Psaume 90 : La vie est sombre

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Psaume 90 : La vie est sombre
Psaume 90 : La vie est sombre
Introduction
Il y a 5 psaumes présentés sous le titre « Prière » (17, 86, 90, 102, 142)
Le jugement de Moïse nous paraît souvent dur !
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Il avait 120 ans. Il avait conduit le peuple d’Israël pendant près de 40 ans, anticipant l’arrivée en
terre promise avec impatience.
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Un moment d’impatience de la part de Moïse, et le voilà qu’il est jugé : il ne rentrera pas en terre
promise.
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Dur ! Finalement, le Seigneur prend tout péché sérieusement. Le péché d’impatience, le péché de
colère, le manque d’amour, la convoitise, l’orgueil…
L’une des expressions les plus réalistes sur la vie, avec le livre de l’Ecclésiaste.
Prière : au Dieu d’éternité (1.1-2)
« 1 Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur ! Toi, tu as été pour nous un refuge, De génération en
génération. 2 Avant que les montagnes soient nées, Et que tu aies donné un commencement à la terre
et au monde, D’éternité en éternité tu es Dieu. »
Seul Psaume attribué à Moïse (même s’il existe d’autres poésies de Moïse, cf. Exod 15.1-18 ; Deut
32.1-43). Le psaume le plus sombre et le plus personnel des écrits de Moïse. Il se présente
simplement comme un « homme de Dieu, » ce qui est peu dire de sa personne :
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Moïse est un enfant né sous l’une des pires oppressions qu’ait connues Israël. Le Pharaon qui
avait bénéficié de l’aide de Joseph était mort, une autre dynastie s’était mise en place, et elle avait
peur de la famille de Joseph, qui était devenue quelques 3 siècles plus tard, un peuple nombreux.
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Pour éviter qu’ils ne prennent le pouvoir sur l'Égypte, le Pharaon est décidé à tuer tous les enfants
mâles. Grâce à l’intégrité des sages femmes, cette décision n’était pas pleinement suivie, mais les
garçons pouvaient être jetés dans le Nil.
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Voilà qu’une jeune mère, Yokébed, voulut éviter la mort de son fils, et le plaça dans un landau
étanche. L’histoire est belle. Ce landau, déposé sur les berges du Nil fera son chemin dans le
cœur de la fille du Pharaon, qui recueillit l’enfant et le fit grandir au centre névralgique de l’empire
d'Égypte. Actes 7.22 nous dit : « Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, et il était
puissant en paroles et en oeuvres. » Le Dictionnaire Emmaüs précise :
Le jeune prince apprit sûrement à connaître les hiéroglyphes égyptiens, l’akkadien cunéiforme, et une écriture
cunéiforme alphabétique comme celle d’Ougarit, qui était alors presque identique à celle de l’hébreux. Moïse
se familiarisa avec la cour d'Égypte et ses grands personnages, la pompe des cérémonies religieuses, le
déploiement somptueux des rites et des symboles, le courant littéraire et artistique de son époque,
l’administration de la justice.
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Moïse était donc un aristocrate, protégé des vicissitudes de la vie d’esclave que connaissaient
ses frères de sang. A l’âge de 40 ans, il voulut prendre connaissance de la situation de son
peuple. Voyant un homme maltraité par un soldat égyptien, il tua le soldat. Réalisant qu’il était en
danger, il fuit à Madian.
Moïse séjourna 40 ans à Madia. Il épousa Séphora. Il apprit la vie de nomade, se familiarisa avec
le désert — les pistes, les ressources, les difficultés, la solitude, etc.
Moïse a maintenant 80 ans, et Dieu lui parle : va dire au Pharaon : laisse aller mon peuple !
Parenthèse : si vous pensez être trop âgé pour servir Dieu, souvenez vous toujours de Moïse !
Je ne vais pas rappeler l’extraordinaire tour de force entre Moïse et Pharaon — ou plutôt entre
Dieu et Pharaon. 10 plaies plus tard, un peuple de plus d’un million d’individus quittait l'Égypte
dans de grandes réjouissance, sous la conduite de Dieu, par l’intermédiaire de Moïse son
serviteur.
Les Psaumes
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Psaume 90
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Nous sommes en 1448 av. J.-C. Moïse, l’homme de Dieu, conduit le peuple d’Israël hors de d'Égypte,
pour le mener vers la terre promise.
Après tant de miracles, de révélations, de manifestations de Dieu, voici que le peuple arrive à la terre
promise, et le peuple a peur : les espions envoyés en éclaireur effrayent tout le monde :
1 Toute la communauté éleva la voix et poussa des cris, et le peuple pleura pendant cette nuit–là. 2 Tous les
Israélites murmurèrent contre Moïse et Aaron, et toute la communauté leur dit: Que ne sommes–nous morts
dans le pays d’Égypte, ou que ne sommes–nous morts dans ce désert! 3 Pourquoi l’Éternel nous fait–il entrer
dans ce pays, pour tomber par l’épée? Nos femmes et nos petits enfants deviendront une proie. Ne vaut–il
pas mieux pour nous retourner en Égypte ? 4 Et ils se dirent l’un à l’autre : Donnons–nous un chef et
retournons en Égypte. (Nomb 14.1-4)
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Dieu décide d’effacer ce peuple de la face de la terre, mais Moïse intercède, et Dieu déclare:
22 Tous les hommes qui ont vu ma gloire et les signes que j’ai opérés en Égypte et dans le désert, qui m’ont
tenté déjà dix fois et qui n’ont pas écouté ma voix,23 tous ceux–là ne verront pas le pays que j’ai juré à leurs
pères (de leur donner), tous ceux qui m’ont outragé ne le verront pas. 24 Et parce que mon serviteur Caleb a
été animé d’un autre esprit et qu’il a pleinement suivi ma voie, je le ferai entrer dans le pays où il s’est rendu,
et sa descendance en prendra possession. 25 Les Amalécites et les Cananéens habitent la vallée: demain,
tournez–vous et partez pour le désert, dans la direction de la mer des Joncs. 26 L’Éternel parla à Moïse et à
Aaron et dit : 27 Jusques à quand (laisserai–je) cette communauté méchante murmurer contre moi? J’ai
entendu les murmures des fils d’Israël qui murmuraient contre moi. 28 Dis–leur: Je suis vivant ! – oracle de
l’Éternel, je vous traiterai certainement selon ce que vous avez dit à mes oreilles. 29 Vos cadavres tomberont
dans ce désert. Vous tous, que l’on a dénombrés, en vous comptant depuis l’âge de vingt ans et au–dessus,
et qui avez murmuré contre moi, 30 vous n’entrerez pas dans le pays que j’avais promis de vous faire habiter,
excepté Caleb, fils de Yephounné, et Josué, fils de Noun. 31 Et vos petits enfants, dont vous avez dit: Ils
deviendront une proie ! je les y ferai entrer, et ils connaîtront le pays que vous avez dédaigné. 32 Vos
cadavres, à vous, tomberont dans ce désert; 33 et vos fils seront nomades quarante années dans le désert et
porteront le poids de vos infidélités, jusqu’à ce que vos cadavres soient tous tombés dans le désert. 34 Selon
le nombre de jours que vous avez mis à explorer le pays, c’est–à–dire quarante jours, vous porterez (le poids)
de vos fautes quarante années, une année pour chaque jour; et vous connaîtrez ma disgrâce. 35 Moi,
l’Éternel, j’ai parlé, et c’est ainsi que je traiterai cette communauté méchante qui s’est liguée contre moi: ils
tomberont tous dans ce désert, ils y mourront. (Nomb 14.23-35)
Moïse, passera des années de plus dans le désert. De 80 à 118 ans. A la tête du peuple d’Israël. Et il
prie ce Dieu qu’il connaît si bien, car Exode 33.11 nous dit : « L’Éternel parlait avec Moïse face à face,
comme un homme parle à son ami. »
Regardez la description de ce Dieu qu’il évoque : « Seigneur ! Toi, tu as été pour nous un refuge »
•
Dieu a été un refuge, ou une habitation. Moïse avait déjà souligné ce trait divin en Deut 33.27
« Le Dieu d’éternité est un refuge, Sous (toi se trouvent) des bras éternels… »
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Si souvent Dieu avait nourri, abreuvé, protégé, gardé le peuple.
Et Moïse avait conscience que la bonté de Dieu faisait partie d'un plan éternel : « De génération en
génération. 2 Avant que les montagnes soient nées, Et que tu aies donné un commencement à la terre
et au monde, D’éternité en éternité tu es Dieu. »
Dieu avait son projet de refuge :
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De génération en génération. Lorsque Dieu crée l’homme, il sait ce qui passera. Déjà son plan est
en place. Il va susciter une descendance pieuse. Il va appeler Abraham, et lui indiquer ce qu’il se
passera dans les générations à venir. Cette alliance, il la confirmera avec Moïse. Il la conduira
jusqu’à son terme.
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« D’éternité en éternité tu es Dieu… » Dieu est. Il existe indépendamment de tout.
Indépendamment du temps et de l’espace. Il est.
Enfin, confesser « tu es Dieu » c’est reconnaître la distance entre nous et Dieu. C’est reconnaître que
Dieu est autre, différent. Je suis homme, il est Dieu. Nos places sont distinctes. Nos rôles et nos
ambitions ne sont confondent pas.
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Psaume 90
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Si vous étiez Moïse, écrivant à la fin de sa vie, vous seriez probablement enchanté de votre parcours
Voilà un homme dont la vie est bien remplie !
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Il a été élevé chez les riches
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Il a réalisé les plus grands miracles
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Il a gagné 1-0 contre le plus grand dictateur de son époque
•
Il a conduit plus d’1 million d’individus au travers de nombreuses crises…
Pourquoi ce ton si sombre ? Parce que la suite est le constat de la faiblesse des hommes…
Prière : d’un homme éphémère (90.3-11)
Moïse fait la liste de 5 aspects de la fragilité de l’homme :
Mortel (90.3)
« 3 Tu fais retourner l’homme à la poussière, Et tu dis : Fils d’Adam, retournez ! »
•
•
Cf. Gen 3.19 ; Rom 3.23
Eccl 2.19 Car le sort des humains et le sort de la bête ne sont pas différents ; l’un meurt comme
l’autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l’homme sur la bête est nulle ; car tout est
vanité. 20 Tout va dans un même lieu ; tout provient de la poussière, et tout retourne à la
poussière.
Mort et poussière
C'est sur les tombes que Balzac avait coutume d'aller chercher les noms des personnages de
la Comédie Humaine. Il aurait pu également s'inspirer des épitaphes. De Richelieu on écrivit :
« Le bien qu'il fit, il le fit mal : Le mal qu'il fit, il le fit bien. » De Jean Martin, chef de bataillon
décédé en 1855 (Père-Lachaise): « Noble débris de la grande armée. » Du Docteur Véron
(Père-Lachaise) : « Il tenait plus de place qu'il ne fera de vide. »
Quelqu'un a dit, "si on n'est pas prêt à mourir, on n'est pas prêt à vivre". J'ai longtemps
réfléchi sur cette déclaration et je pense que c'est vrai. Si on n'est pas prêt à mourir, la seule
façon de vivre c'est de chasser toute pensée de la mort. Sinon on reste esclave de la peur de
la mort. Je cite en exemple Denis DIDEROT, écrivain et philosophe français né à Langres
1713-1784 : "Tout s'anéantit, tout périt, tout passe. Il n'y a que le monde qui reste. Il n'y a que
le temps qui dure. Qu'il est vieux ce monde ! Je marche entre deux éternités. De quelque part
que je jette les yeux, les objets qui m'entourent m'annoncent une fin et me résignent à celle
qui m'attend. Qu'est-ce que mon existence éphémère, en comparaison de celle de ce rocher
qui s'affaisse, de ce vallon qui se creuse, de cette forêt qui chancelle, de ces masses
suspendues au-dessus de ma tête et qui s'ébranlent? Je vois le marbre des tombeaux tomber
en poussière et je ne veux pas mourir".
Salvador Dali : « Le seul problème qui non seulement me préoccupe mais qui m’effraie, c’est
l’idée de la mort. »
On raconte que le philosophe Diogène observait avec attention les ossements d’un mort. Lorsque
Alexandre le Grand le vit, il lui demanda ce qu’il voyait. Diogène répondit : « je cherche quelque chose
que je ne trouve pas, la différence entre les os d’un esclave et ceux de ton père ! »
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Psaume 90
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Fragile (90.4-6)
« 4 Car mille ans sont, à tes yeux, Comme le jour d’hier, quand il passe, Et comme une veille de la
nuit. 5 Tu les emportes ; ils sont (comme un instant de) sommeil, Qui, le matin, passe comme l’herbe :
6 Elle fleurit le matin et elle passe, On la coupe le soir, et elle sèche. »
Même ceux qui, aux temps antédiluviens, ont vécu 1000 ans (Mathusalem a vécu 969 ans, cf Gen
5.27) n'ont vécu qu'une courte période aux yeux de Dieu.
Le verset est cité par l’apôtre Pierre 2 Pie 3.8-10 :
8 Mais il est un point que vous ne devez pas oublier, bien–aimés: c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme
mille ans et mille ans sont comme un jour ; 9 le Seigneur ne retarde pas (l’accomplissement de) sa promesse, comme
quelques–uns le pensent. Il use de patience envers vous, il ne veut pas qu’aucun périsse, mais (il veut) que tous
arrivent à la repentance. 10 Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour–là, les cieux passeront avec
fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre, avec les oeuvres qu’elle renferme, sera consumée.
Parenthèse : certains ont utilisé ce verset pour affirmer que les mille ans du règne du Christ en
Apocalypse n’étaient pas à prendre littéralement, puisque, disent-ils, « 1000 ans sont comme un
jour… » Cependant, il ne s’agit que d’une comparaison : 1000 années terrestres n’ont pas plus de
durée qu’un jour dans le ciel ! Dieu est au-delà du temps — mais pas nous ! 1000 ans sur terre ou 1
journée sur terre demeurent 1000 ans sur terre et 1 journée sur terre !
L’homme passe si vite, et il est coupé comme l’herbe. Même sa beauté ne dure pas. Comme la
floraison. En terre d’Israël, les fleurs apparaissent vers la mi mars, mais elles sont sèches vers la mi
avril. Ainsi non seulement les années de l’homme sont brèves, mais en plus, celles où il est beau
comme une fleur sont encore plus limitées !!
Condamné (90.7-10)
« 7 Nous défaillons par l’effet de ta colère, Et ta fureur nous épouvante. 8 Tu mets devant toi nos
fautes Et à la lumière de ta face ce que nous dissimulons. 9 Car tous nos jours déclinent par ton
courroux ; Nous voyons nos années s’achever comme un murmure. 10 Le nombre de nos années
s’élève à soixante–dix ans Et, si (nous sommes) vigoureux, à quatre–vingts ans ; Et leur agitation
n’est que peine et misère, Car cela passe vite, et nous nous envolons. »
Moïse avait aussi connu la fureur de l'Éternel. Plusieurs fois, Dieu avait manifesté son jugement et son
ardeur devant le péché :
•
Dès le départ d'Égypte, plusieurs avaient murmurés contre Dieu, contre la manne, et se
souvenaient des concombres, des oignons, des poissons et des cailles.
•
1 Cor 10.1-11 fait la liste de plusieurs de leurs rébellions.
Pendant cette période de 38 ans dans le désert, et selon les informations données dans la Torah,
Moïse a vu mourir près de 1.2 millions d’individus, soit une moyenne de 87 par jour. Tant de
funérailles, tant de larmes, l’inexorable marche vers la mort.
Moïse fait une observation toute simple : rien n’est caché devant Dieu. Ce que nous taisons devant
les autres, ce qui se passe dans notre tête, tout ceci est mis à la lumière. Et avec tous ces exemples
de jugement, le peuple de Dieu ne peut que défaillir devant le courroux, la colère de Dieu.
La vie est difficile, se lamente Moïse. Elle n’est qu’agitation, peine et misère. Près de 5 siècles plus
tard, Salomon écrire : « Puis, j’ai envisagé tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine
que j’avais prise à les faire ; et voici que tout est vanité et poursuite du vent, il n’en reste rien sous le
soleil. » (Ecclésiaste 2:11). « Qui donc sait ce qui est bon pour l’homme pendant la vie, pendant le
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Psaume 90
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nombre des jours de sa vaine existence, qu’il mène comme une ombre ? Et qui peut annoncer à
l’homme ce qui sera après lui sous le soleil ? » (Eccl 6.12)
Malvoyant (90.11)
11 Qui reconnaît la force de ta colère Et ton courroux, selon la crainte qui t’est due ?
Non seulement l’homme est condamné, mais en plus, il est souvent incapable de le reconnaître. Je
suis reconnaissant de n’avoir pas présidé à trop d’enterrements. Mais j’ai vu des gens fuir la mise en
terre, et discuter des choses les plus légères, pour échapper à la réalité de la tombe — à la réalité de
leur tombe.
Qui reconnaît ? Paul a terminé sa prédication aux Athéniens en parlant du jugement à venir. Comment
ont répondu les athéniens ? Par la moquerie. « Nous t’entendrons un autre jour… »
Savez-vous pourquoi Moïse est si morose ? Le contexte probable de ce psaume nous est donné en
Nomb 20 [selon Boice], et l’on note trois circonstances marquantes pour Moïse.
•
La mort de Miriam, sœur de Moïse. Miriam avait un rôle prééminent qu’elle n’a pas toujours
correctement exercée d’ailleurs. Mais elle était une femme modèle sur laquelle Moïse pouvait
compter. Miriam était morte. Cette sœur qui avait suivi le berceau sur les eaux du Nil, qui avait été
témoin de tant de choses, était partie.
•
Le péché de Moïse et son jugement. Devant les murmures constants d’Israël, Dieu avait demandé
à Moïse de parler au rocher pour qu’il en sorte de l’eau. Moïse, dans un moment de colère, n’a
pas parlé au rocher, il l’a frappé de deux coups de bâton… Et Dieu dit à Moïse : tu n’entreras pas
dans la terre promise (Nomb 20.12)
•
La mort d’Aaron, frère de Moïse. Dieu demanda aussi à Moïse de prendre les vêtements d’Aaron
pour les placer sur les épaules de son fils Eléazar. Et Aaron mourut.
A ce moment là, Moïse est entouré de quelques survivants du jugement de 40 années dans le désert.
En plus de son frère et de sa sœur, il ne reste que Caleb et Josué. Moïse, plus qu’à tout autre
moment, a dû ressentir une profonde solitude. Les deux personnes qui avaient connu la vie en
Egypte, avec qui il avait parcouru tant de chemin, et partagé tant d’aventures — finalement, les
personnes avec qui il pouvait échanger pleinement — ces deux personnes étaient mortes. Et luimême avait été mis sur la touche au moment d’arriver sur la terre promise.
Moïse connaît cette solitude difficile : tous ses amis meurent, les uns après les autres. Il est le dernier
survivant, avec Caleb et Josué — beaucoup plus jeunes — étant sorti d’Egypte…
Conscient, tellement conscient de sa faiblesse, Moïse prie que Dieu aide à comprendre à quel point la
vie est brève…
Prière : au Dieu de clémence (90.12-17)
Dieu de sagesse (90.12)
« 12 Enseigne– (nous) ainsi à compter nos jours, Afin que nous conduisions (notre) coeur avec
sagesse. »
Il prie — et nous enseigne à prier — que Dieu nous accorde sa sagesse pour compter les jours.
•
Choc récemment. Mon épouse et moi parlions de l’avenir de nos enfants, et elle me déclara qu’il
ne restait que quelques années avant que nos enfants ne décollent pour leur vie universitaire et
leur vie d’adulte !!! Où sont passées ces années ?!
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Avec 70 ans de vie, nous avons 25600 jours disponibles. Mettez un compteur, réglez-le sur ce qui
vous reste à vivre, et accrochez le dans la salle de bain. Et enlevez un jour chaque matin. C’est
pour cela que Moïse prie : donne moi une mesure du temps qui passe pour bien l’utiliser.
Sir Thomas Smith, secrétaire de la reine Elizabeth, a dit quelques mois avant de mourir, «c’est
triste que les hommes ne savent pas la destinée de leur vie à leur naissance pour ne la découvrir
que lorsqu’ils s’apprêtent à partir »
Le Nouveau Testament aussi emploie cette image : « Conduisez–vous avec sagesse envers ceux du
dehors. Rachetez le temps » (Col 4.5). Chaque jour est comme une cartouche, on ne l’utilise qu’une
fois.
Dieu de miséricorde (90.13)
« 13 Reviens, Éternel ! Jusques à quand…? Aie pitié de tes serviteurs ! »
L’idée du verset 13 c’est que si Dieu s’est éloigné de nous à cause de nos fautes — on parle en terme
de communion — alors nous pouvons prier pour que Dieu ait pitié.
Vous connaissez la différence entre la miséricorde et la grâce ?
•
Dieu ne nous donne pas ce que nous méritons — c’est la miséricorde divine
•
Dieu nous donne ce que nous ne méritons pas — c’est la grâce
Dieu de grâce (90.14-15)
« 14 Rassasie–nous dès le matin de ta bienveillance, Et nous serons triomphants et joyeux en toutes
nos journées. 15 Réjouis–nous autant de jours que tu nous as humiliés, Autant d’années que nous
avons vu le malheur. »
Moïse prie que nous soyons rassasiés, notamment au matin qui suit la nuit, au lendemain de l’épreuve
ou du jugement de Dieu. Remplis nos vies de cette grâce, de cette bienveillance !
•
Remarquez combien la promesse de triomphe, de joie provient de cette conscience intérieure
aiguë de la bienveillance divine.
•
La prière de Moïse, alors qu’il est à la fin de sa vie, trouve bien entendu un accomplissement
parfait dans l’avènement de l’éternité.
•
Dieu nous dit qu’il essuiera toute larme de nos yeux. Dieu dit qu’il prépare une fête.
Pour les 40 années de jugement, Moïse demande qu’il fasse grâce pendant 40 années. On peut
penser que la conquête sous Josué est une réponse à cette prière…
Dieu de lumière (90.16)
« 16 Que ton oeuvre apparaisse à tes serviteurs, Et ta splendeur sur leurs fils ! »
2 Corinthiens 4:6 « Car Dieu qui a dit : 'La lumière brillera du sein des ténèbres !' a brillé dans nos
coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. »
Cf. Nomb 6.24-26, la bénédiction que Dieu enseigne aux fils d’Aaron :
24 Que l’Éternel te bénisse et te garde !
25 Que l’Éternel fasse briller sa face sur toi et t’accorde sa grâce !
26 Que l’Éternel lève sa face vers toi et te donne la paix !
Dieu de tendresse (90.17)
« 17 Que la tendresse du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous ! Affermis pour nous l’ouvrage de nos
mains, Oui, affermis l’ouvrage de nos mains ! »
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Psaume 90
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La dernière phrase de ce verset parle d’un Dieu de tendresse qui veut que nos œuvres comptent.
Un matin de 1888, Alfred Nobel, l'inventeur de la dynamite, lut son propre avis de décès. Il ne
s'agissait que d'une erreur journalistique. En réalité, c'est le frère d'Alfred qui était mort et le journaliste
négligeant s'était trompé de frère. Tout homme serait perturbé par de telles circonstances, mais pour
Alfred le choc fut immense car il se vit comme le monde le voyait. Le « Roi de la dynamite », le grand
industriel qui avait amassé une immense fortune grâce aux explosifs. Aux yeux du grand public, voilà
quel avait été le grand but de toute sa vie. Aucune de ses intentions profondes visant à abaisser les
barrières entre les hommes et les idées dans le but d'obtenir la paix, aucune de ses intentions
n'étaient prises au sérieux. Il apparaissait simplement être un marchand de mort. Voilà tout ce dont on
se rappelerait à son propos. En lisant avec horreur l'avis d'obsèques, il résolut de faire savoir
clairement au monde la véritable signification et le véritable but de sa vie. Il rédigea son testament en
conséquences. Ses dernières volontés – 5 prix annuels récompensant des contributions hors du
commun en physique, chimie, médecine, littérature et paix (l'économie, en tant que sixième catégorie,
ne fut ajoutée que plus tard) – seraient l'expression des idéaux de sa vie et seraient finalement ce
dont on se rappellerait de lui. Le résultat fut le plus précieux des prix, donné à ceux qui en avaient fait
le plus pour faire avancer la cause de la paix : le prix Nobel de la Paix.
Le mari de Sarah Winchester avait acquis une véritable fortune en vendant des armes. Après la mort
de son mari de la grippe espagnole en 1918, elle déménagea à San José, en Californie. À cause de
sa peine et de son intérêt récurrent pour le spiritisme, Sarah chercha un médium pour contacter son
mari défunt. Le médium lui dit : “aussi longtemps que vous construirez votre maison, vous ne
connaîtrez pas la mort”.
Sarah crut le médium, et acheta donc une demeure non terminée de 17 pièces, qu'elle commença à
étendre. Le projet se poursuivit jusqu'à sa mort à l'âge de 85 ans. Il lui en coûta 5 millions de dollars à
une époque où un ouvrier gagnait 50 cents par jour. La maison avait alors 150 pièces, 13 salles de
bains, 2000 portes, 47 cheminées, et 10 000 fenêtres. A sa mort, Mme Winchester laissait assez de
matériel pour continuer à construire pendant 80 ans. Aujourd’hui cette maison est une attraction
touristique, mais elle est aussi un témoin silencieux de l'effroi de la mort qui maintient des millions de
personnes en esclavage (Heb 2:15).
Conclusion / Application
1. Dieu a connu les sentiments qu'on éprouve concernant la mort (Cf. Jésus devant Lazarre, et
Jésus devant la veuve qui avait perdu son fils… )
2. Ce psaume nous encourage à avoir une vie qui compte devant Dieu
3. Il faut vivre le présent dans la pensée de l’éternité.
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