les anciennes métropoles ou pays du Nord de même culture : Haitiens dans la province du Québec ou en France, jamaïquains au RU, gens de Surinam aux PB. Diapo : cycle de la cocaine. Autre flux Sud-Nord mais illicite, trafic de drogue génère plus de 50M de $, produit principalement en Colombie et à destination des USA, la drogue et l’argent de la drogue transitent souvent par les iles des caraibes et le Mexique profitant de contrôles limités ou inexistants. A l’opposé, on trouve des flux Nord-Sud de nature très différente, pas seulement provenant d’Amérique du Nord ou de l’UE mais aussi de monde entier. Beaucoup de flux de capitaux, des IDE ou des capitaux publics donnés par les pays riches dans le cadre de l’aide au dévpt. L’épargne des travailleurs migrants envoyés à leur famille (10% du PIB de Rép Dominicaine). La Caraïbe, surtout la partie Nord, s’est fortement spécialisé dans les paradis fiscaux pour attirer des flux financiers du monde entier, des capitaux souvent d’origine douteuse.L’argent de tous les trafics, drogue, armes et prostitution est ainsi blanchi. Texte 12 p 155 : les Paradis fiscaux Paradis fiscaux appelés aussi centres financiers offshore : sont des pays qui permettent à des résidents étrangers, milliardaires ou FTN de placer leur argent pour éviter d’être imposé dans leur pays d’origine. Les Iles Caïmans comptent plus de 6OOO cies financières pour un archipel qui compte moins de 40 000 h. Les revenus tirés des activités financières offshore dans cet archipel rapporte autant que le tourisme ! Voir Diapo :PIB et nbre de touristes Le Tourisme international est l’autre grande source de revenus et de flux, surtout pour les espaces insulaires du Nord Caraïbe mais aussi certains littoraux du continent comme le Mexique avec la péninsule du Yucatan.C’est un tourisme à la fois balnéaire et lié au croisièrisme. Beaucoup de complexes touristiques ont été aménagés pour mettre à profit des littoraux tropicaux. (photo p156) Diapo de St Martin : + de 2M de touristes/an. Photo d’un grand pole touristique lié au croisiérisme :Nassau aux Bahamas (p 147) . Le croisiérisme représente 70% du tourisme des Bahamas.: Toute la Caraïbe est devenue une « Méditerranée américaine »sillonnée par des paquebots où certaines iles servent d’escale, cela représente plusieurs millions de touristes chaque année dans les Caraibes, sauf les iles très pauvres comme Haiti. Pour le reste, Les flux intrarégionaux restent modestes, l’essentiel du commerce se fait avec les pays du Nord. On peut noter certains flux migratoires entre les îles au devpt inégal, beaucoup de haitiens travaillent dans stations balnéaires ou zones franches de Rép dominicaine. b. Le bassin Caraïbe, une « méditerranée américaine » : Diapo sur carte géopolitique USA Caraïbes : Les États-Unis pèsent de toute leur puissance sur une Caraïbe politiquement et économiquement fragile, pas de contrepoids majeurs malgré quelques exceptions locales comme Cuba ou le Venezuela. Les États-Unis sont ainsi dans tous les domaines l'acteur essentiel des Caraïbes. Ils sont présents dans l’espace Caraïbe par cinq de leurs États dont la Floride mais aussi par l'État associé de Porto Rico et par leurs dépendances (îles Vierges US). Les principales métropoles de la région sont aux USA comme Miami. Métropole de Miami joue un rôle clé dans l’interface USA/Amérique latine mais surtout avec le bassin Caraibe. (texte 16) Miami est le plus important port de croisière, avec le départ de paquebots pour touristes américains qui sillonnent toute la mer des Caraïbes, devenue le « grand lac touristique pour américains ». Aéroport de Miami, principal hub du bassin caraibe, le mieux relié aussi au reste du monde. Miami est une importante métropole financière, c’est la I° pour les transactions financières avec l’Amérique latine, elle attire les capitaux de la bourgeoisie sud-américaine mais aussi « l’argent sale », les narcodollars des trafiquants de drogue et les capitaux des paradis fiscaux. Leurs multinationales sont très présentes, surtout en Amérique centrale, qui compte plus de ressources agricoles et minières que les îles.Leur monnaie apparaît comme la principale monnaie régionale, sert de référence pour les iles Bahamas ou les iles Vierges . Ils assurent une intervention bienveillante sur Haïti qui cumule tous les fléaux liés aux risques naturels et à la pauvreté. (photo p 157) Diapo sur enjeux géopolitiques Ils font preuve d’unilatéralisme en décrétant depuis la Révolution cubaine de Castro un embargo économique sur l’ile. Ils obtiennent par la pression le droit d'intervenir contre les trafiquants de drogue dans les espaces aérien et maritime de plusieurs États "indépendants", ce fut une des raisons qui poussèrent les USA à intervenir en 1989 au panama pour renverser la dictature. Ils sont à l’origine de nombreuses zones de libre-échange ou de projets comme l'ALENA (Accord de Libre-échange Nord-Américain) depuis 1992, ensuite le projet de ZLEA (Zone de Libre Échange des Amériques), tout ceci contribue à une intégration toujours plus grande de la région à un vaste espace dominé par les États-Unis. c. Les tentatives d’organisation des Caraibes : Carte p 153 : pas d’organisation régionale qui intègre tout le Bassin caraïbe mais des organisations multiples , avec ou sans les USA. ALENA est la plus importante avec les USA mais ne concerne que le Mexique. Face à la toute puissance des USA qui polarise grande partie des flux du continent, les Etats des Caraibes tentent de mettre sur pied des organisations de coopération régionale voire de libre échange. Le CARICOM ou Communauté Caraibe (CARIFTA), plus de 15 membres surtout des Etats et territoires anglophones comme les Bahamas mais cela reste peu abouti . L’AEC : Association des Etats de la Caraibe compte plus de 25 Etats, intégration plus large avec Amérique centrale et grandes partie des Antilles mais ont du mal à former zone de libre échange de la même importance que Mercosur. Seule organisation régionale , idéologique et fortement orientée contre les USA : ALBA (aube) fondée par Chavez : Alliance Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique, regroupe autour du VNZ quelques iles comme Cuba ou Antigua qui profitent ainsi du pétrole de Chavez à bon prix . Conclusion : Le Bassin caraïbe est une interface américaine marquées par des flux intenses mais dissymétriques de type Nord/Sud bien que la limite ne soit pas aisée à tracer, surtout pour tout l’espace insulaire marqué par grande variété de developpement.Les USA polarise une grande partie de cet espace car ils sont souvent à l’origine ou le destinataire des flux de la région. L’espace Caraibe tente d’échapper à cette hégémonie économique et culturelle des USA par la formation d’organisations d’intégration régionale mais leur avenir reste incertain, pas la puissance économique du Mercosur. II. LE CONTINENT AMERICAIN : ENTRE TENSIONS ET INTEGRATIONS REGIONALES. Les USA ont longtemps affirmé depuis la doctrine du président Monroe, la défense de leurs intérêts présents sur le continent américain. Le continent américain connait de multiples tensions liées à la puissance des USA, elles peuvent être politiques, économiques ou culturelles et entraîné des attitudes critiques voire de rejet de la part de certains Etats ou groupe d’Etats. Ce continent connait aussi de multiples mouvements d’intégration à différentes échelles régionale ou continentale mais ce fut souvent les USA qui en furent à l’origine. Quelles sont les relations entre USA et le reste du continent américain, partagé entre domination et intégration ? Quelles sont les effets de l’intégration sur les territoires, échelle locale, nationale, régionale voire continentale ? Quelles limites ? Il faut revenir au sens premier de « mosaïque ». C'est un ensemble de petits morceaux de marbre ou de verre coloré qui incrusté dans un ciment donne un dessin. En jouant sur l'homonymie une mosaïque est aussi un dessein, une volonté de donner sens. La Caraïbe est cet assemblage, étrange au premier abord, d'entités multiples et différentes par la superficie (du plus grand au plus petit) aux destins différents dus aux multiples colonisateurs qui y ont imprégné leurs marques, à des indépendances acquises dès le début du XIXe siècle ou au contraire dans la seconde moitié du XXe. Ce sont encore des territoires sur lesquels les populations, oui les populations, ont choisi de conserver des liens politiques avec les anciennes métropoles. Les rapports entre ces entités et leurs métropoles ne sont pas nécessairement caricaturaux. Les choix des populations, contre les évolutions historiques récentes sont ceux du maintien de liens anciens. Il faut en tenir compte, car ces îles restent contre vents et marées caribéennes. Anguilla 91 km2) Il convient de s’interroger sur les limites du bassin caraïbe. Elles résultent d’un jeu de relations séculaires et non du cadre physique. Le bassin caraïbe s’organise autour de deux espaces maritimes, la mer des Caraïbe et le Golfe du Mexique, qui mettent en relation les archipels des Grandes Antilles et des Petites Antilles avec leurs littoraux d’Amérique latine et d’Amérique du Nord. C’est donc un espace fragmenté politiquement, linguistiquement et économiquement qui connait un gradient de « caraïbéanité ». Celle-ci se définit par opposition à l’ailleurs, notamment au puissant voisin du Nord et aux anciennes puissances coloniales. III. IV. ÉTATS-UNIS-BRESIL : ROLE MONDIAL, DYNAMIQUES TERRITORIALES. L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale (étude de cas). Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales. États-Unis - Brésil : rôle mondial, dynamiques En quoi le bassin caraïbe est-il une interface à la fois américaine et mondiale ? Qu’est-ce que le bassin caraïbe ? Quelles relations entretient-il avec le reste de l’Amérique et le monde ? Les initiatives d’intégrations régionales reflètent-elles ou résorbent-elles les tensions qui affectent le continent américain ? Quelles sont les tensions sur le continent américain ? A quoi sont-elles dues ? Quels contrastes économiques et culturels traduisent-elles ? Quelles sont les logiques des associations régionales ? Quel rôle mondial et quelles dynamiques territoriales pour les États-Unis et le Brésil ? Quels points communs et différences entre une puissance mondiale et un pays émergent ? Quelles sont les caractéristiques de l’organisation territoriale des États-Unis et du Brésil ? Quelles sont les interactions entre l’intégration dans la mondialisation et les dynamiques territoriales de ces deux États ? interface américaine, interface mondiale», d’une entrée générale « Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales », et de l’approche comparative de deux États « États-Unis - Brésil : rôle mondial, dynamiques territoriales ». Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale L’étude de cas doit être traitée en 3 heures environ. Elle porte sur la notion d’interface, mais elle doit aussi être abordée selon la problématique générale de la question et celles des entrées qui lui succèdent. Elle permet en effet d’introduire, à l’échelle du bassin caraïbe et à partir de son rôle d’interface, « la puissance du Nord », le « rôle mondial » des États-Unis ainsi que les « tensions » et volontés d’ « intégrations régionales ». Il convient de s’interroger sur les limites du bassin caraïbe. Elles résultent d’un jeu de relations séculaires et non du cadre physique. Le bassin caraïbe s’organise autour de deux espaces maritimes, la mer des Caraïbe et le Golfe du Mexique, qui mettent en relation les archipels des Grandes Antilles et des Petites Antilles avec leurs littoraux d’Amérique latine et d’Amérique du Nord. C’est donc un espace fragmenté politiquement, linguistiquement et économiquement qui connait un gradient de « caraïbéanité ». Celle-ci se définit par opposition à l’ailleurs, notamment au puissant voisin du Nord et aux anciennes puissances coloniales. On montrera que le bassin caraïbe est une interface américaine mettant en contact les espaces continentaux nord-américain et latino-américain, mais qu’il est aussi une interface mondiale puisque les anciennes puissances coloniales européennes y sont toujours présentes et que les États de l’isthme sont en situation d’interface à la fois avec l’Atlantique et avec le Pacifique et l’Asie. Il y a donc une mise en relation d’ensembles régionaux de cultures différentes (une Amérique anglo-saxonne et une Amérique hispanique avec des enclaves francophones et néerlandophones) et de niveaux de développement contrastés répondant à une opposition classique « Nord-Sud ». Mais il convient de nuancer ce schéma: la Caraïbe apparait plutôt comme un « entre-deux » (même si la population s’identifie globalement au « Sud »), et comprend des territoires à développement élevé, notamment dans les Petites Antilles. L’analyse des flux et des relations traduit une situation d’interface Nord-Sud. Si l’archipel des Antilles génère peu de flux de marchandises vers le Nord (excepté les produits agricoles vers l’Europe grâce à des tarifs préférentiels), les littoraux latinoaméricains exportent des hydrocarbures et des denrées alimentaires. Le Sud du bassin alimente aussi des trafics illicites vers le Nord : la drogue, les produits de contrebande venant d’Asie. De ces territoires partent d’importants flux migratoires vers les États-Unis et l’Europe qui permettent la diffusion de la culture caraïbe. Du Nord, proviennent des aides au développement et des investissements favorisés par les zones franches et les « paradis fiscaux ». Le bassin accueille des touristes des pays riches ; il est économiquement polarisé par les États-Unis et Miami. Les relations géopolitiques sont aussi marquées par l’hégémonie des États-Unis, renforcée actuellement par une politique d’intégration du bassin en extension de l’Alena. Cette hégémonie suscite une construction régionale défensive (Association des États caraïbes) et n’est que faiblement contrebalancée par les relations du bassin avec l’Europe. Mettre en œuvre l’entrée générale dans la question Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales Cette étude permet de développer, à l’échelle du continent, des aspects géoculturels, géoéconomiques et géopolitiques abordés dans l’étude de cas : les différences de culture et de niveau de développement, la volonté d’hégémonie des États-Unis sur l’ensemble du continent sont à mettre en relation avec les tensions qui affectent l’Amérique latine et avec la concurrence entre les différentes constructions d’associations régionales. Si certaines tensions opposent des États latino-américains entre eux pour des questions frontalières, les tensions les plus fortes impliquent les États-Unis. Elles proviennent de leur présence multiforme pour défendre leurs intérêts (lutte contre les producteurs de drogue par exemple) et d’un rejet de l’hégémonie états-unienne par certains gouvernements (Cuba, Venezuela…). Deux logiques principales d’intégration régionale s’opposent : l’Alena autour des ÉtatsUnis qui a comme perspective de devenir la Zone de libre-échange des Amériques ; le Mercosur, avec le Brésil comme pôle principal. Mettre en oeuvre l’entrée portant sur les deux États États-Unis, Brésil: rôle mondial, dynamiques territoriales Cette étude comporte une dimension comparative. Pour cela, on montrera la différence entre une puissance mondiale et un pays émergent. Si les États-Unis et le Brésil disposent d’un territoire de dimension comparable, leurs poids économique, politique et culturel sont encore très différents. En résultent une zone d’influence essentiellement régionale (l’Amérique du Sud) et des interventions sur la scène internationale ciblées pour le Brésil, alors que les États-Unis exercent une influence mondiale multiforme. Mais l’étude comparative doit aussi montrer les progrès rapides du Brésil qui lui permettent maintenant de compter dans le monde grâce à la diversification de son économie. L’analyse des dynamiques territoriales doit mettre en relief les grandes lignes de l’organisation des territoires des États-Unis et du Brésil qui seront abordées successivement avant d’être comparées. Deux vastes pays, peuplés à partir de fronts pionniers, mais un territoire « fortement maîtrisé » pour les États-Unis et un territoire « à maitriser » pour le Brésil. L’étude amène aussi à dégager les relations existant entre l’intégration des deux pays dans le système mondial et les évolutions de l’organisation de leur espace. L’approche peut mettre en évidence des points communs : le peuplement à partir du littoral, le renforcement des métropoles notamment dans les régions les mieux reliées au monde, les fractures socio-spatiales aux différentes échelles… Mais elle doit mettre aussi en évidence les décalages entre les deux pays quant à leur intégration dans la mondialisation, leur niveau de développement et leur maîtrise du territoire. Sur ce dernier sujet, il conviendra aussi d’évoquer la question de la durabilité de la mise en valeur du front pionnier brésilien débattue à l’échelle mondiale Cette question peut donner lieu à quatre sujets de compositions. L’une peut porter sur l’étude de cas et une autre sur l’entrée générale intitulée « le continent américain : entre tensions et intégrations régionales ». Deux compositions à dimension comparative sur les États-Unis et le Brésil sont possibles : l’une sur leur rôle mondial et l’autre sur leurs dynamiques territoriales. La question se prête aussi à l’étude critique de document(s). Quatre croquis peuvent donner lieu à sujets d’examen : la situation d’interface du bassin caraïbe, les zones de tensions et les logiques d’intégration régionale sur le continent américain, les dynamiques territoriales des États-Unis et les dynamiques territoriales du Brésil. Des schémas élémentaires peuvent être réalisés en cours d’étude de la question afin de préparer les croquis de synthèse et d’être intégrés par les élèves dans une composition au baccalauréat.