Montreuil

Transcription

Montreuil
CACTUS CALAMITE
Montreuil
Ce soir où les grillons chantaient
depuis les prés qui longent le Natisone
les acacias ondulaient et embaumaient l’air
ce jour là je t’ai vu
sur le char de foin et tu chantais si bien…
Chant frioulan (nord-est de l’Italie)
J’entre dans le labyrinthe de mes ronronnements.
Ici, les échos survivent.
Sous la brume, des éclosions minuscules, des signes de croix paradoxaux
digèrent l’obscur.
J’observe les tentacules de mon esprit fondre comme des points d’interrogations.
Ici, des capes lumineuses comme le tâtonnement des anges, des mangroves
laineuses, des lucarnes gracieuses, des flambeaux impertinents,
Ici, des soleils insolubles.
Vincent Comte
Courons à travers nos paysages évaporés. Fuyons vers nous afin
de nous quitter. L’appel est une menace que la parole attise. Mais
le silence est inconcevable. A lors le cri. Le cri devant parvenir
d’ailleurs.
Benjamin Colin
Montreuil
Paradis vert
Repaire
de pirates autogérés
A loyer modéré
Bastide d’écologie et de
connectivité
Autonomie sous ADSL
Tu m’as tenue d’un battement de cil
au bout d’un rêve
Pointe des pieds sur le fil de l’équilibre
Montreuil
Faux pas perdu à l’est de la nouveauté
Dans ton écrin banlieusard tu prépares des
mystères
Nouveau Robinson à la Conquête du Pain, ton miel
abreuve la capitale sans ailes
Quand Belleville s’éteint, tu danses encore
De loin
Quand la nuit s’éteint je danse encore
Au son d’un coeur imaginé
Marie-Emilie Alaphilippe
De Montreuil à Wagram
Un mafé, un café
Un euro cinquante
Au-dessus le même soleil chante
Du Mali au Brésil
Du Vietnam à la France la même
lumière
Cent mille ans un mois et huit minutes
Pour finir par foncir un peu mes bras
De terrasses en terrasses,
Des montagnes à la rue
Des rizières aux trottoirs
Le voyage partout, tout le temps
Emir Naturel
Une place baignée de soleil et de Platanes
Tout entourée de cubes
sinistres et bien lustrés
Métro communiste années folles
Un homme ivre mort regarde le ciel
Béat
Les yeux immenses
Avec son pack de bière pour oreiller
Des enfants dansent devant lui
Glace à la main
Les parfums fondent
L’après-midi est molle
Grand Bar Block ! De bloc béton roulé !
Voilà un centre d’orientation
Tout envahi de lierre
La végétation
Folle
Surgit partout d’un béton qui craquèle
Tel un œuf trop mur
Dont on ne sait ce qui va naître
Assises dans les broussailles
Des jeunes filles mâchent du chewing-gum
Et s’échangent des vidéos
Sur leur téléphone portable flambant neuf
Défense d’afficher
Fast-food rutilant
Plein de déco plastique et pizza carton
Couleur alimentaire à gerber
Agence 2000 Citroën
Premier feu à droite
Premier feu à gauche
Entrepôt de brique à l’abandon
Tag éparpillé dans les buissons
Et même saumon fumé
De Fabrication artisanale
Zèbre à damier
Bidonville de Gitan
Terrain vague jonché de métaux
Canapé explosé
Verre brisé
Étrange villa bleue
Au beau milieu des misères
Où de grands rosiers rouges
Dominent le jardin
Tandis qu’au fin fond de l’horizon
Fleurissent les champignons
atomiques
Nuée d’orage et toute leur clique
Squat d’immigrants aux fenêtres
éclatées
Où l’on parle toutes les langues de
l’Afrique
Au pied de l’immeuble
Trois jeunes jouent au basket
Avec pour panier une poubelle
sans sac
Tandis qu’entre les immondices
S’épanouissent des coquelicots
Plus loin, une fille jette des affaires
par la fenêtre
Qui s’éparpillent et tournoient dans
la rue
Sa copine en rigole et gueule :
« Espèce de salope ! »
Hobo
Graffé violet
A la paroi du bistrot
Les affiches électorales
N’aspirent pas l’Europe
Ni les âmes perdues du périphérique
Rebuts bancals des cités
Perdues
J’allai quémander ma route
A des automobilistes togolais
« On va à Croix de Chavaux
Monte ! »
Croix de Chavaux
Centre commercial
Bourse du travail
Et des affiches braillent
Pas de fachos dans nos quartiers !
Je lis un panneau qui dit
Pourquoi Croix de Chavaux
S’appelle Croix de Chavaux
Un rasta avec des cerceaux plein les
bras
Sa fille dans la main
S’arrête net et me dit
« Mais c’est vrai ça, pourquoi Croix de
Chavaux ? »
Parce que croisée des chevaux
Ce qui laisse aux historiens suggérer
Un vieux relais d’attelage
Je remarque par ailleurs
Qu’un magnétoscope gît
Eclaté sur des galets
Et c’est en allant vers le Bas Montreuil
Que surgit soudain un grand marché
Déployé sous des néons de galère
C’est un grand délire de plastique
Qui vole au vent
De camions que l’on emplit
D’hommes qui s’agitent
Diable au poing
Déplaçant des colonnades de cageots
Marchant plus loin encore
Vers Paris
Vers Robespierre
C’est encore des pharmacies
Des musiques orientales
Des bars-restaurants glauques
Du Rap s’échappant de voitures
interlopes
Relent de poisson qui pourrit
Je me souviens ! Tanger !
Epicerie de drogue et du monde entier
Squelette d’usine dans un terrain vague
Pourtourlouré de tag
Structures rouillées de fer
Cheminée noir de brique
Et divinités accrochées dans l’acier
A l’entrée d’un taudis
On a gravé
« Tu ne me dis jamais rien »
Ivan Sariat
Montreuil, le 30 Mai 2014
Parce qu’à Berlin il y a des chats sauvages et des voitures en rut Parce que nos
veines font l’inventaire de longs couloirs De longs couloirs intestins Villes dans
nos ventres Villes dans nos jambes Et nous y mènent à nous y perdre Parce qu’ici
dorment les longs dinosaures comestibles Dont les squelettes inventent nos maisons Dont les squelettes capturent nos voix Dont les squelettes imitent nos mains
et nos caresses Que dans chaque rêve avorté et depuis chaque toit mou De nos
tours Individuelles Il y a la plainte liquide des lendemains qui chantent Et le feu qui
défait Et la fonte des langues Et les gorges nouées à leur destin Parce que les zoos
ont quitté leurs géographies exotiques et sérigraphient nos peaux de plaies toutes
couleurs Parce qu’il y a les saisons et l’invention de l’enfer Le remous des dents dans
leurs cases et les lettres tabassées sur le papier La nuit du cil et celle de la paupière
Parce que les chats castrés chantent une lune jaune et les rires pendus Que
chacun se prend pour tous et que l’on oublie son voisin jusqu’à s’oublier soi
Les parois de nos corps restent à définir Les parois de nos corps restent à définir Nos limites nous ont conquis Les restes de nos corps sont à nos parois.
Pauvre petit bonhomme petite bonne femme petit rien soi petit ver Pauvre petit ver pauvre
petit ver de terre La ville t’avale.
Benjamin Colin
C’est par l’âge du christ que ça a fini par commencer vraiment. Par acharnement d’ego
pleutre. D’ego comme le chat mouillé. Une queue molle aussi qui essaie dur de bander.
Pareil. C’est par l’âge du christ que ça a fini enfin tout de même à arriver enfin tout de
même pour vivre. Vivre et cracher toute éducation reçue de fillette trop sage à lunettes et
cracher la sainte vierge immaculée conception dans la tête si jolie si douce si pure le bébé
dans ses bras. Et cracher tout le sperme qu’on t’apprend à cracher ou pas cracher à sucer
à lécher tout ça pour vivre. Mais le diable veille et apprend à serrer les cuisses jusqu’à
jouir sous le drap cachée lumière éteinte.
Dieu est de mèche avec les chefs d’état. Ils sont de mèche à nous éteindre de leur amour
sans fond si désintéressés pour nous la masse à traire masse à braire.
C’est donc à l’âge du christ par ironie de la vie si drôle que par juste retour des choses
justes et bonnes ça a commencé pour vivre. Vivre vraiment comme c’est pas facile
comme il faut se battre fier loin du cahier d’école où on t’apprend à t’asseoir des heures
entières qui passent assises sans parler si possible et le dos tordu parce qu’on s’en fout
de ton dos qui te porte.
Alors seulement là à l’âge du christ j’ai commencé à vieillir dans le temps réel alors j’ai pris
peur du temps pas assez qu’il reste pour vivre en totale liberté furieuse l’essence de mon
être que je suis venue à ma naissance… Si pressée entre la vie et la mort d’arriver.
Agnès Pinaqui
Brume charnelle
Il est écrit dans le rapport d’autopsie que Marc K s’est noyé. Selon les témoins présents au lac Saint Mandé ce jour de la fin août, il aurait couru sur la plage poussant
d’intranscriptibles hurlements. Malgré les divergences et les exagérations diverses
liées à ce genre d’évènement, les récits concordent sur un élément insolite : la voix
qui sortait du corps gesticulant de Marc K n’avait rien d’humain. Bien sûr, cela peut
se rattacher à la défaillance psychique de Marc K attestée depuis plusieurs mois par
le CHI André Grégoire de Montreuil. Cela semble rejoindre aussi quelques échos des
locataires de la petite résidence Arago au Clos-français. Si Marc était une personne
discrète et taciturne, on entendait parfois de drôles de cris derrière la porte de l’appartement de Marc K. De nombreux voisins ont aussi noté les fuites d’eau récurrentes
provenant de celui-ci.
A part cela, il ne reste pas grand-chose de Marc K : un rapport laconique de police
concluant à une noyade sans doute provoquée dans l’intention de se donner la mort,
une photo des médaillés de natation au tournoi inter-lycéen de 1973 à la piscine de
Bagnolet, où il pose sur la première place du podium et cette lettre que j’ai eu la
chance de récupérer peu après son absurde disparition. Au milieu d’un tas incongru
de paperasse et de relents de repas, ignorée par la police, cette feuille humide déchirée aux extrémités :
Je les ai trouvées. Les nuits sans lune surtout elles sont là. Dans les vapeurs
chaudes, éphémères. De l’eau. Des corps aussi. Elles semblent habiter dans
l’impensable tourbière sur laquelle est bâtie notre ville.
Autrefois ici, une immense cité de roseaux où les pétales fleurissaient des
pensées qu’aucune âme humaine ne saura jamais attraper. Avant les collines,
des escarpes aquatiques aux secrets terrifiants. Des espaces gorgés d’infini
dans lesquels nos sens ne pourraient rebondir.
Désormais des grenouilles replètes, transies d’une boue infâme qui se multiplie sous nos sols. Leurs ventricules s’assèchent. Leurs ventricules sont malades. Pour se nourrir elles doivent maintenant se repaître des chairs molles
de nos idées.
Ce sentiment d’oubli qui au réveil parfois nous étreint est la carcasse vide
d’un nocturne festin. Nos pensées sont trop simples et ne sauraient leur assurer éternelle survie.
Avant leur fin leurs lèvres nébuleuses auront englouti notre mémoire et nos
faibles esprits.
Elles sont là. Du vieux lavabo de ma salle de bain, je perçois une lourde buée
s’élever qui bientôt suffoquera mes idées. Elles sont là.
Dans le rapport d’autopsie, à la page 14 on trouve la mention d’une petite tache
rouge en haut du front de Marc K…
Anselme Chapoy-Favier
Je suis invincible, invisible, et je traverse une muraille d’enfants congolais en blouses
blanches tachées de sang, se tenant la main, mon corps se disloque à leur contact, au
franchissement de leur corps, un passage d’une barrière de pleurs et de cris, un corail
infini de frissons me parcourt le corps, j’ai l’ultime sensation de m’ouvrir à la beauté,
je me disloque abandonné et courageux, invisible Pina Bausch avançant lentement,
livide et angélique, dans la pièce Café Müller entre les chaises renversées du café,
une Pina Bausch invincible et abandonnée, tremblotante et religieuse passant à travers l’infini désarroi des morts renversés de la seconde guerre mondiale, passant à
travers les soupirs des barreaux, la beauté de l’osier brûlé et les dossiers invisibles.
Infini de beauté, disloqué, absent, je traverse tremblant de frissons un mur de briques,
celui d’un café, derrière : le jour, invisible, abandonné, invincible, se lève.
Mathieu Gabard
Quand ma confiance était pendue à la
corde souple de la justice
Et que dans toute la ville
On morcelait les cœurs de mes lumières,
Quand l’on fermait les yeux enfantins de
mon amour
Avec le bandeau noir de la loi
Et que des temps troublés de mes yeux
Jaillissait le sang
Et que dans ma vie
Il n’y avait rien, rien que le tic-tac de
l’horloge
J’ai compris : il faut, il faut, il faut
Que j’aime à la folie
Forough Farokhzad
Montreuil.
La pluie roule, fait jarcler se défausser l’avenue Joffre pour arroser,
consacrer Jaurès et Saint-Just et tous les archanges de la révolution,
martyrs de la République morts pour elle et par elle, symboles
statufiés de ce qu’elle avait d’novatrice, ville où il ne s’évapore pas,
l’espoir : mauvaise herbe il pousse, l’espoir
Repousse
En touffe
Envers
Et contre tout
Tout pulse
Le punk
Balance
La danse et… percutant pirates que compose le punk pogo bon enfant
perdition de l’écoulement de la semaine qui tient la barre des balancements, que tissent les tons, tzigane ! Zèbre la nuit de tes éclats de
cuivre et d’accordéon
Détonne et tonne et swingue et fait vibrer le bar de tes hasards de
son, de tes souffles de joie qui se murmurent, se transmettent de main
en main, de hanche
en hanche, claquements
hachés
claquent les peaux, claquent les paumes en trompes !
Pieds à la nuque, dos omoplates large parallèle : voile du navire de
chair sous le vent prenant frémissante
gonflée : respire, respire ! Jambe dansante rythmée,
Bois à l’oubli - bière du Léthé Mais piétine obstiné
L’espoir.
Punk comme Prométhée, ça se tente
en percus sonores contre les corbeaux
noirs, les vautours des vapeurs volatiles
des mémoires
Sons saturés, les voix s’envolent vaï vaï
vaï tzigane !
Ça peuple les passés, les présents
pressent
Un sens
Un peu peut-être les espoirs, les airs,
le soir
Tape, claque, claque clarinette ! Klar
klar klar ! Le soleil
Perdure dans le bar, s’évaporent les
soucis, s’essorent dans les sons les
frémis et les incertitudes...
Distille l’espoir en amitiés lancées
franches, allez ! Et fauche les Joffre et
fiche les bourgeois, vis !
Je...
Je
Je m’élève au matin
Dans le soir de ces bars
Les après-midi errantes
Arc-en-ciel au dessus des HLM
respirs, ces nadirs des blasés, renaissance possible / de tous les déçus et
les désespérés et tous ceux qui
« sous le noir nuage immobile peuvent
croire que le jour ne se lèvera plus ».
Le jour se lèvera je l’ai vu, face à moi,
en plein, sans lunette, éreintées les
lentilles, sur les buttes / arc-en-ciel
Je médite, je me montre à moi-même,
Je me monte à Montreuil, Montpellier, à Paris et tous les cils essorés, sous l’après-pluie
d’après-midi le désespoir s’évapore !
ailleurs, révélation découverte nouveau souffle
A nouveau
du monde ô oui ô l’espérance garée en ce
En ces lieux Abolie la méfiance (ne rime pas, elle Je vois
sarcle, s’accroche trop la méfiance : médiations, La ville
émotions ennemies)
Je vois, tu vois, nous voyons, voyez ce
Je reprends confiance, je
verre
Renais
Sur cette table entre les affiches effiloAux sens
chées de groupes à la dérive
Renaissance de l’Urbs, publique je suis, Res
publicae je clame ! Assez de réalisme, je maudis Voir ce verre sur ce zinc dans ce bar
la défiance, la suspicion, le doute, j’invective le
qui-vive, la non-ville, le repli : c’est plié, c’est trop Voir le verre à moitié vide
C’est avoir soif beaucoup trop tôt
rangé, assez !
Je m’effraie de ces blocs, anti-souffle, sortez aux Voir le verre à moitié vide
C’est s’avouer déjà vaincu
Penser la défaite, c’est l’invoquer... ô ! voir le verre à moitié vide !
Le verre certes sera vide mais
C’est boire
Le bonheur
Vital verre de vérité
Vaillance de toutes nos victoires possibles
Evocation invocation du soleil incantatoire !
Vois la vie s’évapore le désespoir ô navire des villes ô
illugerminations et vois et va, naissante, sur le chemin, suis les
visions qui voguent vers les
Balan-cements, les danses, les désirs des désirs dérisoires des
désirs des midis et des désirs des soirs
La barque collective ne doit pas – désir – être celle qui se
braque et qui coule, par contre, pars donc !
Vois, pars sans apprêt vers le phare et
Détourne les regards sur ce zinc dans ce bar
De ce vide à moitié verre
Il est plus que temps de le remplir
Elio Possoz
Pour la Vite et BienheuRetarDémosTennisManiPull maRinalDora Mariins-QuiproCoryFainéEmpourPréciPissenLiberThéoriqu’Manteau d’veLourdes séQuel
gros bâTarataTapis bouCléon transPyrénéUn mal des Morel AbouAvec ou C’en
est aC’est un ouTragicoMicroscoPic du miDis-moi quelque Chauds et conforTable à repaCésar et BruTu sauras plus Tartar’de sauMontre-moi tes Saint-Cyr
ou l’ÉNatif du PoiTout me plait chez Toi qui n’entends Rien n’est impoCibler
le proBlêmir d’impaScienc’s de l’artifiCiel d’un matin d’hiVerrons-nous le mois
D’où tiens-tu cette inFaux cils et talons Ô rage, ô désesPoire cuite au siRotule
et longsjuMotivez vos enVitrifiez vos parQuai de Loire au vingt-Sissi impéraTristement je m’en iRaie de tes fesses joYeux ébahis bouche Béluga ou dauphin
Blanc cassé ou beig’ très Clair’ vient manger ce miDigressions et aparTétraèdre
réguLiez ses mains avec ses Piédestal en plexiGlace au café cannelle
et Rome ne s’est pas faite en un Journal de bord de la MéDu zèbre
et de la peau d’ serPenthésilée soeur d’HippoLitanie du bruit des maChinon Bourgueil ou MadiRentabilisez les blancs Deux et deux font quatre
et quatr’ font Huitres fraiches du bassin d’OléRondes carrées ou rectanguL’air
marin me donn’ la chair de Poulidor en têt’ du peloTon parfum me hante et
me pourSuite et fin lors du prochain numéRhododendrons lauriers roses et
liL’amour rend éloquents ceux qu’il aNi moi ni toi n’avons trouvé l’isSur mon
lit d’abricots je vers’ le PorTôt ou tard la natur’ reprendra ses Droit devant eux
leur ombre barrait le passage Ça joue des cils de la poitrine et des hanches
En Charente on porte des charentaises
Taisez-vous et laissez-vous distraire !
Très raisonnable bienséance
Encercle-moi guérillero !
Rotterdam au printemps
Tant que tu voudras
Drapé de soie
Sois mon mâle !
Malsain
Sincère
Serré
Régal
Galbé
Bestial
Hal(e)tant
Tendu
Ducat
Cafard
Fardé
Dévore
Vortex
Excès
C’est bon
Bonbon
Bondé
Délice
Lissage
À g(e)noux !
Nourrice
Risqué
Qu’ai-je ouï ?
Jouissance
Censé
Sévère
Verr(e) d’eau
Docile
Silo
Lopette !
Pétri
Rinaldo
Dora
Maar
Texte de Sandra Abouav et Alexis Morel
Extrait du spectacle Riz Complet de la Compagnie METAtarses
ZEA
(Zone d’Ecriture Autonome)
LEXIQUE
Marie-Emilie Alaphilippe,
Paul Carenco
et Vincent Comte
Ephéméride
1. n.m. Réunion des fées
des environs des lacs Méride qui a lieu à l’équinoxe de
printemps autour de grands
feux de joie et de petits
verres d’alcool de myrtilles
et de baies violettes qu’elles
sirotent jusqu’à l’aube.
2. n.m. Papillon aux ailes irrésolument grandes, ne vivant
qu’une seule journée durant
laquelle il s’élève vers le soleil jusqu’à l’éclipse totale.
3. Maladie de la jeunesse
selon laquelle l’homme
en une seule journée
prend toutes ses rides.
4. n.f. Ordonnance du monde
selon laquelle les clics se cliquent et les entrelacs s’enlacent, les assauts assaillent
et les suspens suspendent,
les troubles troublent, les
signaux éclaboussent, les
passages dépassent, les
écarts illuminent, les élans
diffusent, les histoires vivent
et les amours grandissent.
5. n.m. Souffle de l’ange
sur la mer d’huile, et ronds
dans l’eau qui s’en créent.
Gratignac
1. adj. Terme vieilli du français
du 17e siècle. Désigne le caractère de quelque chose ou
de quelqu’un qui provoque
une légère ivresse ou une
surprise légèrement aigre
douce et toujours joyeuse.
Ex : « Ce Cyrano, comme il
était gratignac cette nuit ! »
2. n.f. Ivresse des gratins
d’aubergine cuit à point.
3. n.m. Cleptomane de
moineau.
4. n.m. Lutin malicieux se
faufilant dans les chambrettes des enfants de moins
de 5 ans pour leur gratter les
pieds la nuit, afin de récolter
la poussière de leurs jours
de jeux, et les préparer aux
expériences prochaines. Par
extension : nom donné à la
confiture de poussières de
pied.
Héléobore
1. n.f. Elément aérien, molécule contenue dans l’air
récemment découverte qui
entre dans la composition
des atmosphères festives
et joyeuses ou simplement
joyeuses. Utilisée par les
alchimistes dans l’élaboration d’élixirs de jouvence.
2.n.f. Prothèse d’aile pour
oiseau.
3. n.m. Soleil des profon-
deurs océaniques.
4. n.f. Aile dorsale faite d’une
seule pièce, permettant
aux fées de stade avancé
de descendre se poser en
planeur dans les corolles
de fleurs des marronniers.
Peut aussi servir de hamac.
Holotropique, n.f.
1. Ceinture artificielle holographique installée à l’équateur des planètes pour permettre aux pilotes de repérer
plus facilement les zones
d’atterrissage et les snacks.
2. Cinéma du futur qui
permettra de se retrouver dans les tropiques
à l’aide d’hologrammes.
3. Horloge pour morfale
parce que tout le temps
réglée sur midi.
4. adj. Apte à générer des
univers parallèles et à y Presbytère
entrer, et à y rester, et à y 1. n.f. Pierre généralevivre, et à y inviter des gens. ment de forme ovale et
de couleurs pâles (jaune
Libellule
ou blanche la plupart du
1. n.m. Jeu à caractère temps), simple et rugueuse,
indélébile et inéluctable qui douce et rare. Son imposise joue près des autoroutes tion sur les genoux ou les
et des précipices en deux chevilles aide à soulager
équipes, soi et soi-même, les douleurs articulaires.
et qui consiste à recons- Ne pas confondre avec les
truire toute son existence presbyciels
qui
aien suivant son intuition dent à soulager les poiet intention et à imaginer gnets et les épaules.
les futures sois et styles 2. n.m. Insecte creusant des
de vie qui en découlent. galeries pour tous les secrets
2. n.m. Clapotis de l’eau dû des hommes libres à la terre.
à l’intensité de la contem- 3. n.m. Appareil servant à
plation de l’observateur. extraire le jus sirupeux de
3. n.m. Jour de liberté pour la bitère, plante de haute
la lune, jour où elle visite montagne dont les vertus
l’univers.
sont la duplication de soi et le
développement du goût salé.
Sur la façade aux briques d’orangeade
les fenêtres se zyeutent
se clignent des arcades
mais sans se voir
et s’abandonnent, stones
sous leurs pierreux cils de jade.
Le temps va depuis 1904.
Et jamais Glycine n’a glissé
dans la chèvre chambre des feuilles.
Mais une tige verte, hier
est née sur sa paupière.
Alors on sait jamais.
Anéïs Karouëne
Entre les cerises, traverser les cases. Ecrire
sur le défini, le point où le jour, se lève en
quatre lettres, égarer des bouts de mots
comme la nuit se perd dans le matin. Plancher encore assoupie, pencher la page pour
retrouver la trace de l’encre qui s’arrime au
sol mouillé sur cap de pluie, cap à l’est, tour-
ner le dos au levant, le vent centre la phrase
sans R ou respire la phase de la lune qui à
l’est laisse son poids et pli, pile au milieu. A
demi agile souffle sous les lumières de la
ville de l’avis qui de la vis accroche le jour
et rapproche les mots au-dessus de la mort.
Plane le cimetière, aujourd’hui et demain.
«Je viendrai pour de bon dormir dans.» Mais trop peu de sommeil, métro aux grilles fermées, s’en échappe la lueur des néons, naît la forme avec le bleu, une chute de lumière,
une bosse, une bleu qui contourne le corps et suit le brin d’herbe, le brun clair des troncs,
qui eux plongent sous sol, sous cils qui clignent et s’ils s’éparpillent c’est par là l’iris se
noie de blanc et noix de pécan quand l’eau vole le coin de la feuille face il fait plus d’air,
forcément, forcément, les lignes dans le ciel s’avancent. Ronfle et respiration forte au
creux du lit. Tracent un mot qui revient, donc esquissent des flèches qui s’étendent (à
l’aube) en nuages : pointillés gonflés d’ondes qui sautent une ligne, resserrent l’étang,
s’allongent au ciel, écran qui défile derrière la grue ressent l’élan la voix s’enroue en silence et poste aux postes trie une flèche, serpent de direction qui sur ses pieds se faufile
en absence de sang, la jambe tremble et finit par s’oublier. Che veux pas de résultat, juste
rire de mes jambes qui flageolent. Ce jour déjà caresse les tombes, je suis prête à tomber
en «3 RUINES, 4 fossoyeurs», souvenirs d’une chanson qui à pic construit le paysage.
Ça suffit
Une pause
Au sortir du parc, l’Haut se teinte de rouge et s’allie au passage pour piéton : bonhomme
rouge sur bandes blanches, plus de branches et le carrefour indique le rond point, s’accroche la courbe, le carré meurt les doigts gelés, pour cause d’écrire enfin la nuit ramasse
précisément la rue qui descend et courant d’air, jette les poubelles déchets de rêves, tout
se garde. Et donc finir par commencer à retrouver son corps, à reprendre contact avec les
muscles au chaud d’un bar, bah BA bah pour s’élancer ces CES au lieu du verbe être c’est
lent, c’est exactement sûr que l’erreur n’est qu’un hasard et que l’heure tourne : 06h33.
Fanny pour la Cie EAU. ID. A.
Un baiser aux enfants encore endormis
Un café, une clope et c’est reparti
Avec mon bleu, ma gamelle, mon paquet de gris
Direction le chagrin, il faut gagner sa vie
A l’usine, dans les mines mais aussi
dans les blés
Sur les chantiers, le long des quais, les
voix ferrées
Avec le coeur, la dignité, ils ont forgé la
société
On les appelait les ouvriers
A six heures il fait froid, devant les ateliers
Les camarades militants brandissent l’humanité
Groupons-nous et demain, on va leur faire payer
Nos quarante heures, la sécu et les congés payés Un baiser aux enfants encore endormis
Direction Pôle-emploi, aujourd’hui c’est
A l’usine, dans les mines mais aussi dans les blés la vie
Sur les chantiers, le long des quais, les voix fer- Les usines sont fermées, les hauts-fourneaux sont arrêtés
rées
Avec le coeur, la dignité, ils ont forgé la société Toujours les mêmes pour trinquer, la
chanson va continuer
On les appelait les ouvriers
A l’usine, dans les mines mais aussi
Avec Madeleine on s’est croisé sous les lampions dans les blés
un soir d’été
Sur les chantiers, le long des quais, les
L’année d’après on s’est marié du côté d’Auber- voix ferrées
villiers
Avec le coeur, la dignité, ils ont forgé la
Dans un deux pièces on vit serrés mais les enfants société
sont bien élevés
On les appelait les ouvriers
Je leur promets l’année prochaine, on aura la télé !
Lowell
On
casse
des
jouets
et on leur fait du bien en même temps
le principe c’est qu’on va essayer de détourner des jouets pour générer des sons qui sont
complètement différents de ceux qu’y sortent à la base,
c’est des jouets musicaux pour enfants,
des p’tits chats qui font miaou, des chiens qui font ouaf
Donc là ce qu’on fait c’est qu’on y va aléatoirement avec nos doigts, avec des fils, on essaie de
faire des courts-circuits sur le circuit qui est dans le jouet
et quand on fait ça on arrive à changer un ptit peu le son du jouet à la base
et quand on trouve un truc intéressant on va essayer de souder des potards dessus, des boutons
des interrupteurs
et on va essayer de rendre le plus sale possible le son qui sort en le détournant complètement
ça change tout, ça peut changer le pitch, donc la hauteur du son, ça peut le faire complètement
buguer et y s’retrouve à sortir un son qu’était pas prévu à la base,
on peut le bloquer sur une note, on peut vraiment le dézinguer de A à Z
sans se prendre des court-jus ou quoique ce soit c’est assez safe
Tout ça en changeant une résistance ou en mettant l’interrupteur là où c’est pas prévu
De l’inattendu, c’est ça qu’est beau, des disfonctionnements beaux
Le but final c’est de fabriquer un jouet gigantesque différent de ce qui était prévu à la base et
d’en faire
des concerts
A côté de nous on a des saucisses sur lesquelles ils ont branché un fil et si tu les touches en
tenant une masse dans ton autre main, ça génère un son, ça peut dire «saucisse» ou «fraise» ou
«banane» ou
«radis»
Schematic Wizzard
Pivoine. Tes pétales rouges
sang attisent ma sensibilité
Tu me surprends chaque jour à
te voir grossir
Ton cœur en écailles, de plus
en plus rond, attire encore une
fois mon nez dans tes secrets.
Paeonia. Ta douce odeur envahit mon visage.
Ton imposante carrure aux
mille feuilles n’est que délicatesse.
Je ne peux partir.
Céline Bedel
Le sens de la barbe
Qu’elle soit drue, douce, crépue, facile à gratter, longue ou courte, bleue ou rousse,
ronronnante, la barbe a toujours une signification quelque soit la ville, le pays, la région ou l’époque. Ici à Montreuil, la barbe est interprétée différemment entre le haut,
le bas et le bas-bas (plutôt coté Vincennes). Cette extension de poils qui voyage
entre les tons et les apparences peut montrer une appartenance à une religion, à un
mouvement sectaire ou social et être interprétée à loisir en fonction de votre identité.
Ce poil du menton grattant est très présent à Montreuil. Il est ici un moyen de communication. Ce n’est que mon interprétation. En arpentant cette ville, on s’aperçoit
que l’on vous regarde différemment en fonction du lieu où l’on se trouve et que l’on
vous propose des choses différentes en fonction des personnes que l’on croise.
Sans barbe, est ce que l’on m’aurait proposé de rentrer dans une salle de prière rue
Robespierre ? Est-ce qu’une dame d’un certain âge m’aurait gentiment écarté avec
son parapluie si j’étais menton nu rue du Poit(o)u ? Est-ce que l’on m’aurait salué en
arabe si j’étais imberbe rue Jules Guesde ? Est-ce que l’on m’aurait qualifié d’hipster
mal léché si mon pelage n’était pas rue Emile Zola ? Est-ce que l’on réfléchit sur le
sens de sa barbe (à papa) rue Bara ?
La barbe du voyageur qui écrit ces lignes, n’est, sans prétention, rien de tout ça. Elle
n’appartient à rien. Elle est seulement un moyen d’être couvert lorsqu’il pleut, elle se
laisser toucher lorsque son propriétaire réfléchit et se fait tourbillonner lorsqu’il s’ennuie. Donc lorsque vous la croiserez, saluez-la, bichonnez-la, elle ne vous mangera
pas et appréciera.
Un voyageur barbu, Waël (touriste professionnel)
Nom d’une pipe
ma pipe est perdue
Ce bout de bois, de buis
des fois, fuit.
Elle s’évade, pffft.
Quand moi je suis perdu
C’était mon point de chute
Je tirais dessus
disparaissais moi-même derrière le nuage
que l’on formait tous les deux.
J’avais ce repère mais c’est perdu
Je suis perdu. Je suis là quand même pourtant
Et je ne peux me cacher, me confondre
tout au plus, tout est sens dessus-dessous
et moi saoul, ivre de foule.
Je me sens seul, et libre au fond.
Simon Bertin
Dans un lit qui flotte, le chat me regarde, près de
moi, et ses yeux brillent d’un feu étrange tel deux
perles vertes
Et mouvant. Il me renifle, semble sourire, et me dit :
retourne-toi sur tes souvenirs, trouve l’autre qui est
en toi pour simplifier l’existence de ton être. Tu resteras labyrinthe et multiple
mais tu seras serein.
Ma pensée m’apparaît alors je cherche le feu, le
crime primordial de ma vie non sereine, je navigue
des spirales et des cercles des lignes et des boucles
des parallèles des perpendiculaires comme dans un
Miró
Je me retrouve en marinière face à la femme, la
Vie initiale, l’inconscient, et elle me renvoie en moimême dans une forêt insondable, un océan, en mission en quête de soi et de nouveauté fluide geste
impensable et imperceptible.
TADA !
Paul Carenco
Les cercles se sont mis à entourer les montagnes
On n’y pense plus
Au-delà, rien, en dessous de tout ce que je pensais.
Les cercles et les demi-cercles.
L’herbe.
Les ovales. Les carrés. Synoptique.
Les arbres.
Aucune complication, c’est sûr. Des traits droits. Les branches bougent devant mes yeux.
Des lignes pures.
Ma tête est pleine de leurs poids, de
Qu’est-ce à dire ?
leurs couleurs.
Qu’est-ce qu’il y a à dire ?
Les fleurs, que je fais danser sur ta
Un soleil oblitéré de vert, et de rouge.
bouche, chantent mon envie.
Des lunettes de soleil noires.
Les cercles acides, les lignes grasses,
Le soleil est ébloui par sa propre lumière.
au-dessus de tes doigts,
Bain de soleil.
gravissent peu à peu mon cœur.
Le val est éclairé.
Tu, toi.
Le froid de ma main sur ton cou.
Mes jambes alors encerclent tes pieds.
J’y laisse une trace.
Au-dessus, tout au-dessus, toi.
J’aimerais laisser mon odeur sur ta peau.
Comme un arbre qui pousse, tes racines
J’aimerais que ton odeur se mêle à la mienne.
sont profondes.
J’aimerais m’en imprégner.
La neige fond, coule goutte à goutte, des arbres.
J’entends, j’écoute, j’attends cette ouverture qui ne
vient pas.
Je te vois dépassant le sol,
te prenant à mon cœur,
y tissant tes branches.
Je te vois ouvrant tes feuilles.
Devenant ainsi la lumière.
Devenant ainsi ma lumière
Je m’y installe.
Je m’y love, enfin.
Et soupire.
S. Baïbi
« Nuit de juin – sous les tilleuls verts »
à quatre pas du cimetière
à moi l’air universitaire
à toi la bohème et les bois
« nuit de juin – sous les tilleuls verts »
nous reverrons-nous cet hiver
on n’en sait rien autant se taire
et danser encor toi et moi
André Bayrou
Un éclat de ciel dans le rire de leurs yeux, je cherche la fraîcheur de
tes mains fantomettes sur ma nuque. Des hélicoptères vrombissent
jusqu’au cœur du soleil. Les bulles m’abreuvent et je goûte tous les
continents.
Oasis du no man’s land à la croisée des chemins. Je regarde
les aiguilles filer les lacs de l’asphalte en respirant les chants
doux de tes oublis.
Je dérive le long de la lune de ta joue pour me perdre dans
les herbes hautes. J’aimerais me bercer au creux de tes bras
alors que disparaît le soleil orange sanguine, mais tu n’es
plus là, ma carte marine, ma douceur...
Mais c’est déjà le chemin du retour et
tu m’emportes aux sons des cahots,
loin sur la trame de ton néant piqueté
d’étoiles.
Justine Millet
Aux rêves
Dans le souffle de la nuit
Je me perds dans les images
Soulevées par mon esprit.
Mélanges de paysages,
Souvenirs, regrets, envies,
Le temps en moi tourbillonne ;
Lorsque j’y croise un ami
Mille autres en lui résonnent.
Mon pouls bat, guide la sève
Douce amère de mes rêves ;
Peurs ou délices, ces drames
Multiplient le temps de vivre
Fou. Par les bruits de mon âme
Être éternellement ivre
Judith Lurcel
chemin faisant
nos peaux se mouillent de secrets
arbres humides
où les silences viennent se taire
Mathieu Gabard
Ana Andreotti, Sur les traces de l’immigration italienne, spectacle-concert
Juliette Oger-Lion, photo
Ivan Sariat, www.ivansariat.com, photo
Moderne Bagar, dessin
Jean-François Pinaud, dessin
Giacomo Fava, peinture
Jules Marcodini, dessin
Isabella Loyer, peinture
Majo Caporaletti, peinture
L’image sur cette page est écrite dans la police «Montreuil» créée par Julien Priez.
.
La Parole Errante, Armand Gatti, Hélène Chatelain, Stéphane Gatti, Jean-Jacques
Hocquard, le théâtre de la Girandole ; Félicie Fabre et Luciano Travaglino, Joujou
Bangbang, le Collectif 39, la micro-brasserie Zymotik, le magasin de musique du
monde Saz et Mahmut Demir, le foyer de travailleurs africains de le rue Rochebrune,
les Merguez Electroniques et l’association Dataglitch, l’Art à Palabres, Yvonne, les
Murs à Pêches, Nadia Hassine et le Jardin de la Lune, Jean-Pierre Fuda, Valérie, Julie
Savigneux, la librairie Michel Firk, le café La Folle Blanche, la boulangerie autogérée
La Conquête du Pain, Léa Loyer, Boubacar Kafando, Charlotte Demonque, le Moulin
des Mille Sources et ses habitants, l’épicerie de la rue de Rosny,
la nuit,
les passagers de Montreuil
et tout.
Une publication EISPI juin 2014 - www.eispi.fr - [email protected]
Pour une prochaine transe avec Cactus Calamité, envoyez vos bébés à
[email protected]