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Q uestions à Kendell Geers, à propos d’Irrespektiv, son exposition du 19
septembre 2008 au 4 janvier 2009 au macLYON.
PouvezPouvez-vous nous parler de Song of a pig et Postpunkpaganpop, deux œuvres que
vous présentez à Lyon ?
« Ce sont deux installations qui sont très liées et qui, d’une certaine manière, introduisent
l’exposition.
Elles ont été conçues à partir du même principe qui est l’idée du choix, et l’idée que le
spectateur entre dans l’œuvre et est absorbé par celle-ci.
Quelque soit l’endroit où vous allez, vous avez besoin de faire un choix : devez-vous aller
tout droit, à gauche, à droite ?… quand vous faîtes un choix, il y a des conséquences.
Ainsi dans Postpunkpaganpop, le labyrinthe, ce que j’essaie de faire, c’est de créer un
univers inversé, voilà pourquoi l’œuvre est construite sur un miroir.
Vous pouvez être en haut, vous pouvez être en bas…Et il y a l’idée d’un autre monde, un
monde imaginaire… comme dans Alice au pays des merveilles, un niveau co-existant, qui est
le reflet de ce monde, mais c'est un monde en soi, indépendant.
Il y a ce labyrinthe qui vous emmène au travers d’une sorte de voyage spirituel. Vous devez
décider d’aller à gauche, à droite ou tout droit et parfois, vous êtes dans une impasse et
devez faire demi-tour. Aussi c’est une quête à la recherche de quelque chose. Et les
barrières sont faites de fil barbelé venant d’Afrique du Sud.
Song of a pig est conçu différemment du labyrinthe, c’est une structure qui est comme un
carrefour, une croisée des chemins.
Pour moi, il est fondamental de se souvenir que le gardien de la croisée des chemins était
Hermès, qui était un farceur et trompait les gens. La conséquence d’un mauvais choix était
qu’il jouait alors avec vous et vous pouviez avoir des problèmes.
Dans l’histoire, le problème, c’est de se trouver confronté à ce genre de carrefour. Le
monde du XXe siècle a dû faire face aux perversions de la guerre en raison des choix de
« braves » personnes comme Staline, Hitler, Bush ou Napoléon. Le mauvais choix vous
emmène dans une direction politiquement et extrêmement problématique, violente contre
l’humanité. De l’autre côté, le bon choix ouvre la possibilité de voir d’autres choses.
Vous savez dans Song of a pig, vous pouvez finir par telle salle ou telle autre salle.
Cette installation divise le musée en 4 parties différentes et vous devez entrer au moins 2
fois dedans pour voir la suite de l’exposition.
Song of a pig est fait de sacs mortuaires et Postpunkpaganpop est constitué de fils
barbelés, de clôtures militaires et de crucifix enrubanné de rue balise. Dans une autre salle,
des matraques sont recouvertes de feuilles d’or qui sont aussi exposées en forme de
crucifix.
Cela donne l’idée d’un état policier, l’idée que la démocratie est devenue un fascisme qui a
remplacé la foi. Au bout du compte, nous sacrifions à la mode. C’est ce que j’appelle
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« Empty V », la vision vide . Vous savez le vide, le vide de notre situation contemporaine où
tout ne concerne que la consommation. »
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NDLR : jeu de mot entre empty vision et MTV