CHATEAUBRIAND, François René, vicomte de, Mémoires d`outre
Transcription
CHATEAUBRIAND, François René, vicomte de, Mémoires d`outre
CHATEAUBRIAND, François René, vicomte de, Mémoires d'outre-tombe, Éd. du Centenaire intégrale et critique en partie inédite établie par Maurice Levaillant, Paris, Flammarion, vol. 1, [1982], cviii-657 p. [TÉMOIGNAGE DE 1791] François René vicomte de Chateaubriand, écrivain et homme politique français, naît à Saint-Malo en 1768 et meurt à Paris en 1848. Dès 1803, alors qu'il est secrétaire d'ambassade à Rome, Chateaubriand caresse le projet d'écrire ses Mémoires. Il en aurait commencé la rédaction en 1809. En 1836, il vend le manuscrit de ses Mémoires à une société à condition que sa publication ne paraisse pas de son vivant. La première publication a été faite dans le journal La Presse (à Paris, de 1848 à 1850) sous forme de feuilletons. Il faudra attendre l'édition du Centenaire, publiée par Maurice Levaillant, pour connaître les Mémoires dans leur intégralité. Une question se pose sur la partie des Mémoires qui concerne l'Amérique. Y a-t-il une part de fiction et/ou de plagiat dans cette partie? Si oui, quelle en est la proportion? Certains auteurs croient que Chateaubriand n'a pu, même avec les moyens de transport les plus rapides de l'époque, parcourir l'itinéraire qu'il décrit entre le 10 juillet 1791 et le 10 décembre 1791. D'autres admettent que si le trajet précis du voyage de Chateaubriand leur échappe depuis le moment où il décida de remonter vers le nord, le circuit semble pouvoir se réaliser en cinq mois. Ils s'entendent sur un point : Chateaubriand s'est bel et bien inspiré des œuvres de Charlevoix (1720), Le Page du Pratz (1758), Bartram (1791), Imlay (1792), etc.; Chateaubriand l'avoue lui-même.1 [Londres, d'avril à septembre 18222 ] « Nous possédions outre-mer de vastes contrées : elles offraient un asile à l'excédent de notre population, un marché à notre commerce, un aliment à notre marine. Nous sommes exclus du nouvel univers, où le genre humain recommence : les langues anglaise, portugaise, espagnole servent en Afrique, en Asie, dans l'Océanie, dans les îles de la mer du Sud, sur le continent des deux Amériques, à l'interprétation de la pensée de plusieurs millions d'hommes; et nous, déshérités des conquêtes de notre courage et de notre génie, à peine entendons-nous parler dans quelque bourgade de la Louisiane et du Canada, sous une domination étrangère, la langue de Colbert et de Louis XIV : elle n'y reste que comme un témoin des revers de notre fortune et des fautes de notre politique. » (p. 317) 1 2 Grand dictionnaire encyclopédique Larousse (GDEL); LEVAILLANT, Mémoires d'outre-tombe, pp. 592-610. Cette date correspond à l'époque où Chateaubriand a rédigé ce passage.