Non, le vélo ce n`est pas dangereux.

Sécurité
S
Non, le vélo ce n’est pas dangereux.
Le vrai bilan des moins de 18 ans en Ile-de-France
Bien sûr, il y a des risques,
comme pour toute activité.
Mais les statistiques ne montrent pas que le vélo soit dangereux, et de plus, toutes les
études montrent que le risque
diminue avec l’augmentation
de la circulation à vélo. Désolé
pour quelques médias qui sont
ravis de parler des accidents
d’enregistrement des accidents. Cet
énorme travail, non fait par les services de l’Etat, ni par l’observatoire des
accidents de piétons et de cyclistes
prévu par la loi SRU - Solidarité et renouvellements urbains - a été fait par
Pierre Solviche pour la totalité des accidents en Ile-de-France de 2005, 2006
et 2007, pour analyser en particulier les
accidents des cyclistes de moins de 18
ans. Il a utilisé pour cela les « Données
Ile-de-France Concerto ORSR-IDF »
2005-2007, qui couvrent la totalité des
8 départements :
75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95.
Nous en tirons quelques conclusions
majeures : le phénomène des accidents des jeunes cyclistes est émouvant mais ce n’est pas un enjeu majeur
quand on constate l’accidentologie
générale des piétons et des autres
modes. Les véritables questions à traiter ce sont les masses des véhicules
et les vitesses en ville et une information forte sur les distances de sécurité.
Tout cela ressort du contrôle des risques des déplacements urbains qui
n’est pas traité correctement.
Voici les analyses de Pierre Solviche :
Les enjeux de l’accidentologie des cyclistes de 1 à 17 ans
à vélo (et qui ne parlent plus
des autres accidents), désolé
pour les campagnes de sensibilisation qui amalgament jeunes, deux roues moteurs, vélos
et accidents.
Ces campagnes deviennent du dénigrement du vélo, elles sont contre-productives pour le développement du
vélo, elles n’abordent pas le vrai problème : le risque en ville est d’abord
un risque « voiture ». Ainsi, la FUBicy a
réagi en octobre par un communiqué
(encadré).
Mais ce « risque voiture » commence
à être dénoncé : Michèle MERLI (Déléguée Interministérielle à la Sécurité
Routière) a déclaré le 13 octobre dernier, parlant de tous modes de déplacement :
« Une baisse de 43% des tués à été
constatée en France entre 2002 et
2007 pour le total «ville + campagne». En ville, le chiffre de la baisse
est de 35%. (…) Des efforts sont à
faire dans les villes (…). La cause
principale de ces accidents en ville
est la vitesse et le non respect des
limitations de vitesse. Un crash-test
réalisé (vidéo) montre la violence
d’un choc à 45 km/h. »
Il convient donc de montrer la réalité. Pour cela, il était indispensable
de retraiter les données officielles
Vélocité n° 98 • décembre 2008
*BH : blessé hospitalisé plus de 1 jour. BNH : blessé traité en centre de soins moins de 1 jour.
Les tués ne sont plus décomptés à 6 jours, mais à 30 jours.
La tranche d’âge 0-17 ans représente plus de 20% de la population totale d’IDF soit environ
2,5 millions de jeunes. Les % du tableau représentent le % des jeunes cyclistes par rapport à
la totalité des cyclistes tous âges accidentés.
Vive la bicyclette pour améliorer la sécurité routière en ville !
Communiqué de la FUBicy, octobre 2008
« En 2007, la baisse du nombre de cyclistes tués est de 21,5% par
rapport à 2006 (passant de 182 à 142), et représente la plus forte
amélioration de tous les modes de déplacements. Par rapport à 2000,
la baisse est de 48% (…). Pour protéger les enfants et les jeunes de
nombreuses initiatives ont lieu pour que les cyclistes apprennent à
rouler en sécurité. Mais pourquoi attribuer au vélo les
accidents de jeunes, alors qu ils se produisent surtout en voiture et
en deux roues motorisés ? En 2007, sur 364 jeunes de moins de 18 ans
décédés suite à un accident de la route, 155 l ont été en voiture,
122 en deux-roues à moteur 51 à pied et seulement 17 à bicyclette
(source : ONISR Bilan 2007). Il faut le dire aux jeunes, à leurs parents et aux adultes : se déplacer à vélo n est pas dangereux si le
cycliste prend bien sa place et surtout si les véhicules motorisés
roulent moins vite et intègrent dans leur comportement que la voirie
est faite pour tous. Baisser la vitesse des voitures en ville est une
nécessité. Le risque du vélo est créé par les véhicules à moteur :
éduquons leurs conducteurs. »
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Sécurité
Les enjeux (tous âges)
Comparaison des accidents par modes en IDF 2005
(Les données 2006 et 2007 de l’ORSR IDF ne sont pas disponibles)
Implication des
usagers dans
les accidents
Accidents avec
au moins un
Tués
Blessés
hospitalisés
Blessés non
hospitalisés
Piétons
4589
104
1475
3541
5120
Deux roues
10475
158
2843
8848
11849
Ce tableau relativise les accidents de
jeunes cyclistes de moins de 17 ans,
non seulement par rapport aux 16%
d’accidents (des cyclistes tous âges)
alors qu’ils représentent plus de 20% de
la population totale (11,5 millions), mais
encore par rapport au nombre de victimes piétons et motorisés.
Total
victimes
Cyclistes
1108
9
234
952
1195
Cyclomotoristes
2731
30
678
2459
3167
Motocyclistes
6806
119
1967
5637
7723
Véhicules légers
16427
336
5041
15153
20530
Autres véhicules
2982
103
897
2792
3792
Somme des accidents de cyclistes de 1-17 ans
par sexe et Age en IDF 05-07
En 2005, un jeune cycliste de moins
de 17 ans, a été tué pour 701 tués tous
modes, 49 BH pour 10 256 BH tous modes et 128 BNH pour 30 244 blessés non
hospitalisés tous modes.
Accidents des cyclistes de 1-17 ans
par sexe et gravité en IDF 05-07
1 tuée F
1 tué M
1 tué M
1 tuée F
1 tuée F
Tués
BH
BNH
Indemnes
A comparer aux chiffres totaux des trois années « tous modes » :
environ 2 000 tués, 30 000 BH et 90 000 BNH.
Gravité des accidents des cyclistes seuls et en conflit
avec les piétons et les motorisés
Importance relative des accidents de cyclistes
seuls, sans que l’on sache s’il s’agit d’un défaut
de la chaussée ou d’une manœuvre d’évitement : le fichier Concerto est muet sur ces données. Mais il y a un progrès : les « chutes fortuites » autrefois non mentionnées apparaissent…
quand les forces de l’ordre sont appelées !
2 tués
M13 M17
2 tuées
F12 F13
12
1 tués
M 14
Ecrasante majorité des conflits avec les
conducteurs de VL, les plus nombreux et percevant mal les cyclistes, rares jusqu’à l’apparition de Vélib’ : permis passé au temps où le
Code les négligeait, méconnaissance des risques spécifiques des cyclistes, entraves à la visibilité (vitres fumées ou embuées, grigris, angles
morts, masques de l’infrastructure ou des publicités…). Mais surtout vitesses relatives importantes et non respect des distances de sécurité et
de dépassement. Les tués sont en corrélation
logique (physique) avec les modes à force vive
forte et aux manœuvres d’évitement limités
(perception, distance de sécurité).
Vélocité n° 98 • décembre 2008
Sécurité
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Conflits des cyclistes de 1-17 ans avec le sexe et l’âge
des motorisés en IDF 05-07
Conflits des cyclistes tous âges avec les
piétons en IDF 05-07 2
Les motorisés de 30/49 ans sont les plus nombreux, avec deux fois plus
d’hommes que de femmes. La parité hommes/femmes pour les plus
de 60 ans.
La tranche d’âge de cyclistes les plus à risques pour les piétons est celle des
15/44 ans . Sans doute s’agit-il de cyclistes sportifs dont la vitesse ne permet
pas de réussir un manœuvre d’évitement. Les jeunes cyclistes jusqu’à 14
ans ne présentent pas de risques majeurs pour les piétons. Seule tuée, en
2007, une femme de 85 ans par un cycliste de 15 ans indemne, qui transportait un passager de 20 ans BNH.
Les manœuvres et situation des cyclistes de 1 à 17 ans en IDF 05-07
Majorité des chocs à l’avant : manque d’anticipation ? Et présence surprenante des travaux de chantier !
Légendes :
TAG : tourne à gauche
TAD : tourne à droite
Dépo G : déportement à gauche
Dépo D : déportement à droite
Dépa G : dépassement à gauche
Dépa D : dépassement à droite
Csens : contresens
ChFil : changement de file
Inser : insertion
MEvit : manœuvre d’évitement
Choc AV : choc avant
Choc AR : choc arrière
Choc G : choc gauche
Choc D : choc droit
TrxCh : travaux de chantier
CBus : couloir de bus
ManStat : manœuvre de stationnement
TAG
TAD
Dépo
G
Dépo
D
Dépa
G
Dépa Csens
D
ChFil
Inser
MEvit Choc
AV
Choc Choc
AR
G
Choc
D
TrxCh
CBus
Manœuvre des motorisés vis-à-vis des cyclistes de 1 à 17 ans en IDF 05-07
Majorité des chocs à l’avant : indice que la
vitesse du véhicule n’est pas maîtrisée et qu’il
y a une grande ignorance de la distance de
sécurité compte tenu du temps de réaction.
Les distances de sécurité ne sont certainement pas respectées ni par les motorisés, ni par
les cyclistes. Les TAG et TAD toujours à risques
pour les cyclistes, mais moins meurtriers que
les deux-roues motorisés, compte tenu de leur
faible vitesse.
PIERRE SOLVICHE
LCVR/IDSR YVELINES.
RÉSEAU VÉLO78
TAG
TAD
DépaG
Man
Stat
OuvP
MEvit
Arrêt
Choc
AV
Vélocité n° 98 • décembre 2008
AVD
AVG
Choc
AR
Choc
G
Choc
D
Inser
CBus
2
Les barres juxtaposées par tranche d’âges ne sont
pas celles des cyclistes/piétons en conflit.
Pour mémoire le nombre des piétons accidentés
par les motorisés en IDF de 2005 à 2007 est d’environ
13 500 dont plus de 300 tués, 4 400 BH et 10 000 BNH.
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