patrick wajsman - Politique Internationale
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patrick wajsman - Politique Internationale
P000-000-Wajsman.qxd:P000-000-Wajsman 22/07/10 11:35 Page 80 Angela Merkel Nicolas Sarkozy Silvio Berlusconi George Bush Sebastian Pinera, tout nouveau Président du Chili PATRICK WAJSMAN FONDATEUR ET DIRECTEUR DE LA REVUE « POLITIQUE INTERNATIONALE » COMMENT LE DÉCRIRE EN QUELQUES MOTS ? LA SOIXANTAINE ALERTE. UNE CRINIÈRE BLANCHE. UN AIR BIENVEILLANT. UNE OUVERTURE AUX AUTRES QUI N’EST PAS FEINTE. UN GOÛT PRONONCÉ POUR LES « HAVANES ». ET DES TONNES DE CITATIONS QUI JALONNENT LA CONVERSATION : DE RICHELIEU À TALLEYRAND, DE DISRAELI À CHURCHILL… Ex-éditorialiste de choc au Figaro pendant vingt ans, puis conseiller du président du groupe ; ex-professeur à Sciences Po pendant vingt ans (un bon quart de la classe politique actuelle a suivi ses cours de Relations internationales) : Patrick Wajsman est un cocktail d’intellectuel et d’homme d’action. Son bureau est à son image : atypique. En réalité, c’est une sorte de caverne d’Ali Baba qui croule sous les livres et les photos dédicacées - de Richard Nixon à Margaret Thatcher, de Rabin à Mandela. Sans oublier les machines à écrire anciennes et les baguettes de chefs d’orchestre dont il est un fervent collectionneur. LES GRANDS DE CE MONDE S'Y EXPRIMENT SANS DÉTOUR Mais, bien sûr, son titre de gloire c’est Politique Internationale. Une revue trimestrielle qu’il a créée il y a trente-deux ans, qui est lue par les décideurs des cinq continents et qui est devenue la plus influente publication francophone consacrée aux questions internationales. Ne serait-ce que parce que les Grands de la scène mondiale ont pris l’habitude de s’y exprimer sans détour. « Pour être un Grand, a déclaré jadis Ronald Reagan au cours d’un séjour parisien, il faut avoir été publié au moins une fois dans Politique Internationale. » Reste une question mystère que tous se posent à propos de Patrick P000-000-Wajsman.qxd:P000-000-Wajsman 22/07/10 11:35 Page 81 Focus sur… 15 Par Arty Tackian Otto de Habsbourg Denis Sassou N’Guesso Juan Carlos d’Espagne et François Léotard Bill Clintonkel Margaret Thatcher Wajsman : à quoi tient l’intimité si confiante qu’il entretient avec des dizaines de chefs d’Etat, de Premiers ministres, de ministres et autres Excellences de la planète ? Comment expliquer qu’on le surprenne, un jour, dans l’avion présidentiel du numéro 1 colombien ; le lendemain, dans la propriété privée d’un Premier ministre européen ; et le surlendemain, en train de dîner au Quartier latin avec l’un des hommes forts des Balkans ? Il existe, autour des chefs d’Etat, des experts en communication, des faiseurs d’image, des agents de renseignement, des industriels, des intermédiaires, des lobbyistes, des pique–assiettes… Or Wajsman n’est rien de tout cela. Je lui ai demandé quel est son secret. QU’ENTENDEZ-VOUS PAR « CONFIDENTIELLEMENT » ? Je veux dire que tous ces petits déjeuners-débats sont « off ». Ils ne sont réservés qu’aux membres de notre Conseil, et la presse n’y assiste pas. D’où la très grande liberté de ton et les confidences que nous font souvent nos invités d’honneur. DURÉE DE CET EXERCICE ? Soixante-cinq minutes de questions/réponses. Pas une de plus. Jamais de discours. C’est un authentique ping-pong intellectuel, vif et amical. En à peine plus d’une heure, on apprend beaucoup et l’on voit apparaître l’homme derrière la fonction. ALORS DITES-NOUS, PATRICK WAJSMAN, QUEL EST VRAIMENT VOTRE SECRET ? Patrick Wajsman : Comme dans la vie, la réponse est beaucoup plus simple qu’on ne l’imagine. Si j’entretiens ce type de relations confiantes avec tant de dirigeants étrangers, c’est d’abord parce que je me suis souvent intéressé à eux avant que la gloire ne les effleure. Beaucoup m’ont dit : « Tu es celui qui croyait en moi quand personne ne croyait en moi. » Comment oublieraient-ils cela ? Comment oublier une rencontre désintéressée au cours de laquelle on parle d’un avenir incertain comme si cet avenir était à portée de main ? J’ai même parfois publié ces dirigeants dans notre revue bien des années avant leur accession au pouvoir. Sans jamais les piéger. Je les ai écoutés. Ils me parlaient de leurs projets, de leurs espérances. En retour, je leur ai expliqué, lorsqu’ils le souhaitaient, les mille nuances de la politique française. Je leur ai offert l’occasion de rencontrer de manière informelle nombre de responsables politiques de chez nous. Je les ai fait « plancher » devant les membres du Conseil de Politique Internationale, qui rassemble les principaux décideurs économiques français et qui accueille, une fois par mois, confidentiellement, un invité d’honneur… LA PLUPART DES DIRIGEANTS POLITIQUES FRANÇAIS, DE DROITE COMME DE GAUCHE, SE SONT EXPRIMÉS DEVANT LES MEMBRES DE VOTRE CONSEIL. MAIS QUELS LEADERS ÉTRANGERS AVEZ-VOUS ACCUEILLIS ? La liste serait très longue ! Au hasard : Reagan, Bush, Berlusconi, Aznar, Kohl, Gorbatchev, Sharon, Uribe, Chávez… HUGO CHÁVEZ ! VOUS NE RECULEZ DEVANT RIEN… Il me dit parfois, en riant, que je suis « son meilleur ennemi » ! Mais vous êtes dans le vrai : l’une des raisons du succès de Politique Internationale réside dans son œcuménisme, dans son pluralisme. A Politique Internationale, nous refusons toute forme d’hémiplégie intellectuelle. Notre revue n’est pas le lieu géométrique de mes préférences personnelles ; c’est un carrefour d’idées où les chefs d’entreprise, les banquiers, les économistes, les gouvernants, les diplomates, les journalistes et les universitaires doivent pouvoir trouver les clés dont ils ont besoin pour décrypter l’actualité. De Kadhafi à Netanyahou, de Bush à Castro, de Schröder à Angela Merkel, des maîtres du Kremlin à Khodorkovski au fond de sa prison, des généraux algériens aux islamistes les plus P000-000-Wajsman.qxd:P000-000-Wajsman 22/07/10 11:35 Page 82 Petit déjeuner-débat de la Revue Politique Internationale Helmut Kohl Itzhak Rabin Pierre Mendes-France Abdallah de Jordanie et la Reine Rania radicaux, tous ont pu s’exprimer librement dans nos pages. Mais aussi les meilleurs experts : de Paul Samuelson à Milton Friedman. En trentedeux ans, nous avons publié ceux qui explorent la vie internationale et ceux qui la font. Et nous continuons avec enthousiasme ! L’ENTHOUSIASME NE SUFFIT PAS, IL FAUT AUSSI DE L’INTUITION. VOUS AVEZ, LONGTEMPS À L’AVANCE, PRÉDIT LA VICTOIRE DE RONALD REAGAN SUR JIMMY CARTER ; CELLE DE CLINTON SUR BUSH ; CELLE DE BLAIR SUR MAJOR ; CELLE DE SCHRÖDER SUR KOHL… DÈS L’INVASION DU KOWEÏT PAR L’IRAK EN 1990, VOUS AVEZ AFFIRMÉ QU’UNE INTERVENTION DE WASHINGTON ET DE SES ALLIÉS ÉTAIT INÉVITABLE. EN 1992, VOUS AVEZ DÉCERNÉ VOTRE PRIX DU COURAGE POLITIQUE AU PRÉSIDENT SUD-AFRICAIN FREDERIK DE KLERK… AVANT MÊME QUE CELUI-CI NE REÇOIVE LE NOBEL DE LA PAIX ! LISEZ-VOUS DANS LE MARC DE CAFÉ ? Merci de rappeler toutes ces anticipations : c’est bon pour le moral ! On pourrait, d’ailleurs, prolonger l’exercice jusqu’à ce jour. Pour ne prendre qu’un exemple dans l’actualité la plus récente, voyez ce qui vient de se produire en Colombie : pendant des semaines, tous les instituts de sondages doutaient de la victoire de Juan Manuel Santos, le dauphin du Président Uribe. Eh bien, nous avons, nous, prédit sa victoire - qui fut, au bout du compte, un triomphe. Conséquence : Politique Internationale a publié la première interview mondiale du nouveau Président colombien. Il est vrai, comme le dit un proverbe africain, que « nul ne connaît l’histoire de la prochaine aurore ». Mais les faits n’en obéissent pas moins à une certaine logique. Or mon métier consiste, précisément, à traquer la part d’inéluctabilité qui se dissimule sous le tumulte du quotidien. Comme vous l’imaginez, on ne fait pas cela tout seul. J’ai autour de moi une équipe formidable, motivée, rigoureuse, audacieuse et généreuse. Certains des membres de cette équipe sont à la revue depuis plus de vingt ans. Nous n’avons même pas besoin de parler pour nous comprendre. Henry Kissinger ET C’EST CE DON DE PRÉVISION, DONT POLITIQUE INTERNATIONALE EST LE REFLET, QUI EXPLIQUE QUE L’ON VOUS DEMANDE SI SOUVENT VOTRE AVIS SUR LES GRANDS PROBLÈMES DU MOMENT ? Je donne parfois mon avis. On m’en donne beaucoup. C’est un échange permanent et discret. Le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien… PARMI LES HOMMES D’ETAT, IL Y EN A QUAND MÊME QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS PERSONNELLEMENT. POURQUOI CEUX-LÀ CHOISISSENT-ILS, EUX AUSSI, DE CONFIER À VOTRE REVUE LA PRIMEUR DE LEURS RÉFLEXIONS ? Le facteur personnel, lorsqu’il existe, rend les choses plus faciles. Mais la véritable raison, c’est que les hommes qui font l’actualité politique et économique mondiale, qui modèlent par leurs choix l’environnement dans lequel nous vivons, veulent être lus par les décideurs. Or, comme je vous l’ai dit, ces décideurs constituent notre lectorat. POLITIQUE INTERNATIONALE ATTRIBUE UN PRIX DU COURAGE POLITIQUE. NOUS L’AVONS ÉVOQUÉ PLUS HAUT. EN 2004, VOUS AVEZ, UNE FOIS DE PLUS, RÉALISÉ UN SCOOP MONDIAL EN DÉCERNANT CE PRIX À JEAN-PAUL II EN PERSONNE, AU VATICAN, DEVANT 150 INVITÉS. QUI AURAIT CRU POSSIBLE DE FAIRE ACCEPTER AU SAINT-PÈRE UN TEL PRIX DU COURAGE POUR SON ACTION DIPLOMATIQUE ET HUMANITAIRE ? Je peux en tout cas vous affirmer que nous avons, ce jour-là, éprouvé l’un des plus extraordinaires moments d’émotion de notre vie. Nous avons donné ce prix à Jean-Paul II pour sa contribution décisive au démantèlement du totalitarisme communiste en Europe. Et le cardinal Lustiger, qui faisait partie de la délégation française, m’a dit, après coup, que cette cérémonie fut la dernière grande joie laïque que connut le Saint-Père… Cette rencontre inouïe a prouvé que rien n’est impossible ; que ce qui est impossible prend juste un peu plus de temps. P000-000-Wajsman.qxd:P000-000-Wajsman 22/07/10 11:35 Page 83 e e Réception à l’Elysée Hosni Moubarak Garry Kasparov Hugo Chavez Jean-Paul II Ioulia Timochenko José Maria Aznar PATRICK WAJSMAN VU PAR… MICHEL LEEB, ARTISTE « Etre admiré et toujours étonné ; Etre respecté et toujours prévenant ; Etre cultivé et brillant ; Etre volontaire sans être capricieux ; Etre attentif, à l'écoute et curieux ; Etre l'initiateur, le vecteur, le lien ; Etre combatif ; Etre entouré et aimé d'amour et d'amitié ; Etre un honnête homme ; En un mot : Etre Patrick Wajsman. » PATRICK WAJSMAN VU PAR… FRANÇOIS LÉOTARD, ÉCRIVAIN, ANCIEN MINISTRE « C’est une aventure de l’esprit, une aventure d’homme, une aventure française. Patrick Wajsman s’y est lancé, le stylo à la main, le regard aigu, la connaissance étendue à tous les confins de la planète. On ne peut pas résumer sa vie à la seule et belle démarche de Politique Internationale. Mais on peut dire sans crainte que dans cette revue se tient l’une des pistes qui permettent de parvenir jusqu’à l’homme luimême. Pour avoir partagé avec lui certains lieux de combats acharnés, les tapis rouges des chefs d’Etat, l’auscultation de quelques dictatures, j’ai pu évaluer les deux traits distinctifs de son esprit : une inlassable curiosité ; et son versant le plus noble : la haine de la haine, la passion de la liberté. » PATRICK WAJSMAN VU PAR… JACQUES MAISONROUGE, INDUSTRIEL « La lecture des articles de Patrick Wajsman, notamment dans Le Figaro, m’a beaucoup "instruit". Sa puissance de raisonnement sur le long terme a été pour moi une aide précieuse. Il n’y a plus aujourd’hui un âge pour apprendre, un âge pour travailler et un âge pour se reposer (!). Nous devons apprendre tout le temps. Patrick Wajsman m’y a aidé. » Richard Nixon Mario Vargas Llosa Mikhaïl Prokhorov