Production du bois
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Production du bois
ENERGIES RENOUVELABLES Production du bois-énergie Production mécanisée de matière première par les exploitants agricoles et forestiers Rubriques (suite) Des autorisations de coupe, fonction du type de gestion de la forêt et de l’usage du bois Contrats de vente et de l’emploi de main d’œuvre : mêmes précautions que pour toute vente de bois FICHE N°009 : REGLEMENTATION Rubriques Une fiscalité liée au caractère industriel de la coupe Les préconisations présentées dans ce document constituent les grands principes à respecter afin de produire du bois énergie dans de bonnes conditions pour une filière er bois locale (sur les bases des connaissances établies au 1 juin 2006) la Contribution Volontaire Obligatoire l’adhésion à la Mutualité Sociale Agricole Le propriétaire est parfaitement en droit de vendre du bois de chauffage (bois-bûches ou bois-déchiqueté), soit directement à des particuliers, soit à des grossistes. Il peut vendre le bois sur pied ou transformé. Les règles qui s’appliquent sont alors différentes. Une fiscalité liée au caractère industriel de la coupe : Le point déterminant en matière de fiscalité est de savoir si la transformation du bois de chauffage présente un caractère industriel ou pas. Ceci a en effet des conséquences sur le régime de TVA et sur la déclaration de revenus. • Définition du caractère industriel : Le caractère industriel de la transformation dépend des moyens utilisés. TRANSFORMATION NON INDUSTRIELLE TRANSFORMATION INDUSTRIELLE - « le sciage sur le lieu même de la coupe à l’aide d’un matériel Toute transformation nécessitant « des mobile peu important et d’un personnel réduit » (CE, 16/03/1938). installations, agencements ou matériels - Toute transformation nécessitant un matériel mobile peu important et un personnel réduit : tronçonnage des billons, fendage des bûches par une machine mobile, séchage naturel importants de la nature de ceux dont se servent, pour des opérations semblables, des industriels et les commerçants » (art.260A de l’annexe 2 du Code Général des Impôts). • TVA (taxe sur la valeur ajoutée) : Les propriétaires doivent facturer de la TVA sur leurs ventes de bois de chauffage dans les cas suivants : - Si l’ensemble de leur recettes (agricoles et forestières) dépasse 46 000 € par an en moyenne sur deux années consécutives. - S’ils ont choisi volontairement d’être redevables de la TVA. - S’ils utilisent des méthodes commerciales pour la vente du bois ou des procédés industriels pour la production. Sont considérées comme méthodes commerciales, la « vente dans un magasin » ou « avec des moyens publicitaires relevant des usages commerciaux ou avec le concours de représentants lorsque ces produits sont vendus sous un conditionnement et présentés sous une marque » (art.260A de l’annexe 2 du CGI). • Impôt sur le revenu : Trois cas de déclaration de revenu peuvent se présenter : BOIS NON TRANSFORME BOIS TRANSFORME SANS PROCEDE INDUSTRIEL BOIS TRANSFORME PAR UN PROCEDE INDUSTRIEL Les bénéfices de la vente sont inclus dans le forfait forestier (ou « revenu cadastral »). Il suffit donc de déclarer chaque année son revenu cadastral (qu’il ait eu ou non vente dans l’année). « le bénéfice résultant de ces transformations est compris dans l’évaluation du bénéfice agricole » (art. 76 du CGI). Il devrait donc être déclaré selon un forfait agricole en plus du forfait forestier. En pratique, c’est impossible car il n’existe aucun forfait agricole pour le bois de chauffage. La déclaration est donc identique à celle du bois non transformé. Les bénéfices doivent être déclarés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux. Des autorisations de coupe, fonction du type de gestion et de l’usage du bois • Une coupe de bois limitée et destinée à l’autoconsommation (chauffage, piquets) ne nécessite généralement pas d’autorisation, sauf réglementation spéciale. • Une coupe de bois de chauffage destinée à la vente est soumise aux mêmes obligations de déclaration ou demande d’autorisation que toute coupe de bois. En règle générale, l’obtention d’une autorisation au titre de l’une de ces réglementations ne dispense pas des autorisations, déclarations ou obligations prévues par une autre réglementation, sauf si la loi a prévu une harmonisation entre les réglementations en cause. Or, la loi d’orientation sur la forêt de 2001 prévoit des harmonisations par l’article L.11 du Code Forestier : pour les forêts privées, les PSG et les règlements type de gestion peuvent dispenser les coupes et travaux qui sont prévus de toutes ENERGIES RENOUVELABLES autres formalités au titre de huit autres réglementations s’ils sont agréés suivant une procédure spéciale conduisant à prendre en compte ces autres réglementations pour leur agrément. Mais ce dispositif est partiellement applicable actuellement dans l’attente du décret d’application (Contact : Jean TOUYAROU - CRPF- 05 59 90 18 36). FORETS SOUMISES A UN PLAN SIMPLE DE GESTION (PSG) = forêts > 25ha d’un seul tenant Si vous avez un PSG agréé Si vous n’avez pas de PSG agréé Pas de demande d’autorisation pour : - Coupe prévue par le PSG à +/- 5 ans. - Coupe destinée à l’autoconsommation et non prévue par le PSG. - Coupe nécessitée par un événement fortuit (chablis, maladies …) Demande d’autorisation obligatoire pour Une coupe non prévue par le PSG ou prévue dans un nouveau PSG non encore agréé, auprès du CRPF.(la coupe est réputée autorisée faute de réponse dans les 7 mois). FORETS NON SOUMISES A UN PLAN SIMPLE DE GESTION (PSG) Si la forêt est doté d’un Si la forêt est doté autre document de gestion d’aucun document de ou code de bonnes gestion pratiques sylvicoles Demande Pas de demande Demande d’autorisation d’autorisation pour un d’autorisation obligatoire dans coupe conforme au obligatoire lorsque la tous les cas document sauf sil il s’agit coupe enlève 50% du auprès du préfet, d’un défrichement ou d’une volume des arbres de en pratique la zone à statut spécial futaie ou lorsqu’elle DDAF. n’est pas autorisée au (la coupe est titre d’autres disposiréputée autorisée tions (code forestier faute de réponse …) auprès du préfet, dans les 4 mois) en pratique la DDAF. Autorisation ou pas, cela ne dispense pas de demander une autorisation spécifique pour les zones à statut spécial. Dans le cadre du : Code forestier FORETS DANS LES ZONES A STATUT SPECIAL il existe des régimes spécifiques pour lesquels a été souscrit un contrat de gestion par l’ONF (Loi Audiffred 1913 devenu art.L.224-6) Code rural il existe des mesures conservatoires temporaires autorisant des coupes pendant le foncier rural (nouvel art. L. 121-19) Code général des impôts il existe des engagements de gestion durable imposant des demandes d’autorisation de coupe auprès de la DDAF, sauf si la forêt est dotée d’un PSG. Code de l’environnement il existe les réglementations des parcs nationaux (art. L. 331-1), des réserves naturelles (art. L. 332-1), des sites inscrits ou classés (art. L. 341-1), des arrêtés de biotope (art. R. 411-15), des sites Natura 2000 (art. L. 414-1), dans lesquelles il n’existe pas de demande d’autorisation spécifique. Cependant, cette réglementation ne dispense pas ces forêts d’être soumises à d’autres réglementations avec leurs formalités propres. Code de l’urbanisme il existe la réglementation des espaces boisés classés à conserver par les plans locaux d’urbanisme ou des espaces naturels sensibles des départements (art. L. 130-1 du Code d’Urbanisme) qui impose une demande d’autorisation sauf si la coupe est prévue par un PSG agréé, si elle est conforme à un règlement type de gestion que le propriétaire s’est engagé à appliquer, ou si elle entre dans l’une des catégories de coupes courantes dispensées d’autorisation par arrêté préfectoral, pris après avis du CRPF. Code du patrimoine il existe la réglementation des monuments historiques et de leur champ de visibilité : en principe , rayon de 500 m autour de l’immeuble classé ou inscrit (art. L. 621-1 et suivants) oblige à une demande d’autorisation de coupe. Contrats de vente et de l’emploi de main d’œuvre Il faut prendre les mêmes précautions que pour toute vente de bois : • Si vous faites effectuer vous-même l’exploitation, assurez-vous que toutes les conditions d’un emploi salarié ou d’une prestation de service sont respectées. • Lorsque vous vendez le bois sur pied passez un contrat écrit avec l’acheteur-exploitant. • Lorsque vous vendez des bois coupés ou transformés, à un grossiste ou à un particulier, émettez une facture (avec ou sans TVA, voir plus haut). En ce qui concerne la Contribution Volontaire Obligatoire (CVO) Les propriétaires forestiers doivent payer la CVO sur toutes leurs ventes de bois, bois de chauffage y compris (depuis er le 1 septembre 2005 par arrêté ministériel), sauf si il s’agit d’une vente directe à des consommateurs finaux. Celle-ci est collectée par le premier acheteur du bois (scieur, exploitant …). Si ce dernier ne veut pas collecter la CVO, le er propriétaire doit la régler directement à France Bois Forêt (6 rue François 1 – 75008 Paris). Elle est de 0,5% du prix de vente si vous vendez sur pied, 0,33% si vous vendez abattu, 0,25% si vous vendez livré chez l’acheteur. Tous les renseignements pour régler la CVO sont sur www.foretpriveefrancaise.com/cvo En ce qui concerne l’adhésion à la Mutualité Sociale Agricole (MSA) L’adhésion à la MSA ne dépend pas du type de produits (plus ou moins transformés) que vous vendez mais du nombre d’heures que vous passez chaque année dans votre forêt. Si vous déclarez plus de 1200 heures de travail annuel dans votre forêt vous relevez obligatoirement de la MSA comme « non-salarié agricole » (paiement d’une cotisation et ouverture de droits correspondants). Entre 150 et 1200 heures de travail annuel déclarées, vous devez payer une cotisation de solidarité à la MSA qui ne vous ouvre aucun droit.