Quand le travail n`empêche plus d`être pauvre ! Contexte

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Quand le travail n`empêche plus d`être pauvre ! Contexte
Quand le travail
n’empêche plus d’être pauvre !
Contexte
„
Décembre 2004, recherche sur l’état de la
pauvreté à Montréal: 514 000 personnes
pauvres
„
Meilleure connaissance de la situation:
recherche sur les travailleuses et travailleurs à
faible revenu
1
Notre définition de travailleur pauvre
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Un travailleur qui gagne moins de 20 000 $/an
„
10 $/heure, 40 heures/semaine, 52 semaines
„
Travailleur, travailleuse (temps plein ou temps partiel)
à bas salaire, sans avantages extrasalariaux
Travail à bas salaire : réalité à Montréal
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2001, 42,7% des travailleurs gagnent moins de 20 000 $/an
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403 030 travailleuses et travailleurs
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1515-24 ans : 32,4% alors qu’ils représentent 16,7% de la
population active
„
2525-44 ans: 41,4% soit 166 856 travailleuses et travailleurs
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45 ans et plus: 26,2% soit 105 590 travailleuses et
travailleurs
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Moins on est instruit, plus on est à
risque
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235 130 travailleuses et travailleurs ont un
niveau de scolarité inférieur à un certificat
ou un diplôme collégial (57,8%)
50,2% ont un certificat d’études ou des
études postsecondaires partielles
Une personne diplômée sur quatre (28%)
touchait moins de 20 000 $ par an
Les familles avec enfants sont
plus touchées
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Ménages comptant un couple : 238 325
Ménages sans enfant : 69 775
Ménages avec enfants : 168 550
Ménages comptant une famille
monoparentale : 57 490
Ménages comptant une seule
personne : 59 510
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Les immigrants récents et les minorités
visibles sont très touchés
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Environ un travailleur immigrant sur deux (46 %)
touchait un bas salaire contre 39 % pour la population
non immigrante
Les immigrants récents sont plus susceptibles d’être
faiblement rémunérés (60 %)
53,4 % des minorités visibles touchaient un faible
revenu d’emploi. C’est 8 points de plus que les
immigrants en général et 15 points de plus que
l’ensemble de la population
Le taux de bas salaire chez les diplômés universitaires
des minorités est de 37,5 % contre 28 % pour la
population en général
Le temps partiel est plus en cause
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75 % (ou 296 915 personnes) œuvraient à temps
partiel.
Le travail atypique a augmenté au Québec de près de
20 points entre 1976 et 2001
Parmi les 296 915 travailleurs à temps partiel avec un
bas salaire en 2001, 55,1 % d’entre eux, soit 163 715,
étaient des femmes
Seulement 28 % des gens travaillent de façon
volontaire à temps partiel, 27 % le font faute d'avoir un
autre choix et (44 %) sont classés dans « autres
raisons » (maladie ou incapacité, soins aux enfants,
école et autres obligations personnelles ou familiales)
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Les vendeurs, les commis-vendeurs, les
caissiers gagnent souvent un bas salaire
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Les créations d’emploi des dernières années ont été
surtout dans les secteurs des services
De 1996 à 2001, les vendeurs et des commiscommis-vendeurs
ont augmenté de 11,2 %, les caissiers et caissières de
6,9% et le personnel de vente et des services de 6,3%.
Plus de 40 % des vendeurs et commiscommis-vendeurs, des
caissiers, du personnel des services des aliments et
boissons et des manœuvres dans la transformation, la
fabrication et les services d’utilité publique étaient des
personnes qui gagnaient moins de 20 000 $ à temps
plein
À temps partiel, cette proportion grimpe à plus de 85 %
Près de vingt quartiers ont un taux de faible
revenu d’emploi avoisinant 40 %
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Dans 5 quartiers, plus de la moitié des travailleurs sont au
bas de l’échelle : ParcParc-Extension, (65,2 %),
PointePointe-SaintSaint-Charles, (58,8 %), SaintSaint-Michel, (54,9 %),
CentreCentre-Sud (50,2 %) et MontréalMontréal-Nord (50,1 %)
Sept autres quartiers ont un taux de faible revenu
supérieur à 40% : HochelagaHochelaga-Maisonnneuve (49,6 %),
CôteCôte-desdes-Neiges (48,5 %), PetitePetite-Patrie (46,7 %),
Villeray (45,8 %), SaintSaint-Laurent (44,4 %),
Cartierville (44,3 %), NotreNotre-DameDame-dede-Grâce (43,4 %)
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Environ 33 % des personnes sous le seuil
de faible revenu à Montréal travaillent
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403 030 travailleurs ont gagné moins de 20 000 $. Parmi
eux, 164 635 personnes (2 sur 5) vivaient dans une
famille sous le seuil de faible revenu
6 675 personnes gagnaient plus de 20 000 $ par année
mais vivaient tout de même dans une famille pauvre
514 925 (29 %) personnes sont pauvres à Montréal. En
considérant les 15 ans et plus sous le seuil de faible
revenu qui travaillent, c’estc’est-à-dire 171 315 personnes,
c’est 33% des personnes sous le seuil de faible revenu
qui travaillent à Montréal.
Près de 17,4 % des travailleurs sont
pauvres et vivent dans une famille
pauvre
„
164 635 personnes ont touché un revenu annuel
inférieur à 20 000 $ et vivaient dans des familles
pauvres. C’est 17,4 % de la mainmain-d'œuvre de Montréal
6
Sept travailleurs pauvres sur dix vivant en
couple ont des enfants
Sur les 164 635 travailleurs sous le seuil de faible revenu, 60 530
d’entre eux, soit 36,8 %, vivaient en couple
„
41 945 personnes, soit sept sur dix, vivent dans un ménage avec
enfants
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Près de 27,8 % des personnes sous le SFR vivent seules
„
Pour les ménages monoparentaux, le nombre travailleurs pauvres
vivant dans ces ménages était de 26 455, soit 16 % de l’ensemble
de la mainmain-d'œuvre pauvre
„
Parmi les 164 635 travailleurs pauvres, 49 875 d’entre eux, soit
30,3 %, vivaient dans un ménage comptant deux personnes ou
plus.
„
Près de 75 % de la main-d’oeuvre pauvre
travaille à temps partiel
„
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Parmi les 164 635 travailleuses et travailleurs
sous le seuil de faible revenu, 121 735 d’entre
eux, soit 75 %, travaillent à temps partiel et
seulement 42 900 (25 %) d’entre eux
travaillent à temps plein
Les secteurs des services d’hébergement et
de restauration, du commerce de détail, des
industries primaires et de la fabrication sont
les plus touchés
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Les groupes à risque d’être
travailleurs pauvres
Près de la moitié (47,4 %) des immigrants récents sont sous
le seuil de faible revenu. Une situation qui ne s’améliore pas
vite; après dix ans au pays le risque de faible revenu
demeure à 40 %.
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Les travailleurs et travailleuses vivant seuls ont un risque qui
s’élève à 42,2 %.
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Les familles (couple ou monoparentale) avec des enfants de
moins de cinq ans représentent le quatrième groupe
comptant des travailleurs et travailleuses vulnérables
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Les 15 à 24 ans présentent le risque le plus élevé de tous les
groupes d’âge, soit 30% comparativement à un taux moyen
de 17,4%. 68 % de ces jeunes sont aux études, mais leur
situation ne s’améliore pas vite.
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Le faible revenu de Montréal suit la carte
des quartiers défavorisés
„
En comparant le taux de bas salaire avec
le taux de seuil de faible revenu dans les
quartiers, il apparaît clairement que, plus il
y a de travailleuses et travailleurs gagnant
moins de 20 000 $ par année, plus le taux
de seuil de faible revenu est élevé.
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Derrière les chiffres
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Moi j’ai été travailleur pauvre durant toute ma vie
active. Maintenant je suis retraité pauvre. C’est clair :
travailleur pauvre mène à être retraité pauvre. (Pierre)
„
Je n’ai pas les moyens pour soigner ma carie. Mes
enfants sont prioritaires. (Sylvie)
„
Comme il me coûte trop cher de loyer, il faut que
j’économise sur le chauffage ! (Marie)
„
Heureusement qu ’il y a la banque alimentaire. Sinon,
je vois pas comment on ferait pour manger. (Martine)
„
Cela fait des années que je n’ai pas changé de manteau.
Vous voyez, il ne se ferme plus. Pour m’en sortir, je dis
à tout le monde que mon manteau a rétréci au lavage.
(Aline)
Derrière les chiffres (SUITE)
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Notre logement n’est pas assez grand et c’est vieux
mais nous n’osons pas envisager un déménagement à
cause du prix des loyers. (Maurice et Nathalie)
Je veux bien étudier, me former mais je n’ai pas les
moyens. (Armande)
Je trouve du travail avec une agence de placement.
Pour le même type d’emploi le salaire peut varier de
10 $ à 16 $. Des fois le contrat est écourté sans
préavis. C’est l’enfer. (Bololo
(Bololo))
Cela fait quatre ans que je ne suis pas allée voir un
optométriste. Je sais que je dois y aller parce que mes
lunettes ne me permettent plus de bien voir. (Hélène )
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Le bas salaire, c’est aussi une question
d’inégalité des revenus
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Polarisation entre ménages riches et pauvres : de 1998 à
2002, l’écart augmente de 12 600 $ au Québec
Le salaire minimum à 7,75 $ de l’heure est de 16 120 $
par an. Une personne qui travaille 40 heures par
semaine pendant 52 semaines, gagne 76 % du seuil de
faible revenu
L’augmentation du salaire minimum ne suit pas
l’augmentation du coût de la vie. De 1979 à 1998, le
salaire minimum a augmenté de 98% et le coût de la vie
a crû de de 127%.
Phénomène international
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EtatsEtats-Unis : officiellement, 13,8 M de travailleurs
pauvres. Près de 28 M de travailleurs (18(18-64 ans)
gagnent 9,04 $/h
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France: 1,3 à 2,4 M selon la mesure utilisée
„
Canada: 2,9 M de travailleurs faiblement rémunérés
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Conclusion
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Il ne suffit plus de travailler pour échapper à la pauvreté
Situation qui touche de plus en plus de travailleurs à
Montréal
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Situation préoccupante et complexe
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On note une polarisation entre ménages riches et pauvres
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Aller plus loin que la simple augmentation du salaire
minimum
Nous vous invitons à une réflexion sur les pistes d’action
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